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2ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Jn 1, 29-34)

« Et moi, je ne le connaissais pas. »

 

Quand on lit ce passage d’évangile, on est surpris par cette phrase que Jean-Baptiste dit deux fois : « Et moi, je ne le connaissais pas. ».

Cette répétition équivaut à un renforcement de ce qui est dit : « OUI, vraiment, je vous l’affirme : je ne le connaissais pas ! ».

On est d’autant plus surpris que l’on sait, grâce à saint Luc, que Marie et Élisabeth étaient apparentées, et de manière assez proche puisque on dit que Jésus et Jean-Baptiste étaient cousins … peut-être à la mode de Bretagne … mais cousins quand même.

On ne sait pas s’ils se sont souvent rencontrés. Il faut dire que pour aller de Nazareth à Aïn-Karim, distants d’un peu moins de cent-cinquante kilomètres par la route actuelle … à pied et en suivant les sentiers d’alors, il fallait environ cinq jours de marche … et donc, pour un aller-retour, dix jours de marche …

On n’y allait pas pour une fin de semaine !

Il fallait une occasion importante pour faire le déplacement … comme le pèlerinage au Temple de Jérusalem pour la fête de la Pâque. Alors faire un petit détour de huit kilomètres, cela peut se faire … mais comme souvent, les gens d’un village se déplaçaient en groupe, il était difficile de quitter le convoi.

Cela réduit fortement les occasions de rencontre …

D’autant qu’on ne sait pas exactement quand Jean-Baptiste a commencé à proclamer son message de conversion. Saint Luc est le plus précis … mais reste sujet à interprétation …

Pour la plupart des gens, en se basant sur la durée entre le début de l’Avent et le baptême de Jésus, on a l’impression que la durée entre le début du message de Jean-Baptiste et le baptême de Jésus est relativement courte … quelques mois … alors qu’il faudrait plutôt parler d’années …

À l’époque il n’y avait pas d’internet ni de téléphone portable, on n’était pas dans le règne de l’immédiateté … Il fallait du temps pour que le discours de Jean-Baptiste commence à être connu … et reconnu … et que l’on vienne de « toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. » (Mc 1.5), et même des gens de Galilée, comme André, Simon-Pierre, Nathanaël, Philippe … et Jésus (Jn 1).

Alors … Jean-Baptiste connaissait-il Jésus ?

On peut penser que oui, même si c’était épisodique …

Jean-Baptiste serait-il alors un menteur ?

Je ne pense pas … et il nous l’explique à la fin du passage de ce jour : « Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. ».

Il connaissait sans doute Jésus comme le fils de Marie et de Joseph … mais pas comme « Fils de Dieu ! », et c’est la vision qu’on lui avait annoncée : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint. » qui lui montre que Jésus est le Fils de Dieu ! Car qui peut baptiser dans l’Esprit Saint sinon Dieu, ou son envoyé, le Messie.

Alors, la question qu’on peut se poser maintenant : « Est-ce que moi, je connais Jésus ? », ou plus simplement « Qui est Jésus pour moi ? »

Est-ce un homme qui a existé il y a bien longtemps et qui a fait beaucoup de miracles ? ou, comme le dit Jean-Baptiste : « l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. », le fils de Dieu venu sur terre par amour pour nous pour nous réconcilier avec Dieu et nous offrir la Vie Éternelle ?

Peut-être que, comme Jean-Baptiste avant la venue de l’Esprit-Saint sur Jésus, nous ne connaissons pas vraiment qui est Jésus !

Peut-être avons-nous à passer de la connaissance ’’mondaine’’ de Jésus à sa connaissance spirituelle … ?

Seigneur Jésus,

il a fallu que l’Esprit-saint se pose sur Jésus

pour que Jean-Baptiste comprenne qu’il est

l’Agneau de Dieu qui enlève nos péchés.

Permet que nous passions d’une image formelle de toi

à une image aimante de toi, comme ton Père.

 

Francis Cousin    

   

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