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Epiphanie – par Francis COUSIN (Mtth 2, 1-12)

 « Où est le roi des juifs qui vient de naître ? »

Des mages venus de loin, d’orient, qui arrivent à Jérusalem après avoir suivi une étoile, annonciatrice de la naissance d’un nouveau roi …

Mais l’étoile a disparu … et ils ne savent plus que faire …

Ils étaient venus pour se prosterner devant lui … ils avaient amené des cadeaux pour ce nouveau-né : de l’or, de l’encens, de la myrrhe … des cadeaux de riches …

Sans le savoir, ils accomplissaient la prophétie d’Isaïe : « Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur. » (première lecture).

Une étoile qui guide les mages vers le Seigneur Jésus, « la lumière [qui] brille dans les ténèbres » (Jn 1,4) et qui sera notre guide pour aller vers le Père : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6).

On retrouve la lumière qui entoure les bergers lors de l’annonce de la naissance de Jésus : « L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. » (Lc 2,9).

Mais à part la lumière, et l’adoration du nouveau-né, rien de commun entre les deux manifestations …

Dans saint Luc, l’annonce est faite à des bergers, des gens simples, démunis, pauvres

Dans saint Matthieu, l’annonce est faite à des personnes qui habitent loin, qui ne sont pas juifs, mais qui se déplacent quand même …

« Dieu a ses préférences, et il les honore : ce sont les plus démunis et ceux qui sont au loin. » ( André Louf )

On retrouve ces mêmes types de personnes dans la pensée du pape François : « L’Église est appelée à sortir d’elle-même et à aller vers les périphéries, pas seulement géographiques, mais également celles de l’existence : celles du mystère du péché, de la souffrance, de l’injustice, celles de l’ignorance et de l’absence de foi, celles de la pensée, celles de toutes les formes de misère. » (George-Marie Bergoglio, congrégation générale, mars 2013).

« Où est le roi des juifs ? … » ou plutôt, comme on l’entend souvent maintenant « Où est-il ton Dieu ? » …

Nous aussi, nous devons cheminer avec l’étoile de la Foi …

Oh, ce n’est pas une étoile visible, comme souvent quand il s’agit de foi !

C’est plutôt la Parole de Jésus qui doit être notre étoile …

« Où est-il ton Dieu ? »

Il est là …

Là où tu es … là où tu vis … parmi tous ceux que tu rencontres …

Il est là … dans l’église bâtiment … dans l’Église … mais surtout ailleurs …

Il nous faut faire comme les mages … regagnez notre chez nous … mais par un autre chemin … c’est-à-dire avec une autre manière de voir ceux qui nous entourent, nos proches, ou ceux dont nous nous faisons proches …, ceux qui sont un peu plus loin … ceux qu’on n’a pas l’habitude de voir … pour leur donner un peu de l’amour que Dieu nous a donné le premier …

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25,40).

Alors seulement nous pourrons avoir « la claire vision de [la] splendeur [de Dieu]. » (Oraison de l’Épiphanie).

Après les humbles bergers,

ce sont les savants mages

venus de fort loin

qui viennent vers toi …

Pauvres ou riches, proches ou lointains,

tous sont invités à se prosterner devant toi.

Aide-nous dans notre mission

de les amener devant toi.

 

Francis Cousin       

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Image dim Epiphanie A