Nativité de Jésus – par Francis COUSIN (Lc 2, 1-14)
« Aujourd’hui, dans la ville de David,
vous est né un sauveur qui est le Christ. »
Quelle grande joie !
Après quatre semaines d’Avent pour préparer nos cœurs à cette fête, elle est enfin là, en ce soir de Noël.
Passer de la tristesse à la joie !
Passer des ténèbres à la lumière !
C’est ce que nous dit le prophète Isaïe dans la première lecture : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi.Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi. »
Ce que nous dit aussi Zacharie en parlant de son Fils, Jean-Baptiste, précurseur de Jésus : « Tu prépareras ses chemins (…) pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort. » (Lc 1,76.79).
Et tous les deux donnent la raison, l’origine de cette naissance de Jésus : « Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers ! » (Isaïe), et « Grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu. » (Zacharie).
Oui, Dieu, qui n’est qu’amour, nous a donné il y a quelques deux mille ans, son Fils unique, Jésus, uniquement par amour pour son peuple, pour le monde …
Oui, « L’amour a fait les premiers pas … » de notre histoire divine …
Et dès la première nuit sur terre de Jésus, son Père montrera ce qu’il deviendra ensuite : une personne attentive aux petits : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Mc 5,17). Il le fera en envoyant les anges annoncer aux bergers des alentours la naissance de Jésus, et en chantant « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. ». Les bergers n’étaient pas des personnes bien vues, ils vivaient seuls avec leurs moutons ou leurs chèvres, en dehors des villages, avec très peu de liens avec leurs habitants …
Et quel est le signe donné par les anges pour reconnaître le Messie ?
« Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Qui s’attendait à ce que le Messie soit un nouveau-né ? …
Et qu’on le trouve dans une mangeoire ? …
Personne !
Sauf les plus-petits, ceux qui ne tergiversent pas, qui croient ce qu’on leur dit … même au plein milieu de la nuit …
« Je te remercie, Seigneur ; ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. » (Mt 11,25-26)
Alors, les bergers « se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. »
Finis les chœurs angéliques. Finies les annonces.
C’est le silence qui les accueille !
Le silence de Marie et de Joseph, tout émerveillés à la vue de l’enfant-Dieu, qui se demandent encore comment cet enfant, le Fils de Dieu, a pu leur être confiés …
Le silence des bergers qui sont tellement émus qu’ils ne trouvent rien à dire devant cet enfant qu’on leur a dit être le Messie …
Et le silence de Jésus, le ’’Logos’’ à l’origine du monde, le Verbe fait chair, qui se repose béatement …
Le silence … car, que dire devant un tel évènement ?
Dieu s’est fait homme comme un petit enfant … Il a accepté de prendre notre humanité, non pour s’humilier, mais pour nous faire grandir en divinité … « pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. » (deuxième lecture).
Prenons un moment de silence pour faire résonner en nous ce moment extraordinaire où Dieu, en la personne de Jésus, l’Emmanuel, Dieu avec nous, est venu parmi nous …
Seigneur Jésus,
Tu es venu chez nous comme un enfant,
dans le silence d’une étable,
reposant dans une mangeoire,
Toi, le pain de Vie …,
et à Bethléem, la ’’maison du pain’’,
dans l’humilité la plus profonde.
Aide-nous à être, comme Marie et Joseph,
tes humbles serviteurs.
Francis Cousin
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