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27ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 17, 5-10)

« Nous sommes de simples serviteurs … »

Tous les textes de ce jour parlent de la foi … de notre rapport avec Dieu …

Dans la première lecture, Habacuc se plaint de manque de réaction de Dieu à ses appels : « Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ? Crier vers toi : « Violence ! », sans que tu sauves ? » en voyant le mal et la misère dans le monde …

Il n’est pas le seul à réagir ainsi !

Souvent nous entendons des gens se plaindre devant certaines situations dramatiques actuelles : « Mais que fait donc le Bon Dieu ? », « J’ai prié Dieu, mais cela n’a rien changé ». Certains allant même jusqu’à dire « Si Dieu existait, il ne laisserait pas faire cela ! » … mettant ainsi un terme à leur réflexion sur Dieu !

Mais dans la situation actuelle, avec l’épidémie du Covid-19, la guerre en Ukraine et ailleurs, et toutes les conséquences qui s’en suivent : hausse des prix … raréfaction de denrées, alimentaires ou industrielles … déplacement de populations … on peut comprendre ces réactions …

Mais Dieu nous a confié la terre … et nous a laissé la liberté de faire ce que nous voulions … « Qu’en avez-vous donc fait ? ».

Cependant, Dieu répond à Habacuc : « C’est encore une vision pour le temps fixé ; elle tendra vers son accomplissement, et ne décevra pas. Si elle paraît tarder, attends-la : elle viendra certainement, sans retard. »

Mais le temps de Dieu n’est pas celui des hommes ! « À tes yeux, mille ans sont comme hier, c’est un jour qui s’en va. » (Ps 89,4).

Dieu nous invite à la patience … l’accomplissement … La vie éternelle ? …

Le psaume, lui, nous invite à la joie, à manifester notre joie : « Venez, crions de joie pour le Seigneur … adorons le Seigneur qui nous a fait. Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit. ».

Mais attention : « Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? « Ne fermez pas votre cœur comme au désert, comme au jour de tentation et de défi, où vos pères m’ont tenté et provoqué. »

La foi s’entretient avec l’écoute de la Parole de Dieu, dans la prière, l’adoration, et la lecture de la Bible, et spécialement les évangiles.

Dans la deuxième lecture, saint Paul invite Timothée à raviver la foi en Dieu, en lui rappelant, et par la même occasion, à nous aussi, que « ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, » comme certains le pensent encore, « mais un esprit de force, d’amour et de pondération. »

Mais cela ne se fait pas tout seul, il faut demander de l’aide : « Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous. ».

Dans l’évangile, ce sont les apôtres qui demandent à Jésus : « Augmente en nous la foi ! »

Cela peut paraître surprenant de la part des apôtres. Ils ont tout quitté pour suivre Jésus, ils ont cru en lui, qui était à l’époque un parfait inconnu … et ils ont l’impression, maintenant qu’ils le connaissent mieux, que leur foi en lui n’est pas suffisante …

« Augmente en nous la foi ! »

La réponse de Jésus est surprenante elle aussi. Au lieu de parler d’augmenter la foi, il leur dit qu’il suffit d’un tout petit peu de foi, pas plus grosse qu’une semence de moutarde pour faire des choses impossibles pour les mortels, comme demander à un arbre : « Déracine-toi et va te planter dans la mer, et il vous aurait obéi. ».

Mais qui oserait parler à un arbre sans passer pour fou ! Il n’a pas d’oreille, de cerveau !

Et qui oserait parler à des animaux !

Et pourtant :

Saint François d’Assise évangélisait les oiseaux … et il a rendu doux comme un agneau le loup de Gubbio !

Et saint Colomban qui a demandé à un ours de lui laisser la caverne qu’il occupait pour en faire son ermitage, et l’ours lui a laissé la place !

Ils ont parlé à des animaux comme à des hommes … et ceux-ci ont obéi !

Finalement, on peut dire que la foi, c’est avoir une confiance totale en Dieu, qui peut tout, et nous donne tout, si on le lui demande, … et si c’est pour le bien de tous, ou de quelques-uns, mais pas pour notre propre personne … à moins que cela entre dans un projet que Dieu a pour nous.

Et pour chacun de nous, Dieu a un projet, en fonction de ses capacités…

Il met des jalons sur notre route pour que nous puissions le mettre en œuvre … si nous comprenons son désir, et que nous acceptons de le faire …

Ce qui veut dire que, dans l’Église, il ne faut pas trop se prendre au sérieux.

Si nous faisons quelque chose de bien, c’est que Dieu est avec nous et qu’il nous aide à le faire bien … et que c’est lui l’artisan, le maître d’œuvre … et que nous faisons ce qu’il nous demande … et nous devons garder l’humilité.

« Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. »

« Tout est don et le demeure en permanence, nous devons en remercier Dieu. Celui qui vit ainsi a une vraie foi, une bonne confiance en Dieu. Rien n’augmente plus notre foi que de remercier Dieu tous les jours. En effet, tout nous vient de lui, tout est son cadeau ! » (Cardinal Christoph Schönborn)

Seigneur Jésus,

 comme les apôtres nous te demandons

d’augmenter notre foi.

Mais il suffit de peu de chose

qui ne revient qu’à nous :

te faire totalement confiance,

en tout, pour tout,

à chaque instant !

 

Francis Cousin

 

 

 

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