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21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 13,22-30)

« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »

C’est la question qui a été posé à Jésus, sur le chemin qui l’amenait à Jérusalem … et donc à sa mort.

C’est une question qui préoccupent … ou du moins devrait préoccuper beaucoup de gens … même s’ils ne le disent pas comme cela …

On dit plutôt : « Qu’y a-t-il après la mort ? » ou bien : « La mort est-elle la fin de notre vie, sans rien après ? »

« N’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »

Avec peut-être cette autre question, sous-entendue, « Sont-ils nombreux ceux qui seront condamnés, qui iront à leur perte ? En enfer ? ».

Cela, c’est une question qu’on ne formule pas … On a trop peur de la réponse …

Alors on préfère dire, comme dans la chanson : « On ira tous au Paradis … »

Parce que, finalement, c’est une troisième question qui nous intéresse vraiment : « Est-ce que, moi, j’irai au Paradis ? »

Jésus ne répond pas directement, comme on dit, il semble botter en touche … « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas. »

Parce qu’à côté de cette porte étroite, il y a un chemin très large, ou plutôt des chemins, bien larges, sans obstacles, sans pentes rudes, qui se présentent à nous, … et que bien souvent nous préférons emprunter : « Il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. » (Mt 7,13) … mais sans s’en rendre compte … ou trop tard …

On est souvent bien intentionnés, on s’engage dans l’Église ou des associations, on fait beaucoup de choses … comme Marthe de Béthanie … à qui Jésus déclare : « Marie a choisi la meilleure part, elle ne le lui sera pas enlevée. » (Lc 10,42) : écouter Jésus, et mettre en pratique ce qu’elle entend …

Pour trouver la porte étroite, il faut d’abord écouter Jésus, car c’est lui qui a dit : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé » (Jn 10,9).

Il faut donc que notre écoute ne soit pas une écoute distraite, comme c’est souvent le cas, mais une vraie écoute, avec deux éléments importants que l’on doit avoir dans notre cœur : se reconnaître faible et pécheur, et compter sur la miséricorde de Dieu.

Il est sûr que ce ne sont pas des qualificatifs qui soient très reconnus dans notre monde actuel … Je dirai même que c’est plutôt l’inverse : on néglige les faibles et on met en avant les forts, quant à se reconnaître pécheurs … ça le fait pas !

Jésus dit plus loin : « Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. ».

Et le premier qui est passé par la porte étroite, tout le monde le connaît : c’est le bon larron …

Il était à côté de Jésus, au Golgotha, et se reconnaît pécheur : « Pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » et il ajoute « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » (Lc 23,41-42). Il se reconnaît pécheur, et il croit.

Mais on pourrait presque dire aussi que c’est Jésus qui vient vers lui et qui lui permet de dire cela.

La porte est étroite, mais elle est aussi basse. Comme celle de l’église de la Nativité à Bethléem. Pour pouvoir entrer dans l’église, il faut se baisser … (Heureusement, il y a aussi deux grandes portes pour accueillir la foule …)

Pourquoi basse ? parce que : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » (Mt 18,3). C’est l’apprentissage de l’humilité.

Pour trouver le chemin de la porte étroite, une seule solution : se rapprocher de Jésus, de son enseignement, approfondir de sens de ses paroles, lui qui est tout amour … et retenir ce que disait saint Paul : « J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. » (1 Co 13,1), Être un bruit … alors que Jésus nous demande d’être un dispensateur d’amour.

« L’humilité, le dépouillement, l’esprit d’enfance, ce sont les conditions d’accès au Paradis. Manifestement, si nous voulons avoir quelque chance d’y entrer, il va falloir un peu dégraisser le mammouth… » (Père Guillaume de Menthière)

Seigneur Jésus,

la porte étroite, il faut la chercher,

et il est difficile de la trouver.

Heureusement pour nous,

tu nous dis ‘Efforcer-vous d’y entrer’

parce que seul, on ne peut la trouver,

et il faut que tu sois à nos côtés

pour qu’on la trouve.

Merci Seigneur.

 

Francis Cousin

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