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23ième Dimanche du Temps Ordinaire par Francis Cousin

 Évangile selon Saint Matthieu 18, 15-20

 

« Si ton frère a commis un péché contre toi…   

… va lui faire des reproches seul à seul. »

Voilà une parole de Jésus qu’on a du mal à entendre, et à laquelle on ne s’attend pas vraiment.

Pourquoi irai-je le voir ? Lui donner mon pardon alors que je suis la ’’victime’’ ? Et on a plutôt envie de dire que c’est à lui de venir de voir pour demander mon pardon…

Réaction bien humaine ! « Les chemins de Dieu ne sont pas ceux des hommes. »

Mais l’autre, même s’il se rend compte qu’il a mal fait, bien souvent, il n’ose pas bouger, parce qu’il a honte, parce qu’il ne sait comment s’y prendre pour renouer les liens (au même titre que nous), par respect-humain … Et peut-être tout simplement ne s’est-il pas rendu compte qu’il avait mal fait ou qu’il avait blessé quelqu’un … Cela arrive !

Mais si quelqu’un nous a fait du mal, si lui ne s’en rend pas compte, nous, nous le sentons, et parfois vivement. On peut avoir des sentiments de stupéfaction, de colère, de haine, voire des désirs de vengeance …

Et on tombe dans l’engrenage de la violence …

Et on risque de faire supporter aux autres le ’’mal-vécu’’ qui est en nous !

Pour un chrétien, ce n’est pas possible.

Au nom de l’amour que Dieu a pour nous, qui est de toujours et qui restera pour toujours.

Dieu nous a aimés le premier, et ne cesse de nous aimer.

Et il nous demande de faire de même : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Ce que saint Paul nous rappelle en disant : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait rien de mal au prochain. » (2° lecture).

Alors on comprend la parole de Jésus : « Va lui faire des reproches seul à seul. ».

Ce n’est pas une suggestion (« Ce serait bien que tu ailles le voir… »), ce n’est pas facultatif : c’est un ordre ! Un Commandement !

A nous, victimes, de remettre les autres dans le droit chemin ! Pour que vive la paix !

Au risque de passer pour des « pères ou des mères-la-morale »,  des gens qui se veulent vertueux, ce qui, en toute honnêteté, nous ne sommes pas puisque le péché est en chacun de nous.

Pour suivre ce commandement de Jésus, il nous faut d’abord nous pardonner à nous-même ce que nous avons fait de mal, pour pouvoir aller dire aux autres le mal qu’ils nous ont fait. Reconnaître ses propres fautes, c’est nous réconcilier avec nous-même, et en même temps se réconcilier avec Dieu, se retourner vers lui, une façon de reprendre contact (ou de le maintenir) avec lui, et partant, dans la prière, recevoir le courage d’aller vers l’autre.

Non pour lui ’’dire son fait’’, comme on le dit parfois avec hargne, mais pour lui dire, calmement, qu’il nous a fait du mal, et que nous sommes prêts à lui accorder son pardon s’il reconnaît ses fautes.

Ce commandement de Jésus est dit de manière encore plus claire dans la première lecture : « [Si] tu ne l’avertis pas, si tu ne lui dis pas d’abandonner sa conduite mauvaise, lui, le méchant, mourra de son péché, mais à toi, je demanderai compte de son sang. Au contraire, si tu avertis le méchant d’abandonner sa conduite, et qu’il ne s’en détourne pas, lui mourra de son péché, mais toi, tu auras sauvé ta vie. ». Si on ne va pas vers celui qui nous a fait du tort, pour Dieu, on se fait complice de son péché, et on ne sera pas reçu dans le Royaume des Cieux. Par contre, si on va vers lui, s’il se repent, les deux pourront aller aux Cieux, et s’il ne se repent pas, lui seul sera déchu. C’est pour nous, clairement, une condition pour aller dans le Royaume des Cieux.

Et c’est toujours une occasion de promouvoir la paix. Dans l’Évangile, Jésus termine en disant : « Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. ».

Essayons toujours de nous mettre d’accord avec les autres, autant qu’il est possible.

Seigneur Jésus,

tu nous demandes toujours des choses difficiles

pour nous les humains,

mais qui pour toi sont naturelles,

parce que tu es tout amour.

Pour nous, il faudra d’abord passer

par-dessus notre amour propre.

 

Francis Cousin                     

              

                   

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord A 23° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant :  Parole d’évangile semaine 17-37