24ième Dimanche du Temps Ordinaire par Francis Cousin

 Évangile selon Saint Matthieu 18, 21-35

 

« Combien de fois dois-je lui pardonner… ?»

La question de Pierre peut surprendre. Parce que pour la plupart d’entre nous, la question n’est pas le nombre de fois qu’il faut pardonner, mais de pardonner, ne serait-ce qu’une fois. Pierre propose à Jésus d’aller jusqu’à sept fois, ce qui veut dire, dans le langage biblique, tout le temps.  Mais pour Jésus, cela lui semble insuffisant : 70 fois sept fois : c’est un super-superlatif, plus que tout le temps, sans arrêt. C’est une dimension qui n’est pas concevable pour un humain et qui est du seul domaine de Dieu.

Parce que Dieu ne cesse de nous pardonner, depuis tout le temps jusqu’à tout le temps. Dieu, qui est tout amour, ne peut faire autrement, tant il veut que nous soyons dans le bonheur, libérés de nos fautes.

Nous sommes tous pécheurs, et Dieu nous pardonne tout, hormis le péché contre l’Esprit (« Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné. » Lc 12,10), et il nous pardonne gratuitement, sans rien demander en compensation. Dieu n’est que pardon, on pourrait dire, en utilisant un néologisme, que Dieu est LE pardonneur.

Et son Fils Jésus nous l’a montré de manière très forte quand il était sur la croix : malgré tout ce qu’il venait de subir, sa Passion, son crucifiement, il peut dire : «  Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23,34).

Comme il nous l’a demandé (« Soyez parfait comme votre Père céleste est parfait » Mt 5,48), nous devons nous aussi suivre son exemple, et pardonner gratuitement, sans attendre que ’’l’offenseur’’ se présente devant nous pour demander notre pardon. C’est à nous à aller vers lui pour lui donner notre pardon, voire lui pardonner sans même aller vers lui. Dans ce cas, il ne saura pas que nous l’avons pardonné, mais l’essentiel est que nous, nous savons que nous l’avons pardonné, et que nous soyons en paix dans notre cœur.

C’est dur de pardonner,  car nous avons plutôt tendance à vouloir nous venger, en rajouter, ne pas passer pour une mauviette … Pardonner n’est pas vraiment dans la nature humaine. Mais c’est dans la nature divine, et nous devons nous en approcher.

Cela fait partie de nos croix : quitter nos rancœurs, notre fierté, passer par-dessus les apparences, la peur de passer pour un faible … pour être à l’image de Jésus.

Pardonner aux autres le tort qu’ils nous ont fait.

Mais aussi demander pardon du tort que nous-même avons fait envers les autres.

Et par conséquence envers Dieu, puisque toute faute est une rupture d’amour, envers les autres et envers Dieu, envers le commandement d’amour que Jésus nous a donné et que nous n’avons pas respecté.

Le pardon de Dieu, il nous est donné par le sacrement de la réconciliation, par l’intermédiaire d’un prêtre qui nous donne le pardon au nom de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. « Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. » (Ps 50,4).

Dieu nous pardonne toujours. Même nos grosses fautes (10 000 talents dans l’Évangile, soit l’équivalent de plus de 300 millions d’euros, plus que tout ce que nous pourrons gagner dans notre vie !!!).

Mais attention. Dans le Notre Père, que Jésus nous a donné, on dit : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. ». Ce n’est pas « Je pardonnerai comme tu m’as pardonné », ce qui n’aurait pas de sens puisque Dieu pardonne tout et que nous nous savons pécheurs. Cette demande de pardon met en avant une exigence préalable pour nous : pardonner aux autres. Ce qui nous engage fortement. Et notre demande ne peut que compter sur la miséricorde de Dieu à la fin des temps. Et si je ne pardonne pas, je suis dans une position fausse, et dans ce cas les deux dernières phrases de l’évangile de ce jour sont très claires : « Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. ».

Il s’agit donc d’avoir une attitude de pardon au fond de son cœur (une attitude qui n’est pas passive, mais totalement active). Ce qui ne peut se faire que si on passe par-dessus son orgueil : « Purifie-moi [des erreurs] qui m’échappent. Préserve aussi ton serviteur de l’orgueil : qu’il n’ait sur moi aucune emprise. Alors je serai sans reproche, pur d’un grand péché. »  (Ps 18,13-14).

Seigneur Jésus,

il nous est bien difficile de pardonner

à celui qui nous a fait du tort.

Mais tu nous as montré l’exemple sur la croix.

Aide-nous à pardonner …

et à demander pardon pour nos fautes.

 

Francis Cousin                     

              

                   

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord A 24° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant :  Parole d’évangile semaine 17-38

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