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25ième Dimanche du Temps Ordinaire par Francis Cousin

Évangile selon Saint Matthieu 20, 1-16

 

Le poison de la comparaison.

Chômage, recherche d’emploi, …et d’un autre côté difficultés et faillites d’entreprises …

Ce mal actuel n’est pas nouveau, et déjà au temps du Christ se posait le problème des journaliers qui cherchait désespérément du travail pour pouvoir nourrir, vêtir et donner un minimum de confort à leur famille, et surtout ne pas rester oisifs, sans rien faire de la journée.

Alors, dans l’évangile, quelle aubaine pour ces hommes de trouver un maître qui accepte de les embaucher pour la journée ou une partie de celle-ci …

Et qui les paye tous le même montant, quelque soit la durée de leur travail, contre toute logique économique, au risque de faire faillite !

Ce qui entraîne des reproches de la part des premiers embauchés … qui mettent en avant des salaires égaux pour un temps de travail beaucoup plus long pour eux et dans des conditions plus difficiles.

Et a-priori, on est plutôt d’accord avec eux.

Mais que veut nous dire Jésus dans cette parabole ?

Dés le début de la parabole, il donne un élément essentiel pour la compréhension : « Le Royaume des Cieux est comparable … ».

Le Royaume des Cieux est ce qui vient à la fin de notre vie sur la terre, à la fin de notre journée (à l’échelle de l’éternité), et le maître, Dieu, donne à tous le même salaire, la même récompense : l’accueil dans le Royaume des Cieux.

Que nous soyons baptisés à notre naissance ou à la fin de notre vie, ou pas du tout ; que nous soyons convertis ou pas ; que nous soyons engagés dans l’Église ou pas ; que nous soyons évêque, prêtre ou laïcs, que nous soyons riches ou pauvres, intelligents ou non  … Dieu nous accueille tous dans le Royaume des Cieux, sauf si nous le refusons.

Mais nous, les hommes, comme les ouvriers de la première heure, nous faisons des comparaisons : « J’ai fait plus que untel pour l’Église … je suis meilleur(e) que lui … alors j’entrerai avant, ou je serai mieux placé(e) dans le Royaume des cieux » , ou dans le sens contraire : « Je ne suis qu’un(e) pauvre fidèle, je n’ai pas fais grand-chose pour l’Église, je ne prie pas tous les jours…. j’espère qu’il y aura une petite place pour moi, un strapontin. » comme le disait à Jésus la mère de Jacques et Jean : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » (Mt 20,21).

            Mais Dieu n’est pas homme, comme il le disait au prophète Isaïe : « Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemin, et mes pensées, au-dessus de vos pensées. » (1° lecture).

La bonté de Dieu est inconditionnelle. Elle n’est pas proportionnelle à l’importance de nos engagements, de nos efforts, de nos temps de prière … La seule chose que Dieu voit et retient, lui qui sonde les reins et les cœurs (Cf Jr 17,10), c’est si nous avons aimé, comme il nous l’a demandé. « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » (1 S 16,7).

Arrêtons donc de nous comparer les uns les autres. Ce n’est pas facile, surtout que tout dans notre monde nous incite à le faire.

Remercions plutôt Dieu dans notre prière d’avoir donnée aux autres des talents que nous n’avons pas, et à nous-même des talents que n’ont pas les autres. Ainsi, en nous mettant ensemble, nous pourrons faire plus de choses et mieux que si nous sommes seuls … pour la Gloire de Dieu et le salut du monde.

Seigneur Jésus,

tu aimes tout le monde de la même manière,

et tu veux donner à chacun

indépendamment de ses mérites …

Et nous qui faisons tout

pour nous mettre en avant,

pour paraître aux yeux des autres …

qui n’arrêtons de faire des comparaisons …

Alors que seul l’amour compte …

 

Francis Cousin                      

                  

              

                   

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord A 25° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant :  Parole d’évangile semaine 17-39