26ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 9, 38-43.45.47-48) – par Francis COUSIN

« Prendre sa place …  avec les autres ! »

 

Jean, un des Douze, interpelle Jésus à propos de quelqu’un qui a expulsé des démons, au nom de Jésus, et il lui dit, au nom des Douze, : « Nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. », pensant sans doute bien faire.

Mal lui en a pris, car Jésus ne le félicite pas, au contraire : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi. ».

On voit ainsi apparaître deux groupes autour de Jésus : les Douze et ceux et celles qui le suivent régulièrement d’une part, et les autres d’autre part, quel que soit leur opinion vis-à-vis de Jésus.

Une tendance au replis sur soi ! Presque une ségrégation. Les bons et les autres …

Et dans les bons, on met à part ceux qui ont été choisi par Jésus : les Douze.

Eux qui avaient du mal à ne pas se sentir supérieurs aux autres …

On comprend la réaction du groupe, surtout que peu auparavant les disciples qui n’avaient pas assistés à la Transfiguration n‘avaient pas pu guérir le démoniaque épileptique (Ma 9,14-29), et s’étaient fait reprocher de ne pas assez prier Dieu pour cela, de ne pas compter sur lui …

C’est une tendance qui n’est pas propre au temps de Jésus.

Et on peut parfois retrouver cette attitude, même dans nos paroisses et mouvements …

Et Jésus continue : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. ».

Alors que généralement, dans notre langage humain, on a plutôt tendance à dire : « Celui qui n’est pas pour nous est contre nous. ».

Et Jésus dit ensuite : « Celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. »

Un verre d’eau !

Qu’est-ce qu’un verre d’eau ?

Pour nous, pas grand-chose … et souvent nous gaspillons plus qu’un verre …

Au temps de Jésus, il fallait aller jusqu’à un puits … qui pouvait être éloigné … ou avoir une jarre en réserve chez soi …

Et actuellement, dans certains pays pas loin d’ici, c’est problématique d’avoir de l’eau pour boire …

Mais qui refuse un verre d’eau à celui qui a soif ?

Et si on nous le donne au nom de notre appartenance au Christ, la personne qui le donne a droit à une récompense de Dieu !

La fin du passage est un peu effrayante !

« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. ».

Dieu ferait-il cela ? Non, puisqu’il veut que tous les humains « soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité» (1 Tm 2.4), et il est tendre et miséricordieux, plein d’amour pour les humains, … mais il nous demande de nous-mêmes prendre les dispositions pour que cela n’arrive pas.

Et c’est radical : tout ce qui est pour toi occasion de péché : main, pied, œil, coupe-le, arrache-le, car « Mieux vaut pour toi entrer manchot, estropié, borgne, dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux jambes, mains, yeux… »

Bien sûr, ces phrases ne doivent pas être prises au sens strict, mais ce sont des images fortes que Jésus utilise pour frapper les esprits de ses auditeurs, des images qui font peurs et font réfléchir, qui invitent à passer à l’action.

Ce passage d’évangile nous fait penser malheureusement à l’Abbé Pierre, et à des révélations sur sa conduite envers des femmes. On peut être attristé de cela … mais on ne peut pas oublier tout le bien qu’il a fait en faveur des pauvres, des petits et des mal-logées. Vouloir rejeter son nom n’appartient qu’aux responsables de ces associations qui feront ce qui leur semble bon de faire, pour le bien de tous.

Mais en même temps, le lit le communiqué « Reine de la paix » sur ’’l’expérience spirituelle ’’ de Medjugorje : « En ce qui concerne les anciens protagonistes du phénomène, qui ont fait l’objet de controverses et même d’accusations au fil des ans, le document précise dès les premières lignes que le nihil obstat n’implique pas un jugement sur leur vie morale et que, de toute façon, les dons spirituels « ne requièrent pas nécessairement la perfection morale des personnes impliquées pour agir ». (Extraits de : Le cœur du pasteur et la foi du peuple | ZENIT – Français -19/9/24.

Et n’oublions jamais : « Déteste le péché et aime le pécheur, parce que Dieu est avant tout amour et qu’il est miséricordieux.

« Dans notre combat commun de baptisés, nous devons être attentifs au comportement de nos frères et sœurs. Nous ne pouvons pas continuer à tolérer les dissimulations face aux abus.

De la responsabilité pastorale à la responsabilité éducative, toutes nos institutions sont appelées à faire un pas en avant. Ce n’est que si nous parvenons à façonner une alliance préventive parmi tout le peuple de Dieu qu’il sera possible d’éradiquer la culture de mort qui est porteuse de toutes les formes d’abus sexuels, de conscience, de pouvoir.

« Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance. » (1Co12,26). Les paroles de saint Paul nous rappellent combien nous sommes tous appelés à une mobilisation permanente face au fléau des abus. » (Pape François, ’’Au nom de Dieu, je vous demande’’ , pages 21-22)

Faisons de cette parole du pape François notre prière de ce jour.

                                                                                   Francis Cousin

Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant : Image dim ordinaire B 26°

 

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