Frères et sœurs, soyons honnêtes, les lectures de ce dimanche ne peuvent pas nous laisser indifférents. Elles sont assez percutantes, avec ses enseignements très stricts. Ces textes, en tous les cas, nous invitent à avoir un esprit plus large.
Trois points que j’aimerais offrir à votre réflexion :
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Pour mon premier point, je m’appuierai sur la première lecture et l’évangile.
Resituons tout d’abord le contexte de la première lecture, tirée du livre des Nombres : les hébreux sont en marche vers la Terre Promise sous la conduite de Moïse choisi par Dieu. Mais la charge de Moïse est devenue trop lourde. C’est pourquoi, il a partagé son autorité, son « pouvoir » reçu de Dieu, en nommant des responsables. Dieu lui a promis de répandre son esprit sur ces derniers.
Mais un incident se pose : deux hommes, Eldad et Médad se mettent à prophétiser alors qu’ils n’ont pas été désignés. Josué les dénonce à Moïse. Josué leur reproche comme un « exercice illégal de prophétie », d’où sa demande à Moïse : « Moïse, mon maître, arrête-les ! »
Arrêtons-nous à la réponse de Moïse : « Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! » Cette réponse nous démontre deux points :
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On ne peut pas empêcher l’Esprit de Dieu de souffler là où il veut et chez qui il veut.
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Moïse nous rappelle que personne n’a le monopole pour prophétiser, pour parler de Dieu.
Dans l’Évangile, c’est un peu la même question qui est posée par Jean, l’un des Douze à Jésus. Rappelons-nous, dimanche dernier, les disciples discutaient sur les premiers postes, pour savoir qui était le plus grand. Ils pensaient qu’ils étaient les seuls titulaires de ce pouvoir. Du coup, ils sont contrariés de voir un homme qui chasse les démons au nom de Jésus. C’est comme de la concurrence « déloyale ».
Jésus veut les ramener à un peu plus d’humilité. Il ne faut pas empêcher celui qui agit au nom de Jésus. Si quelqu’un annonce le Christ ou « fait un miracle » en son nom, il ne peut pas être contre lui, sinon il ne voudra pas et ne pourra pas le faire. Il nous faut donc discerner car bien sûr les charlatans existent. Mais un critère de de discernement est de vérifier si ce qui est dit et fait se situent bien dans la Tradition de l’Église et en lien avec la « hiérarchie » de l’Église.
Jésus nous indique clairement de ne pas empêcher celui qui agit en son nom avec une mise en garde sévère : empêcher quelqu’un de croire en lui et de devenir son disciple est un péché extrêmement grave… Il nous faut donc bien discerner et nous ouvrir aux charismes des autres…
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Pour mon deuxième point, je m’appuie sur cette réponse de Moïse à Josué dans la première lecture : « Serais-tu jaloux pour moi ? » Une réponse qui nous donne de réfléchir sur le péché de la jalousie qui est très grave et qui nous empêche d’avancer. On n’a pas toujours conscience de la perversité de la jalousie.
Qu’est-ce que la jalousie ? D’après le dictionnaire Le Robert, la jalousie est un « sentiment hostile qu’on éprouve en voyant un autre jouir d’un avantage qu’on ne possède pas ou qu’on désirerait posséder seul. »
La jalousie c’est également, dans la vie de couple notamment, « le désir de possession exclusive de la personne aimée, la crainte de son infidélité. »
Ainsi définie, nous pouvons comprendre un sens plus large de la jalousie mais aussi son côte destructeur. Le désir de possession n’est en aucun sain ; l’autre n’est pas mon objet, il est doté d’une liberté et a le droit en toute légitimité de me dire « NON ! » Qui sommes-nous pour bafouer ce droit ?
Alimenter « un sentiment hostile » face aux possessions d’autrui que l’on n’a pas nous empêche d’apprécier et de rendre grâce pour ce que nous avons et que Dieu nous donne dans sa grande bonté.
Le drame de notre monde c’est le côté « m’as-tu vu ? », le côté « bling-bling ». Ce côté est souvent un « trompe-l’œil », en vue de paraître… Ne tombons pas dans ce piège !
La réponse de Moïse à Josué nous permet aussi d’élargir notre conception de la jalousie : « Serais-tu jaloux pour moi ? » Nous pouvons être jaloux pour nous-même mais aussi pour d’autres que nous chérissons… Nous souhaiterions cela pour eux… Mais ce que nous souhaitons, est-ce bon pour eux et voudraient-ils cela ? La jalousie peut nous conduire à la folie des grandeurs et nous empêcher même de voir le bien-être de nos proches, leurs désirs, leurs attentes… La jalousie nous enferme dans un désir purement égoïste où on ne voit que son propre vouloir.
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Mon dernier point fera écho à la deuxième lecture, de la lettre de saint Jacques. La jalousie est alimentée par un autre péché, celui de la convoitise. Le dictionnaire Larousse définit la convoitise comme un « désir extrême ou immodéré de posséder quelque chose ». La recherche accrue des richesses mène à la mort ! Jacques nous rappelle que les richesses de ce monde ne sont que « rouilles ». Prenons garde d’accumuler au profit des autres et en les exploitant. Cela « entacherait » terriblement notre « CV » (Curriculum Vitae) en vue du Ciel !