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28ieme Dimanche du Temps Ordinaire par le Diacre Jacques FOURNIER

Jésus révèle « le Père des Miséricordes »

(Lc 17, 11-19)

 

En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance
et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. »
À cette vue, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés.
L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain.
Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ?
Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »
Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

      amour de dieu

 A l’époque de Jésus, les Samaritains, lointains descendants des Israélites du Royaume du Nord, étaient les ennemis jurés des habitants de la Galilée et de la Judée. Et nous voyons ici le Juif Jésus « traverser la Samarie » pour aller à Jérusalem ! « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16) et l’Humanité n’a qu’un seul Créateur et Père. Tout homme est enfant de Dieu, par le simple fait qu’il existe, et Jésus est venu reconstruire cette immense Famille pour lui donner de pouvoir se retrouver « là » où elle est si fortement attendue : dans la Maison du Père, conviée à s’asseoir à la table du Père pour une éternelle Fête de Famille…
 La maladie était regardée autrefois comme la conséquence du péché. Ces dix lépreux nous représentent donc tous. Ils s’approchent d’ailleurs de Jésus et lui disent, non pas « Guéris-nous », mais : « Jésus, Maître, fais-nous miséricorde ». Une telle prière ne peut qu’être exaucée : Jésus est venu pour cela, aussi grave que puisse être notre état. La Miséricorde de Dieu, en effet, est infinie, sans limite, inépuisable. Et ce sont les plus grands pécheurs, les plus grands blessés de la vie, qui, dans l’Amour, sont appelés à recevoir le plus. Les derniers sont déjà, pour Dieu, les premiers.
 Jésus ne va leur demander qu’une seule chose : la confiance. En effet, ils ne sont pas guéris tout de suite, et pourtant il va les inviter à partir vers les prêtres chargés de constater leur guérison (Lv 14) ! Et les dix vont croire et partir… Mais quel est l’objet de leur foi ? Croient-ils simplement que Jésus est un formidable guérisseur comme nous, nous pouvons faire confiance en tel médecin, en tel chirurgien ?
 « En cours de route, ils furent purifiés ». Jésus est réellement formidable, et l’aventure va s’arrêter là pour neuf d’entre eux… Un seul, un Samaritain – donné ici en exemple à un auditoire Juif ! – va revenir vers cet homme appelé Jésus « en glorifiant Dieu à pleine voix ». Avec lui, nous ne sommes donc plus dans la seule confiance humaine, mais dans celle qui, adressée à Dieu, s’appelle « la foi ». Et il se prosterne devant Jésus « la face contre terre » comme on le fait devant Dieu seul… A-t-il reconnu en Jésus ce Dieu Fils Unique venu nous rejoindre en notre humanité ? Le texte ne le dit pas… Mais quoi qu’il en soit, à travers sa relation avec le Christ, sa vie est maintenant tout entière tournée vers Dieu dans l’action de grâce. Il l’a reconnu à l’œuvre dans sa vie, il a été l’heureux bénéficiaire de sa Tendresse et de sa Bienveillance, il se tourne maintenant de tout cœur vers Lui pour lui dire : « Merci ! ». Et c’est dans cette attitude de cœur qu’il sera le seul parmi les dix lépreux guéris à entendre une parole qui va bien plus loin que la seule guérison physique : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Dorénavant, la Vie de Dieu, par sa foi et dans la foi, sera aussi quelque part la sienne, en attendant le plein accomplissement promis, au Ciel, dans la Maison du Père…            DJF