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29ième Dimanche du Temps Ordinaire – Père Rodolphe EMARD (St Luc 18, 1-8)

Ce dimanche encore, saint Luc évoque dans l’Évangile la place centrale de la foi.

Il y a trois dimanches de cela, les Apôtres demandaient au Seigneur d’augmenter en eux la foi. Jésus n’a pas manqué de rappeler la puissance de la foi : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi. » (Lc 17, 6).

Dimanche dernier, nous avons eu le beau témoignage de foi des dix lépreux guéris par Jésus et ce que Jésus dira de l’un d’entre eux qui va se jeter à ses pieds pour lui rendre grâce : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » (Lc 17, 19). Ce beau témoignage nous montre le bienfait qu’apporte la foi : la foi sauve, elle est source d’action de grâce.

Ce dimanche, nous avons une parabole qui nous interroge sur ce que nous faisons de cette foi que nous avons reçue, son devenir entre nos mains : « Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Cette parabole nous invite à prendre conscience de l’importance capitale de la foi.

La foi va de pair avec la prière. La parabole a pour but d’enseigner « sur la nécessité (…) de toujours prier sans se décourager » nous dit saint Luc. La prière est indispensable pour demeurer, grandir et persévérer dans la foi.

Dans la parabole, Jésus évoque le cas d’une veuve qui ne cesse d’importuner un juge sans foi ni loi pour réclamer justice. Le juge finira par accéder à sa demande, non pas par cas de conscience mais pour ne plus être ennuyé par cette veuve, pour avoir la tranquillité. Si ce mauvais juge est capable de faire justice, ô combien Dieu qui est bon fera-t-il justice !

Mais alors, quand fera-t-il justice pour nous ? Nous pourrions penser qu’il suffirait simplement de demander pour être immédiatement exaucé. Ce serait croire qu’on aurait une certaine emprise sur Dieu. La foi est un chemin de patience et de persévérance. La prière doit en être autant : patiente et persévérante. Notre foi en Dieu a besoin parfois d’être éprouvée pour qu’elle puisse grandir.

Par ailleurs, ce que nous demandons ne nous donne pas droit à une réponse qui irait dans le sens de ce que nous avons demandé. Grandir dans la foi, c’est adopter une attitude de confiance en Dieu. Il s’agit bien d’entrer constamment dans cette disposition confiante à l’égard de Dieu et avec la conviction qu’il sait avant tout, avant nous, ce dont nous avons besoin. Qui nous dit que notre demande est nécessairement bonne ou la meilleure ? La prière est nécessaire pour entrer dans cette disposition confiante en Dieu.

Nous avons proclamé un extrait de la deuxième lettre de saint Paul à Timothée. Paul encourage son disciple à se référer sans cesse à l’Écriture, la Parole de Dieu : elle « est inspirée par Dieu », elle a « le pouvoir de (…) communiquer la sagesse », « elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice ; grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien. ». Saint Paul nous révèle la puissance de la foi que nous sous-estimons parfois.

Comment grandir dans la foi, comment bien demander dans la prière si nous ne sommes par éclairés par la Parole de Dieu ? Nous devons apprendre à recevoir et entendre la Parole de Dieu. Il ne s’agit pas simplement de la lire mais de la méditer, de l’écouter… laisser la Parole prendre racine en nous…

Frères et sœurs, que les lectures de ce dimanche nous apportent du réconfort dans les fardeaux que nous portons. Demandons au Seigneur de tenir bon dans la l’espérance du psalmiste, dans le Psaume 120 : « Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre ». Amen.

                                                                                               P. Rodolphe Emard