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La Sainte Trinité – Claude WON FAH HIN

La Sainte Trinité

(Matthieu 28 16–20)

Aujourd’hui, c’est la fête de la Sainte Trinité : Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint Esprit et les trois forment un seul et unique Dieu. Pas la peine d’essayer de comprendre ce mystère car personne n’y arrivera. Sœur Faustine aussi a essayé de le comprendre, et voici ce qu’elle raconte : « 30. Un jour je réfléchissais sur la Sainte Trinité, sur l’Essence divine. Je voulais absolument approfondir et connaître ce mystère de Dieu… Subitement mon esprit fut ravi dans l’autre monde. Je vis une clarté inaccessible où brillaient comme trois sources de lumière, que je ne pouvais comprendre. Il en sortait des paroles sous la forme de foudre, qui encerclaient le ciel et la terre. Ne comprenant rien, j’étais toute triste. Soudain de cette mer de lumière inaccessible, je vis apparaître notre bien-aimé Sauveur, d’une beauté inconcevable. Ses plaies étaient brillantes. Et de cette clarté une voix se fit entendre: « Ce qu’est Dieu dans son être, personne ne peut le saisir en profondeur, ni l’esprit angélique, ni l’esprit humain ». Jésus me dit : « Fais la connaissance de Dieu par la contemplation de ses attributs. » Puis Jésus, de la main, traça le signe de la croix et disparut ». Voilà qui est clair : il n’y a pas à chercher à comprendre et encore moins à essayer de percer le mystère de la Sainte Trinité. Par contre, nous pouvons connaître Dieu en partie par la contemplation de ses attributs, ses prérogatives, ses privilèges, de quoi il peut être content ou mécontent etc…. Ainsi, c’est à travers la Bible que nous apprenons que Dieu est bon, miséricordieux, patient et qu’il ne retient pas nos fautes, qu’il nous pardonne, et surtout qu’il est Amour. Pour connaître Dieu, il faudra donc lire la Bible.

Ceux qui ne connaissent pas Dieu sont ceux qui peuvent aussi blasphémer et faire des sacrilèges. C’est ainsi qu’on peut voir sur les écriteaux des manifestants en France qui sont pour le divorce, l’euthanasie, le mariage entre personnes de même sexe, des blasphèmes de toutes sortes contre Dieu. Ils ne savent vraiment pas ce qu’ils font lorsqu’ils manquent ainsi de respect envers Dieu. C’est pourquoi nous devons prier et évangéliser pour la conversion du monde, et faire des disciples. Le chrétien pratiquant ne prie pas pour lui-même d’abord, mais pour les autres en premier lieu, pour des gens qu’on ne connaît pas, puis pour ceux de la famille, et enfin pour soi-même en dernier. C’est ce que l’on appelle la communion des saints qui est, avant tout, un mouvement fraternel, pour aider à sauver les âmes du monde. Les chrétiens vivant encore sur terre, les âmes du Purgatoire et les saints qui sont déjà au Ciel, tous nous prions les uns pour les autres et pour l’humanité entière, car aucune âme ne peut se sauver toute seule elle-même, dans son coin, en répétant sans cesse durant sa vie entière: « Seigneur, sauve-moi, sauve-moi, sauve-moi ». Et nous verrons cela lorsque nous serons au Ciel. C’est ce que dit le Pape François dans son dernier exhortation apostolique « Gaudete et Exsultate » (Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse ») – §8 :  Ce n’est qu’au jour où tout ce qui est caché sera manifesté que nous découvrirons aussi à quelles âmes nous sommes redevables des tournants décisifs de notre vie personnelle.  Autrement dit, ce n’est que lorsque nous serons au Ciel que nous pourrons savoir quelles sont les âmes qui ont intercédé pour nous sauver, et quelles âmes nous avons sauvé par nos prières et sacrifices. En dernier recours c’est toujours le Christ qui sauve. Si Dieu le permet, il se peut alors, qu’une âme sainte vienne voir une autre âme au Ciel pour lui dire, « c’est grâce à tes prières que je suis au Ciel », parce que le jour où je voulais me suicider, tes prières que tu faisais ce jour-là pour les suicidaires m’ont sauvé »; une autre âme pourra peut-être dire à une autre : « tu m’as sauvé de l’enfer, car je n’ai jamais prié, jamais allé dans une église de toute ma vie, jamais donné un seul centime à un pauvre, j’ai même blasphémé de nombreuses fois contre Dieu », et tes larmes versées pendant tes nombreuses prières, que tu disais avec amour, en sacrifice pour les pécheurs du monde entier, tous les jours de ta vie,  pendant des heures et des heures ont touché le cœur de Dieu qui, alors, s’est tourné vers moi dans sa grande miséricorde, et c’est ainsi que j’ai été sauvé ». C’est cela la communion des saints quand vous dites « je crois en la communion des saints ». C’est pourquoi, on ne peut pas être égoïste dans les prières au point de ne prier, pendant toute une vie, que pour soi-même et sa propre famille, comme dit le proverbe : « pour vivre heureux, vivons caché », égoïstement à deux ou en famille, sans jamais se dépenser pour les autres. Les autres n’ont cas se débrouiller. Il y a des gens qui parlent d’amour sans jamais faire un seul geste gratuit envers les autres, ne cherchant qu’à recevoir sans jamais rien donner. Le chrétien n’agit pas ainsi parce que le Christ n’a jamais agi ainsi.

Dans le premier texte d’aujourd’hui, il est dit (Dt 4,39) : « C’est Yahvé qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre, lui et nul autre ». Il n’y a pas de consensus possible, car nous dit le Pape François, « du consensus se produit une dégradation, un aplatissement vers le bas ».  C’est très clair : il n’y a pas d’autre dieu que Celui que Jésus-Christ nous a appris à connaître. C’est le Christ lui-même en personne qui l’a dit et répété à travers Paul (Rm 3,30) : « Il n’y a qu’un seul Dieu » ; 1Tm 2,5 : « Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même » ; Ep 4,6 : « un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous ».  Il faut être sourd ou aveugle pour ne pas comprendre et en tirer les conclusions. Celui qui a la foi en Dieu ne peut que suivre le Christ et Lui seul. Si votre cœur n’est pas en Jésus-Christ et en Lui seul, alors vous n’avez pas la foi en Dieu car il n’y a pas d’autre dieu et nous dit saint Paul, c’est la foi en Jésus Christ qui sauve. En de nombreuses fois, Jésus dit : ta foi t’a sauvé. Il s’agit de la foi en Jésus-Christ et non pas à d’autre dieu que Lui…car il n’y en a pas d’autre. Et si nous lisons l’Ancien Testament, nous verrons qu’en de nombreuses fois, les prophètes n’ont pas cessé de dénoncer le peuple qui voulait à la fois prier plusieurs dieux dont Yahvé.  C’est pourquoi Moïse, en voyant son peuple adorer le Veau d’Or, s’est mis dans une grande colère et l’a brisé. Le chrétien ne peut pas adorer d’autres dieux que le Christ, vrai Dieu et vrai homme. Le mot « chrétien » vient du mot Christ, et si nous adorons un autre dieu (qui n’existe pas puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu), alors nous ne sommes pas à la suite du Christ et donc nous ne sommes pas chrétiens. Nous ne pouvons plus dire à Dieu que nous ne savions pas. Et en matière de spiritualité, il n’y a pas deux bons choix mais un seul. Faites le bon choix, l’unique bon choix.

 « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit ». Nous sommes donc tous appelés à aller en mission d’évangélisation. Tout le monde est d’accord là-dessus. Mais dans la réalité, mises à part les homélies du samedi ou du dimanche, le catéchisme pour les enfants en semaine, peu de personnes évangélisent les adultes dans les paroisses. De nombreuses paroisses en effet se contentent de soigner les messes du week-end avec une belle chorale et tout le monde est content. Le Diocèse a beaucoup de structures pour l’évangélisation. Pourquoi ne pas former des formateurs de catéchumènes alors qu’il y a un Service Diocésain du Catéchuménat ? Cela pourrait aider ceux que l’on appelle les « recommençants », ceux qui ont tout oublié de la religion catholique. Pourquoi ne pas faire appel à la « Petite École de la Foi » ou créer un groupe de « laïcs en mission » mis en place par le Sedifop ? Pourquoi ne pas développer le « Parcours Alpha » tout nouveau dans le diocèse et qui est une nouvelle forme d’évangélisation pour les catholiques et les non-catholiques et dont deux intervenants, venus de France, ont donné des conférences d’information du vendredi 20 Avril au dimanche 22 Avril 2018 à Saint-Denis. Mais là aussi, il y a une certaine déception car les paroisses ont été informées – même en deux fois précise le responsable –  et il n’y avait le vendredi 20 et samedi 21 que douze ou treize personnes dont seulement deux prêtres, tout en excusant bien sûr certains prêtres âgés ayant une santé fragile. Mais les autres ? De plus, on ne parle pas ici de gens à former pour la préparation au mariage, pour la famille chrétienne, et d’autres mouvements comme le Rosaire ou le secours catholique qui sont aussi des moyens d’évangélisation. Mais comment évangéliser si on n’est pas partie prenante des structures qui existent déjà au Diocèse? Dire qu’il faut évangéliser, c’est bien, le faire c’est encore mieux. Chaque chrétien doit s’impliquer pour évangéliser. Certains responsables de paroisses acceptent parfois difficilement que des intervenants viennent dans leurs paroisses.  On ne peut pas dire qu’il faut évangéliser et être soi-même un obstacle à l’évangélisation. Lc 11,23 : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi et qui ne rassemble pas avec moi disperse ». Et la dispersion, c’est la division, et la division c’est l’œuvre de l’Esprit du Mal. Le Pape François nous parle de « l’esprit d’acédie », septième des péchés capitaux et qui est une sorte de paresse spirituelle qui nous amène à ne faire que le minimum pour Dieu. Le Pape dit (dans son livre « le diable existe vraiment » sorti en 2018 – P.51) : « Nous avons souvent une sensation de fatigue, de pesanteur. C’est l’Esprit d’acédie, de paresse, qui nous tente. En outre nous voyons tout ce qu’il y a à faire, et que nous sommes peu nombreux. Comme les apôtres, nous disons au Seigneur : « Mais qu’est-ce cela pour tant de monde ? » (Jn 6,9). …Combien de fois ne ressentons-nous pas l’envie de rester tranquille sur la rive ? – (Ibid. P.77 : )  La tentation de « s’installer » est présente même dans la vie de l’apostolat…La tentation d’être à l’aise, en sécurité, de tout contrôler, même l’aspect spirituel, peut se présenter sur le chemin de notre vie et de notre ministère de catéchistes. On veut rester dans nos tentes, sur nos montagnes, sur nos rivages, dans nos paroisses, dans nos communautés qui sont si belles et si exemplaires »…et le Pape ajoute : « tout cela ne représente pas forcément un signe de dévotion et d’appartenance ecclésiale, mais plutôt de lâcheté, de confort, d’étroitesse d’esprit, de routine…et la cause principale, d’habitude,  réside dans le fait que nous n’avons pas bien écouté le Fils bien aimé de Dieu, nous ne l’avons pas contemplé, nous ne l’avons pas compris ». P.51 : « Mais le Seigneur nous appelle à prendre le large et à jeter les filets en eaux profondes (Lc 5,4). Il nous appelle à l’annoncer avec audace et ferveur apostolique, à dépenser notre vie à son service. …C’est justement là que vient s’ancrer notre force : dans l’humble confiance de celui qui aime et se sait aimé du Père, qui se sait choisi et envoyé par grâce ». En tout état de cause, continuons à faire confiance en Dieu qui agira pour que les cœurs changent et favorisent les œuvres de Dieu au sein de ce monde et des paroisses afin que davantage de personnes soient évangélisées grâce à une meilleure participation des chrétiens et des responsables à tous les niveaux. Avec Marie, prions pour que les paroisses ne s’installent pas dans leur confort mais jettent leurs filets en eaux plus profondes en mettant plus à profit les structures du Diocèse pour une meilleure évangélisation du monde chrétien et non-chrétien.