33ieme Dimanche du Temps Ordinaire par le Diacre Jacques FOURNIER

Triompher des épreuves avec le Christ

(Lc 21,5-19)

En ce temps-là, comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara :
« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »
Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »
Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux !
Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »
Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume.
Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel. »
Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom.
Cela vous amènera à rendre témoignage.
Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense.
C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer.
Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous.
Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom.
Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu.
C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

Jésus

 

            En 66, Israël se soulève contre l’occupant romain… Le 29 août 70, Titus, le fils de l’empereur Vespasien, prend la ville de Jérusalem… Le Temple est incendié, détruit, démantelé… Il est encore possible aujourd’hui de voir  les énormes pierres qui furent jetées au pied de ses murs d’enceinte… Les premières paroles de Jésus font ici allusion à cette catastrophe : « Il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera jeté bas »…

            A cette même époque, les Juifs qui n’avaient pas reconnu en Jésus le Messie, persécuteront leurs compatriotes devenus chrétiens. Le Grand Prêtre Caïphe avait en effet crié au blasphème lorsque Jésus avait fait allusion à sa dignité de rang divin (Mt 26,64-66). Etienne sera lapidé (Ac 7,55-60), Paul et ses compagnons « ravageaient l’Eglise ; allant de maison en maison, ils en arrachaient hommes et femmes et les jetaient en prison » (Ac 8,3). Les chrétiens seront exclus des synagogues. Nous en trouvons un écho dans l’Evangile de Jean écrit à la fin du 1° siècle : « Les parents (de l’aveugle né) avaient peur des Juifs ; car déjà les Juifs avaient convenus que, si quelqu’un reconnaissait Jésus pour le Christ, il serait exclu de la synagogue » (Jn 9,22). « On vous persécutera, on vous livrera aux synagogues et aux prisons », dit ici Jésus. « Vous serez livrés même par vos père et mère, vos frères, vos proches et vos amis ; on fera mourir plusieurs d’entre vous »…

            Mais les chrétiens persécutés pour leur foi ne seront pas abandonnés à eux-mêmes. « Ce sera l’occasion pour vous de rendre témoignage… Je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction », dit ici Jésus. « Quand on vous livrera, ne vous tourmentez donc pas pour savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous » (Mt 10,19-20). « Heureux alors serez-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause de moi. Soyez dans la joie et l’allégresse », « car l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu repose sur vous » (Mt 5,11-12 ; 1P 4,14). Tel est en effet le grand cadeau que Dieu propose à tout homme de bonne volonté pour le soutenir, le réconforter, le consoler dans ses épreuves (2Co 1,3-7). Grâce à Lui, il est possible de traverser les difficultés, toujours pénibles humainement parlant, avec « quelque chose » qui, envers et contre tout, est de l’ordre de la joie, « la joie de l’Esprit Saint » (1Th 1,6).                                                  DJF

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