32ième Dimanche du Temps Ordinaire par le Diacre Jacques FOURNIER (8 Novembre)

« Elle a tout donné » (Mc 12,38-44)…

 

En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques,
les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners.
Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »
Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.
Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie.
Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres.
Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

 

32ième TO B

      Notre Évangile commence par une mise en garde : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à sortir en robes solennelles et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners ». Ils cherchent à se faire remarquer, ils sont centrés sur eux-mêmes et non sur Dieu… « Ils affectent de prier longuement » mais ce n’est pas l’accomplissement de sa volonté qui les intéresse, mais plutôt leur propre gloire, leur intérêt personnel. Ainsi, au lieu de venir en aide aux pauvres et aux malheureux, « ils dévorent le bien des veuves »… « Méfiez-vous » d’eux pour ne pas devenir, à votre tour, leur proie…
« Jésus, ayant achevé son enseignement, avait pénétré dans la cour des femmes. Là, à l’intérieur de l’enceinte sacrée, se trouvait le Trésor… D’après la Michna, il y avait treize troncs dans le Temple, pour recueillir les offrandes destinées aux sacrifices offerts pour tout le peuple »… « Une pauvre veuve s’avança et déposa deux piécettes », « les deux plus petites pièces de monnaie qui soient » (P. Lagrange). Aujourd’hui, elle donnerait deux pièces d’un centime d’Euro…
     Par rapport à la foule qui déposait des pièces plus conséquentes, ou aux riches qui, eux, « mettaient de grosses sommes », son offrande est totalement dérisoire… Pour un comptable qui ne cesse d’arrondir ses totaux, elle passerait inaperçue… Et pourtant, nous dit Jésus, c’est elle qui « a mis dans le tronc plus que tout le monde », car « elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre ». Dans la discrétion et l’anonymat de la foule, son geste manifeste la richesse cachée de son cœur, un geste d’autant plus beau qu’il est totalement désintéressé. Il ne visait pas, en effet, une intention personnelle, mais sa simple participation aux « sacrifices offerts pour tout le peuple »… Telle est la seule vraie beauté qui ait réellement du poids en ce monde : celle de l’amour humble et caché qui fait des merveilles dans les circonstances les plus simples de la vie quotidienne… Quel contraste par rapport aux scribes !
De plus, « si elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre », elle est vraiment « à l’image et ressemblance de Dieu » (Gn 1,26-28), ce Dieu qui « est Amour », et qui n’est qu’Amour (1Jn 4,8.16). Or, la caractéristique première de l’Amour est de tout donner, tout ce qu’Il Est, tout ce qu’il a (Jn 3,35 ; 16,15 ; 17,10 ; Lc 15,31). En elle, « l’Amour de Dieu est donc vraiment accompli ». Le vrai bonheur est à chercher par là…

 

         

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