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4ième Dimanche de Pâques (Jn 10, 1-10) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 « Jésus, la Porte qui ouvre sur la Vie »

(Jean 10, 1-10)  

 

En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.
Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis.
Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix.
Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus employa cette image pour s’adresser à eux, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait.
C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis.
Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés.
Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.
Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »

          

            Jésus vient de s’adresser aux Pharisiens qui n’ont pas voulu reconnaître la guérison de l’aveugle-né (Jn 9). « Ce sont des aveugles qui guident des aveugles » (Mt 15,14)… Et Jésus ose les appeler ici « des voleurs et des bandits » ! On peut deviner sans peine leur rage, leur haine… En plus, il se présente lui-même comme étant la seule porte légitime qui donne accès aux brebis ! « Je suis la porte » dit-il, en reprenant cette forme grammaticale toute particulière employée pour « Je suis », dans le Livre de l’Exode, lorsque Dieu révèle son nom à Moïse : « Je suis celui qui est » (Ex 3,14). Pour qui se prend-il donc celui-là ?

            Et pourtant, c’est la vérité, en vrai Dieu et en vrai homme, il est bien la porte, l’unique porte par laquelle tous les hommes sont invités à passer pour entrer dans la Maison de Dieu : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jn 14,6). St Paul le dira autrement : « Il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus, qui s’est donné en rançon pour sauver tous les hommes » (1Tm 2,5-6). Et on peut voir dans « le portier qui lui ouvre » une allusion au Père, sans qui le Fils n’est rien et ne peut rien (le Fils est le Serviteur du Père ; Jn 5,19-20), un Père qui de son côté fait tout pour son Fils (le Père est le Serviteur du Fils) : « Le Seigneur fait tout pour moi ! Seigneur éternel est ton amour ! N’arrête pas l’œuvre de tes mains » (Ps 138(137),8).

            Et derrière le thème de « la voix » de Jésus, le bon Pasteur, « les brebis écoutent sa voix, elles connaissent sa voix », dit-il ici, se cache la Troisième Personne de la Trinité, l’Esprit Saint, Serviteur du Père et du Fils. C’est Lui qui joint toujours, à sa façon à Lui, spirituellement, « sa voix » à celle de Jésus, ne cessant ainsi de lui rendre témoignage : « L’Esprit souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas ni d’où il vient, ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit » (Jn 3,8)… Lorsque nous écoutons de tout cœur la Parole de Jésus, « l’Esprit se joint à notre esprit pour attester » qu’il dit bien la vérité (Rm 8,16 : Jn 15,26 ; 1Jn 5,5-13). Et il le fait en nous communiquant « un je ne sais quoi » (Ste Thérèse de Lisieux) de sa vie, de sa paix, de sa joie (Jn 6,63 ; Ga 5,22.25), un « je ne sais quoi » qui a le goût de cette Plénitude que Dieu seul peut communiquer. Telle est « sa voix » paisible, silencieuse mais intense qui se joint à la Parole donnée par Jésus. « Tu as les Paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68) lui a dit un jour St Pierre… Avec toi, je vis un « je ne sais quoi » incroyablement heureux que je n’ai vécu avec personne d’autre… DJF