5ième Dimanche de Pâques (Jn 14, 1-12) – par P. Rodolphe EMARD

Lectures : Ac 6, 17 ; 1 P 2, 4-9 ; Jn 14, 1-12

Frères et sœurs, les lectures de ce cinquième dimanche de Pâques nous donnent de méditer sur le mystère de l’Église et sur ce qu’est « l’être » chrétien.

  • L’Église

Dans la première lecture, saint Luc nous rapporte comment s’est organisée la première communauté chrétienne. Cette communauté n’est pas uniforme. Les premiers chrétiens venaient du judaïsme et du paganisme. Cela a engendré une difficulté, on reprochait que les veuves de langue grecque « étaient désavantagées dans le service quotidien. »

Pour faire face au problème, les Douze Apôtres, déjà surchargés par l’annonce de la Parole de Dieu, vont créer un nouveau ministère. Un groupe de Sept sera institué pour la charge du service : « On les présenta aux Apôtres, et après avoir prié, ils leur imposèrent les mains. » Il est important de se rappeler que les ministères répondent à des besoins de l’Église. On ne se donne pas à soi-même une mission mais on la reçoit.

Les fonctions des Sept seront élargies : le service des plus nécessiteux, des pauvres mais aussi pour le service de la Parole de Dieu. On y retrouve le ministère même du diacre. Ces Sept hommes sont en quelque sorte les premiers diacres de l’Église. L’Église est revenue à cette tradition ancienne en restaurant le diaconat permanent suite au concile Vatican II.

Ce qui caractérise aussi la première communauté chrétienne, c’est la Parole de Dieu qui « était féconde ». L’Église d’aujourd’hui vient de cette première communauté. Nous sommes d’origines et de langues différentes. L’Église n’est pas uniforme ! Nous avons à être des serviteurs de la charité dans notre quotidien. Le ministère diaconal rappelle à tous les baptisés ce devoir du service du prochain. Nous avons enfin à continuer à annoncer la Parole de Dieu, pour qu’elle soit féconde…

  • « L’être » chrétien

Dans la deuxième lecture, saint Pierre nous dit ce que signifie « être » chrétien. L’être chrétien repose sur notre attachement au Christ : « Bien-aimés, approchez-vous du Seigneur Jésus : il est la pierre vivante rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu. » Dans l’Évangile, Jésus se révèle lui-même comme « le Chemin, la Vérité et la Vie ». Personne ne peut aller vers le Père sans passer par lui. Notons que Jésus dit qu’il est LA Vérité, l’UNIQUE Chemin ! Parfois, nous disons à tort que toutes les vérités se valent, que tous les chemins mènent au même Dieu… L’Église confesse que l’unique Vérité de Dieu c’est le Christ ! De ce fait, il ne peut être que l’unique Chemin.

Il nous faut connaître Jésus car ainsi nous connaîtrons le Père : « Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. » Par ailleurs, n’oublions pas que personne ne nous connait aussi bien que Jésus. Jésus nous connait mieux que nous-mêmes. La constitution pastorale sur « L’’Église dans le monde de temps », Gaudium et spes, précise : « En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné » (n°22).

Le Christ, vrai Dieu et vrai homme, est le seul qui puisse révéler à l’homme quel est son mystère, ce qu’il représente aux yeux de Dieu, ce à quoi il est appelé : la Vie éternelle. La Vie qui se trouve en lui ! Contempler Jésus c’est voir le Père : « Celui qui m’a vu a vu le Père. »

Les lectures de ce dimanche nous invitent à dépasser nos conflits, nos divisions et d’accueillir nos différences comme des richesses. Nous sommes aussi appelés à vivre un attachement plus fort à l’Église malgré les abus qui lui sont reprochés. L’Église a été fondée sur les Apôtres et elle est voulue par le Christ.

Focalisons-nous davantage sur ce qui fait la nature de l’Église : pour annoncer la Parole de Dieu, pour servir, pour continuer les œuvres de Jésus : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père ».

Saint Pierre souligne à ce titre : « vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut, pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » C’est ce que nous sommes par la grâce du Baptême. Redécouvrons la dignité et la grandeur d’être baptisé !

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Que le Seigneur augmente notre foi, qu’il nous vient en aide pour faire de nous l’Église selon son cœur. Attachons-nous au Christ : il est la Résurrection et la Vie. Amen.

Père Rodolphe EMARD.

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