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5ième Dimanche de Pâques par le Diacre Jacques FOURNIER

Aimer comme Jésus (Jn 13,31-33a.34-35)…

 

Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt.
Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. »
Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.
À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

           

 Dieu est amour 2          

           

« Qu’est-ce que la gloire de Dieu ? », écrit le P. Bernard Sesboüé ? « C’est Dieu lui-même qui manifeste au dehors de lui sa puissance, sa sainteté, son dynamisme ». Si « maintenant, le Fils de l’homme est glorifié, et si Dieu est glorifié en lui », c’est que, avec lui et par lui, le Mystère du Dieu « Amour » s’est pleinement manifesté…

            Juste avant cette déclaration, « il fut troublé en son esprit, et il attesta : « L’un de vous me livrera » » (Jn 13,21). Il le sait, Judas va le trahir… « Déjà, le diable avait mis en son cœur le dessein de le livrer » (Jn 13,2). Pourtant, il va lui donner la première bouchée du repas, le désignant ainsi à tous les convives comme son invité d’honneur (Jn 13,26)… A la trahison, Jésus répond par l’amour…

            Plus tard, Judas guidera les soldats au mont des Oliviers pour qu’ils puissent l’arrêter. L’un des disciples dégainera son glaive, frappera le serviteur du Grand Prêtre et lui enlèvera l’oreille droite. Mais Jésus leur dira : « « Restez-en là. » Et lui touchant l’oreille, il le guérira » (Lc 22,47-51). A la violence, Jésus répond par l’amour…

            Puis il sera crucifié, « ainsi que deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche ». Et Jésus dira : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,33-34). A la haine et à la cruauté, Jésus répond par l’amour…

            Ici, il invite ses disciples à faire de même : « Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés. » Le « comme » est capital… Jésus est notre exemple. Lui, le Fils, il est toujours de cœur « tourné vers le sein du Père » (Jn 1,18), accueillant son Amour de Père, « demeurant en son amour » (Jn 15,10). Or, « aimer » pour Dieu est synonyme de « se donner soi-même », en tout ce qu’Il Est. De toute éternité, le Père Amour est ainsi Don de Lui-même au Fils qu’il aime, Don de tout ce qu’Il Est en Lui-même, et Il Est Dieu, Il Est Lumière… Le Fils est ainsi éternellement « Dieu né de Dieu, Lumière né de la Lumière ». Tout ce qu’Il Est, il le doit à son Père… Sans son Père, il n’est rien, il ne peut rien… « Je ne puis rien faire de moi-même » (Jn 5,19.30). Je ne peux donc « aimer » de moi-même. A la trahison, à la violence, à la haine et à la cruauté, je ne peux, par moi-même, répondre par l’amour… Et il en est de même pour nous : sans notre relation de cœur avec Jésus, tournés vers Lui dans la prière, sans ce Don d’Amour qui ne cesse d’être proposé à notre foi, nous ne pouvons rien par nous-mêmes…                               DJF