6ième Dimanche du Temps Ordinaire par Francis COUSIN

« Je ne suis pas venu abolir [la loi], mais l’accomplir. »

 

Opposer la loi de Moïse et ce que dit Jésus a été dès le départ un sujet de discussion entre les scribes et les pharisiens et Jésus et ses disciples. C’est pourquoi Matthieu insère ce long passage dans son ’’sermon sur la montagne’’. La loi de Moïse, c’est-à-dire les dix commandements, avait été étoffée au fur et à mesure, sans doute par difficultés d’interprétation, de beaucoup de préceptes qui l’avaient dénaturée, notamment concernant le sabbat. La ’’loi’’ de Jésus reprend l’ancienne, et il ajoute : ’’Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres’’ (Jn 13,34).

C’est-à-dire que Jésus va plus long que l’ancienne loi, il lui donne de nouvelles exigences : faire toute chose par amour des autres et de Dieu, alors que pour l’ancienne, il fallait respecter scrupuleusement ce qui avait été écrit par les hommes. C’est toute la différence entre ce qui est ‘juste’ aux yeux des hommes et ce qui est ‘juste’ aux yeux de Dieu : ce qui compte, ce n’est pas l’action en elle-même, mais le désir dans son cœur qui précède (ou non) l’action ; si l’action mauvaise n’est pas faite, on est ‘juste’ aux yeux des hommes, mais si auparavant on avait pensé à faire cette action, on n’est pas ‘juste’ aux yeux de Dieu :’’ c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations. C’est cela qui rend l’homme impur’’ (Mt 15,19-20), et donc pécheur, en pensée, et parfois en action.

La première lecture nous dit la même chose :’’ Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle … La vie et la mort sont proposées aux hommes, l’une ou l’autre leur est donnée selon leur choix … Il (le Seigneur) n’a commandé à personne d’être impie, il n’a donné à personne la permission de pécher’’. Dieu nous laisse toujours libre. A nous de faire le bon choix, en pensée et en action.

On voit encore une fois toute la différence qu’il y a entre la pensée du monde et la pensée de Dieu, entre la sagesse du monde et la sagesse du mystère de Dieu :’’C’est bien de sagesse que nous parlons devant ceux qui sont adultes dans la foi, mais ce n’est pas la sagesse de ce monde…’’ (2° lecture).

On voit alors que la conception de la loi par Jésus est beaucoup plus pointue que ne le pensaient les scribes et les pharisiens, et plus délicate à mettre en œuvre, contrairement à ce que ceux-ci pensaient. Et Jésus donne quelques exemples, dont :’’ Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, … Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement’’. Jésus nous demande plus que ce que dit la loi, il nous demande de garder toujours le contrôle de nous-même pour éviter d’aller jusqu’à l’extrême, le meurtre. Parce que la colère est déjà une rupture de l’amour des autres. Même une colère qui ne s’extériorise pas, qui reste en nous !

Cette loi d’amour va beaucoup plus loin qu’une loi ‘permis-défendu’ ou d’une loi ‘pas-vu, pas-pris’, car c’est chacun en soi-même qui se rend compte de ses fautes sans qu’il soit nécessairement besoin de l’intervention d’un tiers.

‘’Tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle’’.

Seigneur Jésus,

tu accomplis la loi de Moïse

en y ajoutant l’amour,

 et toute rupture d’amour,

en pensée, en parole, par action et par omission,

est un péché, envers les autres et envers toi.

Sans toi, je ne suis rien !

 

Francis Cousin

 

 

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