Dimanche de Pâques – Homélie du Père Rodolphe EMARD (Jn 20, 1-9)

Frères et sœurs, ce dimanche, toute l’Église des quatre coins de la terre fête la Résurrection du Christ ! « Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! » La Résurrection est le cœur de la foi chrétienne.

 

Pour autant, la foi en la Résurrection n’est pas une évidence pour tous. Si nous nous référons à l’Évangile (Jn 20, 1-9), nous voyons que les trois protagonistes qui se rendent au tombeau n’accueillent pas cet évènement de la même façon :

  • Marie Madeleine pense tout d’abord qu’il s’agit d’un enlèvement : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé ».

  • Pierre, lui, ne sait pas trop quoi en penser.

  • L’autre disciple, lui, aussitôt entré dans le tombeau croit : « Il vit, et il crut ».

Trois attitudes différentes qui montrent que la foi en la Résurrection n’est pas une évidence depuis les premiers témoins. Par ailleurs, le dernier verset soutient bien cette idée : « Les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts ».

Il en est de même pour nous aujourd’hui. Plusieurs attitudes peuvent s’observer :

  • Ceux qui ne croient pas.

  • Ceux qui doutent, les sceptiques.

  • Ceux qui se « mêlent les pinceaux » et qui confondent tout. On assimile parfois, à tort, la Résurrection et la réincarnation.

  • Ceux qui croient.

La foi en la Résurrection ne s’impose pas ! Cependant, sans la Résurrection, notre foi chrétienne n’a aucun contenu. La Résurrection est l’évènement qui donne tout son sens à notre foi : par sa Résurrection, le Christ nous ouvre les portes de l’éternité. Cette réalité, nous la vivons depuis notre baptême.

La première préface de Pâques souligne : « Car il est l’Agneau véritable qui a enlevé les péchés du monde : en mourant, il a détruit notre mort ; en ressuscitant, il nous a rendu la vie. » Tout est dit !

Cette fête de Pâques nous invite vraiment à nous engager. Croire en la Résurrection du Christ nous pousse à croire à une autre logique que celle que véhicule le monde de 2023.

La société actuelle prétend pouvoir bâtir le monde sans le Christ ressuscité. On prône la laïcité et on tente de reléguer la foi à la sphère privée. Le danger est bien là !

Nous avons à suivre les premiers disciples qui passeront de l’incompréhension à une foi solide, jusqu’à témoigner de la résurrection envers et contre tous. Plusieurs d’ailleurs n’hésiteront pas à donner leur vie. C’est bien la preuve que quelque chose de définitif s’est passé pour eux. Pourquoi pas pour nous ?

Passons d’une foi tiède ou hésitante à une foi engagée ! L’enjeu est bien là : passer le saut de la foi ! Passer le saut de la foi implique de ne pas suivre la logique de ce monde tout en vivant dans ce monde. Le Christ fait de nous les témoins de sa Résurrection.

Il ne s’agit pas de fuir les réalités de notre monde mais d’illuminer ces réalités par la puissance de la Résurrection, bien à l’œuvre, malgré les forces du mal qui marquent encore notre quotidien. L’actualité de ces derniers temps le démontrent bien avec des assassinats à l’arme blanche et à l’arme à feu.

Notre destinée n’est pas ce monde mais le Ciel que nous a ouvert le Christ. Ne l’oublions pas ! Ne privilégions pas un monde éphémère au détriment d’une Vie éternelle.

Frères et sœurs, ce dimanche de Pâques nous invite donc à opter pour une foi plus vive et agissante : choisir le Christ ressuscité, notre Vie. Nous avons besoin de lui pour nous accomplir.

Les lectures de ce dimanche nous donnent plusieurs titres pour désigner le Christ, notamment :

  • Dans la première lecture (Ac 10, 34-43), Pierre le révèle comme celui à qui Dieu « a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance ». Il est aussi celui qui fait « le bien », qui guérit ceux qui sont « sous le pouvoir du diable ». Il est encore celui qui a été « établi Juge des vivants et des morts ». Il est enfin celui qui donne « le pardon » des « péchés ».

  • La séquence le révèle comme « l’innocent » qui « a réconcilié l’homme pécheur avec le Père », comme le « Roi victorieux ».

Le croyons-nous ? Exprimons-nous et expérimentons-nous ces professions de foi ? C’est bien la grâce que nous pouvons demander au Seigneur : croire plus fermement au Christ ressuscité pour mieux le témoigner autour de nous. Que notre foi grandisse !

 

Belle fête de Pâques à tous et à chacun. Belle fête à tous ceux qui vous sont chers et proches. « Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! » Amen !

 

Père Rodolphe EMARD.

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