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7ième Dimanche du Temps Ordinaire par Francis COUSIN

 

« Aimez vos ennemis … »

 

Un passage de l’évangile qu’on a bien du mal à admettre … et à mettre en pratique !

Un passage dans la suite de celui de dimanche dernier : ’’Œil  pour œil’’, non !, et ’’ne ripostez pas au méchant’’

Jésus nous invite à toujours aller plus loin que la loi de Moïse avec le commandement de l’Amour : pas seulement aimer ceux que l’on aime, mais aussi tout ceux qui ne nous aiment pas :’’Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent’’.

Et Notre-Dame de Lourdes, que nous avons fêté la semaine dernière, disait à Bernadette :’’Priez pour les pécheurs !’’, et ce message nous concerne tous : priez pour les pécheurs, tous les pécheurs, nous d’abord, et même ceux qui nous ont fait du tort.

Tout cela nous surprend, car c’est à l’inverse de toute la pensée humaine dominante.

Par définition, un ennemi est quelqu’un qui nous veut du mal, qui cherche à nous nuire. Mais cela ne veut pas dire que nous devons nécessairement devenir son ennemi. Il n’y a pas réciprocité de l’action.

Il est toujours difficile de prier pour quelqu’un qui ne nous aime pas, de pardonner à quelqu’un qui nous a fait une ’’crasse’’. Et pourtant, dans le Notre Père, nous disons bien :’’Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés’’. Est-ce à dire que, si nous ne pardonnons pas, nous ne serons pas pardonnés par Dieu ? Non, car Dieu est miséricorde, mais plutôt :’’Puisque Dieu te pardonne toutes tes offenses, alors toi, tu dois pardonner aussi à ceux qui t’ont offensés’’.

Et là aussi, Jésus nous a donné l’exemple, surtout pendant sa Passion. Quand il a été arrêté, il n’a pas voulu que les apôtres utilisent les épées ; plus même, il a recollé l’oreille arrachée d’un garde. Quand Pierre l’a renié, il ne s’est pas fâché contre lui, mais d’un regard il lui a fait comprendre son erreur. Quand il a été accusé faussement, il n’a pas répondu, il s’est tu. Quand on a craché sur lui, qu’on l’a giflé, qu’on l’a flagellé, qu’on s’est moqué de lui, il n’a pas réagi, il s’est tu. Et quand on l’a cloué à la croix, il s’est seulement tourné vers sont Père pour lui dire :’’Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font’’ (Lc 23,34).

On peut se dire :’’Oh, bien sûr, lui, il était le Fils de Dieu, Dieu lui-même, alors pour lui, c’est normal …’’. Sans doute, mais il était homme aussi, et terriblement homme pendant sa Passion.

Alors pour nous : impossible ?

Par nous seulement, sûrement ; mais avec l’aide de Dieu, avec la prière, c’est possible. Et il y a des exemples : une femme qui pardonne à son violeur, un couple qui pardonne au meurtrier de sa fille, une mère qui accueille chez elle son fils vagabond, un couple où l’amour est plus fort que l’alcoolisme …

Tous les jours, nous disons Notre Père. C’est dire que nous voulons être ses fils. Alors,  c’est une obligation d’aimer ses ennemis et de prier pour eux, ’’afin d’être vraiment les fils de [notre] Père qui est aux cieux’’.

Seigneur Jésus,

tu veux que nous mettions

l’amour au-dessous de tout,

que nous aimions même nos ennemis

et que  nous prions pour eux.

C’est vraiment difficile,

mais avec ton exemple et ton aide,

je vais essayer de le faire.

 

Francis Cousin