8ième Dimanche du Temps Ordinaire par Francis COUSIN

 

« Ne vous souciez pas, pour votre vie,

de ce que vous mangerez … »

Voila une affirmation bien surprenante de la part de Jésus, et qui pourrait être bien mal interprétée et admise de la part des 840 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, soit environ une personne sur neuf.

D’autant que, dans le même évangile, dans la parabole du jugement dernier, Jésus fait dire au roi : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; … j’étais nu, et vous m’avez habillé … Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” (Mt 25,34-36.40), et que les trois exemples indiqués par Jésus font partie des œuvres de miséricorde corporelle que nous connaissons bien maintenant.

D’un côté, on nous dit de ne pas s’en soucier …

De l’autre, on nous dit que c’est primordial, essentiel pour entrer dans le Royaume des cieux.

En fait, il n’y a aucune contradiction. En effet, Jésus dit bien :’’Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez…’’ ; ’’La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture’’ ; ’’Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?’’

L’essentiel n’est pas la nourriture ou le vêtement, mais la vie, et la manière dont on va construire, organiser sa vie pour obtenir la Vie éternelle, l’entrée dans le Royaume des cieux.

Et donc tout dépend des priorités que l’on se donne.

Par exemple, pour le vêtement : Soit on vit pour être toujours à la mode, soit on se préoccupe de ceux qui n’ont pas assez de vêtements. (On peut aussi faire les deux, si on le peut … et c’est très bien. Ou ne rien faire du tout : ne pas s’occuper de son habillement, et encore moins de celui des autres …et c’est le pire des choix !).

Pour Jésus, le choix est simple : nous ne devons avoir qu’une seule priorité :’’Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice’’. Et la justice du Royaume de Dieu est de nous préoccuper de notre prochain : « Va, et toi aussi, fais de même » (Lc 10,37) que le bon Samaritain.

Finalement, on se rend compte que l’essentiel de la Parole de Jésus est que nous réussissions notre vie sur terre, selon le dessein de Dieu, pour obtenir la Vie éternelle. C’est ce qu’il disait déjà au jeune homme riche qui voulait savoir ce qu’il devait ‘’faire de bon pour avoir la vie éternelle’’ :’’ va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux.’’ (Mt 19,16.21).

C’est une autre manière de nous rappeler que nous ne devons pas être esclave de l’argent, qui est utile pour pouvoir aider les autres, de l’argent qui est au service des autres quand nous-mêmes nous mettons au service des autres.

Encore deux points d’attention en ce qui concerne l’argent au service des autres.

Le premier venant de l’épisode de la veuve et ses deux piécettes. Jésus dit : ’’ cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu’’ (Mc 12,42-43). La question est de savoir pour chacun où se trouve le niveau à partir duquel on peut parler de ‘superflu’, c’est-à-dire la somme qu’on peut donner sans que cela ne nous coûte vraiment. Et faut-il aller plus loin que le superflu pour que ça nous coûte vraiment ? (D’après Jésus, c’est oui !).

Le deuxième vient de l’évangile que nous entendrons ce mercredi des cendres :’’ Quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle … Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.’’ (Mt 6,2).

Que dire en conclusion ?

Jésus nous demande de nous laisser aller entre les mains de Dieu, de mettre notre confiance en lui :’’Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs,  …  ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?’’

Et si c’était vrai du temps de Jésus, je pense que cela reste vrai pour nous dans ce temps-ci. « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! » (Mc 9,24)

Seigneur Jésus,

tu nous demandes de mettre notre argent

au service des autres,

et de ne pas nous soucier du reste,

de mettre notre confiance en toi

car le Père sait ce dont nous avons besoin.

Augmente ma foi en toi.

 

Francis Cousin

image_pdfimage_print

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Question antispam * Time limit is exhausted. Please reload the CAPTCHA.

Top