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Homélie du dimanche de Pâques (Jn 20, 1-9) par le Père Rodolphe EMARD

Paroisse de Sainte Clotilde – Lectures : Actes 10, 34a.37-43 ; Jean 20, 1-9

 

Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! C’est bien la grande annonce de toute l’Église universelle en ce dimanche de Pâques.

La Résurrection du Christ est au cœur de notre foi chrétienne. Une foi qui ne finira jamais de grandir et qui n’est pas accueillie de la même façon par nous tous. Aujourd’hui, il y a ceux qui croient, ceux qui doutent, ceux qui ne se prononcent pas et ceux qui ne croient pas… Et demain ? Et bien, nous ne savons pas ! Selon les aléas et évènements de la vie (les bons et les moins bons), ceux qui croient aujourd’hui pourraient être ébranlés dans leur foi et ainsi douter. Ceux qui aujourd’hui doutent ou ne se prononcent pas pourraient se convertir et ceux qui ne croient pas pourraient avoir la foi… La foi n’est jamais un acquis, ne l’oublions jamais.

La foi est un don de Dieu qu’il faut sans cesse demander au Seigneur de faire croître, comme l’ont fait les Apôtres : « Augmente en nous la foi ! » (Luc 17,5). La foi en la Résurrection est l’affaire de toute notre vie, chacun a son cheminement à faire…

Le fait que la foi en la Résurrection ne soit pas accueillie de la même façon par toutes les personnes ne date pas d’aujourd’hui, c’est ainsi depuis les premiers temps de l’Église. L’évangile nous le révèle :

  • Hier soir, pour la Vigile pascale, nous avons entendu l’évangile de Marc qui évoquait la peur des femmes face au mystère de la Résurrection (voir Mc 16, 1-7).

  • Aujourd’hui, nous avons le récit de Jean qui évoque le premier ressenti de Marie Madeleine. Face au tombeau vide, elle a tout de suite déduit qu’on a enlevé le corps de Jésus.

  • Simon-Pierre, lui, observa l’intérieur du tombeau de loin, sans y entrer et sans rien dire.

  • L’autre disciple que Jésus aimait, lui entra dans le tombeau, « il vit, et il crut » nous dit l’évangile.

Des attitudes qui sont bien différentes tout comme les nôtres aujourd’hui. Mais rappelons-nous que rien n’est figé, certaines de nos attitudes pourraient changer dans le temps… Si nous observons Pierre : il ne dit rien car il est encore trop troublé par ce tombeau vide, n’ayant toujours pas compris que Jésus devait ressusciter (même si Jésus l’avait annoncé). Mais Pierre fera son cheminement jusqu’à une foi convaincue et dans la première lecture tirée du livre des Actes des Apôtres, on le voit prendre la parole avec audace et conviction : « Jésus de Nazareth (…) Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour ». Pierre nous invite à ne jamais désespérer d’une possible conversion pour quiconque, même pour celui qui nous paraît avoir un cœur dur ou imperméable à la grâce de Dieu. Jésus ressuscité peut toucher le cœur de n’importe qui dans sa grande miséricorde. Pierre nous dit bien : « Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés ». La rencontre dépend de Dieu et le temps de Dieu n’est pas le nôtre, ne l’oublions pas également !

Ce dimanche de Pâques nous invite à redynamiser notre foi en Jésus ressuscité, en nous donnant les moyens. Cela me permet d’évoquer quatre points :

  • La foi est un don de Dieu qu’il faut sans cesse nourrir en ayant notamment une fidélité dans la méditation de la Parole de Dieu et dans la pratique des sacrements de l’Église.

  • Fuir la peur ! La peur paralyse et empêche d’accueillir le message de la Résurrection. L’Esprit Saint doit nous en libérer ! C’est là encore une grâce à demander.

  • Notre attention accordée à notre prochain portera notre foi : l’accueil d’une personne qui a besoin de notre écoute, un pardon donné, une main tendue pour remettre quelqu’un debout…

  • Le disciple de l’évangile, celui que Jésus aimait peut aussi nous inspirer. Une tradition identifie ce disciple à Jean lui-même. Cependant, dans l’évangile de Jean, nous pouvons voir une autre figure de ce disciple. Ce disciple intervient trois fois dans l’évangile de Jean, sans jamais être nommé :

  • Jean 13, 23-25 : lors de l’annonce par Jésus de la trahison de Judas, Pierre va faire signe à ce disciple de demander à Jésus de qui il parle. Le disciple va le faire en se penchant vers la poitrine de Jésus.

  • Jean 19, 26-27 : le disciple va prendre Marie chez lui à la demande de Jésus.

  • Jean 20, 2-8 : l’évangile de ce jour.

Ce disciple que Jésus aimait est la figure du croyant qui accueille dans la foi le message de la Résurrection. Ce disciple nous montre comment grandir dans la foi :

  • Se laisser aimer par Jésus ;

  • Se pencher vers sa poitrine, vers son cœur miséricordieux ;

  • Croire qu’il est ressuscité et en témoigner ;

  • Prendre Marie pour mère ;

Que le Seigneur ressuscité lui-même nous inspire à ces attitudes. Joyeuse fête de Pâques à tous.

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Amen !




Homélie Veillée Pascale (Mc 16, 1-7) par Père Rodophe EMARD

Samedi 30 mars 24 / Année B /  Paroisse de Sainte Clotilde

Initiation chrétienne pour Johanna Carina ROBERT

 

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia ! Toute l’Église universelle proclame ce soir cette grande nouvelle. En cette Vigile pascale, nous sommes invités particulièrement à faire mémoire de notre baptême. C’est ce que nous ferons concrètement tout à l’heure en proclamant notre foi et avec le rite de l’aspersion… parce que frères et sœurs, rappelons-nous que depuis notre baptême, nous avons reçu la vie du Christ ressuscité.

Parler de la Résurrection n’est pas toujours simple tant le mystère est grand et unique.  Au commencement de notre célébration, nous avons eu une belle liturgie de la lumière, le feu nouveau ! Ce soir, je vous propose de focaliser notre attention sur le cierge pascal qui nous offre tout un enseignement, toute une catéchèse pour mieux approcher ce mystère de la Résurrection. Quatre points que j’aimerais vous exposer de ce cierge pascal :

  • Tout d’abord, sur le cierge pascal sont gravées l’ΑΩ, l’alpha et l’oméga, la première et la dernière lettre de l’alphabet grec. Christ ressuscité est le début et la fin de l’humanité ! Qu’est-ce que cela signifie ? – Par le Christ, l’humanité fut créée ! – Par le Christ, l’humanité a été sauvée ! – Par le Christ, l’humanité sera définitivement ressuscitée au jour de sa venue dans la gloire. Jour que nous ne devons jamais cesser d’attendre ! Nous ne pouvons pas comprendre la clé, le sens de l’humanité en dehors du Christ ressuscité. C’est lui qui jugera notre humanité au dernier jour.

  • Deuxième point : Sur le cierge pascal, il y a aussi la croix . Il ne s’agit pas que d’un signe pieux, la croix nous rappelle que le Ressuscité que nous célébrons ce soir est le même crucifié du Vendredi Saint. Lors de certaines de ses apparitions, Jésus ressuscité montrera ses plaies !

Nous avons écouté durant la liturgie de la Parole, le récit de la Genèse, la création du ciel, de la terre et de toute l’humanité (cf. Gn 1, 1 – 2, 2). Dieu trouva que « cela était bon », même « très bon » pour l’homme et la femme. À l’origine, tout était splendide et harmonieux jusqu’au péché ! Péché à la lourde conséquence : L’homme était ainsi voué, soumis à la mort éternelle et à tout ce qui conduit à cette mort, le mal, le péché et la souffrance. Mais la croix a vaincu tout cela ! Par sa mort, le Christ a vaincu la mort éternelle et par sa Résurrection, il nous ouvre à la Vie éternelle.

  • Troisième point : Sur le cierge pascal, il y a aussi le millésime 2024. Cela pour signifier que la Résurrection du Christ est une éternelle actualité ! Le Christ transcende le temps : Le Christ hier, aujourd’hui et demain, le même ! Ce Vendredi Saint, nous avons écouté le récit de la Passion de Jésus ; Avant de mourir, Jésus dira : « Tout est accompli » (cf. Jn 19,30). Oui tout est accompli, une fois pour toute, pour l’ensemble de l’humanité mais tout est encore à accomplir dans la vie de chacun !

La Résurrection n’est pas que pour la finale du monde mais aussi pour le temps présent ! C’est bien aujourd’hui qu’il faut se décider pour le Christ, qu’il faut se laisser sauver par lui.

  • Quatrième point : Enfin l’ensemble du cierge pascal allumé représente la lumière du Christ ressuscité ! Lumière plus forte que les ténèbres ! Lumière que nous avons véritablement reçu à notre baptême et à notre confirmation. Lumière que nous recevons aussi dans les sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation. Lumière du Christ ressuscité que nous recevons enfin dans la Parole de Dieu, qu’il faut sans cesse méditer !

Cette lumière du Christ ressuscité tu vas la recevoir Johanna dans les sacrements de l’initiation chrétienne, dans un instant…

Frères et sœurs, j’attire votre attention sur ce que nous dit le « jeune homme vêtu de blanc » dans l’évangile que nous avons proclamée : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. » Gardons-nous de chercher le Christ là où il n’est pas. Parfois nous le cherchons dans le merveilleux, le spectaculaire ou dans des dévotions mal éclairées. Le Christ est par excellence présent dans sa Parole et dans les sacrements, ne l’oublions pas.

Pour conclure frères et sœurs, rappelons-nous que cette lumière du Christ ressuscité nous ne la recevons pas uniquement pour nous-même mais pour la porter aux autres. Rappelle-toi toujours Johanna que si nous sommes baptisés et confirmés c’est pour porter la lumière du Christ Ressuscité. Et c’est dans l’eucharistie que nous recevoir chaque dimanche la force de Jésus ressuscité pour mener à bien notre mission.

Notre foi en la Résurrection repose sur le témoignage des Apôtres et elle nous a été transmise de génération en génération par nos grands-parents, nos parents, nos parrains-marraines, nos pasteurs, nos catéchistes… C’est à nous aujourd’hui, en 2024, qu’est confié le flambeau de la foi !

Frères et sœurs, je pourrai vous faire tous les meilleurs vœux pour l’avenir mais le meilleur reste celui-ci : approchez-vous du Christ ressuscité, il est la Vie ! Les membres du CPAP, le père Joseph et moi-même nous vous souhaitons à tous une très belle fête de Pâques.

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Père Rodolphe EMARD

Paroisse Notre Dame de la Délivrance




Le pardon et la conversion (Vendredi saint 29 mars 2024) par le Père Rodolphe EMARD

En ce vendredi saint, réfléchissons sur les notions de « pardon » et de « conversion ».

▌Le terme « pardon »

Dans le langage religieux, le terme « pardon » et le terme « rémission » ont un sens voisin. Le terme « rémission » vient de « remettre », remettre dans le sens d’une dette. Le terme « pardon » vient du latin per qui exprime l’idée de perfection et de donare qui signifie « donner ». Littéralement, le pardon est un don parfait.

Le pardon vient de Dieu. Lui seul est un Dieu d’amour et de miséricorde. Le pardon de Dieu nous est obtenu par le Christ, dans son mystère pascal, sa mort et sa Résurrection. Jésus a versé son sang pour le pardon, la rémission des péchés. C’est Dieu qui fait le travail de pardon dans nos vies, il faut nous disposer à sa grâce !

Dans la prière du « Notre Père », prière parfaite puisqu’elle vient du Christ, nous disons : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés » (cf. Luc 11, 4 ; Matthieu 6, 12). Le « Notre Père » étant la charte du chrétien, nous devons prendre en considération cette demande à Dieu.

Le pardon s’exprime dans une attitude concrète. Le nouveau Théo – L’encyclopédie catholique pour tous souligne : « Le pardon, c’est l’attitude de celui qui, ayant été offensé, prend l’initiative d’annuler la dette morale contractée par celui qui l’a offensé. C’est bien un don parfait car, sur un plan juridique et humain, le pardon ne se justifie pas »[1].

Puissions-nous oser le pardon en cette sainte journée !

▌Le terme « conversion »

Dieu appelle à la conversion. Il ne désespère jamais du pécheur. Par le thème conversion, entendons un retour radical à Dieu. Il s’agit bien de revenir à Dieu. La conversion implique la transformation du cœur et du comportement. La conversion implique également la confiance en Dieu qui peut nous régénérer, nous ressusciter.

Le Christ n’a pas cessé d’appeler à la conversion, c’est une exigence pour l’entrée dans le Royaume de Dieu. Puissions-nous entendre profondément son appel à la conversion : « Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14).

 

 

[1] Le nouveau Théo – L’encyclopédie catholique pour tous, Mame Éditions, Paris, 2009, page 735.

 




L’unité dans l’Eglise (Vendredi saint 29 mars 2024) par Père Rodolphe EMARD

Durant cette journée du vendredi saint, méditons sur le thème de l’unité ; ce devoir d’unité que nous avons à faire et à vivre dans l’Église.

Faire l’unité est un devoir pour plusieurs raisons :

  • Le Christ lui-même le demande dans les évangiles, notamment celui de Jean : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » (Jean 17, 21).

Cette parole de Jésus soulève deux points :

  • Jésus veut l’unité de ses disciples à l’image de son unité avec le Père. L’unité de l’Église est donc à l’image de l’unité divine.

  • Jésus nous dit que l’unité de l’Église permettra au « monde » de croire qu’il est l’envoyé du Père. Faire l’unité est donc indispensable, en vue d’un témoignage crédible du Christ.

  • L’Église est UNE, elle est le Corps du Christ et le Christ en est à la tête, il en est le Chef. Nous sommes membres de ce Corps par la grâce de notre baptême.

Saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens donne bien la signification de l’unité de l’Église : « Ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous ». (Éphésiens 4, 3-6)

Supprimer l’unité dans l’Église serait supprimer l’Église elle-même. Nous devons donc surmonter nos divisions et nos rivalités. Comment ? Saint Paul nous donne là encore des pistes dans sa lettre aux Éphésiens (voir et méditer sur le chapitre 2, versets 1 à 5) : nous réconforter les uns les autres, s’encourager mutuellement avec amour, avoir de la tendresse et de la compassion pour les autres, ne pas être vaniteux, calculateurs ou opportunistes, opter pour l’humilité jusqu’à estimer l’autre supérieur à soi-même, ne pas chercher son propre intérêt mais chercher celui de l’autre.

Nous comprenons alors qu’il nous faut fuir l’égoïsme qui amène à la désunion. Travailler à l’unité suppose l’acception de l’autre dans sa différence parce que l’unité ne signifie pas uniformité ou une sorte de « fusion » où chacun perdrait son identité et le charisme qui lui est propre et que le Seigneur lui a donné. NON ! Chacun a ses propres dons à mettre au service de l’Église et que nous devons accueillir…

Que chacun puisse prendre au sérieux cet appel à l’unité qui rappelons-le est une exigence pour notre entrée dans le Royaume de Dieu.




Méditation en lien avec le chemin de croix du diocèse par Père Rodolphe EMARD

La compassion

Notre chemin de croix nous donne l’occasion de méditer sur la compassion. Mais comprenons-nous bien ce terme ?

Le dictionnaire Larousse définit la compassion comme un « sentiment de pitié qui nous rend sensible aux malheurs d’autrui »[1].

Le site de la Conférence des Évêques de France, « Église catholique en France », définit la compassion comme un « sentiment par lequel on est porté à percevoir ou ressentir la souffrance des autres et qui nous y fait participer de cœur. » Le site rajoute : « Jésus était ému de compassion et guérissait les malades »[2]. Ce rajout est extrêmement important !

N’oublions pas que le grand compatissant, le seul vrai compatissant c’est le Christ. Face aux souffrances que nous portons, Jésus est remué jusqu’aux entrailles par un sentiment de pitié qui le pousse à agir et à venir nous secourir. Puissions-nous vraiment nous ouvrir à sa compassion, sans réserve… Cette compassion sauve !

En nous ouvrant à sa compassion, Jésus nous donnera d’être compatissants avec les autres. C’est une grâce à demander constamment. Mettons-nous à l’école de la compassion, chacun peut se demander concrètement quels seront ces gestes de compassion qu’il posera durant cette sainte journée, là où il est inséré : à commencer dans sa famille !

Si une famille se déchire constamment, comment pourrait-elle s’ouvrir à la compassion ? Oui la compassion commence dans nos familles et elle doit continuer ensuite dans nos autres milieux de vie : nos quartiers, nos milieux professionnels et associatifs…

Ne cherchons pas à vouloir trop faire au risque de ne rien faire. Posons des gestes humbles, simples mais vrais, dans la plus grande gratuité. C’est ainsi que nous aurons notre récompense auprès de Seigneur.

Oui, posons des gestes humbles, simples mais vrais à l’image de Simon de Cyrène, de Marie, de Véronique, des femmes de Jérusalem, de Joseph d’Arimathie, de Nicodème et de Marie Magdeleine de la croix qui nous accompagnent dans notre chemin de croix. Qu’ils nous inspirent en ce vendredi saint !

 

Ensemble, prions le Seigneur :

Seigneur Jésus, toi qui nous aimes tant, prends pitié de nous, apprends-nous à être compatissants envers nos frères et sœurs. Mère Marie Magdeleine de la Croix, toi qui as vécu la compassion auprès des plus pauvres de ton temps, prie pour nous !

 

 

[1] Lien : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/compassion/17625

[2] Lien : https://eglise.catholique.fr/glossaire/compassion/




Audience Générale du Mercredi 27 Mars 2024

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 Mars 2024


Catéchèse – Les vices et les vertus – 13. La prudence

Chers frères et sœurs,

dimanche dernier nous avons entendu le récit de la Passion. Aux souffrances qu’il endure Jésus répond par une vertu importante : la patience. Elle est l’endurance de ce que l’on souffre. La patience de Jésus n’est pas une résistance stoïque à la souffrance mais elle est le fruit d’un amour plus grand. Saint Paul dans son Hymne à la charité associe étroitement l’amour et la patience. Dans la Bible, face à l’infidélité de l’homme, Dieu manifeste son amour en étant lent à la colère. Son amour est toujours prêt à pardonner et à recommencer avec l’homme.

Nous manquons souvent de patience. Instinctivement nous nous impatientons et répondons au mal par le mal en oubliant que la hâte et l’impatience sont les ennemis de la vie spirituelle. Les Chrétiens sont appelés à être patients. Mais comment accroître notre patience ? Il faut la demander à l’Esprit-Saint. C’est lui qui donne la force aux chrétiens non seulement de faire le bien mais aussi de supporter le mal.  Ensuite il faut élargir notre regard en portant le regard compatissant de Dieu sur les autres au-delà de leurs défauts. En ce temps de la Passion contemplons le Crucifié pour apprendre de lui la patience.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier:  le Club Guerlédan de Rennes. Que la contemplation de la Passion du Seigneur nous donne la force de persévérer humblement dans la foi malgré les épreuves de la vie. Que Dieu vous bénisse.





Introduction à la Liturgie des Heures à Bagatelle

Introduction à la liturgie des Heures

Les samedis :

13 Avril,  4 Mai et 1er Juin 2024

de 13h30 à 15h30

à Ste Suzanne Bagatelle

Pendant ces trois rencontres, nous allons nous familiariser avec le livre du temps présent, son contenu et comment l’utiliser en fonction des différentes célébrations liturgiques.

Vous pouvez vous inscrire dès à présent :

Email : secretariat@sedifop.com – Tel :  0262 90 78 24 (de 8h à 12h)




Qu’est-ce que la Semaine Sainte ?

 

Qu’est-ce que le Triduum pascal ?

 

« Triduum » est un mot latin signifiant « un espace de trois jours ». Le Triduum pascal s’étend ainsi de la messe du soir du Jeudi saint au dimanche de Pâques inclus. Il est le cœur de l’année liturgique.

Du dernier repas de Jésus avec ses disciples, repas où il institua l’Eucharistie, à la Résurrection s’écoulent ces trois jours auxquels le Seigneur a souvent fait allusion dans l’Évangile et qui, ensemble, constituent le Mystère pascal.

Lors de ce dernier repas (la Cène), Jésus a offert son Corps et son Sang en nourriture à ses Apôtres. La célébration du Jeudi Saint fait aussi mémoire du Lavement des pieds qui eut lieu au cours de ce même repas. Mais seul St Jean nous le raconte (Jn 13). Les deux évènements, Institution de l’Eucharistie et Lavement des pieds, sont complémentaires : Jésus est venu, non pas pour être servi mais pour servir et offrir sa vie pour le salut du monde…

Le Vendredi Saint, nous méditons le mystère de la mort du Christ et nous adorons la Croix, sur laquelle l’œuvre du salut est accomplie.

Coffre où est conservé le Saint Suaire dans la cathédrale St Jean Baptiste à Turin

Suite à ce combat victorieux, l’Église contemple le Christ au tombeau, dans le « repos » du Samedi Saint. Elle est comme Marie, parfaite croyante qui conserva la foi et qui espéra contre toute espérance en la résurrection de Jésus.

Après la longue veille, samedi soir, dans l’obscurité de la nuit pascale, lors de « la Vigile pascale », l’Alléluia de la résurrection retentit. Le feu de l’amour de Dieu illumine la nuit : le Christ a vaincu la mort pour chacun d’entre nous… Si nous acceptons de le laisser agir dans nos cœurs et dans nos vies, sa victoire sera alors aussi la nôtre…

 

Qu’est-ce que la Messe Chrismale ?

 

La messe chrismale a lieu durant la Semaine Sainte : dans le rite catholique latin, la messe chrismale n’appartient pas, au sens strict, au Triduum pascal. Si elle a lieu le plus souvent le Jeudi Saint au matin, elle peut être transférée à un autre jour, pourvu qu’elle soit proche de Pâques. Beaucoup d’évêques, pour faciliter la participation des fidèles et des prêtres, choisissent un soir de l’un ou l’autre des jours saints, le lundi, le mardi ou le mercredi.

Durant la messe chrismale, l’évêque bénit les huiles saintes et consacre le Saint Chrême.

Les huiles saintes sont :

1 – L’huile utilisée lors du « Sacrement des malades » : appliquée par un prêtre sur le front des malades, elle est le signe du Don de l’Esprit Saint qui vient apporter Force, Paix, Consolation, Réconfort… « Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les Anciens de l’Église et qu’ils prient sur lui après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, ils lui seront remis » (Jacques 5,14-15). Avec ce sacrement, le malade s’abandonne avec confiance entre les mains de celui qui a guéri tant de malades, comme nous le rapportent les Evangiles… Et « le Christ est le même, aujourd’hui comme hier, et comme il le sera à jamais » (Hébreux 13,8)… Avec Lui, tout est toujours possible…

2 – L’huile utilisée pour les Catéchumènes, c’est-à-dire les grands jeunes et les adultes qui ont demandé à recevoir le Sacrement du Baptême, qui ouvre à la vie chrétienne par le Don reçu de l’Esprit Saint, et les Sacrements de la Confirmation et de l’Eucharistie qui fortifient et nourrissent dans les cœurs ce Don de l’Esprit Saint… En recevant l’huile des Catéchumènes, ils sont encouragés et soutenus par ce même Esprit dans leur démarche de foi qui les conduira à la Plénitude du Baptême…

L’huile du Saint Chrême, quant à elle, est utilisée pour les Sacrements du Baptême, de la Confirmation, et de l’ordination des Prêtres et des Evêques. Elle symbolise encore et toujours l’action de l’Esprit Saint dans les cœurs, qui consacre les êtres à Dieu et leur donne d’accomplir le service auquel ils ont été appelés…

 

Au cours de cette messe chrismale qui manifeste l’unité de toute l’Église diocésaine rassemblée autour de son évêque, les prêtres renouvellent leurs promesses sacerdotales : vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus, chercher à lui ressembler, renoncer à eux-mêmes, être fidèles aux engagements attachés à leur charge, célébrer les sacrements, annoncer la Parole de Dieu avec désintéressement et charité.

 

Qu’est-ce que le jeudi saint ?

Jésus prend son dernier repas avec les douze Apôtres dans la salle dite du « Cénacle », à Jérusalem. Saint Paul (1° Lettre aux Corinthiens, 11,23-25) et les évangélistes Marc (Mc 14,22-25), Luc (Lc 22,19-20) et Matthieu (Mt 26,26-29) rapportent les récits de ce dernier repas, « la Cène », au cours duquel, en prenant le pain et le vin, le Christ rend grâce et offre son Corps et son Sang pour le salut des hommes.

Au cours de ce repas, Jésus va aussi se mettre à genoux devant chacun de ses disciples et leur laver les pieds (Jean 13,1-20). Il prend la tenue de serviteur et dit : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez vous aussi comme j’ai fait pour vous. » Au cours de la messe célébrée avec solennité, on répète le geste du lavement des pieds comme exemple de tous ces services que nous pouvons nous rendre les uns aux autres…

 

Après ce repas de la Cène, l’heure de l’épreuve approchant, le Christ se rend au jardin des Oliviers avec les apôtres pour veiller et prier.

Le Jeudi Saint, l’Église célèbre la messe « en mémoire de la Cène du Seigneur », puis le Saint Sacrement est déposé dans un lieu à part, appelé « le reposoir », l’autel est dépouillé, la croix est enlevée et voilée. Tout ce dépouillement symbolise le Christ entré dans sa passion, dépouillé de tout. C’est une nuit d’adoration. Les fidèles s’unissent à la prière du Christ ce soir-là, en veillant auprès du Saint Sacrement (le pain et le vin consacrés au cours de la messe) jusques tard dans la nuit.

 

Qu’est-ce que le vendredi saint ?

 

Trahi par son disciple Judas, le Christ est arrêté. Il est accusé de semer le désordre par ses enseignements et surtout d’usurper le titre de Messie, un mot qui vient de l’hébreu « mashiah », qui signifie « Oint, Celui qui a reçu l’onction ». Cette onction était tout simplement de l’huile versée par un prophète ou un prêtre sur la tête du nouveau roi pour signifier le fait que Dieu lui donnait la grâce de son Esprit pour qu’il puisse vivre au mieux sa fonction royale… A l’époque de Jésus, Israël attendait un nouveau Roi, le Messie, qui le délivrerait de l’occupant romain…

Interrogé par Ponce Pilate (gouverneur romain de la région), flagellé par les soldats, Il est condamné à être cloué sur une croix – supplice alors réservé aux criminels.

Chargé de la croix, le Christ gravit la colline du Golgotha (littéralement « Mont du crâne », appelé aussi « Calvaire ») et tombe plusieurs fois d’épuisement. Crucifié, Il expire au bout de quelques heures.

Descendu de la croix par ses proches, Il est enveloppé dans un linge blanc (le « linceul ») et mis au tombeau.

Les chrétiens sont appelés au jeûne (qui consiste à se priver de nourriture suivant l’âge et les forces du fidèle), démarche de pénitence et de conversion, expression de l’attente du Christ. L’office du Vendredi saint, appelé « célébration de la Passion du Seigneur », est centré sur la proclamation du récit de la Passion. Il est proposé aux fidèles un Chemin de croix qui suit les étapes de la Passion du Christ.

Qu’est-ce que la Vigile Pascale ?

 

La célébration de la nuit du Samedi Saint au dimanche de Pâques est « une veille en l’honneur du Seigneur » durant laquelle les catholiques célèbrent Pâques, passage des ténèbres à la lumière, victoire du Christ sur la mort.

C’est pourquoi, dans la nuit, le feu et le cierge Pâques sont allumés, puis la flamme est transmise aux fidèles.

C’est aussi durant cette veillée – ou Vigile pascale – que sont célébrés les baptêmes d’adultes. Ils sont l’occasion pour les fidèles de renouveler les promesses de leur baptême. À l’issue de leur chemin de catéchuménat, vécu depuis plusieurs années, cette nuit pascale constitue un sommet pour leur initiation chrétienne.

Au cœur de la vigile, les rites spécifiques aux sacrements d’initiation sont parlants : la plongée dans l’eau, qui symbolise la mort, puis la sortie de l’eau qui elle symbolise la naissance à une vie nouvelle… On est baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Matthieu 28,16-20).

Au sortir de l’eau, les nouveaux baptisés seront revêtus du vêtement blanc, une couleur qui renvoie à la Plénitude de la vie divine… Ils le porteront au cours de certaines célébrations du temps pascal. S’ils sont confirmés ce soir-là, il y aura le rite avec le Saint Chrême, la marque de l’Esprit Saint. Avec toute l’assemblée, ils recevront le cierge allumé, symbole de la Lumière de l’Esprit Saint. Tels des porteurs de la lumière de foi dans leur vie, ils participent à la liturgie eucharistique et communient pour la première fois.

Ce qui est beau à voir et non moins significatif, c’est la joie rayonnante de ces nouveaux baptisés. Cette émotion profonde et toute simple mais qui en dit long sur la transformation humaine et spirituelle qu’ils sont en train de vivre. Ils sont les mêmes hommes, les mêmes femmes qu’auparavant mais « tout autres » quand même puisque résolument disciples de Jésus de Nazareth.

 

Vous retrouverez tous ces éléments, avec, si vous le désirez, des petites vidéos pour chaque jour saint, sur le site de la Conférence des Evêques de France :

https://eglise.catholique.fr

 

Lien  :  Qu’est-ce que le Triduum pascal ? – Église catholique en France

 

 

 

 

 

 

 




Dimanche de Pâques (Jn 10, 1-9) – par Francis COUSIN

    « Christ est ressuscité !

Christ est vraiment ressuscité !

Alléluia ! Rendons gloire à Dieu !

 

Depuis le mercredi des cendres, soit un peu plus de quarante jours, la liturgie ne nous permettait pas d’utiliser ce mot « Alléluia ! » … On s’y fait, mais cela nous fait du bien de pouvoir à nouveau le chanter …

Mais ce n’est pas le plus important en ce jour de Pâques, c’est la joie de fêter la résurrection de Jésus.

C’est la plus grande fête de l’année, …pas seulement pour les chrétiens, mais pour tous les humains, quelle que soit leur religion … ou leur absence de religion.

Car Jésus est mort, lui le Fils de Dieu, Dieu fait homme, comme tous les humains … Et heureusement pour nous, dans des circonstances que la plupart des gens n’ont pas eu à subir et n’auront pas à subir …

Mais Dieu l’a ressuscité, et par lui la vie a vaincu la mort : Jésus est vivant, et il le restera toujours. Il l’a dit lui-même : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (Mt 26,20), non pas sur terre, mais dans le ciel, auprès de son Père, là où il était avant de naître de la Vierge Marie.

À la différence de certaines personnes citées dans les évangiles, comme Lazare, la fille de Jaïre ou le fils de la veuve de Naïm, que Jésus à rendu à la vie, mais qui, comme tout le monde, ont vu un jour leur vie terrestre se terminer … une deuxième fois.

Dans le passage d’évangile qui a été lu, on voit trois personnages qui vont aller vers le tombeau où Jésus avait été mis par Nicodème.

La première, Marie-Madeleine, qui avait vu où était le tombeau le soir du vendredi, se lève de grand matin, avant le lever du soleil. C’était encore les ténèbres de la nuit … et les ténèbres dans son cœur …

Soudain, elle s’arrête nette : la pierre qui fermait le tombeau a été enlevée …

Elle n’a jamais pensé à une résurrection … !

Pour elle, une seule possibilité : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau. ».

Ni une, ni deux, elle ne va pas plus loin. Elle retourne à Jérusalem prévenir Pierre et Jean à qui elle annonce la nouvelle, ajoutant : « On ne sait pas où on l’a mis. ».

Affolement des deux apôtres qui ne prennent même pas la peine de prévenir les autres.

Ils courent tous les deux vers le tombeau … Mais Jean, plus jeune, arrive le premier. Il n’entre pas. Mais il jette quand même un coup d’œil … et il voit que les linges sont affaissés et le suaire enroulé à sa place.

Quand Pierre arrive, il entre directement, tout de suite, et regarde attentivement. … mais il n’en tire aucune conclusion.

Alors Jean entre à son tour dans le tombeau : il constate, et comprend : les linges n’ont pas été tirés, bougés, le corps n’a pas été bousculé … le corps a disparu sans rien toucher, il s’est volatilisé …

L’hypothèse de l’enlèvement présenté par Marie-Madelaine n’est pas possible !

Une seule solution : Jésus est ressuscité, comme il avait dit : « Et le troisième jour, il ressuscitera. » (Mt 17,23).

« Il vit, et il crut. » … et cela sans avoir rencontré Jésus ressuscité : il ne le verra que le soir de ce jour. C’est par la foi qu’il a cru … et par l’amour de Jésus …

Et il en est de même pour nous. Si nous croyons que Jésus est ressuscité, c’est uniquement par la foi … étayée par une multitude de croyants qui nous ont précédés … et par les paroles de ceux à qui Jésus est apparu : les apôtres, les pèlerins d’Emmaüs, St Paul … et plus près de nous, sainte Marguerite-Marie Alacoque, sœur Faustine, Padre Pio …

Soyons assurés de la présence de Jésus parmi nous, comme il l’a dit … même si nous ne le voyons pas …

Il nous aime … beaucoup plus que nous ne pouvons l’aimer …

Rappelle-toi qu’ai jour de ta victoire

tu nous disais : « Celui qui n’a pas vu

le Fils de Dieu tout rayonnant de gloire

il est heureux, si quand même il a cru ! »

Dans l’ombre de la foi, je t’aime et je t’adore

Ô Jésus ! Pour te voir, j’attends en paix l’aurore

que mon désir n’est pas

de te voir ici-bas

Rappelle-toi …

 

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

 

                                                                                  Francis Cousin

 

 

 

 

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Résurrection du Seigneur (Messe du jour – Jn 20, 1-9) – Homélie du Père Louis DATTIN

PÂQUES

Jn 20, 1-9

Vous venez d’entendre Saint Marc dans l’annonce de la Résurrection du Christ. Pour les premiers qui ont cru à la Résurrection, on peut dire que tout a commencé :

 . avec une question : « Qui nous roulera la pierre ? »

 . avec un constat surprise : le vide du tombeau

 . avec une peur panique qui tourne à la fuite

 . et enfin, avec une annonce étrange qui n’en finit pas de nous provoquer vingt siècles après : « Il est ressuscité ! Il est vivant ! »

Une question, un constat, une peur, une annonce, et c’est à partir de cette expérience et, sur leur parole, que nous aussi, nous osons croire qu’il est ressuscité !

Et d’abord, une question : Marie de Magdala, mère de Jacques et Salomé la formulaient ainsi « Qui nous roulera la pierre ? ».

Nous aussi, nous sommes anxieux. Nous voyons actuellement et nous assistons impuissants à des événements et nous vivons des situations dans lesquelles il nous semble que nous sommes dépassés. Il y a dans cette question un lourd poids d’anxiété :

 – c’est le cri de notre impuissance, lorsque tous les jours, nous apprenons que les hommes se haïssent, qu’ils profanent les biens des autres, le patrimoine de notre création, qu’ils saccagent notre civilisation, qu’ils ne tiennent aucun compte des valeurs auxquelles nous sommes les plus attachés

– c’est le cri de l’impuissance en face de ce mur de pierres tombales derrière lesquelles la mort semble nous enfermer définitivement.

« Qui nous ouvrira ce mur ? Qui sera assez fort pour rouler cette pierre qui nous bouche l’avenir ? » Il n’y a personne actuellement qui soit capable de résoudre la situation. Alors, c’est nous qui sommes roulés (pas la pierre). En voyant ce que nous voyons actuellement, nous nous posons la question : « La vie ne serait-elle pas une farce ? », farce de l’homme bloqué et prisonnier de pierres trop lourdes pour être seulement déplacées, pierres trop lourdes de nos tombeaux d’égoïsme, d’orgueil, de magouilles, de haine, de mensonge.

Qui nous libèrera de tout ce qui pèse actuellement trop lourd dans nos vies ? Qui nous enlèvera ce qui risque de nous enfermer définitivement dans nos tombeaux ? C’est une bonne question, pour le jour de Pâques !

Ensuite arrive une surprise : le tombeau vide. Il était ouvert, ce tombeau, vide !… Ce vide que nous ressentons à certains jours où, sans avoir prié, sans s’être recueilli auparavant, nous avons vécu à l’extérieur de nous-mêmes, où nous avons essayé de le combler par la consommation de gadgets, de choses futiles et superficielles, ce vide que Marx pouvait définir ainsi : « L’homme n’est que du néant en sursis », ce vide que Jean-Paul Sartre pouvait résumer ainsi : « L’homme naît sans raison, se prolonge par faiblesse et meurt par hasard ».

Et cependant, nous pressentons autre chose : l’homme a un avenir, il a une destinée, sa vie a un sens c’est-à-dire, à la fois, une direction et une signification. Où est la vérité de la vie ? Où est la vérité de l’homme ? Pourquoi est-il sur terre ? Est-il appelé par quelqu’un ? Sommes-nous fruits du hasard donc de l’absurdité, fruit de la nécessité donc de l’esclavage ou fruit d’une liberté proposée à laquelle nous avons à répondre librement ?

Pascal, lui, fait ce constat : « L’homme dépasse l’homme ». L’homme est plus qu’un homme, la vie est plus que la vie, la vérité : plus que ce qu’on peut en connaitre ou en dire. Mais devant ce grand vide : celui de nos espaces, le vide de nos vies, le vide de la mort, nous sommes comme les femmes de l’Evangile après la question et la surprise.

 Après la surprise, la peur : qui d’entre nous, à certains moments de sa vie, il n’y a pas si longtemps peut-être, et encore maintenant, n’a pas connu la peur ?

 . cette peur d’une humanité qui a perdu le sens d’elle-même,

 .  peur de l’homme sans boussole ni sextant, au milieu de l’océan,

 . peur de ces menaces, soit naturelles comme celles d’un cyclone soit humaines comme celles des troubles civils,

 . peur de vivre perdu dans un monde insécurisé où nous ne trouvons pas de réponses à toutes nos questions,

 . peur devant ce qui semble nous dépasser.

Et dans ce contexte-là, avec nos questions, nos constats, nos peurs, voilà qu’encore une fois, nous entendons, comme les femmes d’hier, une annonce étrange, bouleversante et qui ne cesse de nous provoquer « Il est ressuscité ! ». Mais comment y croire ?

Voici l’annonce, annonce provocante ! Est-elle si incroyable ? Celui-là même qui est ressuscité nous a pourtant pris une comparaison toute simple, avant de mourir : « Regardez le grain de blé, il meurt dans la terre et de sa mort, jaillit le fruit qui fait vivre ».

C’est vrai, la vie peut jaillir de la mort, ce n’est pas incroyable puisque c’est inscrit aussi dans la nature. Nous pressentons aussi qu’il y a en nous, quelque chose de plus grand que la mort et même plus grand que la vie… et c’est l’amour : tous les amoureux le savent bien, qui voudraient que leur amour dure toujours, éternellement ! Oui, nous sommes faits pour cela ! Ce père de famille qui, peu de temps avant sa mort, disait à son enfant : « Vois-tu, ce n’est pas mourir qui est dur, c’est de quitter ceux qu’on aime ». Autrement dit : l’amour est plus grand que la mort et l’on peut perdre la vie humaine, mais pas l’amour que nous avons donné, et celui que nous avons reçu.

« L’amour, affirme St-Paul, ne passera jamais ! » et c’est vrai, qu’en ce jour de Pâques, nous pouvons dire avec un grand théologien :

« Il est arrivé quelque chose à la mort depuis que le Christ l’a subie » et c’est l’amour qui a fait cela ! Lorsque, du haut de la croix, Jésus dit : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », il nous révèle que l’amour est plus grand et plus fort que le mal. C’est à nous d’y croire : c’est l’amour qui rend vivants, qui nous fait ressusciter et déjà sur la terre, et déjà dans notre vie “Il est ressuscité !”.

Voulez-vous savoir si vous croyez vraiment que Jésus est ressuscité ? Alors, répondez à 2 questions :

. La 1ère : Avez-vous envie de ressusciter ? Avez-vous envie de ressusciter à une vie qui vaudrait la peine d’être vécue pour toujours, avec les autres, avec le Christ, avec Dieu ? Oui ou non ?

 

. La 2e : Avez-vous envie de ressusciter les autres, c’est-à-dire de leur donner un peu de votre vie, un peu du « meilleur de vous-même », les aider à ressusciter, eux aussi, à leur tour et cela, dès maintenant, parce qu’ils n’ont pas eu leur compte de vie, leur compte de bonheur ?

Jean l’apôtre, un des premiers à avoir cru à la Résurrection de Jésus, a ce mot décisif : « Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie lorsque nous aimons nos frères ». Nous croyons vraiment à la Résurrection quand nous nous mettons à aimer nos frères.

Frères et sœurs, c’est dans cette expérience-là : l’amour partagé, le pain partagé (rappelez-vous les compagnons d’Emmaüs) que la Résurrection du Christ ne nous paraîtra ni étrange ni étrangère, « c’est là que le Christ ressuscité nous précède » comme il l’avait annoncé. AMEN