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Rencontre autour de l’Évangile – 6ième Dimanche du Temps Ordinaire

Une invitation pressante à se repentir,

Et cela au plus profond du cœur…

(Mt 5,17-37)

 

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Math 5, 17-37)

       L’Evangile de ce jour est parfois difficile. Il est comme un versant d’une montagne, inséparable du versant opposé.

       Face à un pécheur, le Dieu d’infinie Miséricorde n’a qu’un seul désir : lui pardonner, le relever, le combler et le fortifier, pour qu’il ne tombe plus et ne perde plus la Plénitude de la Vie, de la Paix, de la Joie. « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades ; je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs au repentir ». Et Dieu cherchera le pécheur « jusqu’à ce qu’il le retrouve » (Lc 5, 31-32 ; 15,4-7), pour son seul Bien. S’il accepte de se laisser reprendre, relever, combler, « heureux » sera-t-il. Cet appel au Bonheur, neuf fois répété (les Béatitudes), précède notre texte. Tel est un versant de la montagne.

       Pardonné, relevé, fortifié, accompagné, le pécheur est invité maintenant à tout faire, avec le soutien de la grâce de Dieu, pour ne plus retomber et rester debout sur le Chemin de la Vie, pour son seul Bien… Tel est l’autre versant de la montagne, l’Evangile de ce jour…

 

 Et soulignons les mots importants

  • La Loi était une étape du cheminement vers la vérité tout entière. Voilà pourquoi Jésus ne l’abolit pas mais l’accomplit. Relire « les Dix Paroles » (Ex 20,1-17) puis ce texte de St Paul. En souligner avec lui la conclusion (Rm 13,8-10) : « Ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a parfaitement accompli la Loi. Ce que dit la Loi : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras rien ; ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait rien de mal au prochain. Donc, l’accomplissement parfait de la Loi, c’est l’amour ».

  • Quand Jésus parle de « rejeter» et « d’enseigner» puis « d’observer » et à nouveau « d’enseigner », qu’est-ce qui est toujours premier : l’acte ou la parole ? Conclusion pour chacun d’entre nous…

            Noter toutes les fois où Jésus passe de l’action extérieure, visible, à ce qui en fut d’abord la source : le cœur profond de l’homme. Qu’est-ce qui est donc important à ses yeux ? Où notre conversion doit-elle s’exercer en premier lieu ?

  • Maudire, c’est « la géhenne de feu », l’enfer. Mais alors, qu’est-ce que « le Ciel » ?

  • Qu’est-ce qui est premier pour Jésus : le culte ou le pardon fraternel ?

  • Jésus qui a guéri tant de malades et de pécheurs peut-il nous pousser à nous amputer de l’un quelconque de nos membres si ce dernier est pour nous une occasion de chute ? Que souligne-t-il en fait ? A travers toutes ces recommandations, si fortes ici, que veut-il nous éviter à tout prix ?

  • Souvenons-nous des deux versants de la montagne : à travers ces paroles, à interpréter dans le contexte de l’époque, à quoi Jésus invite ici les époux ?

Pour l’animateur

  • Celui qui aime accomplit la Loi. Tous créés à l’image et ressemblance de ce Dieu qui n’est qu’Amour (Gn 1,26-27 ; 1Jn 4,8.16), nous sommes invités à nous aimer les uns les autres « comme» Dieu nous aime (Jn 13,34 ; 15,12). Et Il nous aime, nous, pécheurs, avec une Miséricorde infinie. Alors « heureux les miséricordieux » (Mt 5,7) qui donnent l’amour comme Dieu le donne, gratuitement, avec joie. « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. Que celui qui exerce la Miséricorde le fasse donc avec joie. Heureux les miséricordieux » (Ac 20,35 ; Jn 15,11 ; Rm 12,8).

  • L’agir est toujours premier. Conclusion : ne jamais enseigner ce que nous ne sommes pas capables nous-mêmes de mettre en pratique (Mt 23,1-4).

  • L’important pour Jésus, ce n’est pas ce qui se voit, l’extérieur, la façade ; l’important, c’est le cœur, ce cœur que Dieu connaît encore mieux que nous-mêmes ! C’est là où nous sommes invités avec le secours de sa grâce, de sa miséricorde et de sa force, à nous convertir de tout cœur en rejetant tout ce qui est mauvaise pensée, avant qu’elle ne devienne parole, mauvais désir avant qu’il ne devienne acte… L’aventure est possible car la Miséricorde de Dieu est infinie : avec Lui, nous pouvons toujours recommencer et recommencer encore !

  • Le Ciel, c’est bénir. Dieu ne fait que bénir. En effet, « Dieu est Amour ». Or « aimer, c’est tout donner et se donner soi-même », un principe à prendre pour Dieu au pied de la Lettre. Dieu ne cesse de donner ce qu’Il est en Lui-même… « Dieu est Esprit » ? Il donne l’Esprit… « Dieu est Lumière» ? Il donne la Lumière… « Dieu est Amour » ? Il donne l’Amour, et avec ce Don, la Force d’aimer comme Lui il aime. Et donner ainsi, gratuitement, par amour, c’est cela bénir… « Le Seigneur Dieu est un soleil, il donne la grâce, il donne la gloire » (Ps 84(83),12).

  • Le pardon fraternel est premier. Être chrétien n’est pas une « étiquette» : c’est une réalité de cœur qui engage toute la vie (Pape François).

  • Non, bien sûr, Jésus ne peut nous inviter à nous amputer, Lui qui veut que l’homme soit pleinement lui-même, dans toutes les dimensions de son être ! Il insiste ici avec force sur la nécessité de la conversion, car le péché nous prive de la Plénitude de la Vie et du Bonheur, pour nous plonger dans la géhenne de feu : « Souffrance et angoisse pour toute âme humaine qui fait le mal» (Rm 2,9). C’est cela que Jésus ne veut pas, de toute la force de son Cœur !

  • Dieu invite ceux qu’il a unis dans son Amour par le sacrement du mariage, à tout faire, avec le soutien de sa grâce, pour rester fidèles l’un à l’autre, dans l’amour. Premier versant de la vie chrétienne. Mais si nous tombons, il fera tout pour nous relever et nous relancer. Tel est l’autre versant de la vie chrétienne, celui de la Miséricorde infinie de Dieu avec qui tout est toujours possible…

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

   « Voici que Dieu est maintenant le seul qui compte. Il est au centre du monde… Il m’envahit tout entier et ma pensée ne peut plus éviter Sa rencontre. Une main puissante m’a retourné. Où est-elle, que m’a-t-elle fait ? Je ne sais, car son action n’est pas comme celle des hommes, elle est insaisissable et elle est efficace ; elle me contraint et je suis libre, elle transforme mon être et je n’ai pourtant pas cessé de devenir ce que je suis. Puis la lutte est venue, silencieusement tragique entre ce que je fus et ce que je suis devenu. Car la créature nouvelle qui a été greffée en moi implore de moi une réponse à laquelle je reste libre de me refuser. J’ai reçu le principe, il me faut passer aux conséquences. Mon regard a changé, mais mes habitudes de pensée et de conduite n’ont pas changé : Dieu les a laissées là où elles étaient. Il me faut abattre, adapter, reconstruire les installations intérieures et je ne puis être en paix que si j’accepte cette guerre. Je suis moi-même émerveillé et étonné du changement que la grâce a opéré en moi. Comme le dit Claudel, « l’état d’un homme qu’on arracherait d’un seul coup de sa peau pour le planter dans un corps étranger, au milieu d’un monde inconnu », est la seule comparaison que je puisse trouver pour exprimer cet état de désarroi complet. J’ai trouvé la paix, mais en même temps la lutte, lutte perpétuelle qui me fait progresser et plus je progresse, plus je m’aperçois de ma misère et du chemin infini qu’il me reste à parcourir. Si je reste stationnaire, je redescends. Dans cette expérience principale qui vient de bouleverser ma vie, je découvre pour finir une exigence permanente de réforme spirituelle. La conversion engendre un esprit, et cet esprit m’apprend que la religion n’est pas le confort, mais qu’elle sera toujours en un sens une conversion. Mais Dieu est là ; en Lui, j’ai la force d’apercevoir et d’accomplir ce que je dois être, à son image. »

                              Jacques Fesch, condamné à mort et exécuté le 1° octobre 1957.

 

 

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Message du Pape François pour la 28° journée des malades (11 février 2020)

« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau,
et moi je vous soulagerai » (Mt 11, 28)

 

Chers frères et sœurs,

1. Les paroles que Jésus prononce : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Mt 11, 28) indiquent le mystérieux chemin de la grâce qui se révèle aux simples et qui offre un soulagement à ceux qui peinent et qui sont fatigués. Ces mots expriment la solidarité du Fils de l’homme, Jésus-Christ, face à une humanité affligée et souffrante. Que de personnes souffrent dans leur corps et dans leur esprit ! Il appelle tous les hommes à aller vers lui, « venez à moi », et il leur promet soulagement et repos. « Quand Jésus dit cela, il a face à lui les personnes qu’il rencontre chaque jour sur les routes de Galilée : tant de gens simples, pauvres, malades, pécheurs, exclus par le poids de la loi et du système social oppressif… Ces personnes l’ont sans cesse poursuivi pour écouter sa parole – une parole qui donnait l’espérance » (Angélus, 6 juillet 2014).

En cette XXVIIIème Journée Mondiale du Malade, Jésus adresse son invitation aux malades et aux opprimés, aux pauvres qui savent bien qu’ils dépendent entièrement de Dieu et qui, blessés par le poids des épreuves, ont besoin de guérison. Jésus-Christ, n’impose pas de lois à ceux qui vivent l’angoisse de leur propre situation de fragilité, de douleur et de faiblesse, mais il offre sa miséricorde, c’est-à-dire sa personne qui les réconforte. Jésus regarde l’humanité blessée. Lui, il a des yeux qui voient, qui s’aperçoivent, car ils regardent en profondeur. Il ne s’agit pas d’un regard rapide et indifférent, mais qui s’attarde et accueille tout l’homme, tout homme, dans sa condition de santé, sans écarter personne, mais en invitant chacun à entrer dans sa vie pour faire une expérience de tendresse.

2. Pourquoi Jésus-Christ nourrit-il ces sentiments ? Parce qu’il s’est fait faible lui-même, faisant ainsi l’expérience de la souffrance humaine et recevant à son tour le réconfort du Père. De fait, seul celui qui fait personnellement cette expérience saura être un réconfort pour l’autre. Il existe diverses formes graves de souffrance : les maladies incurables et chroniques, les pathologies psychiques, celles qui nécessitent de la rééducation ou des soins palliatifs, les divers handicaps, les maladies de l’enfance et de la vieillesse… Dans ces circonstances, on ressent parfois un manque d’humanité et il apparaît alors nécessaire de personnaliser l’approche à l’égard du malade, non plus seulement en soignant mais aussi en prenant soin, pour une guérison humaine intégrale. Lorsqu’elle est malade, la personne ressent que, non seulement son intégrité physique est compromise, mais aussi ses dimensions relationnelle, intellectuelle, affective et spirituelle. Elle attend donc, en plus des thérapies, un soutien, une sollicitude, une attention… en somme, de l’amour. En outre, aux côtés du malade, il y a une famille qui souffre et qui demande, elle aussi, réconfort et proximité.

3. Chers frères et sœurs malades, la maladie vous place d’une façon toute particulière parmi ceux qui sont « fatigués et opprimés », ceux qui attirent le regard et le cœur de Jésus. C’est de là que vient la lumière pour vos moments d’obscurité, l’espérance pour votre réconfort. Il vous invite à aller à lui : « Venez ». En lui, en effet, les inquiétudes et les interrogations qui surgissent en vous, dans cette “ nuit ” du corps et de l’esprit, trouveront de la force pour être traversées. Certes, le Christ ne nous  a pas donné de recettes, mais, par sa passion, sa mort et sa résurrection, il nous libère de l’oppression du mal.

Dans votre condition, vous avez certainement besoin d’un lieu pour vous réconforter. L’Église veut être toujours davantage et toujours mieux l’“ auberge ” du bon Samaritain qu’est le Christ (cf. Lc 10, 34), à savoir la maison où vous pouvez trouver sa grâce, qui s’exprime par la familiarité, l’accueil, le soulagement. Dans cette maison, vous pourrez rencontrer des personnes qui, guéries par la miséricorde de Dieu dans leur fragilité, sauront vous aider à porter la croix en faisant de leurs propres blessures des ouvertures par lesquelles regarder l’horizon au-delà de la maladie et recevoir la lumière et l’air pour votre vie.

C’est dans cette œuvre de réconfort envers les frères malades que se situe le service du personnel de santé, médecin, infirmiers, agents sanitaires et administratifs, aides-soignants et volontaires qui, par leur compétence, agissent en faisant sentir la présence du Christ, qui offre sa consolation et se charge de la personne malade en soignant ses blessures. Mais, eux aussi, sont des hommes et des femmes, avec leurs fragilités et leurs maladies. Pour eux, en particulier, s’applique ce propos selon lequel « une fois que nous avons reçu le repos et le réconfort du Christ, nous sommes appelés à notre tour à devenir repos et réconfort pour nos frères, avec une attitude douce et humble, à l’imitation du Maître » (Angélus, 6 juillet 2014).

4. Chers agents du monde de la santé, toute intervention diagnostique, préventive, thérapeutique, de recherche, de soin et de rééducation, s’adresse à la personne malade, où le substantif “ personne ” prime toujours sur l’adjectif “ malade ”. Par conséquent, votre action doit tendre constamment à la dignité et à la vie de la personne, sans jamais céder à des actes de nature euthanasiste, de suicide assisté ou de suppression de la vie, pas même quand le stade de la maladie est irréversible.

Dans l’expérience de la limite et même de l’échec possible de la science médicale face à des cas cliniques toujours plus problématiques et à des diagnostics funestes, vous êtes appelés à vous ouvrir à la dimension transcendante, qui peut vous offrir le sens plénier de votre profession. Rappelons que la vie est sacrée, qu’elle appartient à Dieu et, par conséquent, qu’elle est inviolable et qu’on ne peut en disposer (cf. Instr. Donum vitae, n. 5 ; Enc. Evangelium vitae, n. 29-53). La vie doit être accueillie, protégée, respectée et servie, de la naissance à la mort : c’est à la fois une exigence tant de la raison que de la foi en Dieu auteur de la vie. Dans certains cas, l’objection de conscience est pour vous le choix nécessaire pour rester cohérents au “ oui ” à la vie et à la personne. En tout cas, votre professionnalisme, animé par la charité chrétienne, sera le meilleur service rendu au vrai droit humain : le droit à la vie. Quand vous ne pouvez pas guérir, vous pouvez toujours soigner grâce à des gestes et à des procédures qui apportent soulagement et réconfort au malade.

Hélas, dans certains contextes de guerre et de conflit violent, le personnel de santé et les structures qui s’occupent de l’accueil et de l’assistance des malades sont pris pour cibles. Dans certaines zones, le pouvoir politique aussi prétend manipuler l’assistance médicale en sa faveur, limitant la juste autonomie de la profession sanitaire. En réalité, attaquer ceux qui se consacrent au service des membres souffrants du corps social ne profite à personne.

5. En cette XXVIIIème Journée Mondiale du Malade, je pense aux nombreux frères et sœurs qui, dans le monde entier, n’ont pas la possibilité d’accéder aux soins, parce qu’ils vivent dans la pauvreté. Je m’adresse donc aux institutions sanitaires et aux Gouvernants de tous les pays du monde, afin qu’ils ne négligent pas la justice sociale au profit de l’aspect économique. Je souhaite qu’en conjuguant les principes de solidarité et de subsidiarité, il soit possible de coopérer pour que tous aient accès aux soins appropriés pour sauvegarder et retrouver la santé. Je remercie de tout cœur les volontaires qui se mettent au service des malades, en allant souvent suppléer les carences structurelles et en reflétant, par des gestes de tendresse et de proximité, l’image du Christ bon Samaritain.

Je confie à la Vierge Marie, Santé des malades, toutes les personnes qui portent le poids de la maladie, avec leurs familles, ainsi que tous les personnels de santé. Je vous assure que je suis proche de vous tous dans la prière et je vous envoie de grand cœur la Bénédiction apostolique.

Du Vatican, le 3 janvier 2020, Mémoire du Saint Nom de Jésus. 

François




La richesse du message de Lourdes ; Journée mondiale du malade le 11 février 2020 (Fr. M. Rivero)

Lourdes attire des millions de pèlerins des cinq continents,  appartenant parfois à d’autres religions que le christianisme mais qui adhèrent au message de la miséricorde de Dieu envers les pécheurs et les malades que la Vierge Marie a transmis à sainte Bernadette en 1858 : « Pénitence ! » ; « priez pour la conversion des pécheurs ».

Grotte de Lourdes, années 1860

La vie de Bernadette en fut bouleversée. L’amour de Dieu grandit en elle au point de déclarer : « Je ne vivrai pas un instant que je ne le passe en aimant » ; « Ô Jésus, mettez tant d’amour dans mon cœur, qu’un beau jour il se brise pour aller à vous ».


Ste Bernadette

Les malades mis en valeur

Des malades et des handicapés occupent la première place sur l’esplanade de la basilique de Notre-Dame du Rosaire. Leurs brancards forment la croix du Christ Jésus aujourd’hui. Alors qu’ils passent le plus clair de leur temps cachés dans les hôpitaux ou les arrière-cours des maisons, ces malades retrouvent à Lourdes la reconnaissance de leur dignité sacrée. La vie est un don de Dieu et elle appartient à Dieu. Les malades sont plus grands que leur maladie.

Des grâces de conversion et de guérison alimentent l’espoir de tous ceux qui souffrent dans leur âme ou dans leur corps : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Évangile selon saint Matthieu 11,28)[1]. Jésus est venu apporter la guérison intégrale de la personne humaine : le corps animé par l’âme.

À Lourdes, il y a la face visible et la dimension invisible du mystère de Dieu manifesté en Jésus-Christ et présenté par Marie, sa mère.

À Lourdes, la Vierge Marie rappelle l’Évangile : la guérison des malades qui croient en Jésus le Messie et le pardon des péchés.

Loin de faire écran entre l’humanité et Dieu, sans prendre nullement la place de Dieu, la Vierge Marie ressemble à un miroir où chacun peut découvrir son propre mystère et sa destinée. La beauté de Marie, glorifiée dans son âme et dans son corps, ayant dépassé la mort par sa foi en Jésus, le Ressuscité de Pâques, annonce le salut à ceux qui souffrent moralement et physiquement. Sainte Bernadette affirmait : « Ma Dame à moi, elle si belle que lorsqu’on l’a vue, on voudrait mourir pour la revoir ».

« Immaculée Conception »

C’est le 25 mars 1858 que la Vierge Marie se présente à Bernadette Soubirous comme l’Immaculée Conception en s’adaptant au dialecte bigourdan de la jeune voyante : « Que soy era Immaculada Conceptiou ». Il est significatif que cette déclaration de la Dame de la grotte à Bernadette ait eu lieu le jour de la fête de l’Annonciation. Le dogme de l’Immaculée Conception, déclaré par le bienheureux pape Pie IX en 1854, n’éloigne pas la mère de Jésus du commun des mortels. Tout au contraire, comblée de grâce, la Vierge Marie partage les joies et les souffrances de l’humanité. Elle devient mère spirituelle par sa maternité divine et son intercession puissante auprès de son Fils Jésus.

Dans la Bible, quand Dieu accorde une grâce particulière ce don comporte un but universel au service de tous. Comblée de grâce dès l’instant de sa conception, la fille conçue par l’union sexuelle d’Anne et de Joachim, deviendra une source de grâce pour l’humanité entière.

À Lourdes, « la Dame de la grotte » comme l’appelle Bernadette rayonne de beauté : « Elle était tellement belle que l’on voudrait mourir pour la revoir » (saint Bernadette de Lourdes). Marie prie le chapelet. Le salut ne vient que de son Fils Jésus, le seul médiateur entre Dieu et les hommes, mais la prière de sa mère change le cours de l’histoire de manière imprévisible comme aux noces de Cana où Jésus changea l’eau en vin en manifestant sa gloire (cf. Évangile selon saint Jean 2).

La Parole intérieure du Père

À Lourdes, Marie ne se montre pas bavarde. Femme de silence et d’intériorité, Marie continue de garder dans son cœur les événements et les paroles de son Fils Jésus (cf. Évangile selon saint Luc 2,51). Marie ne sauve ni ne sanctifie qui que ce soit. Seul Dieu sauve et sanctifie. La Vierge Marie brille comme la plus grande des sauvés. La puissance de Marie se déploie uniquement dans sa prière pleine de foi en son Fils Jésus. C’est Jésus qui a sanctifié et sauvé Marie et son père adoptif Joseph. Le cœur immaculé de Marie a accueilli le Verbe de Dieu. Quand saint Jean, l’évangéliste théologien, parle du Verbe, il ne pense pas à une simple parole humaine qui ferait vibrer l’air à l’image de nos paroles humaines. Il annonce la Parole intérieure du Père manifestée dans l’Incarnation.

Marie, Basilique Notre Dame de Bonne Garde (Longpont-sur-Orge)

La Parole du Père caché en Dieu a pris chair en Marie. Le Verbe fait chair est devenu alors visible et saint Jean annonce  « ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie, car la Vie s’est manifestée » (Première épître de saint Jean 1,1s).

« Marie », le prénom de l’âme

Saint Augustin (354-430) enseigne que Marie conçut d’abord le Verbe dans son cœur par la foi avant de le concevoir dans ses entrailles. Cette naissance du Verbe par la foi annonce la naissance de Jésus dans l’âme de ceux qui croient en lui comme l’Envoyé du Père. C’est pourquoi saint Ambroise de Milan (+397) se plaisait à baptiser l’âme croyante du prénom de Marie car c’est l’âme de chaque chrétien qui engendre par la foi Jésus à l’exemple de Marie : « Chaque âme qui croit (comme Marie) conçoit et enfante le Verbe de Dieu . . . Selon la chair il n’y a qu’une seule Mère du Christ ; selon la foi, le Christ est le fruit de tous »[2] ; « Lorsque cette âme commence à se convertir au Christ, elle s’appelle « Marie » : c’est-à-dire qu’elle reçoit le nom de celle qui a mis au monde le Christ : elle est devenue une âme qui engendre le Christ de manière spirituelle »[3]. Par la foi, l’âme chrétienne devient mère de Dieu sous l’action de l’Esprit Saint. L’âme a aussi « un prénom » : Marie.

Toutes les grâces sont mises en commun

La liturgie de la messe de l’Annonciation enseigne la naissance de l’Église en ce jour-là : « Daigne accepter, Dieu tout-puissant, les dons offerts par ton Église : elle n’oublie pas qu’elle a commencé le jour où ton Verbe s’est fait chair » (prière sur les offrandes). Première chrétienne, première Église, « la première en chemin », Marie apparaît dans l’Église comme la sœur aînée dans la foi pour tous les fidèles. Le mystère de « la Communion des saints » fait que les grâces répandues sur Marie bénéficient à tous les croyants dans le partage des biens spirituels. Il s’agit d’un profit mutuel de biens réalisés par chacun. Dieu est communication, partage et communion. La mise en commun vécue au cœur de la sainte Trinité, un seul Dieu, rejaillit dans la mise en commun des grâces personnelles données en vue du bien de tous. Ni l’envie ni la jalousie n’ont de place dans le mystère de l’Église. La richesse des uns devient la richesse de tous dans la Communion des saints. Marie n’est pas une privilégiée sans points communs avec la commune condition des mortels. Marie met en commun toutes les grâces reçues.

La souffrance de la Vierge Marie

Ni l’Immaculée Conception ni la maternité divine quelques années après n’éloignent Marie du reste des croyants. Le privilège de l’Immaculée Conception la rapproche de tous les hommes. Marie sera aussi la première à être frappée par la souffrance à cause de sa fidélité comme l’avait annoncé Syméon lors de la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem : « Une épée te transpercera l’âme !» (Évangile selon saint Luc 2, 35). Sur le Calvaire, le cœur immaculée et maternel de Marie a été transpercé de douleur. Saint Thomas d’Aquin O.P. (+1274) enseigne que l’amour des mères ressemble le plus à Dieu parce que les mères cherchent davantage à aimer qu’à être aimées. 

Marie, Basilique de Vézelay

Sainte Bernadette, envoyée par la Vierge Marie

Sainte Bernadette de Lourdes a été choisie par la Vierge Marie et envoyée comme témoin de la miséricorde divine. Chargée de mission, Bernadette a connu le même sort que Jésus : scepticisme, moqueries, humiliation … Dans l’Évangile, l’envoi établit un lien fort entre Dieu qui envoie et l’envoyé : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Évangile selon saint Jean 20, 21). La voyante de Lourdes a bénéficié des apparitions de la Vierge Marie mais elle a partagé aussi les souffrances physiques et spirituelles de son maître, Jésus. Elle disait avoir reçu « l’emploi de malade ». À l’approche de sa mort, Bernadette s’était exclamée : « Je suis moulue comme un grain de blé » ; « Je n’aurais pas cru qu’il fallait tant souffrir pour mourir ».

Ste Bernadette, esplanade de Lourdes

Agonie de sainte Bernadette

Entrée en agonie, son confesseur l’avait entendu répéter : « Va-t-en , Satan ! ». C’est dans le crucifix qu’elle puisait sa force. Ses dernières paroles répétées deux fois manifestent son humilité, en véritable fille de Marie, l’humble servante du Seigneur : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheresse, pauvre pécheresse. »

Fr. Manuel Rivero O.P.

Cathédrale de Saint-Denis (La Réunion), le 7 février 2020.




Audience Générale du Mercredi 5 Février 2020

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 5 Février 2020


Frères et sœurs, nous approfondissons aujourd’hui la première Béatitude : Heureux les pauvres en esprit car le Royaume des Cieux à eux. Saint Matthieu précise qu’il s’agit des pauvres en esprit : ceux qui se sentent pauvres, mendiants, dans l’intime de leur être. A ceux-là Jésus promet le Royaume des Cieux. Combien de fois le monde nous conseille le contraire : il faudrait à tout prix être quelqu’un, se faire un nom. Cette recherche obsessive de soi-même crée solitude et tristesse, car vivre en voulant cacher ses faiblesses est éprouvant et angoissant. Jésus enseigne qu’être pauvre en esprit est une occasion de grâce, un moyen de sortir de cette lassitude et d’obtenir le Royaume. Car règne vraiment celui qui sait aimer le bien plus que lui-même. C’est en cela que se manifeste la puissance de Dieu, en exerçant la miséricorde et le pardon, et, à la différence des rois de la terre, Jésus s’est montré puissant en donnant sa vie pour tous les hommes. Il y a une pauvreté que nous devons accepter, celle de notre être, et une pauvreté que nous devons rechercher, celle des choses de ce monde, qui nous rend libres afin de pouvoir aimer.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française en particulier les jeunes venus de France. Frères et sœurs, reconnaître devant Dieu sa pauvreté et sa faiblesse est la vraie source du bonheur. Notre cœur devient disponible pour ne plus nous rechercher nous-mêmes mais aimer librement les autres et donner notre vie. Que Dieu vous bénisse.

 

 




Messe de Noël: le Pape François invite à « se laisser envelopper par la tendresse de Jésus »

Le Pape François a présidé la messe de la nuit de Noël ce mardi soir à la basilique Saint-Pierre.

Conformément à un usage établi par son prédécesseur Benoît XVI, c’est une “messe de Minuit” anticipée à 21h30 que le Pape François a présidé ce mardi 24 décembre 2019 à la basilique Saint-Pierre. Cette célébration, qui bénéficie toujours d’une très large diffusion télévisée dans le monde entier, était concélébrée par la plupart des responsables de la Curie romaine.

Nous vous proposons tout d’abord un résumé tel qu’il a été conçu par « vatican news » sur la page suivante :

https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2019-12/messe-nuit-de-noel-pape-francois-basilique-saint-pierre.html

Cette page donne également accès à l’intégralité, en vidéo, de la messe de Noël célébrée par le Pape François à St Pierre de Rome…

Et après ce résumé, vous trouverez également le texte complet de l’homélie du Pape François. Elle est vraiment particulièrement belle car elle nous entraîne, une fois de plus, au coeur du Mystère de notre foi. Le mercredi 14 juin 2017, il avait déjà déclaré lors d’une audience à Rome : « Le premier pas que Dieu accomplit vers nous est celui d’un amour donné à l’avance et inconditionnel. Dieu nous aime parce qu’il est amour, et l’amour tend de nature à se répandre, à se donner. Dieu ne lie même pas sa bienveillance à notre conversion : celle-ci tout au plus est une conséquence de l’amour de Dieu. Saint Paul dit que Dieu nous a aimés même lorsque nous nous étions trompés. Qui de nous aime de cette manière, sinon un père ou une mère ?  Une mère aime son enfant même quand il est pécheur. Dieu fait la même chose avec nous, nous sommes ses enfants bien-aimés. L’amour appelle l’amour ! ». Nous retrouvons ici ce grand principe… L’accueillir est certainement le plus beau cadeau de Noël qui puisse exister car cette Joie, cette Plénitude de Lumière et de Vie qui transparaît déjà quelque peu dans l’obscurité de notre foi se propose d’être notre Bonheur et notre Plénitude pour l’éternité…

Résumé de l’homélie du Pape François

Dans son homélie, le Pape François est revenu sur les textes proposés par la liturgie en cette nuit de Noël en mettant en évidence la gratuité de l’amour de Dieu, offert aux hommes à travers la naissance de Jésus. «Cette nuit, l’amour de Dieu s’est montré à nous : c’est Jésus. En Jésus, le Très Haut s’est fait petit, pour être aimé de nous. En Jésus, Dieu s’est fait Enfant, pour se laisser embrasser par nous», et ce en toute gratuité : «nous n’avons rien fait pour le mériter et nous ne pourrons jamais le récompenser».

L’amour de Dieu ne dépend pas de nos mérites

«Dieu ne t’aime pas parce que tu penses juste et que tu te comportes bien ; il t’aime et c’est tout. Son amour est inconditionnel, il ne dépend pas de toi. Tu peux avoir des idées erronées, tu peux avoir créé des situations très compliquées, mais le Seigneur ne renonce pas à t’aimer», a expliqué le Pape François.

«La grâce de Dieu est apparue» pour tous, sans discrimination : «Dans le bien et dans le mal, dans la santé et dans la maladie, heureux ou tristes, à ses yeux nous apparaissons beaux : non pas pour ce que nous faisons, mais pour ce que nous sommes. Il y a en nous une beauté indélébile, intangible, une beauté irrépressible qui est le noyau de notre être. Aujourd’hui Dieu nous le rappelle, en prenant avec amour notre humanité et en la faisant sienne, “en l’épousant” pour toujours», a martelé l’évêque de Rome.

Un don offert à tout le peuple

«Vraiment la “grande joie” annoncée cette nuit aux bergers est “pour tout le peuple”, a expliqué le Pape. Parmi ces bergers, qui n’étaient certes pas des saints, nous y sommes aussi, avec nos fragilités et faiblesses. Comme il les a appelés, Dieu nous appelle aussi, parce qu’il nous aime. Cette nuit, l’amour a vaincu la crainte, une espérance nouvelle est apparue, la douce lumière de Dieu a vaincu les ténèbres de l’arrogance humaine.»

La seule responsabilité qui nous incombe directement est donc de savoir «accueillir le don». «Avant d’aller à la recherche de Dieu, laissons-nous chercher par lui. Ne partons pas de nos capacités, mais de sa grâce, parce que c’est Lui, Jésus, le Sauveur. Posons le regard sur l’Enfant et laissons-nous envelopper de sa tendresse. Nous n’aurons plus d’excuses pour ne pas nous laisser aimer par Lui : ce qui dans la vie va mal, ce qui dans l’Église ne fonctionne pas, ce qui dans le monde ne va pas ne sera plus une justification. Cela passera au second plan, parce que devant l’amour fou de Jésus, un amour toute douceur et proximité, il n’y a pas d’excuses», a souligné le Pape

François a aussi invité chacun à s’investir dans le don, dans le dynamique ouverte par Dieu qui a donné son Fils à l’humanité. «Nous changeons, l’Église change, l’histoire change quand nous commençons non pas à vouloir changer les autres, mais nous-mêmes, en faisant de notre vie un don.»

Recevoir le don permet de se donner soi-même

«Jésus nous le montre cette nuit : il n’a pas changé l’histoire en forçant quelqu’un ou à force de paroles, mais avec le don de sa vie, a précisé le Pape. Il n’a pas attendu que nous devenions bons pour nous aimer, mais il s’est donné gratuitement à nous. Nous aussi, n’attendons pas que notre prochain devienne bon pour lui faire du bien, que l’Eglise soit parfaite pour l’aimer, que les autres nous considèrent pour les servir. Commençons les premiers. Ça, c’est accueillir le don de la grâce. Et la sainteté n’est autre que conserver cette gratuité.»

François a ensuite évoqué une légende traditionnelle, qui ne figure pas dans les récits canoniques, mais qui montre bien la dynamique engendrée par la naissance de Jésus. Elle concerne un berger très pauvre, venu voir Jésus sans cadeau à offrir. Cette histoire représente Joseph et Marie qui, presque gênés par l’afflux de cadeaux, mirent Jésus dans les bras de ce berger venu les mains vides. «Ce berger, en l’accueillant, se rendit compte d’avoir reçu ce qu’il ne méritait pas, d’avoir entre les bras le don le plus grand de l’histoire, a raconté François. Il regarda ses mains, ces mains qui lui paraissaient toujours vides : elles étaient devenues le berceau de Dieu. Il se sentit aimé et, en surmontant la honte, il commença à montrer Jésus aux autres, parce qu’il ne pouvait pas garder pour lui le don des dons.»

Au terme de son homélie, le Pape a ainsi interpellé chacun : «Cher frère, chère sœur, si tes mains te semblent vides, si tu vois ton cœur pauvre d’amour, cette nuit est pour toi. La grâce de Dieu est apparue pour resplendir dans ta vie. Accueille-la et la lumière de Noël brillera en toi.»

Comme c’est la tradition, François a ensuite déposé l’Enfant Jésus dans la crèche située à l’intérieur de la basilique. Il était entouré en procession par des enfants venus notamment d’Irak, du Kenya, d’Ouganda ou encore des Philippines, représentant essentiellement des nations visitées par le Pape ou dans lesquelles il a le projet de se rendre.

 

Texte complet de l’homélie du Pape François

« Sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9, 1). Cette prophétie de la première Lecture s’est réalisée dans l’Evangile : en effet, alors que les bergers veillaient la nuit sur leurs terres, « la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière » (Lc 2,9). Dans la nuit de la terre est apparue une lumière venant du ciel. Que signifie cette lumière apparue dans l’obscurité ? L’Apôtre Paul nous le suggère, lui qui nous a dit : « La grâce de Dieu est apparue ». La grâce de Dieu, qui « s’est manifestée pour le salut de tous les hommes » (Tt 2,11), a enveloppé le monde cette nuit.

Mais qu’est-ce que cette grâce ? C’est l’amour divin, l’amour qui transforme la vie, qui renouvelle l’histoire, qui libère du mal, qui répand la paix et la joie. Cette nuit, l’amour de Dieu s’est montré à nous : c’est Jésus. En Jésus, le Très Haut s’est fait petit, pour être aimé de nous. En Jésus, Dieu s’est fait Enfant, pour se laisser embrasser par nous. Mais, nous pouvons encore nous demander pourquoi saint Paul appelle la venue de Dieu dans le monde “grâce” ? Pour nous dire qu’elle est complètement gratuite. Alors qu’ici sur terre, tout paraît répondre à la logique du donner pour avoir, Dieu arrive gratuitement. Son amour n’est pas négociable : nous n’avons rien fait pour le mériter et nous ne pourrons jamais le récompenser.

La grâce de Dieu est apparue. Cette nuit, nous nous rendons compte que, tandis que nous n’étions pas à la hauteur, Il s’est fait pour nous petitesse ; tandis que nous allions à nos affaires, Il est venu au milieu de nous. Noël nous rappelle que Dieu continue d’aimer tout homme, même le pire. A moi, à toi, à chacun de nous aujourd’hui, il dit : “Je t’aime et je t’aimerai toujours, tu es précieux à mes yeux”. Dieu ne t’aime pas parce que tu penses juste et que tu te comportes bien ; il t’aime et c’est tout. Son amour est inconditionnel, il ne dépend pas de toi. Tu peux avoir des idées erronées, tu peux avoir créé des situations très compliquées, mais le Seigneur ne renonce pas à t’aimer. Combien de fois ne pensons-nous pas que Dieu est bon si nous sommes bons et qu’il nous châtie si nous sommes mauvais. Ce n’est pas ainsi. Dans nos péchés, il continue de nous aimer. Son amour ne change pas, il n’est pas susceptible ; il est fidèle, il est patient. Tel est le don que nous trouvons à Noël : nous découvrons avec stupeur que le Seigneur est toute la gratuité possible, toute la tendresse possible. Sa gloire ne nous aveugle pas, sa présence ne nous effraie pas. Il naît pauvre de tout, pour nous conquérir avec la richesse de son amour.

La grâce de Dieu est apparue. Grâce est synonyme de beauté. Cette nuit, dans la beauté de l’amour de Dieu, nous redécouvrons aussi notre beauté, parce que nous sommes les bien-aimés de Dieu. Dans le bien et dans le mal, dans la santé et dans la maladie, heureux ou tristes, à ses yeux nous apparaissons beaux : non pas pour ce que nous faisons, mais pour ce que nous sommes. Il y a en nous une beauté indélébile, intangible, une beauté irrépressible qui est le noyau de notre être. Aujourd’hui Dieu nous le rappelle, en prenant avec amour notre humanité et en la faisant sienne, “en l’épousant” pour toujours.

Vraiment la « grande joie » annoncée cette nuit aux bergers est « pour tout le peuple ». Parmi ces bergers, qui n’étaient certes pas des saints, nous y sommes aussi, avec nos fragilités et faiblesses. Comme il les a appelés, Dieu nous appelle aussi, parce qu’il nous aime. Et, dans les nuits de la vie, à nous comme à eux il dit : « Ne craignez pas » (Lc 2,10). Courage, ne perds pas confiance, ne perds pas l’espérance, ne pense pas qu’aimer est du temps perdu ! Cette nuit, l’amour a vaincu la crainte, une espérance nouvelle est apparue, la douce lumière de Dieu a vaincu les ténèbres de l’arrogance humaine. Ô Humanité, Dieu t’aime et pour toi il s’est fait homme, tu n’es plus seule !

Chers frères et sœurs, que faire devant cette grâce ? Une seule chose : accueillir le don. Avant d’aller à la recherche de Dieu, laissons-nous chercher par lui. Ne partons pas de nos capacités, mais de sa grâce, parce que c’est Lui, Jésus, le Sauveur. Posons le regard sur l’Enfant et laissons-nous envelopper de sa tendresse. Nous n’aurons plus d’excuses pour ne pas nous laisser aimer par Lui : ce qui dans la vie va mal, ce qui dans l’Eglise ne fonctionne pas, ce qui dans le monde ne va pas ne sera plus une justification. Cela passera au second plan, parce que devant l’amour fou de Jésus, un amour tout de douceur et de proximité, il n’y a pas d’excuses. La question à Noël est : “Est-ce que je me laisse aimer par Dieu ? Est-ce que je m’abandonne à son amour qui vient pour me sauver ?”.

Un don aussi grand mérite une profonde gratitude. Accueillir la grâce est savoir remercier. Mais nos vies sont souvent vécues loin de la gratitude. Aujourd’hui, c’est le jour idéal pour nous approcher du tabernacle, de la crèche, de la mangeoire, pour dire merci. Accueillons le don qui est Jésus, pour ensuite devenir don comme Jésus. Devenir don est donner du sens à la vie. Et c’est le meilleur moyen pour changer le monde : nous changeons, l’Eglise change, l’histoire change quand nous commençons non pas à vouloir changer les autres, mais nous-mêmes, en faisant de notre vie un don. Jésus nous le montre cette nuit : il n’a pas changé l’histoire en forçant quelqu’un ou à force de paroles, mais avec le don de sa vie. Il n’a pas attendu que nous devenions bons pour nous aimer, mais il s’est donné gratuitement à nous. Nous aussi, n’attendons pas que notre prochain devienne bon pour lui faire du bien, que l’Eglise soit parfaite pour l’aimer, que les autres nous considèrent pour les servir. Commençons les premiers. Ça, c’est accueillir le don de la grâce. Et la sainteté n’est autre que conserver cette gratuité.

Une belle légende raconte qu’à la naissance de Jésus, les bergers accourraient à la grotte avec divers dons. Chacun apportait ce qu’il avait, celui-ci des fruits de son travail, celui-là quelque chose de précieux. Mais, tandis que tous se dépensaient avec générosité, il y avait un berger qui n’avait rien. Il était très pauvre, il n’avait rien à offrir. Tandis que tous rivalisaient pour présenter leurs dons, il se tenait de côté, tout honteux. A un certain moment, saint Joseph et la Vierge se trouvèrent en difficulté pour recevoir tous ces dons, surtout Marie, qui devait porter l’Enfant. Alors, en voyant ce berger avec les mains vides, elle lui demanda de s’approcher. Et elle lui mit Jésus dans les bras. Ce berger, en l’accueillant, se rendit compte d’avoir reçu ce qu’il ne méritait pas, d’avoir entre les bras le don le plus grand de l’histoire. Il regarda ses mains, ces mains qui lui paraissaient toujours vides : elles étaient devenues le berceau de Dieu. Il se sentit aimé et, en surmontant la honte, il commença à montrer Jésus aux autres, parce qu’il ne pouvait pas garder pour lui le don des dons.

Cher frère, chère sœur, si tes mains te semblent vides, si tu vois ton cœur pauvre d’amour, cette nuit est pour toi. La grâce de Dieu est apparue pour resplendir dans ta vie. Accueille-la et la lumière de Noël brillera en toi.

     Pape François, Rome, 24 décembre 2019.




Première journée Cycle Long 2020 à Cilaos

Ce samedi 1° février, la formation « Cycle Long » a commencé dans le cirque de Cilaos. Environ quarante cinq participants étaient présents… P. Victor, pour l’occasion, avait fait repeindre la salle paroissiale, travaillé à l’étanchéité du toit et acheté 25 tréteaux métalliques avec autant de plateaux en bois blancs pour que tous puissent être bien installés… Dès sept heures un quart beaucoup étaient déjà là et ont donné un coup de main à la préparation de la journée… Puis à huit heures, nous avons commencé par la prière du matin, les Laudes, suivie par un bon petit déjeuner : café, pain, beurre, miel et toutes sortes de confitures…

Puis ce fut l’introduction à cette formation Cycle Long, abordée le dimanche 26 janvier à St Denis pour tous les autres groupes de l’île. Mais la tempête Diane venait de passer et la route de Cilaos était fermée par précaution… Nous avons ensuite abordé une rapide introduction à la Bible et… l’heure du repas était déjà arrivée… Au menu, poulet et rôti de porc cuits au feu de bois… Extra… Et l’après midi, nous avons commencé à aborder le Mystère du Christ, vrai homme et vrai Dieu… La journée s’est conclue par la célébration de l’Eucharistie à l’Eglise à 17h 00… Rendez-vous maintenant pour la prochaine étape le samedi 7 mars, dès 7h 15 pour celles et ceux qui voudront préparer la prière du matin, les Laudes…

Brigitte et Yoland, responsables de l’équipe de service du groupe St Denis samedi, étaient arrivés la veille au soir pour donner un coup de main…

Yoland et Brigitte… et Noéline et Brigitte…

Et le lendemain matin, le soleil était au rendez-vous sur la cure de Cilaos…

Jacques et P. Victor…




5ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Matthieu 5,13-16)

 « Vous êtes le sel de la terre !

Vous êtes la lumière du monde ! »

 

Voilà une affirmation de Jésus que sans doute beaucoup de chrétiens n’appliquent pas à eux ; « C’est réservé à quelques-uns d’entre nous, c’est pour les saints, peut-être les prêtres, mais pas pour moi, je ne suis qu’un pauvre chrétien ordinaire ! »

Pourtant, c’est une affirmation forte de Jésus qui s’adresse à tous des disciples !

Il ne dit pas : « Soyez le sel de la terre …, essayez d’être la lumière du monde … »

Pour lui, ce n’est pas une option facultative, c’est une obligation, une réalité que nous devons tous atteindre.

Et ce passage de l’évangile de ce dimanche est la suite directe de l’énoncé des Béatitudes, c’est-à-dire la feuille de route de ce que nous devons faire.

Heureusement que nous pouvons compter sur la miséricorde de Dieu, qui sait combien nous ne sommes que de pauvres pécheurs !

Être le sel de la terre !

Du temps de Jésus, le sel était un aliment précieux, pour donner un goût aux autres aliments, mais surtout pour conserver ceux-ci, principalement la viande. Il n’y avait pas de réfrigérateurs ou de congélateurs pour cela, ni non plus de plats tout prêts (dans lesquels on dit maintenant qu’il y a trop de sel !).

Le sel qu’on met dans les aliments à cette particularité de se dissoudre totalement : il imprègne ceux-ci, mais on est incapable de le retrouver ou le voir.

Être le sel de la terre, c’est avoir des paroles qui n’obligent pas, des actions qui ne se voient pas vraiment, mais qui ont une influence sur notre environnement, notre entourage. Mais une influence positive. Une influence basée et guidée par l’enseignement de Jésus, qui donne du sens à la vie de notre entourage, et qui nous demande d’être dans le vrai, dans la foi en Jésus.

Être la lumière du monde !

À l’époque de Jésus, la lumière était rare, et elle se limitait à la lueur d’un feu, à une torche, ou à des lampes à huile. Et on vivait surtout à la lumière du soleil. Maintenant, la lumière est omniprésente, et on travaille de jour comme de nuit, elle sert pour travailler, mais aussi pour les loisirs, … et aussi pour faire de la pub dans des débauches de néons et autres spots.

Ce n’est pas de cette lumière-là dont parle Jésus ! Il parle de lumière pour faire réfléchir les gens, pour éclairer les consciences, pour dire ce que nous pensons être vrai et bon pour ceux qui nous entourent, là encore en suivant l’enseignement de Jésus.

C’est une manière d’être présent auprès des gens qui est plus visible que ’’la fonction sel’’, mais qui doit quand même se faire dans la discrétion, avec tact et circonspection.

On retrouve dans ces deux affirmations les deux tendances qui animent toute action pastorale, ou toute action missionnaire. Mais toute action pastorale est missionnaire et vice-versa !

L’action de l’intérieur, discrète (le sel), qui fut très en vogue après le concile Vatican II, et l’action plus extérieure, plus visible et ouverte (la lumière), qu’on revoit depuis quelques années.

Les deux manières de faire sont bonnes. Sinon Jésus n’aurait pas donner ces deux affirmations : être sel et lumière. En fonction des circonstances, l’une est préférable à l’autre. Il faut savoir doser.

Mais il n’y a pas que notre action à nous à considérer de ces deux points de vue.

Il y a aussi l’action des autres, de ceux qui ne sont pas chrétiens, ou qui n’agissent pas en tant que tel !

Il y a saveur et saveur ! Lumière et lumière !

Combien de personnes se satisfont de la lumière qui leur est donnée par la société mercantile qui propose les objets les plus divers, à grand renfort de publicité, qui sont sensés nous combler ?

Combien de personnes se satisfont du ’’sel’’ donné par les mêmes sociétés qui apportent tous les ans un petit plus à leur produit, et qui achètent ce dernier ?

Saveurs superficielles ! Lumières artificielles !

Et il n’y a pas que les sociétés commerciales qui prônent des délices (soi-disant …) pour satisfaire tout le monde. Je ne parle pas des élections municipales …, mais du gouvernement et du parlement où on nous propose comme un bien-pour-tous des lois qui vont amener l’eugénisme et/ou l’euthanasie des plus faibles …, dans une société sans repères quant à la procréation … qui n’est même plus capable de dire ce qu’est une vraie famille !

Ne nous laissons pas berner ! Le progrès n’est pas dans les lois-là !

N’ayons pas peur d’être sel de la terre ! D’être lumière du monde !

On n’est pas obligé de faire de grands discours pour être témoin.

Et on peut être témoin sans le savoir ! Cela arrive … et c’est encore mieux ainsi, parce qu’on n’est pas tenté de se faire valoir …

C’est seulement Dieu qui parle ou agit à travers nous … et c’est cela l’essentiel !

Seigneur Jésus,

être le sel de la terre, …

être la lumière du monde …

Mais c’est toi qui as dit :

« Je suis la lumière du monde »,

et tu voudrais qu’on soit comme toi ?

C’est un sacré challenge !

Mais tous ensemble,

et surtout avec toi,

on devrait y arriver …

Francis Cousin

  

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Prière dim ordinaire A 5°




Rencontre autour de l’Évangile – 5ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Vous êtes le sel de la terre

Vous êtes la lumière du monde »

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Math 5, 13-16)

Ce texte vient juste après les Béatitudes : ce sont elles qui vont donner tout leur poids aux paroles que Jésus adresse à ses disciples dans le passage court mais important que nous allons méditer.

 

 Et soulignons les mots importants

Les disciples rassemblés autour de Jésus : Quel nom pouvons-nous donner à ce groupe ?

Le sel : A quoi sert-il ? (faire chercher toutes les vertus du sel dans l’expérience humaine)

Vous êtes le sel de la terre : Jésus ne dit pas « vous devez être » le sel, mais « vous êtes » : à quelle condition les chrétiens sont-ils sel ?

La lumière : au temps de Jésus, on parlait de « lampe », une lampe à huile qui brille dans la nuit : à quelle condition ?

Vous êtes la lumière du monde : Pareillement il ne dit pas « vous devez être » la lumière, mais « vous êtes » : à quelle condition les chrétiens sont-ils lumière ?

Que votre lumière brille devant les hommes : Selon Jésus, de quelle manière les chrétiens peuvent « briller » devant les hommes ?

Ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux : être sel et être lumière dans quel but ?

Pour l’animateur

Jésus a voulu regrouper ses disciples : c’est l’Eglise. Si Jésus a voulu son Eglise, c’est pour qu’elle brille au-dehors, comme une ville sur une montagne ou une lampe sur le lampadaire. Sinon, elle est inutile, car elle ne peut plus conduire les hommes à reconnaître Dieu comme leur Père.

Aujourd’hui comme hier, le sel est un condiment indispensable du repas ; il rend les aliments savoureux et les conserve.

De plus pour les anciens,  le sel donne du goût à l’existence : « Ayez du sel en vous même et vivez en paix les uns avec les autres » (Mc 9,50) et qualifie le langage fraternel : « Que votre langage soit toujours aimable, assaisonné de sel » (Col 4,6)

Jésus, en quelque sorte,  dit aux chrétiens : vous êtes mes disciples, vous êtes « enfants de Dieu » (1Jn 3,1) donc vous êtes sel et lumière. C’est votre identité et votre mission. Mais vous ne pouvez êtes sel et lumière que si vous vivez les Béatitudes.

En vivant selon l’esprit des Béatitudes, les chrétiens, sans faire de bruit, comme le sel, donnent au monde qui les entoure le goût des valeurs de l’Evangile : partage, humilité et pureté du cœur,  non-violence, compassion et pardon, fraternité, amour de la justice etc… Ils donnent saveur au monde et le conserve devant Dieu.

Jean-Paul II disait aux Réunionnais, le 2 mai 1989 dans son homélie : « Le sel est précieux. Quand Jésus déclare « vous êtes le sel de la terre : si le sel s’affadit avec quoi le salera-t-on ? », il veut dire : ce que vous avez reçu vous rend précieux pour le monde ; rien ne peut remplacer ce que vous apportez. Il vous appartient d’être ici-bas ceux qui empêchent la vie de perdre son goût. »

Vous êtes la lumière du monde : c’était la vocation de Jérusalem, ville-lumière placée sur la Montagne pour attirer les peuples vers Dieu, vocation d’Israël. (annoncée par Isaïe 42, 6), figure de l’Eglise qui a pris le relais.

Comme la lampe qui brille dans la maison et qui attire, chaque chrétien personnellement, et les communautés d’Eglise, aident les hommes à reconnaître que Dieu est amour et Père, en faisant du bien de mille manières. L’Eglise existe pour servir la croissance du Royaume de Dieu. Par enfouissement comme le sel et par rayonnement comme la lumière, elle transforme le monde « comme du dedans » et l’attire vers Dieu. (voir texte de Vatican II, ci-contre)

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Vatican II l’Eglise N°31. «… le monde ne peut se transfigurer et être offert à Dieu en dehors de l’esprit des Béatitudes. La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu. Ils vivent au milieu du siècle, c’est-à-dire engagés dans tous les divers devoirs et travaux du monde, dans les conditions ordinaires de la vie familiale et sociale dont leur existence est comme tissée. A cette place, ils sont appelés par Dieu pour travailler comme du dedans à la sanctification du monde, à la façon d’un ferment, en exerçant leurs propres charges sous la conduite de l’esprit évangélique, et pour manifester le Christ aux autres avant tout par le témoignage de leur vie, rayonnant de foi, d’espérance et de charité. C’est à eux qu’il revient, d’une manière particulière, d’éclairer et d’orienter toutes les réalités temporelles auxquelles ils sont étroitement unis, de telle sorte qu’elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ et soient à la louange du Créateur et Rédempteur.

Seigneur, que ces paroles inspirées par ton Esprit aux Pères du Concile,  soient gravées dans nos cœurs.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

Nous savons ce que c’est qu’une personne qui n’a plus le goût de vivre, qui ne trouve plus de sens à son existence. Nous est-il arrivé de redonner la joie de vivre à quelqu’un, d’illuminer son cœur, lui faire retrouver, grâce à Jésus-Christ, le sens de son travail, de son foyer, de sa souffrance ?

 Etre sel de la terre et lumière du monde, c’est vivre selon l’esprit des Béatitudes. Après le partage de dimanche dernier, nous avons choisi de vivre une Béatitude : chacun est invité à dire ce qu’il ou elle a essayé de vivre.

Il arrive que par peur ou par tiédeur, nous ne rendons pas à l’Evangile un témoignage suffisant : pouvons-nous redire les uns aux autres quelle est la mission du fidèle laïc dans le monde  ?

Pour que notre lumière brille devant les hommes, non pas pour nous mettre en valeur, mais pour témoigner de l’amour du Père, qu’est-ce que nous pourrons « faire de bien » cette semaine ?

 

ENSEMBLE PRIONS 

Chant : Peuple de lumière (carnet p.320) Couplets 1, 2, 4, 5

Notre Père

Oraison : Seigneur Jésus, nous sommes vraiment enfants de Dieu. C’est pourquoi tu nous dis « vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde ». Nous te prions pour tous les baptisés. Accorde-leur la grâce de découvrir leur véritable identité et leur dignité ; et que partout où il y a des chrétiens, leur lumière attire les hommes vers le Père et le monde retrouve le goût de Dieu. Nous te le demandons à Toi, la Lumière du monde pour les siècles des siècles. Amen.

 

 

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Audience Générale du Mercredi 29 Janvier 2020

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 29 janvier 2020


Frères et sœurs, aujourd’hui nous commençons une série de catéchèses sur les Béatitudes de l’Evangile selon saint Matthieu qui nous introduisent dans le Discours de Jésus sur la montagne. Ce texte, qui a illuminé la vie des croyants et même des non croyants, contient la “carte d’identité” du chrétien. En effet, le message des Béatitudes est adressé non seulement aux disciples, mais aussi à toute l’humanité. La montagne, dans l’Evangile, renvoie au Sinaï où Dieu donna les “Dix paroles” à Moïse. Cependant, il n’est plus question de tempêtes terrifiantes, mais de la douce force de la Bonne Nouvelle. Jésus y révèle le chemin du bonheur. Il ne s’agit pas ici d’un bonheur qui s’apparente aux joies passagères ou aux plaisirs, mais plutôt d’un bonheur qui sait vivre avec la souffrance. La finalité des Béatitudes réside dans la condition nouvelle que les bienheureux reçoivent comme don de Dieu. Dans cette prédication inaugurale, Jésus indique huit “portes” pour faire l’expérience de la puissance et de la providence de Dieu. En fait, le bienheureux est une personne qui est dans une condition de grâce, qui progresse dans la grâce de Dieu. Ainsi, le bonheur qui vient de Dieu, c’est la paix que le Christ nous donne.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, les groupes venus de Belgique et de France, particulièrement les jeunes venus de Paris et de Saint Cloud. Les Béatitudes nous enseignent que Dieu, pour se donner à nous, choisit souvent des chemins impensables, ceux de nos limites, de nos larmes, de nos défaites. Demandons au Seigneur l’esprit des Béatitudes afin que nous puissions faire l’expérience de la puissance de Dieu qui se manifeste dans nos souffrances quotidiennes. Que Dieu vous bénisse !

 

 

 

 

 




Démarrage du Cycle Long 2020

Ce dimanche 26 janvier, tous les groupes Cycle Long de l’île étaient invités à se retrouver au collège St Michel à St Denis. Les jours qui précédèrent, la tempête tropicale Diane s’approcha de la Réunion pour passer au plus près samedi. Le sud fut très touché par la pluie : radiers submergés, routes détruites… Mais en regardant son déplacement et les prévisions de météo France, nous avons décidé de maintenir notre journée… et dimanche matin, c’est un ciel bleu sans nuage qui nous accueillait… Certains furent bloqués chez eux, notamment tout le groupe de Cilaos, la route étant fermée… Mais pour le reste de l’île, la grande majorité de celles et ceux qui avaient prévu de venir purent le faire et nous étions un peu plus de 220 sur 310 inscrits. Que le Seigneur maintenant nous aide à cheminer à sa suite, jour après jour, rencontre après rencontre, pour que nous puissions découvrir le plus possible, en le vivant, les trésors cachés de cette Bonne Nouvelle qu’il veut communiquer à toute l’humanité… Croire, c’est accueillir… « Consentir, c’est être sauvé » (St Bernard)…

La veille, nous sommes allés chercher les fleurs pour la journée, bouquets superbes préparés par Yolande :

Et voici les photos de la journée, avec Christelle et Fédéric à la porte du collège pour l’accueil…

Dans le hall d’entrée, la Vierge Marie accueillait tous les participants, et au premier, la salle d’étude était prête, arrangée et décorée la veille par l’équipe de service…

Préparation de la prière des Laudes… et clin d’oeil de Jacques et Claude…

Yolain et Jean Albert ont commencé par nous présenter la Liturgie des Heures et la prière des Laudes:

Après les Laudes, petit déjeuner…

Jacques et Claude ont ensuite présenté le programme de l’année, le premier pour la partie biblique, le second pour la parte théologique:

Les premières années ont ensuite été introduits à la lecture de la Bible, pendant que Yannick Leroy intervenait pour les secondes années sur le thème : « La perception du Christ dans le judaïsme ancien et les origines du Christianisme ».

Puis vint le temps du repas… et de la vaisselle…

 

Et l’équipe apportait dans le hall d’entrée un bon café chaud…

 

Puis, pendant que l’Equipe de Service présentait aux premières années les différents aspects du Cycle Long, Fr Manuel Rivéro intervenait pour les secondes années sur le thème : « Je crois en Jésus Christ, le Fils unique de Dieu » (Catéchisme de l’Eglise Catholique & 422 – 455).

Pendant ce temps là, l’équipe faisait le bilan de la journée, chacun pour son groupe…

Et la journée s’est terminée par la célébration de l’Eucharistie, présidée par P. Firmin, intervenant pour la Bible dans les deux groupes de St Denis. Nous avons notamment prié pour P. Joseph Lekundayo, intervenant pour la Bible dans les deux groupes de l’Etang Salé ; il devait être avec nous, mais hélas, il lui a fallu partir précipitamment rejoindre sa famille pour le décès de sa soeur Francesca.

A la fin, P. Firmin a béni toute l’équipe de service du Cycle Long pour sa mission cette année…