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Rencontre « Laïcs en Mission » à Bagatelle (14/07/2019)

Ce dimanche 14 juillet, tous ceux et celles qui le pouvaient se sont retrouvés dans la belle salle paroissiale de Bagatelle pour échanger sur ce premier semestre 2019. Nous avons d’abord vécu l’eucharistie à 7h 30 avec le Père Magloire, puis nous avons pris un bon petit déjeuner préparé par Jean Albert, responsable avec Christelle de l’Equipe de Service du Groupe Cycle Long de Bagatelle… La matinée s’est poursuivie par un échange, toujours enrichissant, sur ce que vivent les différents groupes… Claude Won Fah Hin, intervenant en théologie au Cycle Long, était avec nous. Et suite à notre discussion, Yolain et Cyril rédigeront très bientôt une petite plaquette de présentation de « Laïcs en Mission », avec les groupes actuellement présents et toutes les indications nécessaires pour les rejoindre.

Actuellement une douzaine de paroisses ont un groupe de partage de la Parole de Dieu en lien avec « Laïcs en Mission »: St Benoît (trois groupes : mercredi soir et vendredi soir à la Paroisse, et un groupe alternativement dans trois familles différentes), Cambuston, Bagatelle, St André (Chemin du Centre), La Délivrance, Le Port, St Paul, Plateau Caillou, Savannah, La Saline les Hauts, St Gilles les Bains, avec la Saline les Bains et l’Ermitage, l’Entredeux… Si vous désirez les rejoindre, n’hésitez pas à nous contacter : secretariat@sedifop.com. Cela dépend des groupes, mais en général les rencontres se font une fois tous les quinze jours en fin d’après midi…

Et nous avons conclut ce temps d’échanges par un bon repas partage…

Prochaine rencontre prévue le Dimanche 8 décembre au Carmel des Avirons…

Et merci à Orlane pour les photos prises en ce jour…

 




Méliton de Sardes

Bien qu’il soit un auteur majeur au sein des Pères de l’Eglise, on sait relativement peu de choses concernant Méliton. Originaire de Sardes (ancienne capitale du Royaume de Lydie) en Asie Mineure (Turquie actuelle), Polycarpe de Smyrne y place le lieu de sa sépulture. Eusèbe de Césarée en fait l’épiscope de la cité mais il semble qu’aucun autre élément ne puisse le confirmer. Il meurt vers 180-190 et on date son œuvre des années 160-180. Quoi qu’il en soit, sa réputation semble notable à l’époque et on note qu’il est le premier Père connu à réaliser un pèlerinage en Palestine afin d’y faire des recherches portant sur la Bible hébraïque. On estime qu’il fut originaire du milieu quartodéciman, c’est-à-dire le courant judéo-chrétien célébrant le temps pascal en même temps que la Pâque juive, à une époque où le conflit est très vif avec la communauté de Rome dont l’épiscope Victor souhaite imposer une date différente pour commémorer la Passion et la Résurrection (ce qui ne l’empêche pas d’être à l’origine de la « théologie de la substitution » en ce qu’il considère que le salut du christianisme rend caduque l’élection d’Israël).

         Méliton est essentielle connu de l’Histoire pour une œuvre majeure nous étant parvenue tardivement (1936) ; il s’agit du livre Sur la Pâque, un traité poétique portant sur la Passion du Christ et sa symbolique quant à la destinée d’Israël. Texte éminemment intéressant par la conception qu’il renferme, il n’en demeure pas moins d’une grande violence vis-à-vis du judaïsme qu’il n’hésite pas à accuser de déicide (l’ouvrage est considéré comme le premier témoin littéraire de cet antijudaïsme qui persistera durant des siècles en insistant sur le rôle joué par Israël dans la mort de Jésus de Nazareth). Il est cependant capital de constater que Méliton lui-même est totalement versé dans la connaissance des Ecritures et manifeste ainsi son appartenance plus ou moins éloignée à la foi juive. Il est d’ailleurs fort probable que l’auteur – fortement marqué par l’Evangile de Jean – ait utilisé l’Evangile selon Pierre, texte judéo-chrétien fortement imprégné de ressentiment envers Israël responsable de la mise à mort du Messie. On estime que cette œuvre marque la rupture définitive entre christianisme et judaïsme (notamment d’après S.-C. Mimouni, grand spécialiste des rapports entre christianisme et judaïsme aux origines).

         Méliton de Sardes aurait également rédigé une Apologie destinée à défendre la foi chrétienne auprès de l’empereur Marc-Aurèle (uniquement trois fragments ont été transmis dans l’Histoire Ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée). Par ailleurs, plusieurs fragments nous sont parvenus, provenant d’œuvres méconnues, manifestant une interprétation dite « typologique » de la conception du Christ (notamment à travers la figure d’Isaac considéré comme une figure du Christ sacrifié).

         Bien que faisant preuve d’une grande hostilité envers Israël (en réalité le rabbinisme naissant), l’œuvre de Méliton est également empreinte d’une grande maîtrise poétique et d’une christologie très profonde renvoyant aux racines mêmes de la foi nazaréenne. Il est important de lire le traité Sur la Pâque pour comprendre les origines de ce que l’on appelle (bien souvent à tort) l’antijudaïsme chrétien primitif et qui est en réalité le témoignage d’une virulente polémique inter-juive présente également dans le Talmud.

 

                                                                                                    Yannick Leroy

 

Bibliographie élémentaire

  • MELITON DE SARDES, Sur la Pâque – Fragments, O. Perler (éd. et trad.), Paris, Cerf, 1966.

  • MELITON DE SARDES, Sur la Pâque, F. Bouet de Quatrebarbes (trad.), in Premiers écrits chrétiens, La Pléiade, Paris, Gallimard, 2016, pp. 231-246.

  • B. POUDERON, Les Apologistes grecs du IIè siècle, Paris, Cerf, 2005, pp. 227-240.

  • E. NORELLI, C. MORESCHINI, Histoire de la littérature chrétienne ancienne grecque et latine, T. I, Genève, Labor et Fides, 2000 pp. 170-175.

  • S.-C. MIMOUNI, P. MARAVAL, Le Christianisme, des origines à Constantin, Paris, PUF, 2006, pp. 265-267.

 

Extraits

 

[…]O mystère étrange et inexplicable !

L’immolation du mouton se trouve être le Salut d’Israël,

Et la mort du mouton devint la vie du peuple,

Et le sang intimida l’Ange.

Dis-moi, ô Ange, ce qui t’a intimidé :

L’immolation du mouton ou la vie du Seigneur ?

La mort du mouton ou la préfiguration du Seigneur ?

Le sang du mouton ou l’Esprit du Seigneur ?

Il est clair que tu as été intimidé parce que tu as vu le mystère du Seigneur

S’accomplissant dans le mouton,

La vie du Seigneur dans l’immolation du mouton,

La préfiguration du Seigneur dans la mort du mouton.

                                                                                Sur la Pâque 31-34.

 

C’est Lui qui fut mis à mort ! Et où fut-il mis à mort ? Au milieu de Jérusalem. Pourquoi ?

Parce qu’Il guérit leurs boiteux,

Et qu’Il purifia leurs lépreux,

Et qu’Il amena leurs aveugles à la lumière,

Et qu’Il ressuscita leurs morts.

Voilà pourquoi Il souffrit.

Et il est écrit quelque part dans la Loi et les Prophètes :

« Ils m’ont rendu le mal pour le bien et à mon âme l’abandon. Ils méditèrent contre moi le mal, disant : Lions le juste car il est embarrassant pour nous. »

                                                                                        Sur la Pâque 72

 

Etant Seigneur,

Ayant revêtu l’homme,

Et ayant souffert pour celui qui souffrait,

Et ayant été lié pour celui qui était détenu,

Et ayant été jugé pour le coupable,

Et ayant été enseveli pour celui qui avait été enseveli,

Il ressuscita des morts et fit entendre ceci à haute voix :

« Qui disputera contre moi ?

Qu’il se mette en face de moi !

C’est moi qui ai délivré le condamné ;

C’est moi qui ai vivifié le mort ;

C’est moi qui ai ressuscité l’enseveli.

Qui est mon contradicteur ?

C’est moi, dit-il, le Christ,

C’est moi qui ai détruit la Mort,

Et qui ai triomphé de l’ennemi,

Et qui ai foulé aux pieds l’Enfer,

Et qui ai lié le fort,

Et qui ai ravi l’homme vers les hauteurs des cieux,

C’est moi, dit-il, le Christ. »

                                                            Sur la Pâque 100-102.

 

Si cela est fait par ton ordre, que ce soit bien! Car un Empereur juste n’ordonnerait jamais rien injustement, et nous-mêmes supportons avec plaisir la récompense d’une telle mort. Mais nous t’adressons cette seule requête, afin que tu connaisses d’abord les auteurs d’une telle jalousie et que tu décides avec justice s’ils sont dignes de la mort et du châtiment, ou bien du salut et de la tranquillité. Mais si la résolution-même et ce nouvel édit ne sont pas de toi – il ne conviendrait même pas contre des ennemis barbares – nous te demandons bien davantage de ne pas nous abandonner à un tel brigandage public.

Fragment de l’Apologie à Marc-Aurèle,

                                           in EUSEBE DE CESAREE, Histoire ecclésiastique IV, 24, 6.

 

     Car Il a été lié comme un bélier – cela est dit au sujet de Notre Seigneur Jésus-Christ – et Il a été tondu comme un agneau et conduit comme un mouton et Il a été crucifié comme un agneau et Il porta le bois sur ses épaules, conduit pour être immolé comme Isaac par son père. Mais le Christ a souffert ; Isaac par contre n’a pas souffert, car il était figure de Celui qui souffrirait un jour, le Christ. Mais étant devenu la figure du Christ, il inspira aux hommes de l’étonnement et de la crainte. On pouvait en effet contempler un mystère inouï : un fils conduit par son père sur la montagne pour être immolé, fils qu’il plaça, les pieds liés, sur le bois du sacrifice, après avoir soigneusement préparé ce qui était nécessaire à son immolation. Isaac se tait, lié comme un bélier. Il n’ouvre point la bouche, il ne dit mot. Ni effrayé par le poignard, ni terrifié par le feu, ni attristé par la souffrance, courageusement, il était la figure du Seigneur. Il y avait donc Isaac placé au milieu, lié comme un bélier, et à ses côtés Abraham, le poignard hors du fourreau, sans honte de mettre à mort son fils.

 

Fragment, œuvre indéterminée (J. B. PITRA, Spicilegium Solesmense, II, p. LXIII)




Rassemblement des six Groupes Cycle Long (7/07 2019)

Ce dimanche 7 juillet, tous les participants du Cycle Long qui le pouvaient ont été invités à se retrouver au Collège St Michel à St Denis. Les premiers sont arrivés pour sept heures. Avec les trente bénévoles de l’équipe de service, nous avons commencé par prier dans la chapelle. Puis nous nous sommes répartis les taches à accomplir…

Certains ont préparé la prière du Matin, les Laudes, dans la grande salle d’étude décorée avec les magnifiques bouquets de Yolande :

 

  

 

 

D’autres ont commencé à mettre en place le couvert pour midi :

D’autres préparaient le petit déjeuner et l’accueil, les participants commençant à arriver :

Nous nous sommes ensuite tous retrouvés dans la grande salle d’étude, rangée et aménagée la veille par l’équipe de service. Nous avons prié les Laudes puis les différents groupes se sont présentés…

Et c’était l’heure de prendre un bon petit déjeuner :

Puis nous avons travaillé ensemble le chapitre 14 de l’Evangile selon St Jean où le Christ, sachant que sa Passion est désormais toute proche, enseigne ses disciples à la relation de foi qu’ils vivront avec Lui après sa mort et sa résurrection… « Je ne vous laisserai pas orphelins… Je viendrai vers vous… Le monde ne me verra plus, mais vous, vous verrez que je vis et vous vivrez vous aussi… Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui »…

A 10h 30, Claude Won Fah Hin a pris le relais sur le thème de la Mission des Laîcs, enracinée dans une vie d’union avec Lui la plus continuelle possible… Ste Thérèse d’Avila et St Jean de la Croix furent abondamment cités…

A midi, nous nous sommes tous retrouvés dans la nouvelle salle de restauration du Collège pour un bon repas : poulet massalé, bringelles boucané, carri poisson, riz, lentilles, chouchous et comme dessert, un éclair, avec quatre parfums au choix…

Puis vint le temps de la vaisselle :

Pendant ce temps là, certains prenaient un bon café ou soufflaient un peu… tandis que Noéline préparait l’Eucharistie avec Yolain et son équipe de musiciens :

 

A 14h, P. Loïc Prugnières est intervenu sur le thème: « Mais qui sont donc les disciples de Jésus dans l’Evangile selon St Marc ? » Leur présentation est très réaliste et très réconfortante pour nous : ils ne croient pas, ne comprennent rien, n’arrivent à rien, du moins… jusqu’à la mort et la résurrection du Christ, suivie de la Pentecôte… Puis vint le temps de la conclusion, superbe : les frontières de l’Eglise sont bien plus larges que le seul groupe des disciples, avec les malades guéris, les anonymes rencontrés, les pauvres, etc…

 

Pendant ce temps-là, l’équipe de service achevait le travail à faire… Une fois celui-ci terminé, ils se rassemblèrent dans la cour du collège pour une photo finale, et là, un petit perroquet est venu se poser sur la tête d’une membre de l’équipe…

 

Noéline l’a récupéré et me l’a ensuite apporté dans la salle d’études, et je suis sorti avec lui sur la coursive pour lui rendre sa liberté. Mais… il ne voulait pas partir. Alors je suis descendu dans le jardin du collège pour le mettre sur le rebord d’un panneau, et l’ai pris en photos…

Il m’a bien regardé, et hop…

Retour alors dans le hall du collège, et Brigitte, qui a tout ce qu’il faut chez elle, a accepté de le recueillir…

Jolie surprise du jour…

Et la journée s’est terminée par la célébration de l’Eucharistie…

Au pied de l’autel, la photo du Christ en bois de noyer du 13° siècle,

présent dans la chapelle du château de St Javier, en Espagne, 

là où St François Xavier, patron du Diocèse de la Réunion, passa toute son enfance… 

Rendez-vous maintenant le dimanche 1° décembre pour la journée de conclusion du Cycle Long 2019 où tous les participants seront invités à se rassembler à nouveau au Collège St Michel pour un bilan d’année… Ce sera aussi l’occasion de commencer à entrer dans les fêtes de Noël, avec un partage de cadeaux autour d’un bon gâteau !

D. Jacques Fournier




15ième Dimanche du Temps Ordinaire (Luc 10, 25-37 ) :    « Va, et toi aussi, fais de même. » (Francis Cousin)

 

   « Va, et toi aussi, fais de même. »

La parabole du bon Samaritain est bien connue de tous. Il n’empêche qu’il est important de la réentendre de temps en temps.

Cela commence par un docteur de la loi qui veut mettre Jésus à l’épreuve : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »

Dire en héritage, c’est déjà biaiser le problème : l’héritage, c’est quelque chose que l’on reçoit, mais qui a été construit par d’autres ; cela de dépend pas de soi. Alors dire « que dois-je faire » pour obtenir quelque chose qui ne dépend pas de moi, c’est qu’on n’a pas envie de faire quoi que ce soit.

Jésus l’a bien compris puisqu’il répond : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? ». Il y a l’écrit, et ce que l’on en fait. ’’Comment lis-tu ?’’, c’est une manière de dire : ’’Comment le comprends-tu ? Qu’est-ce que cela change dans ta manière de vivre ?’’ Et cette question que Jésus pose au docteur de la loi, elle concerne aussi chacun de nous ! Lire, d’écouter l’évangile, la Parole de Dieu, ne suffit pas : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique ! » (Luc 11,28). « Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. » (Première lecture).

Le docteur de la loi, comme tout bon juif, répond en citant les passages où on parle de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain. Jésus répond : « Fais ainsi et tu vivras. », sous-entendu dans la vie éternelle, puisque l’homme est déjà vivant.

Mais le docteur de la loi pose une nouvelle question : « Et qui est mon prochain ? »

Sans doute voulait-il essayer de limiter la portée de l’amour du prochain afin de diminuer les exigences permettant d’obtenir la vie éternelle. Limiter l’amour, surtout quand l’amour est à la demande de Dieu, lui qui est tout amour, ce n’est pas possible. Dieu ne nous demande jamais l’impossible, mais il nous demande de faire tout ce qui nous est possible, avec son aide : « Cette loi que je te prescris aujourd’hui n’est pas au-dessus de tes forces ni hors de ton atteinte. » (Première lecture).

Jésus entend bien la question, mais il va la modifier. À la fin de la parabole, il demande au docteur de la loi : « Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? ».

On assiste à un renversement : pour Jésus, ce n’est plus ’’qui est mon prochain ?’’, mais ’’de qui suis-je le prochain ?’’, ’’de qui est-ce que je me fais le prochain ?’’

Le prochain, ce n’est pas l’autre qui l’est, c’est moi qui le devient, c’est moi quand je fais un pas vers l’autre, quand je me préoccupe de lui, quand je prends part à ses problèmes, quand j’ai de la compassion pour lui.

Le prochain, ce n’est pas celui qui est le plus proche de moi, comme la prochaine station de bus, mais celui dont je me fais proche.

  Être le prochain n’est pas une situation géographique (même si ça peut être le cas), mais une position intellectuelle et spirituelle. L’exemple le plus accompli du prochain est sans doute sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui est devenue la patronne des missions, sans jamais quitter son carmel de Lisieux.

Être le prochain, c’est mettre en application les œuvres de miséricorde, qu’elles soient corporelles ou spirituelles.

Et il n’est pas nécessaire d’être baptisé pour cela : Dieu a mis son amour dans le cœur de tous les humains, et chacun peut répondre à cet amour en aimant les autres à son tour, en se faisant le prochain des autres. « Des Samaritains au cœur dilaté par l’amour, la planète en compte des millions, bénis de Dieu et de son Fils, quelle que soit la couleur de la foi qui les revêt. » (Père Zanotti-Sorkine).

Alors, « Toi aussi, fais de même. »

Seigneur Jésus,

Trop souvent nous nous conduisons

comme si la Vie Éternelle

nous était donnée en héritage.

Alors que tu nous demandes

de faire aux autres

comme si c’était toi qui étais là.

Tu nous demandes d’avoir

de la compassion pour les autres,

de nous faire le prochain de ceux-ci.

Et donc d’aller vers les autres.

Tous les autres.

Francis Cousin   

 

 

 

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Prière dim ordinaire C 15°

   

  

 

 




14ième Dimanche du Temps Ordinaire (Luc 10, 1-12.17-20 ) :    « Le règne de Dieu s’est approché de vous. » (Francis Cousin)

« Le règne de Dieu

s’est approché de vous. »

Lors de l’envoi des soixante-douze disciples « en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre », Jésus ne dit pas « Le règne de Dieu est proche », ce qui donnerait l’impression que nous n’en sommes pas loin, et qu’il suffirait pour nous que nous fassions quelques pas pour que nous en faisions partie.

Jésus dit : « Le règne de Dieu s’est approché de vous ».

La démarche est toute autre : c’est Dieu qui vient vers nous, et nous n’avons (!!?) qu’à accepter de le recevoir (« Je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » Ap 3,20), qu’à accepter d’entrer dans son royaume. Un royaume d’amour !

Nous n’avons qu’à accepter que Dieu nous aime !

Et c’est là que cela devient difficile. Ce qui paraît surprenant, parce que généralement les gens sont plutôt d’accord avec l’amour humain : on aime être aimé. Et on est parfois prêts à faire des efforts pour être aimé. Et aussi on a tous une propension à aimer ! Pas aimer toutes les personnes, mais au moins quelques-unes : on ne peut pas vivre sans aimer.

Mais l’amour de Dieu ! … Penser que Dieu nous aime ! Alors là ! Surtout pour ceux qui ne font pas un compte avec lui …, penser que lui les aime, eux …

Au lieu de cette acceptation de cette présence de Dieu près de nous, c’est nous qui cherchons Dieu. Nous le cherchons parfois loin : dans les philosophies, dans des pèlerinages lointains … Mais comme nous sommes envahis par nos problèmes domestiques, familiaux, professionnels, … nous n’avons pas le temps de l’entendre, et nous ne pensons pas non plus qu’il est dans les personnes que nous rencontrons …

Nous posons la question : « Dieu, où es-tu ? Que fais-tu ? ». De la même manière que des non-chrétiens nous disent : « Mais où est-il ton Dieu ? », reprenant sans le savoir ce qui est dit dans le psaume 41, verset 4. Comme quoi la question n’est pas nouvelle !

Pour beaucoup de gens, Dieu est un Dieu lointain, parfois même pour certains un Dieu absent. C’est une manière de ne pas se poser trop de question sur Dieu. En effet, dans la plupart des cas, c’est nous qui nous mettons loin de Dieu ; c’est nous qui mettons Dieu « aux abonnés absents » ou sur la liste des « messages indésirables ».

Alors que c’est Dieu qui ne cesse de nous appeler : « Où es-tu ? » (Gn 3,9), même après avoir fait des bêtises. Dieu ne cesse de vouloir renouer les liens entre lui et chacun de nous.

Et nous le savons … intellectuellement. Mais pratiquement, on l’oublie très vite.

Comme nous savons que : « Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. » (Ps 33,7)

Comme nous savons qu’avec la venue de Jésus sur la terre, Dieu, qui est amour, s’est encore rapproché de nous, et que Jésus est « avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20).

Alors, ne l’oublions pas : « Le règne de Dieu s’est approché de vous », … de nous ! C’est d’ailleurs tellement important que c’est, après la salutation, le seul message que Jésus donne à délivrer aux soixante-douze disciples.

Encore une fois, « l’amour a fait les premiers pas ». Faisons-en un … pour entrer dans la danse avec Dieu.

Seigneur Jésus,

Comme nous sommes compliqués !

Nous cherchons au loin ce qui est proche :

ta présence, quand tu es en nous,

quand tu es en tous ceux que nous rencontrons,

quand nous communion à ton corps !

Ouvre nos yeux aux merveilles de ton amour.

Francis Cousin   

 

 

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Prière dim ordinaire C 14°

   

  

 

 




Qu’est-ce que la contemplation ? (Thomas Merton)

La contemplation est la plus haute expression de la vie intellectuelle et spirituelle de l’homme. C’est cette vie même, pleinement alerte, active, consciente de sa vitalité. C’est un émerveillement spirituel. C’est un respect spontané devant le caractère sacré de la vie et des êtres. C’est la gratitude que nous éprouvons devant la vie, la connaissance et l’être. C’est une compréhension profonde qu’en nous, la vie et l’être procèdent d’une Source invisible, transcendante et infiniment généreuse.

La contemplation, c’est, par-dessus tout, la conscience que nous avons de la réalité de cette Source. Nous la connaissons de manière obscure, inexplicable, mais avec une certitude qui dépasse la raison et la simple foi. Car la contemplation est une sorte de vision spirituelle à laquelle aspirent la raison et la foi, par leur nature même, parce que, sans elle, foi et raison demeurent incomplètes. Cependant contemplation n’est pas vision, car elle voit « sans voir » et connaît « sans connaître ». C’est une profondeur de foi plus grande, une connaissance trop profonde pour les images, les paroles ou même les concepts précis. On peut tenter d’expliquer par des mots ou des symboles, mais l’esprit contemplatif, au moment même où il s’efforce de communiquer ce qu’il sait, retire ce qu’il avait dit, nie ce qu’il avait affirmé. Car il connaît par « inconnaissance », ou plutôt ce qu’il sait dépasse la connaissance ou l’inconnaissance ».

Bien qu’elle ait quelque chose de commun avec la poésie, la musique et l’art, l’expérience contemplative les dépasse, comme elle dépasse la philosophie et la théologie spéculative. Elle les résume et les accomplit, tout en semblant, par certains côtés, les remplacer et les repousser. La contemplation transcende toujours nos propres lumières, les systèmes, les explications, les entretiens, les dialogues, notre être même.

Pour entrer dans le domaine de la contemplation, nous devons, en un certain sens, mourir : mais cette mort n’est, en fait, que notre entrée dans une vie qui nous fait abandonner notre existence, nos pensées, notre expérience, nos joies et notre être tels que nous les connaissons ou les gardions précieusement.

C’est en ce sens que la contemplation semple remplacer et écarter toutes les autres formes d’intuition et d’expérience qui sont du domaine de l’art, de la philosophie, de la théologie, de la liturgie ou de ceux, plus courants, de l’amour et de la croyance. Mais ces refus ne sont qu’apparents : la contemplation est, et doit être, compatible avec toutes ces choses dont elle est l’accomplissement le plus achevé. Néanmoins toutes les autres expériences sont momentanément perdues pendant que dure l’expérience contemplative. Elles « meurent » pour renaître à un niveau plus élevé. En d’autres termes, la contemplation tend vers la connaissance et même l’expérience de Dieu, transcendant et inexprimable. L’âme connaît Dieu car elle Le touche presque ; ou plutôt, elle Le connait comme si elle avait été, invisiblement, touchée par Lui… par Lui Qui n’a pas de mains, mais Qui est Réalité pure et Source de toute réalité ! C’est pourquoi la contemplation est un don de prise de conscience subite, un éveil à la Réalité de tout ce qui est réel, une vive compréhension de l’Être Infini qui est à la racine même de notre être fini, de notre réalité contingente reçue comme un don de Dieu, un don gratuit de Son amour. C’est le contact existentiel dont nous parlons lorsque nous employons cette métaphore : « Être touché par Dieu. »

La contemplation, c’est aussi la réponse à un appel : l’appel de Celui qui n’a pas de voix, et qui cependant parle dans tout ce qui est, et surtout dans les profondeurs de notre être, car nous sommes, nous-mêmes Ses paroles. Mais ces paroles sont destinées à Lui répondre, à Lui faire écho, et même, en un certain sens, à Le comprendre et à L’exprimer. Cet écho, c’est la contemplation, c’est cette profonde résonance au plus intime de notre esprit, lorsque notre vie même perd sa voix distincte et que seules la majesté et la miséricorde du Dieu vivant et caché la font retentir. Il répond Lui-même en nous, et cette réponse, c’est la vie divine, la force créatrice divine, qui renouvelle toutes choses. Nous devenons nous-mêmes Son écho et Sa réponse, comme si, en nous créant, Dieu nous avait posé une question, qu’en nous appelant à la contemplation Il y répondît, de sorte que le contemplatif est, à la fois, question et réponse.

Aussi la vie contemplative implique-t-elle deux degrés de compréhension : il faut d’abord connaître la question, puis la réponse. Et bien que ce soient deux degrés distincts et totalement différents, ils reviennent au même. La question est elle-même la réponse. Et nous-mêmes sommes à la fois l’une et l’autre. Mais nous ne pouvons le savoir avant d’avoir atteint le second degré de compréhension. Nous percevons alors, non pas que la réponse est absolument distincte de la question, mais que la question est sa propre réponse. Tout se résume non dans un concept, mais dans une expérience : « Je suis ».

La contemplation dont nous traitons ici n’est pas philosophique. Ce n’est pas la compréhension statique de principes métaphysiques essentiels perçus comme des objets spirituels, immuables et éternels. Ce n’est pas la contemplation d’idées abstraites. C’est la prise de conscience religieuse de Dieu, à travers une vie en Dieu, ou par une « filiation », comme l’exprime le Nouveau Testament. « Car ceux qui sont conduits par l’Esprit Dieu sont les fils de Dieu… L’Esprit Lui-même prouve à notre esprit que nous sommes les fils de Dieu… » « Et à tous ceux qui L’ont reçu, Il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu… »

Aussi la contemplation dont il est question ici est-elle un don religieux transcendant. Nous ne pouvons l’acquérir seuls, par des efforts intellectuels, ou en perfectionnant nos talents naturels. Ce n’est pas une sorte d’hypnose à laquelle nous parvenons en nous concentrant sur notre être spirituel. C’est un don de Dieu qui, dans Sa miséricorde, complète en nous le travail mystérieux et caché de la création en éclairant nos esprits et nos cœurs, et en nous faisant comprendre que nous sommes des paroles englobées dans Son Verbe unique, que l’Esprit Créateur (Créator Spiritus) demeure en nous, et nous en Lui, que nous vivons dans le Christ et le Christ en nous, que notre vie naturelle a été complétée, élevée, transformée et accomplie dans le Christ, par le Saint-Esprit. La contemplation, c’est la compréhension, et même, en un certain sens, l’expérience, de ce que croient obscurément tous les Chrétiens : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. »

C’est pourquoi la contemplation est davantage que la méditation de vérités abstraites sur Dieu, davantage même qu’une méditation affective sur ce que nous croyons. C’est l’éveil, l’illumination et l’étonnante compréhension intuitive par lesquels l’amour acquiert la certitude de l’intervention créatrice et puissante de Dieu dans notre vie quotidienne. C’est pourquoi la contemplation ne se contente pas de « découvrir » une idée claire de Dieu, pour Le laisser dans les limites de cette idée, comme un prisonnier vers lequel elle peut toujours se tourner. La contemplation, au contraire, est transportée par Dieu dans Son royaume, Son mystère et Sa liberté. C’est une connaissance pure et virginale, pauvre en concepts, plus pauvre encore en raisonnements, mais capable, par cette pauvreté et cette pureté mêmes, de suivre le Verbe « partout où Il va ».

 

Extrait de « Semences de contemplation » aux Editions POINTS.




13ième Dimanche du Temps Ordinaire (Luc 9, 51-62) :    « Suivre Jésus … Comment ? »(Francis Cousin)

 

    « Suivre Jésus … Comment ? »

Le passage de l’Évangile de ce jour est une succession de quatre logia, ou séquences, très courtes après qu’on ait situé le moment de l’action : Jésus prend la route de Jérusalem, sachant ce qui l’y attend : sa mort offerte en sacrifice pour le salut du monde. Ce n’est donc pas de gaité de cœur qu’il part, mais, il y va parce que c’est sa mission. Il part « le visage déterminé ».

La première séquence : des messagers sont envoyés par Jésus dans un village pour préparer sa venue, lui et ceux qui le suivent. C’est, avec l’épisode du choix du lieu du dernier repas, la seule fois où l’on parle de la logistique du groupe qui suit Jésus. Et il fallait bien préparer son passage : outre Jésus, il y avait les « douze », plus « des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis le commencement, lors du baptême donné par Jean » (Ac 1,21-22), « ainsi que des femmes » (Lc 8.2) … Si juste après ce passage, Luc nous dit que Jésus a pu envoyer soixante-douze disciples pour proclamer son message (Lc 10,1), on peut penser que le groupe faisait une petite centaine de personnes : il fallait pouvoir nourrir et héberger tout le monde. Ici, la raison du refus des habitants du village samaritain n’est pas matérielle, mais idéologique : « parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem ». C’est sans doute cela qui aboutit à la réaction de Jacques et Jean : « Qu’un feu du ciel les détruise ! » en référence à certaines actions de l’ancien testament (cf Gn 19,24 ; 2R 1,10.12). « Jésus, se retournant, les réprimanda ».

À réponse idéologique, ou basée sur une certaine tradition qui ne doit pas évoluer (dans l’esprit de ces personnes), on risque souvent une réaction du même tonneau, sinon idéologique, au moins coincée. Et cela n’est pas fait pour faire avancer les choses, au contraire : on va vers la rupture et l’exaspération des idées. Et ce sont des situations qui peuvent encore arriver dans l’Église actuelle, à différents niveaux … il suffit qu’il y ait deux personnes avec des idées bien arrêtées et de sens contraire …

On ne sait pas ce que Jésus leur a dit, ni ce qu’ils en ont pensé. L’essentiel est d’être attentif à ce que ce genre de situations soit évité …

Les trois autres séquences concernent des personnes qui sont prêtes à suivre Jésus, mais les réponses de Jésus ne sont pas faites pour les encourager à poursuivre leur idée. Le point commun est qu’on ne sait pas quelle est leur réaction à la réponse de Jésus : l’ont-ils finalement suivi ? Ou sont-ils restés chez eux ?

Mais si l’évangéliste ne l’a pas donnée, c’est certainement pour que nous, nous puissions réfléchir à la réponse que l’on donnerait, ou qu’on a déjà donnée …

Parce que, pour Jésus, la réponse doit être immédiate, sans se poser de questions. Soit on croit en lui et on le suit, comme Marie avec l’ange Gabriel, comme les quatre disciples au bord du lac, comme Matthieu à son comptoir d’impôts … comme bien d’autres après eux qui l’ont suivi : Charles de Foucauld, Péguy, François d’Assise … Soit on hésite, et on reste dans son canapé, comme dirait le pape François.

Jésus veut une réponse franche et claire : « Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non” » (Mt 5,37). Car souvent, ce qui nous bloque, c’est qu’on ne sait pas où on va, on part vers l’inconnu, au gré de l’Esprit : « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. » (Jn 3,8) ; ce qui nous retient, ce sont nos certitudes, nos moyens humains (du monde) : la télé, notre confort, notre argent …

Dans le cas de celui qui est prêt à suivre Jésus « partout où [il ira] », quelle valeur donnons-nous à ce ’’où’’ ? A priori, on pense à un lieu, une ville (Jérusalem) … mais ce ’’où’’ ne désigne pas seulement un lieu, mais aussi un état d’esprit, une philosophie, un état de vie … qui pour Jésus dans le cas présent est plutôt un état futur de mort sur la croix. Sommes-nous prêts à mourir pour notre foi ?

Sans aller jusqu’à cette extrémité, suivre Jésus partout où il ira, c’est faire comme Jésus en toutes choses, en pensées et en actes … jusqu’à ce qu’a dit saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vit, mais c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20) ; la perfection quoi !

Cela nous paraît impossible, et pourtant, c’est le sens du ’’Amen’’ que nous disons à chaque fois que nous allons communier et qu’on nous présente ’’ Le corps du Christ ’’ : Recevoir le corps du Christ pour que le Christ vivre en nous, à travers nous, par nous ! En sommes-nous vraiment conscients ?

Quant aux deux autres séquences où les personnes sont prêtes à suivre Jésus après avoir fait leurs adieux aux membres de leur famille, la réponse de Jésus semble choquante. Parce que la famille est importante pour chacun de nous. Mais Jésus ne demande pas l’exclusivité au détriment de la famille, il demande seulement qu’on l’aime plus qu’eux : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10,37). Mais même cela, c’est difficile pour nous … et ce n’est pas toujours bien accepté par la famille ! Tout le monde ne peut pas se ’’dépouiller’’ de tout ce qui le retient à sa famille comme le fit saint François d’Assise …

Mais ce que Jésus veut nous dire est que, quand on veut le suivre, il faut toujours regarder en avant, vers l’avenir, vers l’annonce du Royaume des Cieux, vers Jésus qui nous devance, vers le salut que Jésus nous procure par son sacrifice sur la croix, et non pas « regarder en arrière ». On peut donc dire qu’il est plus intransigeant que Elie qui accepta que Élisée retourne en arrière, mais pour offrir son outil de travail en sacrifice pour Dieu et les gens de sa maison (première lecture).

Une chose est sûre, on ne peut pas suivre Jésus si on n’est pas en relation avec lui dans la prière, et si on ne se laisse pas aller « au souffle de l’Esprit ».

Et on ne peut pas non plus le suivre si on est seul, si on n’est pas entouré par la famille, par ses amis. Cela n’est pas toujours facile. Mais Jésus nous a prévenu : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. » (Mt 10,34-36).

Heureusement qu’il y a l’Esprit Saint pour nous soutenir ! Et en général, cela ne se passe pas si mal que cela ! Merci Seigneur !

Seigneur Jésus,

Tu marches vers Jérusalem,

 vers ta mort sur la croix.

Envers ceux qui veulent te suivre,

tu es exigeant ;

tu veux être sûr qu’ils sont prêts à aller … jusqu’au bout.

Mais nous, sommes-nous vraiment prêts

à te suivre où tu le veux ?

Avec toi et ton Esprit Saint,

nous le pourrons.

Francis Cousin   

 

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Prière dim ordinaire C 13°

   

  

 

 




Audience Générale du Mercredi 26 juin 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 26 juin  2019


Frères et sœurs, avec la puissante effusion de l’Esprit Saint sur la première communauté chrétienne, environ trois mille personnes sont entrées dans cette fraternité, habitat des croyants et ferment ecclésial de l’œuvre d’évangélisation. Ainsi, leur vie quotidienne, par la chaleur de la foi et le don de l’Esprit, est devenue l’espace de la manifestation du Christ vivant, à travers des signes et des prodiges avec l’aide des Apôtres. L’évangéliste Luc nous le raconte, en nous présentant l’Église de Jérusalem comme le paradigme de toute communauté chrétienne, l’icône d’une fraternité qui séduit et attire, et cela sans qu’elle ne soit idéalisée ni minimisée. A l’inverse de la société humaine, la communauté des croyants bannit l’individualisme pour favoriser le partage et la solidarité. Car la grâce baptismale révèle le lien intime entre les frères en Christ, appelés à partager, à donner selon les besoins de chacun. L’Église est donc cette communauté capable de partager avec les autres non seulement la Parole de Dieu mais aussi le pain. Et le choix de la voie de la communion et de l’attention aux pauvres fait que l’Église, cette fraternité, peut vivre une authentique vie liturgique. C’est ce que nous montre saint Luc dans le récit des Actes : une liturgie vécue, où le croyant apprend à se connaître en vérité, d’une manière pascale, comme fils de Dieu qui porte la vie au monde.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et d’autres pays francophones, en particulier les jeunes de Neuilly, ainsi qu’un groupe de femmes catholiques du Burkina Faso. Demandons à l’Esprit Saint de nous aider à faire de nos communautés des lieux où la vie nouvelle en Christ est accueillie et pratiquée par le partage et la solidarité. Qu’il nous aide aussi à vivre dans nos communautés des liturgies qui soient une vraie rencontre avec Dieu et une source de communion entre frères et sœurs. Que Dieu vous bénisse !




Solennité du Saint Sacrement (Luc 9, 11-17) :     « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » (Francis Cousin)

 « Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

C’est la réponse que fait Jésus aux apôtres qui lui demandent de laisser partir la foule qui était venue pour l’écouter et être guérie, de manière à ce que chacun puisse aller dans les villages pour acheter à manger car ils étaient « dans un endroit désert ».

Évidemment, stupeur des apôtres, car la foule est nombreuse : cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants ! (Entre parenthèses, cela veut dire qu’il y avait des enfants qui écoutaient Jésus, venus seuls ou avec leurs parents. C’est d’ailleurs un enfant qui donnera son repas pour que Jésus le multiplie, d’après saint Jean 6,8-9). Les apôtres se rebiffent : « On n’a que cinq pains et deux poissons, c’est même pas suffisant pour nous. Et acheter de la nourriture pour tout ce monde, on n’a pas assez d’argent ». Alors Jésus, ayant fait asseoir les gens, « prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. ».

On retrouve ces mêmes verbes dans la bouche de Jésus lors du repas pascal, la veille de sa mort : « Ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant :Ceci est mon corps, donné pour vous’ » (Lc 22,19), de même pour le vin. Ces mêmes paroles sont redites par le prêtre à chaque messe lors de la consécration, comme l’avait dit Jésus : « Faites cela en mémoire de moi » (2° lecture).

Ce n’est que là que l’on peut comprendre la parole de Jésus : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. ». Car si c’était impossible pour les apôtres le jour de la multiplication des pains, dès la Pentecôte, les chrétiens se rassemblent pour « le partage du pain » présidé par les apôtres ou ceux qui ont reçu l’imposition des mains par les apôtres, et ainsi de suite jusqu’à maintenant. Et ainsi chacun peut communier à la vie de Jésus, ainsi qu’il l’a dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jn 5,56). Ce que pouvait dire d’une manière un peu poétique Marthe Robin : « Divine Eucharistie ! … Jésus en moi ! Le cœur de mon Dieu bat dans le mien. ».

Mais la communion (union avec) n’est pas seulement entre chaque chrétien et Jésus, elle est aussi entre les chrétiens eux-mêmes, et même entre les chrétiens et les non-chrétiens, car la participation à l’Eucharistie ouvre notre cœur à l’ensemble du monde, et n’est pas réservée à une petite catégorie de personnes, mais à tous : juste avant la communion proprement dite, le prêtre dit : « Heureux les invités au repas du Seigneur ! », sans restriction aucune (Il est d’ailleurs regrettable que quelques prêtres utilisent parfois une formule du genre « Heureux sommes-nous aujourd’hui d’être invités au repas du Seigneur » qui donne à penser que l’approche de la communion est réservée aux seules personnes présentes à la messe), ce qui ne veut pas dire que tout le monde est apte à communier : il faut d’abord être baptisé, en état de grâce (CEC 1415), et se souvenir que «  Celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur. On doit donc s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur. » (1 Co 11,27-29), et cela est une question de foi. Mais tous les humains sont invités au repas du Seigneur.

C’est pourquoi « l’Église recommande vivement aux fidèles de recevoir la sainte Eucharistie les dimanches et les jours de fête, ou plus souvent encore, même tous les jours. » (CEC 1389).

Dans la communion, c’est Jésus qui se donne, comme il s’est donné le vendredi saint en rémission de nos péchés, « pour la vie du monde », afin que, dit Jésus, « celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 6,51.54), par amour pour les hommes.

Pour cela, il a fallu à Jésus une grande humilité, lui, le Maître et Seigneur, pour accepter de se faire Serviteur des hommes et mourir sur la croix. De même, nous aussi, nous devons avoir de l’humilité pour nous reconnaître pécheurs et indignes de ce don de Jésus de venir, avec le pain et le vin consacrés, demeurer en nos cœurs. C’est pourquoi nous ne pouvons que reprendre la prière du centurion romain et dire : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ».

Le curé d’Ars disait : « La communion, vous n’en êtes pas dignes, mais vous en avez besoin ». Et le pape François, dans « La joie de l’Évangile » nous dit aussi : « L’Eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles» (EG 47) Et nous sommes tous faibles au regard de Dieu.

Et le pape ajoute : « Sortons, sortons pour offrir à tous la vie de Jésus-Christ. (…) Je ne veux pas une Église préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures. Si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie. Plus que la peur de se tromper j’espère que nous anime la peur de nous renfermer dans les structures qui nous donnent une fausse protection, dans les normes qui nous transforment en juges implacables, dans les habitudes où nous nous sentons tranquilles, alors que, dehors, il y a une multitude affamée, et Jésus qui nous répète sans arrêt :’’ Donnez-leur vous-mêmes à manger’’ » (EG 49)

Seigneur Jésus,

Tu nous demandes

de donner à manger à nos frères,

nourriture corporelle

pour ceux qui sont dans le besoin,

mais aussi nourriture spirituelle,

où là aussi les besoins sont immenses.

Et tous les chrétiens sont concernés.

Viens dans nos cœurs

 par ton Saint Sacrement

pour que nous vivions par toi.

Francis Cousin   

  

 

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Image dim Saint Sacrement C

 




Audience Générale du Mercredi 12 juin 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 12 juin  2019


Frères et sœurs, le « voyage » de l’Evangile, raconté dans le livre des Actes des Apôtres, commence par la Résurrection du Christ, évènement qui est la source de toute vie nouvelle. Les disciples attendent en prière, selon le commandement de Jésus, en présence de la Vierge Marie. Manque seulement Judas qui avait reçu la grâce de faire partie des intimes du Seigneur, mais qui, préférant la mort à la vie, a cessé d’appartenir de cœur à Jésus et s’est exclu de la communion avec lui et avec les siens. L’abandon de Judas a blessé le corps communautaire et il faut que la charge d’annoncer l’évangile passe à un autre, à un disciple qui a suivi Jésus depuis le début. Mattias est choisi : le corps des douze est reconstitué, signe que la communion est le premier témoignage que les Apôtres offrent au monde. En choisissant de vivre comme des frères dans l’unité, seul environnement possible du don de soi, les Apôtres révèlent un Autre, le Seigneur Jésus, qui vit désormais de manière nouvelle au milieu de son peuple.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les personnes venues du Gabon et de France.

Alors que reprend le temps liturgique ordinaire, après la Pentecôte, efforçons-nous de témoigner jour après jour du Christ ressuscité dans notre vie, dans le don de soi et en communion avec nos frères.

Que Dieu vous bénisse.