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Audience Générale du Mercredi 12 juin 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 12 juin  2019


Frères et sœurs, le « voyage » de l’Evangile, raconté dans le livre des Actes des Apôtres, commence par la Résurrection du Christ, évènement qui est la source de toute vie nouvelle. Les disciples attendent en prière, selon le commandement de Jésus, en présence de la Vierge Marie. Manque seulement Judas qui avait reçu la grâce de faire partie des intimes du Seigneur, mais qui, préférant la mort à la vie, a cessé d’appartenir de cœur à Jésus et s’est exclu de la communion avec lui et avec les siens. L’abandon de Judas a blessé le corps communautaire et il faut que la charge d’annoncer l’évangile passe à un autre, à un disciple qui a suivi Jésus depuis le début. Mattias est choisi : le corps des douze est reconstitué, signe que la communion est le premier témoignage que les Apôtres offrent au monde. En choisissant de vivre comme des frères dans l’unité, seul environnement possible du don de soi, les Apôtres révèlent un Autre, le Seigneur Jésus, qui vit désormais de manière nouvelle au milieu de son peuple.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les personnes venues du Gabon et de France.

Alors que reprend le temps liturgique ordinaire, après la Pentecôte, efforçons-nous de témoigner jour après jour du Christ ressuscité dans notre vie, dans le don de soi et en communion avec nos frères.

Que Dieu vous bénisse.

 




La Sainte Trinité (Jean 16, 12-15) :  « L’Esprit de vérité vous conduira dans la Vérité toute entière. » (Francis Cousin)

 « L’Esprit de vérité vous conduira

dans la Vérité toute entière. »

Il ne faut pas se tromper sur le sens de cette phrase.

Il ne s’agit pas d’un constat, d’une chose automatique qui se fera quelles que soient les circonstances. Comme tout ce que nous promet Dieu, cela ne peut se réaliser que si nous le voulons bien. Parce que Dieu nous a doté d’une intelligence et nous a laissé le libre arbitre, l’Esprit ne pourra nous conduire quelque part que si nous acceptons de nous y laisser conduire par lui. C’est la première chose.

La deuxième est qu’il faut que nous soyons capables de reconnaître l’action de l’Esprit, ou de reconnaître les petits signes par lesquels il nous montre sa présence, nous incite à faire une action ou ne pas faire une autre, nous insuffle des conseils … Et pour cela, il faut être attentif à sa présence. Cela peut passer par la prière, mais aussi par des événements ou par des personnes.

Ce qui veut dire que nous pouvons, chacun de nous, être des ’’révélateurs’’ de la pensée de l’Esprit pour les autres.

L’Esprit Saint ne vient pas simplement pour nous, mais pour que nos actions soient bénéfiques aux autres aussi.

Trop souvent, quand on pense à l’Esprit Saint, on pense d’abord à soi : Esprit Saint, aide-moi à faire ceci … Esprit Saint, fais cela pour moi …

On pense qu’il vient pour m’aider, me consoler, me guider … et ce faisant, nous nous coupons du monde, nous devenons égoïstes.

L’Esprit Saint vient sur nous, nous guide, nous pas pour nous seulement, mais pour le Salut du monde, pour que nous puissions accomplir la mission qui est la nôtre non pas pour nous seuls, mais auprès des autres, pour être à notre tour une aide pour les gens, dans tous les domaines de la vie : familiale, professionnelle, économique, politique, associative, culturelle …

Quelle est notre mission en tant que chrétiens ? Suivre Jésus-Christ sur le chemin qui nous mène vers le Père.

Mais si, au bout du chemin, on arrive tout seul devant le Père, d’après vous, que nous dira-t-il ?

« Très bien ! Tu as gagné. Tu as distancé tous les autres. Bravo ! »

Ou bien : « Tu es là, mais où sont tous les autres avec lesquels tu as marché sur le chemin ? Pourquoi n’as-tu pas aidé ceux qui s’essoufflaient, …ceux qui avaient une charge trop lourde, … ceux qui étaient malades, désespérés, … ceux qui avaient faim, soif, qui étaient nus … ? » (cf Mt 25,31-46)

Et on pourrait ajouter toutes les autres œuvres de miséricorde, spirituelles et corporelles…

Je crois que tout le monde sait ce que dira le Père.

Parce qu’il l’a déjà dit par ses prophètes : « [Ce] qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? » (Is 58,8). Il l’a redit par son Fils Jésus : « “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” (…) “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » (Mt 25,40.45-46).

Et le pape François ne dit pas autre chose : « … Nous oublions que le critère pour évaluer notre vie est, avant tout, ce que nous avons fait pour les autres. La prière a de la valeur si elle alimente un don de soi quotidien par amour. Notre culte plaît à Dieu quand nous y mettons la volonté de vivre avec générosité et quand nous laissons le don reçu de Dieu se traduire dans le don de nous-mêmes aux frères. » (GE 104)

On n’est pas chrétien tout seul, et on ne nait pas chrétien tout seul. Il y a la famille, les autres chrétiens, les exemples et les témoins, les saints … et surtout il y a l’Esprit Saint …

Jésus nous a dit : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, [non pas parce que vous avez fait de grandes choses extraordinaires : construire une cathédrale, créer un nouvel ordre religieux … mais] si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,35).

Et saint Paul nous donne une image simple à comprendre : « Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. …  Le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. … Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres» (1 Cor 12,27.12.25).

Alors, qu’elle est notre mission, avec l’aide de l’Esprit Saint ?

« … Ta propre mission est inséparable de la construction de ce Royaume [que le Christ est venu apporter] … Ton identification avec le Christ et avec ses désirs implique l’engagement à construire, avec lui, ce Royaume d’amour, de justice et de paix pour tout le monde. Le Christ lui-même veut le vivre avec toi, dans tous les efforts ou les renoncements que cela implique, et également dans les joies et dans la fécondité qu’il peut t’offrir. Par conséquent, tu ne te sanctifieras pas sans te donner corps et âme pour offrir le meilleur de toi-même dans cet engagement. » (Pape François, GE 25).

« La vie n’a pas une mission, mais la vie est mission » (Xavier Zubiri, cité dans GE 27).

« La vie est mission », c’est le thème pastoral du diocèse cette année.

Esprit Saint,

Tu ne viens pas seulement pour nous,

mais pour que, ensemble,

 nous construisions une véritable Église,

faite d’amour, de justice et de paix,

fondée sur la Parole de Jésus.

Aide-nous à penser d’abord aux autres

avant de penser à nous.

Francis Cousin   

 

 

 

 

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Image dim Sainte Trinité C

 




Audience Générale du Mercredi 5 juin 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 5 juin  2019


Chers frères et sœurs, en fin de semaine dernière j’ai accompli un voyage apostolique en Roumanie. A travers les diverses rencontres, j’ai développé le thème de ce voyage, « marcher ensemble ». En Roumanie, la plus grande partie des fidèles appartient à l’Eglise orthodoxe ; la communauté catholique quant à elle est vivante et active. L’union entre tous les chrétiens, encore incomplète, est fondée sur l’unique Baptême : elle est aussi scellée dans le sang et la souffrance subie ensemble dans les temps obscurs de la persécution. Avec le Patriarche Daniel et le Saint Synode de l’Eglise Orthodoxe, nous avons eu une rencontre très cordiale, où j’ai répété la volonté de l’Eglise catholique de marcher ensemble vers la pleine unité. L’importante dimension œcuménique du voyage a culminé dans la prière du Notre Père, patrimoine commun de tous les baptisés. Comme Communauté catholique, nous avons célébré trois Liturgies eucharistiques, à Bucarest, au sanctuaire de Sumuleu Ciuc, et à Blaj. Dans ce centre de l’Eglise Greco-Catholique en Roumanie, j’ai eu la joie de béatifier sept évêques martyrs, témoins de la liberté et de la miséricorde qui viennent de l’Evangile. La rencontre avec les jeunes et les familles, à Iasi, a été particulièrement intense et festive. La dernière étape du voyage a été la visite à la Communauté Rom de Blaj, où j’ai renouvelé l’appel contre toute discrimination et pour le respect des personnes de toute ethnie, langue et religion. Chers Frères et Sœurs, remercions Dieu pour ce voyage et demandons-lui, par l’intercession de la Vierge Marie, qu’il porte des fruits abondants pour la Roumanie et pour l’Eglise dans ce pays.

Je salue cordialement les pèlerins venant de France, en particulier les jeunes de Colmar, Paris, Vabre, les diocésains de Besançon et les membres de la pastorale des personnes handicapées du diocèse de Vannes. A quelques jours de la fête de la Pentecôte, je vous invite, vous aussi, à marcher ensemble sur les routes de la foi, et à accueillir la venue de l’Esprit Saint afin qu’il vous aide à être des témoins authentiques de l’amour du Seigneur pour tous. Que Dieu vous bénisse !




La Pentecôte ( Jean 14, 15-16.23-26) :  « La Pentecôte, une histoire d’amour. » (Francis Cousin)

 « La Pentecôte, une histoire d’amour. »

Les trois textes qui nous sont proposés aujourd’hui sont tous du nouveau testament. Normal, puisque la Pentecôte a eu lieu après la résurrection de Jésus.

La première lecture nous fait le récit de la réception de l’Esprit Saint par les apôtres et quelques disciples, dont Marie. La seconde lecture des conséquences de la présence de l’Esprit en nous dans notre manière de vivre. L’évangile nous relate l’annonce par Jésus de l’envoi de l’Esprit.

Généralement, c’est l’évangile qui est le texte le plus important. Mais ici, ce qui semble pour la plupart d’entre nous le plus important, c’est la première lecture, la manifestation de l’Esprit Saint et ses premières conséquences. Et c’est important, bien sûr, parce que cela a bouleversé la petite communauté réunie autour des apôtres.

Mais est-ce le plus important ?

Si on cherche la cause première de cette Pentecôte ’’nouvelle formule’’, elle est bien dans l’évangile : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. ». Si le Père et le Fils sont ensembles, alors obligatoirement l’Esprit, qui est la manifestation de l’amour du Père pour le Fils et du Fils pour le Père, est présent. Cela veut dire que si on aime Jésus en gardant sa Parole, Jésus, son Père et aussi l’Esprit feront chez nous une demeure. Ainsi, on comprend bien la parole de Jésus à la Samaritaine : « L’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. (…) Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. » (Jn 4,21.23). C’est d’ailleurs ce que nous dit saint Paul : « Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Cor 3,16).

On peut donc bien dire que la Pentecôte est une histoire d’amour. D’amour entre Dieu, la Trinité toute entière, et chaque humain : le Père aime le Fils, et le Fils aime ses disciples qu’il appelle ses amis, et le Saint Esprit est la manifestation de cette amour en chacun de nous.

Et c’est par amour pour nous que Jésus demande à son Père de nous envoyer un autre défenseur, l’Esprit Saint. Et cet Esprit est présent en chaque être humain, qu’il en soit conscient ou pas, qu’il soit baptisé ou pas !

Quelles sont les conséquences sur les disciples de la réception de l’Esprit ?

Elles sont multiples, mais gardons-en trois qui se manifestent immédiatement :

Premièrement, cela a donné aux disciples le courage de sortir de la chambre haute, d’oser affirmer devant tous la résurrection puis l’enseignement de Jésus, avec notamment le discours de saint Pierre (cf Ac 2,14-36).

Deuxièmement, cela leur a donné une parole qui parle au cœur des auditeurs, qui a priori n’étaient pas trop enclins à les écouter (« Ils étaient tous dans la stupéfaction et la perplexité … D’autres se moquaient et disaient : « Ils sont pleins de vin doux ! » Ac 2,12-13). Le discours de Pierre énonce les choses telles qu’elles se sont passés, où transparaît l’amour de Dieu qui l’habite : ses paroles sont sans animosité, sans trace de désir de vengeance ; il ne cherche pas à blesser les gens, mais il parle avec son cœur, leur montrant la bonté de Dieu. Et les gens sont retournés en eux-mêmes, et ils se convertissent : trois mille rien que le premier jour !

Troisièmement, ils sont dans la paix et dans la joie. Même après avoir été arrêtés et mis en prison sur ordre du conseil suprême, une évasion rocambolesque, puis repris, « après les avoir fait fouetter, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus, puis ils les relâchèrent. Quant à eux, quittant le Conseil suprême, ils repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus. » (Ac 5,40-41).

Alors, quand on voit tout ce que l’Esprit Saint a permis aux apôtres de faire, et qu’il a continué à faire avec leurs successeurs aux premiers temps de l’Église, et ensuite pendant longtemps, et qu’on voit la situation de l’Église à l’heure actuelle, on peut se poser la question : « Pourquoi ne retrouve-t-on pas cet esprit de Pentecôte dans chacune de nos paroisses ? », avec des gens qui n’ont pas peur de parler de leur foi, dont les paroles sont emplies de l’amour de Dieu, et qui sont toujours dans la paix et la joie ?

Peut-être parce que l’Esprit Saint nous pousse toujours à aller de l’avant, nous pousse à la nouveauté, à la remise en cause, à l’invention, … et dans un certain sens à une instabilité que nous supposons et que nous redoutons … ?

Mais si nous avions vraiment la foi, nous n’aurions pas peur de nous engager avec Dieu, parce que c’est justement lui qui va rendre stable ce qui est bancale.

Peut-être sommes-nous trop du monde, de ce monde dans lequel l’argent a pris trop de place, avec une course à la consommation parfois irraisonnée, de ce monde où il semble important de paraître … même si c’est au détriment des autres …

Certains en arrivent même à se demander si l’Esprit Saint souffle encore ?

Bien sûr que oui, sinon ce serait encore pire …

Mais est-ce que nous l’entendons quand l’Esprit vient nous bousculer ? …

Tout le monde chante « Viens, Esprit Saint … », mais est-ce qu’on est prêt à se laisser emporter au vent de l’Esprit ?

On a l’impression (que j’espère fausse) que, quand il vient vers nous, nous sommes pressés de fermer la porte de notre cœur par peur des courants d’air …

                                           par peur des courants d’Esprit …

parce que chacun sait que le vent, même le vent d’Esprit, on ne sait pas par où il veut nous faire passer … pour atteindre le but qui est le même pour tous : être en présence de Dieu le Père.

Demandons à Dieu d’accepter de nous laisser mener par l’Esprit !

Francis Cousin   

L’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse,

car nous ne savons pas prier comme il faut.

L’Esprit lui-même intercède pour nous

par des gémissements inexprimables.

Et Dieu, qui scrute les cœurs,

connaît les intentions de l’Esprit

puisque c’est selon Dieu

que l’Esprit intercède pour les fidèles.

Romains 8, 26-27

 

 

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Image dim Pentecôte C

 




La Bible interdit-elle de donner son sang ?

Les anciens croyaient que « la vie de la chair est dans le sang » (Lv 17,11), et même que « la vie de toute chair, c’est son sang » (Lv 17,14). Cette constatation venait tout simplement de l’observation : qu’un homme reçoive un coup d’épée, son sang coule, il meurt… Conclusion : sa vie est dans son sang… La médecine n’avait pas fait les progrès que nous connaissons actuellement. Nous savons maintenant que « la vie de l’homme » n’est pas exclusivement liée à « son sang »… Il peut même vivre avec un seul poumon, un seul rein, avec un cœur artificiel, etc…

Ce principe exposé en Lv 17,11.14 étant posé, puisque la vie vient de Dieu et qu’elle appartient à Dieu et à Dieu seul, il était interdit de consommer le sang au nom du respect à avoir pour la vie… Lorsqu’on voulait manger de la viande, on tuait donc l’animal, on recueillait son sang et on le versait dans un trou à terre, comme si on « enterrait » l’animal… Et lors des sacrifices faits au Temple de Jérusalem, on versait ce sang sur l’autel, rendant ainsi à Dieu ce qui appartient à Dieu seul…

On voit bien que ce précepte dépend du contexte de l’époque, et on retrouve ainsi ce principe si bien exposé par le Concile Vatican II (Dei Verbum): les auteurs de la Bible ont écrit en « vrais auteurs », avec leur éducation, leur culture, leurs convictions, pas toujours exactes, etc… Et c’est dans ce contexte qu’ils ont tenté d’exprimer au mieux ce qu’ils percevaient de Dieu…

Ce qui est important derrière cette question du sang, c’est le respect pour la vie. Ce principe demeure aujourd’hui, et il est très important… Mais comme nos connaissances ont changé, maintenant, au nom de la valeur sacrée de la vie humaine, pour la sauver, il est possible et même nécessaire de verser son sang, de donner son sang pour que quelqu’un d’autre puisse continuer à vivre… Littéralement, nous faisons donc le contraire de ce qui est écrit dans l’Ancien Testament, car le contexte général a changé… Mais au niveau du principe, c’est en donnant son sang que l’on met maintenant en pratique la volonté de Dieu sur la vie…

Hélas, certains font une lecture que l’on appelle « fondamentaliste » de la Bible : c’est écrit, c’est comme cela… Oui, mais les mots que nous employons aujourd’hui, les mêmes mots, n’ont pas forcément le même sens… La culture a changé, le contexte social, historique a changé… et l’exemple du sang est très beau : en appliquant littéralement le précepte aujourd’hui, on en arrive à faire le contraire de la volonté de Dieu, ce Dieu de la vie, qui aime la vie, bénit la vie, et pour qui toute vie humaine est infiniment précieuse… Donner un peu de son sang pour sauver une vie est alors un des plus beaux gestes de partage qui soient…

D. Jacques Fournier




Audience Générale du Mercredi 29 Mai 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 29 Mai 2019


Frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui un parcours de catéchèses sur les Actes des Apôtres. Ce livre biblique écrit par Saint Luc décrit la merveilleuse alliance entre la Parole de Dieu et l’Esprit Saint, qui inaugurent le temps de l’évangélisation. Seul l’Esprit, qui a oint et soutenu le Fils de Dieu dans sa mission, rend efficace notre parole humaine, porteuse de vie, capable d’enflammer les cœurs, d’élargir les frontières du peuple de Dieu. L’Eglise reçoit la surabondance de vie du Ressuscité, Seigneur du temps et de l’histoire, qui invite les siens à attendre avec confiance l’accomplissement des promesses. Le don de Dieu est gratuit et il advient en son temps : c’est le Père qui dynamise les cœurs des disciples par son Esprit pour les rendre capables de témoigner jusqu’aux périphéries du monde. Cette attente, les Apôtres la vivent dans la prière persévérante, comme s’ils ne faisaient qu’un. A leur suite, avec Marie et les femmes présentes qui ont témoigné de la fidélité de l’amour, prions pour que nos cœurs s’ouvrent à la communion qui vainc toute crainte.

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins du diocèse de Pontoise, accompagnés de leur Evêque, Monseigneur Stanislas Lalanne, ainsi que les jeunes venus de France et de Suisse, et les Ecoles de Charité et de Mission. A l’exemple des Apôtres et de Marie réunis au Cénacle, demandons au Seigneur la patience d’attendre ses pas, et de ne pas vouloir fabriquer nous-mêmes son œuvre. Qu’il nous aide à rester dociles en priant l’Esprit Saint et en cultivant l’art de la communion ecclésiale. Que Dieu vous bénisse.




7ième Dimanche de Pâques ( Jean 17, 20-26) :  « Père… » (Francis Cousin)

 « Père … »

Jésus a beaucoup prié, et quand il prie, il s’adresse à son Père. À Dieu, qu’il appelle « Abba », Papa, Père.

Et quand les apôtres lui demandent une prière, il leur dit : « Dites : ’Notre Père’… », nous donnant le droit d’appeler son Père ’Notre Père’, avec un adjectif possessif collectif.

Rien que dans le passage de l’évangile de ce jour, en sept versets, Jésus dira quatre fois Père, dont deux fois en ajoutant une épithète : « Père saint … Père juste … », mots qui concerne la perfection.

Dans cette prière qu’il adresse à son Père le jeudi saint, sachant que sa fin de vie terrestre est proche, il fait comme un compte-rendu de son action sur la terre.

Pour qui prie-t-il ?

– pour ceux qui sont là autour de lui, ses apôtres, et sans doute aussi quelques disciples.

– pour ceux qui ne sont pas encore de ses disciples, mais qui le deviendront ensuite par sa Parole transmise par ses disciples, de tout temps, jusqu’à nous, et après nous à ceux à qui nous transmettrons sa Parole …

Que demande-t-il ?

– que tous soient UN. Et Jésus le répète quatre fois, pour bien montrer l’importance que cela a pour lui. Avec chaque fois une petite différence, mais le fond reste le même. Non pas une unité de façade basée sur un ou deux principes communs acceptés par tous, mais une unité totale, fusionnelle : « Que tous soient UN, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. » ; « Qu’ils soient UN en nous, eux aussi… » ; « pour qu’ils soient UN comme nous sommes UN » ; « Qu’ils deviennent ainsi parfaitement UN … ». Quatre fois en trois versets, on ne devrait pas pouvoir passer à côté, ça devrait être mis en œuvre, depuis deux mille ans ! Et pourtant …

Dans quel but ?

Là encore, cela est dit deux fois, avec encore une petite différence :

– « Pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » ; « Afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »

Et plus loin, il dit en parlant de ses apôtres : « ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. ».

Jésus ne se met pas en avant. Il est là comme un serviteur de son Père pour faire ce que son Père lui demande, « pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

Il y a quinze jours, dans l’évangile Jésus disait : « Tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,35) « Comme je vous ai aimés » (Jn 13,34).

Mais avec ce passage, on va plus loin : l’amour qu’on a (ou qu’on devrait avoir) ne vient pas seulement de l’amour de Jésus pour ses disciples, mais il vient de l’unité entre Jésus et son Père : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. ». Il vient de l’amour entre le Père et le Fils, initié par le Père, et qui sera répandu sur tous par l’Esprit Saint donné à la Pentecôte.

Tout vient du Père,

                                Passe par Jésus,

                                                             Va vers les hommes, disciples ou non, par l’Esprit.

À quoi tout cela nous amène-t-il ?

D’abord, reconnaître que nous sommes aimés du Père. Cela peut paraître évident, mais dans les faits, on a bien souvent l’impression que Dieu le Père est lointain, qu’il ne s’occupe pas de nous : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » (Ps 8,5). La question ne date pas d’hier !

Reconnaître aussi que les autres humains sont aimés de lui, catholiques ou pas. « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. » (Mt 5,44-45).

Et puis peut-être réfléchir sur la manière dont nous prions, pour la mettre plus en adéquation avec la manière de prier de Jésus :

– pour qui prions-nous ? Davantage pour nous, ou davantage pour les autres ?

– Quel est l’objet de notre prière ? des demandes diverses … ou/et des remerciements ?

– Quelle est la forme de notre prière ? réciter des prières toutes faites …, parler avec notre cœur …, de l’adoration…, du silence (pour écouter Dieu parler) …, de la louange …, des chants…

Il n’y a pas une manière unique idéale de prier, mais toute prière, quelle que soit sa forme, son objet, doit toujours correspondre à un critère : puiser dans l’amour de Dieu pour demander de l’amour, par amour de Dieu, par amour des autres.

Rien que de l’amour !

On n’y arrive pas toujours … mais c’est un but à atteindre !

 

Seigneur Jésus,

alors que tu sais que tu vas mourir,

tu ne pries pas pour toi,

mais tu pries pour tes disciples,

présents et à venir,

pour qu’ils deviennent UN,

et qu’il reconnaissent l’amour de ton Père pour eux.

Aide-nous pour que notre prière soit,

à l’instar de la tienne,

une démarche d’amour pour Dieu

et pour les autres, quels qu’ils soient.

Francis Cousin    

 

 

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Image dim Pâques C 7°

 




7ième Dimanche de Pâques – Claude WON FAH HIN

 

Jean 17 20–26 – Ascension du Seigneur

 

Le chapitre 17 de Jean est une prière sacerdotale dans laquelle Jésus exprime sa volonté d’offrir sa vie pour la consécration de ses disciples afin qu’ils soient sanctifiés en vue de la mission que Jésus leur a donnée de porter la parole jusqu’aux extrémités de la terre. Cette sanctification pour la mission se fonde à la fois sur le sacrifice de la croix (donc rédemption et purification des péchés) et sur le don de l’Esprit Saint qui est force spirituelle pour répandre la Bonne Nouvelle et constituer la communauté Eglise.  Les expressions telles que « afin que tous soient un », « qu’eux aussi soient en nous », « pour qu’ils soient un comme nous sommes un », « afin qu’ils soient parfaits dans l’unité » montrent la préoccupation de Jésus pour l’unité des chrétiens et l’unité des fidèles au sein de l’Eglise Catholique. Et le tout uni à Dieu.  C’est pourquoi, l’Eglise met l’accent sur l’œcuménisme afin de rapprocher tous les chrétiens en vue de l’unité, et les dialogues inter-religieux pour éviter les conflits entre religions. De même, l’unité, qui est une des conséquences de l’amour, reste une des préoccupations majeures pour le chrétien. En tout cas, c’est un des buts. C’est tellement vrai que tout péché est à la fois désobéissance à Dieu, division et haine. Division et oppositions à tous les niveaux de la société et en tous les domaines, et donc la lutte contre la paix, et tout cela, c’est le travail de Satan. Dans les dix commandements, les sept derniers sont tous pour éviter les divisions et la haine : Tu honoreras ton Père et ta mère, tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas, tu ne mentiras pas, tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, tu ne désireras le bien des autres, et les trois premiers nous unissent à Dieu : Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout, tu ne prononceras le nom de Dieu qu’avec respect, et tu sanctifieras le Jour du Seigneur. Dieu veut l’unité parmi les êtres humains, afin que « tous soient un comme nous sommes « un », « afin qu’ils soient parfaits dans l’unité ». Et la seule vertu qui puisse faire cette unité, c’est l’amour, et l’Amour c’est Dieu. C’est avec l’amour de Dieu et du prochain que nous pouvons faire l’unité et la paix dans le monde. Sinon, ce sera la division, œuvre de Satan.  C’est pour cela que Dieu, dans l’Ancien Testament, s’est connaître à un peuple. Les divers peuples de cette époque connaissaient des guerres de clan, un peu comme la « vendetta » connue en Corse, en Sardaigne ou en Sicile. Pour une personne tuée dans une famille, on tuait deux ou trois dans la famille adverse, et cela pouvait durer sur plusieurs générations. D’où l’intervention de Dieu qui dira à Moïse « œil pour œil, dent pour dent » (Ex 21,24). En disant cela, Dieu veut d’abord limiter le nombre de morts. Puis il dira : « Tu ne tueras point », « Tu aimeras ton prochain », « tu aimeras ton ennemi », enfin Jésus finira par donner lui-même l’exemple final en donnant sa vie pour ses ennemis.

Donner sa vie pour ses ennemis, cela n’existe dans aucune autre religion, sauf chez les chrétiens. Par sa mort et résurrection, Jésus a fait de l’humanité entière un seul peuple, puisqu’il est mort non pas pour les chrétiens seulement, mais bien pour l’humanité entière, et même pour ses pires ennemis, ceux qui le combattent ouvertement en faisant des pactes avec le diable comme l’explique si bien Gabriel Amorth, chef des exorcistes au Vatican pendant trente ans. CEC §1 : « C’est dans l’unité de sa famille qu’est l’Eglise que Dieu convoque tous les hommes que le péché a dispersés ». Car l’Eglise est le lieu où Dieu nous donne ses grâces et bénédictions, sa nourriture, pain et vin, source de vie éternelle. Et la vie éternelle commence non pas après la mort mais maintenant, lorsque nous vivons dans le Christ et le Christ en nous. Père Sesboüé nous dit (« Croire » – P.532) : « La véritable image de l’éternité est celle d’un moment particulièrement fort de notre existence, un de ses instants merveilleux, mais « vite passés », où nous avons fait une expérience d’une grande richesse, où nous avons coïncidé avec le bonheur autant qu’il est possible de le faire…bref un instant où nous tombons dans le « ravissement », c’est-à-dire que nous sommes comme arrachés à nous-mêmes dans un bon­heur qui nous dépasse ». Et ces secondes de bonheur intense avec le Seigneur fait que jusqu’à la fin de la vie, ce moment de quelques secondes reste inoubliable si bien que jamais nous ne désirons plus quitter le Christ. C’est cela la rencontre personnelle avec le Christ. « En ce sens, cette vie éternelle que nous recevons ici-bas comme des « arrhes » de l’éternité, une sorte de gage de l’éternité, nous la construisons aussi par tout ce que nous faisons de bien et de constructif pour le bien de tous ». Et pour cela, connaître Dieu est important. – Dans l’Évangile d’aujourd’hui, alors que les mots et expressions qui parlent d’unité ou de s’unir à Dieu sont au nombre de sept, le mot « connaître ou reconnaître Dieu » apparaît en six fois. Plus nous connaissons Dieu, et plus nous construirons la paix et l’unité par l’amour de Dieu et du prochain. Chacun de nous devrait s’imprégner de cela au fond de son cœur. C’est pour cela que nous devons essayer de vivre en ayant sans cesse la présence de Dieu en nous quelque soient nos activités. Une pensée continuelle vers Jésus ou une prière continuelle vers Dieu, ce qui revient au même, et si possible par le cœur immaculé et miséricordieux de Marie. Il y a différentes manières de connaître Dieu.

D’abord par la raison. CEC 36  » La Sainte Église, notre mère, tient et enseigne que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine à partir des choses créées  » (Cc. Vatican I : DS 3004 ; cf. 3026 ; DV 6). Rm 1,20-21 : « 20 Ce qu’il a d’invisible depuis la création du monde se laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité… »

Ensuite, on peut connaître Dieu en étudiant les textes bibliques, étude faite dans un cadre officiel :  par exemple au SEDIFOP ou dans les groupes de « Laïcs en mission » qu’on retrouve dans des paroisses. Ou alors faites-vous inscrire dans un Institut Catholique pour avoir des diplômes en théologie. 2P3,18 : « croissez dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ ».  Par contre si vous étudiez les textes bibliques seul à la maison, Pierre nous dit (2P3,16): … « Il s’y rencontre (dans les lettres de Paul) des points obscurs, que les gens sans instruction et sans fermeté détournent de leur sens – comme d’ailleurs les autres Écritures – pour leur propre perdition ». Beaucoup de personnes lisent la Bible, puis se détournent de Dieu parce qu’ils finissent par conclure, après avoir lu l’Ancien Testament, que Dieu aide son peuple à faire la guerre, et leur conclusion : la Bible est un tissu de mensonges. En réalité, la Bible est le livre le plus difficile à lire au monde. Lisez toujours la Bible après avoir prié Jésus de vous envoyer l’Esprit Saint. Et si vous avez une difficulté à comprendre, ne tirez pas de conclusion trop vite, et demandez à quelqu’un de compétent de vous aider à comprendre tel ou tel passage.

Enfin, Saint Jean nous indique une autre manière de connaître Dieu dans 1Jn4,7 : « Celui qui aime connaît Dieu ». Ainsi, même si vous ne savez pas lire, vous pouvez très bien connaître Dieu.  Puisque Dieu est Amour, celui qui aime connaît Dieu puisque Dieu est en lui. C’est Lui qui l’anime en tout afin qu’il ne fasse que le bien autour de lui, car l’Amour qui l’habite ne fait que le bien. Il vit ainsi de la vie de Dieu. Dieu étant en lui, il vit d’amour à la fois pour Dieu et pour les hommes. C’est ainsi que bon nombre de saints ou de saintes qui ne savent pas lire ont connu Dieu bien mieux que les savants et les théologiens : Thérèse de Lisieux, Jeanne d’Arc, Mariam Baouardy, le saint Curé d’Ars (Jean Marie Vianney), Bernadette Soubirous et bien d’autres. « La grâce de Dieu n’est pas l’apanage des théologiens et des érudits. En effet, Dieu se sert souvent des plus faibles pour faire émerger le bien. Nous sommes tous appelés à devenir des saints et Dieu se sert de nos manquements et de nos handicaps pour transmettre sa Parole » (Aleteia).

Ainsi, connaître Dieu est primordial car cela nous amène à suivre Dieu sans réserve aucune et à nous engager au sein de l’Eglise missionnaire. Et une des conséquences est la joie que Dieu nous donne tout au long de la vie. Concernant la joie, il ne faut pas se tromper car il ne s’agit pas de n’importe quelle joie. En effet, parmi les joies, nous avons la joie physique ou psychique qui se traduit souvent sur les visages des gens par les sourires ou la franche rigolade, et nous avons également une joie spirituelle qui est joie de l’action de l’Esprit Saint en nous et qui ne se voit pas forcément de l’extérieur puisque c’est une joie intérieure. Si bien que celui qui a cette joie intérieure, profonde, solide, pourrait passer pour un faible ou quelqu’un d’insignifiant lors des rencontres diverses. Cela pourrait se traduire de la manière suivante : au sein même d’un repas ou d’une réunion, vous aurez une personne qui ne parle pas trop, ne rigole pas beaucoup…même au milieu de grosses plaisanteries, elle semble ailleurs, dans un autre monde, une autre vie qu’elle seule connaît et qui est toute intérieure, toute profonde en elle-même. En réalité, elle vit intérieurement d’une vie divine, en présence de Dieu, goûtant intensément une paix profonde, bien cachée de tous, paix secrète et bien réelle connue seulement de Dieu, et de laquelle elle ne veut pas ou ne peut pas sortir pour prendre part à la conversation des autres, parce que la présence de Dieu domine, s’impose à elle, et cela est bien plus important pour elle que de parler à des gens qui vivent dans le monde, le monde du bavardage, le monde de la plaisanterie et de la rigolade, le monde du « paraître » comme quelqu’un qui domine la conversation, mais qui est souvent vide de Dieu et donc vide de paix intérieure. Elle a beaucoup plus de joie à s’entretenir intérieurement avec Dieu (cela s’appelle « prier »), ou être simplement en sa présence (cela pourrait être de la « contemplation », d’initiative divine), que de bavarder avec des gens. « Chaque fois que j’ai été parmi les hommes, j’en suis revenu moins homme » disait un philosophe. Et donc, elle parle peu, non pas parce qu’elle n’a rien à dire, mais parce qu’elle préfère la présence de Dieu. C’est juste un petit moment d’éternité, souvent secret et intense, qu’elle vit au milieu du monde. Elle ne désire rien d’autre. « Dieu seul suffit » (Thérèse d’Avila). Elle ne désire pas parler beaucoup, justement pour préserver sa vie intérieure avec Dieu et ne pas tomber dans le piège de la conversation mondaine. C’est une joie intérieure qu’elle a choisie, ou qui s’impose à elle, avec la présence silencieuse de Dieu au plus profond d’elle-même.  « Réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps ; je le répète, réjouissez-vous » (Ph 4, 4). En tout temps, car en tout temps, l’amour du Christ nous enveloppe ». Faites le choix de la vraie joie, celle qui vient de Dieu. Prions Marie de nous aider à faire le choix du Christ en permanence, car Christ est notre joie et nous entrons ainsi dans la joie du Seigneur et non pas dans la joie du monde. « Père…Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux ».




Initiation aux textes « APOCRYPHES »

A la découverte des textes inconnus

du christianisme primitif

Conférence donnée par Yannick Leroy,

Historien des Origines du Christianisme,

Intervenant au Sedifop

Le samedi 8 juin 2019 à la Maison Diocésaine

36 rue de Paris, St Denis, de 14h 00 à 17h 00.

Entrée libre

 

Pour accéder à l’affiche, cliquer sur le titre ci dessous :

Affiche Conférence Apocryphes




Audience Générale du Mercredi 22 Mai 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 22 Mai 2019


Frères et sœurs, au terme du cycle de catéchèses sur le “Notre Père”, nous pouvons dire que la prière chrétienne naît de l’audace de nommer Dieu, “Père”. Il ne s’agit pas tant d’une formule que de l’expression d’une intimité filiale dans laquelle nous sommes introduits grâce à Jésus. Ainsi, en lisant les Évangiles, nous découvrons que les expressions utilisées par Jésus pour prier le Père rappellent le texte du “Notre Père”, et cela jusque dans l’expérience de la nuit de Gethsémani. Nous constatons aussi que Jésus exhorte ses disciples à une prière insistante et confiante, à cultiver un esprit de prière qui garde mémoire des frères, en particulier dans les relations difficiles. Avec cela, l’ensemble du Nouveau Testament nous montre que le premier protagoniste de toute prière chrétienne est l’Esprit Saint : c’est lui qui nous fait prier dans le sillon creusé par Jésus pour nous et qui nous fait entrer dans le dialogue d’amour de la Sainte Trinité. Ainsi, porté par l’amour de Jésus qui a été jusqu’à éprouver l’abandon de Dieu, nous pouvons prier dans toutes les situations “mon Dieu” parce qu’il est notre Père. Et nous sommes appelés à lui confier sans cesse nos frères et sœurs en humanité, pour qu’aucun d’eux, en particulier les pauvres, ne reste sans consolation et sans une part de cet amour.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et d’autres pays francophones, en particulier des paroissiens d’Hérouville-Saint-Clair et de Roanne et des jeunes de divers collèges de France, ainsi qu’un groupe de pèlerins du Cameroun. Dans les situations de joie et de peine, que l’Esprit Saint nous aide à entrer dans la prière de Jésus, et avec lui, par lui et en lui, comme des enfants pleins de confiance, à prier “Notre Père”.  Je voudrais aujourd’hui faire mémoire avec vous de Sœur Inès Nieves Sancho, âgée de 77 ans, éducatrice des jeunes filles pauvres depuis des années, qui a été tuée de manière barbare en Centrafrique, à l’endroit même où elle enseignait aux jeunes filles à coudre. Une femme de plus qui donne sa vie pour Jésus dans le service des pauvres. Prions en silence – [silence puis Ave Maria…] Que Dieu vous bénisse !