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« Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole. »
Le premier verbe est au présent, le second au futur. Au futur, comme une implication, une conséquence obligatoire de la première partie de la phrase.
Ce qui veut dire que le plus important est le début de la phrase, et son verbe : aimer.
Aimer, qui est la motivation principale, et sans doute la seule, de toutes les actions du Père : la création du monde, de l’homme à son image, de son alliance faite avec les hommes, d’abord avec le peuple hébreu puis avec tous les hommes quand il envoya son Fils sur la terre : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » (Jn 3,16).
Et Jésus, le Fils, « fait pareillement ce qu’il voit faire par le Père » (cf Jn 5,19), car « le Père et moi nous sommes UN. » (Jn 10,30).
Mais il y a un si.
Dieu, Jésus, nous laissent toujours libres de nos actions.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. »
Garder la Parole, ce n’est pas simplement l’entendre, l’apprendre, la connaître (au sens d’une leçon apprise), la mettre dans sa poche avec son mouchoir par-dessus, ou dans une boite bien serrée. C’est bien plus que cela : c’est faire que cette Parole devienne le moteur de notre vie, la référence de nos actions, de telle manière que l’on puisse dire : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2,20).
Et c’est là où nous devons nous remettre en question.
Parce que vivre ainsi, comme saint Paul, nous avons du mal à nous en sentir capable, même si « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37), et bien souvent, nous en sommes loin.
C’est d’autant plus important de réfléchir à cette situation quand on lit la phrase suivante : « Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. » qu’on pourrait lire aussi comme « celui qui ne garde pas mes Paroles ne m’aime pas ! » (cf Jn 14,21). Or, nous aimons Jésus ! Ou tout au moins, nous voulons l’aimer ! …
Serait-ce que nous n’ayons que l’illusion d’aimer Jésus ?
Sans doute non !
Mais cela veut dire que nous sommes sur un chemin, sur le chemin qui est Jésus, qui nous amène vers son Père, vers la vie éternelle … et que nous avons encore à nous perfectionner, peu à peu, pas après pas sur ce chemin de sainteté, sur ce chemin de perfection : « Soyez parfait comme votre Père céleste est parfait ! » (Mt 5,48).
Dieu nous prend tels que nous sommes, et il nous fait avancer avec lui sur ce chemin de perfection, et il est toujours avec nous pour nous aider, nous faire prendre les bonnes décisions …
Et Jésus nous l’a dit, à plusieurs reprises. Notamment dans l’évangile de ce jour : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. », pour que nous puissions prendre les bonnes décisions au bon moment.
Ainsi, ce sont les trois personnes de la Trinité qui sont toujours avec nous, à chaque instant de notre vie.
Et Jésus ajoute encore : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. »
Jésus veut que nous soyons dans la paix. Tout le temps ! Une paix profonde ! Une paix intérieure ! C’est d’ailleurs la première chose qu’il dira à ses apôtres quand il leur apparaitra ressuscité !
Alors essayons de faire de notre mieux pour garder la Parole de Jésus et la mettre en pratique (Mt 7,24), même si c’est parfois difficile, même s’il nous fait faire des efforts pour y arriver …
Ce sera notre manière de lui montrer que nous l’aimons, malgré tout, malgré nos imperfections …
Seigneur Jésus,
Je suis comme saint Pierre,
toujours prêt à te répondre :
« Tu sais bien que je t’aime ! »,
parce que je le crois.
Mais bien souvent, je suis obligé d’admettre
que je ne mets pas toujours en pratique ta Parole.
Que ton Esprit m’aide à le faire.
Francis Cousin
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« Amour, Gloire … et Jésus. »
Même si Jésus est beauté (parce qu’il est bon…), il ne s’agit pas ici de l’amour et de la gloire dont on nous parle dans ce feuilleton télévisé.
C’est la fin pour la vie terrestre de Jésus. Judas a pris le pain tendu par Jésus, et il est parti pour livrer Jésus.
On pourrait penser que Jésus soit dans une grande tristesse, dans un désespoir on ne peut plus fort, après avoir envoyé Judas faire « ce qu’il devait faire ». Lui seul savait alors ce qu’il allait faire : le trahir pour trente pièces d’argent.
Et bien non !
On a l’impression qu’en fait, cela lui a redonné du courage, et qu’il voit tout ce qui va lui arriver sous un aspect positif (?). Il sait que c’est la fin, et ce qui va arriver : la trahison, l’abandon des disciples, l’humiliation, la torture, la croix …
Mais il voit aussi plus loin que la croix … Il voit la résurrection dont son Père va lui faire bénéficier, parce qu’il sait que le Père ne peut pas l’abandonner. Il sait qu’il peut compter sur l’amour de son Père, un amour fort et réciproque. Il le sait parce que « Le père et moi, nous sommes Un. » (Jn 10,30).
Il l’avait d’ailleurs dit lui-même auparavant : « Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! » (Jn 12,27-28), c’est-à-dire, ’’en me glorifiant par ma résurrection, c’est toi qui est glorifié, parce que tu montres que tu as pouvoir sur la mort et la vie’’.
Et le Père lui répond alors, par une voix qui vient du ciel : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » (Jn 12,28).
C’est cet amour entre le Père et Jésus, connu depuis le baptême de Jésus (« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. » Mt 3,17) qui est le moteur de l’action de Jésus et qui lui fait dire : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. » (Jn 15,9).
C’est pour cela que Jésus va donner à ses apôtres un nouveau commandement : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. ». Ce n’est pas un simple conseil que l’on peut suivre ou pas, mais un commandement, une obligation pour ceux qui veulent le suivre.
C’est un changement radical par rapport à la loi de Moïse qui disait : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lv 19,18) , mais une obligation d’aimer (agapé) les autres à l’image de l’amour du Père et du Fils.
Et c’est un commandement nouveau parce qu’il n’y a que Jésus, Fils de Dieu, qui peut le dire ainsi : « Comme je vous ai aimés », ce qui est équivalent à « comme le Père m’a aimé, aimez-vous les uns les autres. ».
L’amour du prochain devient celui du Christ, celui de Dieu. Ce commandement nouveau nous entraîne sur une voix qui nous mène à la vie éternelle, celle d’un « ciel nouveau et d’une terre nouvelle » où « Dieu demeure avec les hommes » (2° lecture).
Alors bien sûr, on sait très bien, malheureusement, qu’on n’arrive pas (pour la plupart d’entre nous) à aimer tous les autres comme Dieu nous aime. Et même dans l’Église, on sait que ce n’est pas toujours une réalité.
Comment faire pour aimer comme Jésus ? Se laisser aimer par Jésus.
Cela paraît facile … Mais ce n’est pas si simple qu’on le pense. Être aimer, oui ! Se laisser aimer, c’est plus difficile ! Surtout s’il nous arrive de faire des choses que l’on sait mauvaises ! Accepter malgré cela d’être aimé par Jésus … cela met mal à l’aise …
Trop souvent dans nos relations avec Dieu, nous voulons faire ceci ou cela. Nous voulons être actifs, et on a plein de projets … Alors que Dieu nous demande d’abord d’être passifs, de se laisser aimer par lui … « en ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui, le premier, nous a aimés. » (1 Jn 4,10).
Seigneur Jésus,
Tu sais comme il est difficile
pour un humain d’être passif.
Nous voulons toujours faire quelque chose,
pour montrer ce que l’on sait faire,
pour paraître aux yeux des autres.
Et toi, tu nous demandes d’accepter
d’être aimé par toi en premier,
pour pouvoir mieux aimer les autres …
comme toi tu nous aimes !
Francis Cousin
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PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 8 Mai 2019
Frères et sœurs, je suis rentré hier d’un voyage en Bulgarie et en Macédoine du Nord et je rends grâce à Dieu. Le peuple Bulgare est appelé à faire un pont entre Europe centrale, orientale et méridionale, et j’ai invité chacun à marcher sur le chemin de la fraternité. Sur ce chemin, les chrétiens ont vocation à être des signes d’unité. C’est pourquoi je suis resté en prière devant l’image des Saints Cyrille et Méthode, patrons de l’Europe, qui, avec créativité et passion, ont évangélisé cette région. A leur suite, j’ai renouvelé la communauté catholique dans son espérance et le don d’elle-même. La Macédoine du Nord accueille diverses appartenances ethniques et religieuses. J’ai béni la première pierre d’un sanctuaire dédié à Mère Térésa de Calcutta, qui est née et a reçu la foi dans ce pays. Cette sainte, petite mais remplie de la force de l’Esprit Saint, représente bien l’Eglise accueillante de ce pays. J’ai exhorté les jeunes à s’impliquer, répondant à la voix de Dieu qui se fait entendre dans la prière et dans la chair de pauvres. La messe célébrée dans la capitale a renouvelé, en cette périphérie de l’Europe, le miracle de Dieu qui rassasie la faim des multitudes.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier un groupe du diocèse de La Rochelle, accompagné de son évêque Mgr Georges Colomb, ainsi que des pèlerins de Côte d’Ivoire. Je recommande à votre prière le présent et l’avenir des peuples que j’ai visités lors de mon récent voyage afin qu’ils puissent s’ouvrir à de nouveaux horizons sans perdre leurs racines. Que l’Evangile y rejoigne tous ceux qui ne le connaissent pas encore. Que Dieu vous bénisse.
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« Mes brebis écoutent ma voix …
et elles me suivent. »
Ce dimanche est appelé le dimanche du Bon Pasteur. C’est aussi celui où l’on prie plus particulièrement pour les vocations sacerdotales ou religieuses.
Mais cet évangile ne concerne pas seulement ces vocations particulières, il concerne la vocation de tous les hommes.
« Mes brebis écoutent ma voix ». L’utilisation de l’adjectif possessif montre que ce n’est qu’une partie des brebis, et qu’il en existe d’autres, des personnes qui ne font pas partie de ses disciples. Mais il ne s’agit pas pour Jésus d’une situation définitive. Il le dit lui-même : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jn 10,16).
Bien sûr, Jésus n’est plus là sur terre, et on constate que tout le monde ne le suit pas encore. Cela ne veut pas dire que Jésus s’est trompé. Cela veut dire que maintenant, c’est à nous, qui le suivons déjà, de faire en sorte que, par nos paroles et nos actes, nous soyons de vrais témoins de Jésus, comme l’on fait Paul et Barnabé : « Beaucoup de Juifs et de convertis qui adorent le Dieu unique les suivirent. » (1° lecture), et beaucoup d’autres par la suite.
« Mes brebis écoutent ma voix ». On ne peut pas être chrétien si on n’écoute pas la voix du Seigneur. On peut l’écouter dans son cœur, dans la prière … ou l’entendre sans qu’on s’y attendre, comme Samuel. Mais ça reste quand même exceptionnel. Le plus simple est de lire la Parole de Dieu dans la bible, et surtout dans le nouveau testament. Une lecture intelligente, réfléchie, qui permette que l’on s’en imprègne pour pouvoir la redire aux autres. « Ouvre la bouche, et mange ce que je te donne. Puis, va ! Parle à la maison d’Israël. … Je le mangeai, et dans ma bouche il fut doux comme du miel. » (Ez 2,8-3,3).
On peut parfois être comme Jérémie, et se dire qu’on n’est pas capable de parler de Dieu aux autres : « Je ne sais pas parler, je suis un enfant ! » (Jr 1,6). Mais ce n’est que compter sur soi, et non sur Dieu : « Ouvre la bouche, moi, je l’emplirai » (Ps 80,11), et avec l’Esprit Saint, on a tout ce qu’il faut ! Mais souvent, nous sommes trop craintifs, nous avons peur de parler. Avec ceux qui croit en Dieu Trinité, cela peut encore aller, … mais avec les autres … ceux des ‘périphéries’, des autres religions …
Parmi les brebis de Jésus, il y en a parfois qui se perdent … Des fois à cause des paroles de Jésus, parce qu’ils ne la comprennent pas, qu’ils la trouvent trop « rude », « À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. » (Jn 6,66). Des fois à cause des paroles ou des actes des hommes … parfois de religieux … Mais Jésus ne les laisse pas tomber. Au contraire ! Il va à la recherche de « celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve. Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux. » (Lc 15,4-5), parce que « personne ne les arrachera de ma main. »
Mais qu’elle est la source qui nous permet de devenir des brebis du Seigneur ?
C’est toujours la même chose : l’amour de Dieu pour les hommes. Et à cet amour, chaque humain est appelé à répondre librement : « J’accepte ton amour et je t’aime » ou « Je vois que tu m’aimes, mais il y a d’autres choses que j’aime davantage que toi ». C’est accepter « d’aimer Dieu comme il nous a aimé », c’est-à-dire par-dessus tout !
C’est la question que pose Jésus à Pierre dans l’évangile de dimanche dernier : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? », « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. », « Sois le berger de mes brebis. » (Jn 21,15.17), c’est-à-dire sois mon représentant sur terre : « J’ai été le ‘Bon Berger’, maintenant c’est à toi de guider mes disciples ».
Et pour nous, c’est la même chose : nous devons répondre à l’amour de Dieu par un amour pour lui.
A contrario, le jeune riche qui voulait savoir ce qu’il fallait faire pour avoir la vie éternelle (ce que Jésus promet à ceux qui le suivent : « Je leur donne la vie éternelle ».), l’évangéliste nous dit que Jésus l’aima, mais le jeune homme riche n’a pas répondu à son amour, lui préférant ses « grands biens ».
Aimons Dieu, entretenons notre relation avec lui par la prière et la lecture de la Parole, et cessons d’être craintifs. Avec l’aide de l’Esprit Saint, soyons témoins de Jésus ressuscité afin que « le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse, là où son Pasteur est entré victorieux » (prière d’ouverture), c’est-à-dire dans la vie éternelle
Seigneur Jésus,
Nous voulons tous faire partie de ton troupeau,
mais ton exigence d’amour envers toi
plus que toute autre chose
est parfois difficile pour nous.
Tant de tentations s’offrent à nous !
Heureusement que tu viens vers nous
pour nous ramener dans ton troupeau !
Francis Cousin
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PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 1er Mai 2019
Frères et sœurs, nous arrivons maintenant à l’avant dernière invocation du “Notre Père” : « ne nous laisse pas entrer en tentation » (Mt 6,13). Malgré les difficultés à traduire de manière exacte l’expression du texte grec des Évangiles, il existe un point de convergence : Dieu ne se tient pas en embuscade pour tendre des pièges à l’homme. Les chrétiens n’ont rien à voir avec un Dieu jaloux, qui s’amuserait à mettre l’homme à l’épreuve. Bien au contraire : le Père n’est pas l’auteur du mal et il se tient aux côtés de l’homme pour le combattre et l’en libérer. Et, c’est dans ce sens que nous prions le “Notre Père”. Ainsi, l’épreuve et la tentation ont été présentes dans la vie de Jésus lui-même. Dans cette expérience, Le Fils de Dieu s’est fait notre frère et en lui, Dieu s’est manifesté comme le “Dieu-avec-nous”. De fait, Jésus a déjà combattu pour nous la tentation du pouvoir absolu sur tout et sur tous. De même, à l’heure de l’agonie, si l’homme dort alors que Dieu, en Jésus, lui demande de ne pas l’abandonner, Dieu lui veille quand l’homme est confronté à cette épreuve. Il descend jusque dans nos abimes et nos souffrances. C’est notre réconfort à l’heure de l’épreuve : savoir que cette vallée n’est plus désolée, mais qu’elle est bénie par la présence du Fils de Dieu qui ne nous abandonnera jamais.
Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et d’autres pays francophones, en particulier les pèlerins de Troyes, les membres de l’Aumônerie Hmong de France et ceux des Foyers de Charité, ainsi que les jeunes venus de Carcassonne, Laval, Montpellier, Paris. A l’heure de l’épreuve et de la tentation, que le Seigneur nous manifeste sa présence et qu’il nous aide à nous abandonner confiants dans l’amour du Père. Que Dieu vous bénisse !
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Voici un témoignage du Père Hubert LELIEVRE :
« J’entre dans la chapelle et trouve un homme à genoux, effondré.
Je m’approche de lui. Il s’assoit. Je fais de même.
Je reste en silence.
Il pleure. Longuement.
J’ai l’impression qu’à côté de moi le monde vient de s’écrouler sur les épaules d’un homme. Presque physiquement, le poids du monde semble ne s’être déchargé « que » sur ses épaules. Il est là. Totalement abattu, anéanti.
Je pose ma main sur son épaule et demeure en silence. Je prie.
Je demande à la Vierge Marie de l’envelopper de sa tendresse de Mère.
Après plus d’une demi-heure, j’entends le son de sa voix :
« Pour une nuit… Une nuit » martèle-t-il ! Il pleure à nouveau.
Puis il reprend : « Tu te rends compte ?… une nuit ! »
Avant de poursuivre : « Merci d’être là. »
Comment t’appelles-tu ?
« Luigi… Tu sais ce qui m’arrive ? »
Non.
« Depuis un moment, je n’étais pas bien. Alors j’ai fait des examens de sang. Et le médecin m’a proposé de faire le test du sida. Je l’ai fait. »
Et maintenant ?
« Je sors de chez le médecin. Il vient de m’annoncer que j’ai le sida. C’est terrible. Pour une nuit… Ça me coûte cher ! »
Luigi pleure à nouveau.
Veux-tu qu’on en parle ?
« J’avais 20 ans lorsque je me suis laissé entraîner un soir, dans une discothèque. Je m’ennuyais. Avant, je n’avais jamais été en discothèque. Et puis, j’ai bu un verre. Puis deux, trois, etc. Tu te laisses entraîner, tu sais. Tout est fait là dedans pour te détruire, t’entraîner même là où tu ne voudrais pas aller. J’ai eu tort d’y mettre un pied. En entrant, tu te dis « ça, je ne le ferai pas ! » Mais en fait, tu te laisses prendre par l’ambiance, les couleurs, la boisson, la musique à fond. Tu n’es plus toi-même. »
Peut-être y avait-il quelque chose au fond de ton verre…
« De la drogue ? »
Oui
« Pour d’autres c’est arrivé. On me l’avait raconté.
Pour moi, je ne pense pas. Je me suis retrouvé dans les bras d’une fille, entraîné, aliéné par l’alcool… puis dans un lit. Et, le lendemain matin, j’ai trouvé sur le pare brise de ma voiture une carte de visite. »
Qu’est-ce qui était écrit dessus ?
« Bienvenue au club ! » Je ne voulais pas y croire.
Maintenant, tout s’éclaire d’un coup.
Mon Père… c’est terrible. Je suis croyant. J’ai été baptisé. J’ai fait ma première Communion. Puis, très vite, plus rien. Tu te laisses prendre par la vie, les amitiés, etc. Mais au fond de moi, je crois. J’ai toujours cru en Dieu. Mais je ne vivais pas ma foi. J’ai cependant continué de prier, même si ça fait bien longtemps que je ne vais plus à la Messe. J’ai travaillé jusqu’à ce jour. Et puis, me voilà avec le sida. Pourquoi moi ? »
Alors, pourquoi toi, je ne sais pas.
« Quelle aurore pour vaincre la mort ? »
Tu sais, Luigi, cette aurore existe. Elle porte un nom. C’est une personne : c’est Jésus.
Cette aurore est le Matin de Pâques. Jésus ayant offert Sa vie détruit la mort par Sa propre mort, définitivement. Pour nous ouvrir à la vie. Définitivement. Sa Résurrection, même si je ne peux pas tout comprendre de ce Mystère, est un fait concret qui ouvre notre cœur, notre vie quotidienne à l’Espérance.
« Confesse-moi ! »
Cette aurore, ce matin : c’est pour toi, aujourd’hui…
« Maintenant ? »
Oui
« Avec mon sida ? »
Et alors ?
« Aide-moi à me confesser. Cela fait plus de 20 ans, je crois. Voilà, je m’accuse et demande pardon à Dieu du fond de mon cœur, pour »…
Va en paix.
« Merci mon Père. Comme je suis heureux.
Tu crois que ce sera beau au Ciel ? »
Oui, j’en suis certain.
Luigi aime passer de longues heures dans la Chapelle, chaque jour. Il prie son chapelet devant la belle statue de Notre-Dame portant l’Enfant Jésus dans ses bras.
Il restait cinq à six heures chaque jour pour l’Adoration Eucharistique. Un jour, je lui ai demandé pourquoi il restait autant de temps. Il m’a répondu :
« Il me guérit. »
L’état de santé de Luigi ne cesse de s’aggraver. Je lui porte désormais la Communion dans sa chambre.
Le 13 août, l’aube est à peine levée lorsque Luigi m’appelle. Il me dit :
« Aujourd’hui, j’irai au paradis, reste avec moi. »
En fait, je reste un moment avec lui puis je fais ma tournée du matin, car d’autres malades sont à l’agonie. Je reviens un peu plus tard.
Il est 11h30. Luigi me demande de prier le chapelet.
Trois membres de sa famille sont présents. Ave après Ave nous prions la Mère de Dieu, d’être présente « maintenant et à l’heure de notre mort ». Luigi murmure les Ave, lentement. Puis, le dernier « Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. »
Les yeux de Luigi se ferment, paisiblement.
Son visage s’éclaire de la Lumière dont son âme est désormais revêtue.
Dans mon cœur, je l’entends me dire : « Comme c’est beau ce que je vois ! »
Dehors, les cloches sonnent.
C’est l’Angélus. »
Extrait du livre du Père Hubert LELIEVRE, « Je veux mourir vivant », Editions de l’Emmanuel
Troisième prêtre d’une famille de 7 enfants, Hubert Lelièvre fait ses études en France et est ordonné prêtre pour le diocèse de Rome, par le Cardinal Ugo Poletti, en la fête du Rosaire, le 7 octobre 1989.
Il est nommé vicaire dans la paroisse Saint François d’Assise, dans le quartier romain d’Acilia, une paroisse pauvre et ouvrière, très touchée par la drogue. Ensuite il sera nommé vicaire dans le quartier de Cineccittà assurant les premiers pas d’une nouvelle paroisse. En septembre 1995, il rejoint l’hôpital romain des malades du Sida, et rencontre plus de 3000 visages rencontrés au cours d’une expérience unique.
Témoignage découvert et retranscrit par Noéline FOURNIER.
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« Auriez-vous quelque chose à manger ? »
Jésus est là, au bord du lac de Tibériade … mais les disciples ne le savaient pas. Ils avaient passé toute la nuit à pécher … sans rien prendre. Ils étaient dans l’échec.
Jésus les hèle : « Auriez-vous quelque chose à manger ? ». Ils répondent par la négative.
Jésus leur donne alors un conseil pour la pèche. Ils auraient pu l’envoyer balader : « De quoi se mêle-t-il, celui-là ? On est des pros ! y’a rien, point barre. ». Malgré tout, désabusés, ils suivent ses conseils …
Bonne initiative ! Le filet est plein !
Mais c’est anormal. Cela ne devrait pas arriver, surtout comme cela, tout de suite. Il n’y en a qu’un qui peut faire cela : « C’est le Seigneur ! ». Jean l’a compris, et le dit.
Pierre, toujours impétueux, plonge dans l’eau et nage vers le rivage … tandis que les autres ramènent péniblement la barque freinée par le poids du filet.
En arrivant au rivage, surprise ! celui qui demandait de quoi manger a déjà mis des poissons à griller sur le feu !! Et il y a même du pain !
Mais pour que cela ne gêne pas ceux qui viennent de pécher selon ses indications, Jésus demande aux disciples de lui donner quelques-uns de leurs poissons.
On ne sait pas ce qu’ont pensé les disciples en voyant cela. Peut-être certains se sont dit : « Il se moque de nous ! Il nous demande à manger, nous fait pêcher des poissons, et quand on arrive, il y en a déjà sur le feu ! ».
En fait, ce n’était pas pour lui que Jésus demandait à manger, mais pour eux-mêmes. Jésus ne pensait pas à lui ; il pensait à eux. Comme il le fait tout le temps.
Jésus ne pense jamais à lui : il pense à son Père, et il pense aux hommes, pour donner aux hommes ce que son Père veut pour eux. Jésus fait un peu le rôle d’une interface entre le Père et nous … interface ô combien efficace … bien plus que nos modules d’ordinateur …
Puis Jésus les invite à manger : « Venez manger. ». Ils partagent le poisson grillé … et ils « partagent le pain » … que seul Jésus avait amené. Après la cène du jeudi saint, le pain partagé n’a plus tout à fait la même signification pour les disciples qu’avant …
Que retenir ?
Que Jésus est toujours là, présent, auprès de nous ; même quand on ne s’y attend pas. Même quand nous sommes au cœur de nos nuits, quand rien ne marche pour nous, quand nous sommes perdus, désabusés, déboussolés … Jésus est toujours à côté de nous … mais on n’y pense pas toujours, on l’oublie … ou alors on dit : « Seigneur, je n’en peux plus, viens m’aider, fait quelque chose pour moi ». Mais on ne l’entend pas quand il nous parle, nous donne des conseils … ou alors on les trouve superflus et inadaptés : « cela ne marchera jamais ». On attend que Jésus fasse pour nous, alors que c’est nous qui devons faire avec lui, selon ses conseils …
Que Jésus prend soin de nous, tout en nous donnant l’impression que c’est nous qui prenons soin de lui … et c’est parfois ce que nous pensons …
Que Jésus nous donne toujours plus qu’il ne faut. Il le fait par amour pour nous (Quand on aime, on ne compte pas !), et le don de Dieu n’est jamais du gaspillage. 153 poissons pour seulement 8 personnes ! C’est pareil que pour la multiplication des pains : douze paniers de restes ! Et c’étaient les mêmes ingrédients que pour ce repas-là : du pain et des poissons … même si les proportions ne sont pas les mêmes …
Que c’est lui qui nous invite à partager le repas, à l’Eucharistie, mais il nous demande de participer à l’apport des victuailles … fruits de la terre et du travail des hommes …
Jésus nous laisse une place. Il ne veut pas tout faire seul. Il veut que nous travaillons avec lui, pour lui. Que nous soyons véritablement co-créateurs. La venue du règne de Dieu sur terre, c’est notre affaire : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples … » (Mt 28,19) … enfin, pas vraiment car c’est lui qui fait presque tout, en nous aidant, en nous aiguillant, en nous aiguillonnant aussi parfois, … avec l’aide de l’Esprit Saint.
Sachons reconnaître son action, et n’ayons pas peur de dire, à l’instar de Jean, quand quelque chose d’inattendu nous arrive, qui nous guérit d’un travers ou nous sauve d’un accident (ou nous l’évite) : « C’est le Seigneur ! », ou « C’est la Providence ! Le Saint Esprit ! » … et ensuite de dire : « Merci Seigneur ! Merci mon Dieu ! »
Seigneur Jésus,
merci d’être toujours présent près de nous
dans nos nuits de désert, de tracas ;
de nous donner des conseils
tout en nous laissant libres de les suivre ;
de nous inviter à ta table maintenant
et au banquet des noces de l’Agneau.
Permet que nous entendions ta voix
et que nous te suivions.
Francis Cousin
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Voici un témoignage tout récent d’une rencontre avec le Christ Ressuscité, témoignage qui pourrait être rajouté à ceux de St Jean, St Pierre, St Paul…
« Mon nom est André Levet, je suis né en 1932 dans une famille athée, je n’avais jamais entendu parler de Dieu. Pendant la guerre de 39-40 mon père a été déporté à Auschwitz. N’ayant plus ni père ni mère j’ai été abandonné, puis recueilli dans une ferme pyrénéenne. Mon père a été libéré en 1945, il a tenté de refaire sa vie, mais je n’ai pas accepté ma nouvelle belle-mère et je me suis enfui à Marseille, à l’âge de 13 ans, couchant dans les rues et déchargeant des camions. A cette époque, la police m’arrêta et me mit en prison, aux Baumettes, en attendant de me rendre à ma famille. Au contact des autres prisonniers, je suis devenu un petit délinquant, apprenant toutes les ficelles du « métier ». A 15 ans j’ai été arrêté pour une attaque à main armée, et mis en prison jusqu’à ma majorité. A 18 ans, on avait la possibilité de s’engager pour faire la guerre d’Indochine, ce que j’ai fait pour éviter la prison. J’ai été blessé et rapatrié en France et soigné jusqu’à ma majorité.
Après cela, fort de mes expériences militaires et carcérales, je suis devenu le chef d’une bande de gangsters, spécialisée dans le braquage des banques. Un jour, alors que j’étais venu à Laval pour une « affaire », j’ai aperçu un curé en robe, de l’autre côté de la route. Je suis allé vers lui, et n’en ayant jamais vu auparavant, je lui ai demandé s’il était un homme ou une femme. Il m’a répondu : « Je suis un serviteur de Dieu. Dieu, c’est mon patron ! » Je lui ai dit : « Ton Dieu, où il est ? On ne le voit pas. » Il a répliqué : « Je vois que tu ne connais pas Dieu, mais si un jour tu as du temps, viens en discuter avec moi, 12 bis rue de Solferino. » Je n’ai jamais oublié cette adresse. Plusieurs mois après, alors que j’étais de passage à Laval pour une autre « affaire », je suis tombé par hasard dans cette rue. Je suis allé voir le curé, il était là et m’a dit : « Je t’attendais. » Ce curé est devenu mon ami, il me donnait des conseils, que je ne suivais pas, et chaque fois qu’il me parlait de Dieu, je lui disais : « Laisse ton Dieu où il est »… Quelque temps plus tard, je me trouvais à Rennes pour attaquer une banque. Là, l’affaire a mal tourné, mon copain a été tué et j’ai été arrêté. Je me suis évadé, j’ai gagné l’Amérique du sud où j’ai organisé un trafic de drogue.
Revenu en France, je suis arrêté de nouveau, pour m’évader encore ; 3 fois évadé, 3 fois repris… Toutes mes affaires vont me valoir 120 ans de prison, s’il fallait tout cumuler. On me transfert à Clairvaux dans la prison des durs et avec des copains je vais tenter une évasion en creusant un tunnel, comme dans le film « La Grande Vadrouille. » L’évasion a failli réussir, mais nous avons été repris. J’ai encore tenté une autre évasion, seul, en crochetant un gardien avec une arme. Là encore je me suis fait prendre. Ils ont décidé de m’envoyer à Château Thierry. Le directeur m’a reçu avec ces paroles : « Ici, tu marches ou tu crèves ! » J’ai répondu en lui balançant le bureau sur la tête. Ils m’ont mis dans une toute petite cellule avec un lit scellé. Mon curé ne m’a pas abandonné, il m’a envoyé une lettre par mois ou de temps en temps il me parlait de Dieu me disant qu’il était bon. Je lui ai répondu : « Si ton Dieu est bon, pourquoi faut il qu’il y ait tant de guerres, de misère, pourquoi certains crèvent de faim alors que d’autres ont trop ? Pourquoi certains ont plusieurs maisons alors que d’autres n’en ont pas ? » Le curé m’a répondu : « André, c’est toi le responsable. » Quoi ? Moi ? Je voulais bien être responsable des braquages, mais pas de la misère du monde ! Et puis un jour, le curé m’a envoyé un gros bouquin en me disant : « André, ce bouquin tu pourras le lire tout le temps, même après ta mort, en commençant par n’importe quelle page. » Le gardien me l’a apporté en me disant : « C’est bien ce bouquin, tu devrais le lire, tu pourras même l’emporter au cachot. » « Ca parle de quoi ? » « Du bon Dieu », il me répond. Quoi ! C’est pas vrai ! Il m’a ramené son bon Dieu dans ma cellule, je jetai le bouquin. Mon curé m’écrivait tout le temps, en me suppliant de lire le livre.
Alors, pour lui faire plaisir, en 10 ans je l’ai ouvert 9 fois. J’ai commencé par lire les noces de Cana, où Jésus change l’eau en vin. J’ai tourné le robinet de mon lavabo en disant : « Mec, fais couler du vin ! » Ca n’a pas marché. Je l’ai écrit au curé en disant : « Ton bouquin, ça ne marche pas. » Mon curé m’a répondu : « André tu lis de travers, persévère. » J’ai lu l’histoire de la Samaritaine, l’histoire de la résurrection de Lazare. Avec cette histoire j’ai été révolté, je ne pouvais pas la croire, et mon copain qui s’est fait descendre par les flics, il n’est pas ressuscité lui ? Puis j’ai repris la lecture longtemps après et j’ai lu combien Jésus avait fait de bien aux gens et combien ils l’avaient maltraité ; ils lui avaient craché dessus, ils l’avaient fouetté, injurié, puis cloué sur une croix. J’étais révolté ; je ne comprenais pas pourquoi on faisait autant de mal à quelqu’un qui faisait autant de bien.
J’abandonnai la lecture et je cherchais toujours à m’évader. J’attendais une arme et une lime, mais ces objets ont été interceptés. Il ne me restait plus aucun espoir ; alors en désespoir de cause, j’ai fait appel à Jésus. Je lui ai dit : « Si tu existes, je te donne un rancart. Viens cette nuit à 2 heures du matin dans ma cellule et tu m’aideras à m’évader ». Je me suis endormi cette nuit là et d’un coup, au milieu de la nuit, j’ai été réveillé. Prêt à bondir, j’ai senti une présence dans ma cellule, mais je ne voyais personne. Puis j’ai entendu une voix claire et forte à l’intérieur de moi : « André, il est 2h du matin, on a rendez vous. » J’appelais le gardien en criant : « C’est toi qui m’appelles ? » « Non », me dit-il. « Quelle heure est-il ? » demandai-je. « 2 heures ». « 2 heures combien ? » « 2 Heures pile » me répondit le gardien. Puis la voix se fit entendre à nouveau : « Ne sois pas incrédule, je suis ton Dieu, le Dieu de tous les hommes. » « Mais je ne te vois pas ! » répondis-je… A ce moment-là, vers les barreaux de la lucarne, une lumière apparut. Et dans cette lumière, un homme avec les mains et les pieds percés et un trou au côté droit . Il me dit : « C’est aussi pour toi. »
A ce moment-là, les écailles de mes yeux, lourdes de 37 ans de péchés, sont tombées et j’ai vu toute ma misère et toute ma méchanceté. Je suis tombé à genoux et suis resté dans cette position jusqu’à 7 heures du matin. J’ai pleuré devant Dieu et tout le mal est sorti de moi. J’ai compris que pendant 37 ans, j’avais enfoncé les clous dans ses mains et dans ses pieds. A 7 heures les gardiens m’ont ouvert, ils m’ont vu à genoux et pleurant ; je leur ai dit : « Je ne vous cracherai plus dessus, je ne frapperai plus personne, je ne volerai plus personne, car chaque fois que je le ferai, c’est à Jésus que je le ferai ». Les gardiens ont été surpris, ils ont cru dans un premier temps à une ruse de ma part. Puis rapidement, ils ont compris que j’avais totalement changé. Plusieurs détenus ont été interpellés et ont pu, eux aussi, rencontrer ce Dieu merveilleux et changer de vie. Je suis maintenant libéré, ma vie a totalement changé et je passe tout mon temps à parler aux autres de l’amour de ce Dieu. »
André Levet
Quelques temps après, le directeur de la prison de Château Thierry, qui avait reçu son bureau « sur la figure », voyant le changement advenu dans la vie d’André Levet, est intervenu auprès de la justice pour qu’il ait une remise de peine. Libéré, il ne cessa par la suite de témoigner de ce qu’il avait vécu, notamment dans les prisons… « Si tu existes, je te donne un rancart. Viens cette nuit à 2 heures du matin dans ma cellule et tu m’aideras à m’évader »… Mine de rien, son désir a été exaucé, mais pas comme il le pensait…