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« Toi, tu es mon fils bien-aimé … »
La lecture de l’évangile de ce dimanche, courte (4 versets), est composée de deux passages accolés qui ont semblés suffisamment importants par l’Église pour qu’ils ne soient pas dilués dans un texte plus long.
Dès le début, Jean-Baptiste montre qu’il n’est pas le Messie. Lui-même ne baptise que dans l’eau. Mais pas n’importe quelle eau : celle du Jourdain, et à un lieu qui semble proche de celui utilisé par les hébreux pour quitter les errances de quarante années dans le désert pour entrer en terre promise ; utilisant ainsi le symbole du passage d’une vie d’esclave en Égypte à une vie nouvelle, comme celle qu’il annonce avec la venue du Messie. Ce n’est qu’un baptême de purification, comme d’autres le faisaient ailleurs, notamment les esséniens de Qumran, comme le font les musulmans avant d’entrer dans la mosquée, comme le faisaient les juifs avant le repas reprochant à Jésus de ne pas le faire : « Le pharisien fut étonné en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions précédant le repas. Le Seigneur lui dit : ’’Bien sûr, vous les pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté.’’ » (Lc 11,38-39).
Jean-Baptiste annonce un baptême par Jésus « dans l’Esprit Saint et le feu ». Le feu est aussi un élément de purification, tout comme l’eau : « L’or, l’argent, le bronze, le fer, l’étain, le plomb, bref toute chose qui supporte le feu, vous la passerez par le feu, et elle sera pure (…) Mais toute chose qui ne supporte pas le feu, vous la passerez par l’eau. » (Nb 31,22-23). Mais Jésus dit aussi : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc 12,49), parce que ce feu, c’est justement le feu de l’Esprit qu’il enverra après sa montée auprès de son Père. Mais à Nicodème, il dit : « Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » (Jn 3,5), et cette eau dont il parle c’est l’eau vive, que Jésus propose à la Samaritaine (cf Jn 4,10), eau symbolique qui représente la Parole de Jésus rappelée par l’Esprit (cf Jn 14,26).
Finalement, le baptême proposé par Jésus n’est pas obligatoirement un baptême physique (même si, pour marquer le passage vers la vie de Dieu, il semble important de mettre en place des rites comme le baptême que nous connaissons) mais avant tout un baptême spirituel. C’est sans doute pourquoi dans les évangiles on ne voit jamais Jésus ou les apôtres baptiser. Pour Jésus, l’important est de croire en sa Parole, qui est Parole de Dieu, et de la mettre en pratique : « celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc. » (Mt 7, 24), manière de vivre beaucoup plus importante que de respecter les lois sans les comprendre, ainsi que nous le dit saint Paul : « Vous qui cherchez la justification par la Loi, vous vous êtes séparés du Christ, vous êtes déchus de la grâce. Nous, c’est par l’Esprit, en effet, que de la foi nous attendons la justice espérée. Car, dans le Christ Jésus, ce qui a de la valeur, ce n’est pas que l’on soit circoncis ou non, mais c’est la foi, qui agit par la charité. » (Gal 5,4-6).
Dans la deuxième partie de l’évangile d’aujourd’hui, nous voyons la manifestation de la Trinité : l’Esprit qui descend sur Jésus, alors qu’il priait, et surtout la voix du Père qui vient du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. », comme une réponse à la prière de Jésus que nous ne connaissons pas. Quelle joie pour Jésus de se savoir reconnu comme le fils bien-aimé de son père du ciel et de ressentir la présence discrète mais efficace de l’Esprit de Dieu auprès de lui.
« Je t’aime, tu es tout mon amour. ». Qui peut rester insensible à une telle déclaration, que l’on soit homme ou femme ? Si en plus, elle vient de Dieu, alors, tout est possible ! Et pour Jésus c’est important ; la joie ressentie ce jour-là restera gravée en lui pour toute sa vie terrestre, même aux pires moments, sur la croix : Dieu son Père ne peut l’abandonner, même s’il en a l’impression, car aussitôt il se reprend : « Entre tes mains, je remets mon esprit » (Lc 23,46).
Et cette joie nous concerne nous aussi : cette joie reçue au baptême de Jésus sera aussi la nôtre quand Jésus dira à saint Jean, en parlant de sa mère : « Voici ta mère. » (Jn 19,27) : nous devenons frère de Jésus, et nous pouvons, nous aussi, nous adresser à Dieu en disant : « Notre Père ». Ainsi, à notre baptême, à nous aussi Dieu nous dit : « Toi, tu es mon fils (fille) bien-aimé(e) ; en toi, je trouve ma joie. ».
Avons-nous vraiment conscience de l’amour que Dieu notre Père a pour nous ? Saint Jean nous le disait il y a quinze jours : « Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. » (1 Jn 3,1). Mais depuis, est-ce que cela a changé quelque chose en nous ?
Notre baptême nous a rapproché de Jésus, mais pensons-nous vraiment que nous sommes proches de Jésus ? Ou sans nous en rendre compte, peut-être pensons-nous que c’est une position immuable et que nous n’avons rien à faire pour rester proche de Jésus ?
Notre baptême nous engage, vis-à-vis de Dieu, vis-à-vis des autres, vis-à-vis de l’Église …
Avons-nous l’impression d’être frère de Jésus ? Quelle est notre relation vis-à-vis de lui ?
C’est peut-être le moment de se rappeler ce que saint Jean-Paul II nous disait, à nous qui sommes français, au début de son pontificat : « Il n’y a qu’un seul problème qui existe toujours et partout : le problème de notre présence auprès du Christ. De notre permanence dans le Christ. De notre intimité avec la vérité authentique de ses paroles et avec la puissance de son amour. Il n’existe qu’un problème, celui de notre fidélité à l’alliance avec la sagesse éternelle, qui est source d’une vraie culture, c’est-à-dire de la croissance de l’homme, et celui de la fidélité aux promesses de notre baptême au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit !
Alors permettez-moi, pour conclure, de vous interroger :
France, Fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? » (Jean-Paul II au Bourget, le 1 juin 1980).
Et nous, sincèrement, sommes-nous fidèles aux promesses de notre baptême ?
Seigneur Jésus,
Toi qui es sans péché,
tu as voulu, comme les autres humains,
recevoir le baptême de Jean-Baptiste …
et tu as reçu l’Esprit de Dieu,
et l’assurance de l’amour de Dieu ton Père.
À notre baptême,
nous avons reçu la même chose,
mais nous n’en avons pas toujours conscience.
Et pourtant,
Dieu nous aime comme un Père…
Francis Cousin
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La Loi est claire : « On ne trouvera chez toi personne qui pratique la divination, l’incantation ou la magie » (Dt 18,10). En effet, « idolâtrie et magie, voilà ce que produit le péché » (Ga 5,20), car ces réalités prennent la place de Dieu. En effet, à travers elles, l’homme cherche à maîtriser son destin… Dieu et ses imprévus n’y ont plus leur place…
Ces mages païens qui viennent d’Orient sont peut-être dans l’erreur, mais ils n’en ont pas encore conscience… Ils cherchent la vérité, ils sont de bonne volonté, et c’est cela que Dieu regarde. Aussi va-t-Il leur parler, dans un premier temps, ce langage des astres qu’ils connaissent si bien : « Nous avons vu se lever une étoile »… Et Il les guidera avec elle jusqu’à Jérusalem… Merveille de la Miséricorde de Dieu…
Mais l’étoile ne peut donner le lieu précis de la naissance du Messie. Seule la Parole de Dieu, avec ses prophéties, pourra le leur dire. Mais eux ne l’ont jamais lue ! Les scribes de Jérusalem, par contre, la connaissent par cœur. Le roi Hérode, brutalement inquiet pour son pouvoir à l’annonce de la naissance d’un possible rival, va les convoquer pour « leur demander en quel lieu devait naître le Messie ». Et ils vont bien répondre en citant le prophète Michée (vers 750 av JC) : « Et toi, Bethléem en Judée, c’est de toi que sortira un chef, qui sera le berger d’Israël mon peuple » (Mi 5,1). Et les mages partiront aussitôt à Bethléem. Les scribes, eux, ne bougeront pas…
Avec toute leur bonne volonté, ils avaient obéi à ce qu’ils avaient compris grâce à l’étoile. Avec la même bonne volonté, ils vont obéir maintenant à la Parole de Dieu… Et l’étoile la confirmera en « s’arrêtant au-dessus du lieu où se trouvait l’enfant ». Ils en éprouvèrent « une très grande joie », comme plus tard celles et ceux qui « accueilleront la Parole de Jésus avec la joie de l’Esprit Saint » (1Th 1,6).
« Ils virent l’étoile »… « Ils virent l’enfant avec Marie sa Mère »… Et grâce à la Lumière de ce même Esprit que Dieu donne à ceux qui lui obéissent, ils virent aussi, de cœur, « l’Astre d’en Haut venu nous visiter dans les entrailles de Miséricorde de notre Dieu pour nous donner de connaître le salut par la rémission de nos péchés. Il est apparu à ceux qui demeuraient dans les ténèbres et l’ombre de la mort, pour guider nos pas sur le chemin de la paix. » Ils étaient autrefois dans les ténèbres, mais ils n’en avaient pas conscience. Maintenant, ils vont rentrer chez eux « par un autre chemin », non plus en suivant une étoile mais guidés par leur foi en Jésus « Lumière du monde »…
D. Jacques Fournier
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« Une étoile … »
Nous en avons tous vu, en vrai (même si elles nous paraissent de petites tailles), mais nous en avons vu aussi au figuré : de personnes qui nous parlent, des évènements qui nous interrogent, des textes qui appellent à la réflexion …
Et devant ces ’’étoiles’’, nous pouvons avoir plusieurs réactions …
Comme dans la parabole du semeur, hormis le chemin puisque nous sommes interpellés. Nous pouvons être tout feu tout flamme sur l’instant, mais cela ne dure pas … Nous pouvons commencer notre réflexion, chercher un peu …, mais sans suite, pris par les activités du monde …
Enfin, nous pouvons nous faire interpeller plus profondément, au tréfonds de nous, dans nos entrailles …, et nous mettre en route, comme les mages …
Sans trop savoir où nous allons …
Mais nous suivons ’’l’étoile’’ qui nous guide … et qui a un allié puissant : l’Esprit Saint qui nous fait nous mouvoir comme les apôtres pour annoncer l’évangile de Jésus-Christ (cf 2° lecture).
Oh, bien sûr, il peut y avoir des ratés.
On peut prendre un raccourci qui s’avère être mauvais.
On peut perdre le but que nous suivons …
Mais l’Esprit Saint est là pour nous remettre sur le droit chemin, nous faire rencontrer des personnes qui pourront nous aider, même si elles sont hostiles ou que leurs motivations ne soient pas claires … Comme Hérode …
Et ces rencontres nous remettent en forme et en force, nous retrouvons ’’l’étoile’’, même si elle n’est pas tout à fait la même, plus brillante, plus grande …, ou plus petite …
Peut-être faudra-t-il plusieurs ’’étoiles’’successives pour atteindre notre but …
Peut-être que le but que nous atteindrons ne sera pas tout-à-fait celui que nous pensions au départ …
Les chemins de Dieu sont impénétrables, ou plutôt ils se découvrent au fur et à mesure de notre avancée, sous l’action de l’Esprit Saint : « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. » (Jn 3,8).
Et au bout du chemin, quel que soit l’endroit, nous rencontrons Jésus-Christ. Pour de vrai, dans notre cœur …
Pas le « petit Jésus » gentillet de la crèche, mais Jésus, Fils de Dieu, mort sur la croix pour nous, ressuscité par Dieu son Père, et qui est à sa droite dans les cieux.
Alors on pourra lui dire : « De l’argent et de l’or,de l’encens, de la myrrhe, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne » (Ac 3,6), « Fais de moi ce qu’il te plaira ! » (Charles de Foucauld).
Le chemin peut être long, ou court. Cela dépend de chacun … et non pas de Dieu … et il faut aller jusqu’au bout !
Au bout … qui n’est qu’une étape. Ce n’est pas la mort !
Il faut revenir dans le monde, pour partager cette rencontre et tout ce qui va avec …
Comme les mages, qui « regagnèrent leur pays par un autre chemin. », non pas tellement par peur d’Hérode et de ses gardes, mais parce que la rencontre avec Jésus les avait illuminés, avaient changé leur cœur, et qu’ils ne pouvaient plus vivre comme avant.
Il s’agit plus d’un chemin spirituel que géographique.
On ne peut que penser à ce chant :
Ne rentrez pas chez vous comme avant,
Ne vivez pas chez vous comme avant,
Changez vos cœurs, chassez vos peurs,
Vivez en hommesnouveaux.
Seigneur Jésus,
tu as parsemé le monde
avec des étoiles de toutes sortes,
gens, faits, textes,
pour nous permettre de te rencontrer.
Et tu attends notre visite …
Encore faut-il que nous les observions,
et que nous les suivions …
Francis Cousin
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« Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
La fête de la Sainte Famille, juste après Noël !
Peut-être parce que Noël est avant tout une fête de famille. Dans toutes les familles, on se réjouit de la naissance d’un enfant, et on fait la fête ! Et pour nous chrétiens, nous nous réjouissons de la naissance de Jésus, Fils de Dieu.
Et à Noël, on pense plutôt à Jésus. On pense bien sûr à Marie et Joseph, mais tout est plus ou moins brouillé par tous les évènements qui ont entouré la naissance de Jésus : le voyage, l’étable, la crèche, les bergers, le chant des anges …
Mais pour Marie et Joseph, ce n’était pas du folklore ! C’était la vie, faite de difficultés, de questionnements, d’angoisse, de peur. C’était aussi l’amour entre les parents, la prévenance l’un pour l’autre, tout en pensant à ce petit qui devait naître …
Une vie ordinaire de famille dans l’extraordinaire de la vie du monde chrétien …
Et l’évangile de ce jour nous montre un autre aspect de la vie de cette famille, avec la perte de Jésus lors d’un pèlerinage à Jérusalem. Une situation que sans doute beaucoup de parents ont connu : un moment d’inattention ou un évènement qui nous distrait, et l’enfant n’est plus là où il était. Et c’est l’angoisse, la panique, l’affolement … on cherche partout, on ne pose des questions, on voir l’avenir en noir, on se fait des reproches … jusqu’à ce qu’on retrouve l’enfant.
La plupart du temps, cela ne dure que quelques minutes, voire moins … mais, comme Marie, on « garde dans son cœur tous ces événements », ça reste en mémoire.
Et pour Marie et Joseph, ça a duré trois jours …
C’est le seul évènement que nous connaissons entre le retour d’Égypte, à une date inconnue, et le baptême de Jésus quand il avait environ trente ans.
À cette époque, Jésus avait douze ans, c’est-à-dire l’âge où le jeune juif devient adulte dans sa foi, l’âge où il peut lire la Torah en public dans la synagogue, et l’âge où il devient important pour lui de participer, comme tous les juifs, au pèlerinage au temple de Jérusalem.
Peut-être Jésus prend-il conscience à ce moment de son origine divine, de qui est son Père, … et qu’il a une mission à remplir sur terre.
Quelques remarques :
Au début de l’évangile, on dit qu’« ils montèrent » à Jérusalem, en chantant des psaumes, ceux qu’on dit « des montées », comme celui-ci que Jésus a dû être fier de chanter : « Quelle joie quand on m’a dit : ‘’Nous irons à la maison du Seigneur !’’, Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ! (…) C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur, là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur. » (Ps 121,1-2.4). Le verbe est au pluriel, c’est toute la famille qui monte, ensemble. Par contre, à la fin, « Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth » ; On fait cette fois-ci une différence entre Jésus et ses parents, et le verbe s’applique d’abord à Jésus : c’est montrer qu’il y a eu un changement dans la vie de Jésus, c’est lui qui prime, parce qu’il s’est reconnu comme Fils du Père lors de son passage dans le temple de Jérusalem, et ses parents ne font que l’accompagner.
Quand on part quelque part, on revient souvent. Mais différent.
Pas besoin d’aller loin ! Quand on part à la messe, ce n’est pas loin. On va dans la maison de Dieu, on va rencontrer Dieu. Et quand on revient, on revient vers la vie de tous les jours, vers ceux qui nous entourent, vers les autres … Est-ce que nous revenons dans les mêmes dispositions qu’en partant ? Ou est-ce que nous avons pris auprès de Dieu la force pour vivre avec nos frères (qui peuvent être notre conjoint ou nos enfants) dans l’amitié de Dieu ? pour vivre notre mission de témoin de Jésus ?
Trois jours de recherche …
Trois jours, cela fait penser au nombre de jours pour que Jésus ressuscite …
Au bout de ces trois jours, quelle est la question qui est posée ? Par Jésus au temple : « Pourquoi donc me cherchiez –vous ? », et par les anges qui accueillent les femmes au tombeau : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (Lc 24,6).
Pourquoi cherchons-nous Jésus ? Parce que la question s’adresse plutôt à nous. Parce qu’on ne le voit plus ? parce qu’on pense l’avoir perdu ? Parce que nous voulons l’accaparer ? Pour nous rassurer ? Peut-être un peu de tout cela … Mais si nous avons vraiment la foi, nous savons que Jésus est toujours avec nous (cf Mt 28,20), c’est lui qui vient vers nous, il est même en nous (et dans tous les humains). Tout le temps ! Saint Augustin le dit bien : « Tu étais au-dedans de moi quand j’étais au-dehors, et c’est dehors que je te cherchais. ».
Que dit Jésus ensuite ? « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ?». Pour la première fois qu’on entend parler Jésus dans les évangiles, il fait référence à son Père ; Non pas Joseph, son père nourricier (qui a dû être un peu surpris d’entendre Jésus parler d’un Père qui n’est pas lui !), mais son Père des cieux. Et quel est la dernière phrase de Jésus dans l’évangile de Luc ? « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » (Lc 23,46). La première fois et la dernière fois que Jésus parle dans sa vie de Dieu fait homme, il parle de son Père (ou à son Père) qui est aux cieux. Cela veut dire que tout ce que Jésus a dit entre ces deux moments était orienté ou adressé à son Père des Cieux dont il était le représentant sur la terre : « le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. » (Jn 5,19).
Jésus ne pense qu’à son Père, à remplir la mission que le Père lui a donné sur la terre, au risque de sa vie. C’est peut-être le moment, en cette fin d‘année, de penser à toutes les personnes qui sont morts cette année à cause de leur foi en Dieu, notamment au Mexique, en Afrique ou en Inde … et de se souvenir des 19 martyrs chrétiens d’Algérie béatifiés il y a quinze jours.
Et prions aussi pour toutes les familles, quelles qu’elles soient, et aussi pour La Famille, « cellule de base de la société » qui est de plus en plus mise à mal par les décisions politiques.
Seigneur Jésus,
arrivé dans le temple de Jérusalem,
tu te sens tellement à l’aise
dans la maison de ton Père
que tu décides d’y rester,
au grand dam de Marie et de Joseph.
Par la suite, tu les suis à Nazareth, soumis.
Aide-nous à respecter
tous les membres de nos familles.
Francis Cousin
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Ce samedi 22 décembre, les participants au parcours « Accompagnement des personnes malades » qui se retrouvaient un samedi par mois de 14h à 17h 00 au Carmel des Avirons se sont retrouvés avec leur intervenante Noéline Fournier pour un repas partage suivi d’un dernier cours. Rendez-vous avait été donné à 11h 30 au Carmel. Le groupe a ainsi pu prier à la chapelle avec les soeurs la Prière du Milieu du Jour (Sexte). A la fin, toutes les soeurs les ont accueillis…
Puis le repas fut partagé dans la salle à manger de l’hôtellerie du Carmel…
Sr Monique et Noéline Fournier
Une dernière rencontre eut lieu ensuite, sur la question des dons d’organes, à favoriser absolument lorsque la question, hélas, se pose… Cela rejoint bien toute la dynamique de Dieu : se donner pour le bien et la vie des autres, un Don qui, en Jésus Christ, est allé jusqu’à son offrande totale sur la Croix, et cela pour la vie du monde…
Puis la soeur Prieure du Carmel, Sr Marguerite, accompagnée de Sr Alix, sont venues répondre aux questions du groupe…
Sr Alix et Sr Marguerite
Et tout le monde s’est ensuite souhaité un bon et joyeux Noël par un petit échange de cadeaux… Rendez-vous pour celles et ceux qui le désirent l’année prochaine, où le thème sera cette fois : « L’Accompagnement des personnes en deuil » (cf. programme FAC).
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Dimanche 23 décembre 2018 – 4° dimanche de l’Avent – Année C
Évangile selon saint Luc 1, 39-45
« Marie Christophore ! »
Rencontre extraordinaire que celle dont nous parle l’évangile : celle d’une jeune fille tout juste nubile, à peine couverte de l’Esprit Saint, choisie pour être la mère du Fils de Dieu, avec sa parente, elle aussi enceinte alors qu’elle n’a plus l’âge pour enfanter.
Marie se soumet à l’annonce de l’ange : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » et se retrouve mère du Fils de Dieu. Dès lors, elle n’a plus qu’une obsession, faire savoir qu’elle porte l’espoir du peuple de Dieu, l’espoir de tous les hommes. Et elle ne tergiverse pas, elle part en hâte pour faire connaître cette grande nouvelle.
Marie qui porte en elle le Christ.
Marie qui emporte le Christ.
Marie qui apporte le Christ … à Élisabeth, mais aussi à tout le monde …
Marie Christophore …
Marie, qu’on pourrait appelée Marie-Christophe …
Et quand elle arrive chez Élisabeth, celle-ci est « remplie d’Esprit Saint ».
L’Esprit Saint, c’est-à-dire Dieu, est un autre lien entre les deux femmes : elles se laissent aller à l’action de l’Esprit, elles se laissent aller à l’action de Dieu en elles …
Et aussitôt, « l’enfant tressaillit » en Élisabeth. Mais on peut aussi tressaillir de peur, c’est pourquoi certains traducteurs préfèrent dire « l’enfant bondit de joie dans son sein », ce qui est plus proche du texte grec.
Quand Jésus, même encore fœtus, s’approche des gens, il apporte la joie … parce qu’il ne sait pas faire autre chose que de donner du bonheur aux personnes.
De même, quand l’arche d’alliance arriva à Jérusalem, l’oint de Dieu de l’époque, le roi David, tout à la joie d’accueillir Dieu au milieu de son peuple, l’accueilli en bondissant de joie, en dansant devant l’arche d’alliance : « Or, comme l’arche du Seigneur entrait dans la Cité de David, Mikal, fille de Saül, se pencha par la fenêtre : elle vit le roi David qui sautait et tournoyait devant le Seigneur. » (2 S 6,16).
Alors Élisabeth s’écria : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Voir Dieu entrer chez soi …Cela surprend ! On ne s’y attend pas !
C’est ce qui est arrivé à David, à l’arrivée de l’arche : « Comment l’arche du Seigneur pourrait-elle entrer chez moi ? » (2 S 6, 9), alors il la confia à Obed-Édom, le Guittite, où elle resta trois mois … la même durée que Marie resta chez Élisabeth …
Et le passage de l’évangile se termine par cette parole d’Élisabeth : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles … du Seigneur. ». C’est la première béatitude qui nous soit donnée dans les évangiles. Et la dernière est : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20,29). Tout l’évangile est compris entre ces deux paroles, ce qui montre l’importance de croire à la Parole de Jésus, même si on ne l’a pas vu. Parce que Dieu est invisible, nul ne l’a jamais vu. Mais il est toujours présent par son Esprit dont les actions sont parfois visibles.
Cette présence de l’Esprit Saint tout au long de ce qu’on a appelé la Visitation, qui se manifeste par la joie des personnes, va se terminer par la louange, par l’action de grâce, par le chant de remerciement de Marie à Dieu tout-puissant, par le Magnificat.
Que retenir pour nous ? Plusieurs choses.
À chaque fois que nous nous retrouvons à la messe, à l’Eucharistie, c’est-à-dire à l’action de grâce à Dieu pour la venue, la Parole, la mort et la résurrection de Jésus, et que nous communions, que nous recevons Jésus en nous, sommes-nous conscients que Jésus est vraiment présent en nous ? Que nous portons le Christ pour les autres, comme Marie portait le Christ à Élisabeth ? Que nous devenons Christophore ?
Est-ce que cela nous mets dans la joie, nous invite à la louange, à chanter la gloire de Dieu ?
Est-ce que nous sommes conscient de l’importance de l’Esprit Saint qui est avec nous comme il l’était avec Marie et Élisabeth ?* (voir GE 133).
Comme Marie qui part vers les autres, est-ce que nous aussi nous partons vers d’autres ? Ou restons-nous seul dans notre coin ? Comme l’adage le dit : « Un chrétien qui s’isole est un chrétien qui s’étiole ! ».*
Est-ce que nous avons l’impression, en paroisse, de faire communauté ? Nous y engageons-nous ? *
Comme le disait l’ange Gabriel à Marie, « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37), et Dieu ne nous demande pas des choses impossibles, si du moins nous acceptons son aide, comme le dit sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Ah ! Seigneur, je sais que vous ne commandez rien d’impossible, vous connaissez mieux que moi ma faiblesse, mon imperfection, vous savez bien que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez, si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimiez encore en moi. »
* voir fiche 4 de l’avent 2018 « Ma mission ? devenir saint ! », Diocèse de La Réunion.
Seigneur Jésus,
Ton avènement dans ce monde
a réjoui beaucoup de monde,
grâce à l’action du Saint Esprit.
Que maintenant encore nous puissions,
avec l’aide de l’Esprit Saint,
réjouir le cœur des hommes
que nous rencontrons.
Francis Cousin
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Quatrième semaine
Vivre en communauté
ECOUTONS LA PAROLE DE DIEU
Livre du prophète Michée 5,3-4
Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu. Ils habiteront en sécurité, car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre, et lui-même, il sera la paix !
Lettre aux Hébreux 10,
Puis [le Christ] déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté … Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes.
Evangile selon saint Luc 1,39-40
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
ECOUTONS LE PAPE FRANÇOIS
Nous avons besoin de l’impulsion de l’Esprit pour ne pas être paralysés par la peur et par le calcul, pour ne pas nous habituer à ne marcher que dans des périmètres sûrs. (Gautete et Exsultate 133)
La sanctification est un cheminement communautaire, à faire deux à deux.
(…) Saint Jean de la Croix disait à un disciple : tu ne vis avec d’autres que pour être travaillé, exercé par tous. » (Gautete et Exsultate 141)
Partager la Parole et célébrer ensemble l’Eucharistie fait davantage de nous des frères et nous convertit progressivement en communauté sainte et missionnaire. Cela donne lieu aussi à d’authentiques expériences mystiques vécues en communauté. (Gautete et Exsultate 142)
La communauté qui préserve les petits détails de l’amour, où les membres se protègent les uns les autres et créent un lieu ouvert et d’évangélisation, est le lieu de la présence du Ressuscité qui la sanctifie selon le projet du Père.(Gautete et Exsultate 145)
REFLECHISSONS
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Est-ce que je suis assez réceptif à l’action de l’Esprit Saint pour oser partir, avec d’autres, annoncer le Royaume de Dieu ?
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Est-ce que j’accepte les remarques des autres pour favoriser la venue du Règne de Dieu ?
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Est-ce que je suis prêt à partager ma joie de chrétien avec d’autres pour le bien de la Mission ?
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Quelle est la volonté de Dieu dans ma vie ?
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Est-ce que je pense que ma paroisse est une communauté ? Que faire pour qu’elle le soit davantage ?
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Quand ai-je l’impression que ma paroisse forme une communauté ? Pour la kermesse ? Dans la prière ?
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Faut-il penser tous la même chose pour faire communauté ?
PRIONS AVEC SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS
« Ah ! Seigneur, je sais que vous ne commandez rien d’impossible, vous connaissez mieux que moi ma faiblesse, mon imperfection, vous savez bien que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez, si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimiez encore en moi. C’est parce que vous vouliez m’accorder cette grâce que vous avez fait un commandement nouveau. – Oh ! que je l’aime puisqu’il me donne l’assurance que votre volonté est d’aimer en moi tous ceux que vous me commandez d’aimer !…
Oui je le sens, lorsque je suis charitable, c’est Jésus seul qui agit en moi ; plus je suis unie à Lui, plus aussi j’aime toutes mes sœurs. »
Que ton amour, Seigneur, règne dans nos cœurs et nous donne de pouvoir mettre en œuvre ce « commandement de l’amour » auquel tu nous invites. Alors, en nous aimant les uns les autres, nous serons pour le monde des témoins de ton Amour, et notre communauté, par ta Présence rayonnante en chacun d’entre nous, sera missionnaire de ta Bonne Nouvelle. Nous te le demandons, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.