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24ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 8, 27-35)

« Le chaud et le froid. »

 Tout, dans l’évangile de ce jour, va nous faire passer du chaud au froid et inversement, parce que « [nos] pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Tout commence plutôt bien. Jésus et ses disciples marchent au nord de la Galilée, en territoire païen. Comme c’était sans doute son habitude, Jésus parle avec ses disciples, et aujourd’hui cela commence par un sondage d’opinion : « Que dit-on que je suis ? ». Les réponses sont différentes, mais cela reste toujours dans l’idée que Jésus est un prophète qui annonce le Messie, un nouveau ou un ancien qui est ressuscité.

Alors Jésus devient plus précis : « Mais vous, que dites-vous ? »

Pierre, toujours aussi impétueux, chaud-bouillant : « Tu es le Christ. ».

On aurait pu s’attendre à ce que Jésus soit content, qu’il félicite Pierre pour sa bonne réponse. Pas du tout : « hou là là, c’est vrai, mais gardez cela pour vous ; n’en dites rien à personne, ils seraient capables de me faire roi et de monter une armée pour jeter les romains hors de la Palestine. Ce n’est pas cela ma mission, je serai rejeté par les responsables religieux du pays, je serai mis à mort, mais je ressusciterai le troisième jour. ». On passe de la gloire du Messie à la tristesse de sa mise à mort.

Impossible pour Pierre. « Oh ! ça va pas ! Tu es le Christ, le maître. On doit te respecter, t’honorer, te louer. Pas te mettre à mort ! »

L’incompréhension est totale. Et Jésus rabroue vertement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! ». Le disciple doit être derrière son maître, et non devant pour se mettre en travers de sa route, s’opposer à lui.

Ce qui arrive à Pierre, cela nous arrive sans doute aussi. Oh ! on ne s’oppose pas directement à Jésus … on le respecte, on l’aime, on le prie … mais dans nos actions, est-ce qu’on respecte toutes ses Paroles ? (Voir la deuxième lecture …).

Est-ce qu’il ne nous arrive pas parfois d’arranger l’évangile à notre sauce : cela, oui pas de problème, j’y crois et je le suis. Par contre, ça, oui, mais c’est pas trop important, ce n’est pas tellement grave si on ne fait pas trop un compte avec …

Et pourtant, on ne peut pas prendre un morceau de l’évangile et pas le reste. Soit on prend tout, soit on ne prend rien. « Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. » (Mt 5,37).

N’avons-nous jamais entendu dans notre cœur Jésus nous dire : « Passe derrière moi, Satan ! » quand nous refusons les épreuves qui se présentent sur notre chemin, les croix qui jalonnent notre route ?

Ne nous arrive-t-il pas de nous dire : « Cette parole est trop dure, qui peut l’entendre ?» (Jn 6,60).

Sans doute si on pense que la foi est une adhésion à une idée philosophique, une théorie intellectuelle. Mais pas si on croit que la foi est une adhésion à une personne, Jésus-Christ, à son Père, et à son Esprit Saint !

Mettons-nous vraiment à la suite de Jésus, lui qui connaît le chemin, qui « est le chemin » (Jn 14,6) qui nous mène à la vie éternelle.

Ce que Jésus nous dit à la fin de l’évangile de ce jour : « celui qui perd sa vie à cause de moi et de l’Évangile sauvera sa vie. »

Et là, on repasse du froid ou de la tiédeur à la chaleur de l’amour de Dieu qui nous aime de toujours.

Seigneur Jésus,

malgré notre bonne volonté à te suivre,

nous sommes toujours tentés par la facilité ;

c’est-à-dire par le Démon

 qui nous fait croire toutes les choses faciles

comme meilleures pour nous.

Alors que toi, tu nous dis que c’est

en surmontant l’adversité que l’on grandit …

C’est avec toi que je veux  grandir !

 

Francis Cousin

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Audience Générale du Mercredi 05 septembre 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 5 Septembre 2018


Frères et sœurs, se reposer vraiment le jour du Seigneur, comme le demande le Décalogue, n’est pas si facile, car il existe une fausse manière de se reposer. La mentalité actuelle met en valeur le divertissement, le plaisir qui sont une manière de s’évader de la réalité, et qui ouvre sur l’insatisfaction et le vide. Le repos authentique fait référence à celui de Dieu se réjouissant de la bonté de son œuvre après la création. Le vrai repos est donc le moment de la contemplation et de la louange. Loin d’être une fuite de la réalité, le repos est une bénédiction de la réalité qui, pour nous chrétiens, trouve son centre dans la célébration de la messe. Le dimanche n’est pas un jour fait pour effacer les autres jours, mais pour les rappeler et les bénir. Certes la vie est parfois douloureuse, et entrer dans ce repos est un choix qui implique de nous éloigner des amertumes de notre cœur, de faire la paix avec ce que nous voulons fuir, de nous réconcilier avec les moments difficiles de notre existence. C’est ainsi que notre vie devient belle, lorsque, ouvrant notre cœur à la providence, et sachant que tout est grâce, le mur intérieur de l’insatisfaction se détruit et commence le repos authentique, car il n’y a de repos qu’en Dieu seul.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier, le pèlerinage national de Guinée, accompagné par le Cardinal Sarah et par Mgr Coulibaly, Archevêque de Conakry, et le pèlerinage national du Sénégal, accompagné par Mgr Mamba, Evêque de Ziguinchor. A l’exemple de Marie qui, par son Fiat, s’est ouverte à l’Esprit Saint et a accueilli la Vie, prenons le temps de rendre grâce au Seigneur pour la vie qu’il nous donne et apprenons à y trouver notre joie. Que Dieu vous bénisse !




23ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 7, 31-37)

 

Évangile selon saint Marc 7, 31-37

 

« Il a bien fait toutes choses :

il fait entendre les sourds et parler les muets. »

 

Les personnes qui s’exclament ainsi après la guérison du sourd qui parle avec difficulté ne sont pas les apôtres, dont on ne parle absolument pas dans ce passage, ni des disciples de Jésus. Ce sont des païens, des non-juifs qui habitent la Décapole, une région aux contours mal définies, principalement à l’est du Jourdain.

On sait que Marc écrit pour les habitants de Rome, qui sont aussi des païens, et cela lui permet de montrer que d’autres païens louaient Dieu, qui « a bien fait toutes choses », allusion à Genèse 1,31 : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon. », et aussi  louaient Jésus, reconnu comme le Messie annoncé par Isaïe : « Voici votre Dieu … Il vient lui-même et va vous sauver. Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. » (Is 35,4-5).

Cela veut dire aussi que Jésus était connu hors des frontières de la Galilée et de la Judée comme guérisseur, puisque ce sont ces personnes qui « amènent un sourd … supplient Jésus de poser la main sur lui. ».

La première chose que Jésus fait est d’emmener le sourd ’à l’écart, loin de la foule’. Pour s’ouvrir à la Parole de Dieu – et c’est ce que va faire Jésus en permettant au sourd de l’entendre -, il faut s’éloigner de la foule, se mettre dans le silence. C’est d’ailleurs ce que Jésus dit : « Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. » (Mt 6,6). Toute conversion, et nous avons besoin de nous convertir chaque jour, nécessite une rencontre personnelle avec Jésus, avec Dieu.

Cet homme qui est amené à Jésus connaît son handicap, comme toutes les malades qui lui sont amenés ou qui viennent à lui d’eux-mêmes. Comme l’aveugle-né, à la suite de la guérison duquel Jésus dira aux pharisiens : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : “Nous voyons !”, votre péché demeure. » (Jn 9,41).

Et nous, nous sommes bien souvent comme ces pharisiens. Pour la plupart, nous n’avons pas de handicap physique, mais nous sommes tous des handicapés de cœur.

Et nous n’en avons pas conscience !

Nous sommes des aveugles du cœur, car nous ne voyons pas le mal qui est autour de nous, la tristesse, la misère, le mensonge …

Nous sommes des sourds du cœur, car nous n’entendons pas les cris qui montent vers nous  pour parler de tout cela …

Nous sommes des muets du cœur, car nous n’avons pas le courage de réagir à l’injustice qui existe en ce monde …

Nous sommes des handicapés moteurs, car nous préférons notre « canapé [plutôt qu’] une paire de chaussures qui [nous] aidera à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laissent dans [nos] cœur[s] chaque geste, chaque attitude de miséricorde. » (Pape François, JMJ Cracovie, veillée du 30 juillet 2016)

Demandons à Jésus de pouvoir reconnaître combien nous avons besoin de la guérison de notre cœur, combien nous sommes des handicapés spirituels.

Après nous pourrons lui dire : « Fais que je vois, fais que j’entende, fais que je parle, fais que je marche … »

Et Jésus nous dira : « ’Effata !’, c’est-à-dire : ’Ouvre-toi !’. Ouvre ton cœur à mon amour et à ma miséricorde. »

Seigneur Jésus,

notre cœur est malade, handicapé,

et nous ne le savons pas !

Aide-nous à en prendre conscience,

et guéris-nous en disant :

« Ouvre-toi !

Ouvre-toi à ma présence en toi !

Ouvre-toi à mon amour qui est de toujours. »

 

Francis Cousin

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Audience Générale du Mercredi 29 Août 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 29 Août 2018


Frères et sœurs, en prenant part à la Rencontre Mondiale des Familles en Irlande, j’ai voulu confirmer les familles chrétiennes dans leur vocation à témoigner de la joie et de la fécondité de l’amour de Dieu. Ainsi toutes ces familles réunies à Dublin ont été un signe éloquent de la beauté du rêve de Dieu qui veut pour toute la famille humaine l’unité, l’harmonie et la paix, fruit de la fidélité, du pardon et de la réconciliation qu’il nous donne en Jésus-Christ. Car, selon le thème de la Rencontre, les familles sont appelées à faire resplendir la joie évangélique, en illuminant le monde de l’amour rédempteur du Christ. Et j’ai eu l’occasion de souligner que l’Église perçoit la nécessité de soutenir les familles dans leur rôle indispensable pour le développement d’une société juste et solidaire. A différentes occasions, des témoignages nous ont montré comment la foi est actualisée dans la vie quotidienne, « autour de la table familiale », et l’importance de la communication entre les générations. Car le monde a besoin d’une révolution d’amour et de tendresse qui commence dans le cœur de la famille. C’est pourquoi j’ai demandé pardon au Seigneur pour les péchés et le scandale des abus commis sur des mineurs par des membres de l’Église dans ce pays, encourageant les évêques à poursuivre leurs efforts pour remédier aux erreurs du passé. Ainsi, je rapporte de cette Rencontre l’expérience prophétique et réconfortante de tant de familles engagées sur la voie chrétienne du mariage et de la vie familiale, des familles disciples et missionnaires, ferment de bonté, de justice et de paix pour le monde !

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France, du Bénin et de divers pays francophones, en particulier un groupe de fidèles de Toulouse et des membres des Missions étrangères des Capucins du Bénin. En préparation de la prochaine Rencontre Mondiale qui se tiendra à Rome en 2021, confions toutes les familles à la protection affectueuse de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Qu’elles puissent être vraiment, dans leurs maisons, leurs paroisses, leurs communautés, « joie pour le monde ». Que Dieu vous bénisse !




22ième Dimanche du Temps Ordinaire – Claude WON FAH HIN

 

22e dimanche ordinaire – Marc 7 1–23

En ce qui concerne les repas, les Pharisiens et le Scribes appliquent la Loi de Moïse. « Pour les Juifs, très soucieux de pureté légale, tout contact physique avec les pécheurs publics était interdit et cela constituait une souillure grave, punie d’exclusion. La société juive du temps de Jésus rangeait sous le nom de pécheurs des gens de toutes sorte : ceux des transports (âniers, chameliers, voituriers, matelots), ceux du commerce (boutiquiers, bouchers, médecins). Sont aussi moralement douteuses les professions ayant un rapport avec les femmes (blanchisseurs, colporteurs, tisserands, etc…). Enfin sont classés dans une liste de personnes à ne pas fréquenter ceux qui pratiquent des tâches répugnantes (tanneurs, fondeurs, ramasseurs d’ordures, …etc..). On voit donc que par un jeu de discriminations plus sociales que morales, c’est un vaste monde qui se trouvait exclu des relations humaines et religieuses. Et voilà donc que les pharisiens et les scribes s’étonnent de voir que quelques disciples de Jésus prennent leur repas avec des mains impures, c’est à dire « non-lavées ». Le lavage des mains avant le repas ne se fait pas ici parce que les mains sont sales, mais parce que c’est un rituel, un geste religieux que l’on doit observer avant tout repas. Le rituel juif n’est donc pas respecté par les disciples de Jésus. Et la question est posée : Pourquoi tes disciples prennent-ils leur repas avec des mains impures ? Au lieu de répondre à la question, Jésus dénonce l’attitude des responsables religieux. Et il donne un exemple de détournement de la loi de Moïse. Moïse a dit « Honore ton père et ta mère », « Que celui qui maudit son père ou sa mère soit puni de mort ».11 Mais vous, vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : Je déclare korbân (c’est-à-dire offrande sacrée) les biens dont j’aurais pu t’assister, 12 vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère 13 et vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous vous êtes transmise. Et vous faites bien d’autres choses du même genre ». Ainsi donc les Pharisiens et les scribes disaient aux fidèles qu’au lieu de subvenir directement aux besoins de leurs parents, il suffit de déclarer Korbân leurs offrandes normalement destinées aux parents et d’emmener leurs offrandes à Dieu (donc au Trésor du Temple). Les parents sont privés du soutien de leurs enfants et en réalité, cela enrichit les pharisiens et les scribes. Il y a donc détournement du commandement de Dieu à leur propre profit. D’où la réaction de Jésus : « hypocrites ! Ce peuple m’honore des lèvres mais leur cœur est loin de moi.  7 Vain est le culte qu’ils me rendent, les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains. 8 Vous mettez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. 9 Et il leur disait :  Vous annulez bel et bien le commandement de Dieu pour observer votre tradition ». Jésus désire que nous respections la Parole de Dieu. A l’exemple du Christ vis-à-vis des Pharisiens et des scribes, le Pape François, dès son élection à la papauté, a réagi de la même manière vis-à-vis de la Curie romaine. Il a remis de l’ordre chez certains responsables religieux qui, visiblement, ne menaient pas une vie conforme à la volonté de Dieu. Le Pape François le dit tout haut dans la « Joie de l’Évangile » :  « je désire une Eglise pauvre pour lespauvres » (§198).

Les trois textes d’aujourd’hui nous parlent des lois à mettre en pratique. Il ne s’agit pas de choisir seulement les lois qui nous plaisent comme par exemple d’aimer Dieu seulement. Il nous semble plus facile d’aimer Dieu que d’aimer son prochain, tout simplement parce que Dieu est parfait, sans défauts, sans péché et semble rester silencieux malgré nos mauvaises attitudes et nos mauvais comportements. Alors que lorsque nous nous tournons vers les hommes, nous les jugeons d’abord et les critiquons plutôt que de les aimer malgré leurs faiblesses et leurs défauts comme le Christ le fait envers chacun de nous. De plus, on se fera des ennemis.

De nos jours, de nombreux fidèles pensent qu’il suffit de venir régulièrement à la messe pour faire la volonté de Dieu et lui plaire. C’est déjà très bien de venir à la messe mais, en réalité, cela n’est pas suffisant. Il faut encore se tourner vers notre prochain, ce qui nous semble le plus difficile, parce qu’ayant nous-mêmes de nombreux défauts, au lieu de se tourner vers lui pour se mettre à son service, nous nous tournons vers lui pour lui montrer ses défauts ou ses faiblesses, ou encore l’utiliser pour en tirer un profit. Voici ce que dit le Pape François : « Pape François : Gaudete et Exsultate » – P.72 – §104 – Nous pourrions penser que nous rendons gloire à Dieu seulement par le culte et la prière ou uniquement en respectant certaines normes éthiques – certes la primauté revient à la relation avec Dieu – et nous oublions que le critère pour évaluer notre vie est, avant tout, ce que nous avons fait pour les autres. La prière a de la valeur si elle alimente un don de soi quotidien par amour. Notre culte plaît à Dieu quand nous y mettons la volonté de vivre avec générosité (donc en partageant avec les autres son temps, son argent, ses connaissances…) et quand nous laissons le don reçu de Dieu se traduire dans le don de nous-mêmes aux frères. 105 – Pour la même raison, la meilleure façon de discerner si notre approche de la prière est authentique sera de regarder dans quelle mesure notre vie est en train de se transformer à la lumière de la miséricorde. En effet, « la miséricorde n’est pas seulement l’agir du Père, mais elle devient le critère pour comprendre qui sont ses véritables enfants ». Elle est le pilier qui soutient la vie de l’Eglise. Ainsi, nous pourrons en déduire que la prière que nous faisons depuis des années est efficace lorsque notre vie s’en trouve transformée comme Dieu le voudrait : que nous soyons remplis d’amour et de rien d’autre.  Et si notre vie a changé dans nos rapports aux autres, c’est bien parce que nous avons accepté que la miséricorde divine nous transforme et nous sanctifie pour faire de nous de véritables enfants de Dieu. Et lorsque nos rapports aux autres n’ont pas changé dans le sens de l’amour du prochain, alors on peut déduire que notre approche de la prière – dont la messe – n’est pas authentique, elle s’apparente plus à celle des pharisiens et des scribes. On fait le culte pour le culte mais le cœur n’y est pas. « Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi » nous dit Jésus. La 1ère lecture d’aujourd’hui nous dit que « 27 La religion pure et sans tache devant Dieu notre Père consiste en ceci : visiter les orphelins et les veuves dans leurs épreuves, se garder de toute souillure du monde ». Autrement dit, d’abord accomplir au moins une des œuvres de miséricorde de Dieu. Saint Thomas d’Aquin (Gaudete et Exsultate – §106 – Pape François) quand il examinait quelles sont nos actions les plus grandes, quelles sont les œuvres extérieures qui manifestent le mieux notre amour de Dieu, il a répondu sans hésiter que ce sont les œuvres de miséricorde envers le prochain, plus que les actes de culte. Rappelons les quatorze œuvres de Miséricorde: 1 Nourrir ceux qui ont faim; 2 Donner à boire à ceux qui ont soif; 3 Vêtir ceux qui sont nus; 4 Recueillir les étrangers; 5 Visiter les malades et les prisonniers; 6 Apporter le salut aux prisonniers; Ensevelir les morts. Les oeuvres de miséricorde spirituelles : 7 Instruire les ignorants; 8 Conseiller ceux qui doutent; 9 Consoler les affligés; 10 Reprendre les pécheurs; 12 Pardonner les offenseurs; 13Supporter avec patience les personnes ennuyeuses; 14 Prier pour tous les vivants et les morts. Et le Pape François poursuit (§107 – Gaudete Et Exsultate) : « Celui qui veut vraiment rendre gloire à Dieu par sa vie, celui qui désire réellement se sanctifier pour que son existence glorifie le Saint, est appelé à se consacrer, à s’employer, et à s’évertuer à essayer de vivre les œuvres de miséricorde ».

Et si vous ne pratiquez aucune de ces œuvres, il serait peut-être temps d’aimer Dieu sincèrement, au plus profond de vous-même.  Pour cela, nous dit Saint Jean de la Croix (« Œuvres complètes » – Tome II – P.1018), « efforcez-vous d’être constamment en oraison, ne la délaissant pas même au milieu de vos exercices corporels. Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous parliez, ou que vous traitiez avec les séculiers (les non-religieux, les laïcs), ou que vous fassiez quelque autre chose, désirez Dieu sans cesse et dirigez vers lui l’amour de votre cœur, car c’est une chose très nécessaire pour la solitude intérieure. Celle-ci demande que l’âme ne s’arrête à aucune pensée qui ne soit dressée à Dieu (autrement dit ne pas arrêter sa pensée sur autre chose que Dieu), et qu’elle laisse dans l’oubli toutes les choses qui existent et qui passent en cette brève et misérable vie. En aucune ma­nière, ne cherchez à savoir autre chose que la manière dont vous pourriez servir Dieu davantage et mieux obser­ver les devoirs …d’enfants de Dieu ». Un Jésuite Belge, théologien et bibliste de renom du 16-17ème siècle, Cornelissen van den Steen (Cornelius a Lapide), nous dit : Combien vivent dans l’ivresse, la fornication sous toutes ses formes, les disputes, le parjure, les médisances, sans vouloir rien abandonner de ces coupables habitudes : ou s’ils en ont l’intention, ils ne prennent aucun des moyens nécessaires pour s’arracher des vices enracinés. Par-dessus tout, l’orgueil et la luxure dominent les hommes sous leur pouvoir, et plus que tout autre vice, ces deux-là remplissent l’enfer. Il rejoint en partie ce que dit l’Évangile d’aujourd’hui : Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme. 21 Car c’est du dedans, du cœur des hommes, que sortent les desseins pervers : débauches, vols, meurtres, 22 adultères, cupidités, méchancetés, ruse, impudicité, envie, diffamation, orgueil, déraison. 23 Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans et souillent l’homme.  Et Cornelissen dénonce alors l’attitude des chrétiens : On redresse sa conduite une fois l’an, à l’occasion de Pâques, et on se confesse parce qu’on se sent comme contraint par les monitions du prêtre : ce bon mouvement est presque arraché par le sentiment d’une obligation au lieu d’être libre et spontané …. Aussi, passées la Communion Pascale et la confession, retourne-t-on bientôt à ses passions, à ses habitudes perverses, à ses péchés, comme le font aussi beaucoup de ceux qui se sont confessés à l’article de la mort, c’est-à-dire quand il se trouve à l’agonie et pense qu’il va mourir, et qui, le danger écarté, retombent dans toutes leurs misères. Ce retour au mal montre bien qu’on ne s’était converti que par obligation ou par peur de la mort, mais qu’il n ‘y avait réellement rien de sérieux ni de profond. Ne nous contentons pas de prier, de lire ou d’écouter la Parole de Dieu, de se confesser et de communier, désirons avec force et détermination à vouloir absolument nous convertir du fond du cœur pour changer de cap dans notre vie de chrétien, et à vouloir sans cesse, avec l’aide de Marie, nous unir sincèrement et constamment au Christ afin qu’il nous transforme et nous sanctifie.




22ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 7, 1-8.14-15.21-23)

Évangile selon saint Marc 7, 1-8.14-15.21-23

 

Le respect de la tradition … ou être proche de Dieu ?

 

La tradition dans l’Église va commencer formellement quand Dieu va donner à Moïse les dix paroles, écrites sur des tables de pierres. Paroles que Moïse va décliner en « décrets et ordonnances … pour que vous les mettiez en pratique » (1° lecture). Paroles données par Dieu qui est « proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ».

Moïse ajoute : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne, et vous n’y enlèverez rien… [Gardez-les] tels que je vous les prescrits. ». Mais ce ne fut pas tout à fait le cas.

Quand Jésus vint, il donna « un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34).

Attention, ce n’est pas les bizounours ! Ce n’est pas « Tout le monde, il est beau, il est gentil » ! Ce n’est pas simplement entre soi, mais avec tout le monde, toujours en lien avec Jésus : « Comme je vous ai aimés ». Comme Jésus, c’est-à-dire, en esprit et en vérité. C’est aimer comme le Père nous a aimés.

Dans tout ce qui concerne la religion, la question qu’on doit se poser n’est pas de savoir s’il faut se laver les mains avant de manger, mais plutôt « Qu’est-ce qui est agréable à Dieu ? ».

Ce ne sont pas les sacrifices ni les holocaustes (cf Ps 50,18). C’est faire comme Jésus, aller vers les humbles, les pauvres, les faibles. Vers ceux qui sont dans des difficultés financières, morales, ceux qui sont malades, sans emplois, sans toit …  Ce que le prophète Isaïe dit : « (Ce) qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? » (Is 58,6-7).

« Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé » (Ps 50,19). Non pas un esprit cassé, foutu, anéanti, inutile … mais un esprit dont l’enveloppe est brisée, fendue, pour que Dieu puisse y pénétrer et pour laisser passer ce qui est en lui : l’amour que Dieu y a déposé, pas simplement pour lui, mais aussi pour les autres ; la compassion pour les autres, pas en paroles, mais en actes … et c’est ça qui est le plus dur…

Nous venons d’entendre « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jn 6,58). Mais sommes-nous vraiment conscients de cette présence de Dieu en nous ? Bien souvent nous communions, mais nous ne laissons pas Dieu agir en nous, nous faisons comme si de rien n’était. Acceptons-nous de laisser briser notre cœur pour laisser passer l’amour de Dieu dans notre vie … et par là dans celle des autres ?

Combien de fois sommes-nous interpellés dans notre cœur par des images, des informations, des reportages, à la télévision ou dans les journaux ? On a le cœur chaviré … mais cela ne dure souvent que le temps de l’émission … et le train-train, la routine reprend le dessus …

Nous en sommes tous là (ou presque),  et on se donne de bonnes raisons : on ne peut rien faire de concret, ça nous dépasse, on n’est pas compétant, c’est trop loin … Mais n’y a-t-il pas des injustices à réparer autour de nous ?

Attention à ne pas recevoir de Jésus ce qualificatif : « hypocrites … Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. »

Écoutons saint Jacques : « Mettez la Parole en pratique (ce que disait déjà Moïse et Jésus), ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. » (2° lecture).

Illusion d’être dans les ’’bons chrétiens’’ !

Mais ce n’est pas à nous d’en juger. C’est le rôle du Fils de l’Homme, Jésus, de le faire (cf Mt 25,31 ss). Et il le fera sur son commandement d’amour. Ce que nous rappelle saint Jean de la Croix : « Au soir de cette vie, vous serez jugés sur l’amour. ».

Prions pour que tout ce qui sort de notre cœur soit fondé sur l’amour, envers Dieu et envers le prochain. Pour cela, il nous faut répéter sans cesse cette prière du Notre Père : « Ne nous laisse pas entrer en tentation. ».

Seigneur Jésus,

tu nous remets vigoureusement

au centre de notre relation à Dieu :

ce qui compte, ce ne sont pas les pratiques,

mais la qualité de notre manière de vivre,

en esprit et vérité,

vis-à-vis de Dieu et de notre prochain.

Aide-nous à résister à la tentation du monde et du Malin

pour être toujours des témoins de ton amour.

 

Francis Cousin

Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 22° A6

 




Audience Générale du Mercredi 22 Août 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 22 Août 2018


Frères et sœurs, nous approfondissons aujourd’hui la signification du commandement : « Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu ». Invoquer traduit une expression hébraïque qui signifie : Prendre sur soi, se chargerEn vain fait référence à l’hypocrisie, au formalisme, au mensonge. Dans l’Ancien Testament, en prononçant le nom de Dieu, le peuple est pardonné de ses péchés. Connaître vraiment le nom de Dieu conduit à la transformation de toute la vie. Se charger de ce nom signifie entrer dans une relation étroite avec lui. Mais il est possible de le faire en vain, c’est-à-dire de manière fausse et formelle. Cette parole du décalogue est donc une invitation à vivre une relation sans hypocrisie avec le Seigneur, nous confiant à lui avec tout ce que nous sommes. Sur la croix, le Christ a chargé notre nom sur ses épaules, qui que nous soyons, quelles que soient nos fautes. Il vaut la peine, en retour, de nous charger de son nom en l’invoquant en toute situation. Dieu ne repoussera jamais un cœur qui l’invoque avec sincérité.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française venant de France et d’autres pays. Comme l’ont fait les saints, que notre vie manifeste le nom de Dieu en vérité, sans hypocrisie ; l’annonce de l’Eglise sera de cette manière plus crédible. Que Dieu vous bénisse.




21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Jn 6, 60-69)

Évangile selon saint Jean 6, 60-69

 

« Seigneur, à qui irions-nous ?… »

 

Après le discours de Jésus sur le pain de vie donné dans la synagogue de Capharnaüm, source de plusieurs incompréhensions, beaucoup de questions se posaient à ses disciples : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? ».

C’est la première des interrogations de ce court passage de l’évangile de ce jour. Trois autres vont suivre : la seconde est de Jésus : « Cela vous scandalise (que je dise :’ Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.’) ? » à l’adresse de tous ses disciples. Apparemment oui, et on peut les comprendre … et ‘beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner’.

Troisième interrogation de Jésus aux douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » à laquelle répondra Pierre par une autre question : « Seigneur, à qui irions-nous ? » et il explique :     «  Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. », c’est-à-dire le Messie.

On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec cet autre passage des évangiles synoptiques, que les auteurs situent dans les environs de Césarée de Philippe peu après l’exécution de Jean-Baptiste, où Jésus demande aux douze : « Mais pour vous, qui suis-je ? » à laquelle répond encore une fois Pierre, au nom des douze, « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Mt 16,15-16). Par ses réponses, Pierre manifeste l’ascendant qu’il a sur les autres apôtres, ce qui aura pour conséquence que Jésus changera son nom de Simon en Pierre, le roc sur lequel on peut bâtir, et lui confiera son Église future, bien que peu avant il l’avait qualifié « d’homme de peu de foi » (cf Mt 14,11).

Les deux réponses de Pierre vont dans le même sens : la reconnaissance que Jésus est le Messie et le Fils de Dieu. Et dire que Jésus à les paroles de la vie éternelle, c’est dire qu’il vient de Dieu pour retourner (avec nous) vers Dieu. C’est la foi en la parole de Jésus : « celui qui voit le Fils et croit en lui [a] la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn  6,39-40).

Oui, la Parole de Jésus est rude, ardue, exigeante, difficile à comprendre et à vivre … mais cette Parole est encore écoutée, presque deux mille ans après avoir été prononcée, … et suivie par beaucoup de personnes.

Cela veut dire que, au-delà de la parole, il y a quelque chose de plus, qui est intimement liée à cette parole, qui est l’amour de Dieu pour les hommes, qui est de toujours et pour toujours, et qu’on ressent dans les paroles de Pierre : « Tu as les paroles de la vie éternelle … »

Qu’est-ce qui nous est demandé, à chacun de nous, dans cet évangile ?

Sans aucun doute reprendre à notre compte les dernières phrases de Pierre : « Quant à nous, … quant à moi, je crois, et je sais que tu es le saint de Dieu. »

Et il nous est demandé d’être témoin de Jésus auquel nous adhérons, de répercuter cette ’’parole qui est rude’’, et sans doute encore plus rude maintenant dans le monde dans lequel nous vivons.

Mais pour cela, il nous faut être crédible. Il faut que notre vie et nos paroles soient ancrés aux paroles de Jésus, qui est la vérité et la vie.

N’ayons pas peur ! Ayons confiance en Dieu ! Il nous donnera toujours les moyens de réaliser ce qu’il veut que nous fassions pour lui.

Mais pour cela, il nous faut demander ces moyens dans la prière et dans l’adoration, et se laisser porter par le souffle du Saint Esprit.

Seigneur Jésus,

ta Parole est difficile,

et beaucoup refusent de l’entendre.

Parce qu’elle est exigeante,

et qu’elle demande que nous laissons parler

l’amour que tu as mis dans nos cœurs,

au lieu de ne penser qu’à notre propre personne.

Aide-nous à nous laisser

mener par ton Esprit.

 

Francis Cousin

Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 21° A6

 




Ordination de Pierre Myscile et Cédric Aho (15 août) – Annonce Cycle Long 2019

Ce mercredi 15 août, Pierre Myscile et Cédric Aho furent ordonnés prêtres par Mgr Gilbert Aubry à Piton Ste Rose. Patrick et Jean Hugues étaient là,devant l’Eglise Notre Dame des Laves, pour faire connaître le Cycle Long et présenter le programme 2019. Juste à côté, les jeunes de l’Eglise 2.0 avaient eu aussi un petit stand, et, beauté de l’Eglise, ce sont eux qui ont invités Jean Hugues et Patrick à partager leur repas… « Quelle équipe de folie » ont-ils écrits ensuite…

 

 




Picnic détente de l’équipe de Service Cycle Long (14 juillet)

Samedi 14 juillet, l’équipe de Service du Cycle Long, composée d’environ 35 bénévoles pour les six groupes de formation de l’île, était invitée à se retrouver à la Grotte des Premiers Français à St Paul pour un « picnic partage ». Jean Hugues et Jean Albert, arrivés très tôt, nous avaient réservé une belle et spacieuse place, le plus à l’ombre possible, la course future du soleil étant prise en compte ! Ce fut un moment tout simple et bien agréable, une rare occasion de se retrouver dans une autre atmosphère que celle d’une ambiance de travail…