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6ième Dimanche de Pâques par Francis COUSIN

 

« Si vous m’aimez … »

On sent bien, à travers l’évangile de ce jour, que nous nous approchons de l’Ascension (« D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus. ») et de la Pentecôte ([Le Père] vous donnera un autre Paraclet l’Esprit de vérité.).

« Si vous m’aimez …». Il ne s’agit pas ici d’aimer de manière sentimentale. Jésus n’a que faire des fans ou des groupies, ou du nombre de ‘j’aime’ sur un compte facebook ; L’amour qu’on a pour lui doit se traduire dans nos comportements, pour nous-mêmes et envers les autres : « … vous garderez mes commandements »,  « …vous garderez mes paroles ». Et garder, cela ne veut pas dire mettre dans un placard, ou enfouir dans la terre comme le ‘mauvais serviteur’ de la parabole des talents. Il s’agit de faire fructifier ces paroles, les garder pour les redonner, pour les mettre en pratique.

Et pour Jésus, c’est tellement important qu’il redit la même chose d’une autre manière : « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ». Et il va encore le redire, en positif et en négatif un peu plus loin. L’amour qu’on a pour Jésus ne peut se manifester que dans l’observance de ses commandements.

Et ses commandements sont principalement : « Aimez-vous les uns les autres », « Faites cela en mémoire de moi », « Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28,19), qui sont tournés vers les autres.

Pour aider ses disciples, Jésus demandera au Père de nous envoyer « un autre Paraclet qui sera toujours avec vous : l’Esprit de vérité ».

Un autre Paraclet, l’Esprit-Saint, qui vient pour soutenir les humains dans leur démarche de témoins de Jésus, envoyé à la demande de celui-ci, qui est le premier Paraclet venu dans le monde par la volonté du Père et la puissance du Saint Esprit. Le premier Paraclet, Jésus, nous a donné la Bonne Nouvelle, par sa Parole et pas ses actes, et il est « avec [nous] tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20). Le second est là qui « [nous] enseignera tout, et [qui nous] fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » (Jn 14,26).

L’un et l’autre Paraclet, le Fils et l’Esprit, sont toujours avec nous, avec ceux qui aiment Jésus, avec ceux qui croient en lui, tous les deux envoyés par le Père. Jésus dit : « Je suis en mon Père, (que) vous êtes en moi, et moi en vous. », et que l’Esprit « sera en vous ». Alors cela revient à dire que les disciples de Jésus deviennent pratiquement les Temples de la Trinité. Lourde responsabilité !

Parce que si les deux Paraclets sont avec nous, en nous, UN avec le Père, ce n’est pas pour qu’on se dire ‘Je suis bien’, pour qu’on ne pense qu’à soi, mais qu’au contraire nous nous tournions vers les autres pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, en paroles et surtout en actions. Et il est important que tous les chrétiens soient, non seulement baptisés, ayant avec eux le premier Paraclet, mais qu’ils soient aussi confirmés pour recevoir en plénitude l’Esprit de Dieu en eux.

Comme ce fut le cas avec le diacre Philippe dans une ville de Samarie (1° lecture) où les gens « entendaient parler des signes qu’il accomplissait, ou même les voyaient », mettant « dans cette ville une grande joie ». Il n’avait pas eu peur d’aller dans une région où les habitants étaient mal vus des juifs qui considéraient leur religion comme bâtarde, mélange de paganisme et de judaïsme, et il avait eu grand succès, baptisant beaucoup de personnes. Mais celles-ci n’avaient pas reçus la plénitude de l’Esprit, que seuls les apôtres, ancêtres des évêques, avaient la possibilité de donner. C’est pourquoi Pierre et Jean allèrent dans cette ville pour leur donner l’Esprit par l’imposition des mains.

Il est vrai qu’il n’est pas toujours facile d’avoir l’audace d’affirmer sa foi. Même si c’est sans doute moins dangereux que dans les premiers temps de l’Église. Encore que, dans certains pays, il faut vraiment avoir la foi pour oser s’affirmer chrétien, au risque de se retrouver en prison, ou pire, de trouver la mort. C’est pour encourager ces premiers chrétiens que Pierre (2° lecture) leur demande d’être fermes dans la foi, avec « une conscience droite », leur demandant d’être « prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous (…) Car mieux vaudrait souffrir en faisant le bien, si c’était la volonté de Dieu, plutôt qu’en faisant le mal. »

Voilà des recommandations que nous avons sans doute du mal à entendre, parce que nous sommes bien trop englués dans notre train-train quotidien, avec son confort et ses mirages. Nous avons oubliés que « le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête » et que la plupart des apôtres sont morts en martyrs.

C’est une grande invitation à nous bouger, à nous remuer, à quitter nos ‘basses eaux’, … en fait, à être de vrais chrétiens !

Seigneur Jésus,

heureusement que tu nous envoies

ton Esprit Saint

pour nous obliger à partir sur les chemins

pour être les témoins de ton amour.

Aide-nous à ne pas rester

sourds à ses incitations.

 

Francis Cousin




« Pourquoi dit-on que Jésus est l’Agneau de Dieu ? »

Dorothée, 9 ans

« Pourquoi dit-on que Jésus est lAgneau de Dieu ? »

Père Antoine DENNEMONT :

VOICI L’AGNEAU DE DIEU…tu entends cette expression à la messe, pour parler de Jésus. Elle nous fait penser à un épisode très ancien de l’histoire des Hébreux, dans le Premier Testament. Quand les Hébreux étaient esclaves, Dieu a envoyé une série de catastrophes pour que Pharaon les libère. Afin de protéger les hébreux de ces malheurs, Dieu leur a demandé de sacrifier un agneau et de faire une marque, avec son sang, sur les portes de leur maison. Les juifs s’en souviennent en célébrant la Pâque : aujourd’hui encore, ils mangent un agneau à cette occasion.

Quand Jésus est mort, lors de la Pâque juive, ses disciples ont pensé à un autre épisode du Premier Testament : Isaïe, un prophète, avait annoncé que Dieu enverrait son serviteur comme un agneau qui accepterait d’être sacrifié pour sauver les hommes. A la messe quand le prêtre dit « voici l’agneau de Dieu » nous faisons mémoire de Jésus qui a donné sa vie sur la Croix pour nous sauver.




Audience Générale du Mercredi 11 mai 2017

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 11 Mai 2017


Frères et sœurs, aujourd’hui, nous regardons Marie, Mère de l’espérance. Dans les évangiles, Marie est cette femme qui médite chaque parole et chaque événement dans son cœur, qui écoute et qui accueille l’existence telle qu’elle se livre, avec ses jours heureux et avec ses drames. Et, à l’heure de la nuit la plus extrême, quand son Fils est cloué sur le bois de la croix, les évangiles nous disent qu’elle « restait » là, au pied de la croix, par fidélité au projet de Dieu dont elle s’est proclamée la servante et avec son amour de mère qui souffre. Elle est là encore pour accompagner les premiers pas de l’Eglise, dans la lumière de la Résurrection, au milieu des disciples tellement fragiles. C’est pour tout cela que nous l’aimons comme Mère, parce qu’elle nous enseigne la vertu de l’attente confiante, même quand tout semble privé de sens. Que Marie, la Mère que Jésus nous a donnée à tous, puisse toujours soutenir nos pas, dans les moments difficiles.

 Que Marie, Mère de l’espérance, soutienne nos pas dans les moments difficiles. Qu’elle nous aide à garder confiance dans l’amour de Dieu, aux jours heureux comme aux jours plus douloureux. Que Dieu vous bénisse !




5ième Dimanche de Pâques – Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS, paroisse Saint-Jean-de-Malte (Aix-en-Provence)

« Je suis le Chemin, la Vérité, et la Vie ».

Frères et sœurs, on pourrait dire que dans cette affirmation du Christ, chemin, vérité et vie, se trouve toute notre foi, tout notre être de croyant : plus encore que ce que nous pensons, toute notre vie, toute notre existence est comprise dans ces trois mots. Et je voudrais éclairer le sens de ces trois mots, en commençant par le dernier : la vie.

La vie : peut-être les découvertes biologiques de ces dernières décennies peuvent-elles nous aider à comprendre cette phrase de saint Jean avec une plus grande profondeur encore qu’on ne pouvait la comprendre auparavant. Qu’est-ce que la vie ? C’est un mystère à la foi d’unité : un vivant est une réalité qui est rassemblée sur elle-même, qui a une unité et fonctionne à partir de sa propre initiative, et en même temps, un vivant est une réalité composée d’une multitude de petites cellules attachées les unes aux autres, et chacune de ces cellules a sa place, chacune a sa fonction. Et la vie dans tout cela, c’est le lien mystérieux qui unit chacune des cellules aux autres, qui leur donne sa fonction, son pouvoir d’agir. Et la vie permet que cette multiplicité de cellules ne soit pas désorganisée, ne s’en aille pas dans tous les sens, mais que tout au contraire concoure de façon sans cesse mouvante, pleine d’initiative et d’imagination à former un seul être vivant qui se déplace, qui réfléchit, qui bouge, qui mange, qui assimile, qui grandit, qui sent et qui se transforme. La vie est une présence mystérieuse à travers notre corps, et nous sentons très bien, à certains moments si cette présence est plénière ou au contraire, à d’autres moments, nous la sentons comme affaiblis. La vie est le mystère d’une présence qui passe, irrigue et circule à travers tout notre être. C’est pourquoi notre vie, notre âme se trouvent aussi bien dans notre tête que dans nos doigts, ou dans nos jambes pour marcher. La vie est cette présence mystérieuse qui fait que nous ne sommes pas simplement des automates, des moteurs ou des machines. C’est une réalité profondément liée à notre corps et qui cependant le dépasse infiniment par son jaillissement perpétuel de spontanéité et d’initiative. Ainsi donc, quand le Christ dit : « Je suis la Vie », Il nous dit qu’Il est notre vie, et que tous ensemble, nous sommes son corps, et le Christ est Celui qui anime ce grand corps que nous formons, car nous sommes tous ensemble attachés, soudés les uns aux autres, comme les cellules d’un même corps. Et ce qui fait notre unité c’est cette vie mystérieuse qui circule et nous donne de devenir tous ensemble, progressivement l’unique corps du Christ. C’est par là que, progressivement, nous trouvons notre unité, tous ensemble et à l’intérieur de nous-mêmes, même si nous sommes tous très différents, comme les cellules sont très différentes dans un corps. Chacun a sa fonction, et les cellules nerveuses ne sont pas du tout les mêmes que les cellules des muscles. Mais chacun de nous est unifié en lui-même, et nous sommes attachés, soudés, mystérieusement les uns aux autres. Et tout comme on pourrait croire qu’un corps vivant n’est simplement qu’une collection de cellules juxtaposées les unes aux autres, mais alors, nous n’aurions encore rien compris, car des cellules juxtaposées peuvent ne former qu’un cadavre. Or dans un corps vivant, ce sont ces mêmes cellules, mais traversées mystérieusement par la vie. Car la vie, le chirurgien ne la voit pas au bout de son scalpel. De la même façon, nous-mêmes, visiblement, nous sommes simplement juxtaposés dans nos assemblées, mais en réalité, il y a une vie extraordinaire qui circule entre nous tous, et cette vie c’est le Christ, c’est « Je suis la vie ». Et cette vie nous donne d’exister, de vivre et d’aimer.

Mais cela ne suffit pas. Le Christ dit encore « Je suis la vérité ». Et là, je voudrais encore faire appel à ce que nous connaissons par la biologie. Vous savez qu’une cellule a toujours une sorte de code selon lequel elle se développe et grandit. Un homme devient un homme parce qu’il y a dès le moment de sa conception une sorte de programme à l’intérieur des cellules primitives qui le fait grandir et se développer selon l’être d’homme. A l’image du code génétique, la vérité est ce qui nous fait devenir vraiment nous-mêmes. Le Christ est vérité parce qu’Il est présent invisiblement dans tout ce corps que nous sommes, et dans l’être de chacun de nous, il nous donne d’être telle cellule, tel homme, telle femme, et pas un autre. Il est notre vérité, Il nous donne d’être ce que nous sommes vraiment, et pas autre chose. Et si, à certains moments, par notre péché nous dévions par rapport à cette vocation profonde, alors nous ne sommes pas dans la vérité, nous nous trahissons nous-mêmes et nous trahissons la vie. Le Christ est la vérité et la vie, Il est notre « code génétique », Il est ce qui nous fait devenir vraiment ce que nous avons à être, à travers bien des vicissitudes et des difficultés, il n’est pas toujours très facile de connaître quelle est la vérité à laquelle Dieu nous appelle. Il n’est pas toujours très facile d’ailleurs de savoir où nous allons, mais précisément, c’est bien cela qui est important : même si nous ne savons pas nous-mêmes, Lui Il sait. Et voilà pourquoi nous confessons qu’Il est notre vérité. Lui Il sait où Il nous conduit. Et même si parfois, la vie nous semble trop pesante et même si nous ne savons pas pourquoi le Seigneur nous mène par ces chemins-là, Lui sait qu’à travers le chemin de nos souffrances, à travers les difficultés que nous traversons, Il est là, Il porte et Il assure la vérité de notre cœur, la vérité de notre vie, la vérité de notre être.

Enfin Il est le chemin. Le chemin, cela signifie que nous avons encore beaucoup de pas à faire, car le chemin qu’Il est, il nous faut en Lui, le gravir et le parcourir. Notre vie est un chemin, non pas parce que nous partirions à l’aventure et n’importe comment : notre vie est un chemin parce que le Christ seul nous donne de marcher en Lui et avec Lui. Cela constitue peut-être l’aspect le plus mystérieux de la vie. La vie ne s’arrête jamais, il faut faire un pas et encore un autre, sinon, à certains moments, on a l’impression de piétiner et l’on se demande ce que nous faisons. Or dans la vie avec Dieu, c’est la même chose. Jésus est un chemin parce qu’Il nous prend par la main et nous fait faire un pas et encore un pas. Souvent nous avons envie de ne plus avancer et de dire : « Seigneur, c’est fini. Maintenant j’en ai trop vu, j’ai trop souffert. La vie est difficile, je ne « marche » plus », à tous les sens du mot. Dans de tels moments, le Christ est vraiment le Chemin et Il nous dit : « Écoute il ne faut pas te décourager, tu ne marches pas tout seul. Moi, Je marche avec toi. Je suis le chemin qui te guide, te conduit là où tu ne sais pas aller. Et lorsque par tout ton être, tu te révoltes et tu refuses de marcher, Je viens Moi-même à ta rencontre, Je te conduis et Je te prends, garde confiance ». Où donc va ce chemin ? Il nous mène au cœur de la vie : il nous conduit au Père, car le cœur de Dieu, c’est l’amour du Père, du Fils et du Saint Esprit. Dieu est Lui aussi comme une cellule vivante dans laquelle la vie circule infiniment plus profondément, de façon infiniment plus plénière que dans notre propre être et dans notre propre corps. Mais la vie circule entre le Père et le Fils : le Père qui donne au Fils, le Fils qui se donne au Père et c’est cela la vie de Dieu. Et voilà où nous conduit le chemin. Le chemin c’est Jésus, Dieu fait homme qui nous conduit au cœur du Père, la vie jaillit comme une source, la vie de Dieu.

Alors que nous soyons malades ou bien-portants, que nous souffrions, que nous soyons révoltés ou découragés, ou que nous ayons l’impression d’être assis sur le bord du chemin et de ne plus pouvoir avancer, après tout, aucune de ces situations n’est irrémédiable : la seule chose qui compte, c’est de reconnaître que le Christ est là, qu’Il est notre vie, notre vérité notre chemin. Cette vie circule en nous et nous lie à tous nos frères et fait que, tous ensemble, nous nous donnons la main pour marcher vers le cœur de Dieu. La vie est là pour faire apparaître notre vérité, et même si nous ne voyons pas encore ce que nous sommes ni même ce que nous allons devenir, le Christ est là et nous dit : « Je te prends par la main, Je suis ta vérité, et ce que tu es n’est pas encore manifesté. Tu le verras vraiment un jour, mais pour l’instant, tu ne peux pas encore connaître le secret de ton être et le secret de ton cœur, c’est en moi qu’Il est caché ». Et finalement, Il est le chemin au sens où tous ensemble, nous avons à nous avancer dans la paix, dans la confiance vers le cœur de Dieu. Tel est le sens de notre vie : c’est parfois très dur, mais c’est tout simple.

Que le Seigneur dans cette eucharistie qui nous rassemble tous, si différents les uns des autres, et nous constitue en un grand corps dans lequel Il fait circuler et couler la vie, de cellule en cellule, de personne en personne, nous emmène et nous conduise tous ensemble vers le lieu où nous serons manifestés. Le chemin de notre vie que nous connaissons si mal encore, c’est le Christ, et le but vers lequel Il nous conduit, c’est le cœur de Dieu. Amen.

 




5ième Dimanche de Pâques par Francis COUSIN

 

 « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »

Alors que nous sommes encore dans la joie de la résurrection, voici que l’évangile de ce jour nous ramène au soir du jeudi saint, dans cette ambiance trouble où Jésus lave les pieds de ses disciples ’’en exemple’’, où il partage le pain et le vin en signe de ’’la nouvelle alliance’’, où on parle de trahison, de reniement, et où Judas s’éclipse sans qu’on sache pourquoi …

Jésus essaie de mettre un peu d’espoir dans le cœur des apôtres, et il leur parle de l’avenir, cet avenir si proche et en même temps si lointain. Avec amour : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13,1).

Encore une fois, il les mets en confiance : « N’ayez pas peur, ne soyez pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi, Ayez confiance en moi … ».

« Dans la maison de mon Père … ». Cette maison qu’on imagine aisément avec une porte, des fenêtres … n’est pas un lieu, un espace, encore moins un immeuble avec beaucoup d’appartements. Cette maison est une personne…

Avant, quand Jésus est allé pour la première fois à Jérusalem, il parle de la maison de son Père comme étant le temple de Jérusalem : « Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Lc 2,49). Maintenant, c’est Jésus lui-même, UN avec son Père (Jn 17,22 ) « qui demeure en moi », intimement lié à lui : « Je suis dans le Père, et le Père est en moi ».

La maison du Père est la maison de Jésus. Mieux, c’est le cœur de Jésus.

Jésus qui a souffert sa Passion et qui est ressuscité, et qui ouvre aux apôtres, et à chacun de nous, son cœur transpercé offert par amour pour tous les hommes (« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Jn 15,13) Son cœur d’où coule du sang et de l’eau. Son cœur source de l’amour et de l’Esprit Saint, cœur de miséricorde, comme il est montré à sainte Faustine : « Jésus, j’ai confiance en toi ». Son cœur transpercé pour que nous puissions y entrer et y demeurer, comme il voudrait que nous fassions nous aussi : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3,20).

Et Jésus donne aux apôtres un message d’espoir : « Je pars vous préparer une place … Je reviendrai vous chercher … afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.». Message d’espoir : Jésus n’abandonne pas ses apôtres, ne nous abandonne pas. Mais il y a une condition : « Croyez en moi ; Ayez confiance en moi ! Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grande, parce que je pars vers le Père. »

Mais quel est le chemin pour aller vers le Père ?

Jésus lui-même ! Encore Jésus ! : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »

Jésus qui est le chemin, et en même temps le bout du chemin !

Jésus qui nous demande d’être toujours en compagnonnage avec lui sur ce chemin qui conduit vers le Père, vers la Vie éternelle :

Il nous indique le chemin, par sa Parole et ses actes,

Il nous y rejoint (Emmaüs)

Il nous y conduit (Le Bon Pasteur)

Il nous l’explique (Paroles, prières), avec l’Esprit Saint qu’il nous envoie par le Père

Il nous y précède (Je vous prépare une place)

Il y est toujours avec nous (l’Emmanuel)

Lui … qui nous appelle des ténèbres à son admirable lumière. (2° lecture).

Seigneur Jésus,

tu es le chemin qui nous mène vers le Père,

et tu es en même temps le bout du chemin.

Sans toi, nous ne pouvons rien faire.

Jésus,

Je crois en toi.

J’ai confiance en toi. 

Francis Cousin

 




Pourquoi appelle-t-on Jésus « Seigneur » ?

Yann, 11 ans

Pourquoi appelle-t-on Jésus « Seigneur » ?   

Père Antoine DENNEMONT :

A l’époque de Jésus, déjà, les juifs ne prononçaient pas le nom de Dieu quand ils lisaient dans les textes sacrés ; ils le remplaçaient par « Adonaï », c’est-à-dire « le Seigneur ». Par de nombreux signes, les premiers disciples de Jésus ont eu l’occasion de percevoir sa puissance divine sur la nature, les démons, les péchés et surtout sur la mort : ils l’ont donc naturellement appelé « Seigneur ».

Un jour, Jésus avait dit à ses disciples : « Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien car je le suis » (Jn 13,13) Jésus est « le » Seigneur, l’unique maître que les chrétiens veulent suivre et servir. C’est un maître qui nous élève : il ne nous considère pas comme ses serviteurs, mais comme ses amis. (Jn 15,14). Quand nous appelons Jésus « Seigneur », nous croyons qu’il est notre Dieu.




Audience Générale du Mercredi 3 mai 2017

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 3 Mai 2017


Frères et sœurs, la semaine dernière j’ai accompli un voyage apostolique en Egypte. Il avait pour thème Le Pape de la paix dans une Egypte de paix. Je remercie vivement les Autorités civiles et religieuses ainsi que le peuple égyptien qui m’ont reçu très chaleureusement. Ma visite à l’Université Al Azhar, où le Grand Imam m’a accueilli, avait pour but le dialogue entre chrétiens et musulmans et la promotion de la paix dans le monde. Lors de la Conférence internationale pour la paix, j’ai développé une réflexion qui a valorisé l’Egypte comme terre de civilisation et terre d’alliance. L’échange de discours avec le Président de la République a mis en valeur le rôle de l’Egypte pour la paix dans la région. Avec mon cher Frère le Pape Tawadros II, Patriarche des Coptes orthodoxes, nous avons pu donner un signe fort de communion, renouvelant notre engagement à cheminer ensemble. Le Patriarche de Constantinople, Bartholomée, a participé à cette rencontre œcuménique. Le second jour a été consacré aux fidèles catholiques. La messe a été une fête de la foi et de la fraternité. Dans la rencontre avec les prêtres, les personnes consacrées et les séminaristes, j’ai vu la beauté de l’Eglise en Egypte et j’ai prié pour tous les chrétiens du Moyen-Orient.

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue française, en particulier les membres des Fraternités monastiques de Jérusalem, les paroisses et les jeunes venus de France, ainsi que les universitaires de Nice. En ce temps pascal, je vous invite à construire, vous aussi, un monde de justice et de paix où chacun est accueilli fraternellement. Que Dieu vous bénisse !




4ième Dimanche de Pâques – Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS, paroisse Saint-Jean-de-Malte (Aix-en-Provence)

Sans jeux de mots, et surtout sans malveillance, vous allez me dire que les disciples étaient bien bêtes puisqu’ils n’ont pas compris la parabole que Jésus leur expliquait, parabole selon laquelle Il était un berger et eux-mêmes étaient les membres du troupeau. Pourtant je ne suis pas sûr que cette parabole soit aussi évidente qu’on pourrait le croire au premier abord. En tout cas, je ne suis pas sûr qu’elle doive être interprétée dans ce sens spontané dans lequel nous orientons peut-être notre propre compréhension de la parabole, je veux dire cette atmosphère un peu feutrée, un peu laineuse dans laquelle les moutons sont rassemblés les uns contre les autres, au chaud, en sécurité autour de leur pasteur.

Car, si vous avez remarqué, il n’est pas du tout question d’un berger qui couverait son troupeau. Au contraire, la parabole, et je crois que c’est très important, porte précisément sur le fait que, au lieu de garder ses brebis dans une espèce de fausse sécurité un peu bêlante dans la bergerie, le pasteur vient, ouvre la porte et emmène le troupeau. Tout le mystère du bon pasteur, ce n’est pas un mystère de sécurité ou de fausse protection. La relation du bon pasteur avec les brebis, c’est une aventure. C’est que le Christ est là. Il vient dans la bergerie, mais pour faire sortir les brebis de la bergerie, et pour les emmener à l’aventure, « au plaisir de Dieu ». C’est très exactement cela le sens de la parabole du bon pasteur.

Le Christ explique bien que, au fond, si ses brebis peuvent prendre le goût de l’aventure, c’est précisément parce qu’elles peuvent avoir confiance, qu’elles reconnaissent la voix du berger, qu’elles peuvent avoir confiance en ce berger qui les guide et les conduit. En ceci Jésus reprend tout le thème de l’Ancien Testament, si admirablement évoqué par le psaume 22 : « Le Seigneur me conduit vers de gras pâturages. Près des eaux tranquilles, Il me fait reposer ». En tout ceci, le problème n’est pas celui de rester enfermé dans la bergerie et de ne pas bouger. Mais au contraire, le problème est celui de s’avancer et de partir à l’aventure. Etre du troupeau de Dieu, ce n’est pas avoir ce comportement de mouton de Panurge qui consiste simplement à s’assurer que le mouton qui est en tête du troupeau fait bien une chose et qu’ensuite, tous ensemble nous faisons la même chose. Non.

Le rapport qui existe entre nous et le berger est un rapport d’émancipation et de liberté. Et c’est en ceci que l’Église est le troupeau de Dieu. Non pas qu’elle bêle à la suite de ceux qui ont bêlé avant, mais parce qu’elle est ce peuple qui a été appelé à aller chercher les gras pâturages de la liberté des enfants de Dieu, parce qu’elle est ce peuple appelé à vivre selon le véritable appel de Dieu, à ne pas rester entre quatre murs, mais à entrer dans l’aventure de la Pâque. Et c’est pour cela que, ultimement, le Christ dit à la fin de cette parabole : « Je suis la porte ! » c’est-à-dire « Je suis Celui qui permet d’entrer et de sortir », « Je suis celui qui donne la véritable liberté de mouvement à mes brebis, qui leur permet de ne pas rester enfermées dans leur égoïsme ou dans les limites de l’horizon un tout petit peu borné de leur vie habituelle de moutons ». Et, à ce moment-là, le sens profond, c’est que le Christ étant la porte, nous permet d’entrer mais d’entrer dans le mystère même où Il est entré, c’est-à-dire le mystère de sa Pâque. C’est pour cela que tous ces jours-ci, nous allons méditer le mystère du bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. Car le Christ est véritablement celui qui, dans sa chair, a ouvert la porte du ciel, la porte de la véritable aventure. Une aventure qui ne se déroule plus simplement dans la bergerie de nos quatre murs de la terre, mais une aventure qui est entre ciel et terre, car le Christ est désormais la porte entre le ciel et la terre. Il a ouvert le ciel pour nous. Et, en même temps, Il a ouvert notre cœur, notre liberté, pour être vraiment à Dieu, pour que nous ne soyons plus des moutons selon la compréhension humaine de ce terme, mais pour être vraiment les brebis du troupeau selon ce projet de liberté que Dieu, le seul et unique pasteur, a sur nous et qu’Il nous a révélé en Jésus-Christ. Amen.




4ième Dimanche de Pâques par Francis COUSIN

 

« Je suis la Porte. »

Dès le début de cet évangile, Jésus, qui s’adresse aux pharisiens, oppose deux manières d’entrer dans une bergerie, image familière pour tous ceux qui connaissent la Bible. La première, pour les pharisiens, c’est d’entrer par un autre chemin que la porte ; celui qui fait cela est un voleur et un bandit. La seconde, plus normale, est d’entrer par la porte ; c’est le pasteur, le berger des brebis. A l’époque, le berger ramenait chaque soir ses brebis dans un enclos commun à plusieurs troupeaux, et les laissait à la garde d’un veilleur de nuit, le portier. Le matin, à son appel, le portier lui ouvrait et il appelait ses brebis, qui connaissent et écoutent sa voix ; alors, elles sortent et il le mène vers les pâturages où elles peuvent aller et venir.

A-priori, on comprend que Jésus est le pasteur, qui fait les choses justement, et que les voleurs et les bandits sont les pharisiens qui ont confisqué et interprété la Loi à leurs manières. Mais, surprise, Jésus ne se présente pas d’abord comme le pasteur (du moins pour le moment), mais comme la porte.

« Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. »

Pour entrer dans la bergerie, il faut passer par Jésus, et non par les pharisiens : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clé le royaume des Cieux devant les hommes ; vous-mêmes, en effet, n’y entrez pas, et vous ne laissez pas entrer ceux qui veulent entrer ! » (Mt 23, 13).

Pour ’’habiter dans la maison du Seigneur’’ (Ps 23,6), il faut entrer dans la bergerie, pour pouvoir en sortir à sa guise, en passant la porte, en passant avec Jésus qui appelle chacun par son nom.

Comme l’a fait pour nous à notre baptême le prêtre ou le diacre, en nous appelant par notre nom : « N…, je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. »

Un appel pour entrer dans la famille de Dieu, mais aussi pour vivre de l’évangile, en suivant le pasteur, le Bon Pasteur, qui les mène ’’sur des près d’herbe fraiche, … vers les eaux tranquilles … par le juste chemin pour l’honneur de son nom’’ (Ps 23).

Chaque jour, chaque matin, le berger vient appeler ses brebis.

Chaque jour, nous sommes appelés à suivre Jésus, à vivre comme lui,

                                                           à mettre en œuvre son Évangile,

                                                           à aimer Jésus comme il nous a aimés,

                                                           à écouter sa Parole et la mettre en pratique (Mt 7,24), notamment son commandement d’amour : « Vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,12). Et celui qui garde ses commandements, « c’est celui-là qui m’aime … et je l’aimerai. » (Jn 14,21).

Tout est une question d’amour, entre les brebis et le pasteur, et entre les brebis entre elles.

Bien sûr, malheureusement, il peut arriver que l’on doute, que l’on se perde. Mais Jésus ne nous laissera pas tomber. Au contraire, il fera tout ce qui est en son pouvoir « pour s’en aller après [la brebis] qui s’est perdue jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée » (Lc 15,4).

Jésus est bien la porte, qui nous ouvre à sa Parole, qui est en fait la Parole du Père (« le Père lui-même, qui m’a envoyé, m’a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer. » Jn 12,29), et qui nous mène vers lui : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6).

Comme toutes les portes, Jésus permet d’aller d’un lieu vers un autre, il est l’interface entre nous et le Père, l’unique médiateur : « il n’y a aussi qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus » (1 Tim 2,5).

Ainsi, si nous écoutons l’appel de Jésus, si nous suivons ses commandements, il nous mènera à Dieu son Père. Alors, nous pourrons entendre un autre appel, lors du jugement dernier : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. » (Mt 25,34).

N’ayons pas peur de passer la porte, c’est le seul chemin qui mène à la vraie Vie.

Seigneur Jésus,

tu es la porte

qui nous permet de passer

 des ténèbres à la lumière,

qui nous permet d’aller vers la vraie Vie,

auprès de ton Père.

Viens nous chercher

si nous nous égarons.

Francis Cousin




Audience Générale du Mercredi 26 Avril 2017

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 26 Avril 2017


Frères et sœurs, notre Dieu n’est pas un Dieu lointain, mais un Dieu qui nous a dit : je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. L’homme n’est pas seul dans son pèlerinage ici-bas ; le chrétien, en particulier, n’est jamais abandonné du Seigneur qui lui promet de l’accompagner chaque jour ; et cette proximité de Dieu durera jusqu’à la fin des temps. Nous devons enraciner fermement dans notre esprit la certitude que Dieu, dans sa “providence”, pourvoira à tous nos besoins, qu’il ne nous abandonnera pas au moment de l’épreuve et de la nuit. L’espérance, souvent symbolisée par une ancre, est solide et certaine, car elle ne repose pas sur la force de la volonté humaine mais sur ce que Dieu a promis et réalisé en Jésus-Christ. Forts de ces promesses, les chrétiens peuvent continuer à espérer, confiants que Dieu travaille pour réaliser ce qui, humainement, parait impossible.

Nous sommes le peuple de Dieu en pèlerinage à la suite du Christ ressuscité, et nous savons que son amour nous précède, même dans les situations les plus difficiles. Je vous invite à porter cette lumière tout autour de vous.

Que Dieu vous bénisse.