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Dimanche des Rameaux et de la Passion par le Diacre Jacques FOURNIER

 » La Passion révélation de l’Amour de Dieu

pour nous… »

 

En ce temps-là, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres
et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent.
Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.
Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? »
Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : “Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.” »
Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.
Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze.
Pendant le repas, il déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. »
Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? »
Prenant la parole, il dit : « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer.
Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »
Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! »
Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit et, le donnant aux disciples, il dit : « Prenez, mangez : ceci est mon corps. »
Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, en disant : « Buvez-en tous,
car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés.
Je vous le dis : désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous dans le royaume de mon Père. »
Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.
Alors Jésus leur dit : « Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; car il est écrit : ‘Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées.’
Mais, une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »
Prenant la parole, Pierre lui dit : « Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais. »
Jésus lui répondit : « Amen, je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. »
Pierre lui dit : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous les disciples dirent de même.
Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani et leur dit : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais là-bas pour prier. »
Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse.
Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi. »
Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. »
Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ?
Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »
De nouveau, il s’éloigna et pria, pour la deuxième fois ; il disait : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »
Revenu près des disciples, de nouveau il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil.
Les laissant, de nouveau il s’éloigna et pria pour la troisième fois, en répétant les mêmes paroles.
Alors il revient vers les disciples et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. Voici qu’elle est proche, l’heure où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »
Jésus parlait encore, lorsque Judas, l’un des Douze, arriva, et avec lui une grande foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple.
Celui qui le livrait leur avait donné un signe : « Celui que j’embrasserai, c’est lui : arrêtez-le. »
Aussitôt, s’approchant de Jésus, il lui dit : « Salut, Rabbi ! » Et il l’embrassa.
Jésus lui dit : « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le ! » Alors ils s’approchèrent, mirent la main sur Jésus et l’arrêtèrent.
L’un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main à son épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre, et lui trancha l’oreille.
Alors Jésus lui dit : « Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée.
Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père ? Il mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d’anges.
Mais alors, comment s’accompliraient les Écritures selon lesquelles il faut qu’il en soit ainsi ? »
À ce moment-là, Jésus dit aux foules : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus vous saisir de moi, avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, dans le Temple, j’étais assis en train d’enseigner, et vous ne m’avez pas arrêté. »
Mais tout cela est arrivé pour que s’accomplissent les écrits des prophètes. Alors tous les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent.
Ceux qui avaient arrêté Jésus l’amenèrent devant Caïphe, le grand prêtre, chez qui s’étaient réunis les scribes et les anciens.
Quant à Pierre, il le suivait à distance, jusqu’au palais du grand prêtre ; il entra dans la cour et s’assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait.
Les grands prêtres et tout le Conseil suprême cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire mettre à mort.
Ils n’en trouvèrent pas ; pourtant beaucoup de faux témoins s’étaient présentés. Finalement il s’en présenta deux,
qui déclarèrent : « Celui-là a dit : “Je peux détruire le Sanctuaire de Dieu et, en trois jours, le rebâtir.” »
Alors le grand prêtre se leva et lui dit : « Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ? »
Mais Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui dit : « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si c’est toi qui es le Christ, le Fils de Dieu. »
Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! En tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. »
Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant : « Il a blasphémé ! Pourquoi nous faut-il encore des témoins ? Vous venez d’entendre le blasphème !
Quel est votre avis ? » Ils répondirent : « Il mérite la mort. »
Alors ils lui crachèrent au visage et le giflèrent ; d’autres le rouèrent de coups
en disant : « Fais-nous le prophète, ô Christ ! Qui t’a frappé ? »
Cependant Pierre était assis dehors dans la cour. Une jeune servante s’approcha de lui et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus, le Galiléen ! »
Mais il le nia devant tout le monde et dit : « Je ne sais pas de quoi tu parles. »
Une autre servante le vit sortir en direction du portail et elle dit à ceux qui étaient là : « Celui-ci était avec Jésus, le Nazaréen. »
De nouveau, Pierre le nia en faisant ce serment : « Je ne connais pas cet homme. »
Peu après, ceux qui se tenaient là s’approchèrent et dirent à Pierre : « Sûrement, toi aussi, tu es l’un d’entre eux ! D’ailleurs, ta façon de parler te trahit. »
Alors, il se mit à protester violemment et à jurer : « Je ne connais pas cet homme. » Et aussitôt un coq chanta.
Alors Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : « Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. » Il sortit et, dehors, pleura amèrement.
Le matin venu, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mettre à mort.
Après l’avoir ligoté, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate, le gouverneur.
Alors, en voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l’avait livré, fut pris de remords ; il rendit les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens.
Il leur dit : « J’ai péché en livrant à la mort un innocent. » Ils répliquèrent : « Que nous importe ? Cela te regarde ! »
Jetant alors les pièces d’argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre.
Les grands prêtres ramassèrent l’argent et dirent : « Il n’est pas permis de le verser dans le trésor, puisque c’est le prix du sang. »
Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le champ du potier pour y enterrer les étrangers.
Voilà pourquoi ce champ est appelé jusqu’à ce jour le Champ-du-Sang.
Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie : ‘Ils ramassèrent les trente pièces d’argent, le prix de celui qui fut mis à prix, le prix fixé par les fils d’Israël,
et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l’avait ordonné.’
On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus déclara : « C’est toi-même qui le dis. »
Mais, tandis que les grands prêtres et les anciens l’accusaient, il ne répondit rien.
Alors Pilate lui dit : « Tu n’entends pas tous les témoignages portés contre toi ? »
Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur fut très étonné.
Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait.
Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas.
Les foules s’étant donc rassemblées, Pilate leur dit : « Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou Jésus, appelé le Christ ? »
Il savait en effet que c’était par jalousie qu’on avait livré Jésus.
Tandis qu’il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : « Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. »
Les grands prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus.
Le gouverneur reprit : « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » Ils répondirent : « Barabbas ! »
Pilate leur dit : « Que ferai-je donc de Jésus appelé le Christ ? » Ils répondirent tous : « Qu’il soit crucifié ! »
Pilate demanda : « Quel mal a-t-il donc fait ? » Ils criaient encore plus fort : « Qu’il soit crucifié ! »
Pilate, voyant que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : « Je suis innocent du sang de cet homme : cela vous regarde ! »
Tout le peuple répondit : « Son sang, qu’il soit sur nous et sur nos enfants ! »
Alors, il leur relâcha Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et il le livra pour qu’il soit crucifié.
Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans la salle du Prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde.
Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d’un manteau rouge.
Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s’agenouillaient devant lui en disant : « Salut, roi des Juifs ! »
Et, après avoir craché sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête.
Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.
En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix de Jésus.
Arrivés en un lieu dit Golgotha, c’est-à-dire : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire),
ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire.
Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ;
et ils restaient là, assis, à le garder.
Au-dessus de sa tête ils placèrent une inscription indiquant le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. »
Alors on crucifia avec lui deux bandits, l’un à droite et l’autre à gauche.

Les passants l’injuriaient en hochant la tête ;
ils disaient : « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! »
De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant :
« Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est roi d’Israël : qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui !
Il a mis sa confiance en Dieu. Que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime ! Car il a dit : “Je suis Fils de Dieu.” »
Les bandits crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière.
À partir de la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure.
Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éli, Éli, lema sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! »
Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il trempa dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire.
Les autres disaient : « Attends ! Nous verrons bien si Élie vient le sauver. »
Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit.
Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent.
Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent,
et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens.
À la vue du tremblement de terre et de ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »
Il y avait là de nombreuses femmes qui observaient de loin. Elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.
Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
Comme il se faisait tard, arriva un homme riche, originaire d’Arimathie, qui s’appelait Joseph, et qui était devenu, lui aussi, disciple de Jésus.
Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna qu’on le lui remette.
Prenant le corps, Joseph l’enveloppa dans un linceul immaculé,
et le déposa dans le tombeau neuf qu’il s’était fait creuser dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla.
Or Marie Madeleine et l’autre Marie étaient là, assises en face du sépulcre.
Le lendemain, après le jour de la Préparation, les grands prêtres et les pharisiens s’assemblèrent chez Pilate,
en disant : « Seigneur, nous nous sommes rappelé que cet imposteur a dit, de son vivant : “Trois jours après, je ressusciterai.”
Alors, donne l’ordre que le sépulcre soit surveillé jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent voler le corps et ne disent au peuple : “Il est ressuscité d’entre les morts.” Cette dernière imposture serait pire que la première. »
Pilate leur déclara : « Vous avez une garde. Allez, organisez la surveillance comme vous l’entendez ! »
Ils partirent donc et assurèrent la surveillance du sépulcre en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde.                   

             

       

 

            « Jésus n’est ni utopiste ni un doux rêveur. Il est l’incarnation d’un Dieu qui est Amour » écrit Théophile Penndu (« Jésus Sauveur » (DDB)). « Il est crédible car il a aimé jusqu’au bout, il a vaincu la haine.

            La liturgie chrétienne peut ainsi nous parler de « la passion qui nous sauve » car au cours de sa passion, au milieu des pires souffrances, Jésus s’est montré plus fort que toutes les méchancetés ou injustices. Aucune force hostile n’a pu avoir raison de son amour qui va jusqu’à pardonner à ses bourreaux. C’est là surtout que nous pouvons vérifier qu’il est sauveur. Grâce à lui, nous savons que nous sommes aimés même si nous ne le méritons pas. Même si nous le renions, son amour à lui restera fidèle et nous permettra de nous relever. »

            Ainsi lors du dernier repas qu’il partagea avec ses disciples, Jésus dit : « L’un de vous me livrera ». Or, lorsque quelqu’un organisait un repas, il attendait que tous ses invités soient là, puis, il lançait le repas en donnant la première bouchée à celui qu’il considérait en cette occasion comme son invité d’honneur… C’est ce que Jésus fit vis-à-vis de Judas : « Trempant alors la bouchée, il la prit et la donna à Judas » (Jn 13,26). Jésus sait qu’il s’apprête à le trahir, mais par ce geste, il lui dit en silence : « Je t’aime »…

            Cette première bouchée était constituée d’herbes amères (Ex 12,8 ; Nb 9,11), symboles de cette dure servitude à laquelle le Peuple d’Israël fut jadis asservie en Egypte : « Les Israélites, gémissant de leur servitude, crièrent, et leur appel à l’aide monta vers Dieu, du fond de leur servitude… Dieu dit alors à Moïse : « Je suis le Seigneur et je vous soustrairai aux corvées des Égyptiens ; je vous délivrerai de leur servitude et je vous rachèterai à bras étendu et par de grands jugements » » (Ex 2,23 ; 6,6). Ce rituel rappelait donc la libération de cet esclavage… « Et c’est par amour pour vous que le Seigneur vous a fait sortir à main forte et t’a délivré de la maison de servitude, du pouvoir de Pharaon, roi d’Égypte » (Dt 7,8). Prêt à vendre son maître pour « trente pièces d’argent » (Mt 26,15), Judas était pris dans l’esclavage de la convoitise, avec son cortège de ténèbres et de souffrances (Rm 2,9) ? Par son geste et le symbolisme des herbes amères, Jésus lui redit son amour et son désir de le libérer par la Toute Puissance de sa Miséricorde… Et cette attitude ne fléchira pas. « Ami » (Mt 26,50) lui dira-t-il encore en réponse à ce baiser par lequel il le désignait aux soldats… Nul doute que Jésus offrira sa vie aussi pour lui… DJF  




Audience Générale du Mercredi 29 Mars 2017

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 29 Mars 2017


Frères et sœurs, Abraham, notre père dans la foi, est aussi, selon saint Paul, notre père dans l’espérance. En effet, le Dieu qui se révèle à lui est le Dieu qui sauve, qui appelle à la vie, qui nous arrache au désespoir et à la mort. Dans la vie d’Abraham tout est prophétique et le devient pour nous. Dieu a ressuscité Jésus, en sorte que nous puissions passer en lui de la mort à la vie. L’espérance d’Abraham s’enracine dans sa foi : une espérance capable d’aller au-delà de toute espérance, de se manifester là où, humainement, il n’y a plus d’espérance. Nous sommes invités à suivre l’exemple d’Abraham, en faisant confiance, non pas à nos sécurités, à nos raisonnements, à nos propres forces, mais au Dieu de la résurrection et de la vie qui maintient sa promesse à l’heure de l’épreuve et de la mort.

Alors que nous nous préparons à célébrer la mort et la résurrection de Jésus, ayons toujours la ferme espérance de ressusciter un jour avec lui. Que cette espérance nous donne la force de persévérer sur le chemin de notre vie.

Que Dieu vous bénisse.

 




J’aime Jésus, mais je n’aime pas la messe ! »

Lucie 11 ans

J’aime Jésus, mais  je n’aime pas la messe ! »   

Père Antoine DENNEMONT

Je crois que tu ne dois pas être le seul enfant à penser ça !

Jésus te donne rendez-vous à la messe et, si tu l’aimes, tu dois être contente qu’il t’invite. Bien sûr, tu peux lui parler dans ta chambre, dans la rue… mais la messe, avec l’Eucharistie, est un rendez-vous spécial. Jésus ne t’invite pas pour que tu t’ennuies, mais parce qu’il t’aime. Tu as dû remarquer que les plus petits vont dans une salle pour mieux célébrer la Parole de Jésus et comprendre mieux l’évangile de Jésus, pour qu’ils ne s’ennuient pas.  Mais quand on est plus grande comme toi, on peut trouver des manières de mieux participer à la messe : bien se placer dans l’église pour mieux entendre, pour mieux voir l’autel, chanter avec la chorale… Il y a peut-être l’un ou l’autre moment de la messe que tu apprécies. Profite de ce moment pour repenser à ta semaine, à ce qui a été ou pas ; note ce que tu ne comprends pas puis demande à ta catéchiste ou à tes parents  de te l’expliquer, car on préfère toujours les choses qu’on comprend aux choses qu’on ne comprends pas!

Cela peut prendre du temps de découvrir le mystère et les richesses de la messe !

 

 




5ième Dimanche de Carême – Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS, paroisse Saint-Jean-de-Malte (Aix-en-Provence)

« Seigneur, si Tu avais été là,

mon frère ne serait pas mort ».

Je voudrais aujourd’hui vous proposer un commentaire inattendu, ou peut-être attendu, du miracle de la résurrection de Lazare. Je voudrais en faire un commentaire politique. Rassurez-vous, je ne vais pas vous donner des indications de vote, car ce serait vous mépriser que de croire que le clergé peut diriger la conscience politique des fidèles. Mais je voudrais vous parler de la gravité du politique. Car je crois qu’aujourd’hui, c’est une réalité dont il faut que nous mesurions toute l’importance et toute la gravité, quelles que soient par la suite les opinions ou la manière dont nous concevons les options pratiques en ce domaine. Et d’ailleurs nous sommes en démocratie : chacun peut penser ce qu’il veut.

Qu’est-ce que la politique dans la cité antique? Rassurez-vous, je ne perds pas de vue que je dois vous parler de Lazare. La cité antique, dans sa vie politique, n’avait qu’un but : durer. Pourquoi avait-on formé des cités ? C’était évidemment pour subvenir aux besoins de tous les membres qui la composaient. Donc l’idéal était de durer. Mais il y avait plus : durer de telle sorte que les institutions politiques perpétuent la mémoire de ceux qui avaient vécu et fait de grandes œuvres ou des actions d’éclat. Les Grecs ont donc inventé une forme de vie politique non seulement pour vivre ensemble, pour faire face au jour le jour, mais aussi pour que les grands exploits, les grandes batailles, Marathon, Salamine etc., ne périssent pas dans l’oubli du temps. Et la politique était d’une certaine manière l’art de créer une cité, une vie commune pour qu’y vive la mémoire des grands hommes : c’est très précisément ce que l’on appelle la gloire dans le monde antique. La cité antique avec son système politique était une machine à conserver la gloire. C’est un peu resté dans notre tradition, mais très affaibli.

La conséquence de cette vision du monde, c’est qu’on ne gardait en mémoire que ce qui en valait la peine. Il s’opérait donc « politiquement » un tri impitoyable et la cité, la politique, constituaient la réglementation de cet art de survivre à la mort et au temps en sachant que, de toute façon, il y aurait probablement plus de pertes que de profits. C’est pourquoi dans l’Antiquité, la politique ne se souciait pas du destin individuel de tel ou tel dans sa singularité. Il fallait que le groupe survive et se remémore la gloire de ceux qui étaient les meilleurs. Et le reste passait par profits et pertes. Une autre conséquence en découlait, c’est qu’en réalité l’objet de la politique dans la cité était de survivre ici-bas : on ne vivait pas dans la cité grecque pour pouvoir, un jour, s’immortaliser dans un au-delà paradisiaque. L’Hadès des Grecs n’avait rien d’agréable, c’était une sorte de congélateur de la vie après la mort et la seule immortalité envisageable, très peu satisfaisante et peu excitante, il faut bien en convenir, était celle de rester dans la mémoire de ses concitoyens.

Or cet évangile de Lazare, apparemment si anecdotique et provincial par rapport à l’histoire gréco-romaine, bouleverse totalement le schéma que je viens de décrire. « Seigneur, si Tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ». Mais qui était Lazare comme citoyen ? Qui était Lazare dans la vie et l’histoire de la Judée ? Un brave homme, un « bonhomme » parmi d’autres, qui avait des relations d’amitié avec un certain Rabbi de Nazareth. C’est tout. Or Jésus vient le ressusciter. Il vient rendre la vie à cet homme-là, à cet homme de la « rue » dépourvu de tout profil politique. Il vient le retirer du tombeau, Il lui donne de vivre à nouveau de cette vie d’ici-bas. Qu’est-ce que ça veut dire ? A la différence de la cité grecque, pour Jésus, la vie d’un individu a un prix infini, la vie comme vie, ici-bas sur la terre. Or cela constitue une révolution dans l’histoire de l’Occident et plus tard du monde entier, parce qu’on n’avait jamais osé penser une chose pareille. Jusque-là chacun avait sa petite part de vie, il la défendait « du bec et des ongles », puis il mourait, c’était fini. Et là, Jésus vient casser cette espèce de fatalisme de la cité et de la politique antique, Il pose publiquement un geste qui signifie : « Non, cet homme-là, je vais le faire vivre, le faire revivre, je vais lui rendre la vie et une vie d’ici-bas, maintenant ». Pourquoi un geste aussi provocant ?

Un philosophe contemporain, théoricien de l’histoire philosophique des idées politiques qui s’appelle Hannah Harendt, a écrit sur cette question, non pas sur l’épisode de Lazare précisément, mais sur le sens et le bouleversement produit par l’irruption de la foi chrétienne dans l’Antiquité. Je voudrais vous en lire une brève citation et la livrer à votre réflexion, car elle me semble constituer un commentaire éclairant de cet évangile de Lazare. Quand Jésus rend la vie à Lazare, c’est en réalité, vous le savez bien, parce que la vie d’ici-bas est le lieu dans lequel commence notre vie éternelle. Voilà ce qui change et qui modifie complètement les données politiques de la cité antique :

« Cette immortalité chrétienne, le fait que nous soyons promus, et en même temps promis à l’immortalité, cette immortalité chrétienne conférée à une personne qui en son unicité, commence sa vie en naissant sur la terre, n’a pas eu seulement pour résultat l’intensification très évidente de la préoccupation de l’autre monde, elle a aussi énormément accru l’importance de la vie sur terre. C’est que le christianisme … a toujours affirmé que la vie, bien que n’ayant plus de terme final, a un commencement bien défini. La vie sur terre n’est sans doute que la première étape … de la vie éternelle, mais c’est une vie, et sans cette vie qui s’achèvera dans la mort, il ne peut pas y avoir de vie éternelle… C’est seulement lorsque l’immortalité de la vie individuelle devint le dogme central de l’Occident, c’est-à-dire à l’avènement du christianisme, que la vie sur terre devint aussi le souverain bien de l’homme » (La condition de l’homme moderne).

C’est une des réflexions les plus stimulantes que je connaisse sur le sens philosophique de l’action politique. Voilà quelque chose, quand on y réfléchit, qui est tellement étonnant pour nous aujourd’hui : c’est évident que notre vie soit notre souverain bien, ça nous saute aux yeux ! Dans le monde ancien, ce n’était pas le cas. Dans le monde ancien, il y en avait qui vivaient longtemps, pas longtemps, tant pis pour eux, ça ne faisait rien, on s’en moquait. En réalité ce n’était pas la vie qui comptait, c’était de se donner une sorte de gloire qui allait rester dans la postérité. Ici, le Christ en ressuscitant Lazare fait que la vie, cette vie concrète que nous avons maintenant, devient pour ainsi dire le lieu d’enracinement, le lieu de surgissement, le lieu de commencement de la vie éternelle. C’est pour cela qu’aujourd’hui les catéchumènes sont parmi nous.

Ils sont là parmi nous parce que nous les baptisons dans leur vie maintenant pour qu’elle devienne le lieu de surgissement de la vie éternelle. Vous voyez l’immense conséquence que cela a eu au niveau politique. Et je crois que si la démocratie a changé de sens dans notre tradition occidentale, c’est à cause du christianisme.

Auparavant la démocratie était une sorte de système formel d’égalité devant la loi, maintenant la démocratie moderne a le but de faire que tout le monde vive, ce qui est autre chose. Et je crois que là, le message chrétien est passé. C’est la raison pour laquelle la vie politique de nos jours est plus difficile et plus compliquée que chez les Grecs. C’est une chose extrêmement difficile que de vouloir qu’une cité vive en prenant soin de la vie de chacun de ses individus, car maintenant c’est devenu le devoir de l’Etat, ce qui n’était pas du tout le cas dans l’Antiquité. Par conséquent, c’est ici à la lumière de la résurrection de Lazare, à la lumière de la tradition chrétienne, que la vie politique a changé de sens. Elle est devenue le lieu où toute vie a son importance. Bien entendu, pour les chrétiens, elle a son importance parce qu’elle est le lieu d’ouverture, le lieu de surgissement et de jaillissement de la vie éternelle, mais maintenant c’est la vie qui a son importance pour elle-même. Et voilà pourquoi la vie politique, de nos jours, est une chose si grave et si importante. Elle est d’autant plus grave que si nous avons enregistré le message, nous n’en avons enregistré que la moitié.

Nous avons enregistré le message au sens où nous savons que désormais toute vie, comme celle de Lazare qui ressuscite ce jour-là, toute vie humaine a un prix infini. Désormais c’est acquis, c’est central. Et un Etat qui méprise la vie humaine n’est pas un Etat digne d’être respecté. Mais nous savons aussi qu’aujourd’hui ce qui est difficile, c’est que nous ne pouvons plus croire tous ensemble que la vie humaine d’aujourd’hui est le lieu de surgissement de l’éternité. C’est ça le problème : avant, au Moyen Âge par exemple, c’était plus simple. On savait que la vie de tous les jours était gérée pour aller un jour au Royaume des Cieux. On se consolait comme on pouvait. Mais aujourd’hui ce n’est plus partagé par tout le monde, on sait que la vie peut être le lieu de surgissement de la vie éternelle, mais ce n’est pas partagé. Et c’est là que nous mesurons, nous chrétiens, notre responsabilité dans la vie politique. Et c’est pour cela que nous ne devons pas être dupes de ce jeu qui consisterait à dire : « Moi, je ne m’occupe que d’une chose, de la vie éternelle, et le reste je m’en fiche, cela n’a pas d’importance ». Ce n’est pas une attitude chrétienne vis-à-vis du politique, et je crains qu’à certain moments, cette tentation ait été très grave pour l’Église et pour certains chrétiens. Or c’est faux.

Ce que nous devons dire, ce que nous devons manifester par notre comportement et par notre être, c’est que la vie humaine de chacun d’entre nous qui vivons aujourd’hui est le lieu de surgissement de la grâce, ou peut l’être. Et par conséquent notre souci de la vie politique, c’est un souci du respect de chacun d’entre nous, comme si dans la vie la plus courante et la plus quotidienne, c’était là que Dieu avait choisi de venir surgir, planter sa tente, planter sa demeure parmi nous et commencer à poser les bases de son Royaume. Vous voyez pourquoi je vous parlais de la gravité du politique. Ce n’est pas une petite chose à côté, c’est une grande chose puisque Dieu Lui-même a choisi le vouloir vivre ensemble et le respect du vivre ensemble des uns et des autres comme le lieu même où peut surgir son Royaume. C’est cela, si je puis dire, la doctrine politique de l’Église, c’est de faire que la cité ne soit pas méprisée parce qu’elle serait de cette terre et que de toute façon elle est promue à la ruine et qu’il n’y a plus rien à en attendre. Au contraire, l’Église croit que chaque cité, chaque Etat, chaque organisation de vie sociale ou politique est infiniment respectable, infiniment grave à cause de la gravité du politique comme ce lieu même où peut surgir la vie éternelle de Dieu, le Royaume de Dieu.

Frères et sœurs, il faut qu’aujourd’hui nous méditions cette phrase en nous l’appliquant à nous-mêmes : « Si Tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». C’est-à-dire nous, chrétiens, aujourd’hui vis-à-vis de la vie politique, nous avons à témoigner de cette phrase, que la cité ne doit pas mourir. Nous avons à témoigner que toute cité peut être le lieu du surgissement de la vie éternelle et que nous devons la traiter avec un infini respect, dans toute la gravité et dans toute la beauté qui est le projet même de Dieu d’avoir voulu que nous vivions ensemble pour que dans cette vie, les uns les autres et de tout ce que nous faisons, nous puissions en réalité découvrir le plan de Dieu sur le monde. Amen.




St Denis : « Parcours St Pierre », 2° rencontre.

Ce dimanche 26 mars, une quarantaine d' »Anciens du Cycle Long » se sont retrouvés à la Maison Diocésaine pour la seconde rencontre du Parcours St Pierre consacrée à « l’Esprit Saint et à la mission de l’Eglise ». Nous avons révisé ensemble les notions de « personne » et de « nature », puis avons lu quelques textes du Nouveau Testament où la Troisième Personne de la Trinité apparaît très clairement. Avec Jean 16,12-15, dans la traduction de la TOB, nous avons regardé quelle est sa mission à notre égard. Puis, après avoir parcouru d’autres textes, notamment de la lettre aux Ephésiens, quatre groupes sont allés travailler le rôle de l’Esprit Saint dans la mission du Christ et de l’Eglise, à partir de textes choisis du Nouveau Testament. Remontée… Et si nous avions commencé notre journée par la prière des Laudes, dans la chapelle, nous l’avons conclue par celle des Vêpres… Prochaine rencontre le dimanche 30 avril… D. Jacques Fournier




Rencontre biblique à St Joseph

Ce samedi 25 mars au matin, comme tous les mois, le petit groupe d’étude biblique s’est retrouvé dans la salle paroissiale, de 9h 00 à 11h 00, sur le thème : « La colère de Dieu ». Il faisait chaud, mais cela a « chauffé » davantage encore quand nous avons lu tous ces textes de l’ancien Testament où Dieu répond apparemment par la colère aux multiples désobéissances de son peuple… Nous avons entamé une synthèse à l’aide de l’étude de Gérard Von Rad, Théologie de l’Ancien Testament… Nous la poursuivrons la prochaine fois, le samedi 29 avril, à 9h 00… D. Jacques Fournier




5ième Dimanche de Carême par Francis COUSIN

 

« Seigneur, si tu avais été ici,

mon frère ne serait pas mort. »

L’évangile de ce dimanche nous parle du retour à la vie de Lazare, ami de Jésus, qui était malade. Bien qu’il ait été prévenu, Jésus ne bouge pas ; il attend ; il se contente de dire : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. », c’est-à-dire, pour saint Jean, qu’il soit mis en croix, et par la suite ressuscité.

On retrouve un peu le même type de phrase que la semaine dernière avec l’aveugle-né : « C’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui », par sa guérison physique, mais surtout sa guérison spirituelle.

Ici, c’est pour le retour à la vie de Lazare qui est une préfiguration de la résurrection de Jésus, pour conforter les apôtres dans leur foi en Jésus avant d’aller à Jérusalem, eux qui avaient peur d’y aller. « Les juifs cherchent à te lapider, et tu y retournes ! » ; d’un air de dire « tu es mieux ici,… et nous aussi … ». C’est pourquoi, quand Jésus décide d’y partir, Thomas s’écrie : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui. ». Et effectivement, c’est le retour à la vie de Lazare qui amènera la mise à mort de Jésus (« A partir de ce jour-là, ils décidèrent de le tuer. » Jn 11,53).

Quand Jésus arrive à Béthanie, Marthe lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». C’est une sorte de reproche qu’elle lui fait.

Et c’est un reproche que l’on entend assez souvent, quand quelque chose va mal, après une catastrophe ou un cataclysme : « Si Dieu était avec nous (existait), il n’aurait pas permis cela ! … il n’y aurait pas eu d’accident ! … ». On oublie que Dieu, Jésus, est toujours avec nous : « Et moi, je suis tous les jours avec vous … » (Mt 28,20).

Tous les jours ! Est-ce que moi, je suis tous les jours avec Jésus ?

Et nous-même, ne nous arrive-t-il pas de faire ce genre de reproche à Jésus, à Dieu ? Oh, on ne le dit pas comme cela, mais c’est kif-kif ! Nous aimerions tant qu’il fasse ce que nous voulons. Qu’il se mettre à notre service. Qu’il soit notre obligé. « Avec tout ce que je fais pour toi, tu peux bien faire ça pour moi ! ». Finalement, bien  souvent, nous réitérons le péché originel. Nous voulons être Dieu à la place de Dieu, même si nous nous en récusons !

A la différence de la plupart d’entre nous, Marthe ajoute aussitôt : « Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. ».

Reproche, mais en même temps confiance en Jésus et confiance en Dieu. Dans la lignée de l’ancien testament : « Un pauvre crie, le Seigneur écoute… » (Ps 33,7). Marthe, et aussi Marie, étaient de vraies pauvres face à Jésus, elles se remettaient entièrement aux volontés de Jésus. Marthe ne demande rien à Jésus, mais elle affirme sa confiance dans les relations entre Jésus et Dieu, et que c’est Dieu qui peut faire ’’un miracle’’ à la demande de Jésus.

Jean insiste bien sur le fait que Jésus ne fait que la volonté de son Père : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement de qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. » (Jn 5,19), ou encore : « Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage. » (Jn 10,25).

Et devant le tombeau, dans sa prière vers son Père, Jésus dit : « Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours. »

Avec le Christ, nous pouvons triompher de nos difficultés, de nos doutes, et nous mettre sur le chemin de la vie, ici sur terre, en sortant de notre égoïsme, avec les autres, pour une vie plus juste et solidaire, plus ouverte aux autres ; puis après, dans la Vie éternelle, avec tous les saints : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ».

Mais rien ne se fera sans nous. Dieu ne nous oblige pas, mais il a besoin de nous pour bâtir ce monde de justice et de paix auquel nous rêvons tous.

A nous aussi, Jésus crie : «  N…, sors de ton tombeau, de ce qui ne te permet pas de vivre dans l’amour, en enfant de Dieu »

Seigneur Jésus,

trop souvent nous voudrions

mettre ton pouvoir à notre profit,

t’utiliser comme un outil dans nos mains,

alors que c’est nous qui devons

nous mettre dans tes mains.

Pardonne-nous !

Francis Cousin

 

 

 




5ième Dimanche de Carême par le Diacre Jacques FOURNIER

« La guérison de l’aveugle-né (Jn 9, 1-41) »

 

En ce temps-là, il y avait quelqu’un de malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur.
Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. C’était son frère Lazare qui était malade.
Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare.
Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait.
Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. »
Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? »
Jésus répondit : « N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ;
mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. »
Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. »
Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. »
Jésus avait parlé de la mort ; eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil.
Alors il leur dit ouvertement : « Lazare est mort,
et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! »
Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! »
À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –,
beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère.
Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison.
Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.
Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. »
Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »
Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »
Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ;
quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »
Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »
Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. »
Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus.
Il n’était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré.
Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.
Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus. Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »
Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé,
et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. »
Alors Jésus se mit à pleurer.
Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! »
Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »
Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre.
Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. »
Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé.
Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »
Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »
Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »
Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.

                   

             

            St Jean nous dit ici quatre fois (symbole d’universalité) que Lazare est malade… De plus, le mot grec employé, « asthéneia », décrit plus largement l’homme en état de faiblesse… « Le péché m’a fait perdre mes forces, il me ronge les os » (Ps 31,11)… Et la conséquence ultime du péché, c’est la mort, la mort spirituelle… Lazare représente donc ici toute l’humanité affaiblie par le péché et blessée « à mort » en son être profond… Mais si « le salaire du péché c’est la mort, le don gratuit de Dieu c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 6,23). Voilà ce que Jésus va dire ici, en acte, en faisant revenir Lazare à la vie…

            Des messagers viennent annoncer à Jésus que Lazare est malade : premier jour… Mais il apprend du Père, en son cœur, non seulement qu’il vient de mourir mais encore qu’il doit aussi le relever d’entre les morts, « pour la gloire de Dieu », en signe ultime de la victoire de la Miséricorde sur le péché et sur toutes ses conséquences… Et le Fils, envoyé par le Père pour sauver tous les hommes, en sera glorifié… C’est pourquoi, Jésus, qui « aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare », va pourtant attendre encore deux jours avant de partir ! En ajoutant une dernière journée pour le voyage, il ne rejoindra donc les deux sœurs de Lazare que quatre jours après sa mort. Mais il l’a fait exprès, pour eux tous, afin que le signe que le Père l’invitait à accomplir soit encore plus éclatant. En effet, la croyance populaire affirmait que ce n’est qu’à partir du quatrième jour que l’âme, qui voletait jusque là auprès du cadavre, ne pouvait plus y rentrer… Lazare était donc vraiment mort, plus aucun doute à ce sujet… « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là ! » lui dit Marthe…

            « Ton frère ressuscitera » lui avait déjà dit Jésus… Oui, « je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour », avait-elle répondu. Nous l’affirmons aussi dans notre Crédo… Mais Jésus va poursuivre en passant du futur du Crédo au présent de nos vies : « Je Suis la Résurrection et la Vie (Présent éternel de Dieu). Qui croit en moi, même s’il meurt vivra » (futur du Crédo). « Et quiconque vit et croit en moi » (présent de nos vies), « ne mourra jamais. » La Vie nouvelle et éternelle est donc offerte gratuitement, dès maintenant, dans l’aujourd’hui de nos vies, par « le Père des Miséricordes », à nous qui sommes pécheurs, faibles, blessés à mort… Seule la foi en l’Amour, la confiance en cet Amour, et l’abandon entre ses mains peuvent l’accueillir : « Le crois-tu ? »          DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 5ième Dimanche de Carême

« Moi, je suis la résurrection et la vie ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. »

 

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ensemble lisons et comprenons les mots important (Jean 11, 1-45) 

Jésus revient en  Judée après avoir échappé durant quelque temps aux juifs qui voulaient l’arrêter. (Jn10, 39)

Faire lire le texte à plusieurs en répartissant les passages selon les personnages.

 

Soulignons les mots importants        

Relevons dans ce passage les mots qui expriment « l’humanité » de Jésus, qui montrent combien il est proche de nous.

Cette maladie est pour la gloire de Dieu : que veut dire Jésus ?

Lazare s’est endormi : Pourquoi Jésus parle-t-il de la mort comme d’un sommeil ?

Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà : pourquoi cette précision ?

Relever dans le récit les phrases qui expriment la foi de Marthe ?

Ton frère ressuscitera : Quelle différence entre la mort de Lazare et celle de Jésus ?

 « Je suis » la résurrection et la vie, celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais : Quelle est la force de cette parole de Jésus ?

Père, je te rends grâce…Je savais que tu m’exauces toujours : comment Jésus se situe –t-il par rapport à son Père ?

Enlevez la pierre : Jésus manifeste son autorité

Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu : Que veut dire Jésus ?

Il cria d’une voix forte : Que peut signifier ce cri de Jésus ?

 

Pour l’animateur 

– Jésus a des amis qu’il aime profondément. Il est très affecté par la mort de son ami Lazare. L’évangéliste Jean souligne qu’il est bouleversé d’une émotion profonde et qu’il pleure. Cette humanité de Jésus le rend proche de nous. A Béthanie, Jésus a donné une valeur divine aux larmes de l’amitié. Jésus était fraternel et fidèle. Sensible et délicat. Il a savouré les joies de l’amitié.

– Pourtant, quand il apprend que Lazare est gravement malade, il tarde deux jours avant d’aller auprès de ses amis.

– Jésus interprète par avance que la maladie de Lazare n’est pas pour la mort, mais pour la gloire de Dieu et de son Fils

Devant l’incompréhension des disciples, Jésus affirme que la mort de Lazare est pour lui un sommeil, ce qui laisse entendre qu’il peut « s’éveiller » s’il entend la voix de Jésus.

– Si l’évangéliste précise que le cadavre est depuis quatre jours au tombeau et qu’il sent déjà, c’est bien pour souligner que Lazare est bien mort et pour mettre en valeur le miracle de Jésus.

– Lazare qui sort du tombeau pieds et mains liés montre ainsi qu’il reste un être mortel. Jésus, à sa résurrection, a fait voler en éclats ce pouvoir de la mort. « Jésus ressuscité ne meurt plus. » Sa victoire sur la mort, il l’a remportée pour nous tous : à condition de lui faire confiance (Celui qui vit et croit en moi…)

La foi de Marthe, c’est d’abord sa confiance en Jésus : sa conviction que Jésus a pouvoir sur la mort. «Si tu avais été là… ».En présence de Jésus, elle  confesse sa foi en disant : « Je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Elle reconnaît en Jésus un homme de Dieu, qui seul peut faire vivre. Puis elle adhère à la foi d’Israël : « Je sais qu’il ressuscitera au dernier jour ». Et surtout, quand Jésus se présente comme « la résurrection et la vie », elle affirme : « Je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu. » C’est le sommet de la foi.

Marthe est présentée comme la figure du croyant qui reconnaît qu’en Jésus, c’est Dieu qui vient parmi les vivants. Tandis que Marie reste du côté du deuil dans son comportement et ses paroles : « Si tu avais été là ». Il manque la profession de foi. Elle fait corps avec le groupe des juifs en deuil. Elle joue le rôle de « pleureuse ». Marie est le symbole de l’homme abattu par la séparation de la mort.

– Jésus manifeste qu’il est en communion avec son Père pour ressusciter Lazare et il crie, pour tout le monde l’entende. C’est un signe public. Un cri aussi que tous les morts doivent entendre.

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :     

Tu es la Résurrection et la vie, Seigneur Jésus. Celui qui croit en toi ne mourra jamais.

Quand nous sommes dans le deuil, tu n’es pas loin de nous. Nous sommes tristes, mais nous ne sommes pas accablés comme ceux qui n’ont pas d’espérance. Quand tu es là, la mort n’est pas victorieuse. Donne-nous de croire fermement à ta Résurrection et de croire aussi fermement que nous aussi nous allons ressusciter en Toi.

   

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie

  • La résurrection de Jésus Christ est-elle le centre de notre foi ?

Nous disons que nous croyons en  Dieu, ou au « Bon Dieu », à  « la religion ». Est-ce suffisant pour se dire « chrétien » ? Est-ce que nous sommes capables de faire une profession de foi comme Marthe ? Quelle foi professons-nous au baptême ? La nuit de Pâques ?

  • « Moi, je suis la résurrection et la vie » nous dit Jésus.

Est-ce que nous avons fait l’expérience de cette puissance de vie de Jésus ressuscité  au milieu de nos échecs, de nos deuils familiaux, de nos péchés ou des ébranlements de notre foi ?

  • Jésus aimait Marthe et sa sœur Marie et Lazare.

Jean nous révèle le secret des amitiés humaines de Jésus : son attitude devant le deuil de ses amis peut-elle nous éclairer sur la manière de partager la peine des autres.

Quand nous sommes présents à une veillée mortuaire, quelle est notre attitude? Comment témoigner de notre foi au Christ vainqueur de la mort ?

Ensemble prions

Seigneur Jésus Christ, toi qui as ordonné à Lazare de sortir vivant de son tombeau, toi qui en ressuscitant, as libéré tout homme de la mort, nous te prions humblement pour tes serviteurs qui se préparent avec joie au baptême et au festin de la vie : ne permets pas que la mort retienne en son pouvoir ceux qui, grâce à leur foi, vont prendre part à la victoire de ta Résurrection.

 

 

 Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 5ième Dimanche de Careme

 

 

 

 

 

 

 

 

 




« Mange-t-on Jésus dans l’Eucharistie? »

Timothée 10 ans

« Mange-t-on Jésus dans l’Eucharistie? »

 

Père Antoine DENNEMONT

A la messe, au moment où le prêtre consacre le pain et le vin, tu l’entends dire :« Ceci est mon Corps, prenez et mangez-en tous. » Et pourtant, tu le sens bien, le pain, son goût de pain! Mais pour nous, catholiques, Dieu est présent. Les paroles prononcées par le prêtre sont celles de Jésus au cours de son dernier repas avec ses disciples, la Cène, quelques heures avant sa mort sur la croix pour  sauver tous les hommes. Célébrer l’eucharistie, c’est se souvenir de ces événements qui ont eu lieu il y a deux mille ans, tout en rappelant que Dieu continue de se donner, vraiment, aujourd’hui. Ce n’est pas le corps physique de Jésus que nous mangeons dans l’hostie, mais son corps ressuscité auquel nous « communions », c’est-à-dire que nous y prenons part: nous devenons, nous aussi, corps du Christ, en étant unis à lui.