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Rencontre autour de l’Évangile – 27ieme dimanche du temps ordinaire

« Seigneur augmente en nous la foi… »

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ensemble lisons et comprenons les mots important (Luc 17, 5-10)        

 Après les enseignements exigeants de Jésus sur l’argent, le chapitre 17 de saint Luc commence avec un enseignement sur la gravité du scandale et la correction fraternelle. Les apôtres s’inquiètent des moyens de vivre un tel programme. Ils se tournent vers leur Maître pour lui adresser une demande importante.

                 

Soulignons les mots importants

Apôtres : Que signifie ce mot par rapport au mot “ disciples ” ? Seigneur : Que signifie ce titre que les apôtres donnent à Jésus ?

Augmente en nous la foi : Que pensons-nous de cette demande des apôtres ?

Si vous avez de la foi : Comment comprendre cette foi dont parle Jésus ?

gros comme une graine de moutarde: Avons-nous déjà vu une graine de moutarde (comme une graine de chou de chine) ? C’est minuscule. Que veut nous dire Jésus ?

Déracine-toi : Jésus semble dire que la foi permet de réaliser des choses impensables! Qu’en pensons-nous ?

Serviteurs quelconques : Que veut nous faire comprendre Jésus dans cette parabole “du maître et de son serviteur ” ?

 

   

Pour l’animateur 

  • Les “ apôtres ” sont des “ envoyés ” du  “ Seigneur ”, chargés par lui de fonder des communautés qui doivent vivre le détachement par rapport à l’argent, l’amour des ennemis, le pardon sans fin…Cette mission leur paraît impossible.

  • Jésus ici est présenté par Luc, non plus seulement dans sa condition terrestre, mais comme le Seigneur de l’Eglise et les “apôtres” ce sont tous  les responsables de communautés  qui demandent au Seigneur comment faire pour vivre un programme aussi exigent. Ce qui explique leur prière Augmente en nous la foi ”.

  • Et Jésus leur répond que c’est justement une question de foi. Et Jésus répond en donnant un exemple inimaginable, l’arbre qui se déracine et va se jeter dans la mer. Il veut  enseigner à son Eglise que la foi contient une force que l’homme ne peut imaginer ; une puissance qui réalise des miracles : si un minuscule grain de foi peut déplacer des montagnes, combien plus l’homme qui, de toute sa foi, répond à Dieu dont l’amour est tout Puissant, peut réaliser avec lui des choses humainement impossibles.

Nous pensons à la foi de Marie au moment de l’Incarnation.

  • Les pharisiens s’imaginaient qu’ils étaient irréprochables et qu’ils avaient des droits sur Dieu pour l’avoir servi dans avec le plus grand soin, comme on sert un maître exigent !

  • Nous savons que Dieu est un Père, et non un Maître sévère et exigent : Mais cela ne nous donne pas le droit d’exiger de lui quoi que ce soit, même si nous croyons avoir rempli tous nos devoirs de chrétiens de façon irréprochable ! On ne met pas la main sur Dieu à coup de pratiques, de neuvaines, de chapelets…

  • C’est encore la foi, même gros comme une graine de moutarde, qui nous rend capables de nous mettre au service de Dieu, dans l’humilité. Si Jésus Christ veut avoir besoin de nous, c’est parce qu’il a pour nous une grande considération…Nous devons donc tout faire comme si cela dépendait de nous (pour ne rien négliger), mais tout en sachant que TOUT dépend de Dieu.

  • Nous comprenons alors que, selon la parole de Jésus,  nous ne sommes que des serviteurs  quelconques”.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS          

Oui, Seigneur, augmente en nous la foi. Nous en avons grandement besoin pour vivre selon ta Parole dans toutes ses exigences.

Si tu compares la foi à une graine de moutarde, c’est qu’elle est une force dans notre vie qui nous entraîne à dépasser nos limites humaines ; car ce qui est impossible aux hommes, est possible pour toi. Même très modeste, la foi peut produire de grandes choses : une démarche de réconciliation, un geste de  partage car c’est toi qui agis en nous, c’est ta puissance qui agis dans notre faiblesse.

Aide-nous à nous mettre à ton service, gratuitement, sans prétendre revendiquer un droit, ou mériter un honneur…

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

       

Il y a des “ arbres ” profondément enracinés dans notre cœur que seule notre foi en Dieu peut déraciner : une situation de péché, une vieille rancune, une injustice à réparer…  quoi encore ? Comment j’accueille aujourd’hui la parole de Jésus ? Quelle est ma foi ?

Nous sommes tous des serviteurs du Seigneur, comme parents dans notre famille, dans la paroisse comme animateurs de liturgie, de groupes, de catéchèse, de mouvementsEst-ce que nous ne cherchons pas parfois à faire valoir des droits à l’amour de Dieu pour nous ?

 Peut-être même que nous nous croyons indispensables… peut-être que nous nous prenons tellement au sérieux que nous croyons que rien ne pourrait marcher sans nous… Peut-être que nous faisons parfois le compte de nos services rendus comme autant de mérites ?   

L’attitude du vrai serviteur : se faire humble pour accomplir dans la foi ce qu’il peut et demander dans la prière ce qu’il ne peut pas encore.

Est-ce que nous faisons parfois la prière des apôtres : “ Seigneur, augmente en nous la foi ” ?

     

Ensemble prions 

Pour ton amour, Seigneur, nous peinons tout le jour, pour ton Royaume, nous luttons toute notre vie.

Et maintenant, tu nous dis, vous êtes des serviteurs quelconques.

 

Nous nous réjouissons, Seigneur,

D’être de tels serviteurs.

Car nous pouvons maintenant te prier :

Donne-nous ton Royaume pour rien,

c’est à dire simplement parce que tu nous aimes

et que Jésus Christ est notre frère. (L.Deiss) 

 

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Audience Générale du Mercredi 21 Septembre 2016

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 21 Septembre 2016


Frères et sœurs, dans le passage de l’Évangile que nous avons entendu, Jésus nous invite à être miséricordieux comme le Père. Mais cela est-il possible ? L’histoire du salut nous montre un Dieu qui aime, comme un père et comme une mère, d’un amour infini qu’il répand avec abondance sur toute créature. Face à cet amour sans mesure, notre amour sera toujours en défaut ! Mais quand Jésus nous demande d’être miséricordieux comme le Père, il nous demande d’être des signes, des canaux, des témoins de sa miséricorde. Jésus explique ce que veut dire être miséricordieux avec deux verbes : « pardonner » et « donner ». Le pardon est le pilier qui régit la vie de la communauté chrétienne, car il montre la gratuité de l’amour dont Dieu nous a aimé le premier. Condamner le pécheur c’est briser le lien de fraternité avec lui et mépriser la miséricorde de Dieu qui ne veut abandonner aucun de ses enfants. Jésus nous indique encore un second pilier : « donner ». Dieu donne bien au-delà de nos mérites et il sera encore plus généreux pour ceux qui sur terre auront été généreux. C’est avec la mesure de l’amour que nous donnerons que nous décidons comment nous serons jugés. L’amour miséricordieux est donc l’unique chemin à parcourir.

Je suis heureux de saluer les pèlerins de langue française, en particulier les fidèles du diocèse d’Angoulême, avec leur évêque Mgr Hervé Gosselin, ainsi que ceux venant de diverses régions de France, de Belgique, du Cameroun, de Grèce, de Côte d’Ivoire, et du Canada. En cette Année de la Miséricorde, accueillons avec foi l’amour du Seigneur dans nos vies et marchons avec courage sur le chemin du pardon et du don que Jésus nous propose. Que Dieu vous bénisse !

 

 



 

 




26e dimanche ordinaire – Année C – Claude WON FAH HIN

Luc 16 19–31

lazare-et-le-richeNous avons deux personnages : un riche inconnu qui aime le luxe, s’habille fastueusement et chaque jour, ne lésine pas sur la nourriture, la bonne chère. Il profite au maximum de chaque moment de la vie. C’est là, le rêve de bon nombre de personnes : être très riche, avoir une vie luxueuse, une vie dans l’abondance où rien ne manque. Et nous avons en face, Lazare, un SDF (sans domicile fixe),  qui git au portail, en réalité il gît près de la  grande porte de la maison de cet homme riche. Il est dans un dénuement extrême, malade, tout couvert d’ulcères, il ne reçoit pas de soins médicaux sinon ceux apportés par les chiens qui lui lèchent ses ulcères  et surtout, il a faim, si faim qu’il aurait bien voulu se rassasier simplement des restes tombés de la table du riche. Le texte ne dit pas que le riche est « mauvais », qu’il a de mauvaises intentions ou encore hautain.  Ils vivent simplement à quelques pas l’un de l’autre et ne vont jamais se rencontrer. Dt 15,7-11 : « 7 Se trouve-t-il chez toi un pauvre, d’entre tes frères, dans l’une des villes de ton pays que Yahvé ton Dieu t’a donné?  Tu n’endurciras pas ton cœur ni ne fermeras ta main à ton frère pauvre, 8 mais tu lui ouvriras ta main et tu lui prêteras ce qui lui manque. 9 Ne va pas tenir en ton cœur ces mauvais propos : Voici bientôt la septième année, l’année de remise, en regardant méchamment ton frère pauvre sans rien lui donner; il en appellerait à Yahvé contre toi et tu serais chargé d’un péché! 10 Quand tu lui donnes, tu dois lui donner de bon cœur, car pour cela Yahvé ton Dieu te bénira dans toutes tes actions et dans tous tes travaux. 11 Certes, les pauvres ne disparaîtront point de ce pays; aussi je te donne ce commandement : Tu dois ouvrir ta main à ton frère, à celui qui est humilié et pauvre dans ton pays ».
En fait, le riche, comme beaucoup d’autres riches, ne voit jamais ou rarement le pauvre, même et surtout quand il passe près de lui. Et c’est justement là sa faute : ne pas voir… ou encore ne pas vouloir le voir, et l’ignorer complètement, à l’inverse de Dieu qui, Lui, voit la misère de son peuple (Ex 3,7) : « 7…J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte. J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs; oui, je connais ses angoisses. 8 Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens… ». Nous avons ici le problème de bon nombre d’entre nous : on ne voit jamais le pauvre. On est dans l’indifférence. Si le regard porte sur les autres, c’est souvent pour les critiquer, pour en dénicher les défauts, les rabaisser parce qu’on s’estime soi-même bien supérieur à l’autre, et on se compare. Et c’est là, la ruse de l’Esprit du mal qui dit à Mariam Baouardy (« Mariam, sainte Palestinienne – La vie de Marie de Jésus Crucifié » – Père Estrate – P.108) : « Nous avons tout fait pour lui inspirer (à une personne) de l’antipathie pour une de ses compagnes. Nous avons exalté sa vertu solide ». P.138 : « Quand vous serez fidèles et que vous ferez quelque chose pour Dieu, Satan viendra vous faire croire que vous valez beaucoup, que vous faites bien toute chose, que vous êtes saintes. ». L’orgueil faisant le reste, l’autre lui devient inférieur  ou passe pour insignifiant. On regarde de haut. Le pauvre ne compte pour rien vis-à-vis du riche qui vit à deux pas de lui sans jamais le voir.

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L’un et l’autre finissent par mourir. Tandis que le pauvre Lazare est emporté par les anges dans le sein d’Abraham où se retrouvent les « justes » et « où d’une certaine manière il participe déjà au bonheur éternel, dans l’intimité du Seigneur » (Miche Hubaut), le riche, lui, est enseveli. Rappelons immédiatement que cette parabole ne reflète en rien la réalité de l’au-delà. C’est un récit purement imaginaire, qui n’a pas pour but de nous renseigner sur la réalité de la vie après la mort, mais pour nous dire qu’il nous faut accueillir, dès ici-bas, dans la foi, la Parole de Dieu pour avoir le salut.
Et voilà Lazare classé parmi les « justes » puisqu’il se retrouve avec Abraham. Dieu aime le pauvre, et dans l’évangile d’aujourd’hui, il n’est même pas dit que ce pauvre ait la foi ou non. C’est uniquement par le fait qu’il soit « pauvre » qu’il plait à Dieu de le secourir dans sa grande miséricorde. Lc 6,20 : « Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous ». Le pauvre est celui que Dieu aime particulièrement. Et tout l’enseignement du Christ nous invite à nous tourner vers le pauvre. Lc 14,13 : « invite le pauvre à ton festin » ; Lc 3,11 : « Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même » ; Ga 2,10 : « nous devons seulement songer aux pauvres » ; Lc 11,41 : « Donnez plutôt en aumône ce que vous avez… ». Alors que sur terre, le riche est un inconnu, le pauvre, lui, a un nom : il est déjà connu de Dieu puisqu’il le nomme. Jn 10, 3 : « … ses brebis à lui, il les appelle une à une… ». Lazare, sur terre, n’était donc pas seul et délaissé, il était déjà dans le cœur de Dieu tandis que le riche, enfermé dans son monde à lui, ne le remarquait même pas, à deux pas de chez lui. Nous aussi, nous sommes souvent fermés dans notre monde à nous, le monde du travail, le monde de la famille, le monde de notre paroisse, sans pour autant voir le pauvre parfois aux portes de nos églises. Et on veut se faire passer pour quelqu’un de bien.  Si nous n’aidons pas, par nos actes, les pauvres et les plus démunis, notre amour pour Dieu n’est qu’une illusion. Le Pape François nous dit dans la « Joie de l’Évangile » (§48) : « l’Évangile nous donne une orientation très claire, ce ne sont pas tant les amis, et voisins riches qu’il faut privilégier, mais surtout les pauvres et les infirmes, ceux qui sont souvent méprisés et oubliés, « ceux qui n’ont pas de quoi te le rendre » ( Lc 14,14). Aujourd’hui et toujours, « les pauvres sont les destinataires privilégiés de l’Évangile…Il faut affirmer sans détour qu’il existe un lien inséparable entre notre foi et les pauvres. Ne les laissons jamais seuls ». reuters610714_articolo
Dans l’Hadès ou Shéol, un lieu où, selon la pensée juive de l’époque, se retrouvent tous les morts, les justes comme les méchants, le riche a la langue sèche, il a soif et il souffre. Il voit Lazare dans le sein d’Abraham à qui il demande de l’envoyer chercher une goutte d’eau pour lui rafraîchir la langue. Abraham lui répond : « mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement ses maux; maintenant ici il est consolé, et toi, tu es tourmenté ». Ainsi, les biens du riche sont ici-bas, sur terre,  et les biens du pauvre sont au paradis. C’est donc durant la vie terrestre qu’il fallait chercher le Royaume de Dieu d’autant plus que le riche avait une vie plus que confortable et donc du temps pour Dieu tandis que le pauvre passe son temps à trouver un moyen pour survivre. – De plus, il y a entre Lazare, Abraham, et le riche un abîme impossible à franchir, la situation est donc irréversible, on ne peut plus revenir en arrière et personne ne peut plus aider le riche. Si cet abîme existe dans l’au-delà, c’est qu’il existait déjà sur terre entre le pauvre et le riche. Le pauvre qui a connu un énorme manque d’amour sur terre sera comblé d’amour dans l’au-delà. Mais si nous avons l’amour du prochain, nous connaitrons aussi l’Amour après la mort. L’amour appelle l’amour. Un choix doit se faire et c’est sur terre, de son vivant, que le destin va se jouer. C’est donc à nous de faire le choix, de notre vivant, si l’on veut être reçu comme Lazare dans le sein d’Abraham et être du bon côté de l’abîme.

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Le riche essaie alors de trouver une solution pour sauver son père et ses cinq frères vivant encore sur terre. Il demande à Abraham d’envoyer Lazare prévenir sa famille qu’il faut se convertir et qu’ils risquent aussi de ne pas être au rendez-vous avec Dieu. On pense alors que la résurrection de Lazare pourrait amener les gens à se convertir.  Or il n’en est rien (Lc 16,31) : « Du moment qu’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, même si quelqu’un ressuscite d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus ». En effet, après Moïse et les prophètes,  Dieu le Père lui-même a envoyé son Fils – Dieu prenant le corps d’un homme – et la grande majorité de l’humanité n’y croient pas et même un grand nombre de chrétiens sont de mal-croyants, sceptiques, étant à la suite du Christ parfois sans grande conviction. La conversion ne vient que de l’écoute et de l’observance de la Parole de Dieu : « Ils ont Moïse et les Prophètes, qu’ils les écoutent ». Abraham laisse ainsi entendre qu’habituellement, le riche est quelqu’un qui n’écoute pas  et « reste figé dans une attitude d’égoïste, de désinvolture, d’irréligion (de manque de conviction religieuse) et souvent de fermeture de cœur, incapable de lire les signes de Dieu » (Noël Quesson). Sa richesse ne pourra pas lui permettre d’acheter un billet pour le Royaume de Dieu et l’heure de la mort sera aussi son heure de vérité : restera-t-il attaché à sa richesse ou bien se tournera-t-il vers Dieu à l’heure de mourir ? C’est Timothée, dans la seconde lecture d’aujourd’hui (1Tm 6, 11-14) qui nous donne d’excellents conseils pour rester du bon côté de l’abîme : « Poursuis la justice, la piété, la foi, la charité, la constance, la douceur. 12 Combats le bon combat de la foi, conquiers la vie éternelle à laquelle tu as été appelé et en vue de laquelle tu as fait ta belle profession de foi en présence de nombreux témoins. 13 Je t’en prie devant Dieu qui donne la vie à toutes choses et devant le Christ Jésus …, 14 garde le commandement sans tache et sans reproche, jusqu’à l’Apparition de notre Seigneur Jésus Christ ». Le vrai riche n’est pas celui qu’on croit : le pauvre est riche de Dieu et le riche est pauvre de Dieu. « Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent » (Mt 6,24), un choix doit donc se faire et c’est maintenant qu’il faut le faire. Après, ce sera sans doute trop tard, car « après » peut se faire à l’instant même avec un AVC, un arrêt cardiaque, un accident mortel, un tremblement de terre etc…C’est maintenant qu’il faut être prêt pour passer du bon côté de l’abîme. Grande est cependant la miséricorde de Dieu qui probablement nous laissera, à chacun de nous, un temps de repentir même au tout dernier moment, mais nous sommes, malgré tout, tenu d’appliquer les commandements de Dieu. Et la deuxième lecture d’aujourd’hui nous supplie (1Tm 6,14) : « garde le commandement sans tache  et sans reproche, jusqu’à l’Apparition de notre Seigneur Jésus-Christ ». Ne perdons pas notre temps à des babioles terrestres, et vivons dans le Christ par les pauvres interposés. Dt 15,11 : « Tu dois ouvrir ta main à ton frère, à celui qui est humilié et pauvre dans ton pays ».




26ième Dimanche du Temps Ordinaire- Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS, paroisse Saint-Jean-de-Malte (Aix-en-Provence)

Lecture : Luc 16, 19-31

 

Le repas du riche

 

Frères et sœurs,

lazare-et-lhomme-richeCette parabole n’a apparemment pas vraiment besoin d’explication. La seule chose qui pourrait peut-être nous choquer, c’est que cette parabole n’est pas une invention de Jésus. En effet, ces histoires de rétribution du comportement ici-bas dans l’au-delà étaient un lieu commun dans la littérature aussi bien de sagesse égyptienne, que dans la littérature de la Palestine. Un certain nombre de récits analogues sont conservés dans le Talmud, et même aussi dans la culture grecque où l’on se plaisait tellement à faire dialoguer les morts de l’autre côté, avec un certain nombre de souvenirs de leur vie passée (voir dans l’Iliade), et c’était devenu un véritable genre littéraire. Cette idée que la rétribution de nos actes, ou de nos omissions ou de nos duretés de cœur, va s’accomplir de l’autre côté, ne représente pas une idée originale dans l’évangile.

On peut se demander alors pourquoi Jésus a tenu à reprendre un vieux thème qui était à l’époque déjà un peu éculé, pour faire passer un message de rétribution. L’évangile est-il un message de rétribution ? Dieu est-il là avec Abraham comme intendant pour régler les comptes avec les hommes et rembourser à chacun d’entre nous la monnaie de notre pièce ? Je crois que non. Si ce petit passage de l’évangile était une reprise aménagée de la rétribution avec un petit clin d’œil à la résurrection des morts à la fin, ce serait un peu banal. Mais alors, que Jésus a-t-il voulu dire en reprenant cette histoire ?

Même dans la pensée la plus commune et la plus païenne, que voulait-on dire ? Une chose qui était spirituellement, religieusement et moralement très élevée, tout à fait respectable : chaque acte dans notre vie a une répercussion dans l’au-delà. Si l’on avait posé un acte de bonté, cela ne pouvait pas disparaître. Même les civilisations les plus étrangères à la tradition biblique ont toujours essayé de le manifester d’une façon ou d’une autre.

Réciproquement, si un acte était mauvais, il avait une répercussion éternelle. Les exigences du récit, l’arrangement de l’histoire exigent de simplifier en disant que la répercussion éternelle c’est précisément la rétribution. Cela mérite encore notre attention aujourd’hui, car nous vivons sur un fond que nous appelons la sécularisation, en croyant que chaque acte vaut pour lui-même et qu’il doit être réalisé pour lui-même.

Ce n’est pas si sûr que cela ! Contrairement à tout ce que les traités de morale et d’éthique disent aujourd’hui : ce n’est pas l’acte qui se justifie en lui-même. L’horizon est un peu limité. Oui, mais nos contemporains ne croient plus à la vie éternelle, il faut donc se trouver des codes éthiques qui essaient de maintenir un minimum de principes et de moralité. D’où la justification de l’acte bon par lui-même.

Dans l’évangile et dans la tradition ancienne, ce qui a fait un immense progrès, était de dire que chaque acte humain avait une sorte de répercussion, d’onde de choc qui débouchait dans l’éternité. Mais ce qui est original dans la parabole que Jésus nous a laissée, c’est autre chose. La plupart du temps, les paraboles de rétribution se contentaient de décrire parallèlement les deux destins : le destin du riche méchant, égoïste, et le destin du pauvre, gentil, aimable, victime, etc., et l’on concluait : chacun a son destin, et dans l’éternité, chacun recevra ce qui lui est dû.

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Ce qui est intéressant dans cette parabole, dès le début de l’histoire, c’est que les deux personnages sont en rapport l’un avec l’autre. Le pauvre vit à la porte de la maison du riche, il est dans une situation de souffrance, d’attente, d’espérance, vis-à-vis du riche auprès duquel il essaie de vivre pour faire remarquer sa présence et son besoin. Quant au riche, il vit à côté du pauvre, certes, il l’ignore, mais le pauvre est là. Ils sont en capacité d’entrer en relation l’un avec l’autre, l’un le comprend fort bien et l’autre refuse de le comprendre. Lorsque les deux sont passés par la mort, ils se retrouvent… ce qui n’était pas tellement évident dans les autres récits. Non seulement Jésus a insisté sur la proximité qu’il y avait entre les deux sur la terre, mais il insiste aussi sur la capacité qu’ils ont de se rencontrer dans l’éternité. Et la rencontre a vraiment lieu. Le riche, tout à coup, s’aperçoit que le pauvre a existé ! Ceux qui ont vécu côte à côte et qui avaient toutes les capacités de se rencontrer sur la terre, doivent attendre que la mort les fasse s’apercevoir. Dans les tourments de l’enfer (Jésus reprend là tous les symboles nécessaires pour évoquer l’enfer), malgré cela, le riche arrive enfin à repérer Lazare. C’est à ce moment-là qu’il comprend ce qui s’est passé : il y avait un pauvre à sa porte, et lui le riche, ne l’avait jamais vu. Il a fallu que par les tourments de l’Hadès, il découvre la situation du pauvre en état de manque pour voir maintenant le pauvre qui est de l’autre côté.

Que pouvons-nous en conclure ? Jésus ratifie la sagesse des nations. Il dit que chaque acte a une répercussion dans l’éternité. Mais comment se fait cette répercussion ? Par le lien ou le non-lien que nous aurons établi sur la terre. C’est très fort de dire que nos actes ont une portée éternelle. Et comment cela se fait-il ? Dans la manière dont nous avons accueilli ou non la présence du frère. Ce qui a ouvert le cœur du pauvre à la joie dans le Royaume, c’est le fait qu’étant en attente sur la terre, de l’autre côté il a découvert qu’il était réellement attendu et qu’Abraham a fait pour lui ce que le riche n’avait pas fait, alors que le riche qui avait fermé son cœur et sa porte se retrouve de l’autre côté dans un état de manque qui était pourtant constitutif de sa condition humaine ; et là il retrouve Lazare. La valeur d’éternité de nos actes se découvre, s’accomplit et se réalise par la présence de l’amour que nous portons à nos frères.

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C’est une parabole assez terrible, exigeante. Elle nous fait comprendre que notre éternité passe par la manière dont nous aurons agi vis-à-vis de nos frères. C’est la pointe de la parabole. Lorsque le riche dit qu’il faut aller s’occuper de sa famille restée sur terre pour leur ouvrir les yeux, Abraham rétorque : non, ils ont tout ce qu’il faut sur place, ils ont les prophètes, la Loi, Moïse, les pauvres. Si nous intervenons, cela « fausse le jeu ». L’ouverture à l’éternité passe par le cœur de ceux et celles qu’on aime et dont nous sommes aimés.

Frères et sœurs, cette parabole peut nous aider à réfléchir. Aujourd’hui on se demande toujours comment il se fait que nos actes aient une portée si profonde et si grande. Quand on pense que c’est notre frère qui peut ouvrir à nos actes cette dimension d’éternité, cela peut changer pas mal de choses dans notre comportement. Cela ne veut pas dire que la prédication de Jésus se dissout dans une philanthropie généralisée, mais c’est le fait que pour que notre acte puisque prendre sa valeur de plénitude, de charité et de communion, si cela ne commence pas ici-bas, cela ne s’accomplira pas de l’autre côté. Amen.




26ieme Dimanche du Temps Ordinaire par le Diacre Jacques FOURNIER

«Aimer son frère c’est aimer Dieu»

(Lc 16, 19-31)

En ce temps-là,  Jésus disait aux pharisiens : « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.”
Le riche répliqua : “Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père.
En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !”
Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.”
Abraham répondit : “S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.” »

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            En invitant à « se faire des amis avec l’Argent trompeur » (Lc 16,1-13), Jésus s’adressait juste avant aux « Pharisiens, amis de l’argent » (Lc 16,14). Et pourtant, ils avaient la réputation d’être des hommes religieux : « Vous êtes, vous, ceux qui se donnent pour justes aux yeux des hommes ». Mais tout cela n’était qu’apparence : « Malheureux êtes-vous, scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des tombeaux blanchis à la chaux : à l’extérieur ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures. C’est ainsi que vous, à l’extérieur, pour les gens, vous avez l’apparence d’hommes justes, mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal » (Lc 16,15 ; Mt 6,2 ; Mt 23,27-28).

            Pourtant, ces Pharisiens étudiaient la Loi de Moïse et les Prophètes tous les soirs, après leur travail… Et il est pourtant bien écrit, dans le Livre du Deutéronome, le Livre de la Loi par excellence : « Se trouve-t-il chez toi un pauvre, d’entre tes frères, dans l’une des villes de ton pays que le Seigneur ton Dieu t’a donné?  Tu n’endurciras pas ton cœur ni ne fermeras ta main à ton frère pauvre, mais tu lui ouvriras ta main et tu lui prêteras ce qui lui manque ». Notons que le texte ne parle ici que de « prêter », mais peu après, il lance une invitation libre à aller plus loin, à donner, avec la perspective d’une récompense, pour encourager à l’action : « Quand tu lui donnes, tu dois lui donner de bon cœur, car pour cela le Seigneur ton Dieu te bénira dans toutes tes actions et dans tous tes travaux ». Quoiqu’il en soit : « Tu dois ouvrir ta main à ton frère, à celui qui est humilié et pauvre dans ton pays » (Dt 15,7-11).

            Or Jésus met ici en scène « un homme riche », nouvelle allusion aux Pharisiens, « qui portait des vêtements de luxe  et faisait chaque jour des festins somptueux. » Et « couché devant son portail, couvert de plaies », gisait « un pauvre Lazare » que cet « homme riche » ne pouvait que voir et revoir lorsqu’il sortait de chez lui ou y rentrait. Et il ne lui donna jamais rien! Fermé à son prochain, son cœur ne pouvait qu’être aussi fermé à Dieu, une attitude qui demeure au moment de la mort… Incapable de recevoir cette Plénitude que Dieu veut donner à tout homme, il souffre terriblement : il lui manque le vrai Bonheur, d’autant plus que dès lors, il n’a plus accès à ses « vêtements de luxe » et à ses « festins somptueux »… Et pourtant, s’il avait vraiment écouté Moïse et les Prophètes (Am 6,1-7 ; Ez 16,49 ; Za 7,10), des Paroles de Dieu reprises par Jésus, il serait avec le pauvre Lazare, tous les deux comblés par cette Joie que le Père veut voir régner en tous ses enfants !                                        DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 26ieme dimanche du temps ordinaire

« Le pauvre mourut, le riche mourut aussi…« 

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ensemble lisons et comprenons les mots important (Luc 16, 19-31)        

          Au chapitre 16 de l’évangile de Luc, nous entendons Jésus dénoncer l’usage l’égoïste des richesses, la séduction de l’argent, devenu pour beaucoup d’hommes une idole, un dieu. La Parabole du riche et de pauvre Lazare que nous allons méditer  termine ce chapitre.         

Soulignons les mots importants

Un homme riche : noter les mots qui décrivent la richesse.

Un pauvre nommé Lazare : comment est décrit sa pauvreté?

Est-ce que Jésus dans cette parabole porte un jugement sur le riche et le pauvre ?

Qu’est-ce qui est commun aux deux ?

Séjour des morts: Relever les mots qui décrivent ce séjour des morts. Est-ce que Jésus veut nous décrire ce que nous appelons “ l’enfer ” ?

Auprès d’Abraham : Que représente Abraham dans cette parabole ?

Un grand abîme : Qui est-ce qui a creusé cet abîme qui sépare le riche défunt et le Lazare ?

Ecouter “ Moïse et les prophètes ” : Que veut dire cette expression ?

Si quelqu’un vient de chez les morts…: Le riche réclame un miracle pour que ses frères se convertissent. Pour Jésus, qu’est-ce qui conduit à la conversion ?

Au fait de quelle conversion s’agit-il dans cette parabole ?           

   

Pour l’animateur 

  • Le riche dans la parabole est un personnage anonyme : il est seulement dit qu’il vit dans le luxe (vêtements de luxe et tous les jours de grands festins). C’est un profiteur égoïste du luxe et des richesses.

  • Le pauvre a un nom “Lazare”, un nom qui veut dire à peu près en hébreu “Dieu vient en aide”. Il est couvert de plaies et il connaît la famine. Jésus ne dit pas que le riche est mauvais et que Lazare est bon. Mais il n’y a pas de point de rencontre entre eux. Le seul point commun aux deux : leur condition mortelle.

  • Au lieu de les rapprocher, la mort scelle définitivement la séparation: un grand abîme les sépare pour toujours. Le pauvre est emporté auprès d’Abraham : c’est à dire à la place d’honneur auprès du plus grand des témoins de la foi de l’ancien testament. Il est dans le bonheur. Le riche, lui, se retrouve là où séjournent les morts que leurs fautes condamnent à être torturés par la chaleur brûlante et la soif (image très parlante pour celui qui connaît les déserts du Moyen-Orient).

  • Dans cette parabole, Jésus ne donne pas une description de l’au-delà. La leçon est claire : le malheur du riche vient de sa richesse : c’est elle qui lui a fermé les yeux et le cœur sur la pauvreté et les besoins de tous les Lazare qu’il a rencontré au cours de son existence terrestre. Il s’est jugé lui-même: l’infranchissable distance qui le sépare d’Abraham et de Lazare, n’est rien d’autre que celle qu’il a jadis. “Dieu comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.” (Magnificat)

  • Jésus renvoie ceux qui l’écoutent aux Ecritures (La Loi et les Prophètes) : c’est la Parole de Dieu qui indique clairement ce que Dieu veut : se servir de son argent pour créer des liens de justice et de fraternité, et faire disparaître les fossés entre ceux qui ont tout et plus qu’il n’en faut et ceux qui  n’ont rien.

  • Réclamer un miracle, un signe venant du ciel pour se convertir, c’est faire fausse route, dit Jésus. Recevoir dans la foi le message de la Loi et des Prophètes, c’est à dire la Parole de Dieu,  c’est cela qui conduit à la conversion : plutôt que de subir un renversement catastrophique à la mort, mieux vaut pour le riche faire un “ renversement” bénéfique dans cette vie, en partageant avec celui qui a faim.

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS          

Après la lecture et le partage, inviter les participants à faire silence.

Chacun, dans son cœur, est invité à demander à l’Esprit-Saint toute la lumière pour discerner ce qui doit changer dans sa vie et la force nécessaire pour le faire.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

           

“ A l’affamé appartient le pain que tu gardes, à l’homme nu le manteau que tu conserves dans ton coffre ” (Saint Basile).

Etre chrétien, c’est sortir de l’égoïsme, de l’indifférence.

Où est-ce que nous en sommes dans notre vie personnelle, dans nos quartiers, dans notre communauté chrétienne ?

Quels sont les Lazare qui se trouvent à notre porte aujourd’hui ?

Aujourd’hui, nous avons plus que les prophètes; nous avons Jésus ressuscité, toujours vivant. Son enseignement est sous nos yeux.

Qui de nous n’a jamais rêvé de signes enfin visibles et bien concrets de  ce que Dieu veut pour nous ?

Ne sommes-nous pas tentés d’attacher une plus grande importance à un phénomène merveilleux qu’à l’Evangile du Ressuscité et au témoignage des apôtres,  qui sont pourtant là, jour et nuit, à notre portée pour nous faire changer de vie ?

Dans les Actes des apôtres en parlant de la première communauté chrétienne saint Luc nous dit qu’elle vivait dans la communion fraternelle et que parmi les chrétiens, personne n’était dans le besoin.

Et dans notre communauté paroissiale ?

     

Ensemble prions 

Chant : Laisserons-nous à notre table. Carnet des paroisses p.151

 

 

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Audience Générale du Mercredi 14 Septembre 2016

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 14 Septembre 2016


 

Frères et sœurs, dans le passage de l’Évangile que nous avons entendu, de façon surprenante, Jésus invite à le suivre des personnes simples et qui ont une vie difficile. En devenant ses disciples, elles reçoivent la promesse de trouver le réconfort pour toute leur vie. En recevant « le fardeau de Jésus », chaque disciple entre en communion avec lui et participe au mystère de sa croix et de son destin de salut. Jésus n’est pas un maître qui impose aux autres des poids que lui-même ne porte pas. Il s’adresse aux humbles et aux petits parce que lui-même s’est fait petit et humble. Le fardeau que les pauvres et les opprimés portent est le même que Jésus a porté avant eux, c’est pour cela qu’il est léger. Il a chargé sur ses épaules les souffrances et les péchés de toute l’humanité. En lui la miséricorde de Dieu s’est chargée de la pauvreté des hommes, donnant ainsi à tous la possibilité du salut. Le Seigneur nous enseigne à ne pas avoir peur de le suivre et à apprendre de lui ce que signifie vivre de miséricorde pour être à notre tour des instruments de miséricorde.  

Dans les difficultés de la vie, prenons courageusement la route avec Jésus et nous ne serons pas seuls. Ne nous laissons pas enlever la joie d’être disciples du Seigneur ! Que Dieu vous bénisse !

 

 

 



 

 




25ième Dimanche du Temps Ordinaire- Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS, paroisse Saint-Jean-de-Malte (Aix-en-Provence)

Lecture : Luc 16, 1-13

 

Le cadeau de la liberté

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Frères et sœurs,

Ce texte pose une sorte de difficulté : qu’est-ce que Jésus est allé faire pour choisir un épisode aussi douteux ? Un intendant malhonnête, qui ensuite se fait mettre à pied sans aucune discussion, car la malhonnêteté était telle qu’il n’y avait pas besoin de lui faire un dessin ; il accepte tout de suite qu’on le renvoie, mais immédiatement, il devient apparemment encore plus malhonnête. Il se dit : voilà la facture, mais je vais fabriquer à l’inverse des fausses factures qui diminuent la somme. Cet intendant, vous ne lui confieriez jamais votre carte bleue.

Or, cette parabole a été prononcée, conservée, et quand saint Luc a rédigé définitivement son Evangile, il a été obligé de faire quelques petites considérations morales ; mais on a beau faire tous les correctifs voulus, la malhonnêteté est là, patente, indubitable, et Jésus a pris cet exemple pour expliquer quelque chose de notre comportement de chrétien.

Pourquoi ? Tromper le fisc ? Cela devient impossible. Essayer d’élargir le plus possible les marges bénéficiaires ? Cela repartira en impôts. Comment les fils de lumière, et l’on peut toujours dire que par le baptême nous sommes fils de lumière, comment pouvons-nous aujourd’hui imiter les fils de ce monde pour essayer d’appliquer cette parabole ?

Je dois vous dire au risque de choquer les parents qui se préparent à faire baptiser leurs enfants, et ceux qui accompagnent leurs enfants à la catéchèse, que c’est la plus belle parabole sur la liberté donnée par le baptême. En effet, de quoi s’agit-il ?

Cet intendant use mal de sa liberté, c’est indubitable. C’est un filou, un fripon, un voleur. Il a volé son maître dans les affaires. Heureusement, quelques âmes charitables et un peu délatrices ont averti le maître de ce qui se passait, et ensuite, quand il s’agit de sauver la situation, il est encore plus filou. Cela veut dire tout simplement que nous sommes tous des pécheurs.

4ième dimanche de paques1Vis-à-vis de la miséricorde de Dieu et de son amour, nous sommes tous des filous, nous ne méritons pas l’amour de Dieu. Ceux qui croient qu’ils méritent l’amour et la confiance de Dieu devraient se méfier et relire très profondément la parabole, et surtout relire leur vie en se disant : est-ce que véritablement je gère le bien que Dieu m’a donné aussi profitablement et aussi généreusement que Dieu l’a fait ? Il n’y a pas de souci, nous sommes tous des intendants malhonnêtes. Cela ne veut pas dire qu’il faut s’en contenter, mais cela veut dire au moins qu’il faut être lucide. Si nous sommes fils de lumière, sachons que nous sommes des pécheurs.

Voilà la base de la parabole. A mon avis, c’est pour cela que Jésus l’a choisie. C’est sans doute un fait divers qui avait parcouru la Galilée ou ailleurs à l’époque, tout le monde en parlait. Nous sommes tous des pécheurs avec l’amour de Dieu. Nous avons beau mal nous servir de notre liberté pour commettre le péché, en réalité, la liberté reste. Le premier enseignement de cette parabole, c’est l’inaliénabilité. Quand Dieu nous a fait libres, nous restons libres !

C’est précisément ce que signifie la sanction du maître, il dit à son intendant : tu m’as trompé, mais il ne dit pas immédiatement : rends-moi les comptes. Non, je te laisse encore libre. Même dans cette situation-là, tu es toujours libre. C’est toute la grandeur de la foi chrétienne, c’est de croire que tout homme, même le pire pécheur a encore comme un cadeau inaliénable la liberté qu’il a reçue de Dieu. Et parce que cette liberté n’est pas aliénable, l’homme a encore le moyen de se dire : il faut que je m’en sorte ! C’est cela la pointe de la parabole. Et cependant, il est assez fort pour rebondir. Au fond, c’est la parabole du rebond. Il avait tout pour être définitivement mis hors-jeu de la société, de l’économie et des amis, et là il rebondit, non pas de façon tout à fait honnête, c’est clair. Jésus le sait bien. Mais ce qu’il veut dire c’est que parce que la liberté est inaliénable, on peut rebondir. C’est cela qui intéressait le Christ. Cet homme dans la situation qui est la sienne est encore capable de se dire que ce n’est pas fini. C’est cela que Jésus veut dire à ses disciples, et c’est aussi ce que la première communauté avait besoin de se dire. Il est sûr que la première communauté chrétienne n’était pas dans une situation éblouissante. Ce n’étaient que des petites communautés qui avaient du mal à s’en sortir, il y avait des difficultés, des tensions, des rivalités, des petites communautés méprisées par les autres. Mais la parabole dit : souvenez-vous de l’intendant malhonnête, avec son argent et sa liberté, il a pu rebondir.

pardon force qui libére

C’est ce que le Christ veut dire : que les fils de lumière sachent que dans leur liberté consacrée par le baptême, ils peuvent toujours rebondir. Au fond, c’est une admirable parabole du pardon et de la vie baptismale. Qui d’entre nous est à la hauteur de la grâce du baptême qu’il a reçu ? Qui d’entre nous n’a pas comme premier devoir de rebondir sans arrêt par rapport à ses faiblesses, ses fautes, ses lâchetés et ses découragements ? C’est là toute la beauté et la profondeur de cette parabole. Dans la vie courante, avec les affaires tordues, les gens ont suffisamment d’énergie pour essayer de s’en sortir et avec le Royaume de Dieu le défi est encore plus grand puisqu’il s’agit d’avoir une demeure éternelle. Il faut répondre à l’amour de Dieu, mais on n’y répondra jamais, reprenez votre liberté à la base même si elle est blessée et marquée par le péché, et continuez !

Cette parabole veut nous dire aujourd’hui que le don de la liberté que Dieu fait à ses enfants ne sera pas toujours facile, mais de même que dans la vie on est aussi capable de rebondir, de même spirituellement, il n’y a jamais de raison de se décourager. Si apparemment les moyens ne sont parfois pas très honnêtes, car Dieu sonde les reins et les cœurs, cela n’empêche que devant cette nécessité le Christ dit : vous voulez entrer dans le Royaume de Dieu, ayez le même ressort, la même confiance et la même force que celle de cet intendant. C’est ce que je vous souhaite. Amen.




25ieme Dimanche du Temps Ordinaire par le Diacre Jacques FOURNIER

«Dieu, seule Source du Bien véritable»

(Lc 16, 1-13)

Jésus disait encore aux disciples : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens.
Il le convoqua et lui dit : “Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car tu ne peux plus être mon gérant.”
Le gérant se dit en lui-même : “Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gestion ? Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte.
Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, des gens m’accueillent chez eux.”
Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : “Combien dois-tu à mon maître ?”
Il répondit : “Cent barils d’huile.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.”
Puis il demanda à un autre : “Et toi, combien dois-tu ?” Il répondit : “Cent sacs de blé.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu, écris quatre-vingts.”
Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté ; en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.
Eh bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande.
Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ?
Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

dieu-et-largent 

Formidable liberté de Jésus. Il prend ici un de nos si nombreux faits divers, un cas de malhonnêteté financière, pour inviter ses disciples à être « habiles ». Mais c’est clair, ce « gérant » est « trompeur » au même titre que « l’Argent trompeur » qu’il a servi au mépris de toute justice. Et l’appel de Jésus est sans équivoque : « Faites-vous des amis avec l’Argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles ». L’argent appartient à ce monde qui passe, et il passera avec lui… Par contre, l’amitié vraie est appelée à durer éternellement. L’argent doit donc être un instrument d’amitié au service de l’homme, car ici-bas, lui seul a « une âme immortelle » (CEC 990 ; 1022). Et si « tout passe, l’amour seul demeure » (Ste Thérèse d’Avila).

            Contrairement à ce gérant qu’il a pourtant pris en exemple, Jésus invite ensuite à « être digne de confiance » aussi bien dans « une toute petite affaire » que « dans une grande ». En effet, ce n’est pas « l’affaire » en elle-même qui est importante, mais la manière, l’état d’esprit, le cœur avec lequel elle est traitée. « Qui vole un œuf, vole un bœuf ». Dans l’un ou l’autre cas, il s’agit toujours d’un vol…

            « Si vous n’avez pas été dignes de confiance avec l’Argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable ? » « Le bien véritable » est en définitive ce qui appartient au « Dieu véritable » (Jn 17,3 ; 1Th 1,9 ; 1Jn 5,20), ce qui lui est propre : la Plénitude de son Esprit qui Est Lumière et Vie. Dieu, qui « Est Esprit » (Jn 4,24), a en effet créé tout homme « esprit », lui donnant ainsi de partager sa condition éternelle et donc immortelle. Et il l’a créé « esprit » pour le combler de la Plénitude de son Esprit, gratuitement, par Amour. Puisque tel est le projet de Dieu, on peut dire que, de son côté, cet Esprit nous est déjà donné. Et il est déjà pleinement « nôtre » au sens où nous avons tous été faits pour Lui… Mais ce Trésor qui fera notre Bonheur éternel ne vient pas de nous : il est un Don de Dieu que nous sommes appelés à recevoir… Et ceci ne pourra se réaliser que si nous acceptons, en toute liberté, de nous tourner de tout cœur vers Lui et de nous laisser aimer, de nous laisser combler… Or, se tourner vers Dieu, c’est au même moment se détourner du mal, se convertir. Il ne peut en être autrement. D’où cette si belle formule de Jésus : « Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers », en ne gérant pas correctement les biens de ce monde, et donc en se détournant de cœur de Dieu, « le vôtre », ce Bien véritable qui est appelé à être pleinement vôtre, celui qui, du côté de Dieu vous est déjà donné, « qui vous le donnera ? »            DJF

          

           




Rencontre autour de l’Évangile – 25ieme dimanche du temps ordinaire

« Vous ne pouvez pas servir à la fois

Dieu et l’Argent »

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ensemble lisons et comprenons les mots important (Luc 16, 1-13)            

            Il semble que la notion de « biens » ait servi à St Luc de fil conducteur : que nos biens ne nous empêchent pas de répondre à Dieu qui nous invite tous au Festin du Royaume (Lc 14,15-24). « Quiconque ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple » (14,33). Puis le Père « partagera son bien » avec ses deux fils, et le plus jeune « dissipa son bien en vivant dans l’inconduite ». Mais le Père, en l’accueillant à son retour, lui donnera à nouveau autorité sur tous ses biens. « Tout ce qui est à moi est à toi » dit-il en fait à tous ses fils (15,11-32). Et l’enseignement se poursuit ici sur l’attitude juste à avoir vis-à-vis de l’argent.

 

Le sens des mots           

  • L’Evangile commence par l’image d’un homme riche et du gérant qui s’occupait de ses biens. Mais que faisait-il en fait ? Comment est-il appelé par la suite ? Noter l’expression pour la seconde partie de notre Evangile : de quoi n’a-t-il pas été digne ? Et quelle décision son maître prend-il à son égard ?

  • Ce gérant fait le bilan de ce qu’il sait faire… Que décide-t-il et dans quel but ? Quelle qualité Jésus désire-t-il ici mettre en valeur ? Qu’est-ce qui devient le plus important maintenant pour ce gérant : l’argent ou les relations humaines ? Et de fait, quelle invitation Jésus donne-t-il en conclusion ? Que suppose-t-elle sur les relations que nous avons commencé à construire ici-bas ?

  • Dans la seconde partie de l’Evangile, une expression revient quatre fois, laquelle ? A quoi Jésus nous appelle-t-il dans le concret de notre vie ?

            Jésus parle par deux fois « d’une petite affaire » puis « d’une grande », une fois de manière positive, une autre fois de manière négative. Puis il parle « de l’argent trompeur » et « du bien véritable ». D’après ce parallèle, quelle importance l’argent a-t-il à ses yeux ? Et quel est ce « bien véritable » ?     

            Noter ensuite les deux expressions qu’il emploie : « des biens étrangers », quels sont-ils ? « Le vôtre », à quoi cela renvoie-t-il ? En renversant cette phrase au sens positif, « le vôtre », notre vrai bien, qui nous le donnera ? Conclusion : l’homme peut-il s’accomplir tout seul, peut-il trouver le vrai bonheur par lui-même ? Dans quelle direction doit-il chercher et pourquoi ? On peut se souvenir de ce que le Père en Lc 15,11-32 disait à ses deux fils…

  • A travers l’argent, que cherche l’homme ? Pense-t-il alors à autre chose que lui‑même ? Comment qualifier une telle démarche ? Est-elle compatible avec la recherche de Dieu ? Si non, pourquoi ?

            

   

Pour l’animateur 

  • Le gérant « gaspillait les biens » de son maître. Jésus le qualifie de « gérant trompeur ». Il n’a pas été digne de confiance… Son maître décide de le licencier.

  •  Ce gérant n’a pas la force de travailler la terre, et il aurait trop honte de mendier. Il va continuer à tromper la confiance de son maître, une attitude que Jésus dénoncera fortement par la suite, mais il va se montrer « habile» en faisant en sorte que beaucoup « l’accueillent» quand il sera « renvoyé » : il leur fait cadeau d’une grande partie de leurs dettes. Bientôt, il n’aura plus d’argent : ce seront alors ses amis qui l’aideront.

            Jésus part de ce contexte négatif, encore une fois clairement dénoncé par la suite, pour nous inviter à mettre à la première place dans notre vie les relations humaines, pour qu’elles deviennent le plus possible des relations d’amitié et d’entraide… Mais si tel est le cas, s’entraider implique de savoir puiser dans ses biens pour aider l’autre. Le plus important devient alors celui que l’on peut aider et non le bien matériel que nous pouvons avoir… L’argent, nécessaire à la vie, ne doit pas devenir une fin en soi, mais il doit être mis au service des relations humaines, pour qu’elles soient vraiment humaines et d’amitié, chacun ayant le souci, dans la mesure du possible, du bien de l’autre…

            « Faites vous des amis avec l’argent trompeur »… L’amitié vraie, contrairement à l’argent, ne trompe pas, ne déçoit pas… Elle fait partie ici-bas des vrais biens de cette vie… Et si nos vrais amis nous accueilleront dans les demeures éternelles, Jésus souligne à quel point l’amitié vraie, l’amour vrai, a valeur d’éternité pour ce Royaume de Dieu où l’Amour seul règnera… Et nos relations vraies, construites ici-bas, continueront « là-haut » avec une Plénitude qui sera celle-là même de Dieu !

  • « Etre digne de confiance » intervient quatre fois, ce qui suppose de ne pas être « trompeur» (trois fois ici, deux fois précédemment). L’attitude du gérant est donc clairement condamnée par Jésus… Cet appel à la confiance rejoint tous les aspects de notre vie : les exemples concrets ne peuvent manquer !

            Pour Jésus, l’argent est « une petite affaire ». La « grande » est ce « bien véritable » que Dieu veut nous donner et pour lequel il nous a tous créés. Voilà pourquoi Jésus dit que c’est le « nôtre » au sens où nous ne serons pleinement nous-mêmes que lorsque ce « bien véritable » sera véritablement « nôtre ». Et quel est-il ? Rien de moins que ce que Dieu Est en Lui-même : Plénitude d’Amour (1Jn 4,8.16), d’Esprit (Jn 4,24), de Lumière (1Jn 1,5) et de Vie (Jn 1,4). Or « Dieu est Amour » et « aimer, c’est tout donner et se donner soi-même » (Ste Thérèse de Lisieux ; Jn 3,35), une expression à prendre pour Dieu au pied de la lettre. Dans son Amour, Dieu est éternellement Don de Lui-même… Et il nous a tous créés pour que nous soyons comblés par ce Don qu’il ne cesse de faire de Lui-même (cf. Lc 1,15.41.67 ; 4,1 ; Ac 4,8 ; 6,5 ; 9,17…).  

Nul ne peut donc s’accomplir par lui-même… Notre bien véritable ne peut venir que du Père qui nous le donne par Amour et il est heureux de nous le donner, pour notre plus grand bien. Ainsi Est l’Amour qui ne pense qu’au bien de l’autre et qui se réjouit que l’autre soit bien (So 3,17 ; Lc 15,7.10.23-24.32)…

  • A travers l’argent, l’homme se recherche lui-même, et cela parfois au détriment des autres… Ne penser qu’à soi-même : tel est l’égoïsme. L’Amour au contraire est ouverture à l’autre, pur regard vers l’autre dans la seule recherche de son bien. Ainsi est Dieu, Lui qui n’est qu’Amour et qui n’a qu’un seul désir : nous combler de ce qu’il Est en Lui-même, et cela pour notre seul Bien.

            Nous sommes pécheurs, blessés… Mais si nous acceptons de nous laisser aimer jour après jour, tels que nous sommes, ce Don, petit à petit, va nous guérir et nous apprendre à aimer, à nous ouvrir à l’Autre et aux autres dans la recherche de leur seul bien…

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

            « Je ne cesserai pas de les suivre pour leur faire du bien… Je trouverai ma joie à leur faire du bien ». «  Si tu savais le Don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’Eau Vive », l’Eau Vive de l’Esprit Saint dont le fruit dans les cœurs est « amour, joie, paix ». « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ». « Convertissez-vous et croyez en la Bonne Nouvelle » (Jr 32,40-41 ; Jn 4,10 ; 7,37-39 ; Ga 5,22 ; Jn 15,11 ; Mc 1,15).

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

            – Jésus nous appelle ici à être « dignes de confiance » notamment pour ce qui est de gérer l’argent, et cela à notre travail, dans nos familles, nos communautés paroissiales. Avons-nous pris son appel au sérieux ?

            – Dans la gestion de notre vie quotidienne, n’y a-t-il pas du gâchis ou des dépenses inutiles que nous pourrions éviter ?

            – Avons-nous trouvé avec Jésus la joie de donner, de partager, de semer de la joie autour de nous ?

     

Ensemble prions 

Seigneur Jésus, toi qui es venu nous arracher à nos égoïsmes pour nous introduire dans ton Royaume d’Amour et de Paix, que le Don de ton Esprit et de ta Vie nous aide à ne rien préférer à ton Amour. Que ta grâce triomphe en nous de tout mal pour que nous trouvions avec toi la joie de nous donner sans retour. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

 

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