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« Un chrétien peut-il, au nom de sa foi, s’engager en politique ?»

Pour répondre à cette question, il faut savoir quelle est le sens exact du mot « politique ». Savez-vous que le mot politique vient du mot grec « Polis » qui signifie « ville, cité » ? Déjà nous devinons que la vie en collectivité dans une ville doit être gérée convenablement, sinon c’est l’anarchie, le désordre. Il faut une autorité avec  tout un ensemble d’institutions au service du Bien Commun de toutes personnes habitant cette ville. Il faut établir des lois et des règlements pour le vivre-ensemble et la sécurité,  organiser l’habitat, faire des voies de circulation et les entretenir, prévoir des écoles, favoriser le travail, soutenir les associations, créer des espaces de loisirs, de culture, etc… La politique, c’est tout cela ! Ce qui est vrai pour une ville, l’est encore plus vrai et plus complexe pour une région, pour un pays.  Est-ce qu’un chrétien doit s’intéresser à la vie de sa cité, de son pays ? Poser la question c’est y répondre. Car, avant d’être chrétien, il est citoyen. Comme tout citoyen, il doit se sentir concerné. A  plus forte raison, quand dans sa conscience de chrétien, il sait que tout être humain est à l’image de Dieu, qu’il est fait pour aimer et être aimé, et que le développement et le vivre-ensemble dans l’harmonie et dans la justice correspondent au Projet de Dieu. Le pape Pie XI déclarait que « la politique est le domaine le plus vaste de la charité. » Il n’y a pas, aux yeux des chrétiens, de plus grande manière d’aimer que de promouvoir un monde de justice, de paix et d’épanouissement de l’homme. Tout chrétien a pour mission essentielle de transformer ce monde pour l’offrir à Dieu.

Par conséquent, si l’un ou l’autre chrétien, se sent appelé à s’engager à un niveau plus important, au sein d’une commune, ou d’un parti politique, pour promouvoir certains projets qu’il juge conformes à ses convictions, l’Eglise l’encourage en lui demandant de faire  toujours de l’Evangile et  du Bien commun les critères de ses choix.  C’est un bel et difficile engagement. Quelque fois, il va souffrir ! Mais il est important qu’il y ait des chrétiens engagés dans la politique à tous niveaux : n’est-ce pas la mission du chrétien d’être « sel de la terre » et « lumière du monde » (Mt 5, 13…16)  ou encore « levain dans la pâte ? » (Mt 13, 33)  Alors, si nous cessions de parler de la politique comme quelque chose de sale !




La Trinité par P. Claude Tassin (22 Mai 2016)

 Proverbes 8, 22-31 (La Sagesse a été conçue avant l’apparition de la terre)

Le Livre des Proverbes engrange des sentences de diverses époques, propres à inculquer au Peuple élu la sagesse des générations successives. Mais, pour l’éditeur antique de ce recueil, *Dame Sagesse devient une personne. «Je grandissais à ses côtés», déclare-t-elle ici. Elle «l’enfançon» royal, la première-née de Dieu. Cette princesse, joyeuse fillette a tout vu de l’œuvre du Créateur, elle remplit l’univers de ses ébats et aime particulièrement la compagnie des humains. Mais le mot hébreu employé est difficile à interpréter. Les versions anciennes de la Bible ont vu en ce personnage «le maître d’œuvre», «l’architecte» d’une création soigneusement organisée. Comparer le Livre de la Sagesse 7, 22 ; 8, 6 et Ben Sira 24, 3-9.

Ce texte tardif de l’Ancien Testament aborde une grave question que se posent les religions monothéistes : comment les humains peuvent-ils connaître Dieu ? Car, si Dieu est Dieu, si différent de nous, il échappe à notre connaissance, de même qu’une brique ne peut savoir ce qu’est un cheval. Mais Dieu nous a donné la Sagesse, inscrite dans notre compréhension de la création ; elle nous donne l’intelligence de l’œuvre de Dieu. Si la Sagesse n’est pas Dieu, elle est son parfait miroir, à notre mesure. Ainsi l’Ancien Testament balbutie le mystère de la Trinité : Dieu se manifeste à nous comme le Père de la Sagesse, laquelle est le Fils, miroir du Père, Parole (Verbe) et Esprit.

* Dame Sagesse et Sainte Sophie. La Basilique Sainte Sophie d’Istamboul, devenue mosquée, n’était pas dédiée à une sainte, mais au Christ. Car Hagia Sophia, en grec, signifie « Sainte Sagesse ». Or, le Nouveau Testament raproche le Christ de cette Sagesse dont parle l’Ancien Testament (ainsi Colossiens 1, 15-20), lequel a imaginé d’autres personnifications par lesquelles Dieu se livre à nous, sans se laisser «posséder» : c’est l’Esprit, identifié à la Sagesse en Sagesse 9, 17, ou la Parole, le Verbe, (cf. Isaïe 55, 10-11).

Romains 5, 1-5 (Vers Dieu par le Christ dans l’amour répandu par l’Esprit)

La pensée de Paul est «trinitaire» dans le passage ici retenu, même si souvent ses exposés sont «binaires», parlant du Père et du Fils, l’Esprit, pour l’Apôtre, ne se distinguant pas toujours du Christ. Venons-en au texte. Plus haut, Paul a montré que Dieu a fait de nous des justes, justes à ses yeux, grâce à notre foi en lui, et non à cause de notre pratique de la Loi. L’Apôtre évalue à présent la condition nouvelle à laquelle nous sommes ainsi promus :

1) Jadis pécheurs, nous voici en paix avec Dieu, puisque la foi nous rend solidaires de Jésus. En lui, nous reconnaissons le Christ qui exerce sur nos vies sa puissance de Seigneur ressuscité. Il nous donne accès à la grâce, il nous introduit dans le palais de Dieu.

2) Et voici notre sujet de fierté : non pas nos mérites, mais l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Voilà notre fierté ! Car l’œuvre du Christ nous assure que Dieu veut nous conduire à sa gloire, c’est-à-dire à sa présence impressionnante, mais intime et définitive.

3) Nous éprouvons bien des détresses, des occasions de découragement. Nous les supportons comme un test («la vertu éprouvée», selon les mots de Paul), sachant que Dieu ne nous déçoit pas quand il nous appelle à espérer. Car il nous a donné cet Esprit qui nous apprend l’amour qu’il nous porte déjà. On remarquera «l’escalier» littéraire et spirituel que construit l’Apôtre : 1ère marche : la détresse ; un petit effort, et, 2ième marche : la persévérance ; 3ième marche : la vertu éprouvée ; 4ième marche : l’espérance. Et, avec l’espérance, nous sommes déjà arrivés, puisque c’est l’amour de Dieu qui nous donne des jambes. Beau programme de retraite spirituelle…

«*Justes par la foi», nous découvrons la Trinité au cœur de notre vie : dans l’amour que le Père nous porte, dans l’œuvre du Christ en notre faveur et par l’Esprit qui nous révèle la source de cet amour.

* Justes par la foi. En Romains 4, Paul médite sur Abraham. Celui-ci, selon les légendes juives, était un païen idolâtre, un «impie», quand Dieu l’appela et lui promit une descendance. Abraham a cru en Dieu, sur sa seule parole, simplement parce que Dieu est Dieu. C’est pourquoi Dieu l’a considéré comme un «juste», qui voit juste en se confiant en Dieu. Par là, Abraham est notre père, à nous qui croyons que Dieu nous pardonne et nous donne la vie, puisqu’il a déjà ressuscité Jésus, «livré pour nos fautes».

 

Jean 16, 12-15 (« Tout ce que possède le Père est à moi ; l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître »)

Au Temps pascal de l’année C, nous lisions surtout Jean 14, premier des Discours d’adieu de Jésus présentés pas l’évangéliste. Aujourd’hui, nous puisons dans Jean 16. C’est une relecture de Jean 14, opérée par un autre Auteur inspiré. On y trouve les mêmes thèmes, mais sous des angles différents.

Avant le texte

Avant la page évangélique de ce jour, Jésus dit qu’il est bon pour les siens qu’il s’en aille : son départ commande en effet l’envoi du Défenseur, l’Esprit Saint (Jean 16, 5-7). C’est souvent parce qu’il est absent qu’un être aimé prend une place plus grande dans notre cœur et que nous le voyons mieux. De même, présence de l’Absent, l’Esprit révèle mieux Jésus. l’évangéliste souligne par là que le temps de l’Église, notre temps, n’a rien d’inférieur au temps de la vie terrestre de Jésus. En outre (versets 8-11), l’Esprit agira pour les disciples chrétiens comme un Défenseur contre «le monde», c’est-à-dire les forces opposées ou fermées au message de Jésus.

Le texte : un départ annoncé

Vient alors notre page d’évangile : J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter – en supporter le poids tragique qu’implique la Passion, puis la témoignage des disciples. Dans ces choses nombreuses encore à découvrir, l’évangéliste ne songe pas aux dogmes ultérieurs de l’Église, mais plutôt au tournant de Pâques, à la disparition de Jésus (comparer Jean 2, 22). Il faut du recul, l’expérience de la Résurrection pour que les disciples mesurent le sens des paroles et de la croix de Jésus.

Un chemin : l’Esprit de vérité

L’Esprit de vérité opérera en eux ce travail. Et, traduisons littéralement, il les «*acheminera (progressivement) dans la vérité tout entière» sur la mission du Christ, sur l’union profonde entre l’homme Jésus et le Père des cieux et sur leur propre mission de témoins. L’Esprit n’apportera pas une nouvelle révélation : il reprendra «ce qu’il aura entendu» de Jésus; il «glorifiera» Jésus, le mettant davantage en lumière dans le coeur des croyants. En même temps, il leur fera connaître «ce qui va venir». Il ne leur prédira pas l’avenir, mais, à chaque génération, il les éclairera sur la manière authentique de comprendre les paroles et les actes de Jésus en des situations nouvelles et imprévues.

«Tout ce que possède le Père est à moi», ajoute le texte. Jean a bien souvent souligné l’unité entre le Père et le Fils. Jésus peut donc définir la mission de l’Esprit qui, par là, est aussi l’Esprit du Père.

Dieu Trinité aujourd’hui et depuis toujours

En somme, l’évangéliste exprime une grande confiance dans la capacité des communautés chrétiennes à assumer leur histoire : l’Esprit les guide et les fait aller toujours plus avant dans la découverte de Jésus. Car la foi chrétienne commence par l’Esprit qui fait connaître et comprendre la personne de Jésus. Mais Jean fonde cette confiance sur l’unité de la Trinité dont, pour lui, le Fils reste le Révélateur, par son unité avec le Père, par son envoi de l’Esprit de vérité. Paul, lui (2e lecture), révèle la Trinité au cœur de l’expérience des croyants, dans leur espérance quotidienne.

Avec la figure de la Sagesse (1ère lecture), la Bible a préparé le mystère de la Trinité inscrit dans la fonction créatrice de cette Sagesse ; Une vieille tradition juive traduisait ainsi le début de la Bible : «Au commencement, la Parole du Seigneur, par la Sagesse, créa et acheva les cieux et la terre. (…) et un esprit d’amour de devant le Seigneur soufflait sur la face des eaux.» On comprend alors que les premiers théologiens chrétiens d’origine juive aient vu dans la création la collaboration du Christ, Sagesse, Parole du Seigneur, et celle de l’Esprit de l’amour de Dieu.

 « L’Esprit vous acheminera dans la vérité tout entière ». «Le Créateur de tous est unique. Il y a un seul Dieu Père, de qui tout provient ; il y a un seul Fils unique, notre Seigneur Jésus Christ, par qui tout existe ; il y a un seul Esprit, le don de Dieu répandu en tous (…) Puisque notre faiblesse serait incapable de saisir aussi bien le Père que le Fils, le Saint-Esprit est un don qui, par son intervention, peut éclairer notre foi pour laquelle l’Incarnation est un mystère difficile. (…) On le reçoit afin de connaître Dieu. (…) Car, s’il n’y a pas de lumière ou de jour, le service rendu par les yeux n’aura pas à s’exercer ; si aucun son ou aucune voix ne se fait entendre, les oreilles ne trouveront plus rien à faire ; si aucune odeur ne s’exhale, les narines seront sans utilité. Il en est de même pour l’esprit humain : si, par la foi, il ne reçoit pas le don du Saint-Esprit, il aura bien un principe naturel de connaissance de Dieu, mais il n’aura pas la lumière de la science» (Saint Hilaire de Poitiers, 4e siècle, Traité sur la Trinité).

 




La Trinité par le Diacre Jacques FOURNIER

« Je crois en l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie » (Jn 16, 12-15)

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

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St Jean nous offre ici un des plus beaux textes, sinon le plus beau, sur l’Esprit Saint. Pour bien le saisir, il nous faut nous rappeler que cette expression « Esprit Saint » ou « Saint Esprit » peut être employée comme un nom propre pour désigner une Personne divine unique, la Troisième Personne de la Trinité. Mais ces deux mots, « Esprit » et « Saint » peuvent aussi servir à nous décrire ce que Dieu est en lui-même, sa « nature divine ». « Dieu est Esprit », nous dit Jésus (Jn 4,24). Autrement dit, le Père est Esprit, le Fils est Esprit, et l’Esprit Saint (nom propre) est Esprit lui aussi. De même, le Père est Saint, le Fils est Saint et l’Esprit Saint est Saint. Et si nous mettons tout ensemble, le Père (Personne divine) est « Esprit Saint » (nature divine), le Fils (Personne divine) est « Esprit Saint » (nature divine), et « l’Esprit Saint » (Personne divine) est « Esprit Saint » (nature divine).

            De toute éternité, ces Trois Personnes divines sont en face à face, le Père étant le seul à être le Père, le Fils le seul à être le Fils, et l’Esprit Saint, le seul à être l’Esprit Saint. Mais tous les Trois sont pleinement Dieu, au sens où ils vivent et s’expriment avec une seule et même nature divine. Mais puisque « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16), il existe en Dieu une primauté dans l’Amour. Et c’est le Père vers lequel tous les regards se tournent en premier, car c’est Lui qui engendre le Fils de toute éternité en se donnant totalement à Lui en tout ce qu’il est. Et le Père est Dieu, et le Père est Lumière. Le Fils, « né du Père avant tous les siècles », est donc « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière », il est « de même nature que le Père » en tant qu’il la reçoit du Père depuis toujours et pour toujours. Mais le propre de l’Amour en Dieu est de se donner totalement, en tout ce qu’Il est. Le Père est Amour ? Il se donne en tout ce qu’il est au Fils et l’engendre ainsi en « vrai Dieu né du vrai Dieu ». Se recevant du Père de toute éternité, le Fils est Lui aussi Amour ? Alors il se donne lui aussi tout entier, avec le Père et comme le Père, et du Père et du Fils « procède » l’Esprit Saint, en fruit éternel de leur amour…

            L’Esprit Saint est ainsi pleinement Dieu, pleinement Amour, et donc à son tour pleinement Don de ce qu’il est en lui-même. Alors, dit ici Jésus, « il recevra de mon bien », et c’est de fait une réalité éternelle, « et il vous le communiquera ». Il reçoit du Fils la vie que le Fils reçoit lui-même du Père, et il nous la donne à notre tour. Il est vraiment « l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie », la vie même de Dieu !

           




Rencontre autour de l’Évangile – La Trinité

« L’amour de Dieu a été répandu

dans nos cœur par l’Esprit Saint. »

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ensemble lisons et comprenons les mots important (Jean 16, 12-15)

Son Père : Sans Jésus, mot “ Dieu ” reste un mot vague qui est employé par beaucoup de gens. Mais sa véritable identité, seul Jésus peut nous la révéler : pourquoi ?

Beaucoup de choses à vous dire : Est-ce que Jésus n’aurait pas tout révélé durant sa vie terrestre ? “ Que veut dire ce “ beaucoup de choses ” ?

Vous n’avez pas la force de les porter : lui, l’Esprit de vérité : quand nous disons “ lui ” en parlant d’une personne, nous parlons de quelqu’un.

Et quand Jésus dit “ lui ” en parlant de l’Esprit Saint, qu’est-ce qu’il nous révèle ?

la vérité tout entière : Est-ce que Jésus n’aurait pas dit toute la vérité sur Dieu et sur ses intentions ?

ce qui va venir : Que veut dire Jésus ? Est-ce que le rôle de l’Esprit-Saint serait d’aider à prédire l’avenir ?

il redira tout ce qu’il aura entendu ; il reprendra ce qui vient de moi : Quelle est l’action de l’Esprit Saint par rapport à celle de Jésus ?

Tout ce qui appartient au Père

Est à moi

Ces paroles de Jésus nous révèlent le lien qui unit les trois personnes divines et la place centrale du Christ dans la révélation de Dieu.

 

Ta Parole dans nos cœurs

Méditation silencieuse.

Dieu est Amour. Une Famille d’Amour. Dieu est Père, Fils et Esprit. Un seul Dieu. Pas un Dieu solitaire, mais solidaire. C’est une “ communion ”. Le Père n’a qu’un désir : réunir tous les hommes, de tous les temps et de tous pays dans sa famille. Depuis notre baptême nous sommes déjà dans sa famille. Nous disons à Dieu “ Père ”. A Jésus Christ, nous disons : tu es notre “ Frère ”. A L’Esprit Saint, nous disons “ Tu es l’Amour ” dans nos cœurs. L’Eglise est une famille, une “ communion ” qui prend sa source dans la “ communion trinitaire ”.

 

Pour l’animateur

Au terme de la vie terrestre du Christ, les apôtres n’étaient pas encore capables de comprendre sa place centrale dans l’œuvre du salut. Il fallait pour cela qu’il leur donne l’Esprit.

En disant “ lui ” en parlant de l’Esprit Saint, Jésus le révèle comme quelqu’un, une personne. L’Esprit Saint (ou le Saint Esprit) n’est pas une chose, force aveugle, une puissance vague, c’est quelqu’un, c’est l’Amour en personne qui transforme nos vies, qui nous fait aimer le Père comme Jésus Christ et avec Jésus Christ. C’est lui qui nous fait pénétrer dans la famille même de Dieu.

Jésus a donné l’essentiel de sa révélation. Simplement l’Esprit fera comprendre tout ce qui s’est passé, en particulier la signification de la mort et de la résurrection du Christ pour le salut de tous les hommes.

L’Esprit va donc conduire vers la vérité tout entière : il fera entrer les apôtres et tous les croyants dans la profondeur du mystère de Jésus, il leur fera comprendre la Bonne Nouvelle et la manière de la mettre en pratique. Ainsi il aidera l’Eglise à découvrir toute la richesse du Message de l’Evangile tout au long de son histoire.

En fait, l’Esprit-Saint poursuit ce que Jésus a fait : révéler aux hommes le mystère de Dieu et son projet d’amour pour tous les hommes.

L’Esprit-Saint fera connaître ce qui va venir, non en prédisant l’avenir ou en apportant une nouvelle révélation, (inutile après Jésus) mais en éclairant l’avenir à l’aide du mystère de Jésus : toute l’histoire présente et future prend son sens véritable grâce à la résurrection du Christ et la promesse de son retour dans la gloire.

C’est dans la personne du Christ que le mystère de Dieu se dévoile. Nous sommes au sommet de la Révélation et au cœur de la foi chrétienne.

 

 

L’ Évangile aujourd’hui dans notre vie 

C’est progressivement que les apôtres ont découvert qui était Jésus : d’abord un prophète, un maître en religion, puis le Messie, et enfin le Fils de Dieu révélé dans sa mort et sa résurrection. (On peut faire chercher par le groupe)

Et ce fut pareil pour leur découverte de Dieu : grâce à l’action de l’Esprit-Saint ils sont passés de l’intimité de Jésus avec Dieu à la découverte de sa relation filiale avec le Père.

Le Trinité, c’est le grand secret sur la vie intime de Dieu que Jésus nous a révélé. Sans Jésus, le Fils, ce secret serait resté inconnu des hommes. Ce grand secret d’amour, c’est ce qu’on appelle “ mystère ”. Il a été révélé pour que nous en vivions. Il reste encore inconnu aujourd’hui de beaucoup de croyants : pour quelle raison ? 

Et nous, quelle relation vivons-nous avec ce Dieu révélé par Jésus-Christ ?

-Est-ce que nous réalisons que depuis notre baptême nous vivons à l’intérieur de la famille divine, nous partageons la vie intime du Père et du Fils grâce à l’Esprit-Saint qui nous a été donné ?

– Comment ai-je découvert que Dieu est un Père pour moi ? (faire partager)

– Quand nous prions, quelle sorte de relation vivons-nous avec le Père ? Quelle relation avec le Fils Jésus-Christ ? Quelle relation avec l’Esprit Saint qui nous guide ?

– Qu’est-ce que cela changerait dans notre vie de tous les jours si nous vivons une vraie relation avec chacune des personnes divines: notre vie de famille, nos relations avec les personnes de notre entourage, de notre groupe, de notre équipe… ?

– Quelle est notre manière de parler de Dieu quand nous partageons notre foi avec d’autres ? Ne parlons-nous pas trop facilement de « Dieu », du « Seigneur » ou du « Bon Dieu » sans nommer vraiment chaque personne par son nom ?

Ensemble prions  

  • Dieu Père, nous te louons et nous te bénissons parce que tu es le Père de Jésus, et que tu veux être aussi notre Père selon ton amour et ta miséricorde.

  • Dieu Fils, nous te louons et nous te bénissons parce que tu es le Fils de son amour, et que tu veux être aussi le frère premier‑né de tous les enfants de Dieu.

  • Dieu Saint‑Esprit, nous te louons et nous te bénissonscomme un feu de leur tendresse, et que tu veux aussi habiter en nos cœurs comme un brasier d’amour parce que tu es l’amour du Père et du Fils jaillissant

  • Dieu Père, Fils et Saint‑Esprit, nous te louons et nous te bénissons parce que tu esde notre adoration. A toi notre amour pour les siècles des siècles le Dieu au‑delà de toute louange et que tu acceptes cependant les balbutiements

 

 

 Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : Trinité

 

 

 

 

 

 

 

 

 




MESSE D’ACTION DE GRACE DES 40 ANS D’EPISCOPAT 5 MAI 2016

 Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ

Esplanade de l’église du Chaudron

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SOULEVER LA REUNION JUSQU’AU CIEL !

Dans le diocèse de La Réunion, la fête de Pâques prend de plus en plus d’importance. Le triduum pascal est vécu avec ferveur. La messe chrismale anticipée, le Jeudi Saint avec la cène de Notre Seigneur, le Vendredi Saint avec la célébration de la passion et de la mort de Jésus qui prend sur lui toutes nos croix quotidiennes, le Samedi Saint avec la résurrection du Christ et la joie de la nuit pascale où il y a de plus en plus de baptêmes d’adultes ou de recommençants grâce aux équipes du Catéchuménat. Mais il nous faut aller plus loin en prenant conscience que nous ne pouvons pas séparer Pâques de l’Ascension et de la Pentecôte.

l'ascension de jésus

Résurrection – Ascension – Pentecôte

Aujourd’hui, nous célébrons la fête de l’Ascension. Cette fête arrive quarante jours après la résurrection de Jésus. Jésus prend le temps d’éduquer ses disciples, de les préparer à une forme de sa présence où il est toujours lui-même mais d’une autre manière. Pâques ? Souvenez-vous de Marie Madeleine, d’Emmaüs, de la rencontre avec les onze, de l’incrédulité de Thomas. « Si je ne mets pas mon doigt dans son côté, si je ne vois pas la marque des clous, non, je ne croirai pasThomas, avance ta main, ne sois pas incrédule mais croisparce que tu as vu, tu crois, heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20). C’est ainsi que tous les baptisés confirmés sont les héritiers de cette béatitude de Jésus : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Toi, sois heureux de croire. J’ai confiance en toi, dit Jésus à travers Sœur Faustine… Viens à ma suite et dans ma miséricorde infinie, je te donnerai une juste confiance en toi et dans les autres. Oui, Marie Madeleine, Emmaüs, les onze, Thomas et puis saint Paul le géant, terrassé avant de devenir l’Apôtre des Nations et les cinq cents frères à la fois, tous témoins du Christ ressuscité.

 

DSC_0710Aujourd’hui, l’évangile selon saint Luc nous rappelle que Jésus a dit que la conversion serait proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations jusqu’au bout du monde. Les disciples avaient été mis en demeure de se préparer à accueillir l’Esprit-Saint. A l’Ascension, Jésus lève les mains, bénit ses disciples et se sépare d’eux, emporté au ciel avec son corps de lumière, lumineux comme au jour de la Transfiguration. Ils se prosternent, ils retournent à Jérusalem en grande joie. En grande joie alors que Jésus n’est plus là ? Les disciples sont dans la joie parce que se réalise pour eux ce que Jésus leur avait dit. Tout d’abord, Jésus leur avait annoncé sa résurrection, ils n’y croyaient pas. Et puis, il est vraiment ressuscité. Jésus leur avait dit aussi « Mon Père enverra l’Esprit Saint en mon nom et vous enseignera toutes choses et vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit… Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre. Vous l’avez entendu et je vous ai dit. Je m’en vais et je viens à vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père car le Père est plus grand que moi. Je vous ai parlé dès maintenant, avant l’événement afin que lorsqu’il arrivera, vous croyiez » (Jn 14, 28 à 29).

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Les apôtres se réjouissent du départ de Jésus vers le ciel parce qu’Il retourne vers Dieu son Père et Notre Père. « Vous vous réjouiriez de ce que je retourne vers le Père ». Ce départ du corps physique du Ressuscité du monde visible de la terre est la condition de l’envoi de l’Esprit Saint pour la mission de l’Eglise à la Pentecôte. Les retrouvailles du Père et du Fils ressuscité dans sa chair humaine venant de la chair de Marie sont un débordement de joie réciproque entre le Père et le Fils, entre le Fils et le Père. Cette joie du Fils retrouvant son Père comble Dieu le Père du retour du Fils qui a rempli sa mission jusqu’au bout de l’amour. Le débordement de la joie de Dieu en Dieu à travers la chair du Christ glorifiée devient la joie des disciples qui ont reçu cette grâce de partager l’intimité du Christ et l’intimité du Père par le Christ : « En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père et que vous êtes en moi et moi en vous » (Jn 14, 20). Les disciples comprendront alors au fur et à mesure que toute chair humaine est portée au cœur du Père par Jésus ressuscité avec sa chair humaine. Ils comprendront que le Jésus de l’Histoire et le Jésus Fils éternel du Père, c’est tout un inséparablement. Ils comprendront que le Jésus, Fils éternel du Père, c’est aussi et en même temps le Verbe de Vie par lequel Dieu le Père fait tout exister, hier, aujourd’hui et demain.

Ils comprennent que tout existe par Lui, avec Lui et en Lui, que nous soyons chrétiens catholiques, orthodoxes, protestants, évangéliques. Que nous soyons musulmans, hindous, athées, agnostiques. Cela ne veut pas dire que tous croient en ce que je viens de dire. Nous devons respecter les différences et reconnaître des oppositions, ne pas récupérer et ne pas chercher à assimiler. Mais nous connaissons la source de l’Espérance. Nous voudrions partager le trésor de cette résurrection qui nous ressuscite déjà et qui leur est destinée aussi parce que nous connaissons le Verbe de Vie qui les fait vivre, qui nous fait vivre tous. Chacun a une part de vérité mais Jésus a dit « Nul ne va au Père que par moi ». Et puis « Je suis le Chemin la Vérité et la Vie » (Jn 14,6), et « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père » (Jn 14,2). Voilà la mission des chrétiens aujourd’hui : Révéler l’Amour du Père par le Christ ressuscité pour que la vie soit fraternelle dans l’Esprit et que tous sachent de quel amour ils sont aimés par le Père.

Logo année de la Miséricorde - détail

Le temps de la miséricorde

La foi de l’Eglise est la même partout, à La Réunion, à Maurice, à Rodrigues, aux Seychelles, aux Comores, à Madagascar. Partout nous proclamons l’incarnation, la vie, la passion, la mort de Jésus, sa descente aux enfers de l’Humanité, sa résurrection, l’envoi de l’Esprit Saint pour le pardon des péchés, son retour dans la gloire pour les cieux nouveaux et la terre nouvelle. N’oublions pas que l’auteur de l’épître aux Hébreux nous dit : « Comme le sort des hommes est de mourir une seule fois et puis d’être jugés, ainsi le Christ s’est offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude. Il apparaîtra une seconde fois, non plus à cause du péché mais pour le salut de ceux qui l’attendent ». Alors il faut préparer ce salut avec la grâce de l’Ascension. Ne pas attendre pour nous convertir et appeler le salut du Christ.

En cette année de la Miséricorde, en cette joie de Pâques qui s’épanouit dans la joie de l’Ascension, faisons nôtres les paroles de saint Maxime de Turin dans une de ses homélies : « Mes frères, nous devons tous exulter en ce saint jour. Que personne ne se soustraie à la joie commune parce qu’il a conscience de ses péchés, que personne ne soit écarté des prières communes par le fardeau de ses fautes ! En un tel jour, même le pécheur ne doit pas désespérer du pardon ; c’est en effet un grand privilège. Si le malfaiteur a obtenu le paradis, pourquoi le chrétien n’obtiendrait-il pas le pardon ? » (Bréviaire p. 631) Le temps de la miséricorde, l’Année de la Miséricorde est importante. Le catéchisme de l’Eglise Catholique souligne pour nous l’importance du combat spirituel « Seigneur, délivre-nous du Mal ».

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Les premiers apôtres, avant l’Ascension, au cours d’un repas que Jésus partageait avec eux, ont posé à Jésus cette question « Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir le Royaume (pour Israël) ? » Et Jésus de répondre « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité » (Ac 1, 1 à 11). Les apôtres pensaient encore en termes de pouvoir. Le catéchisme de l’Eglise Catholique précise « Le Royaume ne s’accomplira pas par un triomphe historique de l’Eglise selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement du Mal qui fera descendre du ciel son épouse. Le triomphe de Dieu sur la révolte du Mal prendra la forme du jugement dernier après l’ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe » (n° 677)

Certains pourraient penser que ce n’est pas réjouissant. Mais c’est la réalité à laquelle nous n’échapperons pas un jour. Jésus nous a dit que le disciple n’est pas au-dessus du Maître. Que la Croix fait partie de la vie mais que la victoire sur le Mal est déjà remportée pour ceux qui, avec Lui, essayent de vivre dans la foi, l’espérance et l’amour. Peu importe le jour et l’heure de notre passage terrestre à une vie au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Peu importe l’heure de la Transfiguration de cette terre par des événements qui dépasseront l’entendement humain dans la Miséricorde infinie de Dieu. Jésus nous a dit « Soyez prêts ». La fête de l’Ascension pour nous est la fête de la joie, présente et en devenir.

Construire notre communauté de destin

DSC_0918Dans le diocèse, nous avons l’habitude de célébrer symboliquement l’Ascension sur une montagne ou une colline. Cette année, à l’occasion de mon 40e anniversaire d’Episcopat, ce pèlerinage se passe ici, à proximité de l’Eglise du Saint-Esprit au Chaudron. Je remercie Dieu pour tout le parcours de vie que nous avons fait ensemble pendant quarante ans. Je remercie mes frères prêtres, religieux, religieuses, consacrés et aussi les familles chrétiennes, les enfants. Un grand merci aussi à tous ceux et toutes celles qui, dans l’exercice de leur profession ou de leur engagement dans les associations, les quartiers, les municipalités, les collectivités œuvrent pour le bien commun. Tout est dans l’amour de Dieu qui écoute notre prière. Alors,  demandons à Dieu de soulever notre terre de La Réunion avec tout ce peuple qui vit ici et de nous prendre tous dans son Amour. Que nous, chrétiens, prenions conscience de notre dignité fondamentale d’êtres humains et d’enfants de Dieu pour pouvoir cheminer avec les autres et pour construire notre communauté de destin par la construction du bien commun ici à La Réunion, dans chacune de nos îles et entre nos îles. Ce que nous ferons dans nos îles, ensemble et en Indianocéanie dépend d’abord de ce que nous voulons en faire, avec le respect de nos légitimes différences mais avec cette volonté spirituelle, citoyenne et politique d’établir des partenariats de complémentarité où chacun apportera aux autres ce qu’il a de meilleur.

La manifestation de Dieu à l’Ascension nous fait entendre sa Parole : Galiléens, Réunionnais, Mauriciens, Rodriguais, Seychellois, Comoriens, Malgaches, pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé d’auprès de vous reviendra de la même manière que les apôtres l’ont vu s’en aller vers le ciel. Ce que vous avez fait au plus petit des miens, c’est à moi que vous l’avez fait. Ne restez pas sur vos acquis, dans des situations figées. Refusez tout repli identitaire stérile. Il faut s’ouvrir aux autres pour la construction du bien commun. Comme le dit notre pape François dans Laudato si :

 

Obligation de promouvoir le bien commun

40 Mrg Aubry

« L’écologie humaine est inséparable de la notion de bien commun, un principe qui joue un rôle central et unificateur dans l’éthique sociale. C’est « l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée ».

 

« Le bien commun présuppose le respect de la personne humaine comme telle, avec des droits fondamentaux et inaliénables ordonnés à son développement intégral. Le bien commun exige aussi le bien-être social et le développement des divers groupes intermédiaires, selon le principe de subsidiarité. Parmi ceux-ci, la famille se distingue spécialement comme cellule de base de la société. Finalement, le bien commun requiert la paix sociale, c’est-à-dire la stabilité et la sécurité d’un certain ordre, qui ne se réalise pas sans une attention particulière à la justice distributive, dont la violation génère toujours la violence. Toute la société – et, en elle, d’une manière spéciale l’Etat – a l’obligation de défendre et de promouvoir le bien commun. » 

« Dans les conditions actuelles de la société mondiale, où il y a tant d’inégalités et où sont toujours plus nombreuses les personnes marginalisées, privées des droits humains fondamentaux, le principe du bien commun devient immédiatement, comme conséquence logique et inéluctable, un appel à la solidarité et à une option préférentielle pour les plus pauvres. Cette option implique de tirer les conséquences de la destination commune des biens de la terre mais comme j’ai essayé de l’exprimer dans l’exhortation apostolique Evangelii gaudium, elle exige de considérer avant tout l’immense dignité du pauvre à la lumière des convictions de foi les plus profondes. Il suffit de regarder la réalité pour comprendre que cette option est aujourd’hui une exigence éthique fondamentale pour la réalisation effective du bien commun. »  

« La notion de bien commun inclut aussi les générations futures. Les crises économiques internationales ont montré de façon crue les effets nuisibles qu’entraîne la méconnaissance d’un destin commun, dont ceux qui viennent derrière nous ne peuvent pas être exclus. On ne peut plus parler de développement durable sans une solidarité intergénérationnelle. Quand nous pensons à la situation dans laquelle nous laissons la planète aux générations futures, nous entrons dans une autre logique, celle du don gratuit que nous recevons et que nous communiquons. Si la terre nous est donnée, nous ne pouvons plus penser seulement selon un critère utilitariste d’efficacité et de productivité pour le bénéfice individuel. Nous ne parlons pas d’une attitude optionnelle, mais d’une question fondamentale de justice, puisque la terre que nous recevons appartient aussi à ceux qui viendront. » 

« Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent ? Cette question ne concerne pas seulement l’environnement de manière isolée, parce qu’on ne peut pas poser la question de manière fragmentaire. Quand nous nous interrogeons sur le monde que nous voulons laisser, nous parlons surtout de son orientation générale, de son sens, de ses valeurs. Si cette question de fond n’est pas prise en compte, je ne crois pas que nos préoccupations écologiques puissent obtenir des effets significatifs. Mais si cette question est posée avec courage, elle nous conduit inexorablement à d’autres interrogations très directes : pour quoi passons-nous en ce monde, pour quoi venons-nous à cette vie, pour quoi travaillons-nous et luttons-nous, pourquoi cette terre a-t-elle besoin de nous ? C’est pourquoi il ne suffit plus de dire que nous devons nous préoccuper des générations futures. Il est nécessaire de réaliser que ce qui est en jeu, c’est notre propre dignité. Nous sommes, nous-mêmes, les premiers à avoir intérêt à laisser une planète habitable à l’humanité qui nous succédera. C’est un drame pour nous-mêmes, parce que cela met en crise le sens de notre propre passage sur cette terre.» (§ 156 à 160)

Jeunes, l’amour vaincra !

DSC_0172Et vous les jeunes, restez jeunes ! Devenez jeunes ! Gardez votre capacité d’émerveillement et de créativité. Vous avez des talents à faire fructifier. Fermez vos oreilles à ceux qui vous disent « de notre temps c’était mieux ». Vous ne pouvez pas dire c’était mieux puisque vous n’avez pas vécu le passé. Aujourd’hui, il y a davantage de commodités et aussi plus de contraintes. Ne devenez pas vieux avant l’âge en vivotant blasés. Je souhaite que vous ayez autour de vous des adultes qui vous aiment vraiment et qui soient capables de vous résister parfois pour que vous puissiez devenir forts et aimants à votre tour. C’est vous-mêmes qui allez réussir votre vie, pas nous. Ayez un peu d’audace pour sortir des formatages convenus en essayant de progresser, pas à pas, jour après jour. Ne restez pas seuls.

Apprenez à faire équipe et que nous puissions vous accompagner pour vous aider à faire équipe. Il faut penser juste. Il faut vouloir juste. Il faut agir juste. Ayez le goût de ce qui est beau, de ce qui est bon, de ce qui est vrai. Soyez toujours en recherche sinon vous ne trouverez jamais. Maîtrisez les langues, les technologies qui évoluent très vite, le numérique. N’en devenez pas les esclaves. Développez l’humain avec le respect des conditions de la vie pour tous : la qualité de l’air, de l’eau, pouvoir se nourrir sainement, se loger dignement, fonder une famille, trouver sa vocation, pouvoir se déplacer, aller et venir dans le respect des consciences avec l’exercice de la liberté et de la responsabilité. Ici à La Réunion. Et allez voir ailleurs aussi.

Devenez des Réunionnais du monde, des citoyens du monde. Puis, revenez-nous si vous le pouvez pour nous enrichir de votre formation, de vos expériences et développez ce pays qui compte tellement sur vous et pour vous. Je vous en prie, n’ayez pas peur de prendre sur vous pour vous engager dans ce que vous pourrez dire ou faire. Devenez des hommes et des femmes d’engagement. Partout où vous serez, ménagez-vous des temps de silence pour la respiration de la prière, de l’élévation spirituelle avec les autres. Cela donne du souffle et du courage. Et si l’on vous méprise, continuez et aimez quand même, toujours, jusqu’au bout de l’amour. L’amour vaincra et tu donneras fidélité à l’amour. Tu trouveras le chemin de ton amour.

*

Chers amis, ce que je souhaite, c’est que la vie danse en vous, que notre peuple soit un peuple de fierté. Comme disait le Père René Payet « non pas un peuple qui attend mais qui prétend ». Qui prétend construire avec l’aide du Ressuscité. Belle fête de l’Ascension !

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                                                                                  Monseigneur Gilbert AUBRY




« L’Eglise peut-elle annuler un mariage ?»

Voici la réponse de l’Eglise : « Le mariage des baptisés, quand il a été ratifié et consommé, ne peut être rompu par aucun pouvoir humain et pour aucun motif, sinon par la mort. » (Droit Canon N°1141) Commentaire du Pape Jean PauL II  « C’est un devoir pour l’Eglise d’affirmer encore et avec force, la doctrine de l’indissolubilité du mariage. » (Exhortation apostolique aux Familles) 

COEUR SEPARE

On entend dire parfois : « Le mariage de tel couple a été « annulé ». C’est une manière incorrecte de dire les choses. Si le mariage à l’église, comme on dit couramment, ou mieux le sacrement de mariage, a été célébré en bonne et due forme, avec toutes les conditions requises (liberté totale, maturité,  accord profond et responsable des deux conjoints pour les engagements du mariage…), un tel mariage ne peut en aucune façon être annulé. L’Eglise dit alors que le lien conjugal est indissoluble, dans la fidélité à la parole du Christ : « Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer.» (Mt 19, 6). Mais il peut arriver qu’au moment du mariage, il a manqué une des conditions essentielles au sacrement, par exemple s’il y a eu pression de la famille sur l’un ou l’autre des conjoints ou une immaturité reconnue. Le plus souvent, d’ailleurs,  par la suite, le couple ne tient pas. Celui ou celle qui a été victime peut alors faire un recours auprès d’une instance de l’Eglise diocésaine qu’on appelle « l’Officialité ». Une enquête sérieuse alors est faite, plus ou moins longue, au terme de laquelle l’Eglise peut déclarer qu’il n’y a pas eu de sacrement, même si, dans sa forme extérieure, le mariage paraissait normal. Le mariage est alors déclaré « nul ». Si par la suite, après la sentence de nullité, l’un des deux veut se marier à l’église, cela est tout à fait possible.

D’une part l’Eglise veut à tout prix rester fidèle à l’indissolubilité voulue par le Seigneur pour le bonheur des époux, d’autre part elle fait preuve d’humanité pour ne pas laisser un homme ou une femme qui souffre d’un mariage qui en fait n’en était pas un. L’Eglise « n’annule » jamais un vrai mariage, mais elle peut, dans certain cas, déclarer qu’un mariage était « nul ».




Y a-t-il un âge pour la première communion ?

pain vivant4Voici la réponse de l’Eglise : « Les parents en premier, et ceux qui tiennent leur place, de même que le curé, ont le devoir de veiller à ce que les enfants qui sont parvenus à l’âge de raison soient préparés comme il faut et soient nourris le plus tôt possible de cet aliment divin, après avoir fait une confession sacramentelle.» (Droit Canon N°914)

Cette réponse de l’Eglise suppose évidemment que les parents, qui sont eux-mêmes des pratiquants réguliers et fervents, aient compris qu’ils sont les premiers responsables de l’éducation chrétienne de leurs enfants. Un enfant qui, depuis tout petit, vit en relation avec le Seigneur en priant avec ses parents, en participant à la messe avec eux, qui connaît les principales prières du chrétien,  et qui est en relation avec le prêtre de la paroisse, peut lui être présenté par ses parents. Le prêtre propose alors aux parents un livret qui leur permet de préparer soigneusement leur enfant à sa première communion.

Quand l’Eglise parle d’un enfant « parvenu à l’âge de raison », il s’agit d’un enfant qui sait distinguer  le bien du  mal, qui fait aussi la différence entre le pain Corps du Christ et la nourriture ordinaire. L’Eglise précise que les parents doivent veiller à ce que les enfants qui ont l’âge de raison « soient nourris le plus tôt possible » de l’aliment divin. Cette pratique était habituelle autrefois: on l’appelait d’ailleurs la « communion privée ». Si elle a presque disparu, c’est sans doute à cause de la baisse de la foi et de la responsabilité des parents. Si bien qu’il a fallu retarder la première communion à la fin d’une première année de catéchisme, et encore, ce n’est pas toujours gagné ! même avec une catéchèse dite « familiale » !

Père Antoine DENNEMONT




« Devant la justice, un prêtre est-il un citoyen comme un autre ? »

 

Pardon 1L’actualité nous amène à réfléchir à cette question. Sans doute, lorsque nous apprenons qu’un prêtre est mis en examen ou interné pour un acte grave, cela ne laisse personne indifférent. Les chrétiens qui sont attachés à l’Église et à ses pasteurs sont profondément troublés et sont malheureux. Ceux qui sont fragiles dans leur foi sont ébranlés. Ceux qui ont pris leur distance vis-à-vis de l’Eglise ou les incroyants ne se privent pas d’en rajouter!

Cependant, quelle que soit notre position, il nous faut admettre que le prêtre qui a commis un acte puni par la justice, par exemple un acte de pédophilie ou de maltraitance sur un enfant, il doit se soumettre. Toutefois, s’il est répréhensible comme tout citoyen, la gravité de son acte se trouve augmentée du fait que sa fonction le met en situation d’autorité particulière vis-à-vis de l’enfant. D’une certaine manière il n’est pas un citoyen tout à fait comme ‘monsieur tout le monde’. Et la sanction du tribunal peut alors être aggravée.

Rappelons-nous, cependant, que pour toute faute reconnue et avouée, le pardon du Seigneur est toujours là et un nouveau départ est possible. D’ailleurs, on ne compte plus le nombre de conversions qui se sont produites en prison.

Père Antoine DENNEMONT

 




Audience Générale du Mercredi 12 Mai 2016

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 12 Mai 2016


 

Frères et sœurs, dans la parabole du Père Miséricordieux, Jésus ne révèle pas un Père offensé, rempli de ressentiments. Certes, le fils sait qu’il a péché, et il reconnaît sa faute ; mais le Père s’empresse de lui rendre sa place et sa dignité, dans une miséricorde qu’il exerce sans conditions. Notre dignité d’enfant de Dieu ne dépend pas de nos mérites, ni de nos actions, mais de l’amour gratuit du Père. Le fils aîné, qui est toujours resté à la maison, a aussi besoin de miséricorde. Il attendait une récompense comme un dû, mais sa récompense était de rester auprès du Père, en qualité de fils. Le père réunit ses deux fils, l’un qui attendait un châtiment, l’autre une récompense, dans une logique nouvelle, celle de la miséricorde. Il les invite à se retrouver comme des frères dans la joie et la fête pour celui qui s’était perdu.

Alors que la fête de la Pentecôte est proche, je vous invite à vous préparer, par la prière et par les œuvres de miséricorde, à recevoir le Saint Esprit ; qu’il fasse de chacun de nous des enfants de Dieu réconciliés, accueillants les uns envers les autres.

Que Dieu vous bénisse

 

 

 



 

 




Qu’est-ce que le péché contre l’Esprit ?

shining dove with rays on a darkC’est  ?

Jésus qui en parle, par exemple en Mathieu ( 12,31). Jésus est exaspéré de constater l’endurcissement des pharisiens qui l’accusent d’être possédé par «Béelzéboul, le prince des démons» et d’expulser les démons en son nom ; alors que Jésus libère de l’esprit du mal et du péché par la puissance et l’énergie de l’Esprit d’Amour. Comment peut-on alors être pardonné si l’on rejette l’Esprit qui est donné, justement, par Jésus «pour la rémission des péchés» ? «Parler contre l’Esprit» c’est dire qu’il n’est pas puissance de vie et de résurrection, mais qu’il est l’esprit du mal et que l’Esprit « veut ma mort».

Dire que la source d’eau vive est empoisonnée, c’est se condamner à mourir de soif ! On peut dire que le «blasphème contre l’Esprit», c’est le pire endurcissement dans lequel l’homme s’enferme ! N’est-ce pas cela même « l’enfer ».

Père Antoine DENNEMONT