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Audience Générale du Mercredi 13 Mai 2015

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 13 mai 2015
 


 Chers frères et sœurs, la catéchèse d’aujourd’hui est comme une porte d’entrée sur la vie familiale. Sur cette porte sont écrits trois mots qui permettent de bien vivre en famille : S’il te plaît, merci, pardon. « S’il te plaît !», c’est une façon de demander la permission d’entrer dans la vie de l’autre, avec délicatesse, dans la confiance et le respect. Un amour vrai exige le respect de la liberté et la capacité d’attendre que l’autre ouvre la porte de son cœur. Le Seigneur lui-même demande la permission d’entrer ! « Merci ! » Nous devons devenir intransigeants sur l’éducation à la reconnaissance. Pour un croyant, la gratitude est au cœur de la foi. Un chrétien qui ne sait pas remercier a oublié le langage de Dieu. « Pardon ! » C’est une parole difficile et pourtant nécessaire. Si nous ne sommes pas capables de nous excuser, nous ne serons pas capables de pardonner. Beaucoup de blessures dans les familles commencent par l’oubli de cette belle parole. Que le Seigneur nous aide à remettre ces trois mots-clés à leur juste place dans notre cœur, dans notre maison mais aussi dans notre vie sociale.

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, venus de France et d’autres pays. Je salue particulièrement les membres de l’Entraide missionnaire internationale. Chers amis, j’encourage vivement votre service des Congrégations et des Diocèses pour faciliter l’accès de leurs membres aux soins de santé et favoriser ainsi leur dévouement à la mission. Je demande au Seigneur de faire grandir chez tous le souci de l’annonce de la joie de l’Évangile. Que Dieu vous bénisse !

 




Résumé de la troisième rencontre Cycle Long St Louis Dimanche

Notre journée de formation du dimanche 29 mars a débuté par les salutations, puis l’accueil. Ensuite, on s’est rendu à la chapelle pour la prière, afin d’offrir notre journée au Seigneur, rendre grâce et demander la protection de maman Marie. Des groupes ont été formés pour préparer le petit déjeuner et la prière des laudes. A 8h00, le diacre Jacques Fournier nous a fait prier les laudes. Puis nous avons écouté le résumé du cours précédent.

 

Après le petit-déjeuner, comme des petits enfants assoiffés de vérité, nous regagnons la salle pour écouter l’enseignement. Le thème de la journée : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise » Mtt 16,18

 

Dans un premier temps, un rappel de la signification du mot « évangile » est donnée: bon, beau, bien, nouvelle, donc évangile égale BONNE NOUVELLE, HEUREUX MESSAGE. La Bonne Nouvelle, c’est Jésus lui-même, qu’il s’agit d’annoncer sous l’action de l’Esprit-Saint. Le contenu de cette bonne nouvelle est : « le Royaume de Dieu est tout proche ».

 

L’Eglise est par nature missionnaire. Elle est amenée à annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile à toutes les nations. L’Eglise forme le corps du Christ, mais le Christ ne peut rien faire par lui-même. Il est le fruit de l’amour éternel du Père. Le Fils n’est rien par lui-même, il reçoit tout du Père : mystère de la Trinité. Le Fils est l’Unique-Engendré. Il reçoit du Père la plénitude de la nature divine qui est esprit et vie. Vivre en communion avec le Père dans l’unité d’un même esprit, c’est ce que Jésus est venu nous annoncer.

 

L’appel des 4 premiers disciples. Le chiffre 4 est signe d’universalité et renvoie aux 4 points cardinaux (N,S,E,O). Tout homme est concerné par la Bonne Nouvelle de l’Evangile et cela, par le fait qu’il existe et a été créé selon le projet de Dieu, à l’image du Fils. Jésus choisit ses disciples en relation avec son Père, dans cette obéissance d’amour qu’il vit de toute éternité avec Lui. Le Christ nous unit au Père. Il fait ce que le Père fait, dit ce que le Père dit. « Je ne puis rien faire de moi-même » dit Jésus en Jn 5, 30. On peut dire que Jésus est le Serviteur du Père et les disciples sont amenés à le suivre. Jésus attire tous les hommes à lui Jn 6, 44 et 5, 30  A chaque appel, Jésus s’arrête et pose son regard d’amour sur les disciples qui se sentent aimés. Jésus prie le Père et ensuite choisit les apôtres pour accomplir la volonté du Père. On note que l’appel des disciples s’effectue dans leur lieu de vie, de travail, que Jésus appelle des frères de sang ce qui évoquent la fraternité humaine qu’il est venu restaurer. Au moment, où Jésus donne la Parole qu’il a reçue du Père, le don de l’Esprit est largement répandu dans les cœurs.

 

Parmi ses disciples, Jésus institua 12 pour être ses compagnons. La mission de l’Eglise consiste à annoncer la Bonne Nouvelle à la suite de Jésus.

 

La vocation de Pierre : En s’ouvrant à la lumière du Christ, Pierre perçoit au même moment à quel point il est pécheur : « Eloigne-toi de moi Seigneur ». Simon devient Pierre dans l’accueil du don gratuit de Dieu. Jésus efface les 3 reniements de Pierre par la miséricorde infinie du Père.

C’est le don de l’Esprit qui fera des apôtres des créatures nouvelles et les rendra capables d’accomplir la mission. Lorsque Dieu appelle à accomplir telle ou telle démarche, il donne toujours avec cet appel la grâce de pouvoir la mettre en pratique.

 

L’Eglise corps du Christ : le don de l’Esprit Saint est à la base du mystère de l’Eglise et de toute vie chrétienne. Ce don de l’Esprit donne à chacun de participer à la plénitude même de Dieu, le met en communion avec Dieu et ses frères. Ce don est donné dés maintenant, offert gratuitement à notre foi. Cette vie de l’Esprit, cette communion avec Dieu et avec nos frères, est nourrie par la lecture de la Parole de Dieu et par l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne » Concile Vatican II.

Par le don de l’Esprit-Saint, le Christ ressuscité donnera aux uns d’être apôtres, aux autres prophètes…

En conclusion avec les carrefours :

Jésus est l’envoyé du Père et il vit dans l’obéissance et dans l’amour par l’Esprit- Saint. Il est en constante prière et vit en communion avec son Père.

La mission de l’Eglise c’est d’annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile au monde entier à la suite du Christ.

Jean Axel Nurbel et une équipe du groupe St Louis Dimanche

Et ce dimanche 10 mai, nous avons pris les quelques photos suivantes:

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Résumé de la 3° rencontre Cycle Long St Louis Samedi

« Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise »

RESUME DU 3EME SAMEDI

 

JESUS proclame l’EVANGILE de DIEU.

Mais que signifie EVANGILE ?

C’est un mot grec qui vient d’un verbe qui veut dire : porter un message, une nouvelle, annoncer, faire savoir. « Evangile » en lui-même signifie « Bonne Nouvelle », « Heureux message ».

 

Quelle est cette nouvelle qu’il faut annoncer ?

UNE BONNE NOUVELLE qui est : VOICI VOTRE DIEU. DIEU est la BONNE NOUVELLE.

Dans les temps anciens, une récompense était donnée au porteur de BONNE NOUVELLE.

Au sens profane : la bonne nouvelle était la victoire d’un militaire ou la mort d’un chef ennemi.

Au sens religieux : la BONNE NOUVELLE n’est plus celle d’un roi terrestre mais celle de DIEU qui régnera et apportera le bonheur.

 

C’est le Messie qui sera le messager et c’est par LUI que DIEU règnera pour le salut du monde.

Nous sommes aujourd’hui la récompense de JESUS qui par son sacrifice nous a portés la BONNE NOUVELLE.

 

Selon ST-PAUL : l’EVANGILE comporte 4 éléments indissociables :

  • L’annonce du CHRIST mort et ressuscité pour le salut du monde.
  • Cette même annonce interpelle l’homme et le rejoint là ou il est.
  • L’homme doit donc choisir le OUI DE LA FOI ou le non de l’incrédulité.
  • De ce OUI ou de ce non actuel dépend sa situation future…

L’EVANGILE est PAROLE de DIEU et PAROLE de VERITE dans la MOUVANCE de L’ESPRIT.

 

Selon ST-MARC : son Evangile commence par : « Commencement de la BONNE NOUVELLE de JESUS- CHRIST, Fils de DIEU ».

Cette BONNE NOUVELLE peut être comprise de deux façons :

  • L’EVANGILE est le message annoncé par JESUS-CHRIST
  • JESUS est la BONNE NOUVELLE.

Car « perdre sa vie à cause de JESUS » revient à « perdre sa vie à cause de l’EVANGILE. »

JESUS est la BONNE NOUVELLE car le PERE a fait de JESUS le SAUVEUR ET LE MESSIE par la puissance de l’ESPRIT SAINT.

JESUS nous annonce la communion avec le PERE par le don de l’ESPRIT SAINT.

« Le PERE aime le FILS et IL a tout donné en sa main » (Jn 3,35).

Le Fils est tout à la fois engendré par le PERE et pleinement DIEU.

Le Royaume des Cieux est MYSTERE de COMMUNION dans L’AMOUR et dans L’ESPRIT. C’est ce mystère qui est le centre de notre foi.

 

Selon ST-JEAN : JESUS est LA BONNE NOUVELLE

et le PERE, le FILS, l’ESPRIT accomplissent la même œuvre.

Aussi la volonté de DIEU est de sauver le monde et JESUS ne cesse de travailler à l’œuvre du salut du monde.

Cependant, c’est l’ESPRIT qui fait vivre. L’homme seul, sans la force de l’ESPRIT n’arrive à rien.

« LES PAROLES QUE JE VOUS DIS SONT ESPRIT ET VIE » Jn6.63

Donc, il faut faire appel à l’ESPRIT SAINT, le prier et nous en remettre à LUI pour qu’il œuvre à travers nous au nom de JESUS.

 

Nous sommes nous aussi, en tant que créatures de DIEU, les fruits de l’amour divin et donc, l’ESPRIT nous a été donné par l’acte éternel d’amour.

TOUS, enfants d’un seul et même PERE, nous sommes tous appelés à vivre pleinement de la vie de notre créateur et PERE ; en acceptant de recevoir par notre foi et dans la foi ce don de DIEU qu’est «  l’ESPRIT qui vivifie » et ainsi, nous serons à l’image du FILS engendré par DIEU LE PÈRE.

JESUS, notre frère, est l’exemple parfait à suivre quand il nous dit : SUIS-MOI !

Car il est « LE CHEMIN, LA VERITE et LA VIE ». (Jn14,6)

JESUS est venu nous rejoindre dans notre chair pour nous inviter à nous convertir, à retourner notre cœur.

Il est venu nous révéler que nous sommes fils et filles de DIEU, ses frères et sœurs, et il nous invite à recevoir par notre foi en LUI ce que LUI reçoit du PERE.

« Il nous a donné de son ESPRIT »

 

En conclusion, quelle est la BONNE NOUVELLE ?

La BONNE NOUVELLE est un mystère de communion que le FILS vit de toute éternité avec le PERE dans l’ESPRIT.

Le PERE le donne au FILS par amour et le FILS le reçoit du PERE dans l’ AMOUR.

La BONNE NOUVELLE c’est que nous aussi, nous sommes invités à recevoir le don de l’ESPRIT et à demeurer dans l’amour.

Nous ne sommes plus esclaves, nous sommes maintenant fils adoptifs du PERE et donc héritiers de DIEU et cohéritiers du CHRIST.

NOUS SOMMES DES ENFANTS DE LUMIERE.

 

2) L’APPEL DES 4 PREMIERS DISCIPLES

JESUS appelle les 2X2 frères ( 4 signe d’universalité)

JESUS appelle des frères de sang (SIMON et ANDRE) puis (JACQUES et JEAN), cela évoque la fraternité universelle.

La Parole dit  pour les uns : « Et aussitôt, laissant les filets, ils le suivirent. »

Pour les autres : «  et laissant leur père Zébédée dans la barque avec ses employés, ils partirent à sa suite ».

JESUS fait ce que le PERE lui demande donc c’est le PERE qui choisit les disciples.

Quand JESUS dit : « Suis-moi » ! C’est l’ESPRIT SAINT qui rend témoignage à la Vérité de cette Parole pour que les disciples le suivent.

Car ils ont dans leur cœur l’attirance du PERE. C’est le PERE qui les attire et donc les amène à tout abandonner pour suivre JESUS.

Le SEIGNEUR appelle les disciples non pas à la synagogue, mais dans leur vie de tous les jours.

Il se fait proche avec un regard d’amour.

JESUS prononce les paroles de DIEU car il ne mesure pas le don de l’ESPRIT qui est donné en surabondance (Jn 3,34).

« LES PAROLES de DIEU SONT ESPRIT ET VIE » Jn 6,63.

 

  • LA CONDITION DE DISCIPLE : être missionnaire avec JESUS

Le premier cadeau que reçoit celui que JESUS appelle c’est une présence constante. LE désir de DIEU c’est d’être avec les hommes.

Pour appeler les douze, JESUS passe toute sa nuit à prier ; afin d’être en totale communion avec le PERE car c’est DIEU qui appelle.

JESUS est le serviteur du PERE.

DIEU FAIT les douze par un don de l’ESPRIT SAINT et c’est ce même ESPRIT qui est évoqué quand SIMON devient PIERRE.

JESUS enseigne aux 12 disciples et les envoie annoncer la BONNE NOUVELLE,

Puis il envoie les 72 choisis, ces 72 qui représentent, avec les 12, l’église tout entière.

Car ce ne sont pas que les 12 qui sont envoyés pour semer et prêcher la bonne nouvelle, c’est l’ensemble des Chrétiens.

Si DIEU nous a choisis pour être à sa mission, c’est DIEU lui-même qui nous rend capable d’accomplir cette mission. PAR SA GRACE.

 

  • LA VOCATION DE PIERRE

SIMON en accueillant la Parole de JESUS vit le don de l’ESPRIT.

A la question de JESUS : «  Qui dit-on que je suis ? »

Simon reconnaît que « JESUS est le FILS DU DIEU VIVANT » et à JESUS de lui répondre : « Tu es heureux Simon, car cette révélation, t’est venue de mon PERE qui est dans les cieux. » Tout don vient du PERE, don de L’ESPRIT.

 

JESUS va donner à SIMON de devenir PIERRE. Pierre sur lequel il bâtira son Eglise.

Pierre ne s’est pas donné cette place dans l’Eglise de lui-même, Pierre obéit à DIEU. Après avoir renié JESUS, car il ne comptait que sur ses propres forces,

Pierre découvre qu’il est pêcheur et imparfait mais il accueille cet amour de miséricorde que lui donne le CHRIST. Pierre témoigne de la vérité de l’amour de DIEU.

A la Pentecôte, Pierre reçoit le don de force, la force du CHRIST, Force de douceur et d’humilité.

Et Pierre comprendra que la grâce est offerte à tous, car DIEU veut la vie de tout homme, sa volonté est de sauver la vie de l’humanité entière.

Ainsi, DIEU donne l’ESPRIT à ceux qui lui obéissent.

 

3) L’EGLISE

Le don de l’ESPRIT est à la base du mystère de l’EGLISE et de toute vie chrétienne, car la mission du CHRIST est de rassembler les enfants de DIEU dispersés.

Ce don de l’ESPRIT donne à chacun d’être en communion avec DIEU et avec ses frères par la FOI et dans la FOI.

C’est la force de l’ESPRIT qui nous aide à nous dépasser afin entretenir entre nous l’unité de l’ESPRIT par le lien de la Paix.

La Paix est elle-même don de l’ESPRIT.

Par cet ESPRIT reçu, nous formons un même corps dont le CHRIST est la tête.

Par cet ESPRIT reçu, le CHRIST ressuscité donne aux uns d’être apôtres, aux autres d’être prophètes…

Il y a une diversité de ministères qui souligne l’unicité et la spécificité de chacun.

Chacun reçoit un don particulier qui est le sien, un don qui lui permettra de travailler à sa manière à l’œuvre unique du SEIGNEUR.

 

CARREFOUR 1 : JESUS en mission

  • Quelle est la préoccupation de JESUS ?

La préoccupation de JESUS est de faire connaître le PERE au monde.

Pourquoi ?

Pour que le monde soit sauvé et parvienne à la connaissance de la vérité.

Comment s’y prenait-il ?

En portant la Parole aux apôtres.

 

  • Préciser comment JESUS vivait sa mission ?

il faisait l’œuvre du PERE.

  • Qui donc était dans la mission de JESUS l’acteur principal ?

C’était Le PERE.

  • Quelle valeur vivait-il donc à son égard

L’AMOUR et donc L’OBÉISSANCE DANS L’AMOUR

  • Quelle était l’attitude constante de JESUS d’une manière ou d’une autre ?

Il prie en tout temps.

 

  • Qu’est-ce qui d’après Lc 4,14, donnait à la mission de JESUS de porter du fruit ?

La puissance de l’ESPRIT.

 

 

En résumé, la préoccupation de JESUS était de faire connaître au monde, LE PERE.

Il a été envoyé pour cela, il réalise la mission que le PERE lui a confiée.

Et il la vit dans l’amour du PERE et la prière, en tout temps, avec le PERE.

Et sa mission ne peut porter du fruit que par la puissance de l’ESPRIT.

 

 

Equipe du Cycle Long St Louis samedi

Résumé de la troisième rencontre, lu le samedi 9 mai.

Et ce samedi 9 mai, nous avons pris les photos suivantes :

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Josie, responsable de l’équipe de service St Louis Samedi

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L’Ascension par P. Claude TASSIN (Spiritain)

  Commentaires des Lectures du jeudi 14 Mai 2015

 

Actes 1, 1-11 (« Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva»)

Cette ouverture du Livre des Actes, lue chaque année à cette fête, assemble avec vivacité trois épisodes brefs : un prologue, un ultime dialogue, et l’enlèvement de Jésus.

1. Le prologue s’adresse à Théophile, destinataire du «premier livre», c’est-à-dire de l’évangile de Luc. Pour cet auteur, la mission du Christ a pour «commencement» son baptême par Jean. Dans l’évangile, Luc place l’Ascension au soir de Pâques. Au début des Actes, il la situe au bout de quarante jours d’apparitions qui préparent les disciples à leur mission en rappelant l’essentiel du message de Jésus : «le royaume de Dieu». Ce sont deux manières de présenter, dans le temps, un mystère qui échappe au temps. En d’autres termes, au-delà de ces incohérences chronologiques, la résurrection du Seigneur et son Ascension (Luc seul parle d’une ascension !) sont deux manières sublimes de raconter le même mystère pascal.

2. L’ultime dialogue s’articule ainsi : les Apôtres vont être baptisés dans l’Esprit Saint, comme Jésus le fut, au seuil de sa mission. Lecteurs des prophètes, ces témoins pensent que la fin des temps arrive, puisque l’Esprit revient, et que Jésus va restaurer le royaume pour Israël. Qu’ils se détrompent ! La fin des temps et de l’histoire relève de la seule décision du Père. Elle ne se calcule pas. Auparavant, l’Esprit fera d’eux des prophètes, témoins de Jésus, «jusqu’aux extrémités de la terre».

3. La scène de l’ascension est sobre : «* eux regardant il s’éleva», comme Élisée avait vu partir Élie et avait hérité de son Esprit (1 Rois 2). L’accent porte sur l’intervention des deux êtres «en vêtements blancs», des anges. Par eux, le Ciel confirme notre espérance (le Christ viendra), mais nous interdit toute attente béate et stérile.

* « Eux regardant…, à leurs yeux…, ils fixaient le ciel…, pourquoi… regarder vers le ciel…, de la même manière que vous l’avez vu. » Cinq mentions de «vision» pour treize lignes du lectionnaire. La clé de cette insistance se trouve dans la scène de l’ascension d’Élie en 2 Rois 2, 1-14, où se trouve la même insistance : Élisée recevra la plénitude de l’Esprit prophétique d’Élie s’il voit l’enlèvement céleste de son maître. Et il le voit ! Or, pour saint Luc, Jésus est le nouvel Élie. Comme Élisée hérita de l’Esprit prophétique d’Élie, de même les Apôtres hériteront, à la Pentecôte, de l’Esprit de Jésus.

 

Éphésiens 4, 1-13 (« Parvenir à la stature du Christ dans sa plénitude »)

La 1ère partie de la lettre (Éphésiens 1–3) exposait le «mystère» de Dieu, c’est-à-dire son plan de salut : par son Ascension, le Christ a reçu une stature cosmique et il réconcilie le monde avec le Père. Ce projet commence à se réaliser dans l’Église qui unit en son sein, au temps de l’Apôtre, des gens aussi opposés que des Juifs et des païens et, en notre temps, bien d’autres groupes encore.

Il reste à l’Église à devenir ce lieu de réconciliation qu’elle est déjà selon «la vocation à une seul espérance». Pour cela, qu’elle travaille d’abord à sa propre unité. Qu’elle donne au monde un témoignage de paix, dans l’unité d’un même Esprit, vibrant dans une même espérance, sous le regard du Père de tous. Et comment le peut-elle ?

Grâce à l’ascension du Christ. Ici, l’auteur reprend une lecture juive du Psaume 67 (68), 11 : Moïse «est monté sur la hauteur» (le Sinaï) ; il a entraîné à sa suite «des captifs», une désignation biblique du peuple en exode ; «il a fait des dons aux hommes» (les commandements). Mais l’Ascension de Jésus est supérieure à celle de Moïse. Ayant tout pouvoir sur l’univers, le Christ donne aux chrétiens leurs ministres (apôtres, prophètes, missionnaires [ou «évangélisateurs ). Ceux-ci aident l’Église, si elle est fidèle à sa vocation, à prendre sa place dans le monde et à former «l’Homme parfait», l’humanité adulte qui trouvera son unité dans le corps du Christ.

 

Marc 16, 15-20  (« Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu ») 

Pour savourer la richesse de cette page inspirée par Dieu, reçue comme telle par l’Église, et pour saluer l’humour (involontaire ?) du lectionnaire, il faut dire son statut particulier * d’appendice. Car, à l’origine, l’évangile de Marc s’achevait avec la peur des saintes femmes sortant du tombeau vide (cf. évangile de la veillée de Pâques B). D’ailleurs, de peur de choquer les fidèles, notre pudique lectionnaire propose pour la veillée pascale une lecture brève qui supprime Marc 16, 8 (vérifier !).

Cette nouvelle finale, lue aujourd’hui, vient d’un disciple chrétien anonyme du 2e siècle qui a complété le message de Marc en relisant les autres évangélistes, surtout saint Luc, mais aussi Matthieu et Paul. Trois aspects sont à souligner dans cette «compilation» éclairée.

La mission est une promesse toujours valable

Notre auteur organise soigneusement son discours. Pour lui, la mission chrétienne concerne le monde entier. Elle relève de l’ordre de proclamer la Bonne Nouvelle, en mettant les hommes devant un choix : « Celui qui croira…, celui qui refusera de croire. » Après l’ordre donné, viennent les conséquences de l’adhésion à l’évangile. D’une part, les croyants se trouveront eux-mêmes protégés des dangers mortels (serpents et poisons). D’autre part, ils continueront l’œuvre évangélique du Christ, en chassant l’esprit du mal et en guérissant les malades. L’Ascension du Seigneur, désormais «assis à la droite de Dieu», inaugure la réalisation de cette promesse. À l’époque où écrit cet évangéliste anonyme, les apôtres sont morts depuis longtemps. Pourtant, à ses yeux, la promesse reste valable jusqu’à nous, parce qu’il a vu que ces «signes» continuaient de s’accomplir chez les chrétiens de son temps.

La mission s’enracine dans une mémoire

Chaque expression de l’auteur s’enracine dans les évangiles qu’il a lus et qu’il réinterprète en fonction de l’Église de son temps : « Allez dans le monde entier », dit-il, en adaptant Matthieu 28, 19. Il se rappelle saint Paul insensible à la morsure d’un serpent (Actes 28, 1-6) et emprunte maints autres souvenirs aux Actes des Apôtres. Bref, «les signes» de la puissance de l’Évangile aujourd’hui ne se comprennent qu’en comparant l’histoire de ceux qui nous ont précédés dans l’apostolat.

La mission est une action de grâce

Le ton de cet évangéliste inconnu est empreint d’allégresse. Visiblement, il porte un regard émerveillé sur ce que Matthieu, Luc et Paul ont écrit et vécu au service de la mission qu’ils avaient reçu du Christ. Au fond, il se réjouit de ce que ces héros de la foi ont vécu depuis le moment où le Christ a disparu, assis désormais à la droite de Dieu (comparer Actes 2, 34). Cette disparition est le mystère que nous nommons «Ascension». L’auteur se réjouit d’une identité d’expérience entre, d’une part, ce qu’ont réalisé les apôtres qu’il n’a pas connus et, d’autre part, ce qui se vit dans l’Église pour laquelle il complète le manuscrit d’un Marc dont il juge la finale (Marc 16, 8) peut-être trop pessimiste.

À la suite de Luc (1ère lecture) et de l’auteur des Éphésiens (2e lecture), le Pseudo-Marc nous rappellerait donc que le départ du Christ est une chance extraordinaire pour que l’œuvre de Jésus prenne sa pleine dimension.

* L’appendice de l’évangile de Marc (Marc 16, 15-20). 1) On dit qu’un écrit biblique est «authentique» s’il vient bien de l’auteur que lui attribue la tradition ; par exemple si la 1ère lettre de Pierre est de la main de Pierre – ce qui, d’ailleurs, fait problème. En ce sens, on estime généralement que la finale «longue» de Marc – la page évangélique de cette messe – n’est pas authentique. 2) On dit qu’un écrit est «inspiré» si les Églises le reçoivent comme vraie Parole de Dieu, régissant la foi. 3) Selon la foi catholique, ces deux notions ne se recouvrent pas complètement : un écrit peut être «inauthentique», mais réellement «inspiré» par l’Esprit Saint. Suprême humour de la liturgie, c’est cette page d’évangile… qui n’est pas de Marc, qui est choisie pour la fête de saint Marc, le 25 avril. Pauvre saint Marc !

 

 

 




7ième Dimanche de Pâques par P. Claude TASSIN (Spiritain)

  Commentaires des Lectures du dimanche 17 Mai 2015

 

Actes 1, 15-17.20a.20c-26 (« Il faut que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de la résurrection de Jésus »)

L’assemblée, après l’Ascension, prépare la Pentecôte. Le nombre « cent vingt » suppose une répartition de dix personnes autour de chacun des apôtres. Dans le judaïsme, ce groupe de dix (de sexe masculin) est le nombre minimal requis pour constituer une réunion synagogale (voir déjà Zacharie 8, 23).

La défection de Judas entraîne la nécessité de reconstituer le collège des Douze, selon la symbolique des douze tribus d’Israël (cf. Matthieu 19, 28). Pierre relit la démarche du traître à la lumière du livre des psaumes que l’on attribuait à David. Mais, aux yeux du croyant, ce livre est une prophétie de l’Esprit Saint concernant la destinée du Christ (cf. Luc 24, 44).

Puis, par la bouche de Pierre, Luc livre sa conception de l’apostolat. Sont apôtres ceux qui ont accompagné Jésus durant tout son ministère terrestre en « témoins oculaires » (Luc 1, 2) et qui, par leur prédication, deviennent « témoins de sa résurrection ». Cette définition insiste sur la continuité entre la mission terrestre de Jésus et la mission de l’Église. Elle ne concerne donc que les Douze et quelques autres, dont Matthias. Dans ce cadre et aux yeux de Luc Paul n’est pas un apôtre. Il est celui qui rejoint notre temps, de l’ère apostolique à l’ère post-apostolique. Mais ce dernier, pour légitimer sa fonction, a une conception de l’apostolat plus large (cf. Romains 1, 1-5 ; 1 Corinthiens 9, 1-2). L’Esprit Saint n’ayant pas encore été répandu, l’élection de Matthias procède par tirage au sort. Mais elle s’accompagne d’une prière, pour que le choix des hommes corresponde* à la volonté de Dieu. Il est plaisant de s’arrêter sur le nom du candidat évincé : Barsabbas signifie « fils du sabbat ». En effet, les pharisiens souhaitaient que le sabbat soit un jour de fête et que la nuit du sabbat, on fasse l’amour. Et si, par conjecture, les parents pensaient que le garçon avait été conçu un jour de sabbat, ils l’appelaient volontiers de ce nom. Un autre Basabbas (ou le même ?) est mieux honoré en Actes 15, 22.

* La volonté de Dieu. « Tous ensemble se mettent en prière : « Toi qui connais le cœur de tous les hommes, montre-nous. » C’était le moment de l’invoquer comme celui qui connaît les cœurs, car c’était à lui de faire l’élection, pas à eux. Ils parlaient avec confiance car il fallait absolument en élire un. Ils ne disent pas : Choisis, mais : Montre-nous l’élu, car ils savent que Dieu a tout décidé à l’avance. On tira au sort. Ils ne se jugeaient pas encore dignes de choisir eux-mêmes ; aussi veulent-ils être éclairés par un signe » (Jean Chrysostome).

 

1 Jean 4, 11-16 (« Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui »)

Dimanche dernier, l’Apôtre évoquait l’amour de Dieu que manifeste la Croix. « Puisque Dieu nous a tellement aimés », vivons dans l’amour fraternel. De nouveau, L’auteur de la lettre souligne le lien entre croire et aimer.

« Voir Dieu » est impossible à l’homme, même à Moïse (Exode 33, 20). Nous voyons Dieu à travers ce que Jésus nous révèle de lui (Jean 1, 18). Cette connaissance de Dieu n’est pas un ensemble de notions, mais une expérience que l’Apôtre envisage ainsi : quand nous aimons nos frères, nous réalisons ce que Dieu attend de nous. Alors il est en nous, comme l’hôte en sa demeure, avec tout son amour et avec son Esprit.

Comme en 1 Corinthiens 12, 3, l’Esprit Saint est ici celui qui «atteste» en nous la vraie foi et nous donne d’en témoigner. Certains considéraient Jésus comme un maître ou un prophète. Mais le vrai croyant doit voir en lui le Fils de Dieu et le Sauveur du monde (cf. Jean 4, 42).

Ce texte distingue et unit deux groupes. L’expression «nous qui avons vu» évoque les apôtres qui nous ont conduits à la foi. L’expression «nous qui avons reconnu» englobe la communauté qui partage la foi des premiers témoins.

Croire vraiment, c’est aimer, nous découvrir une certaine connivence entre l’amour de Dieu et nos efforts pour aimer.

 

Jean 17, 11b-19 (« Qu’ils soient un, comme nous-mêmes »)

Cette prière solennelle conclut le testament de Jésus selon saint Jean. Chronologiquement, elle précède la Passion. Mais, chez Jean, il faut souvent dépasser le cadre temporel. Le Christ qui prie ici est déjà le Fils de Dieu conversant, dans l’intimité céleste, avec son Père. Et, dès cette 2e partie du chapitre de ce discours, il intercède pour ses disciples de tous les temps.

Père saint !

Cette invocation (Père saint, garde mes disciples) et la phrase qu’elle introduit résument ce qui va suivre. Si Dieu est saint, il exige la sainteté des siens : «Soyez saints parce que je suis saint», disait le Lévitique 19, 2. Jésus a révélé Dieu comme le Père, mais aussi comme le Saint : tel est le «Nom» que Dieu a donné à son envoyé pour qu’il le fasse connaître. Ainsi, le Père et le Fils sont «un» et c’est dans la révélation de cette unité que les disciples trouveront leur propre unité. Car, avec la Croix et la glorification du Christ, voici le temps de l’absence (que comblera la présence de l’Esprit, inséparable du Ressuscité [cf. Jean 16, 7]) en laquelle Dieu devra continuer l’œuvre qu’il avait confiée à Jésus.

Garde-les !

Pour que le Père garde les disciples de Jésus «dans son Nom», c’est-à-dire en sa propre personne qui est aussi celle du Christ, il faudra aussi qu’il les garde «du Mauvais» (ou du Mal, selon la traduction liturgique du Notre Père) qui influence «le monde». Chez Jean, souvent, «le monde» est cette partie de l’humanité qui a mis et met en échec la parole de Jésus. Les disciples, eux, ont accueilli sa parole. En ce sens, «ils n’appartiennent pas au monde». Ils sont pourtant «envoyés dans le monde» pour y poursuivre la mission du Christ.

Parmi eux, au temps de Jésus, un seul est allé «à sa perte», lui-même, sous l’influence du diable (Jean 13, 2) et c’était pour que le plan de Dieu se réalise (Jean 13, 18). Mais le Père devra les garder du Tentateur qui cherchera sans cesse à les replonger dans «le monde» de l’incroyance.

La prière de Jésus est confiante. Il se réjouit parce que, par la croix, il va vers le Père. Les disciples doivent partager sa joie, en être «comblés». Sachant ce que Jésus demande au Père pour eux, les croyants de tous les temps pourront prier par lui pour s’assurer dans leur mission de sanctification (cf. Jean 16, 24).

Sanctifie-les !

* Sanctifie-les, ou : «consacre-les.» Dieu, le «Père saint» demande et donne à la fois aux siens la sainteté, surtout s’il leur confie une mission. Or, il s’agit de l’envoi des croyants dans le monde, à la suite du Christ envoyé en ce monde. Cette sanctification s’opérera «par la vérité». La vérité est ce à quoi il faut se fier pour ne pas s’égarer. Elle se définit ici comme la parole du Père offerte aux hommes par Jésus.

La sanctification attendue se nourrit donc de la fidélité à cette parole. Mais elle est stimulée par l’exemple de Jésus. Dieu l’a sanctifié,/consacré en vue de sa mission dans le monde (Jean 10, 36). Mais Jésus peut déclarer : «Je me sanctifie moi-même», puisqu’il persévère dans sa fidélité au Père jusqu’à la Croix. Entraînés par lui, nous irons aussi jusqu’au bout sur le chemin de la sainteté.

Le chrétien d’aujourd’hui veut être pleinement «dans le monde» pour contribuer à le sauver, selon l’autre sens que l’évangéliste confère à ce mot : «Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique» ‘(Jean 3, 16). Néanmoins, cette vocation implique bel et bien, une mise à part, un regard critique sur le monde, au nom des valeurs de la Bonne Nouvelle.

Sanctifie-les. Ce verbe biblique a un sens très riche. Il signifie que Dieu consacre quelqu’un à son service, le met à part, en le distinguant pour une mission. Ainsi Jérémie (1, 5) est-il «sanctifié» dès le sein maternel. Mais, fondamentalement, quand Dieu sanctifie quelqu’un, il l’appelle à partager sa propre sainteté, à se transformer, à s’écarter de tout mal, et de toute impureté. C’est là l’honneur du peuple de Dieu, qui s’entend dire : «Vous serez saints, parce que je suis Saint» (Lévitique 19, 2).

 




Rencontre autour de l’Evangile – 7ème Dimanche de Pâques

« Père Saint garde mes disciples dans la fidélité à ton Nom que tu m’as donné en partage, pour qu’ils soient un, comme nous mêmes ».

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX 

Situons le texte et lisons (Jn 17, 11b-19) 

Dans l’évangile de Jean, à la fin des discours d’adieu,  Jésus se tourne vers son Père pour lui adresser une longue  prière, appelée « prière sacerdotale », parce que Jésus paraît comme un prêtre s’offrant comme victime en faveur de ceux que Dieu lui a confiés. Il penseà ce que sera leur situation dans le monde. 

Le sens des mots

Père Saint : Jésus unit ces deux mots dans sa prière.

Qu’est-ce que le mot « Père » nous révèle de Dieu ?

Qu’est-ce que le mot  « saint » nous révèle de Dieu ?

Ton nom que tu m’as donné en partage : 

Dans la Bible que désigne le « Nom » ?

Quel est le Nom que Dieu révèle à Moïse au « buisson ardent » dans le désert ?

Qu’ils soient UN comme nous-mêmes : Quelle est la source de l’unité qui doit régner entre les disciples de Jésus ?

Qu’ils aient en eux ma joie :

Quelle est la joie de Jésus ?

Que tu les gardes du Mauvais :

De qui Jésus parle-t-il ?
Ils ne sont pas du monde :
Que signifie ici le mot « monde » ?
Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité : C’est donc en accueillant la Parole que les disciples ont été « consacrés », « mis à part » :Dans quel but ?
Je les ai envoyés dans le monde :
Quelle est la volonté de Dieu pour ce monde ?
Quelle est la mission des disciples ?
Pour eux, je me consacre moi-même :
Que veut dire Jésus par ces paroles ?

 

Pour l’animateur 

Père Saint : Jésus, le Fils du Dieu Saint, qui est appelé « le Saint de Dieu » (Jn 6,69), prie pour ses disciples qui, pour leur mission, doivent recevoir la même sainteté. Dieu seul est saint, c’est-à-dire le « tout Autre », mais il communique quelque chose de sa sainteté aux croyants.
Dieu est Père, cela dit qu’il est proche de nous. Il est Saint, cela dit qu’il est « tout autre » que nous ; l’innommable !
Le Père a partagé son Nom avec Jésus : le nom désigne ce qu’est la personne elle-même. Le nom du Père, c’est tout ce qu’est le Père.  Donc, Jésus reçoit tout de Dieu son Père ; il se reçoit tout entier de son Père et il communique à ses disciples la vie et la sainteté du Père.
Qu’ils soient « UN » comme nous-mêmes : c’est l’unité en Dieu à laquelle Jésus veut nous faire participer qui nous appelle à la  sainteté.
La joie de Jésus, c’est d’avoir fait tout ce que le Père lui a demandé.
Les chrétiens « ne sont pas du monde », c’est-à-dire qu’ils appartiennent au Royaume de Dieu ; Saint Paul, le disait à ses chrétiens : «vous êtes ressuscités avec le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut… » (Col 3, 1-2) « Vous êtes morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus Christ » (Rm 6,11)
Le « Mauvais », c’est l’Adversaire, le Prince des ténèbres. A la fin du « Notre Père », Jésus nous fait demander au Père de nous délivrer du « Mal ». C’est le même personnage, celui qui veut faire obstacle au Projet de Dieu de sauver tous les hommes. Jésus a conscience de la grande difficulté dans laquelle il met ses apôtres en disparaissant.
Pourtant les chrétiens sont envoyés dans le monde à la suite de Jésus pour la même mission que la sienne : engager le combat contre le règne des ténèbres (c’est le monde avec ses mensonges et tout ce qui l’oppose à Dieu). Être « dans le monde » sans être « du monde », c’est la situation difficile du chrétien.
Jésus se consacre lui-même pour ses disciples : c’est à dire il fait de sa mort un don de sa vie pour les croyants. C’est dans la mort et la Résurrection de Jésus que les disciples sont consacrés.
 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS 

Prends pitié de nous, Seigneur Jésus. Et continue à prier pour que nous soyons vraiment consacrés. Nous ne sommes pas du monde, et pourtant c’est dans le monde que tu nous envoies pour y porter ta lumière, pour y vivre la sainteté de Dieu. Tu nous as mis à part pour la mission, mais pas pour être séparés de nos frères qui attendent ton Évangile. 
 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE 

Est-ce que nous vivons avec la conscience d’être en communion avec le Dieu saint ?
Qu’est-ce que cela devrait changer dans notre vie ?
Quels sont les lieux où je dois vivre ma  présence au monde,  les lieux de mes engagements ?
N’avons-nous pas plutôt tendance à fuir le monde, à nous protéger du monde en nous réfugiant dans les dévotions et les prières ?
Nous sommes dans le monde, mais comment ?
Ne nous arrive-t-il pas d’être complices de ses mensonges, de ses injustices, son attachement égoïste à l’argent… ?
La vérité du Christ a démasqué le mensonge et l’hypocrisie. Acceptons-nous d’être haïs parce qu’en étant fidèles à l’Évangile nous sommes des  « empêcheurs de tourner en rond » ? 
 
ENSEMBLE PRIONS  
Chant : Tu nous appelles à t’aimer,  en aimant le monde où tu nous envoies. 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

 




Le miracle des Noces de Cana (Jn 2,1-12)

A l’invitation de Marie, Jésus va accomplir son premier signe en St Jean à Cana, en Galilée, à l’occasion de Noces: il va changer plus de sept cent litres d’eau en vin. Ce signe est « le signe des signes » au sens où il n’est rien de moins que le signe de l’Alliance Nouvelle et éternelle que le Christ est venu instaurer pour tous les hommes, gratuitement, par amour. Dans cette Alliance, Dieu se révèle comme Celui qui donne le vin, ici symbole de l’Esprit Saint, en surabondance, pour sceller l’union entre Lui et les hommes dans la Communion d’un même Esprit. Si nous acceptons de nous laisser remplir, de nous laisser combler, notre vocation à tous s’accomplira, et nous expérimenterons, enfin, « quelque chose », dès ici-bas, du vrai bonheur… Souvenons du récit de la Pentecôte en St Luc : « Ils sont remplis de vin doux », disent en se moquant, ceux qui ne croyaient pas… Moquerie peut-être dans leur bouche, mais très belle expression en fait de ce qui est notre vocation à tous: être remplis par Dieu de son Esprit Saint, un « état » dans lequel nous expérimenterons la vraie joie… 

Et Marie était là, pour contribuer par sa présence discrète, par ses invitations aux serviteurs, à faire en sorte que ce projet de Bonheur sur l’homme s’accomplisse le plus pleinement possible…

Les noces de Cana (Jn 2,1-12) : cliquer sur le titre précédent pour ouvrir le document PDF.




Audience Générale du Mercredi 06 Mai 2015

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 6 mai 2015


 

Frères et sœurs, le mariage est un sacrement qui construit l’Église en donnant naissance à une nouvelle communauté familiale. Saint Paul enseigne que l’amour entre les conjoints est l’image de l’amour entre le Christ et son Église. Le mari doit aimer sa femme comme son propre corps. La vocation des époux, moyennant la grâce du Christ, est de s’aimer sans réserve et sans mesure, dans la radicalité du don de soi, la réciprocité et le respect. L’Église est pleinement engagée dans l’histoire de chaque mariage chrétien : elle s’édifie sur leurs réussites et souffre de leurs échecs. Le mariage a aussi une dimension missionnaire. L’Église, pour transmettre à tous la foi, l’espérance et la charité, a besoin de la courageuse fidélité des époux à la grâce du sacrement qu’ils ont reçu. Il est beau que la force et la tendresse de Dieu se transmettent ainsi de couple en couple, de famille en famille. Saint Paul a raison, il s’agit vraiment d’un grand mystère !

Je salue cordialement les pèlerins francophone venus de France, de Suisse et de Belgique, en particulier le pèlerinage diocésain de Cambrai avec Monseigneur François Garnier, et les familles de la Garde Suisse Pontificale.
En ce début de mois de Marie je vous invite à renouveler votre amour envers la Mère de Jésus, passant un peu plus de temps auprès d’elle. Présentez lui avec confiance toutes vos intentions.
Bon pèlerinage à Rome !

 




6ième Dimanche de Pâques par P. Claude TASSIN (Spiritain)

  Commentaires des Lectures du dimanche 10 Mai 2015

 

Actes 10, 25-26.34-35.44-48 (« Même sur les nations païennes le don de l’Esprit Saint avait été répandu»)

Ce dimanche ne garde qu’un résumé squelettique de la visite de Pierre chez Corneille. Les ciseaux liturgiques sautent notamment le discours de l’Apôtre, que nous entendons chaque année le jour de Pâques. Contentons-nous de ce découpage et relevons quatre points.

1. La rencontre est riche : Pierre n’est « qu’un homme ». Mais le fait qu’il est un homme, comme Corneille, abat la barrière qui interdisait au Juif de fréquenter le païen. Pierre « relève » le centurion et il dit : « lève-toi ». Par ces verbes résurrection, une nouvelle vie s’offre à Corneille.

2. Pour la première fois, à cause de l’accueil d’un païen, Corneille, un officier romain qui a sous ses ordres de nombreux soldats samaritains, l’Apôtre découvre que Dieu est « impartial », ne fait pas de différence entre les humains. Pierre pouvait, selon le scénario de l’auteur des Actes des Apôtres, se rappeler Deutéronome 10, 17-19 et Isaïe 56, 6-7.

3. Quand on compare Actes 11, 18, on comprend mieux la logique du récit : si l’Esprit tombe sur Corneille et les siens, c’est parce qu’ils croient et se convertissent en « écoutant la parole » de Dieu proclamée par Pierre. Selon certains théologiens d’aujourd’hui et à partir de l’épisode de Corneille, l’Esprit saint précède l’annonce de l’Évangile. C’est une manière légitime de comprendre l’histoire du salut. Mais, pour les auteurs du Nouveau Testament, au contraire, le don de l’Esprit est le résultat et le couronnement de l’écoute de la Parole (comparer Actes 2,38 et 1 Corinthiens 12, 3).

4. Luc souligne la stupéfaction des chrétiens d’origine juive qui accompagnent Pierre. Car ce qui arrive aux païens est une nouvelle Pentecôte, produisant les mêmes effets. C’est ce que souligne l’expression « tout comme nous ». Ici le don de l’Esprit précède le *baptême. Dieu montre, par ce scénario insolite, qu’il veut absolument l’entrée des païens dans son peuple. Mais le rite baptismal reste nécessaire : il montre ici que l’Église comprend le signe donné par Dieu et elle l’accepte.

* Le baptême. Pierre « donna l’ordre de les baptiser ». Cette traduction liturgique trahit Luc qui évite toujours la voix active du verbe « baptiser » (sauf en Actes 8, 38). Il écrit, littéralement, au passif : « il ordonna qu’ils soient baptisés ». Mais baptisés par qui ? Certes, Luc sait bien que c’est un ministre de l’Église qui baptise. Mais, au sens profond, c’est le Christ qui baptise, comme Jean Baptiste l’avait promis (Luc 3, 3). Luc envisage ainsi le sacrement du baptême : l’homme écoute la parole de Dieu, il se convertit. Il est baptisé par le Christ, « par le nom de Jésus Christ », qui lui obtient le pardon des péchés et lui accorde le don du Saint Esprit (voir Actes 2, 38). Car le Père, lors de l’Ascension, a remis à Jésus la plénitude de l’Esprit, et cet Esprit fait du baptisé un prophète, membre à part entière du peuple de Dieu.

 

1 Jean 4, 7-10 (« Dieu est amour»)

Sous la douceur d’un style envoûtant, Jean mène un combat acharné. Rappelons sa première grande déclaration : «Dieu est lumière» ( 1 Jean 1, 5). Il visait des chrétiens errant dans la nuit, en raison d’une foi en Jésus, qu’il juge superficielle. Il proclame à présent que «Dieu est amour». Il vise les mêmes gens qui, dans leur suffisance, méprisent leurs frères à la foi simple et profonde. Ils ne connaissent donc pas le vrai Dieu.

1) l’amour (en grec agapè) véritable «vient de Dieu» qui nous l’a donné comme on transmet la vie à ses enfants. Ainsi, l’homme qui ne sait pas aimer n’a pas l’expérience de Dieu, ne peut pas connaître Dieu. Nous ne saurons jamais traduire correctement le grec agapè. Le terme charité peut être banal, voire méprisant («je ne te demande pas de me faire la charité») ; le mot amour, certes préférable, se heurte au registre ambiant des affections saisonnières, voire à l’érotisme.

2) «Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous» cet amour qui n’est pas un sentiment variable, mais un engagement sans retour : il a envoyé «son Fils unique», son autre lui-même. Et si nous croyons en cette mission, nous sommes sauvés, nous recevons une vie pleine. Et «voici en quoi» se reconnaît le total désintéressement de Dieu : il a pris l’initiative de nous aimer alors que, pécheurs, nous ne méritions pas cet amour. Voilà pourquoi, comme l’écrivait déjà Paul (Romains 3, 25-26 et 5, 6-8), la mort du Christ équivaut à un sacrifice offert pour le pardon de nos péchés.

 

Jean 15, 9-17 (« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »)

Rappelons-le, ce discours d’adieu de Jésus au soir du jeudi saint est à la fois, sous la plume de l’évangéliste, le bilan du ministère terrestre de Jésus et le discours pascal à nous adressé, en nos jours, par le Ressuscité.

Le passage d’aujourd’hui approfondit, en fait, l’image de la vigne et des sarments (cf. dimanche dernier) en langage plus direct. À présent, du début à la fin de cette page, tout est centré sur l’amour et Jésus ne s’adresse plus qu’à ses *« amis ». Il ne parle pas de l’amour dû à tous les hommes, même aux ennemis (cf. Matthieu 5, 44-45). Il vise la relation divine et intime – et c’est un commandement – qui soude les croyants entre eux. Par là se précise ce « fruit » que produisent les sarments. De ce sublime testament pascal du Seigneur, retenons trois aspects : le primat du commandement de l’amour, un amour fondé sur le don total de soi, un amour qui seul peut faire, dans le croyant, une vie fructueuse.

Le commandement de l’amour

Normalement, on attend ici un jeu simple de réciprocité : Le Père aime Jésus, et Jésus aime le Père. Tel n’est pas le mouvement du discours. Comme dans la 1ère  lecture, l’amour qui a sa source dans le Père, est un élan, une cascade d’eau vive qui descend du Père au Fils, du Fils aux disciples, et aboutit à l’amour des disciples entre eux.

Un tel amour ne se laisse pas conditionner par les hauts et les bas de notre affectivité. On « demeure dans l’amour » ; on s’y tient parce qu’il s’agit d’un engagement total. Bref c’est un «commandement». Jésus a gardé les commandements de son Père : Dieu lui a ordonné de révéler son amour. C’est ce qu’il a fait. Il nous invite à notre tour à manifester ce même amour.

La « joie » du Christ, c’est celle d’avoir accompli sa mission. Nous devons partager sa joie (cf. Jean 14, 28 ; 17, 13) en nous aimant les autres pour poursuivre cette même mission d’amour.

Le plus grand amour

L’amour suprême, qui va jusqu’à «déposer» sa vie pour ses amis (traduction littérale), comme Jésus «déposait» symboliquement son vêtement (Jean 13, 4.12) au soir du jeudi saint, à se dessaisir de soi-même, c’est l’amour qui se révèle au Calvaire. Car, en disant «comme je vous ai aimés», c’est bien la Croix que Jésus évoque. Il ne meurt pas parce que nous sommes ses amis («ce n’est pas vous qui m’avez choisi»), mais pour faire de nous ses amis et nous le manifester. Il fait ainsi de nous ses confidents : il nous a fait connaître, dit-il, ce qu’il a appris du Père, c’est-à-dire que l’amour de Dieu n’a pas de limite. Dans l’Ancien Testament, seuls Abraham et Moïse sont déclarés «amis» intimes de Dieu (Isaïe 41, 8 ; Exode 33, 11). Ce sont désormais tous les croyants que Jésus appelle «amis». Nous conservons ce titre d’honneur si nous faisons ce qu’il nous commande, c’est-à-dire de nous aimer mutuellement, à la lumière de la Croix.

Donner du fruit

Cette conclusion ramène à l’image de la vigne et des sarments. À première vue, ce fruit serait l’amour mutuel des croyants. Mais la raison pour laquelle les chrétiens s’aiment ne vient pas de leurs affinités mutuelles. C’est leur volonté de révéler au monde la source de leur charité : l’amour infini du Père, manifesté dans la croix de son Fils. C’est pour cette mission que Jésus nous a tous choisis, en tant que croyants. Il n’est pas question, malgré la traduction, d’ «aller» en mission au loin. Selon le génie sémitique de Jean, mieux vaudrait traduire : «afin que vous vous mettiez à porter du fruit». Il reste que certains, comme Pierre (1ère lecture), ont une mission plus précise et plus large.

* Amitié… et commandement. « L’affirmation de Jésus : « Vous êtes mes amis si vous faites de ce que je vous commande » n’est paradoxale que si l’on méconnaît le lien qui unit « commander » à « amis ». En vérité, obéissance et amour vont de concert. « Je ferai tout ce que tu voudras » n’est pas une parole de subordonné, mais d’amoureux » (X. Léon-Dufour).

 

 




6ième Dimanche de Pâques par le Diacre Jacques FOURNIER (10 Mai)

« Demeurez dans mon amour » (Jn 15,9-17)

 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. 

AIMER VOUS LES UNS LES AUTRES

 

Nous allons reprendre pas à pas ce passage pour en admirer la cohérence… Le point de départ nous ramène aux sources premières de notre foi, l’amour du Père : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ». Comment le Père aime-t-il donc le Fils ? « Le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » ; « comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même » (Jn 3,35 ; 5,26), et c’est ainsi qu’il l’engendre de toute éternité en Fils « né du Père avant tous les siècles », en lui donnant tout ce qu’Il Est, jusqu’à sa vie même… Or « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), et « c’est l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63 ; 2Co 3,6 ; Rm 8,2.11). Le Père aime donc le Fils en lui donnant la Plénitude de son Esprit, un Esprit qui est vie (Ga 5,25), un Esprit qui l’engendre en Fils éternel…

            Or le Fils nous aime comme le Père l’aime, c’est-à-dire en nous donnant, gratuitement, par amour, cette vie qu’il reçoit du Père depuis toujours et pour toujours : « Père, glorifie ton Fils afin que, selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés », et le Père a donné au Fils le monde à sauver (Jn 3,16-17). « Je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait en surabondance » (Jn 10,10). Cette vie de Dieu nous sera communiquée à notre tour par le Don de « l’Esprit qui vivifie ». C’est pourquoi le Christ Ressuscité dit à ses disciples : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22), gratuitement, par amour… Mais bien sûr, pour le recevoir, il s’agit maintenant, avec son aide et son soutien, de nous retourner de tout cœur vers Lui en nous détournant au même moment de tout ce qui lui est contraire. « Repentez-vous » (Mc 1,15) !

            Et « demeurez en mon amour », accueillant instant après instant, de tout cœur, le Don de l’Amour, « l’Esprit qui vivifie »… L’aventure est possible car nous sommes aimés d’un Amour de Miséricorde infini, totalement pur, totalement gratuit, un Amour qui ne recherche que notre bien. Et puisque notre seul vrai bien est que nous soyons comblés de sa grâce et de sa vie, l’Amour ne cessera de nous proposer son pardon pour que, de miséricorde en miséricorde, nous puissions atteindre ce but pour lequel nous avons tous été créés…

            « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon amour ». Or, « son commandement est vie éternelle » (Jn 12,50). « Garder les commandements » c’est donc « garder sa vie », « garder l’Esprit qui vivifie », et l’Esprit de Dieu est aussi Lumière (1Jn 1,5). Ce qui revient à dire avec St Paul : « N’éteignez pas l’Esprit, mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez le ; gardez vous de toute espèce de mal » (1Th 5,19-22), ce mal de l’égoïsme ou de l’orgueil, contraire à la dynamique de l’Amour qui est de « donner sa vie » pour les autres… Si nous y adhérons, nous nous priverons nous-mêmes du Don de Dieu (Rm 3,23 ; Jn 17,22)… Et Dieu à nouveau nous poursuivra pour nous proposer son pardon (Lc 15)… « Je vous dis cela pour que ma joie », « la joie de l’Esprit Saint » (1Th 1,6), « soit en vous et que votre joie soit parfaite »…                      DJF