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2ième Dimanche de Pâques ou de la Miséricorde Divine – Homélie du Père Louis DATTIN (Jn 20, 19-31)

Joie, prière, charité

Jn 20, 19-31

« Oui, c’est vrai, Marie-Madeleine et Marie ont bien dit aux disciples que le tombeau était vide ». « Oui, elles ont bien dit que  Jésus est ressuscité d’entre les morts ».  « Oui, elles ont affirmé que Jésus leur est apparu ».

 

 

 

₋ Rappelez-vous, c’était l’Evangile de dimanche dernier.  Oui, mais

₋ Mettez-vous à la place des disciples… Comment croire la parole de ces femmes ? Comment croire sans avoir vu ?

Alors, que font-ils ? Ils se calfeutrent dans une maison, ils verrouillent les portes, ils ont peur… Ils se souviennent encore des heures terribles du jeudi soir, au Jardin des Oliviers, du fameux Vendredi où, de loin, répétant les ‘’ont dit’’, ils ont appris le procès devant Caïphe, le reniement de Pierre, le dialogue avec Pilate, les coups de fouet, le manteau rouge, les crachats puis, à l’horizon, cette Croix dressée où vers 3 heures, on a entendu un grand cri :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Oui, c’est l’échec total. Comment, après cela, après avoir vu tout cela, comment croire encore ?

Paralysés par la peur, les portes verrouillées : Jésus apparaît au milieu d’eux. On ne dit pas qu’il « vient », qu’il force les portes, non : il est là, bien vivant, dans ce corps qui porte les traces de sa vie antérieure, les cicatrices des clous.

 Ils le reconnaissent. C’est bien lui ! Il n’y a pas de doute possible : c’est lui et ce n’est plus lui ; il est le même, mais le même devenu « autre » – Présence identique mais nouvelle –

« La paix soit avec vous ». Jésus vient d’abord libérer ses amis de leur peur : oui, c’est bien lui et ils ne sont pas abandonnés. Il vient dissiper la crainte dans laquelle ils baignent et tout de suite, il ne perd de temps, il les envoie en mission :

« De même que mon Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie » et  « il répandit sur eux son souffle », comme autrefois, dans le récit de la création, Dieu souffla sur Adam pour lui insuffler la vie. Mais ici, ce souffle, c’est celui de l’Esprit Saint pour qu’il les accompagne en mission. Pas de mission possible sans l’Esprit Saint qui est à la racine de toute nouvelle création. Or, cette Résurrection est le premier jour d’une Alliance nouvelle, jour de naissance d’une vie neuve.

Imaginez la joie des disciples et l’étonnement de Thomas quand, arrivé peu après, les autres lui annoncent l’incroyable vérité ! Mettons-nous à sa place ! Pour le savoir, examinez votre réaction lorsqu’on vous raconte des histoires « à coucher dehors ».

Prenez-vous une attitude de refus ou faites-vous confiance ? Thomas, lui, il ne peut pas le croire, il craint l’illusion collective et demande des preuves :

« Je ne suis pas d’accord. Je ne me laisserai pas convaincre aussi facilement ! Il me faudra voir les trous des clous, vriller mon doigt et plonger ma main dans son côté ».

« Merci, Thomas, tu nous as rendu service ! Nous aussi, nous sommes un peu ou beaucoup comme toi : il faut vérifier avant de croire. En exigeant des preuves indubitables, tu as renforcé le témoignage des apôtres et ton exigence est une garantie nouvelle pour nous ! »

C’est pourquoi, le dimanche suivant, Jésus se prête de bonne grâce aux vérifications de Thomas.

 « Thomas, avance ton doigt ici et vois mes mains. Avance ta main et mets-la dans mon côté : ne sois pas incrédule mais croyant ».

₋ Croyant, il l’est mais après avoir vu et c’est pourquoi Jésus, en pensant à nous tous, qui croyons sans avoir vu, en nous fondant seulement sur le témoignage des apôtres, lui dit :

« Parce que tu m’as vu, tu crois ; heureux ceux qui croient sans avoir vu ! »

₋ « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Thomas est saisi par la présence du Christ qui s’impose à lui.

Thomas lui crie sa foi.

Thomas a identifié cet homme : c’est lui, c’est bien lui !

Thomas devient témoin. Il a vu, il a cru ; il est comme le trait d’union entre ces témoins visuels et nous. Grâce à lui, s’ouvre, dans la continuité de la Résurrection, le temps d’une Eglise mise sous le signe « du croire sans voir ».

« Croire sans voir » : désormais, c’est notre statut, état des croyants de tous les temps, de tous les pays.  Le Ressuscité, n’est pas, comme pour Thomas, à portée de notre main. Nous ne pouvons pas, comme Thomas, « toucher du doigt » celui en qui nous croyons. Nous devons faire confiance à cette longue chaîne de témoignages qui remonte le temps jusqu’au Christ. Nous ne pouvons pas voir ; il faut passer au « croire » : « croire » en cette parole qui malgré vingt siècles retentit toujours sur notre terre et qui proclame que « Jésus le Nazaréen est ressuscité ».

Peu à peu, les disciples ont compris que l’essentiel, ce n’était pas de voir Jésus mais de croire en lui, croire aux signes par lesquels il se révèle.  En voyant, on touche avec la main, avec les yeux ; en croyant, on touche avec le cœur.

Souvent, on répète ce proverbe : « Loin des yeux, loin du cœur ». La foi chrétienne fait mentir cet adage. Mes yeux ne voient pas comme ceux de Thomas mais mon cœur sait parce que nous avons compris qu’avec Jésus l’éloignement n’est qu’apparent.  Par la foi, le Christ est réellement proche.

Nana Mouskouri, cette chanteuse orthodoxe, habituée à toucher les icônes, disait : « Ma foi, c’est ma main pour toucher Dieu » : foi encore trop sensible.

« Notre foi, c’est notre cœur pour sentir Dieu » : foi encore trop sensible. Pour être vraie, la foi doit être au creux de moi-même, au creux de l’Eglise, rencontre personnelle et collective, concrète, avec Jésus-Christ. Elle ne va pas seulement à un texte sacré, à une tradition mais à une personne que je sais « vivante », que je sais « présente » à côté de moi, et même, à la communion, en moi : « Mon Père et moi, nous ferons en lui notre demeure !»

Alors je peux lui dire en toute vérité : « Mon Seigneur et mon Dieu !».

A nous aussi, il nous est demandé de faire cette expérience de la rencontre, comme Thomas aux pieds de Jésus, comme les disciples d’Emmaüs, sur la route où il était présent, discutant avec eux.

Le tout, c’est de le reconnaître : à nous, de le voir ; à nous, de le faire voir ; à nous, de le -identifier

à travers cet homme qui me pose des questions,

à travers cette femme qui pleure,

à travers cet enfant tout désemparé,

à travers ce malade qui ne sait plus où il en est,

à travers ce jeune qui se pique pour essayer de voir et de croire à autre chose …

C’est la mission que les apôtres ont reçue avec le souffle de l’Esprit. C’est la mission de notre Confirmation.

« Ne soyons pas inquiets ». Le Christ, par deux fois, nous a dit : « La paix soit avec vous ».

Cette soirée pascale est le tournant de l’histoire. C’est déjà la Pentecôte : « Recevez le Saint Esprit ». C’est la naissance de l’Eglise. Ce soir-là, le monde entier entre déjà dans l’aube de la Résurrection. AMEN

 




2ième Dimanche de Pâques – Dimanche de la Miséricorde Divine par le Diacre Jacques FOURNIER (7 Avril)

« Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu »

(Jn 20,19-31) !

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

2ième dimanche de pâques

 

            En lisant tous ces récits d’apparition du Ressuscité, et cette scène incroyable où Thomas voit et entend le Christ lui dire « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté », nous pourrions penser : « Et nous ? N’avons-nous pas nous aussi le désir de voir et de toucher ? Pourquoi Jésus ne répond-il pas à notre attente, alors qu’il l’a fait pour Thomas ? » Xavier Léon Dufour écrit (Lecture de l’Evangile selon Jean, tome IV p. 251) : « L’évangéliste s’adresse ici à la communauté déjà éloignée des origines chrétiennes… Et elle n’a nullement à regretter cette distance ni sa différence de statut. Si son mode d’accès à la foi n’est pas le même, ils sont « heureux » ceux qui, dans la suite des temps, auront cru « sans voir ». L’expérience dont ont été gratifiés les témoins oculaires de Celui qui vit par-delà la mort était fondatrice et ne pouvait être réitérée : elle leur était accordée non seulement pour eux‑mêmes, mais en fonction des générations futures dont la foi reposera sur la parole transmise avec la force de l’Esprit et non sur les signes visibles de la Présence… Par‑delà les disciples qui sont devant lui, Jésus tourne son attention vers ceux qui leur succèderont dans la suite des temps, vers tous les enfants de Dieu qu’il est venu rassembler dans l’unité : au soir de Pâques, n’a-t-il pas parlé aux siens de leur mission qui désormais exprimera la sienne ? « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »… Maintenant, sa pensée va à ceux qui seront le fruit de cet envoi. La rencontre du Vivant avec les disciples ne prend pas fin avec un congé, une scène de séparation comme en Luc. Elle demeure ouverte sur un avenir sans fin, dans la joie qui survit à la disparition des témoins oculaires. Voilà ce qu’a bien exprimé la Lettre de Pierre : « Sans l’avoir vu, vous l’aimez ; sans le voir encore, mais en croyant, vous tressaillez d’une joie ineffable et glorieuse » (1P. 1,8-9) ».

            A nous donc maintenant d’être attentifs à ce que nous vivons lorsque nous nous rassemblons pour célébrer ce Ressuscité que nous n’avons jamais vu, et pour écouter sa Parole… En effet, à sa prière, le Père nous a donné « un autre Paraclet », l’Esprit Saint, Troisième Personne de la Trinité, « pour qu’il soit avec nous à jamais » (Jn 14,15-17). Dès lors, « il demeure auprès de nous », jour après jour, et il a pour mission de « nous rappeler les paroles » de Jésus et de « tout nous enseigner » en nous donnant d’avoir part aux réalités mêmes de ce Royaume des Cieux que Jésus ne cessait d’annoncer (Jn 14,26 ; 16,12s) : sa Paix, sa Joie, sa Vie. Soyons donc attentifs à ce que le Ressuscité nous donne de vivre dès lors que nous nous tournons de tout cœur vers Lui pour le célébrer et pour écouter sa Parole. DJF

 




« Messe Christmale (27/03/24) : homélie de Mgr Pascal Chane Teng »

       Voici l’homélie de Mgr Pascal Chane Teng donnée en l’Eglise de Saint Louis ce mercredi 27 mars 2024 à l’occasion de la Messe Chrismale… Belles et heureuses fêtes de Pâques à tous, en laissant la Lumière du Ressuscité accomplir son œuvre de Vie au cœur de chacun d’entre nous…

 

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : Homélie Messe chrismale 2024




Homélie du dimanche de Pâques (Jn 20, 1-9) par le Père Rodolphe EMARD

Paroisse de Sainte Clotilde – Lectures : Actes 10, 34a.37-43 ; Jean 20, 1-9

 

Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! C’est bien la grande annonce de toute l’Église universelle en ce dimanche de Pâques.

La Résurrection du Christ est au cœur de notre foi chrétienne. Une foi qui ne finira jamais de grandir et qui n’est pas accueillie de la même façon par nous tous. Aujourd’hui, il y a ceux qui croient, ceux qui doutent, ceux qui ne se prononcent pas et ceux qui ne croient pas… Et demain ? Et bien, nous ne savons pas ! Selon les aléas et évènements de la vie (les bons et les moins bons), ceux qui croient aujourd’hui pourraient être ébranlés dans leur foi et ainsi douter. Ceux qui aujourd’hui doutent ou ne se prononcent pas pourraient se convertir et ceux qui ne croient pas pourraient avoir la foi… La foi n’est jamais un acquis, ne l’oublions jamais.

La foi est un don de Dieu qu’il faut sans cesse demander au Seigneur de faire croître, comme l’ont fait les Apôtres : « Augmente en nous la foi ! » (Luc 17,5). La foi en la Résurrection est l’affaire de toute notre vie, chacun a son cheminement à faire…

Le fait que la foi en la Résurrection ne soit pas accueillie de la même façon par toutes les personnes ne date pas d’aujourd’hui, c’est ainsi depuis les premiers temps de l’Église. L’évangile nous le révèle :

  • Hier soir, pour la Vigile pascale, nous avons entendu l’évangile de Marc qui évoquait la peur des femmes face au mystère de la Résurrection (voir Mc 16, 1-7).

  • Aujourd’hui, nous avons le récit de Jean qui évoque le premier ressenti de Marie Madeleine. Face au tombeau vide, elle a tout de suite déduit qu’on a enlevé le corps de Jésus.

  • Simon-Pierre, lui, observa l’intérieur du tombeau de loin, sans y entrer et sans rien dire.

  • L’autre disciple que Jésus aimait, lui entra dans le tombeau, « il vit, et il crut » nous dit l’évangile.

Des attitudes qui sont bien différentes tout comme les nôtres aujourd’hui. Mais rappelons-nous que rien n’est figé, certaines de nos attitudes pourraient changer dans le temps… Si nous observons Pierre : il ne dit rien car il est encore trop troublé par ce tombeau vide, n’ayant toujours pas compris que Jésus devait ressusciter (même si Jésus l’avait annoncé). Mais Pierre fera son cheminement jusqu’à une foi convaincue et dans la première lecture tirée du livre des Actes des Apôtres, on le voit prendre la parole avec audace et conviction : « Jésus de Nazareth (…) Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour ». Pierre nous invite à ne jamais désespérer d’une possible conversion pour quiconque, même pour celui qui nous paraît avoir un cœur dur ou imperméable à la grâce de Dieu. Jésus ressuscité peut toucher le cœur de n’importe qui dans sa grande miséricorde. Pierre nous dit bien : « Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés ». La rencontre dépend de Dieu et le temps de Dieu n’est pas le nôtre, ne l’oublions pas également !

Ce dimanche de Pâques nous invite à redynamiser notre foi en Jésus ressuscité, en nous donnant les moyens. Cela me permet d’évoquer quatre points :

  • La foi est un don de Dieu qu’il faut sans cesse nourrir en ayant notamment une fidélité dans la méditation de la Parole de Dieu et dans la pratique des sacrements de l’Église.

  • Fuir la peur ! La peur paralyse et empêche d’accueillir le message de la Résurrection. L’Esprit Saint doit nous en libérer ! C’est là encore une grâce à demander.

  • Notre attention accordée à notre prochain portera notre foi : l’accueil d’une personne qui a besoin de notre écoute, un pardon donné, une main tendue pour remettre quelqu’un debout…

  • Le disciple de l’évangile, celui que Jésus aimait peut aussi nous inspirer. Une tradition identifie ce disciple à Jean lui-même. Cependant, dans l’évangile de Jean, nous pouvons voir une autre figure de ce disciple. Ce disciple intervient trois fois dans l’évangile de Jean, sans jamais être nommé :

  • Jean 13, 23-25 : lors de l’annonce par Jésus de la trahison de Judas, Pierre va faire signe à ce disciple de demander à Jésus de qui il parle. Le disciple va le faire en se penchant vers la poitrine de Jésus.

  • Jean 19, 26-27 : le disciple va prendre Marie chez lui à la demande de Jésus.

  • Jean 20, 2-8 : l’évangile de ce jour.

Ce disciple que Jésus aimait est la figure du croyant qui accueille dans la foi le message de la Résurrection. Ce disciple nous montre comment grandir dans la foi :

  • Se laisser aimer par Jésus ;

  • Se pencher vers sa poitrine, vers son cœur miséricordieux ;

  • Croire qu’il est ressuscité et en témoigner ;

  • Prendre Marie pour mère ;

Que le Seigneur ressuscité lui-même nous inspire à ces attitudes. Joyeuse fête de Pâques à tous.

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Amen !




Homélie Veillée Pascale (Mc 16, 1-7) par Père Rodophe EMARD

Samedi 30 mars 24 / Année B /  Paroisse de Sainte Clotilde

Initiation chrétienne pour Johanna Carina ROBERT

 

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia ! Toute l’Église universelle proclame ce soir cette grande nouvelle. En cette Vigile pascale, nous sommes invités particulièrement à faire mémoire de notre baptême. C’est ce que nous ferons concrètement tout à l’heure en proclamant notre foi et avec le rite de l’aspersion… parce que frères et sœurs, rappelons-nous que depuis notre baptême, nous avons reçu la vie du Christ ressuscité.

Parler de la Résurrection n’est pas toujours simple tant le mystère est grand et unique.  Au commencement de notre célébration, nous avons eu une belle liturgie de la lumière, le feu nouveau ! Ce soir, je vous propose de focaliser notre attention sur le cierge pascal qui nous offre tout un enseignement, toute une catéchèse pour mieux approcher ce mystère de la Résurrection. Quatre points que j’aimerais vous exposer de ce cierge pascal :

  • Tout d’abord, sur le cierge pascal sont gravées l’ΑΩ, l’alpha et l’oméga, la première et la dernière lettre de l’alphabet grec. Christ ressuscité est le début et la fin de l’humanité ! Qu’est-ce que cela signifie ? – Par le Christ, l’humanité fut créée ! – Par le Christ, l’humanité a été sauvée ! – Par le Christ, l’humanité sera définitivement ressuscitée au jour de sa venue dans la gloire. Jour que nous ne devons jamais cesser d’attendre ! Nous ne pouvons pas comprendre la clé, le sens de l’humanité en dehors du Christ ressuscité. C’est lui qui jugera notre humanité au dernier jour.

  • Deuxième point : Sur le cierge pascal, il y a aussi la croix . Il ne s’agit pas que d’un signe pieux, la croix nous rappelle que le Ressuscité que nous célébrons ce soir est le même crucifié du Vendredi Saint. Lors de certaines de ses apparitions, Jésus ressuscité montrera ses plaies !

Nous avons écouté durant la liturgie de la Parole, le récit de la Genèse, la création du ciel, de la terre et de toute l’humanité (cf. Gn 1, 1 – 2, 2). Dieu trouva que « cela était bon », même « très bon » pour l’homme et la femme. À l’origine, tout était splendide et harmonieux jusqu’au péché ! Péché à la lourde conséquence : L’homme était ainsi voué, soumis à la mort éternelle et à tout ce qui conduit à cette mort, le mal, le péché et la souffrance. Mais la croix a vaincu tout cela ! Par sa mort, le Christ a vaincu la mort éternelle et par sa Résurrection, il nous ouvre à la Vie éternelle.

  • Troisième point : Sur le cierge pascal, il y a aussi le millésime 2024. Cela pour signifier que la Résurrection du Christ est une éternelle actualité ! Le Christ transcende le temps : Le Christ hier, aujourd’hui et demain, le même ! Ce Vendredi Saint, nous avons écouté le récit de la Passion de Jésus ; Avant de mourir, Jésus dira : « Tout est accompli » (cf. Jn 19,30). Oui tout est accompli, une fois pour toute, pour l’ensemble de l’humanité mais tout est encore à accomplir dans la vie de chacun !

La Résurrection n’est pas que pour la finale du monde mais aussi pour le temps présent ! C’est bien aujourd’hui qu’il faut se décider pour le Christ, qu’il faut se laisser sauver par lui.

  • Quatrième point : Enfin l’ensemble du cierge pascal allumé représente la lumière du Christ ressuscité ! Lumière plus forte que les ténèbres ! Lumière que nous avons véritablement reçu à notre baptême et à notre confirmation. Lumière que nous recevons aussi dans les sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation. Lumière du Christ ressuscité que nous recevons enfin dans la Parole de Dieu, qu’il faut sans cesse méditer !

Cette lumière du Christ ressuscité tu vas la recevoir Johanna dans les sacrements de l’initiation chrétienne, dans un instant…

Frères et sœurs, j’attire votre attention sur ce que nous dit le « jeune homme vêtu de blanc » dans l’évangile que nous avons proclamée : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. » Gardons-nous de chercher le Christ là où il n’est pas. Parfois nous le cherchons dans le merveilleux, le spectaculaire ou dans des dévotions mal éclairées. Le Christ est par excellence présent dans sa Parole et dans les sacrements, ne l’oublions pas.

Pour conclure frères et sœurs, rappelons-nous que cette lumière du Christ ressuscité nous ne la recevons pas uniquement pour nous-même mais pour la porter aux autres. Rappelle-toi toujours Johanna que si nous sommes baptisés et confirmés c’est pour porter la lumière du Christ Ressuscité. Et c’est dans l’eucharistie que nous recevoir chaque dimanche la force de Jésus ressuscité pour mener à bien notre mission.

Notre foi en la Résurrection repose sur le témoignage des Apôtres et elle nous a été transmise de génération en génération par nos grands-parents, nos parents, nos parrains-marraines, nos pasteurs, nos catéchistes… C’est à nous aujourd’hui, en 2024, qu’est confié le flambeau de la foi !

Frères et sœurs, je pourrai vous faire tous les meilleurs vœux pour l’avenir mais le meilleur reste celui-ci : approchez-vous du Christ ressuscité, il est la Vie ! Les membres du CPAP, le père Joseph et moi-même nous vous souhaitons à tous une très belle fête de Pâques.

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Père Rodolphe EMARD

Paroisse Notre Dame de la Délivrance




Le pardon et la conversion (Vendredi saint 29 mars 2024) par le Père Rodolphe EMARD

En ce vendredi saint, réfléchissons sur les notions de « pardon » et de « conversion ».

▌Le terme « pardon »

Dans le langage religieux, le terme « pardon » et le terme « rémission » ont un sens voisin. Le terme « rémission » vient de « remettre », remettre dans le sens d’une dette. Le terme « pardon » vient du latin per qui exprime l’idée de perfection et de donare qui signifie « donner ». Littéralement, le pardon est un don parfait.

Le pardon vient de Dieu. Lui seul est un Dieu d’amour et de miséricorde. Le pardon de Dieu nous est obtenu par le Christ, dans son mystère pascal, sa mort et sa Résurrection. Jésus a versé son sang pour le pardon, la rémission des péchés. C’est Dieu qui fait le travail de pardon dans nos vies, il faut nous disposer à sa grâce !

Dans la prière du « Notre Père », prière parfaite puisqu’elle vient du Christ, nous disons : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés » (cf. Luc 11, 4 ; Matthieu 6, 12). Le « Notre Père » étant la charte du chrétien, nous devons prendre en considération cette demande à Dieu.

Le pardon s’exprime dans une attitude concrète. Le nouveau Théo – L’encyclopédie catholique pour tous souligne : « Le pardon, c’est l’attitude de celui qui, ayant été offensé, prend l’initiative d’annuler la dette morale contractée par celui qui l’a offensé. C’est bien un don parfait car, sur un plan juridique et humain, le pardon ne se justifie pas »[1].

Puissions-nous oser le pardon en cette sainte journée !

▌Le terme « conversion »

Dieu appelle à la conversion. Il ne désespère jamais du pécheur. Par le thème conversion, entendons un retour radical à Dieu. Il s’agit bien de revenir à Dieu. La conversion implique la transformation du cœur et du comportement. La conversion implique également la confiance en Dieu qui peut nous régénérer, nous ressusciter.

Le Christ n’a pas cessé d’appeler à la conversion, c’est une exigence pour l’entrée dans le Royaume de Dieu. Puissions-nous entendre profondément son appel à la conversion : « Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14).

 

 

[1] Le nouveau Théo – L’encyclopédie catholique pour tous, Mame Éditions, Paris, 2009, page 735.

 




L’unité dans l’Eglise (Vendredi saint 29 mars 2024) par Père Rodolphe EMARD

Durant cette journée du vendredi saint, méditons sur le thème de l’unité ; ce devoir d’unité que nous avons à faire et à vivre dans l’Église.

Faire l’unité est un devoir pour plusieurs raisons :

  • Le Christ lui-même le demande dans les évangiles, notamment celui de Jean : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » (Jean 17, 21).

Cette parole de Jésus soulève deux points :

  • Jésus veut l’unité de ses disciples à l’image de son unité avec le Père. L’unité de l’Église est donc à l’image de l’unité divine.

  • Jésus nous dit que l’unité de l’Église permettra au « monde » de croire qu’il est l’envoyé du Père. Faire l’unité est donc indispensable, en vue d’un témoignage crédible du Christ.

  • L’Église est UNE, elle est le Corps du Christ et le Christ en est à la tête, il en est le Chef. Nous sommes membres de ce Corps par la grâce de notre baptême.

Saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens donne bien la signification de l’unité de l’Église : « Ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous ». (Éphésiens 4, 3-6)

Supprimer l’unité dans l’Église serait supprimer l’Église elle-même. Nous devons donc surmonter nos divisions et nos rivalités. Comment ? Saint Paul nous donne là encore des pistes dans sa lettre aux Éphésiens (voir et méditer sur le chapitre 2, versets 1 à 5) : nous réconforter les uns les autres, s’encourager mutuellement avec amour, avoir de la tendresse et de la compassion pour les autres, ne pas être vaniteux, calculateurs ou opportunistes, opter pour l’humilité jusqu’à estimer l’autre supérieur à soi-même, ne pas chercher son propre intérêt mais chercher celui de l’autre.

Nous comprenons alors qu’il nous faut fuir l’égoïsme qui amène à la désunion. Travailler à l’unité suppose l’acception de l’autre dans sa différence parce que l’unité ne signifie pas uniformité ou une sorte de « fusion » où chacun perdrait son identité et le charisme qui lui est propre et que le Seigneur lui a donné. NON ! Chacun a ses propres dons à mettre au service de l’Église et que nous devons accueillir…

Que chacun puisse prendre au sérieux cet appel à l’unité qui rappelons-le est une exigence pour notre entrée dans le Royaume de Dieu.




Méditation en lien avec le chemin de croix du diocèse par Père Rodolphe EMARD

La compassion

Notre chemin de croix nous donne l’occasion de méditer sur la compassion. Mais comprenons-nous bien ce terme ?

Le dictionnaire Larousse définit la compassion comme un « sentiment de pitié qui nous rend sensible aux malheurs d’autrui »[1].

Le site de la Conférence des Évêques de France, « Église catholique en France », définit la compassion comme un « sentiment par lequel on est porté à percevoir ou ressentir la souffrance des autres et qui nous y fait participer de cœur. » Le site rajoute : « Jésus était ému de compassion et guérissait les malades »[2]. Ce rajout est extrêmement important !

N’oublions pas que le grand compatissant, le seul vrai compatissant c’est le Christ. Face aux souffrances que nous portons, Jésus est remué jusqu’aux entrailles par un sentiment de pitié qui le pousse à agir et à venir nous secourir. Puissions-nous vraiment nous ouvrir à sa compassion, sans réserve… Cette compassion sauve !

En nous ouvrant à sa compassion, Jésus nous donnera d’être compatissants avec les autres. C’est une grâce à demander constamment. Mettons-nous à l’école de la compassion, chacun peut se demander concrètement quels seront ces gestes de compassion qu’il posera durant cette sainte journée, là où il est inséré : à commencer dans sa famille !

Si une famille se déchire constamment, comment pourrait-elle s’ouvrir à la compassion ? Oui la compassion commence dans nos familles et elle doit continuer ensuite dans nos autres milieux de vie : nos quartiers, nos milieux professionnels et associatifs…

Ne cherchons pas à vouloir trop faire au risque de ne rien faire. Posons des gestes humbles, simples mais vrais, dans la plus grande gratuité. C’est ainsi que nous aurons notre récompense auprès de Seigneur.

Oui, posons des gestes humbles, simples mais vrais à l’image de Simon de Cyrène, de Marie, de Véronique, des femmes de Jérusalem, de Joseph d’Arimathie, de Nicodème et de Marie Magdeleine de la croix qui nous accompagnent dans notre chemin de croix. Qu’ils nous inspirent en ce vendredi saint !

 

Ensemble, prions le Seigneur :

Seigneur Jésus, toi qui nous aimes tant, prends pitié de nous, apprends-nous à être compatissants envers nos frères et sœurs. Mère Marie Magdeleine de la Croix, toi qui as vécu la compassion auprès des plus pauvres de ton temps, prie pour nous !

 

 

[1] Lien : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/compassion/17625

[2] Lien : https://eglise.catholique.fr/glossaire/compassion/




Audience Générale du Mercredi 27 Mars 2024

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 Mars 2024


Catéchèse – Les vices et les vertus – 13. La prudence

Chers frères et sœurs,

dimanche dernier nous avons entendu le récit de la Passion. Aux souffrances qu’il endure Jésus répond par une vertu importante : la patience. Elle est l’endurance de ce que l’on souffre. La patience de Jésus n’est pas une résistance stoïque à la souffrance mais elle est le fruit d’un amour plus grand. Saint Paul dans son Hymne à la charité associe étroitement l’amour et la patience. Dans la Bible, face à l’infidélité de l’homme, Dieu manifeste son amour en étant lent à la colère. Son amour est toujours prêt à pardonner et à recommencer avec l’homme.

Nous manquons souvent de patience. Instinctivement nous nous impatientons et répondons au mal par le mal en oubliant que la hâte et l’impatience sont les ennemis de la vie spirituelle. Les Chrétiens sont appelés à être patients. Mais comment accroître notre patience ? Il faut la demander à l’Esprit-Saint. C’est lui qui donne la force aux chrétiens non seulement de faire le bien mais aussi de supporter le mal.  Ensuite il faut élargir notre regard en portant le regard compatissant de Dieu sur les autres au-delà de leurs défauts. En ce temps de la Passion contemplons le Crucifié pour apprendre de lui la patience.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier:  le Club Guerlédan de Rennes. Que la contemplation de la Passion du Seigneur nous donne la force de persévérer humblement dans la foi malgré les épreuves de la vie. Que Dieu vous bénisse.





Introduction à la Liturgie des Heures à Bagatelle

Introduction à la liturgie des Heures

Les samedis :

13 Avril,  4 Mai et 1er Juin 2024

de 13h30 à 15h30

à Ste Suzanne Bagatelle

Pendant ces trois rencontres, nous allons nous familiariser avec le livre du temps présent, son contenu et comment l’utiliser en fonction des différentes célébrations liturgiques.

Vous pouvez vous inscrire dès à présent :

Email : secretariat@sedifop.com – Tel :  0262 90 78 24 (de 8h à 12h)