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1er Dimanche de l’Avent par P. Claude TASSIN (Spiritain)

    Commentaires des Lectures du dimanche 29 novembre 2015

 

Jérémie 33, 14-16 (« Je ferai germer pour David un Germe de justice »)

Durant l’Avent, la première lecture est toujours tirée des prophètes annonçant les perspectives d’avenir que Dieu nous promet. Chaque année, le 4e dimanche de l’Avent relève les prophéties les plus explicites sur le venue du Messie.
Paris, « ville lumière » ! Rome, « ville éternelle » ! Les prophètes, eux, surnommèrent Jérusalem « ville de justice ». C’était plus un vœu qu’une réalité. Notre poème rêve du jour où adviendra cette réalité :
1) Le bonheur qu’il avait promis à Jérémie, Dieu va l’accomplir pour son peuple entier, du Nord (le royaume de Samarie) au Sud (le royaume de Juda).
2) Car la dynastie de David donnera un *Germe de justice, c’est-à-dire un roi qui gouvernera avec équité et selon les commandements divins.
3) Alors le pays sera libéré de l’Occupant, la sécurité régnera dans la capitale. Et, puisque c’est le Seigneur qui aura fait tout cela, on rebaptisera la Ville du nom suivant : « Le-Seigneur-est-notre-justice ».
Ce poème n’est pas de Jérémie, mais d’un de ses disciples et admirateurs, un demi-siècle plus tard. Pour lui, Jérémie avait raison d’espérer, même si rien n’est encore arrivé. Il réécrit à sa manière le poème qu’on trouve en Jr 23, 5-6. Bonheur, justice, droit, libération, sécurité… Ces mots de nos campagnes électorales sont déjà ceux des prophètes ; car le Messie espéré n’est pas étranger à nos aspirations humaines.

* Un germe de justice. Le germe surgit du pourrissement de la semence en la morte saison. Germe « juste », pour le paysan d’Israël, puisque Dieu règle les saisons avec « justesse » pour nourrir ses créatures. Mais pour les prophètes (des poètes !), le pourrissement et la morte saison se voyaient dans les catastrophes nationales, le massacre des descendants de David. Alors le « Germe » serait un roi parfait, le Messie, issu miraculeusement de cette pourriture (lire Zacharie 3 8; 6, 12). Pour nous, ce Germe est le Christ, vie nouvelle jaillie du Mort du vendredi saint : la Pâque est déjà présente dans l’Avent.

1 Thessaloniciens 3, 12 – 4, 2 (« Que le Seigneur affermisse vos cœurs lors de la venue de notre Seigneur Jésus »)

Paul avait dû fuir la ville de Thessalonique, après trois maigres semaines de prédication (lire Actes 17, 1-10), et il s’inquiétait : y avait-il encore des chrétiens dans cette ville ? Avaient-ils résisté aux persécutions ? Or, finalement, les nouvelles sont excellentes, rapportées par Timothée : la communauté a survécu ; et elle est solide, malgré les tracasseries des païens.
Alors Paul envoie sa première Lettre aux Thessaloniciens, et c’est le premier écrit du Nouveau Testament (vers l’an 51). Il leur avait dit ceci : la vie chrétienne consiste à attendre activement la venue du Fils de Dieu qui condamnera toutes les forces du mal (voir 1 Th 1, 9-10). Sa lettre veut fortifier les croyants dans cette attente. Ici, deux mots d’ordre : 1) Aimer tous les hommes, sans discrimination. 2) Vivre dans la sainteté. La suite de la Lettre dira en quoi consiste la sainteté : respecter son corps et celui des autres, mener une vie exemplaire de travail (1 Th 4, 3-12). Au reste, les Thessaloniciens ont vu comment se comportaient leurs apôtres chez eux ; ils n’ont qu’à suivre leurs traces, à faire de nouveaux progrès*. Dimanche prochain, l’Apôtre précisera cette consigne, à l’adresse des Philippiens : « que votre amour vous fasse progresser de plus en plus… »

* « Faites de nouveaux progrès ». L’Église de Thessalonique n’a pas encore un an d’existence et n’a vu son fondateur que durant trois semaines. Pourtant, quelle confiance chez l’Apôtre ! « Vous avez appris de nous comment vous conduire… » ; « vous savez bien quelles instructions nous vous avons données… » De quoi s’agit-il alors ? Progresser ! Chrétiens qui entrons en Avent, nous entendons Paul à longueur d’année. Il nous redit simplement : « faites de nouveaux progrès ! ».

Luc 21, 25-28.34-36 (« Votre rédemption approche »)

Nous n’avons ici, dans le découpage liturgique, que deux tronçons du discours de Jésus sur la Fin des temps qui couvre Lc 21, 5-36 et commence par l’annonce de la ruine du Temple de Jérusalem. En fait, quand Luc réécrit ce discours (qu’il a repris de Marc 13), dans les années 80, le Temple est déjà détruit. Parmi les chrétiens d’alors, certains s’excitent et pensent que cette catastrophe annonce la fin du monde et la venue imminente du Christ. D’autres, au contraire, pensent que la ruine de Jérusalem était déjà le jugement définitif de Dieu et que les croyants, coulant des jours tranquilles, n’ont plus rien à craindre.
Contre ces conceptions, Luc réaffirme, comme Marc et Matthieu, que *le Fils de l’homme viendra (1er paragraphe de l’évangile). Il ajoute un avertissement de son cru : la question n’est pas de dater la venue du Seigneur, mais d’être prêt en tout temps pour cet événement (2e paragraphe).

Il y aura des signes

Ces signes ne se trouvent ni dans l’azur perturbé par le réchauffement climatique ni sur nos rivages marins pollués, mais dans l’Ancien Testament. Ce sont des images tirées des prophètes et traitées en « copié/collé », à la mode des livres juifs appelés apocalypses, et pour dire ici ceci : si la ruine de Jérusalem était déjà un séisme, attendez-vous à des bouleversements bien plus grands, à une sorte de retour du monde au chaos des origines pour que Dieu fasse du neuf. Alors paraîtra « Le Fils de l’homme », ce personnage céleste qui, en Daniel 7, 13-14, vient inaugurer un peuple nouveau. Luc ajoute une conclusion confiante : ces séismes doivent réveiller l’espérance des fidèles du Christ. Qu’ils relèvent la tête, car c’est l’heure de la délivrance de toutes les forces du mal. L’évangéliste songe, à partir de l’histoire d’Israël, aux prodiges de la libération de l’Égypte, lorsque, selon l’expression de la tradition juive, « les enfants d’Israël sortaient, libérés, la tête découverte ».

Tenez-vous sur vos gardes

Le langage du second paragraphe de l’évangile est moins étrange à nos oreilles et se fonde sur deux constats : 1) la vie humaine obéit à de tragiques imprévus : « L’homme ne connaît pas son heure. Comme les poissons pris au filet perfide, comme les oiseaux pris au piège, ainsi sont surpris les enfants des hommes… » (Qohélet 9, 12). 2) Le chrétien sait qu’au terme, il doit « paraître » devant le Christ . Il faut donc réagir contre la pente des plaisirs immédiats et contre les soucis de la vie en général. Aux yeux de Luc, ces soucis sont les épines qui étouffent la semence de la Parole (relire Lc 8, 14).
Luc sait que le langage apocalyptique juif de Jésus (1er paragraphe) étonnera ses lecteurs païens, que nous sommes encore aujourd’hui. Il l’a pourtant gardé, car cette poésie fantastique évoquant la peur devant la mort et les séismes de l’histoire exprime bien le mystère du Dieu qui vient. Mais Luc sait aussi notre goût pour les « images catastrophe », d’où le second paragraphe : il ne s’agit pas de « fantasmer », mais de gérer le temps qui nous est laissé, de le régler par le réveille-matin de notre vigilance morale et de la prière constante…

L’Avent nous fait méditer d’abord sur les attentes réelles de notre foi. C’est pourquoi, comme à rebours, le 1er dimanche s’attache à l’horizon de la fin de l’histoire et de notre histoire, avant d’évoquer la figure de Jean le Baptiste (2e et 3e dimanches) et d’en arriver directement aux événements préparant la naissance de Jésus.

* Le Fils de l’homme viendra. Est-ce que Jésus « reviendra » ? La Bible ne dit jamais que Jésus reviendra. La liturgie nous fait chanter : « Nous attendons ta venue (et non ton retour !) » ; « Viens, Seigneur Jésus (et non reviens) ». Nous attendons un Christ devenu le mystérieux « Fils de l’homme » dont parlait Daniel, 7, 13, le Juge de l’univers. L’hymne, transmise par Paul, en Philippiens 2, 6-11, proclame ceci : depuis la Croix, Dieu a élevé Jésus au-dessus de tout. Désormais, quand nous disons « Jésus », le nom d’un homme, nous devons penser « Seigneur », le nom de Dieu lui-même. Les témoins de la Transfiguration ont pressenti ce mystère et nous attendons un Seigneur qui nous étonnera, comme il étonnera ceux qui l’ont connu en Palestine autrefois. Cyrille, évêque de Jérusalem (4e siècle), enseignait ceci aux futurs baptisés : « Nous annonçons l’avènement du Christ ; non pas un avènement seulement, mais aussi un second, qui est beaucoup plus beau que le premier. Car le premier comportait une signification de souffrance, et le second porte le diadème de la royauté divine. »




1er Dimanche de l’Avent par le Diacre Jacques FOURNIER (29 Novembre)

« Veillez » à accueillir sans cesse le Don de Dieu (Lc 21,25-28.34-36) ».

 

Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots.
Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire.
Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »
Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste
comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière.
Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

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  Ce passage d’Évangile est très proche de Mc 13,24-32 rencontré précédemment. Quand St Luc l’a écrit, il avait St Marc sous les yeux… Et si nous comparons les deux textes, nous constatons que St Luc a rajouté : « Sur terre, les nations seront inquiètes et angoissées par le fracas de la mer et des flots ». A notre époque de bouleversements climatiques, nous ne pouvons que penser aux typhons, cyclones et tempêtes de plus en plus fréquents et violents. Cette apparente fin du monde décrite en St Luc peut donc aussi renvoyer tout simplement à notre monde actuel : après la mort et la résurrection du Christ, l’Histoire est en effet entrée dans les derniers temps… Et St Luc écrit ensuite : « Lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche… Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver. » Notons la proximité avec St Paul : « Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus » (Ph 4,5-7).
L’appel central de notre passage d’Évangile est donc de « rester éveillés », de prendre garde à ce que notre regard de foi ne s’éteigne pas. « Le Seigneur est proche »… Prier, c’est garder ce regard du cœur tourné vers Jésus, en étant notamment fidèles à écouter sa Parole. Car avec elle et par elle, nous sommes vraiment en relation avec celui que nous ne voyons pas encore… Et le Dieu d’Amour ne cesse de nous proposer l’Eau Vive de son Esprit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » En disant cela, il parlait de l’Esprit Saint qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jn 7,37-39), l’Esprit de Lumière et de Force dont nous avons besoin pour rester debout dans les moments difficiles… « Tenez-vous donc sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie », écrit St Luc. « N’éteignez pas l’Esprit », écrit St Paul, « gardez-vous de toute espèce de mal », veillez, pour votre bien, votre paix, votre joie à « demeurer dans l’amour » (Jn 15,10) de ce Dieu qui, « de tout son cœur et de toute son âme » (et il est infini !), n’a qu’une seule préoccupation : le bien de tous (Jr 32,37-41 ; Lc 2,14)… DJF
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Rencontre autour de l’Évangile – 1er Dimanche de l’Avent

 » Restez éveillés et priez en tout temps… « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Lc 21, 25-28 ; 34-36)

Nous commençons une nouvelle année liturgique. De dimanche en dimanche nous allons nous mettre à l’écoute de Jésus dans l’Évangile selon saint Luc. Pour le premier dimanche de l’Avent, l’Église nous fait entendre un passage qui se trouve vers la fin de cet évangile, et qui est le parallèle du passage que nous avons médité dans l’évangile de Marc. Nous y retrouverons le même style et les mêmes images.

Regardons-réfléchissons-méditons
Faire lire lentement le texte

Sa venue : Nous savons de quelle venue il s’agit.

Des signes dans le soleil, la lune… fracas de mer et de tempête… les puissances des cieux seront ébranlées : Nous avons déjà rencontré des expressions semblables : Rappelons-nous qu’il s’agit d’un langage biblique particulier pour annoncer une intervention décisive de Dieu dans l’histoire du salut.

De quelle intervention s’agit-il ici ?

On verra le Fils de l’homme venir dans la nuée du ciel avec grande puissance et grande gloire : Pourquoi l’Église nous met-elle devant les yeux, deux dimanches de suite, cette parole de Jésus ?

Redressez-vous et relevez la tête : A qui Jésus adresse ces paroles et quel en est le sens ?

Votre rédemption est proche :

Par quel mot pourrait-on remplacer le mot « rédemption » ?

Tenez-vous sur vos gardes crainte que vos cœurs ne s’alourdissent : Pourquoi cette mise en garde est-elle particulièrement importante pour les chrétiens de notre époque ?

Ce jour-là : De quel jour il s’agit ?

Comme un filet : Que signifie cette image ?

Restez éveillés et priez en tout temps : Comment est-ce possible ?

Paraître debout devant le Fils de l’homme : Que signifie cette expression ?


Pour l’animateur

Jésus parle de sa venue à la fin des temps, qu’on appelle la « Parousie », la manifestation glorieuse du Messie, dont la première venue s’est réalisée dans la faiblesse.
Pour lecteur moderne, ce genre de discours « apocalyptique » est difficile à comprendre. Le mot « apocalypse » veut dire « révéler » : ces expressions révèlent qu’il y aura un basculement du monde ancien – notre monde- dans le Monde nouveau.
A la base de ce discours de Jésus, il y a une conviction fondamentale dans la Bible : L’histoire des peuples est conduite par Dieu vers un but soigneusement préparé.
Lire ici : Apocalypse 21, 3-4 : Tel est le salut qui constituera le terme ultime, éternel, de l’histoire du salut.
L’intention de Luc n’est pas de décrire par avance le déroulement de l’histoire, mais de l’inviter à tenir la tête haute au milieu des épreuves, de lui rappeler qu’il est important de vivre de temps présent : c’est là que Dieu fait signe.
Redressez-vous et levez la tête : cet ordre ne s’adresse pas tant aux chrétiens des derniers temps qu’aux chrétiens persécutés de la primitive Eglise, à tous les croyants qui après eux connaîtront les épreuves et les bouleversements. Les membres de l’Église doivent vivre dans la certitude que leur libération est réellement en marche, qu’elle est proche. Comme dit saint Paul : « Maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons embrassé la foi…le Jour est tout proche. » (Rm 13,11-12) Le mot rédemption peut être remplacé par libération.
Tenez-vous sur vos gardes : c’est une mise en garde contre tout ce qui peut alourdir le cœur. Ce jour-là : il s’agit du Jour « J », le dernier des temps, le Jour de la Manifestation glorieuse de Jésus. Il arrivera sans qu’on s’y attende et sans qu’on puisse y échapper, comme le filet qui s’abat sur les poissons, ou sur l’animal pour l’attraper ?
Restez éveillés et priez : appel à la vigilance pour lutter contre la somnolence qui menace les communautés chrétiennes et appel et à la prière. Le danger qui guette les chrétiens, surtout aujourd’hui, c’est de laisser tomber toute espérance en l’avenir. Chaque croyant – chacun de nous- doit vivre à tout instant en sorte qu’il ait la force de tenir debout devant le Fils de l’homme.

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus, c’est parce que tu nous aimes et que tu te préoccupes de notre salut que tu nous demande de penser à ta venue dans la gloire à la fin des temps. Mais tu nous enseignes en même temps que la meilleure manière de nous préparer à cet Événement décisif pour notre salut, c’est vivre « éveillés » aujourd’hui, de prendre au sérieux nos tâches présentes, et de prier.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

 La Parole aujourd’hui dans notre vie
Quelle est la bonne nouvelle de ce passage d’évangile ?
Quel visage de Dieu Jésus nous révèle-t-il ?
Jésus va revenir dans la Gloire et ceux qui espèrent en lui et se préparent à cet Événement ne seront pas déçus.. Il nous demande de ne pas rater ce rendez-vous décisif pour notre éternité. Pour le chrétien, l’avenir c’est le Christ. Il viendra récapituler l’histoire au dernier jour ; il est surtout celui qui vient à toute heure et vit avec nous notre présent.
Un Dieu qui veut notre salut.
Souhaitons-nous ardemment l’Avènement du Fils de l’homme ?
Si non, n’est-ce pas le signe de notre tiédeur ? D’attachement excessif à ce monde ? D’une absence de désir d’être avec Jésus Christ ? D’une méconnaissance de la vraie libération à la quelle aspire l’humanité ?
La somnolence de notre foi, l’engourdissement de notre cœur, les soucis de la vie, tout cela nous éloigne de la prière : Comment y remédier ?
Comment prendre au sérieux le moment présent avec toutes les tâches qui sont les nôtres : notre travail, notre famille….sans perdre de vue cet Avenir dont nous parle Jésus ?

ENSEMBLE PRIONS
Nous te rendons grâce, Dieu notre Père, pour ton Fils Jésus Christ qui est venu inaugurer pour le monde un règne de justice et d’amour ; béni sois-tu pour l’espérance toujours nouvelle qu’il éveille en nos cœurs, quand il nous appelle à construire avec lui son Royaume.

 

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2016 Année Sainte de la Miséricorde Divine. « Heureux les Miséricordieux ! « 

Le 8 décembre 2015 à Rome, le Pape François ouvrira cette Année Sainte : « Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père » (Bulle d’indiction du Pape). Tous les chrétiens, fidèles du Christ, sont invités à vivre pleinement la Miséricorde. Dieu, Notre Père, nous fait miséricorde ; soyons miséricordieux comme notre Dieu et Père (Luc 6, 36). À cause de notre misère humaine, Dieu se penche sur chacun de nous pour nous libérer de l’esclavage du péché et nous remettre debout, afin de continuer à marcher à la suite du Christ qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

Année jubilaire Miséricorde

Comme Jésus a posé son regard d’amour sur Pierre à la suite de son reniement, comme il a pardonné à la pécheresse en la délivrant de la lapidation, comme Jean-Paul II a fait miséricorde en pardonnant à celui qui lui a tiré dessus, comme Sœur Faustine qui a choisi la Miséricorde comme chemin de perfection, l’Eglise préfère laisser à Dieu le soin d’exercer sa justice qui se nomme : Miséricorde. Il nous revient d’imiter le Christ en éliminant de notre pensée et de notre cœur toute forme de vengeance ou de condamnation, toute entrave à l’œuvre de la Miséricorde en nous.

prodigueEn instituant « Dimanche de la Miséricorde » le dimanche après Pâques, Jean-Paul II éclaire notre foi dans le Mystère Pascal comme œuvre de salut par le triomphe de la Miséricorde sur toutes les puissances du Mal. Dans la prière du Notre Père, avec Jésus, nous demandons au Père de nous délivrer de tout enclin au péché et de toute compromission avec le Malin. Pour goûter la douceur de la Miséricorde Divine, nous devons nous reconnaître pécheurs, mais pécheurs pardonnés et sauvés, parce que aimés. Dieu est toujours prêt à faire miséricorde à celui qui se repend, qui se convertit et qui reconnaît sa dépendance totale à la grâce qui sanctifie.

BonPasteurPèlerins sur la terre, nous sommes invités à passer par la « Porte de la Miséricorde » pour manifester symboliquement notre profond désir de suivre fidèlement le Christ Miséricordieux et d’aider nos frères à retrouver et à prendre ce chemin de vérité et de liberté, de justice et de paix. Le sacrement de la Réconciliation, la Confession, s’offre à nous comme grâce de purification. Nous y retrouvons la Force d’avancer avec courage et volonté vers la sainteté. L’Adoration nous unit davantage au Christ et nous configure au Ressuscité. La prière quotidienne et notre participation à la messe dominicale nous transforment harmonieusement en « sel de la terre et lumière du monde ». Ainsi, nous sommes les témoins de l’Amour Miséricordieux du Père ; Dieu et l’Église comptent sur nous pour conduire le monde au salut. Quelle espérance joyeuse !

Heureux Jubilé !

                                                                            Père Christian Chassagne




Comment transmettre la foi sans embrigader ?

    Comment transmettre la foi à mes enfants sans qu’un jour ils envoient tout promener en nous accusant de les avoir embrigadés ?

enfant en prière
Il est naturel que les enfants demandent des comptes à leurs parents sur l’éducation qu’ils ont reçue. Concernant la foi, ils ne sentiront pas qu’ils ont été endoctrinés si vous leur avez appris à vivre dans une religion de liberté. La tâche des parents et des éducateurs est de parler aux enfants de Jésus et du Père qu’il nous révèle – et, en même temps, leur faire comprendre que Jésus les appelle à vivre dans la liberté des enfants de Dieu. « Le fils est libre dans la maison du Père » nous dit un théologien.


L’éducation doit aussi aider les enfants dans la liberté sociale, leur apprendre à dire « je » dans une société assez massivement indifférente au christianisme ou une société multi-religieuse, leur dire qu’ils ne doivent pas chercher à être « comme les copains ». Dire à votre enfant que s’il veut être et penser comme tout le monde, il manquera sa vie. Lui faire découvrir qu’il est unique et que le Seigneur l’appelle personnellement.
Cela dit, qu’il se fasse des copains au caté, qu’il participe à de grands rassemblements festifs, par exemple la journée des vocations, pour découvrir qu’il n’est pas tout seul.

Père Antoine DENNEMONT




Audience Générale du Mercredi 18 Novembre 2015

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 18 Novembre 2015
 


 

Frères et sœurs, arrivés au seuil du Jubilé, devant nous se tient la grande porte de la Miséricorde de Dieu qui accueille notre repentir et nous offre la grâce de son pardon. Cette porte nous est généreusement ouverte, mais nous devons courageusement en franchir le seuil. En ces temps difficiles, l’Église est encouragée à ouvrir ses portes pour sortir avec le Seigneur à la rencontre de ses enfants. De même les familles chrétiennes doivent ouvrir leur porte au Seigneur qui attend d’entrer, avec sa bénédiction et son amitié. Il ne force pas la porte, il demande la permission d’entrer. En de nombreux endroits les portes blindées sont devenues normales. Une Église inhospitalière, ou une famille renfermée sur elle-même humilient l’Évangile et endurcissent le monde. La porte dit beaucoup de chose de la maison, comme de l’Église. Jésus est la vraie porte, qui nous fait entrer et sortir. Nous devons passer sans crainte par cette porte et écouter la voix de Jésus. L’Église doit être reconnue partout comme un signe de l’accueil d’un Dieu qui ne te ferme jamais la porte avec l’excuse que tu n’es pas de la maison !

 

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue française. Je souhaite que vos familles fassent toujours du seuil de leurs maisons un signe de la Porte de la Miséricorde que Jésus ouvre à tous. Que Dieu vous bénisse !




Solennité du Christ, Roi de l’Univers par P. Claude TASSIN (Spiritain)

    Commentaires des Lectures du dimanche 22 novembre 2015

 

Daniel 7, 13-14 (Le royaume du Fils de l’homme)

La vision du « Fils d’homme » se passe de nuit. En effet, comme d’autres apocalypses juives, l’auteur hésite entre un songe nocturne ou un transfert corporel dans le monde céleste. On pourra comparer l’expérience de Paul en 2 Corinthiens 12, 1-4.
La vision d’un « Fils d’homme », une belle figure d’humanité, fait contraste avec l’évocation de quatre bêtes sauvages inhumaines symbolisant les nations et leurs rois qui persécutent le Peuple saint, au milieu du 2e siècle avant notre ère (Daniel 7, 1-8). Il s’agit ici d’une scène d’intronisation située dans « les nuées du ciel ». Le héros parvient jusqu’au trône divin (voir Daniel 7, 9-10), une sorte de char mobile, avec des roues, signifiant la présence de Seigneur, partout où il le veut. L’auteur s’inspire ici de Ézékiel 1. Dieu est présenté comme le « Vieillard » ou « l’Ancien » aux cheveux blancs comme la laine (Daniel 7, 9), une manière d’évoquer l’éternité de ce Dieu qui confie un règne éternel et universel au « Fils d’homme » en qui l’Apocalypse de Jean (2e lecture) verra Jésus ressuscité, « le souverain des rois de la terre », « qui vient parmi les nuées ».
Les évangiles – cf. déjà le passage de dimanche dernier – appliquent à Jésus cette figure, notamment dans le récit de la Passion, en cette déclaration devant le grand tribunal, le sanhédrin : « Vous verrez le Fils de l’homme siégeant à droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel » (Matthieu 26, 64). Ces juges verront le Christ venant comme souverain, roi, juge de l’univers et d’eux-mêmes.
En deçà de cette interprétation évangélique on peine à décider à qui pense à l’origine l’auteur du livre de Daniel. Ce « Fils d’homme » peut être une figure collective, « le peuple des saints du Très-Haut » (Daniel 7, 27), c’est-à-dire Israël délivré des fauves mythiques, ses persécuteurs, et appelé à dominer le monde entier. Mais il peut s’agir de l’archange Michel, prince céleste (Daniel 12, 1), protecteur de ce Peuple élu que maltraitent les puissances politiques du Proche Orient. C’est apparemment le sens collectif que retiendra l’Apocalypse de Jean (2e lecture), sens transféré à la dignité royale du peuple chrétien.


Psaume 92 : « Le Seigneur est roi »

De ce psaume, la liturgie d’aujourd’hui retient trois des cinq strophes qui le composent. Il appartient à une collection de sept poèmes qui célèbrent la royauté de Dieu et que pour cette raison on appelle « les psaumes du Règne ». Ce sont, selon la numérotation liturgique, les psaumes 46, 92, 94 à 98. Ils comportent généralement la formule « le Seigneur est roi », que l’on peut traduire aussi « le Seigneur est devenu roi ». Car il s’agissait, dans les cours orientales, d’une acclamation saluant, au son du cor, l’intronisation d’un nouveau souverain (voir 2 Samuel 15, 10). Bien entendu, dans les « psaumes du Règne », personne n’intronise Dieu comme roi. C’est lui-même qui s’affirme et se révèle comme tel.
Dans les passages du Ps 92 retenus en ce dimanche, la strophe I contemple Dieu sur son trône. Son costume est de lumière majestueuse et, selon la traduction littérale, il a, comme il convient à un guerrier antique, un ceinturon de force. Les strophes II et III s’adressent à lui pour souligner la foi en son règne inébranlable, dès l’origine de la création, depuis toujours et pour la suite des temps. Selon la strophe III, les « volontés » du Seigneur, ses projets et ses commandements, immuables, apportent au monde sa stabilité, par delà les accidents de la politique et des conflits de l’histoire. Cette certitude, fondée sur la sainteté de Dieu se vérifie pour les croyants dans « la maison » du Seigneur, dans le Temple, dans le culte qu’on lui rend.
Au long les âges, les psaumes vivent leur vie. Dans la vieille traduction grecque, ce psaume a pour titre cette rubrique liturgique : Pour la veille du sabbat, quand le monde fut habité. Ainsi, on récitait ce psaume le vendredi, le jour où l’homme fut créé. Une homélie juive antique raconte ceci, avec humour : quand les créatures ont vu se dresser l’homme, au sixième jour, elles se sont couchées devant lui, en pensant qu’il était leur créateur. Adam, offusqué, les a relevées, pour qu’elles récitent avec lui le Psaume 92, pour adorer le seul roi, le Créateur. La légende peut viser la théologie chrétienne d’un Christ orgueilleux (!), nouvel Adam prétendant à la royauté sur la création.
Dans la liturgie latine des heures qui, au quotidien, va de l’Ancien Testament, (laudes), au Nouveau Testament, (vêpres), ces psaumes du Règne chantent, au matin, le règne éternel de Dieu, de l’ancienne à la nouvelle alliance. Dans certaines traditions monastiques cependant, les psaumes du Règne se chantent aux vêpres. Par là, cette royauté divine est liturgiquement transférée à celle du Christ.
Lire attentivement 1 Corinthiens 15, 22-28. Qui donc est le Roi de l’univers ? Dieu ? Le Christ ? Tel est, au milieu des douleurs de l’histoire, le lien qu’affirment les croyants.


Apocalypse 1, 5-8 (« Le prince des rois de la terre a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu »)

Voici les versets constituant l’adresse et la bénédiction qui ouvrent le livre de l’Apocalypse et préparent la solennelle vision du Fils de l’homme (Apocalypse 1, 9-20). L’auteur souhaite à ses lecteurs « la grâce », le don de Dieu qui apporte « la paix » dans le cœur des croyants et dans leurs relations fraternelles. Cette bénédiction de grâce et de paix est classique dans les épîtres du Nouveau Testament. Ainsi, par exemple en 1 Corinthiens 1, 3. Elle nous vient par la médiation de Jésus Christ ressuscité, « le premier-né d’entre les morts », désigné aussi, par allusion à la vision du Fils de l’homme (cf. 1ère lecture) comme « commandant des rois de la terre ». On l’appelle encore « témoin [ou “martyr”] fidèle ». En Isaïe 55, 4, le mot « témoin » semble évoquer le Messie. Jésus a accompli son témoignage prophétique jusqu’au don total de lui-même « par son sang », jusqu’où allait son amour pour nous.

Un premier Amen

Cette partie de la bénédiction se conclut par un premier « amen* ». Le Christ nous consacre comme des prêtres et des rois pour Dieu son Père, selon la promesse faite à Israël au pied du Sinaï (Exode 19, 5). Celui qui nous consacre ainsi est le Fils de l’homme venant sur les nuées (Daniel 7, 13-14 ; cf. 1ère lecture) et nous faisant partager sa dignité royale. Il est encore le Crucifié, le « transpercé », reconnu finalement par le monde entier, selon l’énigmatique oracle de Zacharie (12, 10-14) repris par l’évangile de Jean (19, 37).

Un second Amen

Cette seconde vague de la bénédiction s’achève par un nouvel « amen », surenchéri par un « oui ». Le même livre de l’Apocalypse (3, 14) saluera Jésus comme l’Amen, le Témoin fidèle et véritable. » Il est à la fois fidélité à sa mission et engagement de Dieu à notre égard. La profondeur du mot signifiant « c’est vrai et c’est du solide » peut nous guérir de répondre des « amen » tièdes et machinaux dans nos célébrations.

L’Amen de nos liturgies

L’ensemble de ces versets paraît refléter les liturgies en vigueur dans les Églises d’Asie mineure auxquelles s’adresse l’auteur de l’Apocalypse. C’est pourquoi la finale donne la parole à Dieu lui-même. Il est l’alpha et l’oméga, première et dernière lettres de l’alphabet grec, premier mot et dernier mot de l’histoire. Il est, dans le même sens « celui qui est, qui était et qui vient ». C’est ainsi que la liturgie juive ancienne traduisait « Je suis qui je suis » (Exode 3, 14). Enfin, il est le Pantokratôr (« le Tout-Puissant »), un titre saluant les empereurs antiques.
Dans la solennité de ces versets, nous apprenons que la royauté du Christ, crucifié et ressuscité, vient de Dieu, le Pantokratôr, et elle rejaillit dans la dignité royale et sacerdocale conférée aux baptisé(e)s.

* Amen. Un commentaire juif ancien définit brièvement le mot en ces termes : « Amen contient trois sortes de déclarations solennelles : serment, assentiment, confirmation » (Midrash Rabba du Deutéronome 7,1).

 


Jean 18, 33b-37 (« C’est toi-même qui dis que je suis roi »)

Les membres juifs du sanhédrin, ou selon toute vraisemblance, une minorité d’entre eux, se débarrassent de « l’affaire Jésus » en déférant celui-ci devant Pilate, sous l’accusation de prétentions royales troublant l’ordre public et les relations avec Rome. Pour ce qu’on peut deviner, les faits sont laconiques, expéditifs et d’une cruelle banalité.

Devant Pilate

Le préfet romain siège à son tribunal, en public, depuis l’aube jusque vers neuf heures du matin. Ensuite, il fait trop chaud. Jésus comparaît dans une fournée d’accusés : un certain Barabbas (Marc 15, 15, 7) et au moins deux autres bandits entre lesquels notre Seigneur sera crucifié (Marc 15, 27). L’antijudaïsme notoire de Pilate se signale par le titulus, la pancarte officielle notifiant le motif de la condamnation : « le roi des Juifs », les seuls mots que l’on ait sans doute écrits dans la vie du Jésus terrestre. On saisit l’ironie du préfet : cet individu flagellé, exténué et livré aux lazzi de la populace, voilà bien le roi que méritent les Juifs !
Bref, il faut s’en rendre compte, ce procès n’était alors qu’un fait divers à Jérusalem, mais un fait sur lequel l’évangile de Jean va broder, dans le dialogue avec Pilate, par une solennelle confession de la royauté de Jésus, en un épisode qui est central, un sommet dans le récit de la Passion selon cet évangéliste. Pour en saisir la portée, il faut revenir à sa conception de la croix.

Une royauté qui n’est pas de ce monde

La croix est « l’heure », l’heure H, dirions-nous, en laquelle le Christ est « élevé », à la fois physiquement sur le gibet et spirituellement, comme l’heure où s’affirme la gloire de Jésus et celle de Dieu, à savoir une royauté qui se traduit en un don total de l’amour, la capacité unique de Dieu de nous sauver en s’effaçant totalement (voir Jean 12, 31-32).
La tradition évangélique unanime distingue entre l’appellation politique, dans la bouche des païens, de « roi des Juifs » et celle des Juifs, religieuse : « le Messie, roi d’Israël » (Marc 15, 32). À partir de l’accusation à lui transmise implicitement, Pilate se concentre d’emblée sur le problème de la royauté. Il avoue que ce sont les autorités juives qui ont avancé ce grief. La réponse du prévenu n’évoque pas un « royaume » dont il serait le souverain, mais, selon l’ambiguïté du mot grec (basiléia), sa « royauté », son pouvoir royal qui n’a rien à voir avec les instances politiques temporelles, sinon il aurait été défendu par un corps d’armées (comparer Matthieu 26, 53). Sa royauté vient de Dieu, du monde céleste, et elle s’exercera à jamais en ce monde, pour ceux qui croient en lui, par delà des calculs politiques toujours aléatoires. Selon la haute théologie de l’évangéliste, le Christ, existant de toute éternité (cf. Jean 1, 1-3), est né, venu sur cette terre, pour témoigner de la royauté de Dieu, la « vérité », le projet de Dieu d’entrer en communion avec nous. C’est en écoutant la voix de Jésus, à travers les évangiles, la voix du bon pasteur royal (cf Jean 10, 27) que nous bénéficierons de cette royauté. Car, dans l’Antiquité orientale, le berger est l’image du roi.

Roi par la croix

La royauté du Christ s’exprime paradoxalement dans l’effacement de la croix. C’est une interpellation interrogeant toutes nos formes de pouvoir, conscientes ou non, pour nous qui, par le baptême, sommes un peuple de rois et de prêtres. Telle est *notre attente du Christ, Roi de l’univers.

* Notre attente. « Un instant apparu parmi nous, le Messie ne s’est laissé voir et toucher que pour se perdre, une fois encore, plus lumineux et plus ineffable, dans les profondeurs de l’avenir. Il est venu. Mais, maintenant, nous devons l’attendre encore et de nouveau – non plus un petit groupe choisi seulement, mais tous les hommes – plus que jamais. Le Seigneur Jésus ne viendra vite que si nous l’attendons beaucoup. C’est une accumulation de désirs qui doit faire éclater la Parousie » (Pierre Teilhard de Chardin).

 

 




Christ Roi de l’Univers par le Diacre Jacques FOURNIER (22 Novembre)

« Jésus, témoin de la vérité (Jn 18,33-37) »

 

Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »
Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? »
Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? »
Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »
Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »

christ en croix

 

     Pilate ne comprend plus… Les autorités du Peuple Juif lui ont livré ce Jésus en lui disant qu’il se prétendait « roi ». Plus tard, pour appuyer leurs accusations, ils lui diront : « Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César : quiconque se fait roi s’oppose à César » (Jn 19,12). Or, il le sait, pour le vivre lui-même à leur égard, ces hommes le haïssent. Et ils n’ont qu’un seul désir : voir tous ces envahisseurs Romains quitter la terre d’Israël… Et ce sont eux qui lui livreraient un ennemi de César ?
C’est pourquoi Pilate prend Jésus à l’écart pour en savoir un peu plus sur lui. « Es tu le roi des Juifs » ? Mais dans sa bouche, ce mot « roi » n’a que des connotations terrestres et politiques. Jésus l’accepte dans un premier temps et il va inviter Pilate à s’interroger sur ses sources. Dit-il cela « de lui-même », a-t-il constaté par lui même qu’il se prétendait « roi » et qu’il représentait un danger pour l’autorité romaine ? Ou bien est-ce sa police secrète qui l’a renseigné ? La réponse est « non » dans les deux cas et Pilate le sait bien lorsqu’il répond : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Les chefs des prêtres t’ont livré à moi ». C’est donc bien une affaire interne aux autorités juives : elle ne le concerne en rien… « Il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré » (Mc 15,10)…
Dans un deuxième temps, Jésus va rectifier cette notion de royauté que Pilate a employée. « Ma royauté ne vient pas de ce monde », elle n’est pas avant tout d’ordre politique, son origine n’est pas terrestre… Elle vient de « celui qui lui a tout soumis » (1Co 15,28), son Père. Il l’a envoyé dans le monde pour proposer son Règne d’Amour et de Paix à tous les hommes de bonne volonté quels qu’ils soient, Juifs ou Romains… Voilà la vérité à laquelle Jésus rend à nouveau témoignage devant Pilate. Et il sait qu’au même moment « l’Esprit de Vérité, lui aussi, lui rend témoignage » (Jn 15,26) en frappant à la porte du cœur de Pilate avec toutes ses richesses de Douceur, de Lumière et de Vie… Lui ouvrira-t-il ? La suite montrera, hélas, que ses calculs politiques prendront le dessus… Mais Jésus, Lui, restera fidèle à sa mission : manifester l’Amour inconditionnel du Père vis-à-vis de tous les hommes, ses enfants… Eux, dans leur aveuglement, le feront atrocement souffrir et ils le tueront… Et Jésus, par son attitude et ses paroles, n’aura qu’une seule réponse : « Je vous aime toujours, et j’offre cette mort que vous m’infligez pour votre guérison, votre salut, votre vie »… DJF




Rencontre autour de l’Évangile – Christ Roi de l’Univers

 » Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité… « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

C’est le dernier dimanche de l’année liturgique. Pour la fête du Christ Roi nous méditons en saint Jean sur un passage de la Passion : Jésus au tribunal de Pilate.

Regardons-réfléchissons-méditons

Faire lire lentement le texte en forme dialoguée

Jésus devant Pilate : Quel est la fonction de Pilate ?

Roi des juifs : Les juifs avaient-il l’expérience de la royauté ?
Dis-tu cela de toi-même… ? Pourquoi cette question de Jésus ?
Ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi: Qui est derrière le mot « nation » et derrière « les chefs des prêtres » ?
Ma royauté ne vient pas de ce monde…ne vient pas d’ici : D’où vient-elle ?
Alors tu es roi ? A quelle royauté pense Pilate ?
C’est toi qui dis… : Jésus accepte-t-il le titre de « roi » ?
Je suis né, je suis venu dans le monde : Quel est cet « ailleurs » où Jésus est né ?
Rendre témoignage à la vérité : Quelle est cette vérité pour laquelle Jésus accepte mourir ?
Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix : Qui est membre du Royaume de Jésus ?

  

Pour l’animateur

Es-tu le roi des juifs ? Ce titre de « roi des juifs » était celui des rois de la dynastie des « asmonéens », les derniers rois d’Israël avant l’occupation romaine. Pilate est le « procurateur », c’est à dire le représentant de l’empereur de Rome. Il a tout pouvoir en Palestine.
Dis-tu cela de toi-même… ? Provoqué par Pilate à se reconnaître comme roi, Jésus prend ses distances, comme s’il voulait montrer ses réserves par rapport à limage de la royauté terrestre, sans pour autant refuser le titre lui-même. Jésus sait que l’expression « rois des juifs » a une signification politique dans l’opinion de cette époque.
Ta nation et le chef des prêtres t’ont livré à moi : Jésus a été livré à la fois par Hérode, un roi fantoche de Galillée, responsable de la « nation », et par « les grands prêtres », les dirigeants religieux. Nous le savons, Jésus a subi deux procès, l’un religieux et l’autre politique ; mais la véritable raison de sa condamnation a été religieuse : il prétendait être le Messie, Fils de Dieu, l’égal de Dieu.
Ma royauté n’est pas de ce monde …ne vient pas d’ici : Jésus affirme que sa royauté n’est ni celle qu’attendent les juifs, ni celle qu’imagine Pilate, ni à l’image de la royauté des hommes qui se juge à la force des armées et à l’étendue des conquêtes.
« Je suis né, je suis venu dans le monde…. » Jésus ne parle pas de sa naissance terrestre, à Bethléem, mais de son origine qui est en Dieu. Sa royauté vient d’ailleurs, de ce « pays » où il est « né », d’où il est « venu » : Jésus laisse entendre au lecteur qu’il est le « préexistant ». Son origine est de toute éternité en Dieu. L’apôtre Paul dit de Jésus qu’il est « premier-né de toute créature, car en lui tout a été créé. » (Co 1,15-16)
Si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes : La royauté de Jésus ne s’établit pas par la force.
Rendre témoignage à la vérité : la royauté de Jésus s’établit par la proposition d’une Parole de révélation : Jésus est venu révéler la vérité sur Dieu et la vérité sur l’homme ; c’est la révélation de l’amour de Dieu pour tous les hommes, quelle que soit leur race, leur classe sociale et leurs opinions politiques. Ceux qui l’accueillent deviennent sujets de Royaume de Dieu, non seulement à la fin des temps, mais dès maintenant. Cette vérité qui révèle que tous les hommes sont égaux doit inspirer la politique de tous les royaumes terrestres.
« Tout homme qui appartient à la vérité » : C’est celui qui se met à l’écoute de la Parole de révélation, et qui devient membre du Royaume.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS
Seigneur Jésus, tu es notre Roi. Mais tu n’es pas venu comme un grand de ce monde. Ta place n’a pas été avec les riches et les puissants. Tu es venu, tu viens, comme le témoin de Dieu, d’un Dieu qui est amour, don de soi, attention aux autres. Un Dieu qui met sa toute-puissance à nous faire place en lui. Tu es notre Roi parce que tu es le Serviteur.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

 La Parole aujourd’hui dans notre vie
Quelle est la bonne nouvelle que nous apporte cet évangile ?
Jésus nous révèle que sa Royauté ne le met pas loin au-dessus de nous ; qu’il est pour nous l’Emmanuel, le frère. Il reste éternellement un Roi crucifié et humilié, un Roi qui a donné sa vie pour rendre témoignage à la vérité. Dans son Royaume d’amour, les petits et les pauvres sont les premiers. Si nous écoutons sa voix, nous sommes de son Royaume.
Quel visage de Dieu Jésus nous révèle-t-il ?
Un Dieu Amour qui veut régner dans nos cœurs et les cœurs de tous les hommes, en y mettant son amour.
– De quelle manière contribuons-nous à étendre le Royaume du Christ autour de nous ?
– Dans nos engagements de tous les jours (familiaux, professionnels, sociaux, politique…est-ce que nous maintenant fermement le respect de la personne de tout être humain, le droit de tous à la liberté, à l’information impartiale, à la justice ?
– Est-ce que nous sommes convaincus que le Royaume du Christ a quelque chose à voir avec la vie civique du chrétien ?

ENSEMBLE PRIONS
Seigneur notre Dieu, ton Fils Jésus est venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Donne-nous d’écouter sa voix et de nous ouvrir à cette vérité. Nous pourrons alors entrer dans le royaume d’amour où tu nous attends pour les siècles des siècles.

Chant : -Viennent les cieux nouveaux et la nouvelle terre – p. 326

 

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Est-il normal d’avoir peur de la mort ?

    Il est naturel d’avoir peur de la mort, y compris lorsqu’on est croyant. Le Christ n’a-t-il pas redouté sa mort au Jardin des Oliviers : «Père si c’est possible, que ce calice s’éloigne de moi.» Le Chrétien n’est pas un déçu de la vie et du monde qui voudrait aller voir ailleurs…C’est un passionné de la vie, plutôt ! Comment n’aurait-il pas peur lorsqu’il est question de la perdre ?

ciel bleu
D’autant qu’avant de nous atteindre, la mort touche des personnes que nous aimons ! La mort est une épreuve redoutable. A cause de la séparation d’abord. Mais aussi parce qu’elle rarement vécue sans culpabilité (j’ai fait ou j’ai dit ce que je n’aurais pas dû faire et dire.) Et puis nous ne savons pas de quelles souffrances physiques ou morales notre mort s’accompagnera. Avoir peur de la mort, c’est aussi avoir peur de souffrir, ou de ne pas savoir souffrir, d’être une charge pour ceux qui m’entourent…
Mais « lorsqu’on est croyant » ?

N’espérons pas échapper à l’exigence évangélique de donner notre vie à la suite de Jésus : « Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit» « Donner sa vie » : c’est le mot de l’amour. Oui, « l’amour est fort comme la mort » : il a le pouvoir de nous arracher à nous-mêmes pour nous donner à Dieu et aux autres.
Jusque-là, cela peut faire peur !

 

Père Antoine DENNEMONT