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« Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ » (D. Alexandre ROGALA – M.E.P.)

À l’époque de Jésus, il y avait de nombreux pillards et les banques n’existaient pas. Donc, lorsque quelqu’un avait de l’argent, il était courant qu’il le mette dans une caisse et de l’enterrer pour le cacher.

Au début des vacances, j’ai animé un camp avec des enfants et des adolescents de la ville de Saint-Denis (93). À la fin de ce camp, nous avons célébré l’eucharistie ensemble. Le prêtre qui présidait la célébration a eu l’idée de faire intervenir les enfants pendant l’homélie. Au début de l’homélie, les jeunes n’intervenaient pas beaucoup et je me disais que la tentative du prêtre de faire participer les enfants était un échec. Mais au bout de quelques minutes, l’un des enfants a parlé de l’argent. Et à partir de ce moment là, tout a changé. Les enfants ont tous levé la main pour participer et donner leur opinion.

L’argent est un sujet qui déchaîne les passions. L’argent permet de faire beaucoup de choses. Il permet d’acheter à manger, de payer ses factures, de voyager, de faire des cadeaux etc. Bref, l’argent est indispensable pour vivre dans notre société. Toutefois, il existe des richesses bien supérieures à l’argent.

Les lectures de ce dimanche nous en parlent…

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Dans la première lecture tirée du Premier Livre des Rois, il est question du don de la sagesse que Dieu accorde à Salomon en réponse à son humble prière. La sagesse est assurément un don bien supérieur à l’argent puisqu’il est un des dons du Saint-Esprit.

Au Ier siècle avant notre ère, un juif pétri de culture grecque vivant à Alexandrie, a écrit un livre qu’on appelle le Livre de la Sagesse. À cette époque, Alexandrie était un grand centre intellectuel. Il y avait non seulement une immense bibliothèque, mais aussi une école de philosophie dans laquelle ont étudié et enseigné des philosophes et théologiens célèbres: Ammonius Saccas, Plotin, Clément d’Alexandrie, Origène…

S’il est permis de mentionner le Livre de la Sagesse alors que la première lecture est tirée du Premier Livre des Rois, c’est parce que l’auteur du Livre de la Sagesse a écrit son œuvre sous l’autorité de Salomon. Il l’a écrite à la première personne comme s’il était lui-même le roi Salomon. C’est ce qu’on appelle une pseudépigraphie. Puisqu’il écrit sous l’autorité de Salomon, l’auteur du Livre de la Sagesse connait la valeur inestimable de la sagesse. Écoutez ces magnifiques lignes:

« la Sagesse est pour les hommes un trésor inépuisable, ceux qui lacquièrent gagnent lamitié de Dieu (…) Elle est plus belle que le soleil, elle surpasse toutes les constellations ; si on la compare à la lumière du jour, on la trouve bien supérieure car le jour sefface devant la nuit, mais contre la Sagesse le mal ne peut rien » (Sg 7, 14 ; 29-30).

Depuis les origines de l’humanité, l’homme a recherché cette sagesse. Dans le troisième chapitre du Livre de la Genèse, trompés par le serpent, l’homme et la femme pensent pouvoir acquérir par eux-mêmes cette sagesse en saisissant et en dévorant le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Or, comme l’enseignent plusieurs textes bibliques, la véritable sagesse est celle qui « commence avec la crainte de Dieu » (cf. Pr 9; Ps 110 (111); Jb 28). Par conséquent, pour nous qui sommes croyants, la vraie sagesse ne peut en aucun cas être acquise par nos propres forces. La véritable sagesse ne peut être que reçue comme un don.

L’auteur du Livre de la Sagesse qui, comme on l’a dit, écrit sous l’autorité de Salomon, relit l’épisode du songe de Salomon à Gabaon (1 R 3) et écrit:

« je savais que je ne pourrais jamais obtenir la sagesse si Dieu ne me la donnait, et il me fallait déjà du discernement pour savoir de qui viendrait ce bienfait. Je me tournai donc vers le Seigneur et lui fis cette prière… » (Sg 8, 21)

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Dans la deuxième lecture tirée du chapitre 8 de la Lettre aux Romains, saint Paul nous parle de la Grâce, qui est évidemment elle-aussi, bien supérieure à l’argent. Dans l’Église nous employons souvent le mot « grâce » pour parler d’un bienfait reçu du Seigneur. Et nous avons raison de le faire, car par nature, la Grâce est un don totalement gratuit de Dieu.

Mais la Grâce avec un « G » majuscule dont nous parle saint Paul dans la Lettre aux Romains, désigne l’action de Dieu dans notre vie de croyant.

Saint Paul écrit: « Ceux qu’il a appelés, il en a fait des justes et ceux qu’il a rendu justes, il leur a donné sa gloire ». Ou encore, « ceux que, davance, il connaissait, il les a aussi destinés davance à être configurés à limage de son Fils ».

En lisant ces lignes de l’Apôtre, nous comprenons que par la Grâce, Dieu non seulement nous justifie, c’est à dire qu’il nous soigne du mal qu’est le péché ; mais Dieu nous divinise aussi en nous donnant sa gloire, et en nous configurant à l’image de son Fils.

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Dans l’évangile de ce dimanche, nous poursuivons la lecture du chapitre 13 de l’évangile de Matthieu commencée depuis deux semaines. Il s’agit du troisième discours de Jésus. Dans le premier, que l’on a l’habitude d’appeler « sermon sur la montagne », Jésus a parlé à la foule de la justice du Royaume des Cieux. Puis, avant d’envoyer ses apôtres en mission proclamer le Royaume des Cieux, il leur a exposé tout ce qu’implique la proclamation du Royaume. Enfin, depuis deux dimanches, dans son troisième discours Jésus nous parle du mystère de ce Royaume.

Le Royaume (ou le Règne) de Dieu est la réalisation des promesses que Dieu a faites à son peuple par les prophètes:

« Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles…vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu… (Ez 36) « Je mettrai ma Loi au plus profond deux-mêmes ; je linscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple….je ne me rappellerai plus lors péchés (Jr 31);  je répandrai mon esprit sur tout être de chair (Jl 3) ».[1]

Si le Royaume de Dieu qui est l’objet principal du message de Jésus et des apôtres, est la concrétisation de ces promesses que nous venons d’évoquer, le Royaume a évidemment infiniment plus de valeur que l’argent. Par ailleurs, comme nous le constatons dans les paraboles proposées par Jésus ce dimanche, le Royaume des Cieux implique la grâce et le don de la sagesse.

Avant de dire quelques mots sur les paraboles, commençons par une petite remarque sur le chapitre 13 de l’évangile de Matthieu. Le fait que Jésus ne définisse pas clairement ce qu’est le Royaume des Cieux, mais qu’il choisisse d’en parler à travers différentes paraboles dévoilant chacune un aspect particulier du Royaume, suggère que celui-ci est déjà là, mais qu’en même temps, il n’est pas encore achevé. Cet achèvement du Royaume aura lieu à la fin des temps.

Que disent les paraboles que nous avons entendues ?

La première parabole est la parabole du trésor caché. Le trésor caché est une image de la Grâce, car celui qui trouve un trésor n’a rien fait pour le mériter. Et comme nous l’avons vu avec le texte de saint Paul, la grâce est un don gratuit de Dieu fait à l’humanité, alors que celle-ci n’a rien fait pour la mériter. Le texte nous dit à propos de celui qui a trouvé le trésor que « Dans sa joie, il va vendre tout ce quil possède, et il achète ce champ ».

Le Royaume des cieux suscite la joie, et appelle une réponse de la part de l’homme. Dans la parabole, celui qui a trouvé le trésor vend tout ce qu’il possède pour acheter le champ. Ce que Jésus veut nous dire, c’est qu’une fois qu’il a trouvé le Royaume, l’homme doit faire de celui-ci sa priorité.

Alors que dans la parabole du trésor caché le Royaume est immérité, dans la parabole de la perle, le Royaume est une quête, donc quelque chose qui dépend de notre responsabilité.

Nous avons vu dans la première lecture l’exemple de Salomon. Même s’il avait déjà un bon discernement, il a su dans l’humilité demander à Dieu dans la prière de lui accorder le don de la sagesse. De même nous-aussi, même si nous avons tout reçu de Dieu le jour de notre baptême, puisque Dieu s’est donné lui-même à nous, nous devons continuellement le solliciter pour lui demander son aide tout au long de notre vie.

Bref, si l’initiative première vient de Dieu et que l’homme n’a aucun mérite, celui-ci ne doit en revanche jamais se lasser de chercher Dieu.

Dans la dernière parabole, il est question d’un « filet que lon jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons ». Le premier enseignement de cette parabole est évident. Tout le monde est invité à faire partie du peuple de Dieu, à l’aimer, et à le laisser régner dans nos cœurs.

Dans la deuxième lecture, nous avons appris que nous sommes appelés à être configurés à l’image du Fils de Dieu. Cette configuration n’est malheureusement pas instantanée. C’est un processus qui prend du temps. Ceux qui sont plus avancés dans ce processus de configuration, ou plutôt ceux qui se croient plus avancés, peuvent avoir la tentation de vouloir faire le tri ; de vouloir purifier l’Église de tous ceux qu’ils pensent être plus mauvais qu’eux. Comme dans la parabole du bon grain et de l’ivraie que nous avons entendue dimanche dernier, Jésus nous rappelle qu’il ne nous appartient pas de faire ce tri, il ne nous appartient pas « de recueillir ce qui est bon et de rejeter ce qui est mauvais ». Le tri sera fait. Le texte est clair. Mais il ne sera pas fait par nous, mais par les anges à la fin des temps.

Notre mission en tant que disciples-missionnaires est de jeter encore et encore nos filets dans la mer, symbole des forces du mal, pour tirer d’autres hommes sur le rivage et les amener au Christ.

À l’exemple de Salomon, demandons le don de la sagesse véritable pour qu’elle nous aide à discerner en toute situation comment travailler plus efficacement à l’avènement du Royaume de Dieu. Amen !

[1] Nous pourrions encore citer encore bien d’autres textes.




La Transfiguration (Mt 17, 1-9) – par Francis COUSIN

« … Comme le soleil ! »

Il est rare que Jésus sépare les apôtres : ils marchent habituellement ensemble avec Jésus, ou alors deux par deux quand Jésus les envoie en mission.

Il n’y a que trois fois dans les évangiles où il y a une séparation, et c’est à chaque fois avec les trois mêmes apôtres : Pierre, Jacques et Jean. Pourquoi eux ? On ne le sait pas, c’est du secret de Jésus …

Mais à chaque fois, c’est en lien avec des épisodes ayant trait avec la mort, la résurrection, l’au-delà … : La résurrection de la fille de Jaïre, la transfiguration, et l’agonie de Jésus, prélude à sa résurrection.

Ce qui invite à penser que la transfiguration est en lien très fort avec la résurrection … et pas seulement celle de Jésus, … mais aussi la nôtre, celle de chacun de nous …

Jésus les emmène sur « une haute Montagne », comme le Sinaï où Dieu appela Moïse, ou l’Horeb où il fit sentir sa présence à Elie … deux grands personnages de l’Ancien Testament qui seront présents avec Jésus, et là, celui-ci est transfiguré : « son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. ».

On retrouve ici une phrase que l’on a entendue il y a quinze jours, quand l’ivraie sera brulée et jetée dans la fournaise : « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. » (Mt 13,43), quand ils y seront accueillis, identifiés à Jésus, brillant comme le soleil. Ce que saint Athanase a résumé ainsi : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. ».

Jésus se présente comme ce qu’il est depuis toujours : « La lumière des hommes ; la lumière [qui] brille dans les ténèbres » (Jn 1,4-5).

« Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. » (Et saint Luc ajoute « Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. »).

Pour les trois apôtres, c’est une vision extraordinaire : voir Jésus tel qu’il est depuis toujours, et en même temps deux hommes décédés depuis longtemps qui sont là, devant eux, encore vivants et discutant avec Jésus !!

Petite vision de ce qu’est le royaume de Cieux !

On comprend bien que Pierre aurait voulu que ce qu’il voyait dure encore longtemps …

Mais ce n’est pas tout : « une nuée lumineuse les couvrit de son ombre », la nuée qui précédait le peuple hébreu lors de sa sortie d’Égypte, la présence de Dieu auprès de son peuple …

Et une voix dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! ».

Entendre la voix de Dieu ! … et qui s’adresse à eux … directement !

Ils se prosternent devant lui, en grande crainte, par respect … et par humilité …

Ils se reconnaissent tout petits devant Dieu !

« Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : ’’ Relevez-vous et soyez sans crainte !’’ ».

Au début de son Apocalypse, saint Jean décrit ainsi celui qui l’a inspiré : « Son visage brillait comme brille le soleil dans sa puissance. Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort, mais il posa sur moi sa main droite, en disant : « Ne crains pas. Moi, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles » (Ap 1,16-18).

On retrouve aussi la même gestuelle de Jésus vis-à-vis de la fille de Jaïre : il la touche et lui demande de se relever

Résurrection ? Pas pour les apôtres … retour à la vie ? … oui, pour tous : retour à la vie terrestre pour la fille de Jaïre, retour à la vie éternelle pour l’inspirateur de l’Apocalypse … et retour à la vie ordinaire pour les apôtres …

Car il faut maintenant redescendre de la montagne, et rejoindre la vie des hommes ordinaires … mais avec cette recommandation : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. ».

Il faut en effet un exemple avant que le monde croit que la résurrection, dans un nouveau monde, soit possible … et c’est Jésus qui sera cet exemple.

La transfiguration : bien plus qu’une manifestation de la gloire de Dieu et de Jésus, fils de Dieu, c’est avant tout une évocation de ce qui nous attend après notre mort terrestre, où nous serons avec Dieu., pour toujours …

 

Seigneur Jésus,

Tu es venu sur cette terre

pour nous apprendre qui est Dieu :

un Père qui nous aime,

qui nous promet le bonheur éternel,

non pas sur cette terre,

mais dans le Royaume de ton Père.

 

Francis Cousin  

Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’image illustrée :

Image du Dimanche de la Transfiguration

 




La Transfiguration (Mt 17, 1-9) – par le Diacre Jacques FOURNIER

La Transfiguration

(Mt 17, 1-9)

    En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »
Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte.
Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul.
En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

 

                    Juste avant notre passage, Jésus dit à ses disciples : « Il en est d’ici présents qui ne goûteront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venant avec son Royaume » (Mt 16,24‑28). Puis, il va « prendre avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, les emmener à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière »… Voir Jésus transfiguré, c’est donc voir le Fils de l’homme venant avec son Royaume.

            En effet, Pierre, Jacques et Jean commencent à découvrir ici le Mystère de Jésus vrai homme mais aussi vrai Dieu… « Le Seigneur Dieu est un soleil » (Ps 84(83),12) ? « Son visage resplendit comme le soleil »… « Dieu est Lumière » (1Jn 1,5) ? « Ses vêtements devinrent blancs comme la lumière »…

            Ils perçoivent ainsi le Mystère de ce Fils « Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu », un Fils qui naît du Père « avant tous les siècles » en tant qu’il reçoit de Lui d’Être ce qu’Il Est… « Tout comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même… Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57), par ce Don de « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63) que le Père ne cesse de faire au Fils de toute éternité… Et puisque « Dieu Est Esprit » (Jn 4,24) et « Dieu Est Lumière », le Fils reçoit ainsi du Père d’Être pleinement « Lumière » comme le Père, « de même nature que le Père »… C’est pourquoi Jésus dit en St Jean : « Je Suis la Lumière du monde… Qui m’a vu a vu le Père », car la Lumière du Fils est exactement la même que celle du Père (Jn 8,12 ; 14,9)…

            Or le Psalmiste écrit : « En toi », Seigneur, « est la source de vie. Par ta lumière, nous voyons la lumière » (Ps 36,10). Nul ne peut donc voir ce Dieu qui est Lumière sans d’abord recevoir en son cœur le Don de sa Lumière, c’est-à-dire le Don de son Esprit qui est Lumière, « l’Esprit de Dieu, l’Esprit de Gloire » (1P 4,14). Pierre, Jacques et Jean sont donc ici « remplis de l’Esprit Saint », tout comme le sera l’Eglise au jour de la Pentecôte (Ac 2,4). Par cet Esprit de Lumière, « les yeux du cœur illuminés » (Ep 1,17), ils voient ce Dieu qui Est Lumière, et avec Lui, ceux qui sont déjà dans la Lumière : Moïse et Elie. Et ils sont au même moment « remplis de joie et d’Esprit Saint » (Ac 13,52), ils expérimentent « la joie de l’Esprit Saint » (1Th 1,6) puisque « le fruit de l’Esprit est amour, joie, paix » (Ga 5,22). D’où leur réaction : « Maître, il est heureux que nous soyons ici », avec toi, dans « l’unité d’un même Esprit » (Ep 4,3)… Ils connaissent le Bonheur du Ciel, ce Bonheur que Dieu veut offrir gratuitement, par Amour, à tout homme… Il suffit de lui dire « Oui ! »…




17ième dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-52) – Claude WON FAH HIN

L’Évangile d’aujourd’hui nous parle de paraboles, celle du trésor caché, des perles fines et du filet. Une parabole est un genre littéraire qui permet de faire une sorte de comparaison en prenant dans la vie courante des faits ou des exemples qui vont nous amener à mieux connaître le Royaume de Dieu ou le monde de Dieu. A première vue, les deux premières paraboles ont l’air de se ressembler : quelqu’un découvre un trésor ou des perles, il s’en va vendre tout ce qu’il a et achète soit le champ qui contient le trésor, soit les perles fines. Dans les deux cas, la personne s’est dépouillée de tous ses biens pour quelque chose qui dépasse en valeur tous leurs biens et ce quelque chose c’est le Royaume de Dieu. Le Royaume de Dieu vaut bien plus que toutes les richesses du monde. Une différence entre les deux, c’est que dans le premier cas, celui du trésor caché dans un champ, l’homme l’a découvert par hasard, autrement dit, une personne peut, au hasard de la vie, découvrir le Royaume de Dieu sans même qu’il ait passé toute sa vie à le chercher. Et maintenant qu’il a découvert ce trésor, il va tout faire pour garder ce trésor qu’est le Royaume de Dieu, un Royaume qui se vit aujourd’hui, de notre vivant. Pas besoin d’attendre après la mort !–

Dans le deuxième cas, celui du négociant, ce dernier est en quête de perles fines, il les a cherchées et une fois qu’il en a trouvé une de grand prix, il va tout vendre pour l’acheter. Là aussi, la perle fine, autrement dit le Royaume de Dieu vaut bien plus que tous ses biens. Mais lui, il ne l’a pas trouvée par hasard, il a passé toute sa vie à la chercher et a fini par la trouver. Ainsi, il y a des gens qui trouvent le Royaume de Dieu sans l’avoir cherché et d’autres après l’avoir cherché longuement.

Dans les deux cas, après avoir trouvé, l’un et l’autre s’en vont pour vendre leurs biens. Dans cette expression « il s’en va ravi de joie vendre tout ce qu’il possède », existe déjà l’idée de « transformation » psychologique, de changement intérieur, de passage d’un état à un autre, de conversion même car au bout c’est l’espérance de posséder ce trésor ou cette perle fine de grand prix, c’est l’espérance non pas d’avoir ce Royaume de Dieu, – car personne ne peut posséder le Royaume de Dieu – mais de vivre au plus vite dans ce Royaume de Dieu. On imagine bien la joie des deux : l’un s’en va de joie vendre tout ce qu’il possède , et l’autre a trouvé « une perle de grand prix ». C’est à la fois le désir de l’objet de valeur et cette joie qui d’abord les transforment intérieurement puis les confirment dans leur décision de tout vendre pour ce plus grand trésor ou cette perle de grande valeur. La vente de tout ce qu’ils ont vient donc dans cette joie et ce désir, et non pas d’une obligation. Et nous pouvons alors comprendre tous ces gens qui ont tout abandonné pour Dieu, à l’exemple de Dieu qui a donné sa vie pour sauver l’humanité entière. Autrement dit, dans les deux cas, pour avoir le Royaume de Dieu, ils ont fait le sacrifice de leur vie pour faire le choix de Dieu en toute liberté. Ils ne l’ont pas fait pour s’enrichir davantage, mais pour commencer à vivre, dès que possible, le Royaume de Dieu, déjà ici, sur terre. Mt 5,3 : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux » et Lc 6,20 : « Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous », et dans les deux cas, le verbe est au présent.

Sur un autre plan, l’Évangile nous dit que le trésor et les perles sont semblables au Royaume de Dieu, et donc ils ne sont pas le Royaume, mais juste semblables, car le Royaume de Dieu ne s’achète pas, et c’est un don de Dieu qui nous l’accorde par miséricorde. Le fait de vendre tous ses biens nous fait aborder ici la notion du détachement, du dépouillement de soi pour faire le choix de Dieu, puisqu’on ne peut pas « servir Dieu et l’argent » (Mt 6,24). Et quand on parle du détachement de « tout », cela signifie que Dieu est premier dans sa vie, bien avant les biens matériels et immatériels comme les honneurs, le pouvoir, la reconnaissance. Tout le monde peut donc trouver le Royaume de Dieu, par grâce de Dieu. Dans un cas, il n’y a pas obligation d’une recherche effrénée, démesurée, de ce Royaume et de l’autre, il ne s’agit pas non plus d’attendre passivement que la découverte ait lieu tout seul. Ainsi donc, toute personne, tout en ayant ses activités quotidiennes, doit malgré tout faire quelques efforts à la recherche de Dieu et ne pas attendre les bras croisés, alors même que nous savons que Dieu n’arrête de nous faire signe à chaque instant de notre vie. Tous sont appelés à cheminer vers ce Royaume.

Le côté « caché » du trésor qu’est le Royaume de Dieu montre que ce dernier n’est pas visible pour tous, d’où la nécessité de répandre la Parole de Dieu, d’évangéliser jusqu’aux extrémités de la terre, mais les « cœurs purs » le verront : « Heureux les cœurs purs, ils verront le Royaume de Dieu » (Mt 5,8).

– Les deux premières paraboles ont mis l’accent sur le fait que les deux personnages ont tout fait pour avoir leur trésor, mais une fois que ce trésor et que cette perle de grand prix ont été acquis, les deux personnages ne peuvent plus rester les bras croisés. Le filet jeté, dont parle la troisième parabole, peut ramener du bon et du mauvais. Elle rejoint la parabole de l’ivraie qui vient juste avant l’Évangile d’aujourd’hui. Parmi les chrétiens qui vivent dès à présent le Royaume de Dieu sur terre, il y en a qui agissent mal dans ce Royaume, cherchant à diviser plutôt qu’à unir, à évincer d’autres chrétiens comme si c’était des concurrents, à ne regarder que leur nombril comme on dit, s’opposant par la même occasion à l’œuvre de Dieu alors qu’ils sont au service de l’Eglise, faisant le jeu de l’Esprit du mal qui se plait dans la division, dans les colères des uns et des autres, dans les affrontements des chrétiens entre eux. Ce genre de comportement ne vient pas de Dieu et c’est la raison pour laquelle, tous, nous devons nous observer nous-mêmes pour nous convertir pleinement à la grâce de Dieu, selon les paroles du Christ : « aimez-vous les uns les autres ». « A la fin de l’âge, à la fin des temps, les anges se présenteront et sépareront les méchants d’entre les justes 50 pour les jeter dans la fournaise ardente : là seront les pleurs et les grincements de dents » Et la question est posée : « avez-vous compris cela ? » (v.51). Réfléchissez bien à ces paroles du Christ lui-même qui a parlé en paraboles et s’il le faut, faites un virage à 180° pour changer de cap, car c’est bien « la fournaise ardente » qui attende ceux ou celles qui ne veulent rien entendre, s’opposant sans cesse à la volonté de Dieu. Si des chrétiens ne savent pas ce qu’est l’enfer ou n’y croient pas, rien n’est plus facile de faire une conférence sur ce thème et le leur décrire avec assez de références des visions fournies par des saints et des saintes. On peut même vous citer des noms de grands personnages qui s’y trouvent déjà. « Le sort des méchants est irrémédiable » nous dit Claude Tassin. « Ceux qui ont eu la grâce de découvrir la perle et le trésor sont inexcusables de ne point agir en conséquence ». Nous ne pouvons pas dire que nous n’étions pas au courant que les anges jetteront les méchants dans la fournaise ardente. En réalité, c’est l’âme elle-même qui, se voyant particulièrement sale, à la mort de la personne, va se jeter directement en Enfer.

C’est maintenant qu’il faut se convertir, se repentir et changer de direction pour plaire à Dieu et faire sa volonté, pas la nôtre. Dieu lui-même veut que tout le monde soit sauvé. Encore faut-il mettre en pratique la parole de Dieu et ne pas s’opposer à son œuvre de paix et d’unité, en formant un seul Corps qu’est l’Eglise. « Avec ceux qu’il aime, Dieu collabore en tout pour leur bien ». Dieu aime tout le monde mais l’inverse n’est pas toujours vrai. Comment voulez-vous aimer Dieu si on ne s’entend avec personne de son entourage ? Si tout le monde se plaint de moi, c’est que j’ai une manière d’être ou de faire qui ne plaît pas à tout le monde. Si c’est avec une seule personne, on peut mettre la faute sur l’autre mais pas quand c’est envers tout le monde. Je dois donc chercher ce qui ne va pas en moi et me changer avec la grâce de Dieu. Car Dieu qui aime tout le monde, collabore en tout pour leur bien. Dieu peut nous changer. Il suffit de lui demander de nous changer, et y insister jusqu’à ce qu’il nous exauce. Il ne refuse jamais quand il s’agit du bien des gens. Il faut lui faire confiance car il nous a prédestinés à reproduire l’image de son fils afin de nous rendre justes devant Dieu. Tout est possible. Le jeune Salomon, lui, a demandé, non pas la richesse, ni vivre longtemps, ni même la vie de ses ennemis, mais un cœur plein de jugement pour bien gouverner son peuple, pour discerner entre le bien et le mal. Comme Salomon, bien des chrétiens ne savent pas distinguer le bien du mal. Et quand on pense bien faire, on fait le mal, parfois même sans s’en apercevoir. Paul lui-même dit à un certain moment en Rm 7,19 : « je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas ». C’est pourquoi, divers passages bibliques insistent sur la correction fraternelle. Ap 3,19 : « Ceux que j’aime, je les semonce et les corrige. Allons! Un peu d’ardeur, et repens-toi! » – He 12,5 : « Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur, et ne te décourage pas quand il te reprend » – Ga 6,1 : « Frères, même dans le cas où quelqu’un serait pris en faute, vous les spirituels, rétablissez-le en esprit de douceur, te surveillant toi-même, car tu pourrais bien toi aussi être tenté ». Salomon, lui, a demandé le discernement du jugement, c’est-à-dire la capacité d’apprécier les situations de la vie pratique pour pouvoir déterminer la bonne conduite à avoir, le tout… fait en vérité selon la parole de Dieu qui nous demande de nous aimer les uns les autres.

Rien de mieux pour combattre nos propres fautes, nos propres péchés, que de demander à Dieu, dans toutes nos prières, le discernement des tentations afin de pouvoir détecter, avec la grâce de Dieu, les moments de tentation de l’esprit du mal et demander en même temps la force de repousser ces tentations une fois qu’elles ont été détectées. Dieu ne pourra pas nous les refuser et Jacques nous le rappelle (Jc 1,5-7) : « 5 Si l’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu ­ il donne à tous généreusement, sans récriminer ­ et elle lui sera donnée. 6 Mais qu’il demande avec foi, sans hésitation, car celui qui hésite ressemble au flot de la mer que le vent soulève et agite. 7 Qu’il ne s’imagine pas, cet homme-là, recevoir quoi que ce soit du Seigneur ». Et Jacques qui connaît les hommes insiste pour nous faire connaître la bonne conduite à tenir pour plaire à Dieu (Jc 3,13-18) : « 13 Est-il quelqu’un de sage et d’expérimenté parmi vous? Qu’il fasse voir, par une bonne conduite, des actes empreints de douceur et de sagesse. 14 Si vous avez au cœur, au contraire, une amère jalousie et un esprit de chicane, ne vous vantez pas, ne mentez pas contre la vérité. 15 Pareille sagesse ne descend pas d’en haut: elle est terrestre, animale, démoniaque. 16 Car, où il y a jalousie et chicane, il y a désordre et toutes sortes de mauvaises actions. 17 Tandis que la sagesse d’en haut est tout d’abord pure, puis pacifique, indulgente, bienveillante, pleine de pitié et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie. 18 Un fruit de justice est semé dans la paix pour ceux qui produisent la paix ». Un peu plus loin, il nous dit (Jc 4,6) : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais se montre favorable aux humbles ». Savoir discerner le bien du mal en nous-mêmes pourrait nous amener à une certaine sagesse, à un certain dépouillement de tout ce qui peut nous amener à des fautes ou à des péchés qui nous conduisent toujours à la division. Il nous faut travailler à l’unité, à la paix, à la fraternité, non seulement au sein de l’Eglise, mais partout dans le monde.

Le CEC 775 nous dit en trois fois dans le même paragraphe : « 1) L’Église est, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et l’instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ; 2) l’Église est aussi le sacrement de l’unité du genre humain ; 3) l’Église est  » signe et instrument  » de la pleine réalisation de cette unité qui doit encore venir ». Saint Paul aussi prend au sérieux les problèmes de désunion (Rm 14,13): « Cessons donc de nous juger les uns les autres. Jugez plutôt qu’il ne faut pas être pour un frère cause de chute ou de scandale ». Tout scribe – c’est-à-dire, selon la note de la TOB, tout auditeur qui a compris l’enseignement du Christ – devenu disciple du Royaume des Cieux est semblable à un propriétaire qui tire de son trésor du neuf et du vieux. Du vieux, nous pouvons garder ce qu’il y a de meilleur en nous, mais il faudra certainement y mettre du neuf avec les enseignements du Christ afin que nous soyons  convertis et transformés à l’image du Christ comme nous le dit Saint Paul (Tt 3,3-5) : « 3…nous aussi, autrefois, nous étions insensés, rebelles, égarés, asservis à toutes sortes de désirs et de plaisirs, vivant dans la méchanceté et l’envie, odieux et nous haïssant les uns les autres. 4 Mais lorsque se sont manifestés la bonté de Dieu notre Sauveur (dans nos cœurs) et son amour pour les hommes, il nous a sauvés, non en vertu des œuvres que nous aurions accomplies nous-mêmes dans la justice, mais en vertu de sa miséricorde, par le bain de la nouvelle naissance et de la rénovation que produit l’Esprit Saint ». Que notre sainte Mère prie pour que nous ayons nous aussi le discernement du bien et du mal et veille à l’unité et à la paix chez ses enfants.




17ième dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-52) – Claude WON FAH HIN

L’Évangile d’aujourd’hui nous parle de paraboles, celle du trésor caché, des perles fines et du filet. Une parabole est un genre littéraire qui permet de faire une sorte de comparaison en prenant dans la vie courante des faits ou des exemples qui vont nous amener à mieux connaître le Royaume de Dieu ou le monde de Dieu. A première vue, les deux premières paraboles ont l’air de se ressembler : quelqu’un découvre un trésor ou des perles, il s’en va vendre tout ce qu’il a et achète soit le champ qui contient le trésor, soit les perles fines. Dans les deux cas, la personne s’est dépouillée de tous ses biens pour quelque chose qui dépasse en valeur tous leurs biens et ce quelque chose c’est le Royaume de Dieu. Le Royaume de Dieu vaut bien plus que toutes les richesses du monde. Une différence entre les deux, c’est que dans le premier cas, celui du trésor caché dans un champ, l’homme l’a découvert par hasard, autrement dit, une personne peut, au hasard de la vie, découvrir le Royaume de Dieu sans même qu’il ait passé toute sa vie à le chercher. Et maintenant qu’il a découvert ce trésor, il va tout faire pour garder ce trésor qu’est le Royaume de Dieu, un Royaume qui se vit aujourd’hui, de notre vivant. Pas besoin d’attendre après la mort !–

Dans le deuxième cas, celui du négociant, ce dernier est en quête de perles fines, il les a cherchées et une fois qu’il en a trouvé une de grand prix, il va tout vendre pour l’acheter. Là aussi, la perle fine, autrement dit le Royaume de Dieu vaut bien plus que tous ses biens. Mais lui, il ne l’a pas trouvée par hasard, il a passé toute sa vie à la chercher et a fini par la trouver. Ainsi, il y a des gens qui trouvent le Royaume de Dieu sans l’avoir cherché et d’autres après l’avoir cherché longuement.

Dans les deux cas, après avoir trouvé, l’un et l’autre s’en vont pour vendre leurs biens. Dans cette expression « il s’en va ravi de joie vendre tout ce qu’il possède », existe déjà l’idée de « transformation » psychologique, de changement intérieur, de passage d’un état à un autre, de conversion même car au bout c’est l’espérance de posséder ce trésor ou cette perle fine de grand prix, c’est l’espérance non pas d’avoir ce Royaume de Dieu, – car personne ne peut posséder le Royaume de Dieu – mais de vivre au plus vite dans ce Royaume de Dieu. On imagine bien la joie des deux : l’un s’en va de joie vendre tout ce qu’il possède , et l’autre a trouvé « une perle de grand prix ». C’est à la fois le désir de l’objet de valeur et cette joie qui d’abord les transforment intérieurement puis les confirment dans leur décision de tout vendre pour ce plus grand trésor ou cette perle de grande valeur. La vente de tout ce qu’ils ont vient donc dans cette joie et ce désir, et non pas d’une obligation. Et nous pouvons alors comprendre tous ces gens qui ont tout abandonné pour Dieu, à l’exemple de Dieu qui a donné sa vie pour sauver l’humanité entière. Autrement dit, dans les deux cas, pour avoir le Royaume de Dieu, ils ont fait le sacrifice de leur vie pour faire le choix de Dieu en toute liberté. Ils ne l’ont pas fait pour s’enrichir davantage, mais pour commencer à vivre, dès que possible, le Royaume de Dieu, déjà ici, sur terre. Mt 5,3 : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux » et Lc 6,20 : « Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous », et dans les deux cas, le verbe est au présent.

Sur un autre plan, l’Évangile nous dit que le trésor et les perles sont semblables au Royaume de Dieu, et donc ils ne sont pas le Royaume, mais juste semblables, car le Royaume de Dieu ne s’achète pas, et c’est un don de Dieu qui nous l’accorde par miséricorde. Le fait de vendre tous ses biens nous fait aborder ici la notion du détachement, du dépouillement de soi pour faire le choix de Dieu, puisqu’on ne peut pas « servir Dieu et l’argent » (Mt 6,24). Et quand on parle du détachement de « tout », cela signifie que Dieu est premier dans sa vie, bien avant les biens matériels et immatériels comme les honneurs, le pouvoir, la reconnaissance. Tout le monde peut donc trouver le Royaume de Dieu, par grâce de Dieu. Dans un cas, il n’y a pas obligation d’une recherche effrénée, démesurée, de ce Royaume et de l’autre, il ne s’agit pas non plus d’attendre passivement que la découverte ait lieu tout seul. Ainsi donc, toute personne, tout en ayant ses activités quotidiennes, doit malgré tout faire quelques efforts à la recherche de Dieu et ne pas attendre les bras croisés, alors même que nous savons que Dieu n’arrête de nous faire signe à chaque instant de notre vie. Tous sont appelés à cheminer vers ce Royaume.

Le côté « caché » du trésor qu’est le Royaume de Dieu montre que ce dernier n’est pas visible pour tous, d’où la nécessité de répandre la Parole de Dieu, d’évangéliser jusqu’aux extrémités de la terre, mais les « cœurs purs » le verront : « Heureux les cœurs purs, ils verront le Royaume de Dieu » (Mt 5,8).

– Les deux premières paraboles ont mis l’accent sur le fait que les deux personnages ont tout fait pour avoir leur trésor, mais une fois que ce trésor et que cette perle de grand prix ont été acquis, les deux personnages ne peuvent plus rester les bras croisés. Le filet jeté, dont parle la troisième parabole, peut ramener du bon et du mauvais. Elle rejoint la parabole de l’ivraie qui vient juste avant l’Évangile d’aujourd’hui. Parmi les chrétiens qui vivent dès à présent le Royaume de Dieu sur terre, il y en a qui agissent mal dans ce Royaume, cherchant à diviser plutôt qu’à unir, à évincer d’autres chrétiens comme si c’était des concurrents, à ne regarder que leur nombril comme on dit, s’opposant par la même occasion à l’œuvre de Dieu alors qu’ils sont au service de l’Eglise, faisant le jeu de l’Esprit du mal qui se plait dans la division, dans les colères des uns et des autres, dans les affrontements des chrétiens entre eux. Ce genre de comportement ne vient pas de Dieu et c’est la raison pour laquelle, tous, nous devons nous observer nous-mêmes pour nous convertir pleinement à la grâce de Dieu, selon les paroles du Christ : « aimez-vous les uns les autres ». « A la fin de l’âge, à la fin des temps, les anges se présenteront et sépareront les méchants d’entre les justes 50 pour les jeter dans la fournaise ardente : là seront les pleurs et les grincements de dents » Et la question est posée : « avez-vous compris cela ? » (v.51). Réfléchissez bien à ces paroles du Christ lui-même qui a parlé en paraboles et s’il le faut, faites un virage à 180° pour changer de cap, car c’est bien « la fournaise ardente » qui attende ceux ou celles qui ne veulent rien entendre, s’opposant sans cesse à la volonté de Dieu. Si des chrétiens ne savent pas ce qu’est l’enfer ou n’y croient pas, rien n’est plus facile de faire une conférence sur ce thème et le leur décrire avec assez de références des visions fournies par des saints et des saintes. On peut même vous citer des noms de grands personnages qui s’y trouvent déjà. « Le sort des méchants est irrémédiable » nous dit Claude Tassin. « Ceux qui ont eu la grâce de découvrir la perle et le trésor sont inexcusables de ne point agir en conséquence ». Nous ne pouvons pas dire que nous n’étions pas au courant que les anges jetteront les méchants dans la fournaise ardente. En réalité, c’est l’âme elle-même qui, se voyant particulièrement sale, à la mort de la personne, va se jeter directement en Enfer.

C’est maintenant qu’il faut se convertir, se repentir et changer de direction pour plaire à Dieu et faire sa volonté, pas la nôtre. Dieu lui-même veut que tout le monde soit sauvé. Encore faut-il mettre en pratique la parole de Dieu et ne pas s’opposer à son œuvre de paix et d’unité, en formant un seul Corps qu’est l’Eglise. « Avec ceux qu’il aime, Dieu collabore en tout pour leur bien ». Dieu aime tout le monde mais l’inverse n’est pas toujours vrai. Comment voulez-vous aimer Dieu si on ne s’entend avec personne de son entourage ? Si tout le monde se plaint de moi, c’est que j’ai une manière d’être ou de faire qui ne plaît pas à tout le monde. Si c’est avec une seule personne, on peut mettre la faute sur l’autre mais pas quand c’est envers tout le monde. Je dois donc chercher ce qui ne va pas en moi et me changer avec la grâce de Dieu. Car Dieu qui aime tout le monde, collabore en tout pour leur bien. Dieu peut nous changer. Il suffit de lui demander de nous changer, et y insister jusqu’à ce qu’il nous exauce. Il ne refuse jamais quand il s’agit du bien des gens. Il faut lui faire confiance car il nous a prédestinés à reproduire l’image de son fils afin de nous rendre justes devant Dieu. Tout est possible. Le jeune Salomon, lui, a demandé, non pas la richesse, ni vivre longtemps, ni même la vie de ses ennemis, mais un cœur plein de jugement pour bien gouverner son peuple, pour discerner entre le bien et le mal. Comme Salomon, bien des chrétiens ne savent pas distinguer le bien du mal. Et quand on pense bien faire, on fait le mal, parfois même sans s’en apercevoir. Paul lui-même dit à un certain moment en Rm 7,19 : « je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas ». C’est pourquoi, divers passages bibliques insistent sur la correction fraternelle. Ap 3,19 : « Ceux que j’aime, je les semonce et les corrige. Allons! Un peu d’ardeur, et repens-toi! » – He 12,5 : « Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur, et ne te décourage pas quand il te reprend » – Ga 6,1 : « Frères, même dans le cas où quelqu’un serait pris en faute, vous les spirituels, rétablissez-le en esprit de douceur, te surveillant toi-même, car tu pourrais bien toi aussi être tenté ». Salomon, lui, a demandé le discernement du jugement, c’est-à-dire la capacité d’apprécier les situations de la vie pratique pour pouvoir déterminer la bonne conduite à avoir, le tout… fait en vérité selon la parole de Dieu qui nous demande de nous aimer les uns les autres.

Rien de mieux pour combattre nos propres fautes, nos propres péchés, que de demander à Dieu, dans toutes nos prières, le discernement des tentations afin de pouvoir détecter, avec la grâce de Dieu, les moments de tentation de l’esprit du mal et demander en même temps la force de repousser ces tentations une fois qu’elles ont été détectées. Dieu ne pourra pas nous les refuser et Jacques nous le rappelle (Jc 1,5-7) : « 5 Si l’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu ­ il donne à tous généreusement, sans récriminer ­ et elle lui sera donnée. 6 Mais qu’il demande avec foi, sans hésitation, car celui qui hésite ressemble au flot de la mer que le vent soulève et agite. 7 Qu’il ne s’imagine pas, cet homme-là, recevoir quoi que ce soit du Seigneur ». Et Jacques qui connaît les hommes insiste pour nous faire connaître la bonne conduite à tenir pour plaire à Dieu (Jc 3,13-18) : « 13 Est-il quelqu’un de sage et d’expérimenté parmi vous? Qu’il fasse voir, par une bonne conduite, des actes empreints de douceur et de sagesse. 14 Si vous avez au cœur, au contraire, une amère jalousie et un esprit de chicane, ne vous vantez pas, ne mentez pas contre la vérité. 15 Pareille sagesse ne descend pas d’en haut: elle est terrestre, animale, démoniaque. 16 Car, où il y a jalousie et chicane, il y a désordre et toutes sortes de mauvaises actions. 17 Tandis que la sagesse d’en haut est tout d’abord pure, puis pacifique, indulgente, bienveillante, pleine de pitié et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie. 18 Un fruit de justice est semé dans la paix pour ceux qui produisent la paix ». Un peu plus loin, il nous dit (Jc 4,6) : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais se montre favorable aux humbles ». Savoir discerner le bien du mal en nous-mêmes pourrait nous amener à une certaine sagesse, à un certain dépouillement de tout ce qui peut nous amener à des fautes ou à des péchés qui nous conduisent toujours à la division. Il nous faut travailler à l’unité, à la paix, à la fraternité, non seulement au sein de l’Eglise, mais partout dans le monde.

Le CEC 775 nous dit en trois fois dans le même paragraphe : « 1) L’Église est, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et l’instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ; 2) l’Église est aussi le sacrement de l’unité du genre humain ; 3) l’Église est  » signe et instrument  » de la pleine réalisation de cette unité qui doit encore venir ». Saint Paul aussi prend au sérieux les problèmes de désunion (Rm 14,13): « Cessons donc de nous juger les uns les autres. Jugez plutôt qu’il ne faut pas être pour un frère cause de chute ou de scandale ». Tout scribe – c’est-à-dire, selon la note de la TOB, tout auditeur qui a compris l’enseignement du Christ – devenu disciple du Royaume des Cieux est semblable à un propriétaire qui tire de son trésor du neuf et du vieux. Du vieux, nous pouvons garder ce qu’il y a de meilleur en nous, mais il faudra certainement y mettre du neuf avec les enseignements du Christ afin que nous soyons  convertis et transformés à l’image du Christ comme nous le dit Saint Paul (Tt 3,3-5) : « 3…nous aussi, autrefois, nous étions insensés, rebelles, égarés, asservis à toutes sortes de désirs et de plaisirs, vivant dans la méchanceté et l’envie, odieux et nous haïssant les uns les autres. 4 Mais lorsque se sont manifestés la bonté de Dieu notre Sauveur (dans nos cœurs) et son amour pour les hommes, il nous a sauvés, non en vertu des œuvres que nous aurions accomplies nous-mêmes dans la justice, mais en vertu de sa miséricorde, par le bain de la nouvelle naissance et de la rénovation que produit l’Esprit Saint ». Que notre sainte Mère prie pour que nous ayons nous aussi le discernement du bien et du mal et veille à l’unité et à la paix chez ses enfants.




« Les ouvriers sont peu nombreux » (Mt 9, 36 – 10, 8); d’après la réflexion du Père Luis CASASUS, Président des Missionnaires Identes.

« Jésus appela ses douze disciples et les envoya en mission » (Mt 9, 36 – 10, 8)

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, nommé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »

Mosaïque de la Basilique de Lisieux 

Ce texte ne laisse pas une très grande place à des interprétations sophistiquées : les ouvriers sont peu nombreux. Il s’agit d’une affirmation quantitative, arithmétique. Ce qui est pénible et constitue un défi. Personne ne conteste le fait que le nombre de vocations à la vie sacerdotale et religieuse diminue presque partout dans le monde. Ce qui est encore plus compliqué c’est que dans des régions où le nombre de vocations n’a pas chuté de façon spectaculaire, elles ne sont pas toutes authentiques et pures.

Déjà au temps du Christ, la situation était difficile. Il ne put envoyer que 12 disciples et ne réussit à en préparer 72 autres que plus tard. Visiter toutes les villes et villages de Galilée pour annoncer la Bonne Nouvelle était déjà une tâche écrasante, compte tenu de la taille de la population. Mais c’est un peu surprenant : Jésus lui-même n’a-t-il pas dit qu’il pouvait faire appel à son Père qui lui enverrait aussitôt douze légions d’anges pour l’aider (Mt 26, 53) ? S’il y a insuffisance d’ouvriers et qu’Il est capable d’en obtenir en demandant tout simplement l’aide du Père, comment se plaint-il en disant que les ouvriers sont peu nombreux ? Il semble y avoir quelque chose d’étrange.

Comme nous l’a dit un jour Fernando Rielo, il suffirait d’avoir un missionnaire authentique et zélé sur chaque continent pour déclencher une intense révolution spirituelle. Ce qui nous donne déjà un indice pour mieux comprendre ce que Jésus nous demande de faire : demander au propriétaire de la moisson d’envoyer davantage d’ouvriers pour sa moisson.

Cette demande ne signifie pas le simple fait de lever les yeux au ciel et de dire : « Père, il faut faire quelque chose ; il faut envoyer plus d’ouvriers, car le travail nous accable ». Le dialogue que nous devons entreprendre avec le Père peut se résumer en ces mots : « Père, la journée se termine. Je pense avoir tout donné aujourd’hui. Si ce n’est pas le cas, je te prie de me le faire savoir, puisqu’il me semble n’avoir rien d’autre à donner. Pardonne-moi si jamais je me trompe en croyant pouvoir te demander maintenant de toucher le cœur d’autres personnes meilleures que moi afin de se battre pour ton Règne. Je te promets que demain je continuerai à faire tout ce qui m’est possible ». Ces paroles sont un dialogue de faits et de mots. Je présente à Dieu le Père non seulement mes désirs, mais aussi les efforts réalisés. C’est l’aveu, audacieux mais sincère, du fait que je crois avoir fait le maximum possible.

C’est que pour son Royaume, Dieu a une logique autre que la nôtre. Pour émouvoir les cœurs, il attend de ses ouvriers qu’ils atteignent les frontières de leurs possibilités, comme cela s’est produit dans le miracle des cinq pains et des deux poissons ou encore, il y a de nombreuses années, dans la vie d’une jeune fille :

Alors que cette petite fille sanglotait à la porte d’une église, le prêtre la vit et lui demanda pourquoi elle pleurait. Elle lui dit : je ne peux pas aller au catéchisme aujourd’hui parce qu’il n’y a plus de places. Voyant que la jeune fille était échevelée et vêtue de haillons, le prêtre compris immédiatement la situation. La prenant par la main, il la conduisit dans la salle de classe et lui trouva une place. Dans l’après-midi, la fillette se souvint qu’elle avait pu assister au catéchisme en matinée et en fut très reconnaissante. Mais en pensant aux nombreux enfants qui n’ont pas pu venir rencontrer Jésus parce que l’église était trop petite, elle décida dans son cœur d’aider à construire une église plus grande. Après deux ans, elle tomba malade et mourut. Sa famille demanda au prêtre d’officier aux funérailles. Ils découvrirent qu’elle portait une bourse avec une note. La jeune fille y avait écrit : « C’est pour le Seigneur, pour agrandir notre petite église, afin que plus d’enfants puissent venir à l’église connaître et adorer Jésus ».

À l’intérieur de la bourse se trouvaient 57 cents. La jeune fille les collectionnait depuis deux ans. En lisant la note, le prêtre pleura. Pendant le culte, il raconta l’histoire de la bourse de la fillette et de son désir, puis encouragea les paroissiens à réaliser son vœu. Un journal eu vent de l’histoire de la jeune fille et la publia. Ayant lu l’article, un riche citoyen fut ému par l’histoire de la fillette et vendit à la paroisse un terrain au prix de 57 cents.

Pendant 5 ans, les paroissiens firent des dons et tous ceux qui étaient touchés par l’histoire envoyèrent de l’argent. Ses 57 cents devinrent une grosse somme d’argent et firent que l’on trouve aujourd’hui à Philadelphie une église de 3 300 places assises avec la photo d’une jeune fille souriante et de son offrande de 57 cents.

Seuls les ouvriers qui sont comme cette fille sont capables de rapprocher n’importe quel être humain de Dieu, émouvant même les plus indifférents ou les plus égoïstes. Elle est vraie, cette parole de Jésus qui dit que Son Royaume n’est pas de ce monde…

Cette méditation se clôture par un passage de l’Ancien Testament (Juges 6-8) qui permet de comprendre davantage le fait que les vrais apôtres ne sont pas simplement ceux qui travaillent dur, mais ceux qui se donnent complètement. Avant la bataille contre les Madianites, Yahveh dit au juge Gédéon qu’il avait trop de soldats et finit par lui en faire choisir seulement 300. Comprenons-nous de quel genre d’ouvriers manque l’Église ?

Emmanuel POLA, Missionnaire Identes, Yaoundé (Cameroun)




17ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-46)- par Francis COUSIN

« Le trésor caché … et la perle rare … »

Vendre tout ce que l’on a pour posséder un trésor, une perle rare …

Il faudrait être un peu fou pour cela … à moins d’être certain de la valeur de celui-ci ou de celle-ci …

Valeur actuelle … ou valeur future, escomptée à la revente … comme le font des collectionneurs de tableaux de grands peintres …

Mais là, pour le Royaume des cieux …

Tout miser sur Jésus-Christ, sur sa Parole, son enseignement …

Pour quelque chose qu’on ne connaît pas … et qu’on nous propose pour après notre mort … alors qu’on ne sera plus là physiquement … !!!

On comprend que beaucoup n’y croient pas …

Ou alors on fait le pari de Pascal, dont on parle beaucoup actuellement … : « Tant qu’à faire, autant y croire … ça ne mange pas de pain ! »

Et pourtant, ce trésor, il existe … bien caché dans le sol.

Mais ce trésor, Dieu l’offre à tout le monde.

Pas un trésor pour tous, … mais un trésor pour chacun …

Et c’est Dieu lui-même qui indique à chacun où le sien se trouve, pour ceux qui le cherchent … après un temps plus ou moins long, pour savoir si on a vraiment le désir de le trouver …

Et surtout, c’est un trésor qui se renouvelle tout le temps, qui s’adapte à nos besoins, à nos désirs.

Encore faut-il qu’on soit attentif pour ne pas passer à côté de lui sans le voir …

Mais quand on le trouve, c’est la joie …

Non pas une joie comme si on gagnait le gros lot à la loterie, une joie passagère, extérieure, que tout le monde peut voir … mais une joie intérieure, qui remplit le cœur et l’âme d’un bonheur durable, infini, qui ne peut être comparée à aucune autre joie …

La joie de la découverte de ce trésor peut arriver à n’importe quel âge :

Que ce soit un enfant, comme Dominique Savio, aidé par don Bosco ; ou Carlo Acutis, plus connu actuellement ;

Ou plus tardivement, comme saint François d’Assise, dont la joie l’a amené à quitter sa richesse et sa situation pour se réfugier tout nu dans les bras de son évêque, avant de fonder l’ordre des frères mineurs ;

Ou encore Charles de Foucauld qui quitte sa vie mouvementée et désordonnée pour se faire ermite dans le désert du Hoggar, vivant au milieu des Touaregs musulmans …

La découverte du « Trésor » de la Parole de Jésus a entraîné, pour les plus âgés, un changement radical de vie qui leur a permis d’être accueillis dans le Royaume de Dieu.

Alors, je souhaite à chacun d’entre vous, pour ceux qui ne l’ont pas encore trouvé, de leur permettre de découvrir ce trésor que Dieu a préparé pour eux, et que la joie de la découverte emplisse leur cœur.

Ensuite, ce sera à eux de jouer : accepter de se laisser emmener par l’Esprit Saint … là où ils ne pensaient sans doute pas aller … sur le chemin qui les emmènent vers le Royaume des Cieux … dans l’état qui convient le mieux à chacun.

Seigneur Jésus,

ce n’est pas un jeu de piste,

mais ça y ressemble :

Tu nous demandes

de chercher un trésor,

mais tu sais déjà

que tu nous le donneras …

si nous le cherchons !

Et en plus, c’est un trésor

adapté à chacun.

Merci Seigneur.

 

Francis Cousin  

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Priere dim ord A 17°




17ième dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-52) – Homélie du Père Louis DATTIN

Le trésor et la perle

Mt 13, 44-52

Ces deux paraboles : celle du paysan dans son champ qui découvre un trésor et celle du négociant de perles, ont toutes deux le même sens. Dans les 2 cas, il s’agit de deux hommes qui font, tout à coup, la découverte de leur vie et qui, sans hésiter, bazardent tout ce qu’ils ont, pour obtenir ce qu’ils viennent de trouver : l’un vend tout son bien pour acheter le champ du trésor, l’autre vend toutes ses perles pour avoir celle-là. Le trésor, la perle, c’est « le Royaume de Dieu ».

La 1ère question qui se pose à nous est celle-ci :

« Suis-je vraiment en recherche de quelque chose ou de quelqu’un ? Suis-je à l’affût, pour trouver ce que je n’ai pas encore ? Ai-je dans mon cœur un désir très fort de ce qui me manque ?

Le négociant est à la recherche de cette perle, il fouille partout, ses investigations sont systématiques.

Suis-je arrivé à cette messe, (ce matin), avec le désir de trouver ce qui va changer ma vie, suis-je arrivé avec cette faim et cette soif de celui qui a dit : « Je suis le pain de vie ; celui qui me mangera aura la vie éternelle », « Je suis l’eau vive ; celui qui boira de cette eau, n’aura plus jamais soif ? »

 Suis-je venu rencontrer celui qui a dit : « Voici que je me tiens à ta porte et que je frappe ». « Si quelqu’un m’ouvre, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi ».

Cette messe peut être une vraie rencontre avec celui qui m’attend, si, de mon côté, je le désire. Par contre, si nous sommes venus, par convenance ou par devoir, sans désir, sans faim, sans soif d’autre chose, il y a peu de chances que nous trouvions un trésor dans notre champ, une perle dans cette église…

 

            En étant optimistes, supposons que nous soyons dans ces dispositions-là : Ça y est ! J’ai découvert le trésor ! J’ai découvert la perle ! C’est-à-dire je réalise le vrai sens de ma vie, qui est Jésus pour moi, son amour, sa délicatesse, son pardon infini. Je comprends enfin combien Dieu est Père et avec quelle tendresse il me tend la main. Que vais-je faire ?

2 solutions sont possibles :

* la solution radicale : « Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède et il achète le champ ». Pas une seconde d’hésitation. « Ayant trouvé une perle de grand prix, il va vendre tout ce qu’il possède et achète la perle ». Là encore, la décision est prise, tout de suite, immédiatement, sans raisonner, sans hésiter, c’est  » le tout pour le tout « .

Il y a des moments dans la vie où je suis obligé de faire un choix, choix important et rapide, il faut opter, le marché m’est mis en mains. Je dois décider rapidement, prendre parti.

Ai-je le courage et la générosité nécessaires, en face des propositions du Seigneur, de jouer mon va-tout, pour lui dire  » oui « , tout de suite ? Ai-je des moments où mon cœur va plus vite que mon raisonnement, que mes calculs et mon égoïsme, pour accepter, tout, tout de suite ?

* La 2e solution, est dite d’attente. « Bien sûr, Seigneur, ce que tu me proposes est intéressant : un trésor dans un champ, une perle rare, ce n’est pas à dédaigner, ça demande qu’on y réfléchisse. D’ailleurs, je ne m’engagerai pas à la légère… parce que liquider tout ce que j’ai déjà en dehors de toi, ça fait beaucoup…, tout ce que j’ai accumulé pendant si longtemps, sans toi, est-ce bien raisonnable ? Acheter la perle rare d’accord, mais abandonner toutes les autres perles, fruit de ma patience et de mes efforts, tu demandes beaucoup Seigneur ! »

Eh oui ! Il arrive souvent que nous voulions jouer sur les deux tableaux. Nous voulons bien être de bons chrétiens, à conditions que ça ne nous coûte pas trop cher, à condition que ça laisse à l’abri nos petites réserves, nos petits conforts, nos petits penchants et affections. Alors, nous hésitons et nous remettons souvent au lendemain les demandes du Seigneur.

« Oui, Seigneur, je veux bien partir avec vous à condition que vous n’alliez pas trop loin ».

« Oui, Seigneur, je veux bien que vous entriez dans ma vie à condition de n’y rien changer, de ne pas bouleverser nos habitudes ».

« Je veux bien de votre trésor, mais en plus des autres trésors ». « De votre perle, mais avec les autres perles déjà acquises ».

Là-dessus, le Seigneur est, on ne peut plus clair, « Celui qui met la main à la charrue et qui regarde en arrière n’est pas digne de moi ». « Nul ne peut servir 2 maitres ; s’il sert l’un, il abandonnera l’autre ; s’il est fidèle à l’un, il méprisera l’autre ».

Il va même plus loin : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi » ou encore. « Celui qui ne se charge pas de sa croix et ne marche pas à ma suite, n’est pas digne de moi ».

« Celui qui voudra garder sa vie, la perdra mais celui qui perdra sa vie pour moi, la retrouvera ».

« Aucun de vous ne peut être mon disciple s’il ne renonce pas à tout ce qu’il possède ».

On ne peut pas être plus net, plus catégorique : la vie chrétienne est un « tout » ou « rien ». Il y a, en elle, un absolu qui nous effare, qui nous coupe le souffle. Nous sommes loin des combinaisons politiques, des arrangements à l’amiable, des compromis historiques.

En face du Seigneur, nous voudrions garder nos sécurités, nous réserver des positions de repli, ne pas tout larguer : nous ressemblons à ces enfants qui montent en haut du grand plongeoir et qui, voyant la distance qui les sépare de l’eau, se mettent à hésiter, prennent peur, et finalement, redescendent par l’échelle au lieu de se lancer dans le vide, avec le goût amer d’un échec, d’une capitulation.

« Tout vendre » pour « tout acheter » =  » échange standard « , le Christ n’est pas l’homme des demi-mesures. Toutes les perles pour la perle, toute la fortune pour le trésor.

C’est vrai le Christ est totalitaire : il veut tout de nous et tout de suite, mais la différence avec les régimes totalitaires, ceux de l’Est comme ceux de l’Ouest, c’est qu’il fait appel, non pas à des contraintes extérieures, un appareil politique, des conditionnements psychologiques, mais à notre liberté intérieure, notre libre décision, notre générosité personnelle.

C’est de notre cœur, de notre amour, qu’il désire obtenir ce choix. Oui, à tout moment, il nous laisse libre de choisir. Les mots : « Veux-tu», « Si tu veux » reviennent sans cesse dans l’Evangile et nous rappellent que le Seigneur propose, mais ne s’impose jamais.

 

Exigences et respect de l’autre : ce sont les caractéristiques du véritable amour. L’être qui aime veut tout de l’être aimé, mais en même temps, il désire que cela vienne de lui dans une réponse libre et personnelle. A l’appel de l’amour, seule une réponse d’amour peut satisfaire le cœur de l’autre.

Voilà la façon dont le Christ désire être aimé : amour du libre choix qui engage tout entier et tout de suite dans une préférence radicale, qui fait de toutes les valeurs possédées auparavant.

Cet amour-là, exclusif, total sans retour, s’appelle une « passion ». Passion : ce mot est commun au vocabulaire de l’amour et à celui de la souffrance et ce n’est pas par hasard. L’amour véritable est celui qui est prêt à y mettre le prix, prêt à assumer les épreuves de l’autre, prêt à vivre avec l’autre  » pour le meilleur et pour le pire « .

La Passion du Christ, celle du Vendredi Saint, est le sommet de la passion qu’il nous porte. Avons-nous, nous, aussi, un peu de passion pour Dieu ? Prêts à nous livrer pour lui, à tout lâcher pour lui, comme il a tout lâché pour nous.

Dans un cri d’admiration, St-Paul écrit : « Il m’a aimé et s’est livré pour moi ! » Puissions-nous, mes frères, l’aimer à notre tour et nous livrer de la même façon. AMEN




17ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-52) – par le Diacre Jacques FOURNIER

« Le trésor du Royaume »

(Mt 13, 44-52)

 « Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ.

Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.

Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

« Avez-vous compris tout cela ? » Ils lui répondent : « Oui ».

Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »« 

 

« Le Royaume des Cieux est comparable à un trésor »… Et Jésus sait de quoi il parle : il le vit… En effet, « le Règne de Dieu n’est pas une question de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17). Et cet « Esprit Saint » qui renvoie ici à ce que Dieu est en Lui-même (« Dieu est Esprit » (Jn 4,24) et il « est Saint » (Ps 98)), Jésus, le Fils, le reçoit du Père de toute éternité car c’est par ce Don gratuit du Père qu’il est engendré en « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, de même nature que le Père » (Crédo). Ainsi, tout comme le Père est Esprit, et que le Père est Saint, le Fils lui aussi est Esprit, et il est Saint, en tant qu’il reçoit du Père de toute éternité d’être ainsi, par le Don de cet Esprit Saint… Et vivre de la Plénitude de cet Esprit « Don du Père », tel est le Royaume des Cieux… Or toute la mission de Jésus consiste à nous inviter à nous tourner avec lui vers le Père : « Si tu savais le Don de Dieu », dit-il à la Samaritaine (Jn 4,10-14 ; 7,37-39). Si nous consentons à l’Amour, nous recevrons alors avec lui et comme lui ce Don gratuit du Père et il aura en nous les mêmes effets qu’il a dans le Fils de toute éternité : il nous engendrera nous aussi, selon notre condition de créatures, à la Plénitude même de Dieu. « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22) et « vous entrerez par votre plénitude dans toute la Plénitude de Dieu » (Ep 3,19 ; 5,18 ; Col 2,9-10). Notre « esprit » (1Th 5,23), créé pour recevoir ce Don de l’Esprit, aura ainsi atteint ce but ultime qui est en fait le terme de toute vocation humaine : participer par grâce à ce que Dieu Est par nature, et cela gratuitement, par amour… « Là » se cache le vrai bonheur puisque « le fruit de l’Esprit est joie, paix  » profonde (Ga 5,21)…

            C’est pourquoi ce « Royaume des Cieux est semblable à un trésor qui était caché dans un champ », caché au plus profond du cœur, enfoui sous des tonnes de vase et de boue, sous nos péchés et nos misères… Mais le Christ est venu révéler l’homme à lui-même en lui donnant de pouvoir prendre conscience, en le vivant, de l’incroyable beauté de sa vocation… « Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68). « Qu’un homme vienne à trouver » le trésor de cette Plénitude de Vie ? « Il s’en va ravi de joie vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ ». Il laisse tout pour ce trésor, car rien, sur cette terre ne lui est comparable… Avec lui, il a trouvé le vrai bonheur… « Tu mets dans mon cœur plus de joie, que toutes leurs vendanges et leurs moissons » (Ps 4)…

                                                                     DJF




Rencontre autour de l’Évangile – 17ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 13, 44-52)

« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché… à une perle de grande valeur… »

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mt 13, 44-52)

Jésus continue d’annoncer le Royaume par des paraboles. Il le présente comme quelque chose de très grande valeur pour lequel il vaut la peine d’engager totalement sa vie en attendant le jugement de Dieu qui saura faire le tri entre ceux qui auront cherché ce Royaume à Dieu et ceux qui lui auront fermé leur cœur.

 

Soulignons les mots importants

 Un trésor caché : Est-ce que ce laboureur était à la recherche d’un trésor ?

Dans sa joie…   Pourquoi cette joie ? Que penser de sa décision ?

Un négociant qui recherche des perles fines : Cette recherche nous fait-elle penser à une parole de Jésus ?

Ayant trouvé une perle de grande valeur 

Il va vendre tout ce qu’il possède : est-ce raisonnable de tout liquider ainsi ? L’attitude de ce négociant vous rappelle-t-elle une rencontre de Jésus dans l’évangile ?

Un filet qu’on jette à la mer : A plusieurs reprises il est question de filet de pêche dans l’évangile : cherchons ensemble.

Ici dans quel sens Jésus utilise l’image du filet ?

On ramasse ce qui est bon, on rejette ce qui ne vaut rien…

Dans la fournaise  …Pleurs et grincements de dents : Est-ce que Jésus prononce ces paroles avec l’idée d’une condamnation ?

Scribe devenu disciple du Royaume des cieux : qu’est-ce qu’un scribe ?

Qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien : que veut dire Jésus ?

 

Pour l’animateur   

  • Un trésor caché: Le Royaume de Dieu, qui commence si petit comme la graine de moutarde,  qui a la puissance d’une pincée de levain cachée dans la pâte, est une réalité tellement précieuse, un trésor tellement grand, que celui qui l’a trouvé n’a pas le droit d’hésiter un instant pour en faire son bien le plus précieux. « Là où est notre trésor, là aussi sera notre cœur ».

  • Jésus est lui-même le Royaume présent parmi nous, le Salut de Dieu qui vient à nous, le trésor qui fait la joie du disciple. Certains l’ont trouvé un jour alors qu’ils ne le cherchaient pas, au hasard d’une conversation, d’une rencontre, d’une célébration, d’une lecture…

              D’autres, comme le négociant, se mettent assidûment à la recherche de Dieu et un jour, parfois au terme d’une vie,  ils découvrent la perle de grande valeur, Jésus et la  bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Jésus n’a-t-il pas dit : « Qui cherche trouve » ?

  • Quand on l’a trouvé, ça vaut la peine d’engager totalement sa vie, mobiliser toutes ses forces pour l’avoir. On ne peut pas choisir le Christ un peu, à moitié… Devant l’amour fou de Dieu pour nous, le disciple qui l’a compris ne fait pas de calcul…il répond en renonçant à tout le reste. Cela peut paraître humainement déraisonnable.

  • A ceux qui hésitent, Jésus propose la parabole du filet et du tri. Les expressions « la fournaise, les grincements de dents » n’ont pas pour but d’annoncer leur condamnation, mais pour les mettre en garde, souligner la gravité de l’enjeu, et les encourager à entrer dans le parti des  « justes » pour ne pas manquer d’être définitivement accueillis dans le Royaume des cieux. (Il est bon de se rappeler le filet de la pêche miraculeuse, après la résurrection (Jn 20,6) : le succès de la mission quand on travaille pour le Royaume au nom de Jésus.)

  • Parmi les auditeurs de Jésus, il y avait des scribes (des experts qui copiaient et étudiaient les Ecritures). Ceux qui ont laissé la parole de Dieu façonner leur cœur reconnaissent Jésus comme le Messie et ainsi ont su tirer du trésor des Ecritures du neuf et de l’ancien. Car toutes les Ecritures l’Ancien Testament mènent à Jésus. Les scruter, les méditer façonne notre cœur et nous aide à nous attacher au Christ.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS :

Seigneur Jésus, par ta présence au milieu de nous, le Royaume des cieux est là. C’est toi-même le trésor caché, la perle de grande valeur : tu te révèles à ceux qui ont le cœur ouvert. Tu te laisses trouver par ceux qui cherchent avec ardeur et persévérance.

Fais-nous la grâce de ne pas hésiter à engager toute notre vie pour être avec toi, même quand c’est difficile. Que notre vie soit un témoignage pour tous ceux qui hésitent à te suivre.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie

  • Le Royaume des cieux…un trésor…une perle de grand prix!

Est-ce vraiment comme cela que le Royaume des cieux est perçu par nous, par les chrétiens d’aujourd’hui ?

Beaucoup de gens courent après le gros lot ! Tant de moyens sont proposés pour faire fortune !

  • Lorsque nous parlons du Royaume des cieux, de Jésus Christ, peu de gens se précipitent pour l’accueillir. Pourquoi ? Comment Jésus Christ est-il perçu autour de nous ? Est-il reconnu comme le bien le plus grand, la plus grande richesse de l’humanité. Lui avons-nous donné la préférence, comme cet homme qui vend tout pour acquérir la perle de grand prix ?

  • Répondons-nous sans hésiter aux appels du Christ, dans l’Evangile et dans l’Eglise, à travers les appels de nos frères… ? Le faisons-nous sans calcul ?

  • La Parole de Dieu que nous entendons chaque semaine est-elle une lumière qui nous aide à choisir les meilleurs comportements ?

 

 

Ensemble prions

Chant :

Seigneur Jésus, je te cherche p.361

 

Béni sois-tu Seigneur, notre Père,

Toi qui nous as donné ton Fils

Le trésor de notre vie.

Illumine les yeux de notre cœur

Pour que, dans chacune de nos joies et de nos peines

Nous sachions reconnaître sa présence,

Découvrir sa tendresse et demeurer dans sa paix.

 

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