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13ième Dimanche du temps ordinaire (Mt 10, 37-42) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 

« Suis-moi » (Mt 10,37-42)…

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

          Ce que Jésus dit ici semble à priori très dur : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ». Ces paroles ne sont-elles pas à priori en contradiction avec le message central de l’Evangile : « Ce que je vous commande ; c’est de vous aimer les uns les autres ; tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Jn 13,34 ; Mt 22,39) ? Les tout premiers « prochains » que Dieu nous donne ne sont-ils pas justement nos parents ? Et Jésus nous a dit aussi qu’il n’est pas venu abolir la Loi de Moïse mais l’accomplir (Mt 5,17-19), c’est-à-dire la conduire à sa perfection. Or n’est-il pas écrit dans cette Loi : « Honore ton père et ta mère » (Ex 20,12) ? Ces paroles, à priori choquantes, doivent donc être replacées dans leur contexte. Jésus envoie ici ses disciples en mission. Au tout début de son discours, il leur a dit : « Allez… et sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 10,6-7), proclamez au monde entier la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu…

            S’il faut partir pour annoncer que le Dieu Amour, Créateur de tous les hommes, est tout proche de chacun d’entre eux, quel qu’il soit, il faudra bien aussi quitter son père et sa mère… Mais tout appel est avant tout un Don de grâce, un énorme bonheur, une immense joie… Bien sûr, il faudra choisir. Mais Jésus ne détruit jamais, il ne sépare jamais… S’il demande un sacrifice, c’est toujours pour donner encore plus… Ce qui pourra au début être perçu comme un arrachement deviendra par la suite un lien encore plus fort et encore plus profond avec celles et ceux que l’on a quittés pour Jésus… En effet, si un fils ou une fille reçoit l’appel à devenir son disciple, les parents reçoivent également un appel, et donc une grande grâce, une énorme joie : celui d’être des parents d’un disciple de Jésus. D’un côté une grâce est donc donnée au disciple pour partir à la suite de Jésus, de l’autre une grâce est donnée à ses parents pour les aider à laisser partir leur fils ou leur fille à la suite de Jésus. Si tous acceptent, chacun, par l’obéissance de sa foi, sera alors, à sa manière, un disciple de Jésus. Et cette promesse faite par Jésus s’accomplira alors pour tous : « Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6,25‑34 ; Lc 12,22-30). Que celui ou celle qui entend l’appel de Jésus ne se fasse donc pas d’inquiétudes pour ses parents qu’il devra alors laisser et dont il ne pourra plus peut-être s’occuper directement… Si tel est le cas, c’est Jésus lui-même qui, par les uns et par les autres, s’occupera d’eux pour qu’ils ne manquent de rien…        DJF




Cours de Grec de Joëlle GAUD à la Maison Diocésaine…

Ce jeudi 8 juin en soirée, Joëlle GAUD retrouvait son groupe d’étudiants du Grec du Nouveau Testament

Et en ce moment, ils travaillent à traduire l’Evangile selon St Jean

Jn 10,10 : ἐγὼ      ἦλθον        ἵνα      ζωὴν ἔχωσιν, καὶ περισσὸν ἔχωσιν.

                 Moi je suis venu pour qu’on ait la vie,   et qu’on l’ait en surabondance...

Jn 15,11 : Ταῦτα λελάληκα ὑμῖν, ἵνα ἡ χαρὰ ἡ ἐμὴ ἐν ὑμῖν  καὶ ἡ χαρὰ ὑμῶν πληρωθῇ.

Ces (choses) là, je vous les ai dites (et je les dis encore…)  afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète (remplie).




« Les Religions et la Paix » – Conférence ce Samedi 24 juin à Saint Denis (16h00 – 18h00)

Ce samedi 24 juin le Groupe de Dialogue Inter-religieux de la Réunion organise  une conférence ouverte à tous sur le thème « Les Religions et la Paix », à la salle polyvalente de la Mairie de Saint Denis, 2 rue Pasteur, de 16h 00 à 18h 00.

Chaque représentant interviendra entre 5 et 10 mn, puis, un temps de débat permettra d’échanger librement…

Entrée libre… Bienvenue à tous…




12ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Matthieu 10, 26-33)

« Ne craignez pas ! »

 

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. »

Dans la première partie de la phrase, Jésus parle des hommes ; il le dit clairement au début du passage : « Ne craignez pas les hommes. ». Ils n’ont pouvoir que sur la vie terrestre des hommes. Par contre, il est important de craindre celui qui a pouvoir sur la vie terrestre et la vie éternelle des hommes, c’est-à-dire Dieu.

Entre le monde des hommes et celui qui est proposé par Dieu, pour le chrétien, il n’y a pas photo : Mieux vaut se tenir du côté de Dieu que du côté des hommes.

Et tous les textes de ce jour disent la même chose.

« Ne craignez pas ! »

On le voit bien dans la première lecture. Le prophète Jérémie dérange les hommes, alors on veut le faire taire, le faire chuter : Dénonciation, tentative de séduction, tout leur semble bon pour le faire taire, mais Jérémie a une certitude en tête : « Le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable … Ils ne réussiront pas. »

Il met totalement sa confiance en Dieu : « Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste (…), car c’est à toi que j’ai remis ma cause. »

On peut penser au psaume 22 : « Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer. » (Ps 22,1)

« Ne craignez pas ! »

Dans le psaume aussi :

« C’est pour toi que j’endure l’insulte, que la honte me couvre le visageon t’insulte, et l’insulte retombe sur moi. »

Jésus reprend d’une autre manière cette situation dans les Béatitudes : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

Et le psalmiste continue : « Répond-moi, Seigneur, car il est bon ton amour. »

Confiance totale en Dieu …

Et le psalmiste élargit sa pensée à tous les pauvres : « Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête : « Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! » Car le Seigneur écoute les humbles. »

« Ne craignez pas ! »

Saint Paul revient sur la Loi de Moïse, une loi d’obligations et d’interdits. Mais celle-ci a été complétée et transformée par le nouvel Adam, Jésus-Christ, avec la loi d’amour : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22,39), elle-même précisée dans l’évangile de saint Jean : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34).

L’amour de Dieu pour les hommes qui dépasse incommensurablement l’amour des hommes pour Dieu !

« Ne craignez pas ! »

Retournons à la fin de l’évangile : « Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. »

Cela montre combien nous avons de la valeur aux yeux de Dieu.

Mais attention, il faut être vrai : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. » ;

Mais si nous mettons notre confiance en Dieu, nous n’avons rien à craindre.

« Quand vous sortez de chez vous ou du lieu de votre travail pour participer à une célébration de l’Eucharistie, vous ne cachez rien : vous savez où vous allez, et tout le monde peut le voir.

Mais qu’est-ce que cela révèle à vos voisins et aux gens que vous croisez dans la rue ? (…) Cela ne répondra pas à la question qu’ils sont en droit de se poser : qu’est-ce qu’aller à la messe change concrètement dans mon existence ? Pour nous, passer au secret au public, montrer ce qui est caché, ce n’est pas nous ranger derrière une banderole ni porter un badge où il est écrit : « Je suis chrétien » ; c’est laisser transparaitre la parole du Christ à travers notre manière de vivre. » (Cardinal André Vingt-Trois.

Seigneur Jésus,

Tu nous le dis carrément :

si nous t’aimons, toi, et aussi notre prochain,

tu t’en souviendras au jour du jugement.

Mais si nous te renions, et ne faisons pas

un compte avec notre prochain,

tu t’en souviendras aussi au jour du jugement.

Essayons de ne pas l’oublier !

 

Francis Cousin    

 

 

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Prière dim ord A 12°




12ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 10, 26-33) – par le Diacre Jacques FOURNIER

  Construire fermement sa vie sur le Christ

(Mt 10, 26-33)

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu.
Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits.
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps.
Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille.
Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux.
Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »

 

 « Tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu ». Et ce Jour-là ne subsisteront que les œuvres faites « en Dieu », en harmonie avec notre conscience, dans la paix du cœur, la droiture, la justice et la vérité de l’Amour… Dieu Lumière en révélera la lumière, « et l’ouvrier recevra sa récompense ». En effet, « à ceux qui par la constance dans le bien recherchent gloire, honneur et incorruptibilité : la vie éternelle ». Mais « souffrance et angoisse pour toute âme humaine qui fait le mal » (Rm 2,9-10). Car tout ce qui n’a pas été accompli « en Dieu », tout ce qui s’est réalisé dans le secret du mensonge et de l’injustice, toutes les œuvres de ténèbres disparaîtront lorsque la Lumière surgira. Elles seront « consumées et celui qui les a commises « en subira la perte »… Remords, tristesse et amertume surgiront alors face à tout ce temps perdu, cette vie gâchée… Tel sera le sort de l’âme qui « périt dans la géhenne ». Mais heureusement, St Paul ouvre encore une porte à l’espérance : « elle sera sauvée, mais comme à travers le feu » (1Co 3,10-15)…

            Aussi, pour se détourner dès maintenant de ces ténèbres et choisir la Lumière, Jésus nous rappelle que nous ne sommes pas seuls. Le Père veille sur chacun d’entre nous, « tous nos cheveux sont comptés ». A la prière de Jésus, « Père, je ne te prie pas de les enlever du monde, mais de les garder du Mauvais » (Jn 17,15), sa Présence nous accompagne dans tous nos combats quotidiens. Si nous nous abandonnons à elle dans la confiance, « vous remercierez le Père qui vous a mis en mesure de partager le sort des saints, dans la Lumière », écrit St Paul. « Il nous a en effet arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transférés dans le Royaume de son Fils Bien-Aimé en qui nous avons la Rédemption, le pardon des péchés » (Col 1,12-13). Les verbes sont au passé ou au présent : l’aventure commence dès maintenant. Elle n’attend que le « Oui ! » de notre foi. Et l’action souveraine de l’Esprit Saint ne décevra pas l’attente de tous ceux et celles qui se prononcent fermement pour le Christ, dans leur cœur et « devant les hommes »…

                                                                                                                                  DJF




12ième dimanche du Temps Ordinaire (Mt 10, 26-33) – Homélie du Père Louis DATTIN

N’ayez pas peur

Mt 10, 26-33

            Nous avons toujours tendance à penser que l’évangélisation aujourd’hui serait plus difficile qu’à d’autres époques. Il est vrai que notre monde sécularisé et matérialisé n’écoute guère la voix de Dieu. Mais Jésus, en son temps, a dû éprouver vivement cette même difficulté.

Rappelez-vous, sa prédication de la Parole de Dieu fut bien modeste, à la façon d’un message voilé, murmuré dans l’ombre, au creux de l’oreille. Jésus en a parfaitement conscience, mais il a l’audace de croire que son message de l’Évangile fera le tour de la terre, qu’il sera dévoilé au grand jour, « proclamé sur tous les toits » malgré tous les obstacles. Que l’évangélisation soit un acte de courage et d’audace contre toutes les apparences contraires, cela ressort du refrain de cet Evangile :

« Ne craignez pas ! » et pourtant « Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ! ». Il ne s’agit donc pas de rester dans nos pantoufles sous prétexte de prudence, de présenter l’Évangile comme un petit traité de psychologie ou « d’équilibre mental » ou d’une boîte de « capsules de bon sens ». Jésus sait qu’il est dangereux de parler de Dieu et les chrétiens doivent dominer cette crainte. Un chrétien doit avoir en horreur ce qui est fade et insipide : toute sa vie, ses paroles doivent avoir la saveur du sel, la chaleur du feu et même un certain goût de violence. Le Royaume des cieux souffre violence « ce sont les violents qui s’en emparent ». Il faut au chrétien cette folie qui s’appelle la « foi en Jésus-Christ ».

Aujourd’hui, l’homme moderne est impressionné par la montée des sciences, les progrès technologiques, comme si tout cela rendait la foi vieillotte, dépassée, inutile. On ne sait plus ce qui est vrai et beaucoup sont tentés de se taire, de ne plus proclamer sur les toits l’Évangile ou plus subtilement de l’édulcorer et de n’en retenir que ce qui va dans le sens du monde.

Sachons tout d’abord que, même les plus intrépides porte-paroles de Dieu ont connu la peur : peur de ne pas être suivis, peur d’être incompris, peur du ridicule, peur de la solitude, peur de la persécution, peur de la mort. Audace, hardiesse, courage, initiative, goût du risque sont des vertus nécessaires pour qui veut suivre Jésus.

« Ne craignez pas, n’ayez pas peur », nous dit Jésus.

Mais lui, Jésus, a-t-il eu peur ? Oui ou non ? Non, parce qu’il a osé s’affronter aux autorités religieuses de son temps, ce qui n’était pas rien, pour leur montrer que c’était l’amour et la miséricorde qui l’animaient et éclairaient sa mission.

Il guérit, exprès le jour du sabbat, montrant ainsi que l’amour d’une personne qui souffre passe avant les règlements religieux les plus sacrés.

Il attaque les pharisiens sur leur ritualisme, leur disant qu’aux yeux de Dieu, c’est la pureté du cœur et des sentiments qui ont la priorité.

Il va au-devant des lépreux, ose les toucher et qui plus est, les réintégrer dans la société. Il fréquente les gens les plus pauvres, les plus méprisés, va manger avec eux, allant jusqu’à dire qu’il n’était pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs comme un médecin qui n’est pas fait pour les bien-portants, mais pour les malades.

Il dénonce ouvertement l’hypocrisie des scribes qui font des règlements pour les autres et qui, eux-mêmes en prennent à leur aise. Bref, il se met à dos les responsables de son temps.

Mais il n’a pas peur et devant ses juges, il affirme clairement sa divinité. « Es-tu le Messie, le fils de Dieu? » Et sa réponse va le condamner à mort : Jésus n’a pas eu peur d’être fidèle à sa mission.

Mais par ailleurs, Jésus n’est pas un homme insensible et stoïque devant les souffrances qu’il rencontre. Rappelez-vous Gethsémani : on le verra accablé de tristesse, de peur et d’angoisse. Oui, comme nous tous, Jésus a eu peur de la souffrance et de la mort. Et nous ? Il est bien normal aussi que nous ayons peur de la souffrance et de la mort, même si nous croyons en Dieu et même si nous savons qu’il ne nous abandonnera pas.

Mais quand il est question de l’essentiel, de notre mission de chrétiens, Jésus nous dit clairement : « N’ayez pas peur d’être fidèles jusqu’au bout », « On vous contredira, on dira toute sorte de mal contre vous à cause de moi, gardez confiance, n’ayez pas peur ».

Traduisons tout cela pour nous-mêmes :

 N’ayez pas peur de vous montrer fidèles à l’Esprit de Jésus et à vos convictions religieuses.

 N’ayez pas peur des imprévus et des incertitudes de l’avenir ; la vie, c’est une grande aventure et vous n’en êtes pas, vous les chrétiens, de simples figurants mais des acteurs…

 N’ayez pas peur des petites ou grandes tempêtes qui peuvent survenir, gardez confiance « Je suis avec vous » pour vous aider à faire face.

 N’ayez pas peur de prendre position ouvertement pour défendre une cause juste.

 N’ayez pas peur de prendre du temps pour soulager celui qui souffre ou pour accueillir celui qui n’a plus rien.

 Ne vous laissez pas paralyser par la peur.

Sur quoi donc s’appuie Jésus pour avoir tant de courage ?

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l’âme ». La puissance de l’homme est bien limitée : elle ne peut atteindre en nous que la vie terrestre : le corps. Aucune puissance humaine n’est capable de détruire ce qui fait notre valeur véritable, l’espérance de la vie éternelle, l’âme. C’est ce courage-là qui fait rester en Algérie les trappistes de Tibhirine et les coptes d’Egypte et c’est sans peur et le cœur en paix que les neuf trappistes priaient dans leur couvent de Médéa : ils savaient ce qui les attendait, mais ils avaient mis leur confiance en Dieu.

Pour illustrer cette confiance absolue, Jésus raconte deux petites paraboles inoubliables : « Ne vend-t-on pas deux moineaux pour un sou ? », « Or pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père ne veuille ». Quant à vous, même vos cheveux sont comptés ! (Personnellement, je ne donne pas de travail à Dieu pour ce calcul). Comme elles semblent naïves ces deux paraboles des deux moineaux et des cheveux ! Pourtant, plus que tous les discours abstraits, ces images nous crient que Dieu nous aime et prends soin de nous, que rien n’échappe à l’amour vigilant de notre Père.

Alors que pourrions-nous craindre puisqu’il dispose de notre destin total et ultime ? Quel est l’horizon de notre agir dans notre vie quotidienne : le corps seul ou le corps et l’âme ?

Mais, après nous avoir dit que nous n’avons pas à avoir peur, Jésus reprend : « Craignez plutôt ceux qui peuvent tuer l’âme ».

Formule étonnante ! Que signifie, dîtes-moi, tuer l’âme ? Est-il possible de tuer l’âme ? L’âme ne serait-elle pas immortelle ?

Jésus s’explique immédiatement :

« Celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi, je le

renierai devant mon Père qui est aux cieux ».

Voilà donc, seulement ce que nous avons à craindre : la seule chose à redouter, c’est de perdre la foi, d’apostasier. Ce qui tue l’âme, c’est de renier Jésus. Ce qui perd l’Eglise, ce ne sont pas les persécuteurs, mais les lâcheurs. Ce que nous devrions craindre le plus, c’est la déperdition de la foi dans nos âmes.

Quand on pense aux campagnes télévisées pour sauver des espèces animales en déperdition par suite d’une marée noire, pour les « tang » ou pour les phoques, on peut se demander ce que nous devrions faire pour que l’homme lui-même ne soit pas avili, détruit de l’intérieur, en perdant tout sens pour sa vie. « Périr dans la géhenne » voilà ce que Jésus redoute le plus pour l’humanité.

Pour finir, frères et sœurs, rappelons-nous que notre vie de chrétiens ne peut pas être « neutre ». Elle est plutôt un choix rigoureux « ou bien… ou bien… » : ou bien nous nous prononçons « pour » Jésus, ou bien nous nous prononçons « contre » lui.

Enjeu formidable : voilà où se situe le sérieux de notre vie ! « Ne craignez pas la mort du corps, craignez la mort de l’âme! » AMEN




11ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Matthieu 9, 36-10, 8)

       « La moisson est abondante,

mais les ouvriers sont peu nombreux. »

 

C’est une phrase que l’on entend encore souvent en ces temps-ci …

Dans l’Église, bien sûr … pour qu’il y ait davantage de vocations de prêtres, de moines, de religieuses … mais aussi de catéchistes … de personnes qui s’engagent comme responsables de mouvements de prière, de jeunes, de nettoyage des églises, d’aide aux autres (Secours Catholique, Conférence Saint Vincent de Paul, …) ou autres groupes de réflexion …

Mais pas seulement dans l’Église … Aussi dans beaucoup d’associations non catholiques … avec des besoins immenses …

Combien de gens vivent … sans vraiment vivre … !

Des gens abattus, fatigués, n’ayant pas vraiment de but dans la vie …

Alors on en voit qui se tournent vers les psychologues, ce qui peut être très utile, et souvent bénéfique pour eux … mais aussi vers des ’’coaches’’ en tous genres, vers des cartomanciennes, des ’’voyants’’, l’astrologie … pour essayer de trouver un sens à leur vie …

À leur vie terrestre … car pour beaucoup d’entre eux, il n’y a rien après la mort physique … même chez des personnes baptisées ! …

Et pourtant, l’Évangile est proclamé depuis presque deux mille ans …

Voyant la foule qui l’entourait aussi perdue, Jésus réagit en envoyant ses douze apôtres pour qu’ils proclament partout que « le royaume des Cieux est tout proche. ».

Avant de partir, Jésus « leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. ».

Mais il leur donne d’autres conseils : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. »

À ce moment-là, Jésus n’a pas encore rencontré la femme Syro-Phénicienne, la Samaritaine ou le possédé de Gérasa … il ne sait pas encore combien certains dans les nations païennes sont aussi en recherche du vrai Dieu.

Il termine son envoi en disant : « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »

Le don donné aux apôtres est comme tout don : gratuit !

Et ce n’est pas parce qu’il est donné qu’on en devient propriétaire, tout au moins pour les dons de Dieu. On n’en fait pas ce que l’on veut, et il faut toujours se relier à celui qui a fait le don, c’est-à-dire à Dieu. (Pour les dons matériels entre humains, il n’en est pas de même : comme dit le proverbe : « Donner, c’est donner ; reprendre, c’est voler ! »). On en a un exemple juste après la transfiguration où les apôtres qui n’étaient pas avec Jésus n’ont pas pu guérir l’enfant épileptique. À son arrivée, Jésus le guérit et explique à ses apôtres, à part : « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière. » (Mc 9,29), le lien entre les apôtres et Dieu.

Ainsi, par la prière, c’est Dieu qui agit en nous, mais nous, tout seul, nous ne pouvons rien.

On verra par la suite, qu’avec la Pentecôte, avec la présence de l’Esprit en nous, et avec la force qu’il nous donne, nous serons capables de faire de grandes choses qui nous semblaient impossibles de faire de nous-même, grâce justement à la présence de l’Esprit en nous, même si nous n’en sommes pas conscients sur le champ.

Il en fut de même pour les apôtres qui, au départ, n’étaient envoyés que pour « proclamer que le royaume des Cieux est tout proche. », et qui, après la Pentecôte proclamerons le kérygme de la foi chrétienne : la mort et la résurrection de Jésus, Fils de Dieu.

Seigneur Jésus,

on voit bien dans ce texte

l’évolution de ta compréhension

de la mission qui t’a été confiée :

Passer des brebis perdues

de la maison d’Israël

à l’ensemble du monde

avec l’envoi de l’Esprit Saint.

 

Francis Cousin    

    

 

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Prière dim ord A 11°




11ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 9,36 -10,8) – Diacre Jacques Fournier

       En ce temps-là, voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, nommé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »

Avec le Christ, se mettre au service de la Vie (Mt 9,36-10,8)…

Juste avant notre Evangile, nous lisons : « Jésus parcourait toutes les villes et les villages, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute langueur ». Ici, en « voyant les foules » qui venaient encore à Lui, il fut, littéralement, « bouleversé jusqu’au plus profond de Lui-même » parce qu’elles étaient « fatiguées et abattues comme des brebis sans berger ». Pourtant, il sait bien qu’il est ce « Médecin » que Dieu a envoyé pour sauver les pécheurs que nous sommes tous. Sa Présence accueillie sera alors synonyme de consolation dans nos souffrances, de réconfort, d’encouragement et de force qui se proposera de régner au cœur de toutes nos fatigues, de toutes nos faiblesses… « Venez à moi vous tous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau et vous trouverez le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ». En effet, avec le Christ, par Amour, notre fardeau sera le sien, « Lui qui a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies ». Alors, sa Joie ne sera jamais totalement absente de nos pleurs…

Mais la tâche est immense… Combien de bouches faudrait-il pour que cette Bonne Nouvelle soit proclamée à tous ! « La moisson est abondante, et les ouvriers peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ». Et cette prière commence aussitôt à être exaucée : l’Eglise apparaît avec les Apôtres, ces douze colonnes sur lesquelles se construira tout l’édifice. Et cette Eglise reçoit exactement la même Mission que le Christ. Ici, en l’envoyant seulement « aux brebis perdues de la Maison d’Israël », il la prépare à cette Mission universelle où, Ressuscité, il continuera de partir, avec elle et par elle, à la rencontre de toutes les foules « fatiguées et abattues ». Avec l’aide et l’assistance de l’Esprit Saint, l’Eglise aura juste à se faire, du mieux qu’elle peut, la Servante de cette Parole du Christ Sauveur qu’elle a elle-même reçue… Et il dépend de chacun d’entre nous que cette aventure devienne la nôtre, pour la Vie, la Paix et la Joie de beaucoup… D. Jacques Fournier




Audience Générale du Mercredi 7 juin 2023

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 7 juin 2023


Catéchèse – La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant – 16. Les témoins : Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronne des missions

Chers frères et sœurs, bienvenus, bonjour !

Nous voici devant les reliques de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronne universelle des missions. Il est beau que cela se produise durant le moment de notre réflexion sur la passion pour l’évangélisation, sur le zèle apostolique. Aujourd’hui, donc, laissons-nous aider par le témoignage de Sainte Thérèse. Elle est née il y a 150 ans et, à l’occasion de cet anniversaire, j’ai l’intention de lui dédier une Lettre Apostolique.

Elle est la patronne des missions, bien qu’elle ne soit jamais partie en mission : comment explique-t-on cela ? Elle était carmélite et sa vie fut marquée par la petitesse et la faiblesse : elle se définissait elle-même comme « un petit grain de sable ». De santé fragile, elle mourut à l’âge de 24 ans seulement. Mais si son corps était infirme, son cœur était vibrant, était missionnaire. Dans son « diaire », elle raconte qu’être missionnaire était son désir et qu’elle voulait l’être non seulement pour quelques années, mais pour le reste de sa vie, voire jusqu’à la fin du monde. Thérèse fut la « sœur spirituelle » de plusieurs missionnaires : depuis le monastère, elle les accompagnait par ses lettres, ses prières et en offrant pour eux des sacrifices continuels. Sans en avoir l’air, elle intercédait pour les missions, cachée comme un moteur qui donne au véhicule la force pour avancer. Cependant, elle fut souvent incomprise par ses sœurs moniales : elle reçut d’elles « plus d’épines que de roses », mais elle accepta tout avec amour, avec patience, offrant, en même temps que sa maladie, les jugements et les incompréhensions. Et elle le fit avec joie, et elle le fit pour les besoins de l’Église, afin que, comme elle disait, se répandent « des roses sur tous », en particulier sur les plus éloignés.

Mais maintenant, je me demande, nous pouvons nous demander, d’où lui viennent ce zèle, cette force missionnaire et cette joie d’intercéder ? Deux épisodes survenus avant l’entrée de Thérèse au monastère nous aident à le comprendre. Le premier concerne le jour qui changea sa vie – un jour lui a changé la vie -, Noël 1886, où Dieu opère un miracle dans son cœur. Thérèse aura bientôt 14 ans. En tant que benjamine, elle est choyée par tout le monde à la maison mais non pas mal éduquée. Au retour de la messe de minuit, son père, très fatigué, n’a pas envie d’assister à l’ouverture des cadeaux de sa fille et dit : « Dieu merci, c’est la dernière année ! », parce qu’à l’âge de 15 ans, on ne le faisait déjà plus. Thérèse, de nature très sensible et prompte aux larmes, en fut blessée, monta dans sa chambre et pleura. Mais elle réprima rapidement ses larmes, redescendit et, pleine de joie, ce fut elle qui réjouit ainsi son père. Que s’est-il donc passé ? Cette nuit-là, alors que Jésus s’était fait faible par amour, elle était devenue forte dans son âme – un vrai miracle :  en quelques instants, elle était sortie de la prison de son égoïsme et de son apitoiement sur elle-même et elle commença à sentir que « la charité entrait dans son cœur- c’est ce qu’elle dit-, avec le besoin de s’oublier elle-même » (cf. Manuscrit A, 133-134). Dès lors, elle oriente son zèle vers les autres, pour qu’ils trouvent Dieu, et au lieu de chercher des consolations pour elle-même, elle se donne pour tâche de « consoler Jésus, [de] le faire aimer des âmes », car – note Thérèse – « Jésus est malade d’amour et […] la maladie de l’amour ne peut être guérie que par l’amour » (Lettre à Marie Guérin, juillet 1890). Voilà donc son objectif quotidien : « faire aimer Jésus » (Lettre à Céline, 15 octobre 1889), intercéder pour que les autres puissent l’aimer. Elle écrit : « Je voudrais sauver les âmes et m’oublier pour elles : je voudrais les sauver même après ma mort » (Lettre à l’abbé Roullan, 19 mars 1897). Plusieurs fois, elle dira : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre ». C’est le premier épisode qui a changé sa vie à l’âge de 14 ans.

Et son zèle était surtout dirigé vers les pécheurs, vers les « éloignés ». C’est ce que révèle le second épisode. C’est intéressant : Thérèse apprend l’existence d’un criminel condamné à mort pour des crimes horribles, il se nommait Enrico Pranzini – elle écrit le nom : reconnu coupable du meurtre brutal de trois personnes, il est destiné à la guillotine, mais ne veut pas recevoir les réconforts de la foi. Thérèse le prend à cœur et fait tout ce qu’elle peut : elle prie de toutes les manières pour sa conversion, afin que celui qu’elle appelle avec une compassion fraternelle « le pauvre Pranzini » ait un petit signe de repentir et fasse place à la miséricorde de Dieu, en qui Thérèse voue une confiance aveugle. L’exécution a lieu. Le lendemain, Teresa lit dans le journal que Pranzini, juste avant de poser sa tête sur l’échafaud, « soudain, saisi d’une inspiration subite, se retourne, saisit un Crucifix que le prêtre lui présentait et baise trois fois les plaies saintes » de Jésus. La sainte commente : « Alors son âme alla recevoir la sentence miséricordieuse de Celui qui a déclaré qu’au Ciel il y a plus de joie pour un seul pécheur qui fait pénitence que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de pénitence ! » (Manuscrit A, 135).

Frères et sœurs, voilà la force de l’intercession mue par la charité, voilà le moteur de la mission. Les missionnaires, en effet, dont Thérèse est la patronne, ne sont pas seulement ceux qui parcourent de longues distances, apprennent de nouvelles langues, font de bonnes œuvres et sont doués pour l’annonce ; non, missionnaire l’est aussi celui qui vit, là où il se trouve, comme instrument de l’amour de Dieu ; c’est celui qui fait tout pour que, par son témoignage, sa prière, son intercession, Jésus soit manifesté. Et c’est le zèle apostolique qui, rappelons-le toujours, ne procède jamais par prosélytisme – jamais ! – ou par contrainte– jamais ! -, mais par attraction : la foi nait par attraction, on ne devient pas chrétien parce qu’on y est forcé par quelqu’un, non, mais parce qu’on est touché par l’amour. Avant tant de moyens, de méthodes et de structures, qui parfois détournent de l’essentiel, l’Église a surtout besoin de cœurs comme celui de Thérèse, de cœurs qui attirent à l’amour et rapprochent de Dieu. Et demandons à la sainte – nous avons les reliques ici – demandons à la sainte la grâce de surmonter notre égoïsme et demandons la passion d’intercéder, d’intercéder pour que cet attrait soit plus grand chez les gens et pour que Jésus soit connu et aimé.

* * *

Je salue cordialement les pèlerins de langue française en particulier les délégations des Diocèses Séez et de Bayeux-Lisieux conduites par leurs évêques respectifs, qui accompagnent les reliques de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus à l’occasion du 150ème anniversaire de sa naissance et du 100ème anniversaire de sa béatification. Demandons à notre Sainte la grâce d’aimer Jésus comme elle l’a aimé, de Lui offrir nos épreuves et nos peines comme elle l’a fait, pour qu’Il soit connu et aimé de tous.

Demain, à 13h00, l’Action catholique internationale propose  aux croyants des diverses confessions et religions de se recueillir en prière, en consacrant « Une minute pour la paix ». Accueillons cette invitation, en priant pour la fin des guerres dans le monde et en particulier pour la chère Ukraine martyrisée.




Dimanche du Corps et du Sang du Christ – par Francis COUSIN (Jn 6, 51-58)

         « Le pain de Vie. »

 

« Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. »

Jésus venait de parler de la manne, cette nourriture qui avait permis aux Hébreux de vivre pendant quarante ans dans le désert lors de la sorite d’Égypte. Nourriture céleste, car venue du ciel, don de Dieu, … mais cette nourriture avait une finalité terrestre : rester en vie dans le désert …

Il l’avait déjà dit auparavant, ce qui avait entrainé une controverse avec ceux qui l’écoutaient : Comment peut-il dire qu’il est descendu du ciel alors qu’on connait ses parents : « c’est Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth ! »

Il faut dire que le discours de Jésus est énigmatique pour eux : il ne parle pas au même niveau de ceux qui l’écoutent …

Nous, nous avons la chance de connaître, par les évangiles, les circonstances de la naissance de Jésus, … et aussi ce qui va se passer par la suite, le soir du jeudi saint … où Jésus va partager le pain et le vin avec ses disciples en disant : « Prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous … Prenez et buvez-en tous : ceci est mon sang versé pour vous … en rémission des péchés … »

Et Jésus continue : « Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »

Impensable dans notre vie humaine ! On le sait bien, notre vie terrestre a une fin … « Il faudra bien mourir un jour … » comme le dit la chanson …

Mais Jésus parle de la Vie Éternelle … mais ne le dit pas !

Les gens de la foule ne sont pas encore prêts à l’entendre, même si certains parmi eux pensaient à cette possibilité d’une vie éternelle après la mort …

« Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

Alors là, c’est le bouquet ! Une nouvelle controverse se met en place : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? ». Jésus serait-il adepte du cannibalisme ? Non, bien sûr ! Mais la pensée de Jésus n’est pas celle de ceux qui l’écoutent. Elle n’est pas à leur niveau …

Alors Jésus leur dit : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. »

Bien sûr, nous, nous pensons tout de suite à la cène du jeudi saint ! On a une clef d’interprétation … mais les gens qui écoutent Jésus ne peuvent pas comprendre à ce moment-là ce qu’il dit … Surprenant de la part de Jésus qui n’arrive pas à s’adapter à son auditoire …

À moins que ce ne soit une manière de présenter les choses qui ne soit dûe qu’au narrateur, à saint Jean, qui profite de la multiplication des pains qui venait d’être présentée pour relier la multiplication des pains pour la nourriture terrestre avec le don du corps et du sang de Jésus, offert pour la multitude comme nourriture pour accéder à la vie éternelle … d’autant que saint Jean est le seul des quatre évangiles canoniques à ne pas parler de l’institution eucharistique du jeudi saint, lui préférant le geste du lavement des pieds prônant l’humilité nécessaire pour être accueilli dans le Royaume des Cieux …

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

Une chose qui peut paraître surprenante dans cette phrase sont les différents temps des verbes : Dans la première partie de la phrase, ils sont tous au présent, alors qu’on aurait pu s’attendre à ce que le dernier soit au futur : prendre part à la communion (même si on communie rarement au sang du Christ) nous donnera ou nous permettra d’obtenir la vie éternelle, comme une condition préalable … Mettre le temps au présent signifie que la communion eucharistique, si elle est bien prise en connaissance de cause, avec amour et respect, nous fait participant dès maintenant à la vie éternelle … sauf chute ultérieure …

Cela veut dire qu’il ne faut pas participer à la communion à la légère …

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. »

Encore une phrase qui nous incite à ne pas faire n’importe comment en allant communier.

Si Jésus demeure en nous, il nous faut faire un peu de ménage en nous … comme quand on reçoit des invités … et ce n’est pas n’importe quel invité …

Et si nous, nous demeurons en Jésus, on ne peut pas se présenter n’importe comment, il nous faut mettre nos beaux atours … mais pas simplement, il faut aussi que l’intérieur soit beau, que notre âme soit, comme on disait avant, en état de grâce.

« De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. »

Un type de phrase que l’on retrouve souvent chez saint Jean : Ce que le Père est pour le Fils, le Fils l’est pour nous …

Comme un don gratuit fait par amour …

Même si nous ne sommes pas du tout du même niveau … mais c’est Dieu qui se met à notre niveau …

Merveille de l’amour infini de Dieu !

Seigneur Jésus,

c’est un immense cadeau

que tu nous fais :

te mettre à notre niveau !

même si on ne comprend pas toujours tout.

Merci Seigneur de nous donner

de l’importance que nous ne méritons pas !

 

Francis Cousin    

 

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