1

Journée commune Cycle Long 2023 (2/07/2023)

Ce dimanche 2 juillet, tous les participants qui le pouvaient des six groupes Cycle Long de l’île étaient invités à se retrouver au Collège St Michel à St Denis… C’était la première fois, depuis juillet 2019, que nous pouvions tous nous regrouper ainsi en un même lieu, pour vivre ensemble un temps d’église et de fraternité…

Et tout a commencé, la veille au matin, par le transport, depuis la Maison Diocésaine, du matériel nécessaire à cette rencontre…

Puis ce fut l’arrivée au Collège St Michel avce sa grande salle d’étude à aménager…

Notre journée de dimanche a commencé par une prière de toute l’équipe dans la chapelle à sept heures, et dès 7h 15, nous commencions à accueillir les participants, pendant que d’autres continuaient à décorer la salle avec les bouquets achetés la veille, et les fleurs apportées par les uns et par les autres…

La journée commença à 8h par la prière du matin, les Laudes, suivie par un temps de présentation des différents groupes présents…

Puis ce fut le temps du petit déjeuner préparé par toute l’équipe avant le lancement de la journée…

La première intervention fut donnée par P. Loïc Prugnières, actuellement en études bibliques à Rome, sur le thème : « L’Eglise dans l’Evangile selon St Matthieu ».

Avant de remonter dans la salle, l’équipe de service put alors prendre à son tour un bon petit déjeuner bien mérité !

Puis le D. Jacques Fournier est intervenu sur le thème « L’Eglise dans le Livre de l’Apocalypse », mais les deux interventions se faisant par un diaporama dans une salle où toutes les lumières avaient été éteintes, rares furent les photos…

Vint le temps du déjeuner, dans la très belle salle de restauration du Collège :

…sans oublier le rougail…

 

La salade de fruits frais arrivant sur la fin…

… il était temps de commencer à faire la vaisselle et de ranger la salle :

Et après un petit café et un temps de détente à l’extérieur…

          … pendant que l’équipe « liturgie » préparait les chants de la messe…

                       … la journée s’est poursuivie par un diaporama sur les fouilles archéologiques ayant mis au jour les restes d’une des premières « églises de pierres », la maison de St Pierre à Capharnaüm où le Christ a logé, mangé, bu, dormi, pendant des années, une maison qui devint « maison-église » au 4° s, puis « église » au 5°s… jusqu’à ce que ce petit village, très abîmé lors du tremblement de terre de 746,  soit finalement abandonné au 11°s…

« Le site est redécouvert en 1838 par Edward Robinson, un américain spécialiste de géographie biblique. En 1866, le cartographe britannique Charles Wilson identifie les ruines de la synagogue et, en 1894, une partie de l’ancien site est achetée par la Custodie de Terre sainte des franciscains. Les principales fouilles franciscaines sont menées de 1968 à 1984″ (Wikipédia).

Et notre journée s’est conclue par la célébration de l’Eucharistie, présidée par le P. Firmin Lasway, Spiritain et intervenant, pour la partie biblique, dans les deux groupes de l’Etang Salé… Yolain et Yoland, tous les deux de l’équipe Sedifop, accompagnés de deux amis, nous ont aidé à prier grâce à leurs instruments de musique…

 

 

 

 

 

 




14ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Matthieu 11, 25-30)

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange :

ce que tu as caché aux sages et aux savants,

tu l’as révélé aux tout-petits. »

 

Les sages et les savants, c’est ce à quoi rêvent tous les parents pour leurs enfants … tout au moins pour ce qui concerne « être savant » : faire des études longues, pour avoir un ’bon’ métier, de bons revenus etc … quant à être sage, on pense plutôt à « ne fait pas de désordre ».

Cela, c’est une vision humaine des choses.

Ce n’est pas ce à quoi pense Jésus quand il dit cette phrase-là. Pour Jésus, les sages et les savants sont plutôt ceux qui pensent avoir quelques idées sur le Messie qu’ils attendent : un thaumaturge, un tribun capable de soulever les foules et de mener une armée pour chasser les envahisseurs romains, pour mettre en place un roi en Israël, un fils de David …

D’ailleurs, Jésus ne parle pas d’un royaume terrestre … il ne parle que du Royaume des Cieux, dont il dit à ses disciples : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. » (Mt 18,3-4).

Et saint Paul va encore plus loin : « Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous, il n’y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est. » (1Co 1,26-28).

Une vision à laquelle on n’est pas habitués dans notre monde …

Si vous le permettez, je voudrai vous relater un événement qui m’est arrivé :

Il y a une trentaine d’années, j’étais entré dans une église dans un nouveau lotissement.

Une église moderne, lumineuse …où on se sentait bien.

Je croyais y être seul … quand j’entendis des murmures, sur le côté droit.

Je m’approchais discrètement, par curiosité.

Dans un renforcement, devant une statue de la Vierge, il y avait une femme qui priait …

Elle était à moins d’un mètre de la statue, et pour cela, elle avait tiré le premier banc pour pouvoir s’assoir au plus près de la Vierge …, et elle lui parlait comme on parle à une voisine, à une amie …

Ma première réaction a été de me dire « Elle n’est pas bien, cette femme … déplacer un banc pour être plus près … on n’a pas besoin de ça pour prier la Vierge … ».

Mais maintenant, j’entendais ce qu’elle disait : Elle parlait de sa famille, de sa fille, demandant à la Vierge de veiller sur elle, de la protéger …

Je m’éloignais, me demandant comment on pouvait ainsi prier tout haut … un peu choqué.

Je ne crois pas qu’elle se soit rendue compte de ma présence. Elle était tellement dans son cœur à cœur avec la Vierge …

J’étais perturbé par l’attitude de cette femme, qui me semblait irrationnelle … Cela m’a fait réfléchir … jusqu’à ce que je pense à cette phrase de l’évangile : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »

Ce jour-là, j’ai pris une leçon d’humilité de la part de cette femme … je dirais presque de cette Dame … parce qu’elle m’avait appris que la prière est d’abord une relation d’amour entre deux personnes, peu importe la forme …

 

Seigneur Jésus,

tu as mis en avant les petits enfants,

ceux qui n’étaient considérés,

pour être des modèles à imiter,

pour entrer dans le Royaume des cieux.

Tu mets en avant les plus petits,

plutôt que les sages et les savants …

contrairement à nous autres humains !

Aide-nous à voir avec tes yeux,

et à aimer avec ton cœur.

 

Francis Cousin    

Pour accéder à l’image illustrée, cliquer sur le titre suivant : 

Prière dim ord A 14°




14ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 11, 25-30) par le Diacre Jacques FOURNIER

 

« Accueillir en son cœur, par le Don de l’Esprit,

le Christ doux et humble (Mt 11,25-30). »

 

En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

                 « Les sages et les savants » mettent souvent leur confiance dans leur savoir, leurs connaissances, leurs capacités, leur rang social. Ils pensent qu’ils n’ont de leçon à recevoir de personne puisque ce sont eux qui les donnent ! Ils ont tout ce qu’il faut pour bien mener leur vie et atteindre le bonheur. Ils se suffisent à eux-mêmes… Mais ils oublient leur condition de créatures et ne prennent donc pas en compte le projet initial du Créateur qui nous a tous faits pour que nous vivions de sa vie dans le cadre d’une relation librement consentie avec lui.

            Or, accepter de se mettre en vérité en Présence de Dieu, ne peut que nous conduire à reconnaître notre petitesse, nos limites, notre  faiblesse et notre incapacité à découvrir par nous-mêmes « Qui » Est Dieu (Is 55,8). Mais cette pauvreté est en fait notre vraie richesse, car Dieu désire se révéler à nous par le Don de l’Esprit Saint, « l’Esprit de Connaissance, de Conseil, de Sagesse et d’Intelligence » (Is 11,1‑3), « l’Esprit de Gloire, l’Esprit de Dieu » (1P 4,14) qui « illumine les yeux du cœur » (Ep 1,17-19) et permet de reconnaître en Jésus « le Seigneur de la Gloire » (1Co 2,8) venu nous révéler « le Père de la Gloire » (Ep 1,17).

            Et qui est-il ? « Le Bienveillant » par excellence, nous dit ici Jésus, Celui qui ne cherche, ne désire et ne poursuit que notre bien… Tel est le Mystère de ce Dieu Amour qui s’est pleinement révélé en Jésus, le Fils, cet « Astre d’en haut qui nous a visités dans les entrailles de Miséricorde de notre Dieu, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort », c’est-à-dire les pécheurs, « et redresser nos pas au chemin de la paix » (Lc 1,76-79), une paix qui, dans la Bible, est synonyme de plénitude…

            Inlassablement, Jésus se propose donc de « redresser nos pas », en « Bon Pasteur qui cherche sa brebis perdue jusqu’à ce qu’il la retrouve » (Lc 15,4-7). Et son seul but est que nous retrouvions avec lui, grâce à lui, cette plénitude intérieure que nous avions perdue par nos multiples errances, une plénitude spirituelle où se cache le seul vrai bonheur.

            « Venez donc à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos », le calme intérieur, la paix du cœur… « Il m’entraîne dans des silences d’où je voudrais ne jamais sortir » (Elisabeth de la Trinité). « Je m’arrange, même au milieu de la tempête, de façon à me conserver bien en paix au dedans » (Ste Thérèse de Lisieux).

            Et puisque c’est le Christ lui-même qui, par le Don de l’Esprit, se propose de porter avec nous, en nous, tous les fardeaux de cette vie, avec lui, nous promet-il, ils seront « plus faciles à porter », et d’écrasant, ils deviendront « légers »…                                      DJF

 

 




14ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 11, 25-30) – Homélie du Père Louis DATTIN

Triomphe de l’amour

Mt 11, 25-30  

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et moi je vous soulagerai. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ».

 

 

Beaucoup de personnes s’imaginent que les chrétiens sont entravés par toutes sortes d’obligations pesantes :

. qu’ils sont les esclaves d’une loi

. qu’il y a toutes sortes de commandements, des choses permises et des tas de défendues

. qu’ils ont un code minutieux de ce qui est à faire et surtout de ce qu’il ne faut pas faire

. et que la liberté, ce n’est pas pour eux.

Rien n’est plus faux : le chrétien est avant tout un homme libéré, un homme allégé et qui n’a plus de contraintes, ni de commandements sinon ceux que lui suggère l’amour.

C’est aussi ce que nous rappelle St-Paul dans la seconde lecture : vous, les chrétiens, vous n’êtes plus sous l’emprise de la chair, du matériel, de la lettre, d’un code extérieur. Maintenant vous êtes dirigés par l’Esprit seul, Esprit d’amour et vous n’avez plus à faire que ce que vous inspire cet Esprit d’amour qui vient du Père et que vous donne le Christ.

Comment la vie de ceux qui regardent Jésus, alors qu’elle devrait être si légère, a-t-elle pu s’alourdir ainsi ? Et devenir pour certains, un poids, un pesant fardeau ?

Eh bien ! La réponse est simple. Le christianisme est une religion d’amour basée sur l’amour de Dieu et des autres : s’il me manque cet amour-là, si je deviens chrétien sans être aimant, s’il me manque cette affection profonde de Dieu et des autres, alors elle devient ce que nous venons de décrire, « un cahier des charges », un devis, un règlement sans âme, et nous sommes alors empêtrés et asservis par des prescriptions et des ordonnances.

Sur le marché, une jeune femme toute menue portait son bébé dans ses bras ; l’enfant était beau et pesant et la maman toute fluette semblait bien fragile pour transporter ce gros bébé. Mais elle passait, toute guillerette, toute allègre, le visage fervent, comme si c’était le petit qui la soulevait.

En réalité, qui portait l’autre ? Il n’y avait qu’une seule explication : c’était l’amour qu’elle portait et qui la portait et si on l’avait abordée en le plaignant, elle aurait eu un grand sourire : « Lourd, mon bébé ? Oui, lourd de toute l’affection que je lui porte et qu’il me porte ; mais le poids physique, matériel… je le sens à peine. C’est l’amour qui me le fait porter ».

Un chrétien qui aime vraiment, pour qui Dieu est vraiment un père, pour qui Jésus-Christ est vraiment un frère, pour qui l’Esprit Saint est l’âme de son âme, qui est, comme dit St-Paul « sous l’emprise de l’Esprit », celui-là, il ne porte pas sa religion, c’est sa religion qui le porte, il ne plie pas sous un joug : c’est son idéal chrétien qui le redresse.

Le chrétien est un homme debout, un homme libre, parce que tout ce qu’il fait, il le fait avec amour et ce que nous faisons avec amour ne nous paraît pas pénible.

Nous en avons tous fait l’expérience : quand on aime vraiment quelque chose, on le fait bien volontiers et nous ne nous faisons pas prier pour le faire. Ce n’est que lorsque nous répugnons à faire tel ou tel effort que nous n’aimons pas que cela nous devient pénible, ennuyeux et que nous le faisons en trainant les pieds et que nous avançons avec des semelles de plomb : cela devient alors une obligation sans amour, bref, une corvée.

Or, notre christianisme est avant tout basé, fondé sur l’amour :

– pour celui qui aime, il sera un merveilleux moteur de toute mon activité humaine

– pour celui qui n’aime pas, il ne sera qu’une entrave, un fil à la patte et Dieu sera perçu comme un “empêcheur de tourner en rond” :

« Celui qui aime a les pieds légers », dit-on. Voilà ce que veut nous dire St-Paul en opposant « la chair et l’Esprit » : l’esclavage du matériel, la liberté du spirituel ; “l’amour donne des ailes’’.

Allez dire à une fiancée que sa prochaine rencontre avec son bien-aimé est une corvée et qu’elle ferait mieux de ne pas y aller ! Elle vous dira que vous ne devez pas aller très bien !

Allez dire à un coureur du tour de France, en pleine montée dans un col : « Ne te donne donc pas tant de mal ; tu peux ralentir ». Non, il est pris par la compétition, il l’aime et il mobilise toutes ses forces. Il est porté et entrainé par le désir de gagner.

Et regardez une famille où l’on s’aime : l’enfant transfigure la vie de ses parents et la vie de cet enfant est portée par l’amour de ses parents. Avez-vous vu la détresse du regard d’un enfant de 3 ou 4 ans qui a perdu ses parents dans une grande surface ? L’amour donne aux parents et aux enfants : force et vie… et si, par malheur, cet enfant est malade ou handicapé, alors se multiplie d’autant plus : amour, dévouement, oubli de soi.

            Oui, c’est l’amour qui soulève notre existence. C’est l’amour qui fait surgir le meilleur de nous-mêmes et puisque le christianisme est avant tout, un amour, et non pas un code, il devrait être et il l’est pour beaucoup, le moteur de nos vies, celui qui nous fait aller au-delà de nous-mêmes.

Parce que nous aimons, « notre joug est facile à porter et notre fardeau léger ». Comme il est facile de faire plaisir à quelqu’un qui nous aime et que nous aimons. Les termes de « devoir », de « commandements », « d’obligations » sont oubliés pour faire place à ceux de ‘’don de soi’’, de’’ faire plaisir’’, de rencontre, de cadeaux, d’offrande : les actions sont les mêmes, mais transformées par un dynamisme intérieur qui les transfigure et les sublime.

 Si, au lieu de dire : « Ah ! La barbe ! C’est dimanche ; il faut que j’aille à la messe », je disais : « C’est aujourd’hui, mon jour de rendez-vous avec le Seigneur, je vais à sa rencontre. Ce sera un moment privilégié de contact et de communion avec lui… », « Je l’aime et je vais le voir » et il me redonnera sa force et son esprit pour que je vive mieux et plus, pendant la semaine qui vient.

Dès lors que « l’amour » est présent, nos actions quotidiennes sont transformées : le fardeau devient léger, facile à porter. Tout cela parce qu’on le fait « de bon cœur »…

Pour suivre le Christ, il ne s’agit pas de s’astreindre à respecter une multitude de règlements tatillons, comme ceux que prescrivaient les scribes et les pharisiens : « Il suffit d’aimer » et le secret, le voici : « Nul fardeau n’est lourd pour celui qui aime ».

Pèsent-elles le même poids les pierres transportées :

  • par le prisonnier dans un camp de concentration

  • celles transportées par l’ouvrier qui gagne sa vie en construisant des maisons pour les autres et

  • celles transportées par le père de famille qui prépare un toit pour sa femme et ses enfants ?

Ce sont les mêmes pierres : elles n’ont pas le même poids !

Frères et sœurs, suivre Jésus-Christ pour bâtir le Royaume avec lui, ce n’est pas « être condamné aux travaux forcés », ce n’est même pas être « astreint à remplir un devoir », c’est donner une réponse d’amour à un autre amour qui s’offre, celui de Dieu. Alors, oui, si nous avons bien compris cela et que nous avons un peu de cœur, « le fardeau devient léger « , même s’il est exigeant ! Et il le sera toujours, car lorsqu’on aime quelqu’un, on ne veut pas le laisser croupir dans la médiocrité. C’est ce que demande l’Esprit en nous : loin de vouloir nous asservir, il veut nous libérer, pour nous faire aller au-delà de nous-mêmes, faire naître en nous « l’Homme nouveau », « celui qui vit selon l’Esprit et selon le cœur ». C’est ce nouveau type d’homme dont Jésus-Christ ressuscité est le modèle.

St-Augustin avait l’audace de dire :

« Aime et tu peux faire ce que tu voudras ». AMEN




13ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Matthieu 10, 37-42)

« Dignes de Jésus ? »

 

C’est la question qu’on peut se poser en lisant ce passage de l’évangile.

Par trois fois, dès le début de ce passage, en s’adressant à ses apôtres, Jésus, dans des formules chocs, nous dit si nous sommes dignes de lui … ou non.

« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi

Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi

Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. »

Pour les deux premiers items, il y a de quoi être surpris, venant de la part de Jésus …

Même plus : révoltés de sa parole …

Comment ne pas aimer ses parents, ceux qui nous ont fait naître ? … et en plus, ce qui semble en contradiction avec la loi de Moïse : « Honore ton père et ta mère, comme te l’a ordonné le Seigneur ton Dieu. » (Dt 5,16). Bien sûr, il y a une différence entre aimer et honorer … honorer semble moins fort qu’aimer …

Comment ne pas aimer ses enfants, ceux que l’on a conçus avec amour ?

Les ascendants et les descendants …ce qui définit la famille … et on sait que Jésus a toujours défendu la famille, … et les papes après lui … et on a bien besoin de la défendre, surtout en ce moment où elle est attaquée à la naissance (avortement) et à la fin (euthanasie) …

Vous allez dire : « La question n’est pas là. Ce n’est pas une question d’aimer seulement, mais une question d’aimer plus que moi … ».

Certes … mais comment fait-on pour savoir si on aime plus ses parents, ses enfants, … que Jésus ?

Ce que Jésus veut nous dire, c’est qu’il faut mettre des priorités : Qui est le plus important : mes parents, mes enfants … ou Jésus ?

Qui passe en premier ? Jésus … ou ma famille ?

Comme le disait Jeanne d’Arc : « Messire Dieu, premier servi. ».

On peut remplacer Jésus par Dieu, puisque « Qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé. ».

La réponse à la question n’est pas évidente … sauf pour les extrêmes :  les mécréants et les saints …

Entre les deux, il y a la plupart des gens … et je crois que cela dépend des moments : des fois Jésus est premier … des fois non …

Mais lui voudrait que ce soit tout le temps … et il nous en donne les moyens, tout au long de son Évangile, notamment « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6). Si on veut aller vers le Père, il faut suivre le chemin proposé par Jésus.

Il le dit aussitôt après : « Qui a trouvé sa vie [sur terre] la perdra [dans le ciel] ; qui a perdu sa vie [sur terre] à cause de moi la trouvera [dans le ciel]. ».

« À cause de moi. », c’est-à-dire si on a mis Jésus en premier.

Un autre verbe qui revient dans ce passage : le verbe accueillir : « Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète. ». On en a un bon exemple avec la première lecture, quand le prophète Elisée

Seigneur Jésus,

Tu nous le dis carrément :

si nous t’aimons, toi, et aussi notre prochain,

tu t’en souviendras au jour du jugement.

Mais si nous te renions, et ne faisons pas

un compte avec notre prochain,

tu t’en souviendras aussi au jour du jugement.

Essayons de ne pas l’oublier !

 

Francis Cousin    

Pour accéder à l’image illustrée, cliquer sur le titre suivant : 

Prière dim ord A 13°




13ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 10, 37-42) – Homélie du Père Louis DATTIN

Accueil

Mt 10,37-42

Les lecteurs de ce 13e dimanche nous offrent l’occasion de réfléchir sur l’accueil, sur la « vertu d’accueil ».

La 1ère lecture nous a fait admirer la délicatesse de l’accueil de la Sunamite à l’égard du prophète Elysée. Dans la 3e lecture, celle de l’Evangile, nous entendons le Christ nous dire:

« Qui vous accueille, c’est moi qu’il accueille ».

En ce début de vacances, époque de migrations et de déplacements, nous aurons sans doute l’occasion, soit d’accueillir quelqu’un, soit d’être accueilli à notre tour.

Dans notre quartier, dans notre église, dans nos contacts, nous allons voir des têtes nouvelles, revoir des personnes, parents ou amis que nous avions perdus de vue, et toute cette nouveauté peut provoquer 2 attitudes extrêmes :

   – celle de l’égoïste dérangé dans ses habitudes, avec une attitude de rejet « ils n’ont qu’à rester chez eux », « ce n’est pas moi qui ai été les chercher » : attitude de méfiance et de repli sur soi, voire d’agressivité.

  –   à l’opposé, il y a celui qui est incapable de fermer sa maison, son esprit, son cœur à une demande, une question, un accueil, et sa vie, loin d’en être dérangée, en sera épanouie, dilatée.

Par le partage avec l’autre, sa vie sera illuminée et prendra une autre dimension.

1 – Il y a tout d’abord l’accueil de la porte. C’est l’hospitalité, un art qui est bien caractéristique de cette disposition du cœur de celui qui accueille vraiment : la porte est ouverte et le cœur aussi. Les Orientaux excellent dans cet art, comme cette  Sunamite dont on vient de nous raconter l’histoire. Cet accueil de la porte concerne non seulement l’hébergement des hôtes, mais aussi les multiples services que l’on peut rendre à ceux qui s’adressent à nous : un outil à prêter, un coup de main à donner, un conseil à suggérer, une plainte à entendre, une démarche à faire, un renseignement à fournir. Cela suppose déjà que l’on ne pense plus tellement qu’à soi, mais que l’on soit capable de se mettre à la place de l’autre pour désirer avec lui ce qu’il nous demande. On sort de soi, on se dévoue pour essayer de contenter l’autre, ce qui rejoint l’exigence du Christ dans ce même évangile :

« Celui qui veut garder sa vie, la perdra… celui qui accepte de la perdre à cause de moi, la gardera » et « Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche à l’un de ces petits, en sa qualité de disciple, vraiment, je vous le dis, il lui en sera tenu compte ».

2 – Il y a aussi, et ici, nous allons plus loin : l’accueil de l’esprit. Cet accueil-là, on l’appelle souvent « la sympathie » : on essaye d’entrer dans la mentalité de l’autre, de comprendre ses réactions, différentes des nôtres, sa mentalité qui n’est pas la nôtre, sa manière de juger ou d’agir qui ne correspond pas forcément à la mienne. Nous sommes tous différents et pourtant nous avons tous nos qualités : les gens du nord ne sentent pas les choses comme les méridionaux, un musulman ne vit pas et n’a pas les mêmes réactions qu’un chrétien, un noir sera plus sensible à une autre valeur qu’un blanc.

Un jeune n’a pas la même vision du monde que son grand-père, un chrétien ne  réagira pas de le même façon qu’un athée, en telle ou telle occasion et c’est normal et il ne faut pas s’en offusquer.

En face de cette diversité, ce que l’on nomme maintenant « le pluralisme », certains veulent avant tout affirmer leur identité et se poser en s’opposant. Nous avons alors tendance à rejeter tout ce qui n’est pas conforme à notre manière de penser, à nos manières de faire. Nous sommes normaux et tous ceux qui ne font pas comme nous, qui ne pensent pas comme nous, sont des anormaux. Nous les rejetons, les excluons de notre vie. Nous rejoignons ce refrain de Brassens qui chante « Les gens bien-pensants n’aiment pas que l’on fasse autre chose       qu’eux ». Ils sont la règle universelle et tout le monde devrait s’aligner sur eux : cette attitude s’appelle « le sectarisme ». Nous voudrions mettre tout le monde au même pas : sectarisme qui mène au totalitarisme qui ne veut pas admettre la différence, totalitarisme de droite ou de gauche, comme en Corée de Nord ou en URSS, où il y a un parti unique, une école unique, une presse unique et où l’on n’a, en fin de compte qu’un seul droit : celui de se taire !

Cette étroitesse d’esprit est le contraire de cette ouverture de Dieu qui nous a créés si différents, si dissemblables les uns des autres : diversité de races, de caractères, même les enfants, élevés par les mêmes parents sont si différents ! Et ces différences sont une chance ! Quel ennui, quel drame même si nous étions tous pareils ! Un monde en uniforme !

Opposé au sectarisme, Dieu désire de nous la tolérance. C’est peut-être la qualité dont nous avons le plus besoin à notre époque : savoir accueillir les autres, différents de moi, essayer de les comprendre, les  écouter, même  si je ne partage pas leur

opinion ou leur genre de vie. C’est cela l’accueil de l’esprit. Nous cherchons à découvrir les raisons qui expliquent leur attitude et nous passons de l’uniformité à l’unité. L’uniformité appauvrit, l’unité enrichit car elle me fait découvrir chez les autres des richesses que je ne soupçonnais pas et me donne une  sympathie  à priori pour tout ce qui  est nouveau, différent, insolite, étonnant.

3 – Accueil de la porte, accueil de l’esprit : il nous faut passer au 3e degré de l’accueil, celui du cœur. L’accueil de la porte et celui de l’esprit ne se comprennent et ne s’exercent pleinement que s’il y a accueil du cœur car, en définitive, accueillir :

   c’est donner, se donner,

   c’est, dans son cœur, faire une place à l’autre,

   c’est se gêner, se déranger pour partager avec l’autre,

   c’est donc : savoir renoncer à ses aises, à sa tranquillité, à son confort pour que, celui que l’on accueille puisse aussi bénéficier de ses aises, d’une tranquillité, d’un confort que souvent il n’a pas. Un égoïste n’est jamais accueillant. Vous êtes-vous demandé parfois si vous êtes égoïste ?  Le meilleur test est de vous demander à vous-même : « Serais-je capable d’accueillir, dans ma maison, dans mes idées, dans mon cœur quelqu’un d’autre qui ne me plait pas particulièrement mais qui en a grand besoin ? » Si vous pensez répondre : « oui », c’est bon signe. Tout cet accueil des autres, nous fait rejoindre l’accueil du Christ lui-même dans nos vies.

« Qui vous accueille, m’accueille. Celui ou celle qui accueille un autre, c’est moi, le Christ, qu’il accueille ».

 4 -. Que dire de celui qui, à l’église, dit au Seigneur : «  Seigneur, entrez, venez dans ma vie » et qui, quelques minutes plus tard, va fermer sa porte à celui qui a besoin de lui ?

. Que dire de celui qui, à la communion, tout à l’heure va dire : « Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison » et qui, dans la même journée, va mettre à la porte de sa maison une personne qui lui demande un service. « Celui qui dit « J’aime Dieu », nous rappelle St-Jean, et qui n’aime pas son frère qui est à côté de lui, n’est qu’un menteur ».

Accueillir l’autre, l’idée de l’autre, la race de l’autre, l’âge de l’autre, la foi de l’autre, c’est accueillir Dieu dans sa totalité, dans sa diversité et aussi dans son unité : celle de l’amour.

. Non seulement Dieu a accueilli l’homme en détresse mais il a été au-devant de lui, s’est fait homme lui-même, s’est identifié à lui pour pouvoir mieux l’accueillir. Nous chantons aux sépultures « Sur le seuil de sa maison, notre Père t’attend et les bras de Dieu s’ouvriront pout toi ».

Sur le seuil de notre maison à nous, attendons-nous les autres ? Nos bras vont- ils s’ouvrir pour eux ?  AMEN




13ième Dimanche du temps ordinaire (Mt 10, 37-42) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 

« Suis-moi » (Mt 10,37-42)…

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

          Ce que Jésus dit ici semble à priori très dur : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ». Ces paroles ne sont-elles pas à priori en contradiction avec le message central de l’Evangile : « Ce que je vous commande ; c’est de vous aimer les uns les autres ; tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Jn 13,34 ; Mt 22,39) ? Les tout premiers « prochains » que Dieu nous donne ne sont-ils pas justement nos parents ? Et Jésus nous a dit aussi qu’il n’est pas venu abolir la Loi de Moïse mais l’accomplir (Mt 5,17-19), c’est-à-dire la conduire à sa perfection. Or n’est-il pas écrit dans cette Loi : « Honore ton père et ta mère » (Ex 20,12) ? Ces paroles, à priori choquantes, doivent donc être replacées dans leur contexte. Jésus envoie ici ses disciples en mission. Au tout début de son discours, il leur a dit : « Allez… et sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 10,6-7), proclamez au monde entier la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu…

            S’il faut partir pour annoncer que le Dieu Amour, Créateur de tous les hommes, est tout proche de chacun d’entre eux, quel qu’il soit, il faudra bien aussi quitter son père et sa mère… Mais tout appel est avant tout un Don de grâce, un énorme bonheur, une immense joie… Bien sûr, il faudra choisir. Mais Jésus ne détruit jamais, il ne sépare jamais… S’il demande un sacrifice, c’est toujours pour donner encore plus… Ce qui pourra au début être perçu comme un arrachement deviendra par la suite un lien encore plus fort et encore plus profond avec celles et ceux que l’on a quittés pour Jésus… En effet, si un fils ou une fille reçoit l’appel à devenir son disciple, les parents reçoivent également un appel, et donc une grande grâce, une énorme joie : celui d’être des parents d’un disciple de Jésus. D’un côté une grâce est donc donnée au disciple pour partir à la suite de Jésus, de l’autre une grâce est donnée à ses parents pour les aider à laisser partir leur fils ou leur fille à la suite de Jésus. Si tous acceptent, chacun, par l’obéissance de sa foi, sera alors, à sa manière, un disciple de Jésus. Et cette promesse faite par Jésus s’accomplira alors pour tous : « Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6,25‑34 ; Lc 12,22-30). Que celui ou celle qui entend l’appel de Jésus ne se fasse donc pas d’inquiétudes pour ses parents qu’il devra alors laisser et dont il ne pourra plus peut-être s’occuper directement… Si tel est le cas, c’est Jésus lui-même qui, par les uns et par les autres, s’occupera d’eux pour qu’ils ne manquent de rien…        DJF




Cours de Grec de Joëlle GAUD à la Maison Diocésaine…

Ce jeudi 8 juin en soirée, Joëlle GAUD retrouvait son groupe d’étudiants du Grec du Nouveau Testament

Et en ce moment, ils travaillent à traduire l’Evangile selon St Jean

Jn 10,10 : ἐγὼ      ἦλθον        ἵνα      ζωὴν ἔχωσιν, καὶ περισσὸν ἔχωσιν.

                 Moi je suis venu pour qu’on ait la vie,   et qu’on l’ait en surabondance...

Jn 15,11 : Ταῦτα λελάληκα ὑμῖν, ἵνα ἡ χαρὰ ἡ ἐμὴ ἐν ὑμῖν  καὶ ἡ χαρὰ ὑμῶν πληρωθῇ.

Ces (choses) là, je vous les ai dites (et je les dis encore…)  afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète (remplie).




« Les Religions et la Paix » – Conférence ce Samedi 24 juin à Saint Denis (16h00 – 18h00)

Ce samedi 24 juin le Groupe de Dialogue Inter-religieux de la Réunion organise  une conférence ouverte à tous sur le thème « Les Religions et la Paix », à la salle polyvalente de la Mairie de Saint Denis, 2 rue Pasteur, de 16h 00 à 18h 00.

Chaque représentant interviendra entre 5 et 10 mn, puis, un temps de débat permettra d’échanger librement…

Entrée libre… Bienvenue à tous…




12ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Matthieu 10, 26-33)

« Ne craignez pas ! »

 

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. »

Dans la première partie de la phrase, Jésus parle des hommes ; il le dit clairement au début du passage : « Ne craignez pas les hommes. ». Ils n’ont pouvoir que sur la vie terrestre des hommes. Par contre, il est important de craindre celui qui a pouvoir sur la vie terrestre et la vie éternelle des hommes, c’est-à-dire Dieu.

Entre le monde des hommes et celui qui est proposé par Dieu, pour le chrétien, il n’y a pas photo : Mieux vaut se tenir du côté de Dieu que du côté des hommes.

Et tous les textes de ce jour disent la même chose.

« Ne craignez pas ! »

On le voit bien dans la première lecture. Le prophète Jérémie dérange les hommes, alors on veut le faire taire, le faire chuter : Dénonciation, tentative de séduction, tout leur semble bon pour le faire taire, mais Jérémie a une certitude en tête : « Le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable … Ils ne réussiront pas. »

Il met totalement sa confiance en Dieu : « Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste (…), car c’est à toi que j’ai remis ma cause. »

On peut penser au psaume 22 : « Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer. » (Ps 22,1)

« Ne craignez pas ! »

Dans le psaume aussi :

« C’est pour toi que j’endure l’insulte, que la honte me couvre le visageon t’insulte, et l’insulte retombe sur moi. »

Jésus reprend d’une autre manière cette situation dans les Béatitudes : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

Et le psalmiste continue : « Répond-moi, Seigneur, car il est bon ton amour. »

Confiance totale en Dieu …

Et le psalmiste élargit sa pensée à tous les pauvres : « Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête : « Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! » Car le Seigneur écoute les humbles. »

« Ne craignez pas ! »

Saint Paul revient sur la Loi de Moïse, une loi d’obligations et d’interdits. Mais celle-ci a été complétée et transformée par le nouvel Adam, Jésus-Christ, avec la loi d’amour : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22,39), elle-même précisée dans l’évangile de saint Jean : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34).

L’amour de Dieu pour les hommes qui dépasse incommensurablement l’amour des hommes pour Dieu !

« Ne craignez pas ! »

Retournons à la fin de l’évangile : « Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. »

Cela montre combien nous avons de la valeur aux yeux de Dieu.

Mais attention, il faut être vrai : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. » ;

Mais si nous mettons notre confiance en Dieu, nous n’avons rien à craindre.

« Quand vous sortez de chez vous ou du lieu de votre travail pour participer à une célébration de l’Eucharistie, vous ne cachez rien : vous savez où vous allez, et tout le monde peut le voir.

Mais qu’est-ce que cela révèle à vos voisins et aux gens que vous croisez dans la rue ? (…) Cela ne répondra pas à la question qu’ils sont en droit de se poser : qu’est-ce qu’aller à la messe change concrètement dans mon existence ? Pour nous, passer au secret au public, montrer ce qui est caché, ce n’est pas nous ranger derrière une banderole ni porter un badge où il est écrit : « Je suis chrétien » ; c’est laisser transparaitre la parole du Christ à travers notre manière de vivre. » (Cardinal André Vingt-Trois.

Seigneur Jésus,

Tu nous le dis carrément :

si nous t’aimons, toi, et aussi notre prochain,

tu t’en souviendras au jour du jugement.

Mais si nous te renions, et ne faisons pas

un compte avec notre prochain,

tu t’en souviendras aussi au jour du jugement.

Essayons de ne pas l’oublier !

 

Francis Cousin    

 

 

Pour accéder à l’image illustrée, cliquer sur le titre suivant : 

Prière dim ord A 12°