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Rencontre autour de l’Évangile – 3ième Dimanche de Carême (Jn 2, 13-25)

« Détruisez ce Temple, et en trois jours

 je le relèverai »

  

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Jn 2, 13-25)

Nous sommes au début de l’évangile selon saint Jean. C’est la première montée de Jésus à Jérusalem ; et la Pâque des juifs est proche.

Le sens des mots

Les marchands et changeurs installés dans le Temple : Pourquoi sont-ils là avec leurs bêtes et bureaux de change ?

Jésus fit un fouet avec  des cordes et les chassa…  : Comment réagissons-nous devant la réaction de Jésus ? Est-ce que ce geste de Jésus nous rappelle certaines manières de faire des prophètes de l’Ancien Testament ?

La maison de mon Père : Dans cette parole qu’est-ce que Jésus nous révèle de sa relation à Dieu.

Détruisez ce Temple : Quel était le rôle du Temple pour le peuple d’Israël ?

En trois jours je le relèverai : Qu’est-ce que Jésus annonce de manière voilée par ces paroles ?

Le Temple dont il parlait, c’était son corps : Quel sera le rôle du « corps » de Jésus pour le Peuple des chrétiens ?

Quand il ressuscita d’entre les morts… : Pourquoi est-ce à ce moment-là seulement que les disciples de Jésus crurent à a parole de Jésus ?

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus ressuscité, en toi nous rencontrons le vrai Dieu, ton Père et notre Père. En toi nous formons un seul Corps, ton Corps, l’Église. Fais grandir en nous l’amour de ton Église. Elle est la demeure de Dieu parmi les hommes. Donne-nous la grâce de l’embellir par la sainteté de notre vie ; Donne-nous de savoir la purifier de tout ce qui peut la souiller.

  

Pour l’animateur  

Les marchands étaient installés, directement à l’intérieur du Temple, sur le parvis où se tenaient habituellement les étrangers qui venaient en pèlerinage. C’est là, qu’ils pouvaient acheter un animal pour l’offrir en sacrifice. Mais pour l’acheter, il fallait qu’ils changent leur monnaie romaine considérée comme impure pour faire leurs achats avec la monnaie du Temple. La présence des changeurs était donc indispensable.

Jésus considère que tout ce trafic souille le Temple lui-même, qu’il appelle la « maison de son Père ».

Jésus fait un geste prophétique, comme les prophètes de l’Ancien Testament : pour mieux communiquer leur message, il y a un geste et des paroles pour interpréter. Devant la profanation du Temple, Jésus proteste comme Jérémie (7, 13-14) ou comme Isaïe (56,7).

La parole de Jésus est double : d’abord il demande de mettre fin à une pratique indigne de Dieu. Jésus se comporte en défenseur des droits de Dieu son Père. Il révèle en même temps sa relation filiale avec son Père. Il est chez lui dans le Temple. Ensuite il répond à la demande de signe, en parlant du Temple de son corps. Exactement Jésus pense au sanctuaire, c’est-à-dire le Saint des Saints, le lieu le plus sacré du Temple, qui était le lieu de la rencontre entre le Peuple d’Israël et son Dieu. Désormais, c’est le Christ ressuscité qui est le seul chemin vers Dieu,  le seul Temple véritable où les hommes peuvent rencontrer Dieu. Et ce nouveau Temple est universel, il n’est la propriété d’aucun peuple, d’aucune civilisation.

Quand Jésus dit « en trois jours je le relèverai », il parle de sa résurrection.

L’évangéliste saint Jean fait lui-même le commentaire du geste de Jésus en le rapprochant du psaume 69, 9-10 : « l’amour de ta maison fera mon tourment » et ce zèle de Jésus pour la maison de Dieu le conduira à la mort, et Jean explique que c’est à la lumière de la résurrection de Jésus qu’on peut bien comprendre Jésus quand il parle du temple de son corps.

Jean écrit son évangile après la destruction du Temple de Jérusalem par les armées romaines de Titus en l’an 70. Sans doute, il s’agit dans cet évangile de souligner le caractère caduc des sacrifices du Temple. Désormais, seul reste valable pour réconcilier l’homme avec Dieu le sacrifice de l’unique Sauveur, l’homme-Dieu Jésus. En son Corps ressuscité, tous les hommes sont appelés à se rassembler comme dans l’unique Temple nouveau.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie  

Est-ce que le Christ ressuscité est bien au cœur de notre relation avec Dieu, de notre prière. (Attention aux chaînes de prière qui nous tombent entre les mains avec des consignes pour les reproduire et les diffuser. Les arrêter sans hésiter.)

Jésus ressuscité, le nouveau Temple, est pour tous. Est-ce que notre communauté chrétienne, nos groupes, sont ouverts, accueillants à tous ? (Parfois nous sommes satisfaits de nous retrouver entre nous, avec les mêmes idées, les mêmes pensées…et nous risquons de n’être plus, dans le Christ, un chemin vers Dieu pour d’autres, surtout s’ils ne pensent pas tout à fait comme nous…).

Ensemble prions  

Chant : Peuple choisi  (Carnet paroissial p.239  c.1,2,3)

Confions-nous aux promesses du Christ et prions pour l’Église :

Temple fondé sur le Christ, la pierre angulaire, Peuple qui met en lui sa foi.

Voici  la demeure de Dieu  chez  les hommes !

Voici la maison de paix où l’homme reçoit le don de Dieu

Voici le temple ouvert où l’homme qui adore devient témoin de Dieu.

 

 

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3ième Dimanche de Carême (Jn 2, 13-25) – par le Diacre Jacques FOURNIER

 » Jésus, au coeur de l’Alliance Nouvelle « 

(Jean 2, 13-25)…

Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem.
Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »
Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : ‘L’amour de ta maison fera mon tourment.’
Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? »
Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.
Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait.
Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous
et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.

 

         

               Dans le cadre de l’ancienne Alliance, la Loi de Moïse exigeait de tout pécheur qu’il « amène au Seigneur à titre de sacrifice de réparation pour le péché commis » un bœuf, une tête de petit bétail ou deux colombes. Tout dépendait de la gravité de sa faute et de ses moyens financiers (Lv 5). Et à l’époque de Jésus, les Grands Prêtres avaient décidé de n’utiliser dans le Temple que la monnaie de la ville de Tyr, en signe de résistance à l’envahisseur romain. Avant d’acheter un animal pour l’offrir en sacrifice, il fallait donc commencer par changer sa monnaie romaine. Et toutes ces transactions étaient autant d’occasions pour s’enrichir ; les Grands Prêtres eux-mêmes percevaient un pourcentage auprès des changeurs et des vendeurs d’animaux…

            Or, « vous ne pouvez servir Dieu et l’argent » (Lc 16,13), car « là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6,21). Pour que la maison de Dieu soit réellement une « maison de prière pour tous les peuples » (Is 56,7), Jésus, sans violence pour les hommes, chasse tous les animaux du Temple et renverse les tables des changeurs… « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce »…

            Il accomplit ici un acte prophétique fort et ses interlocuteurs le comprennent bien ainsi : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là », si tu es vraiment un envoyé de Dieu ? Mais cette question trahit leur aveuglement. Jésus est, en effet, est le plus beau signe que Dieu peut nous offrir, car avec le Fils « fait chair » (Jn 1,14), Dieu lui-même, en Personne, s’offre dans la chair au regard des hommes. Mais seul un cœur ouvert, vrai, sincère, renonçant à mettre l’idole de l’argent à la première place, saura le reconnaître…

            Et son geste va plus loin encore… « La Pâque des Juifs approchait » ? Bientôt, lors d’une fête de Pâque, il mourra sur une Croix au moment où des milliers d’agneaux étaient égorgés au Temple en vue du repas pascal. « Il est l’Agneau de Dieu » offert une fois pour toutes pour les péchés de tous les hommes, de tous les temps… Désormais, les sacrifices d’animaux sont inutiles… De plus « le Père est en Lui » (Jn 14,10-11), et il est « l’unique médiateur entre Dieu et les hommes » (1Tm 2,5), le « Chemin » vers la Maison du Père et « la Porte » qui en ouvre l’accès (Jn 14,6 ; 10,9). Le Temple n’est donc plus le seul lieu de la rencontre avec Dieu. Avec le Fils et par le Fils, c’est en tout lieu que Dieu s’offre désormais à notre foi, « en Esprit et en Vérité » (Jn 4,19-24)…

                                                                                                                                  DJF

 




3ième Dimanche de Carême (Jn 2, 13-25)- Homélie du Père Louis DATTIN

Vendeurs du temple

Jn 2, 13-25

L’affaire des « marchands du temple » est un des épisodes les plus connus de la vie de Jésus. Il a été raconté par les quatre évangélistes. Il a été illustré par de nombreux peintres et graveurs. Quelle scène extraordinaire ! Quelle belle colère ! Il n’est pas étonnant que Jésus soit arrêté et condamné, après une telle performance !

Si quelqu’un s’avisait d’en faire autant à St-Pierre de Rome, à Lourdes ou à Lisieux : on ne donnerait pas cher de sa peau ! Puisse-t-il ne pas avoir trop d’imitateurs car nous aurions de jolies pagailles. Jésus, lui, le prédicateur de l’amour, voici qu’il prend un fouet, pénètre dans le parvis du temple, chasse les marchands de colombes, de bœufs et de brebis, jette à terre les tables des changeurs et renverse les comptoirs et c’est le même qui, au bord du lac, a proclamé les Béatitudes :

« Heureux les doux ! »

Alors ce Jésus ? Est-il un violent ou un non-violent ? Essayons de comprendre ce qu’il veut nous montrer car cet épisode se prête à bien de contre-sens.

Tout d’abord, le Christ ne s’en prend pas aux commerçants comme tels. Il ne les accuse pas d’être  » malhonnêtes » et c’était commode pour les fidèles d’acheter sur place, ce qui était nécessaire au sacrifice, de changer de la monnaie pour avoir celle qui était acceptée à l’intérieur. Il faut se rendre compte de ce qu’était alors le Temple des Juifs.

Ce n’était pas qu’un Temple parmi d’autres… c’était le Temple ! Le seul lieu réservé à l’adoration du Seigneur, un lieu vers lequel, chaque juif de Palestine devait aller chaque année pour y faire des sacrifices au Seigneur et payer l’impôt religieux.

C’est seulement à cause de la dispersion du peuple juif que se sont élevées un peu partout des synagogues de plus en plus nombreuses.

Le Temple était vraiment le cœur de la vie des Juifs et justement, c’est ici qu’apparaît le sens profond de ce récit, au-delà du temps et de l’espace. Vous avez remarqué le mot, l’expression que Jésus a employé pour parler du Temple : il a dit « la maison de mon Père ». Par là même, il déclare qu’il est « le Fils » et les prêtres, pas contents du tout, l’interpellent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu as fait là ? »

« Détruisez ce Temple et, en trois jours, je le rebâtirai, je le relèverai ». Mais de quel temple s’agit-il ? Non plus le Temple de Jérusalem qui va être définitivement détruit quelques années plus tard, mais le Temple de son corps. Bientôt les disciples comprendront que la reconstruction en trois jours, c’était, en fait, l’annonce de la Résurrection !

Ce que Jésus veut nous révéler aujourd’hui, c’est que nous n’avons plus besoin d’un lieu pour le culte « en esprit et en vérité« . Rappelez-vous ce que lui demandait la Samaritaine. « Nos pères ont adoré sur cette montagne (le mont Garizim) et vous, vous affirmez que c’est à Jérusalem que se trouve le lieu où il faut adorer ».

Jésus lui dit : « “Crois-moi, femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père” ». « Dieu est « Esprit » et c’est pourquoi ceux qui veulent l’adorer, doivent le faire « en esprit et en vérité ».

Enfermer Dieu dans un édifice, dans des rites, dans un code, c’est la tentation de toutes les religions. Certes, des lieux de rassemblement sont nécessaires mais gardons-nous de nous en servir pour édifier des murs qui seraient autant d’obstacles à la rencontre de Dieu. Le signe authentique de la présence de Dieu, c’est désormais, ni le Temple, ni la Loi, c’est Jésus lui-même, le Verbe de Dieu. Le Temple de Dieu, c’est Jésus : nous aussi, comme les marchands, il faut nous laisser bousculer, renoncer à nos calculs mesquins, dépasser les barrières autour de nos églises, pour nous centrer, pendant ce Carême, nous recentrer autour de la personne de Jésus : seul véritable Temple de Dieu.

Il n’est pas mauvais, certes, de participer aux cérémonies de l’église, de faire notre examen de conscience pour aller nous réconcilier d’une façon vraie avec le Seigneur… mais en vue de l’essentiel : qui est la « conversion de notre cœur ».

L’urgent, est de nous réorienter vers celui qui nous donne accès au Père : Jésus, le Christ, mort sur la Croix par amour. Le vrai Temple de Dieu, c’est le Corps du Christ et le Corps du Christ aujourd’hui, c’est le peuple qui met sa foi en lui. Jésus opère une révolution subversive pour l’architecture religieuse : non seulement, il laisse entendre que les temples sont devenus inutiles mais, en plus, il désigne le nouveau Temple : son Corps mort et ressuscité. Le nouveau Temple, c’est lui, en qui se transmet et se noue l’amour de Dieu et des hommes dans une seule communion.

Jésus le ressuscité est toujours avec nous. Dieu habite au milieu des hommes. C’est Jésus le vrai Temple de Dieu. L’humanité de Jésus constitue donc « le grand signe de Dieu » glorifié dans son humanité.

Il est le Temple nouveau. Comme celle des juifs, notre foi doit être purifiée. Quel est le signe de notre Dieu ? Celui d’un potentat enfermé dans son palais d’où il gouverne à coups d’interdits et d’obligations tatillonnes ? Celui du gendarme avec qui on pourrait marchander quelque adoucissement de peine ? Le Christ est la vraie révélation du vrai visage de Dieu.

Pour vivre avec nous une authentique relation d’amour, il nous entraine sur les chemins radicalement nouveaux du Royaume qui vient.

Pour progresser vers Pâques, laissons-nous être bousculés comme les marchands et renonçons aux mesquines sécurités de nos petits calculs, dépassons les barrières sociales édifiées autour de nos églises, laissons-nous emporter par la folie de l’amour qui culmine au Calvaire.

En fait, où est Dieu ?

1- Qui l’a placé à l’extérieur de la vie, dans l’enclos des lieux de cultes, l’enfermant dans le rôle de celui à qui on doit des rites ? C’est l’homme.

2- Qui a délimité la frontière entre 2 terres : le « profane » et le « sacré » ?

3- Qui a séparé Dieu de son peuple au milieu duquel il voyageait ? Toujours l’homme.

Les marchands du temple sont le signe de cette relation faussée entre l’homme et Dieu. Ils perçoivent indûment une sorte de péage entre le pays des hommes et le Royaume de Dieu. C’est ce signe que Jésus chasse à coups de fouet : Jésus veut vivre avec nous, être avec nous, demeurer en nous.

« Demeurer en nous » ? Mais alors ne serions-nous pas nous-mêmes, des « temples de Dieu » ? Incroyable mutation qui va jusqu’à faire dire à St-Pierre que le Temple qui a Jésus pour « pierre angulaire », est fait de « pierres vivantes » que sont les chrétiens. Temple sacré, non de pierres ni de briques, mais de personnes appelées à s’aimer pour que circule l’amour infini de Jésus. La maison de Dieu est sacrée.

Comment pourrait-on donner asile à Dieu et, en même temps se dégrader à l’intérieur ? Etre en contradiction avec lui dans ses relations humaines ? Construire des institutions du monde à l’envers de l’Esprit de Dieu ? St-Paul dit aux chrétiens de Corinthe : « Vous êtes le temple de l’Esprit de Dieu ».

Nous sommes devenus les « pierres vivantes » de la maison de Dieu parmi les hommes. Alors ? Parce que Jésus est le seul Temple de Dieu, parce que nous-mêmes, nous sommes « la demeure » de son Esprit : « Ce temple est sacré et ce temple c’est vous ». Balayez-moi tout ça ! Balancez-moi tout ça ! Place à Dieu ! Rien qu’à Dieu ! C’est sacré et tout homme est sacré ! Comme Dieu !

Profitons de ce Carême pour chasser de nous tout ce qui est impur. Notre cœur est un lieu de rencontre avec Dieu. Il doit être un Temple sans reproche, une « maison de prière« . AMEN




Vendredi 23 février, 1ère semaine de Carême (Mc 5, 20-26) – Homélie du Père Rodolphe EMARD

Nous pouvons retirer au moins deux leçons de Jésus dans l’Évangile de ce jour :

  • Jésus nous rappelle l’interdit du meurtre. Certains aiment dire : « Mi tue pas, mi vole pas, moin lé pas plus mauvais qu’un autre… »

Dans l’interdit du meurtre, nous entendons bien sûr l’interdiction d’ôter la vie physique à quelqu’un. Mais Jésus nous rappelle aussi d’autres manières de tuer : Nous pouvons détruire la vie des autres si nous nourrissons une colère excessive dans nos cœurs envers eux ou si nous les insultons (cf. Mt 5,22). La colère et l’insulte amènent donc à la mort d’autrui.

Nous pouvons aussi tuer la réputation de l’autre, nous pouvons mépriser notre prochain, l’ignorer ou le voir comme un marginal. Nous pouvons encore garder rancune contre notre prochain. Ces exemples sont des manières de tuer, non pas physiquement mais moralement et spirituellement.

Le temps du Carême nous invite clairement à faire la lumière sur ces points dans nos vies…

  • Jésus nous enseigne également sur le devoir de se réconcilier avec son frère : « va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande »...

Le temps du Carême est un temps de conversion, le temps de la réconciliation avec Dieu, avec notre prochain, avec nous-même. Le Seigneur nous interpelle davantage sur la réconciliation avec son prochain dans l’évangile du jour. Le temps du Carême nous invite également à faire également la lumière sur ce point dans nos vies…

Je termine avec deux citations :

▌Saint Jean Chrysostome : « Rien ne nous rapproche plus de Dieu que d’être toujours prêts à pardonner ».

▌Pape Benoît XVI : « Nous ne pouvons pas communiquer avec le Seigneur, si nous ne communiquons pas entre nous. (…) C’est pourquoi il faut apprendre la grande leçon du pardon : ne pas laisser notre âme être rongée par le ressentiment, mais ouvrir notre cœur à (…) l’écoute de l’autre, ouvrir notre cœur à la compréhension à son égard, à l’éventuelle acceptation de ses excuses, au don généreux des nôtres »[1].

 

[1] Benoît XVI, extrait de l’homélie pour la clôture du 24ème Congrès eucharistique italien, le 29 mai 2005.

 




2ième Dimanche de Carême (Mc 9, 2-10) – par Francis COUSIN

      « Il fût transfiguré devant eux,

ses vêtements devinrent resplendissants. »

Remettons un peu les choses dans l’ordre.

« Il (Jésus) commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. » (Mc 8,31).

Perspective que Pierre n’accepta pas, et il le fit savoir à Jésus qui le rabroua. D’abord parce que le concept de résurrection était flou pour les apôtres, et en plus, ce n’était pas comme cela qu’ils voyaient la fin de l’aventure avec Jésus.

La transfiguration est comme une catéchèse pour les apôtres, ou du moins pour trois d’entre eux ,pour qu’ils voient, en partie, ce qui arrivera après.

En effet, seuls trois apôtres sont choisis par Jésus : Pierre, celui qui sera choisi pour conduire l’Église, Jacques et Jean, les deux ’’fils du tonnerre’’.

C’est un peu réjouissant que ce soient eux qui soient choisis, car ils ne furent pas à l’abri de reproches de Jésus, ce qui montre que Jésus voit plus loin que nos petites incartades ; il voit ce que nous avons dans le cœur.

Ensuite il y a la montée sur la montagne, comme l’ont avant eux Moïse sur le mont SinaÏ, et Elie sur le mont Horeb, les deux seuls à avoir été invités à ‘’voir’’ la présence de Dieu sur la montagne par le buisson ardent ou par le bruissement d’une brise légère.

Et puis il y a la transfiguration : Jésus devient autre aux yeux des trois apôtres. Il devint ce qu’il était depuis toujours ans le ciel : Dieu, fils de Dieu, lumière, né de la lumière ; même ses vêtements devinrent lumière …

Puis apparurent Elie, qui représente l’ensemble des prophètes, ainsi que Moïse à qui fit données les dix Paroles de Dieu.

Un petit cercle fermé parmi les personnages les plus importants de la religion juive …Et ils s’entretenaient avec Jésus.

Stupeur, Éblouissement des trois apôtres qui ne savent que Dire. Sans doute un bonheur très fort, et un questionnement : qu’est-ce que cela signifie ?

Alors Pierre s’écrit : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. ». Mais il disait n’importe quoi, tellement sa frayeur était grande …

« Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

Une nuée, signe de la présence de Dieu, comme lors de la traversée de la mer Rouge … comme lors du baptême de Jésus …

Et la voix de Dieu qui en sort, avec une confirmation d’une information : Jésus est bien le fils de Dieu, le fils bien-aimé …

Et un conseil : « Écoutez-le ! »

Qui ici a le même sens que « obéissez-lui ! », (Les deux mots ont la même origine latine).

Donc « Écoutez sa Parole et mettez-la en pratique. » ( cf Lc 8,21).

            Mais l’annonce du Royaume n’attend pas … Il faut redescendre de la montagne … mais avec ce conseil de Jésus : « Ne racontez à personne ce que vous avez vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. ». Parce que, de toute façon, ils n’auraient pas été crus.  …

Moi aussi, Seigneur,

la suite de Pierre, Jacques et Jean,

tu m’invites à gravir avec toi la montagne.

Moi aussi je puis accéder à la vision de ta gloire,

si je me laisse suffisamment habiter

par les paroles de la Bible,

celles de Moïse, celles d’Elie et des apôtres,

et si le me laisse façonner par ton Esprit Saint.

Moi aussi je peux vivre dans ta lumière,

 

                                  Christian Delorme

 

Francis Cousin

 

  

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2ième dimanche de Carême (Mc 9, 2-10) par le Diacre Jacques FOURNIER

« Que ton Règne vienne, sur la terre comme au ciel » (Mc 9,2-10)…

En ce temps-là, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

2ième dimanche de carême

         « Le Fils ne peut rien faire de Lui-même » (Jn 5,19)… Dieu le Père a donc toujours l’initiative dans sa vie… Et il l’invite ici à monter « à l’écart sur une haute montagne » avec trois de ses disciples, « Pierre, Jacques et Jean ». Et là le Père va glorifier son Fils (Jn 12,28) en leur donnant de pouvoir découvrir « quelque chose » de son Mystère. Et que vont-ils percevoir ? Des « vêtements » qui deviennent « resplendissants » d’une « blancheur » sans « pareille »… Et au même moment, ils vont expérimenter un bonheur immense : « Maître, il est heureux que nous soyons ici »… Mais «  » sont-ils ? Tout à la fois sur la terre, « à l’écart, sur une haute montagne », et au ciel dans « la Maison du Père ». Et d’ailleurs, la voix du Père se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils Bien‑Aimé. Ecoutez-le. »

            Et c’est bien ce qu’ils ont déjà fait, car c’est Jésus qui les a invités à venir en ce lieu. Ils l’ont écouté, ils lui ont obéi, et voilà que dans les circonstances si simples de leur vie quotidienne, une marche en montagne, ils découvrent la Présence du Père et entendent sa voix… « Le Royaume des Cieux est tout proche », ne cessera de leur répéter Jésus… Et quel est-il ? Un Mystère de Communion dans l’Esprit Saint… Pour le découvrir, il suffit de lui faire confiance, de le suivre, et d’être attentif… Alors le ciel, discrètement, imperceptiblement, se révèlera au cœur des réalités les plus simples, les plus humbles : « ses vêtements devinrent resplendissants », « son visage devint autre », écrit St Luc… Des vêtements, un visage, et voilà que le ciel apparaît… Une incroyable aventure, à laquelle le Christ nous invite tous, dès aujourd’hui, dans la foi… En effet, après sa mort et sa résurrection, « à nouveau je viendrai », nous promet-il, et dans le secret des cœurs, par le Don de l’Esprit Saint, « je vous prendrai près de moi, afin que là où je suis », « dans la Maison de mon Père », uni au Père dans la communion d’un même Esprit, « vous aussi vous soyezJe suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14,1-6)Oui, « quand je serai parti, je vous enverrai l’Esprit de Vérité qui vient du Père » (Jn 14,26), l’Esprit de Lumière (Jn 4,24 ; 1Jn 1,5) et de Vie (Jn 6,63). Alors, sans voir, vous vivrez et c’est parce que vous vivrez que vous « verrez » que vous avez « libre accès auprès du Père en un seul Esprit » (Jn 14,18-20 ; Ep 2,18)… Et c’est de « cela » que je vous invite à être « les témoins »…   DJF




2ième Dimanche de Carême (Mc 9, 2-10) – Homélie du Père Louis DATTIN

Transfiguration

Mc 9, 2-10

En relisant cet épisode de la Transfiguration, je pensais à l’anecdote que me rapportait, un jour, une jeune maman : emmenant son petit garçon de 5 ou 6 ans à l’église, pour faire une prière, elle lui expliquait que Jésus était présent dans le tabernacle, jusqu’au jour où l’enfant, un peu las sans doute, lui répliqua : « Mais enfin, maman, pourquoi Jésus il fait toujours « coucou » et jamais « le voilà ».

Les enfants ont l’art, n’est-ce-pas, de poser naïvement les questions les plus radicales ! Au moment de la Transfiguration, les trois apôtres ont eu brusquement le sentiment que, cette fois-ci, c’était « le voilà« . Oui, « le voilà« , le Christ, le Fils du Père, s’entretenant avec Moïse et Elie c’est-à-dire avec les partenaires de l’Alliance de la Bible :

« le voilà » avec des vêtements resplendissants, nimbé d’une lumière telle qu’elle parait irréelle,

« le voilà« , le vrai visage de Jésus : c’est le visage même de Dieu,

« le voilà« , aussi, la nuée qui est le signe de l’Alliance,

« le voilà« , aussi cette voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le », cette même voix qui répète ce qu’elle a déjà dit le jour du Baptême de Jésus, au Jourdain.

Ah ! C’est autre chose que la physionomie de cet homme grave qui parle de sa Passion prochaine, qui raconte qu’il va être mis à mort et que, pour cela, il doit monter à Jérusalem ! Ce n’est plus cet homme sévère qui vient de dire à Pierre : « Va- t- en loin de moi, Satan » parce qu’il avait osé dire que la Passion pouvait être évitée.

Oui, le voilà sous son vrai visage, un visage de lumière, bienveillant, souriant. Oui, c’est cela : c’est cela le sourire de Dieu, Dieu dans sa tendresse.

Or, savez-vous comment on dit « le sourire de Dieu » en hébreu ? ISAAC …et nous voici reportés à la première lecture, où, là encore, Dieu nous parait bien sévère, bien cruel, disons le mot : bien sadique.

« Prends ton fils, ton unique fils, celui que tu aimes, Isaac ; va au pays de Moriah et là, tu l’offriras en sacrifice sur la montagne que je t’indiquerai ». Un Dieu-amour, celui-là ! Un Dieu sourire, celui-là ! Un Dieu de tendresse ! Allons donc ! Pour celui qui ne connaît pas Dieu, ce texte est scandaleux. Comment un père peut-il admettre qu’un Dieu lui demande de tuer son enfant !

L’attitude d’Abraham nous paraitra moins extraordinaire si nous savons que les sacrifices d’enfants étaient pratiqués chez les peuples voisins d’Israël. Mais, ici, au contraire, Dieu veut sauver cet enfant pour montrer aux Israélites, par un exemple tiré de la vie de leur grand ancêtre, qu’il condamne de telles pratiques.

Oui, trop souvent, nous nous faisons des « images de Dieu » qui sont fausses, qui sont même païennes. Combien de chrétiens ont vécu avec, en eux-mêmes, l’image d’un Dieu justicier, d’un Dieu vengeur : « Dieu » est un Dieu tout autre que nous l’imaginons ! Abraham va découvrir un visage de Dieu qu’il ne connaissait encore : Dieu qui ne veut pas la mort de l’homme, mais l’offrande du cœur de l’homme, le visage d’un Dieu qui donne à nouveau son fils à Abraham, celui qui avait accepté de tout perdre.

Dieu est un Dieu de vie et non de mort. Dieu est un Dieu d’espérance. Dieu désire la construction de l’homme, d’un homme nouveau, enfin libéré de tout ce qui l’entrave pour en faire, enfin, un homme libre ! Nous avons à modifier nos images de Dieu.

Mais attention ! Ne nous y trompons pas, si déjà, à la Transfiguration, nous avons un avant-goût de la joie de Dieu : avoir sauvé l’homme, avant-goût de la Résurrection, avant-goût du triomphe définitif de Dieu sur le péché et sur le mal, lueur prématurée et prémonitoire de Pâques, nous savons aussi qu’il y a, pour y arriver, d’autres étapes à franchir et que, si Abraham, dans sa foi héroïque a pu entendre la Nouvelle Alliance de Dieu avec lui et avec sa descendance, ce fut au prix d’une épreuve sans nom, d’une souffrance indicible : il en fut de même pour Dieu. Et quand nous pensons à Abraham, voyant son fils Isaac gravissant la montagne, avec, sur son dos, le bois de l’holocauste, nous ne pouvons ne pas penser à Dieu, voyant son fils, son unique, celui qu’il aime, son autre lui-même, lui aussi, monter le Calvaire, portant sur son dos le bois de la Croix. Isaac s’étendra sur l’autel comme Jésus se couchera sur la Croix. Et ce n’est plus Abraham qui abandonne son fils, c’est Dieu lui-même qui livre la chair de sa chair ! Abraham, lui, entendit : « Ne porte pas la main sur l’enfant, ne lui fais aucun mal », « Tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique ».

A la Passion, il en va autrement : la main des bourreaux n’est pas arrêtée, les clous se sont enfoncés, le sang humain et divin a coulé, on a entendu le Fils dire : « Père, pardonne-leur », puis la parole stupéfiante : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».

Oui, ce que Dieu a refusé à Abraham : la mort de son fils, Dieu l’a fait lui, par amour. Pour son propre Fils… il a été jusque-là ! «“Père, je remets mon âme entre tes mains » : c’est « l’Alliance, la Nouvelle Alliance ».

Une Alliance qui ne sera pas une évasion dans une contemplation devenue rêve : elle s’incarnera dans un visage, visage à la fois douloureux et pacifié, visage de Dieu que le centurion romain saura bien identifier : « Vraiment, celui-là était le fils de Dieu ».

Voilà jusqu’où va l’amour de Dieu ! La main d’Abraham a été arrêtée, immobilisée : « Ne porte pas la main sur l’enfant ».

La main de Dieu, elle, n’a pas été stoppée : ce que Dieu n’a pas réclamé à Abraham, il l’a fait lui-même, pour lui, pour nous « Il nous a livré son propre Fils » nous rappelle St-Paul, dans la seconde lecture, et accepté qu’il soit mis à mort pour nos péchés. Alors, dans ces conditions, comment pourrait-il, avec son Fils, ne pas nous donner tout ?

Qui accusera ? Qui pourra condamner puisque Jésus-Christ est mort et que, ressuscité, il intercède pour nous ? Devant ce visage du Christ, donné pour nous, livré pour nous, nous mesurons l’importance de l’Alliance de Dieu, un Dieu qui s’engage, pas seulement à protéger l’homme, à l’aider ou à le guider, mais un Dieu qui nous aime à ce point que c’est lui-même qui se livre et qui met en jeu sa propre vie pour le salut de son allié.

L’Alliance, dans la Bible, était toujours conclue par le sang : celui d’un agneau. C’est ce même sang qui avait protégé les Hébreux, la fameuse nuit de leur libération d’Egypte, sang sur le bois du linteau de la porte de la maison. Ce sang de l’agneau sur le bois, c’est maintenant celui de Dieu sur la Croix.

Mesurons, en dévisageant ce visage du Christ transfiguré,

la tendresse infinie de Dieu, jusqu’où va son amour pour nous ! AMEN




Rencontre autour de l’Évangile – 2ième Dimanche de Carême (Mc 9, 2-10)

«  Celui-ci est mon Fils bien aimé : écoutez-le !« 

  

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Marc 9, 2-10)

Les disciples ont été profondément troublés quand Jésus leur a annoncé que le Messie devrait souffrir et passer par la mort. Jésus, comme pour les soutenir, leur révèle durant quelques instants sa gloire.

Le sens des mots

Pierre, Jacques et Jean : Connaissons-nous  un peu déjà ces trois disciples ? Pourquoi ce choix de Jésus ?

Une haute montagne : Que symbolise la ‘montagne’ dans la Bible ? Connaissons-nous une autre montage célèbre de la Bible ?

Transfiguré : Qu’est-ce que Jésus laisse entrevoir dans ce changement d’aspect de sa personne ?

Ses vêtements devinrent resplendissants… d’une blancheur… :  D’où vient cette lumière éclatante ? Quel est le symbole de la blancheur ?

Elie et Moïse : Que viennent faire ces deux personnages et que représentent-ils ?

Rabbi : Pourquoi Pierre s’adresse à jésus avec ce titre ?

Une nuée : Connaissons-nous d’autres passages de l’Écriture où l’on signale la présence d’une nuée ? Que signifie cette nuée ?

Une voix : Qui est-ce qui parle ?

Mon Fils bien-aimé :

Le Fils de l’homme : Jésus se nomme volontiers avec ces mots.

Ressuscité d’entre les morts.

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Je veux regarder, Seigneur Jésus, ton visage défiguré dans celui des hommes que le péché, l’indifférence ou le mépris ont mutilé : ces enfants au foyer désuni, ces jeunes sans espérance d’avenir professionnel, ces vieillards laissés de côté, ces peuples affamés…et dans mon propre visage que l’égoïsme et l’orgueil défigurent si souvent.

Je veux regarder ton visage transfiguré dans celui des hommes fraternels, ces papas et ces mamans qui se donnent par amour pour leurs enfants, ces chrétiens qui aiment leur Église et qui s’engagent pour la rendre plus vivante et plus rayonnante, ces visiteurs d’hôpitaux.

  

Pour l’animateur  

Jésus entraîne avec lui le trio de ses préférés. Eux seuls ont pu entrer avec Jésus dans la chambre de la jeune fille morte que Jésus a rappelée à la vie (Mc 7, 35-43). Seuls encore ils seront les témoins privilégiés de l’agonie de leur maître (14,33-34). Pourquoi ce choix ? Parce que Jésus veut associer aux points forts de sa révélation ces trois apôtres parce qu’ils sont appelés à devenir les piliers de son Église.

Cette « haute montagne » : (la tradition pense que c’est le mont Thabor en Galilée. Les spécialistes pensent plutôt au mont Hermon, une montagne enneigée au nord de la Palestine.)

Mais en fait, dans la Bible la montagne est le lieu symbolique de la manifestation de Dieu. Nous pensons au mont Sinaï, ou Dieu a rencontré Moïse dans une proximité restée célèbre. (Ex. 24,12-18)

Jésus est transfiguré : c’est le dévoilement par Jésus du secret profond de sa vie : sa divinité cachée derrière son humanité. Jésus est comme transformé. Les vêtements dans la Bible désignent la personne elle-même. Le vêtement blanc signale la gloire de la gloire divine chez les anges (Mc 16,5) ou les élus (Ap, 3,5). La lumière et la blancheur qui l’enveloppent sont le rayonnement de la divinité de Jésus qui habituellement est cachée. Jésus, dans sa vie de tous les jours, a l’aspect d’un homme ordinaire.

Moïse et Élie : Moïse est le père de la Loi juive qu’il a reçue sur le Sinaï. Plus tard, le grand prophète Élie fit un pèlerinage sur la même montagne sainte pour y rencontrer le Dieu vivant. Ils sont réunis tous les deux avec Jésus pour représenter la Loi et les Prophètes, c’est à dire la totalité des Écritures. Leur présence témoigne que Jésus accomplit en sa personne toutes les promesses de l’Ancien Testament.

Rabbi : c’est le Maître qu’il faut suivre dans son enseignement. Pierre ne comprend pas le sens profond de l’événement que Dieu lui donne de vivre.

La vison de la nuée achève de compléter le sens de la manifestation divine : dans l’Exode, la nuée lumineuse signifiait la proximité de Dieu qui marchait avec son peuple. Dieu se révèle présent aux hommes, mais il reste caché. La voix du Père, qui reste caché, révèle que Jésus le Messie et aussi son Fils bien-aimé. Le Père engage les disciples à poursuivre leur chemin en écoutant Jésus.  « Écoutez-le » : cela veut dire n’hésitez pas à le croire quand il annonce que le salut du monde passe par la souffrance et la Croix du Messie. Mais l’idée que quelqu’un pouvait « ressusciter d’entre les morts » était étrangère à l’esprit des disciples

Marc qui relit cet événement à la lumière de la Résurrection et de l’Écriture, veut encourager les chrétiens de Rome persécutés à tenir bon dans l’espérance.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie  

 Nous sommes les disciples du Christ : c’est à dire que le suivons.

Il y a des jours où le poids de la vie se fait plus lourd, où l’obscurité peut nous décourager. Pensons-nous à lever les yeux vers Jésus Ressuscité, tout en nous souvenons que lui aussi est passé par la nuit obscure de l’agonie ?

 Nous sommes les disciples du Christ : c’est à dire que nous le regardons comme notre Maître et nous l’écoutons, comme le Père des cieux nous le demande.

Jésus est-il vraiment notre seul Maître ? Qui écoutons-nous habituellement ? (Parfois ce que dit le Journal, comme si c’était La vérité ; nous écoutons tel « la di la fé », comme si c’était quelque chose de bon et de vrai ; nous écoutons tel personnage, dans un magazine, dans une émission radio, comme si ce qu’il disait était parole d’évangile.) Écouter notre Maître, c’est prendre au sérieux sa parole. C’est prendre au sérieux l’enseignement de l’Église. C’est discerner dans l’Esprit-Saint ce qui est bon, ce qui est vrai, dans tout ce qui se dit, dans tout ce qui se fait. Comment sommes-nous à l’écoute de notre Maître, le Seigneur Jésus ?

Ensemble prions  

Chant : Toi qui es lumière (Carnet paroissial p.151)

O Christ, merveilleusement transfiguré devant tes disciples, nous te prions :

Tous : Éclaire notre nuit, nous t’en prions.

Avant de mourir sur la croix, tu as manifesté à tes disciples la gloire de ta résurrection : Que la joie de ta victoire transfigure ton Église.

Tu as pris avec toi Pierre, Jacques et Jean et tu les as conduits sur la montagne :

Que tous les croyants soient prêts à rendre compte de l’espérance de la Résurrection.

Tu veux rendre nos corps de misère semblables à ton corps de gloire : Fais grandir en nous la foi en notre propre résurrection.

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 2ième Dimanche de Carême

 

 

 

 




1° Dimanche de Carême (Mc 1, 12-15) par D. Alexandre ROGALA (M.E.P.)

Dimanche dernier à la sortie de la messe, une paroissienne m’a demandé si dans la Bible, nous trouvions une mention du carême. Je lui ai répondu que l’on ne trouvait pas dans la Bible de mention du carême tel qu’on le vit aujourd’hui dans l’Église. Elle m’a alors demandé pour quelle raison l’Église imposait-elle ce temps de pénitence aux fidèles. Le carême est-il nécessaire ? Ou au moins, utile ? Il est possible que certains d’entre-nous se posent la même question que cette dame. Je vous propose donc de réfléchir ensemble sur le carême à partir des textes bibliques proposés par la liturgie.

Dans la première lecture nous lisons :

« Dieu dit à Noé et à ses fils : « Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous » (Gn 9, 8)

Dans la Bible, l’Alliance est le terme choisi par les auteurs sacrés pour exprimer le mode de relation entre Dieu et l’humain. Nous trouvons dans le Premier testament de la Bible plusieurs récits dans lesquels Dieu fait alliance avec des personnages : avec Abraham (Gn 15), avec Jacob (Gn 28) ; avec Moïse (Ex 19 ; 24…) etc.

Dans la première lecture, l’Alliance que Dieu fait avec Noé, ses fils, et avec tous les êtres-vivants est « unilatérale ». Ainsi, Dieu s’engage seul et sans aucune condition, à ne plus détruire sa création par un déluge.

Mais dans la Bible, il existe aussi des alliances « bilatérales », c’est-à-dire des alliances dans lequel Dieu et le Peuple s’engagent réciproquement. Dans ces alliances bilatérales, il y a une condition à l’engagement de Dieu en faveur du Peuple. Par exemple, dans le livre de l’Exode, le Seigneur dit au Peuple par l’intermédiaire de Moïse :

« Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, comment je vous ai portés comme sur les ailes d’un aigle et vous ai amenés jusqu’à moi. Maintenant donc, si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, vous serez mon domaine particulier parmi tous les peuples, car toute la terre m’appartient ; mais vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte.” » (Ex 19, 4-6).

Dans le livre du Deutéronome, l’obéissance du Peuple aux commandements du Seigneur est présentée comme la condition d’une vie heureuse de manière encore plus explicite :

 « Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. Ce que je te commande aujourd’hui, c’est d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins, de garder ses commandements, ses décrets et ses ordonnances. Alors, tu vivras et te multiplieras ; le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas prendre possession. » (Dt 30, 15-16)

Les premières lectures que nous entendons à la messe, nous montrent souvent que le Peuple hébreu n’a pas été capable d’être fidèle au Seigneur. C’est la raison pour laquelle  pendant l’Exil à Babylone, parlant par des prophètes tels qu’Ezechiel  (Ez 36) et Jérémie (Jr 31), le Seigneur a annoncé qu’il allait conclure une Alliance définitive qui ne serait plus jamais rompue.

Pour nous chrétiens, cette alliance « nouvelle et éternelle » a été établie par la mort et la résurrection de Jésus Christ.

C’est ce que nous rappelle le début de la deuxième lecture tirée de la Première Lettre de Pierre : « Bien-aimés, le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes, afin de vous introduire devant Dieu » (1 P 3, 18)

Le baptême que nous avons reçu ou que nous allons recevoir est le signe de notre foi en Christ qui nous donne accès à Dieu pour toujours. Le texte suggère même que Jésus ne veut exclure personne du salut qu’il offre puisque le texte nous dit « qu’il est parti proclamer son message aux esprits qui étaient en captivité. Ceux-ci, jadis, avaient refusé d’obéir » (1 P 3, 19-20).

Si le salut est offert gratuitement sans aucun préalable, il me semble qu’il est possible de dire que la Nouvelle Alliance établie par Jésus est une « alliance unilatérale ». Par la mort et la résurrection de Jésus Christ, notre salut est déjà acquis de manière définitive.

Si le salut est déjà acquis, à quoi bon faire des efforts pendant le carême pour soigner ma relation avec Dieu ? La question que m’a posé la paroissienne dimanche dernier est légitime.

En fait, cette question n’est pas nouvelle. Depuis le début du christianisme, les croyants se sont posés ce genre de question. Dès le Ier siècle, certains chrétiens ont cru pouvoir faire ce qu’ils voulaient et jouir de la vie, puisque quoiqu’ils fassent, ils  étaient sauvés par le Christ. Les responsables de communautés de l’Église primitive ont dû combattre ces déviances.

Sans nier la totale gratuité du salut en Jésus Christ, l’auteur de la Première Lettre de Pierre nous rappelle que « le baptême (…) est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite ». Autrement dit, si le baptême est le signe de la confiance que nous mettons en Jésus Christ pour notre salut, il est aussi un engagement envers Dieu. Et cet engagement implique un certain comportement vis-à-vis de Dieu, et de notre prochain.

Si le Peuple Hébreu n’a pas toujours été fidèle au Seigneur, nous ne sommes pas meilleurs que lui. Même si l’Alliance en Jésus Christ ne peut plus être rompue, nous devons admettre que bien souvent, notre comportement nous éloigne de Dieu.

La tendance de l’Homme à céder aux tentations mauvaises et à « faire ce qui est mal aux yeux du Seigneur » est la raison d’être du carême.

Le carême est un temps que l’Église nous donne chaque année pour nous préparer intérieurement à faire mémoire de l’évènement qui est au fondement de la Nouvelle Alliance : la mort et la résurrection de Jésus, en renouvelant notre désir de Dieu et en prenant conscience de ce qui dans notre vie, abîme notre relation à Lui et à notre prochain.

Dans le texte d’évangile de ce premier dimanche de carême, Jésus nous est donné en exemple. Comme nous, il a été tenté mais il n’a pas cédé : « Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan » (Mc 1, 13).

L’évangéliste Marc ne nous donne pas de détail sur les tentations que subit Jésus. Cependant, le texte nous dit que « les anges le servaient » (Mc 1, 13). Nous pouvons imaginer qu’être servi par des anges devaient être une situation très confortable. Il est possible que Jésus ait pu avoir la tentation de continuer à être servi par les anges ; d’autant plus qu’être servi est naturel lorsqu’on est Fils de Dieu. Jésus aurait ainsi échappé à sa mission qui, nous savons, l’a amené à donner sa vie sur la croix. Mais Jésus n’a pas cédé à cette tentation.

Plus loin dans ce même évangile de Marc, il déclarera que « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir… » (Mc 10, 45).

Si nous n’avons pas encore choisi quel(s) effort(s) de carême faire cette année, peut-être pourrions-nous simplement nous inspirer de notre Maître et Seigneur Jésus Christ en quittant nous aussi, notre zone de confort pour nous mettre au service des autres.

Amen !




Audience Générale du Mercredi 14 Février 2024

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 14 février 2024


Catéchèse – Les vices et les vertus – 8. L’acédie

Chers frères et sœurs, bonjour !

Parmi les vices capitaux, il en est un qui est souvent négligé, peut-être à cause de son nom que beaucoup ne comprennent pas : Je parle de l’acédie. C’est pourquoi, dans le catalogue des vices, le terme acédie est souvent remplacé par un autre beaucoup plus usité : la paresse. En réalité, la paresse est plus un effet qu’une cause. Lorsqu’une personne est oisive, indolente, apathique, nous disons qu’elle est paresseuse. Mais, comme l’enseigne la sagesse des anciens pères du désert, souvent la racine de cette paresse est l’acédie, qui signifie littéralement, en grec, « manque de soin ».

C’est une tentation très dangereuse qu’il ne faut pas prendre à la légère. La personne qui en est victime est comme écrasée par une pulsion de mort : elle éprouve du dégoût pour tout, sa relation avec Dieu lui paraît ennuyeuse, et même les actes les plus saints, ceux qui dans le passé lui avaient réchauffé le cœur, lui semblent désormais tout à fait inutiles. La personne commence à regretter le temps qui passe et la jeunesse qui est irrémédiablement derrière elle.

L’acédie est définie comme le « démon de midi » : elle nous surprend au milieu de la journée, lorsque la fatigue est à son comble et que les heures à venir semblent monotones, impossibles à vivre. Dans une description célèbre, le moine Évagre représente ainsi cette tentation : « l’œil de celui qui est sous l’acédie cherche continuellement les fenêtres, et son esprit fantastique est habité de ses visiteurs. […] Quand il lit, celui qui est sous l’acédie bâille souvent et se laisse facilement gagner par le sommeil, il plisse les yeux, se frotte les mains et, détournant les yeux du livre, fixe le mur ; puis, les tournant à nouveau vers le livre, il lit encore un peu […] ; enfin, baissant la tête, il dépose le livre en dessous, s’endort d’un sommeil léger, jusqu’à ce que la faim le réveille et le pousse à s’occuper de ses besoins » ; en conclusion, « celui qui est sous l’acédie n’accomplit pas avec sollicitude l’œuvre de Dieu » [1].

Les lecteurs contemporains voient dans ces descriptions quelque chose qui rappelle beaucoup le mal de la dépression, tant d’un point de vue psychologique que philosophique. En effet, pour ceux qui sont saisis par l’acédie, la vie perd son sens, prier devient ennuyeux, toute bataille semble dénuée de sens. Même si nous avions nourri des passions dans la jeunesse, elles nous paraissent aujourd’hui illogiques, des rêves qui ne nous ont pas rendus heureux. Alors on se laisse aller et la distraction, l’absence de pensée, apparaissent comme la seule issue : on aimerait être hébété, avoir l’esprit complètement vide… C’est un peu comme mourir par anticipation, et c’est déplorable.

Face à ce vice que l’on sait si dangereux, les maîtres de la spiritualité envisagent divers remèdes. Je voudrais signaler celui qui me semble le plus important et que j’appellerais la patience de la foi. Si, sous le fouet de l’acédie, le désir de l’homme est d’être « ailleurs », de fuir la réalité, il faut au contraire avoir le courage de rester et d’accueillir dans mon « ici et maintenant », dans ma situation telle qu’elle est, la présence de Dieu. Les moines disent que la cellule est pour eux le meilleur maître de vie, parce qu’elle est le lieu qui te parle concrètement et quotidiennement de ton histoire d’amour avec le Seigneur. Le démon de l’acédie veut détruire précisément cette joie simple de l’ici et maintenant, cette crainte reconnaissante de la réalité ; il veut te faire croire que tout est vain, que rien n’a de sens, qu’il ne vaut pas la peine de se préoccuper de rien ni de personne. Dans la vie, nous rencontrons des gens « sous l’emprise de l’acédie », des gens dont nous disons : « Mais qu’il est ennuyeux ! » et nous n’aimons pas être avec eux ; des personnes qui ont aussi une attitude d’ennui contagieuse. C’est l’acédie.

Combien de personnes, sous l’emprise de l’acédie, mues par une inquiétude sans visage, ont stupidement abandonné le chemin du bien qu’elles avaient emprunté ! L’acédie est une bataille décisive, qu’il faut gagner à tout prix. Et c’est une bataille qui n’a pas épargné même les saints, parce que dans tant de leurs diaires, il y a quelques pages qui révèlent des moments terribles, de véritables nuits de la foi, où tout semblait obscur. Ces saints et saintes nous enseignent à traverser la nuit dans la patience en acceptant la pauvreté de la foi. Ils nous ont recommandé, sous l’oppression de l’acédie, de tenir une plus petite mesure d’engagement, de nous fixer des objectifs plus accessibles, mais en même temps de résister et de persévérer en nous appuyant sur Jésus, qui jamais n’abandonne dans la tentation.

La foi, tourmentée par l’épreuve de l’acédie, ne perd pas sa valeur. Bien au contraire, c’est la vraie foi, la foi très humaine qui, malgré tout, malgré l’obscurité qui l’aveugle, croit encore humblement. C’est cette foi qui reste dans le cœur, comme les braises sous la cendre. Elle reste toujours. Et si l’un de nous tombe dans ce vice ou dans la tentation de l’acédie, qu’il s’efforce de regarder à l’intérieur de soi et d’entretenir les braises de la foi : c’est ainsi que l’on va de l’avant.

_______________________

[1] Évagre le Pontique, Des huit esprits de malice, 14.


Je salue cordialement les pèlerins de langue française venus de Belgique et de France, en particulier le groupe de jeunes du Diocèse de Créteil, accompagné par leur Évêque.

Je vous invite, au début de ce Carême, à combattre le vice de l’acédie par l’enthousiasme de la foi, confiants dans la présence puissante de Jésus en nous.

Que Dieu vous bénisse !