Avec le Christ, la Vie triomphe de la mort et l’Amour du péché… (Luc 7,1-50)

79_Chemin_de_veriteJésus victorieux de la mort, par la foi d’un centurion romain (Luc 7,1-10)

Comme l’indique une note de la TOB, ce récit commence par l’expression : « Quand il eut accompli toutes ces paroles aux oreilles du Peuple, il entra à Capharnaüm »… Or les Paroles qui précèdent avaient comme cœur « les Béatitudes » (Luc 6,20-23), suivies par des appels à aimer comme Dieu aime (Luc 6,27-38). Et le Christ avait conclu par une forte invitation à mettre sa Parole en pratique (Luc 6,46-49 ; cf 6,43-45 avec comme « trésor » au cœur le don de Dieu, le don de son Esprit (2Corinthiens 4,6-10 ; 1Thessaloniciens 4,8 ; Tite 3,4-6 ; Jean 20,19-22). Comment comprendre cet « accomplissement de la Parole aux oreilles du Peuple » ? L’expression pointe vers le mystère même de la Parole de Dieu… Jésus, « le Verbe fait chair », est tout d’abord ce Fils Unique qui, depuis toujours et pour toujours, vit en parfaite communion avec son Père, uni à Lui dans l’Esprit d’Amour, de telle sorte que Lui et le Père, bien que différents l’un de l’autre, sont UN (Jean 10,30 avec 8,29 ; 17,20-23). Le Fils et le Père agissent alors toujours ensemble : « ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement » (Jean 5,19-20). Dès lors, ce que le Père dit, le Fils lui aussi le dit (Jean 8,28-29 ; 12,49-50 ; 17,8), et nous pourrions rajouter encore l’Esprit Saint, cette Troisième Personne divine unie au Père et au Fils dans la communion d’un même Amour, de telle sorte que les Trois, bien que différents l’un de l’autre, sont UN. Lorsque Jésus parle, l’Esprit Saint vient donc dire lui aussi cette Parole au cœur de celui qui l’écoute avec bonne volonté (2Corinthiens 3,3 ; 1Jean 2,27 où l’onction renvoie au don de l’Esprit ; 1Thessaloniciens 1,6) : il rend ainsi témoignage au Fils (Jean 15,26) par une action qui est de l’ordre de la Vie (Jean 6,63 ; 2Corinthiens 3,4-6). Ainsi, avec Lui, les Paroles de Jésus deviennent Vie (Jean 6,68) : elles sont alors « accomplies » (Luc 7,1), puisque le but de ces Paroles est de nous communiquer la Vie, et avec elle le salut. Le Fils Unique est en effet venu en ce monde pour frapper à la porte de nos cœurs par sa Parole : si nous l’accueillons, si nous lui ouvrons, l’Esprit nous sera donné sans mesure avec cette Parole (Jean 3,34 traduction Bible de Jérusalem ; voir la note de la TOB), un Esprit dont la Présence sera Vie en nos cœurs. Et Jésus en sera le premier heureux, Lui qui est venu pour que nous ayons la Vie de Dieu en surabondance (Jean 10,10). Cette Vie éternelle triomphe de la mort ; elle constitue les arrhes de ce qui nous sera donné en plénitude par-delà notre vie terrestre. Voilà pourquoi Jésus peut dire à celui qui l’accueille : « Va, ta foi t’a sauvé ! » (Luc 7,50 ; 8,48 (et parallèles : Matthieu 9,22 et Marc 5,34) ; Luc 17,19 ; 18,42 (et parallèles Marc 10,52)), car il vient d’accueillir par sa foi cette Vie (Jean 6,47) qui le fera traverser victorieusement la mort (Jean 11,25-26)

lumière1Un centurion romain avait justement un esclave malade, sur le point de mourir (Luc 7,2). Jésus va agir à sa prière : sa guérison sera le signe de sa victoire sur la mort. Remarquons que la prière du centurion lui sera transmise par les responsables de la communauté juive de Capharnaüm. Dans un premier temps, il fallait en effet que le Peuple d’Israël, le Peuple Élu, reçoive en premier l’annonce de la Bonne Nouvelle (Matthieu 10,6). Puis elle devait être proclamée au monde entier par ceux-là mêmes qui l’avaient accueillie, car le salut vient des Juifs (Jean 4,22). Voilà ce que préfigure ici le déroulement de notre histoire : à Capharnaüm, « les anciens des Juifs » avaient bien accueilli Jésus, et par eux, l’esclave d’un centurion romain sera lui aussi l’heureux bénéficiaire de la Bonne Nouvelle…

Notons quelques traits de la personnalité de ce centurion :

– 1 – Il est très certainement un « craignant Dieu » (Actes 10,1-2 ; 10,22), c’est à dire « un de ces nombreux païens qui croient au Dieu unique d’Israël, mais ne font pas le pas décisif de la circoncision et de l’observance de toute la Loi » . Mais sa foi était déjà si vive, que lui, représentant de l’Empire Romain, avait décidé de construire la synagogue, une maison de Dieu… Notons que son amour pour Dieu se traduisait par un amour pour la nation d’Israël (Luc 7,5)… Et nous, aujourd’hui, notre amour pour Dieu se traduit-il par un amour de l’Église ?

– 2 – Sa délicatesse est grande. Il sait qu’en tant que païen, il est, vis-à-vis de la Loi juive, un « être impur » qui souille tout ce qu’il touche, et notamment le lieu où il habite… La Loi interdisait donc d’entrer dans la demeure d’un incirconci (cf Actes 10,28 ; 11,3). Aussi, pour éviter tout problème à Jésus, il l’invite à agir à distance, sans entrer sous son toit …

– 3 – Il est humble… Il accepte en effet cette étiquette « d’homme impur », et il en est même intimement persuadé : au regard de sa vie, il le sait, il le reconnaît, il est pécheur et à ce titre, il ne s’est même pas jugé digne de venir trouver Jésus en personne (Luc 7,7). Il est comme ce publicain, qui se tenait à distance dans le Temple de Jérusalem, n’osant même pas lever les yeux vers le ciel. Et il disait : « Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ». Et Dieu, dans son amour et sa miséricorde, répondra avec joie à sa prière : il descendit chez lui justifié, c’est-à-dire purifié, pardonné, réconcilié avec son Dieu et Père (Luc 18,9-14)…

la foi– 4 – Il a une foi extraordinaire dans le Christ… Cette attitude manifeste la beauté de son cœur, grand ouvert à Dieu, car cette confiance lui est inspirée par Dieu lui-même, dans l’action de l’Esprit Saint (1Corinthiens 12,9 ; cf 12,4-11 ; Romains 8,26 27)… Dieu veut donc agir ainsi pour lui : il est hors de question qu’il puisse être déçu… Jésus le reconnaît, et, en St Matthieu, il lui dit : « Va ! Qu’il t’advienne selon ta foi ! » (Matthieu 8,13).

– 5 – Notons enfin son humanité. Certes, nous sommes toujours dans le régime insoutenable de l’esclavage, mais ce centurion est à l’opposé du maître cruel, profiteur et tyrannique. Dès le début du récit, St Luc souligne son estime pour ce serviteur « qu’il appréciait beaucoup » (Luc 7,2 ; TOB) : il lui était « cher » (Bible de Jérusalem ; Osty), et même « très cher » (Traduction en Français courant). Pour le souligner, la Bible de Jérusalem est allé jusqu’à traduire au verset 7 le mot grec pa›w par son sens premier « enfant » , alors que la grande majorité des autres traductions ont choisi un deuxième sens possible, plus proche du contexte réel du récit : « serviteur » (TOB ; Osty ; Traduction en Français courant…). St Paul invitera Philémon à avoir une attitude semblable vis-à-vis de son serviteur en fuite, Onésime ; il l’a rencontré en prison, il lui a annoncé le Christ comme il l’avait fait autrefois pour Philémon, son maître, et Onésime a su lui aussi se repentir et ouvrir son cœur au Seigneur. Aussi St Paul le renvoie-t-il à son maître avec une lettre de recommandation (La Lettre à Philémon) : « Je te le renvoie, et lui, c’est comme mon propre cœur… Peut-être Onésime ne t’a-t-il été retiré pour un temps qu’afin de t’être rendu pour l’éternité, non plus comme un esclave, mais bien mieux qu’un esclave, comme un frère très cher : il l’est grandement pour moi, combien plus va-t-il l’être pour toi, et selon le monde et selon le Seigneur »… A une époque où l’esclavage n’avait pas encore été aboli, cette Lettre contient tous les éléments susceptibles de le faire exploser de l’intérieur…

Jésus victorieux de la mort : la résurrection du fils de la veuve de Naïn (Luc 7,11-17)

Le serviteur du centurion était sur le point de mourir, mais il aura suffi d’une Parole de Jésus pour qu’il recouvre la santé (Matthieu 8,8) … Ce second épisode va nous présenter un deuxième exemple de la victoire du Christ sur la mort, et là encore, il suffira d’une seule Parole de sa part pour qu’un jeune homme revienne à la vie…
La scène est toute simple. Jésus, accompagné par ses disciples et une grande foule, arrive à la ville de Naïn. Mais au moment où il allait en franchir la porte, une autre foule s’apprêtait à les croiser, accompagnant une veuve qui allait mettre en terre son fils unique… Connaissaient-ils le Christ ? Il semble bien que non : personne ne s’approche de lui pour lui demander quoi que ce soit. Et pourtant, de sa propre initiative et de manière totalement gratuite, Jésus va agir et donner ce qu’ils n’auraient jamais osé lui demander. Or, il l’a promis, ressuscité, Il est avec nous « tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28,20). Et comme l’affirme la Lettre aux Hébreux, « Jésus Christ est le même hier et aujourd’hui, il le sera à jamais » (Hébreux 13,8). Ce qu’il a fait hier, par amour, pour une veuve de Naïn, il le fait encore aujourd’hui pour chacun d’entre nous.

maindeDieu-800Tout s’enracine ici dans son cœur… Littéralement, St Luc a écrit : « En la voyant, Jésus fut bouleversé jusqu’au plus profond de Lui-même »… Le mot grec correspondant au verbe employé ici a un sens premier très « cru » : « entrailles ; viscères principaux de l’homme ou des animaux ». « Or autrefois », écrit le Père Spicq, « on localisait les sentiments dans les entrailles, puisqu’elles sont ce qu’il y a de plus intime et caché ; elles sont alors synonymes de ce que nous appelons aujourd’hui « le cœur ». Ainsi, « les entrailles du père sont bouleversées à chaque cri de son fils » (Siracide, ou Ecclésiastique 30,7)… Dans la Bible, les entrailles sont le siège de la compassion… Dans les Évangiles, cette compassion est attribuée trois fois à Dieu (Matthieu 18,27 ; Luc 1,78 ; 15,20) et neuf fois au Christ (Matthieu 9,36 ; 14,14 ; 15,32 (parallèle en Marc 8,2) ; Matthieu 20,31-34 ; Marc 1,40-42 ; 6,34 ; 9,21-27 ; Luc 7,12-15 ; 10,29-37) , presque toujours pour rendre compte de son intervention miraculeuse ». Il s’agit alors pour Jésus « d’une émotion physique, d’une authentique compassion devant l’état misérable du prochain, littéralement d’un mouvement des entrailles provoqué par la vue… Le sens exact est : « il ressentit une viscérale compassion » » .

Miséricorde dieu1Telle est donc la réaction du Père et du Fils face à toute souffrance et pour tout homme, quel qu’il soit, même si cette souffrance a pu être provoquée par son péché… Leur seul désir est alors de consoler (Luc 7,13 : « Ne pleure pas. »), de réconforter, de sauver, de ramener sur le bon chemin où il sera donné à chacun de vivre en son cœur la Paix de Dieu (Luc 1,76-79 ; 2,14 ; 2,29 32 ; 7,50 ; 8,48 ; 10,5-6 ; 19,42 ; 24,36 ; Jean 14,27 ; 16,33 ; 20,19-21.26 ; Actes 10,36) grâce au don de l’Esprit Saint (Romains 14,17 ; Galates 5,22).

« D’autre part, Luc multiplie les références avec l’un des deux seuls miracles analogues dans l’Ancien Testament, la résurrection du fils de la veuve de Sarepta par Elie (1Rois 17,17-24 ; Luc 7,15 cite 1Rois 17,23), cette veuve déjà mentionnée par Jésus à Nazareth pour un autre miracle d’Elie dont elle avait bénéficié (Luc 4,26) » . Ce parallèle avec l’Ancien Testament permet de présenter indirectement Jésus comme un prophète (Luc 7,16) comparable à Elie et à Elisée. Mais attention, il est en fait bien plus que cela, et les circonstances du récit le suggèrent. Elie avait dû en effet « s’allonger par trois fois sur l’enfant » (1Rois 17,21), et Elisée sept fois en pratiquant sur lui la respiration artificielle . Pour Jésus, une seule Parole suffira (Luc 7,14 : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi. »), car sa Parole est celle de Dieu Lui-même, Celui qui, au commencement, créa le monde par sa Parole : « Dieu dit : « Que la lumière soit ! ». Et la lumière fut » (cf Genèse 1,1 2,4a)… Par son Fils, le Verbe, Dieu a tout créé par sa Parole (Jean 1,1-3), et par ce même Fils, il vient tout sauver par sa Parole… « Sauver » pour Lui, c’est donc « faire du nouveau » pour permettre à sa Création d’atteindre le but qu’il lui avait fixé dès les origines : que nous soyons tous à son image et ressemblance (Genèse 1,26-27) grâce au don de son Souffle (Genèse 2,4b-7), cet Esprit qui vivifie (Jean 6,63 (TOB) ; 2Corinthiens 3,6 ; Galates 5,25).
Comme en Luc 5,23-24 et Luc 6,8, cette création nouvelle est évoquée ici par St Luc avec le verbe « §ge€rv », « Lève-toi », que l’on pourrait aussi traduire par « Ressuscite ! ». On le retrouve ainsi dans le récit du retour à la vie de la fille de Jaïre (Luc 8,54), dans les évocations de la résurrection des morts (Luc 7,22 ; 20,37), et dans les grandes proclamations finales de l’Évangile : « Christ est ressuscité ! » (Luc 24,6.34). L’action du Christ vise donc à nous donner d’avoir part à sa propre Vie de Ressuscité : cette Vie commence à germer dans nos cœurs dès maintenant, dans la foi et par notre foi, et ce n’est que par delà notre mort que nous pourrons l’expérimenter en Plénitude. Notre vie de croyant sur terre est donc une marche vers un accomplissement, mais ce cheminement est habité de l’intérieur par cette réalité même qui nous attend : la Vie du Christ Ressuscité. Ainsi, notre temps est celui où « les ténèbres s’en vont », et où « la véritable lumière », celle de la foi, « brille déjà » (1Jean 2,8)… St Paul décrit cet état de transition, de maturation, de croissance, tantôt en pointant sur « l’obscurité de la foi », cette marche à tâtons, (Actes 17,26-28 ; 1Corinthiens 13,12 ; 2Corinthiens 5,7 ; Romains 8,22-25) tantôt en décrivant le chrétien comme un « enfant de lumière » déjà « ressuscité » « avec le Christ » et assis à sa droite, dans les cieux (Ephésiens 2,4-6 ; 5,8 ; Colossiens 2,12-13 ; 3,1-4)… Ces deux aspects, le « déjà » et le « pas encore », doivent toujours être conservés ensemble. Au jour de son baptême, le croyant est né de l’eau et de l’Esprit. L’Esprit Saint souffle en son cœur et en sa vie, il en est sûr, « il entend sa voix », même si cette Présence reste insaisissable… Et pourtant, « il ne sait toujours pas ni d’où il vient ni où il va » (cf Jean 3,5-8)…

dieu prend soin de son peupleLes foules reconnaissent donc en Jésus un « grand prophète », c’est-à-dire un homme avec qui et par qui Dieu parle et agit. En effet, face à lui, « ils rendent gloire à Dieu » et reconnaissent qu’avec lui, « Dieu a visité son Peuple » (cf Exode 4,31 ; Ruth 1,6 ; Luc 1,68.78)… Et cette Bonne Nouvelle se diffusera « dans toute la Judée et dans les pays voisins ». On reconnaît ici un thème cher à St Luc, le païen, heureux bénéficiaire et missionnaire de l’Évangile : Jésus est le Sauveur du monde entier, des Juifs comme des païens (Actes 1,8 ; 26,14-18). Et il en est convaincu, c’est le Ressuscité en personne qui, par son Église, continue d’annoncer au monde la Bonne Nouvelle du salut (Actes 26,22 ; cf Actes 14,27 ; 15,4 ; 21,19)…

Les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres (Luc 7,18-30)

Cela faisait des siècles que le Peuple d’Israël attendait le Messie, et voici… Il est là ! Certains s’étaient demandé s’il n’était pas Jean le Baptiste (Luc 3,15-18 ; Jean 1,19-20). Jean, de son côté, emprisonné par Hérode (Luc 3,19-20), est en pleine interrogation sur Jésus. Peut-être pensait-il qu’il se comporterait différemment ? Avec lui, « la cognée » ne devait-elle pas « se trouver à la racine des arbres » pour que « tout arbre qui ne produit pas de bon fruit soit coupé et jeté au feu » (Luc 3,9 ; cf 3,17) ? Mais dans sa bouche, pas de violence contre les violents, pas de dureté contre les méchants… Lit-il un passage du prophète Isaïe, il s’arrête juste avant que le texte ne parle de « la vengeance de Dieu » (Luc 4,18-19 à comparer avec Isaïe 61,1-2)… Est-il rejeté d’un village de Samarie, il réprimande ses disciples qui voulaient faire tomber sur lui le feu du ciel (Luc 9,51-56)… Ne devait-il pas être pourtant « plus fort que lui » (Luc 3,16 18) ? Mais comment Jean-Baptiste comprenait-il cette notion de « force » ? Si sa conception était trop humaine, il a dû être surpris de ne pas voir le Christ intervenir pour le libérer de sa prison. Ne pouvait-il pas tenter « un coup de force » avec ses disciples ? Peut-être lui rapportait-on aussi ce que le Christ enseignait : « Ne ripostez pas aux méchants. Au contraire, quelqu’un te donne-t-il un soufflet sur la joue droite, tends-lui encore l’autre ; veut-il te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui même ton manteau » (Matthieu 5,39-40). « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous diffament. À qui te frappe sur une joue, présente encore l’autre ; à qui t’enlève ton manteau, ne refuse pas ta tunique » (Luc 6,27-29).

luc 6 27Et le Christ ira jusqu’au bout de cette logique en acceptant d’être livré aux mains des pécheurs : ils l’arrêteront, le frapperont, le couvriront d’injures, le tortureront, le crucifieront… mais finalement il ressuscitera d’entre les morts, manifestant ainsi que « ce qui est apparemment faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes » (1Corinthiens 1,25)…
Quoiqu’il en soit, Jean-Baptiste est pour l’instant troublé et il envoie deux de ses disciples pour poser « la » question que tout Israélite devait un jour se poser face à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

Pour l’aider à surmonter ses doutes, le Christ va commencer par agir en accomplissant de nombreux signes devant les yeux des disciples de Jean : « A ce moment-là, Jésus guérit beaucoup de malades, d’infirmes, de possédés, et il rendit la vue à beaucoup d’aveugles ». Nous retrouvons ici une des caractéristiques premières des signes : ils sont donnés pour faire grandir la foi (Jean 4,48 ; Luc 5,24). Ils n’ont pas de raison d’être en eux-mêmes ; l’important est d’arriver, avec eux et grâce à eux, à cette certitude tranquille que le Christ Ressuscité est bien le Fils Unique envoyé à tout homme par le Père pour le sauver, être sa Lumière, sa Paix, sa Vie et son inébranlable appui grâce à l’indéfectible fidélité de son Amour et de sa Miséricorde. Une fois reconnu, le signe est donc appelé à s’effacer, à se mettre en retrait pour laisser toute la place à celui qui vient de l’accomplir : le Christ qui nous invite tous à une relation de foi et d’amour avec Lui (Jean 14,1-3 ; 14,18 ; 14,23 ; 15,9-10) dans ce mystère de communion mis en œuvre par l’Esprit Saint (2Corinthiens 13,13).

Jésus bergerDe plus, par ces signes, Jésus renvoyait à des textes de l’Ancien Testament qui annonçaient la venue du Messie comme étant justement celui qui accomplirait de telles actions : « Dites aux cœurs défaillants : « Soyez forts, ne craignez pas ; voici votre Dieu…. C’est lui qui vient vous sauver. » Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et les oreilles des sourds s’ouvriront. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la langue du muet criera sa joie. Parce qu’auront jailli les eaux dans le désert et les torrents dans la steppe. La terre brûlée deviendra un marécage, et le pays de la soif, des eaux jaillissantes »(Isaïe 35,4-7 ; cf 42,7). « En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre et, délivrés de l’ombre et des ténèbres, les yeux des aveugles verront. Les malheureux trouveront toujours plus de joie en Yahvé, les plus pauvres des hommes exulteront à cause du Saint d’Israël » (Isaïe 29,18-19). Tous ces signes renvoient donc à « cette eau vive » (cf Jean 4,10-14) que le Seigneur est venu verser au cœur de nos existences de pécheurs comparables à des déserts sans vie, des steppes, des pays de la soif ou à des terres brûlées par la violence des hommes… Or cette eau est le symbole du don de l’Esprit Saint donné en surabondance (1Thessaloniciens 1,5 ; Jean 10,10 avec Galates 5,25 ; 1Pierre 1,1-2 ; 2Pierre 1,1-2 ; Jude 1,1-2 ; 2Corinthiens 9,14, 1,5 avec Actes 9,31 ; Romains 5,15.17.20 ; 15,13 ; 1Timothée 1,14) : du cœur transpercé de Jésus jaillissent des fleuves d’eau vive (Jean 7,37-39 ; 19,33-34) de telle sorte que des torrents apparaissent dans nos steppes, des eaux jaillissantes dans le pays de la soif. Et notre terre brûlée, submergée par les dons de Dieu, devient un marécage ! A lui seul, le don de l’Esprit vient donc répondre à toutes les attentes de l’homme en comblant son cœur de toutes les richesses de Dieu Lui-même. Alors, les malheureux que nous sommes trouveront toujours plus de joie dans le Seigneur (Jean 15,11 ; Luc 6,38), les pauvres exulteront à cause de lui (Matthieu 5,3) car ils passeront avec Lui du désert au vert pâturage (Psaume 23(22) ; Jean 10,9-11), du pays de la soif aux sources d’eau vive, de la souffrance de l’insatisfaction à la Plénitude d’un cœur comblé (Jean 6,35), en un mot de la mort à la vraie Vie : « Tes morts revivront, tes cadavres ressusciteront. Réveillez-vous et chantez, vous qui habitez la poussière, car ta rosée est une rosée lumineuse » (Isaïe 26,19). Telle est « la Bonne Nouvelle » de « la Vie Nouvelle », « ce cadeau », ce « don de Dieu » (Jean 4,10) que le Christ est venu nous offrir. Mais comme il s’accueille par la foi, il accomplira de nombreux signes pour faire naître notre foi, afin que grâce à elle, nous puissions dès maintenant recevoir cette Vie (Jean 6,47) et goûter avec elle à « quelque chose » de la vraie Joie…

saint-esprit

Et de fait, si Jean-Baptiste accueille le témoignage de ses disciples et s’abandonne avec confiance entre les mains du Seigneur, il en sera le premier « heureux » : « Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi », c’est-à-dire « heureux celui qui saura m’accueillir tel que je suis, en acceptant de se laisser dérouter par mon attitude si souvent contraire aux habitudes des hommes. Si tel est le cas, il entrera vraiment dans l’univers d’Amour, de Bonté, de Gratuité et de Miséricorde du Père, et en m’accueillant il accueillera avec moi tous les dons de grâce que Dieu veut communiquer à l’humanité par le don de l’Esprit Saint » (Luc 7,23)…saint-jean-baptisteJésus rend ensuite témoignage à Jean-Baptiste en disant à son sujet : « il est plus qu’un prophète ». Et pour expliquer cette affirmation, il cite Malachie (3,1) qui annonçait la venue de Dieu en personne : « Voici que je vais envoyer mon messager, pour qu’il fraye un chemin devant moi. Et soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur que vous cherchez »… Jean Baptiste est donc ce messager annoncé, et avec Jésus s’accomplit cette incroyable promesse : Dieu a visité son Peuple (Luc 1,68.78)… En effet, Il est bien « l’Emmanuel » (Matthieu 1,23), un nom hébreu qui signifie « Dieu avec nous », car Il est ce Fils Unique, vrai homme et vrai Dieu, qui vit un mystère de parfaite communion avec le Père dans l’unité de l’Esprit (Jean 10,30). Jean Baptiste est donc « à la charnière entre le monde ancien et l’ère nouvelle qui s’ouvre » , une ère où Dieu veut plonger toute l’humanité « dans l’Esprit Saint » (Jean 1,32-33 ; Luc 3,16 ; Marc 1,8 ; Matthieu 3,11) pour qu’elle soit Une comme le Père, le Fils et l’Esprit Saint sont Un (Jean 17,20-23) : unis les uns aux autres dans la possession d’un même Être, d’une même Vie, d’un même Amour…

bapteme Tous, à l’exemple du Fils et par le Fils, se recevront alors totalement du Père (Jean 6,55)… Dans cette dynamique, le plus grand sera le plus petit, c’est-à-dire celui pour qui l’Autre sera tout : il sera comme un enfant qui attend tout de ses parents (Matthieu 18,1-4). Jésus en est Lui-même le plus parfait exemple : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même qu’il ne le voie faire au Père… Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur… Quel est en effet le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert! » (Jean 5,19.30 ; Matthieu 11,29 ; Luc 22,24). L’échelle des valeurs est donc renversée (Luc 1,52). C’est ainsi que le peuple, souvent méprisé par ses dirigeants (Jean 7,49), ainsi que les publicains exclus des synagogues, ont su accueillir le prophète Jean Baptiste en acceptant humblement de se reconnaître pécheurs : ils recevaient alors « le baptême de Jean-Baptiste », une aspersion d’eau qui n’avait d’autre but que de manifester leur désir sincère de se convertir (Marc 1,5-6). C’est ainsi que Jean les préparait à accueillir le Sauveur du monde : qu’ils fassent de même devant lui, et ils seront sauvés par « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jean 1,29) » en baptisant dans l’Esprit Saint !

En acceptant la démarche proposée par Jean-Baptiste, Jésus déclare qu’ils « ont justifié Dieu », au sens où par leur attitude, ils l’ont reconnu à l’œuvre en son prophète et par lui. Il en sera de même avec Jésus : il sera pleinement le Serviteur du Père, en accomplissant son œuvre (Jean 4,34), en manifestant ses actes (Jean 10,37-38), en proclamant ses Paroles (Jean 12,48-50 ; 17,7-8). Et le Père, de son côté, ne cessera de rendre témoignage à son Fils, « le Chemin, la Vérité et la Vie », (Jean 14,6) par l’action de l’Esprit de Vérité (Jean 15,26). Ainsi, celui qui accueille le témoignage de Jésus certifie que Dieu le Père « est véridique » (Jean 3,33), « il justifie Dieu »… et manifeste du même coup que son cœur est rempli de bonne volonté et ouvert à la vérité. En effet, nul ne peut reconnaître et dire que Jésus est Seigneur sans la Lumière intérieure de l’Esprit Saint (1Corinthiens 12,3). Dans le cas contraire, la lumière de la vérité n’est pas en lui : son cœur est dans les ténèbres (Luc 11,35), il fait nuit (Jean 13,30)… Aussi, quelle que soit l’œuvre de Dieu, « un air de flûte » ou « un chant funèbre », elle sera rejetée. C’est bien ce qui arriva à Jean Baptiste, lui qui ne mangeait pas et ne buvait pas : beaucoup de scribes et de Pharisiens dirent de lui qu’il était possédé (Matthieu 11,18)… Et c’est ce qui arrivera aussi à Jésus, lui qui, tout simplement, mangeait et buvait (Luc 7,33-35) ; ils diront de lui : « Il a un démon » (Jean 10,20) .

Jésus victorieux du péché : la pécheresse pardonnée et aimante (Luc 7,36-50)

femme pécheresseCet épisode donne un nouvel exemple de ce qui vient d’être développé : « les publicains et les pécheurs » ont su reconnaître en Jean-Baptiste et en Jésus des prophètes (Luc 7,16.26), c’est à-dire des hommes avec qui et par qui Dieu est à l’œuvre, tandis que de nombreux Pharisiens en doutent. C’est le cas de Simon (Luc 7,39) qui a invité Jésus à manger chez lui, et une fois de plus, le Christ répondra avec simplicité à une telle invitation.

St Luc ne s’attarde pas à nous décrire les circonstances du repas ; il nous présente aussitôt une femme connue pour être une « pécheresse » sans que la nature de ses fautes nous soit expliquée. Elle aussi a reconnu en Jésus Celui qui vient révéler et apporter au monde la Miséricorde de Dieu. Elle lui a ouvert son cœur, et elle a reconnu, en le vivant, combien Jésus était vraiment celui qui donne aux hommes « la connaissance du salut par la rémission de ses péchés » (Luc 1,77). Et à cette « connaissance » succède « la reconnaissance », immense… Mais cette femme est « impure » aux yeux de Simon, et si Jésus était un prophète selon ses vues, il saurait qu’elle est impure et il refuserait de se laisser toucher par elle, pour ne pas devenir impure comme elle… Mais Jésus va lui répondre en manifestant pleinement sa qualité de prophète, non pas selon les critères humains de Simon, mais selon le cœur de Dieu. Simon a murmuré en son cœur : Jésus le sait. Une femme, sans rien lui dire, vient de lui témoigner beaucoup d’amour : Jésus, à nouveau, sait pourquoi. Le Père lui a déjà pardonné toutes ses fautes. Aussi vient-elle dire son merci par des gestes remplis de tendresse. Alors que Jésus mange ici « à la romaine », étendu sur un canapé ou sur des coussins, elle s’approche de lui humblement, par derrière, puis « elle baigne ses pieds de ses larmes, les essuie de ses cheveux, et verse sur eux du parfum »…

Le Christ, par sa Parole, ne fera ensuite que manifester une réalité déjà accueillie et vécue par cette femme : « Tes péchés sont remis ». Et pour convaincre Simon de revoir son jugement, il va lui offrir la possibilité de bien juger en le conduisant pas à pas grâce à une parabole qu’il va construire en partant des convictions de Simon. Cette femme est pour lui une grande pécheresse ? Jésus comparera son péché à une dette qui équivaut à 18 mois de salaire… Comme beaucoup de Pharisiens aveuglés par leur orgueil (Jean 9,39-41 ; Luc 18,9-14 ; « le péché » en fait de tous les hommes : Romains 8,19-21), Simon croit qu’il est quelqu’un de bien, un homme juste qui met en pratique tous les commandements de la loi et n’a rien à se reprocher ? Jésus va ouvrir une petite brèche dans ses certitudes en lui déclarant indirectement qu’il est lui aussi un pécheur ; certes, son péché est comparé à une somme beaucoup plus petite, dix fois moins que celle de la femme, mais ce n’est pas rien tout de même ! Et face à leur Maître, les deux sont en fait dans une situation identique : ils n’ont pas de quoi rembourser, ils ne peuvent se libérer de leur dette par eux-mêmes (Matthieu 19,25-26 ; Marc 10,26-27 ; Luc 18,26-27 ; Ephésiens 2,4-10). Ils méritent donc tous les deux une condamnation … Mais si leur Maître leur fait grâce, qui l’en aimera davantage ? « Celui-là, je pense, auquel il a fait grâce de plus » répond Simon. « Tu as bien jugé », lui dit Jésus, et en lui parlant ainsi il l’encourage à aller plus loin, à continuer de bien juger en repensant aux multiples aspects de cette parabole… Simon lui aussi serait-il un homme pécheur ? Mais alors, il ne pourrait plus condamner cette femme en la regardant de haut avec mépris… Il serait comme elle, appelé à recevoir gratuitement le don de Dieu qui le conduirait à la vie éternelle… « Va, ta foi t’a sauvé » lui dirait alors le Christ …

Jésus vient de lui présenter indirectement l’amour gratuit et inconditionnel de Dieu qui veut pardonner leurs fautes à tous les hommes, ses enfants, et leur donner ainsi de connaître la vraie Vie, la vraie Joie, et « quelque chose » du vrai bonheur qui les attend auprès de Lui par-delà leur mort. De plus, son attitude envers Simon est foncièrement bienveillante : il a répondu à son invitation et mange avec lui à sa table, un geste qui, à l’époque, manifestait la communion entre les personnes. Aussi va-t-il lui adresser maintenant quelques reproches, qui ébranleront, du moins l’espère-t-il, sa conviction d’être quelqu’un qui agit toujours bien. Et le critère de Jésus sera celui de l’amour… Il va comparer tous les gestes de la femme à des gestes d’hospitalité qu’un maître de maison peut accomplir pour ses hôtes, et manifestement, Simon n’en a fait aucun pour lui ! Se croyait-il supérieur à cette femme ? Aux yeux de Jésus, ce serait plutôt elle qui l’a bien accueilli… L’échelle habituelle des valeurs est à nouveau renversée (Matthieu 21,31-32) … Dieu regarde au cœur, à l’amour ; il ne juge pas sur les apparences, comme le font trop souvent les hommes (Jean 7,24)… Simon comprendra-t-il la leçon ? St Luc ne le dit pas, le souvenir de Nicodème le fait espérer (cf Jean 3,1-10 ; 7,45-52 ; 19,38-42)…

D. Jacques Fournier

L’amour reconnaissant de Ste Thérèse de Lisieux

A l’occasion de commentaires de cet épisode de « la pécheresse pardonnée et aimante » (Luc 7,36-50), Ste Thérèse de Lisieux avait entendu dire « qu’il ne s’était pas rencontré une âme pure aimant davantage qu’une âme repentante ». Et elle ajoutera aussitôt : « Ah! que je voudrais faire mentir cette parole ! ». Elle avait en effet conscience d’avoir reçu la grâce d’être « une âme pure », mais elle avait aussi compris qu’elle le devait à l’Amour Miséricordieux du Seigneur qui avait pris soin d’elle dès sa plus tendre enfance, par ses parents, par ses sœurs… Elle affirmait donc avec force pouvoir témoigner autant de reconnaissance et d’amour au Seigneur qu’une âme qui aurait retrouvé sa pureté première après avoir été pardonnée de ses nombreuses fautes…
« Ah! je le sens, Jésus me savait trop faible pour m’exposer à la tentation… Je reconnais que sans Lui, j’aurais pu tomber aussi bas que Sainte Madeleine et la profonde parole de Notre Seigneur à Simon retentit avec une grande douceur dans mon âme… Je le sais: « Celui à qui on remet moins, AIME moins » (Luc 7,40-47). Mais je sais aussi que Jésus m’a plus remis qu’à Sainte Madeleine, puisqu’il m’a remis d’avance, m’empêchant de tomber.
Ah! que je voudrais pouvoir expliquer ce que je sens!… Voici un exemple qui traduira un peu ma pensée. Je suppose que le fils d’un habile docteur rencontre sur son chemin une pierre qui le fasse tomber et que dans cette chute il se casse un membre ; aussitôt son père vient à lui, le relève avec amour, soigne ses blessures, employant à cela toutes les ressources de son art et bientôt son fils complètement guéri lui témoigne sa reconnaissance. Sans doute cet enfant a bien raison d’aimer son père ! Mais je vais encore faire une autre supposition. Le père ayant su que sur la route de son fils se trouvait une pierre, s’empresse d’aller devant lui et la retire, sans être vu de personne. Certainement, ce fils objet de sa prévoyante tendresse, ne SACHANT pas le malheur dont il est délivré par son père ne lui témoignera pas sa reconnaissance et l’aimera moins que s’il eût été guéri par lui… mais s’il vient à connaître le danger auquel il vient d’échapper, ne l’aimera-t-il pas davantage? Eh bien, c’est moi qui suis cette enfant, objet de l’amour prévoyant d’un Père qui n’a pas envoyé son Verbe « pour racheter les justes mais les pécheurs » (Matthieu 9,13). Il veut que je l’aime parce qu’il m’a remis, non pas beaucoup, mais TOUT (Luc 7,47). Il n’a pas attendu que je l’aime beaucoup comme Sainte Madeleine, mais il a voulu que JE SACHE comment il m’avait aimée d’un amour d’ineffable prévoyance, afin que maintenant je l’aime à la folie… J’ai entendu dire qu’il ne s’était pas rencontré une âme pure aimant davantage qu’une âme repentante, ah! que je voudrais faire mentir cette parole! »…

 

Fiche 2M n°16 – Lc 7,1-50 : cliquer sur le titre précédent pour ouvrir ou imprimer le document PDF

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