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15ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 6, 7-13) – Francis Cousin

« L’envoi en mission. »

 La semaine dernière, l’évangile se terminait par la phrase suivante : « Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. ». Jésus enseigne et guérit.

La suite de cet évangile est celui de ce jour, où Jésus envoie les apôtres deux par deux pour la mission : celle de continuer ce que Jésus avait commencé dans les villages à l’entour de Nazareth.

Il leur avait montré comment faire, mais il commence par leur donner quelques consignes pour qu’ils puissent réussir leur mission.

La première chose qu’il leur donne, c’est d’avoir autorité sur les esprits impurs. Ces esprits qui n’ont de cesse de forcer ceux qui sont sous leur coupe à faire le mal, d’inviter au mal … et qui sont souvent des fardeaux pour ceux qui les subissent.

Et avoir autorité sur eux, c’est donner aux apôtres la possibilité de les anéantir, de leur enlever leurs pouvoirs pour que le bien et le beau prennent le dessus.

Cela fait partie de la mission … et donc aussi de la nôtre comme baptisés …

Mais bien souvent, on pense que cela ne nous concerne pas. Bien sûr, n’importe quel baptisé n’a pas la possibilité de lutter contre le démon … il faut réserver cela aux exorcistes … c’est préférable … Mais il y a tout un tas de choses pour lesquelles n’importe qui peut dire : « Ne fais pas cela, ce n’est pas bien. » … et on ne le fait pas toujours … par peur de passer pour un ’’réactionnaire’’, pour un ’’vieux jeu’’, … et on laisse s’installer le mal autour de nous !

La première chose que Jésus donne à ses apôtres après sa résurrection et le don de l’Esprit, c’est : « À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » (Jn 20,23) : Le pardon ! Demander à l’autre de ne pas faire le mal, c’est une manière de proposer le pardon …

La deuxième chose qu’il leur donne, c’est un ensemble de conseils qu’on pourrait traduire par : « Dépouillez-vous de tout ce qui est matériel, faites-vous pauvres, sans rien qui puisse vous donner de l’assurance, pour ne conserver qu’une chose : les Paroles que je vous ai dites, et le fait que je suis toujours avec vous. ». En fait, c’est ce que disait saint Paul la semaine dernière : « Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, [Jésus] qui est mort et ressuscité pour eux. » (2Co 5,15).

Avoir sa vie centrée sur Jésus !

C’est une autre manière de dire ce que Jésus demande à tous eux qui veulent le suivre : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mc 8,34) …

Il leur autorise quand même deux choses : un bâton, pour aider à marcher, et une paire de sandales, pour pouvoir marcher loin…

C’est ce que conseillait le pape François aux jeunes des JMJ de Cracovie, de manière plus actuelle, et avec les mots de maintenant : « Chers amis, Jésus est le Seigneur du risque, il est le Seigneur du toujours ‘‘plus loin’’. Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le canapé contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laissent dans ton cœur chaque geste, chaque attitude de miséricorde. Aller par les routes en suivant la ‘‘folie’’ de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l’ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. Aller par les routes de notre Dieu qui nous invite à être des acteurs politiques, des personnes qui pensent, des animateurs sociaux. Il nous incite à penser à une économie plus solidaire que celle-ci. Dans les milieux où vous vous trouvez, l’amour de Dieu nous invite à porter la Bonne Nouvelle, en faisant de notre propre vie un don fait à lui et aux autres. Et cela signifie être courageux, cela signifie être libre. »

Cette manière de faire est aussi celle qui a été présentée à ses frères par saint François d’Assise, se faire pauvre pour annoncer l’évangile, et qui continue à l’être à l’heure actuelle. On peut en trouver l’expérience dans le livre « Marcher vers l’inconnu » du frère Jack Mardesic, franciscain, qui vient de sortir et qui sera bientôt en vente à l’AROD.

On aurait tort de penser que ce passage de l’évangile ne concerne que les douze apôtres. Il nous concerne tous.

Car il est de notre mission de baptisés d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus à tous ceux que nous rencontrons.

Ce n’est pas facile … et on l’oublie souvent … Mais … c’est notre mission !

Seigneur Jésus,

les conseils que tu donnes aux douze apôtres

sont toujours valables pour nous.

Mais la société de consommation

dans laquelle nous vivons

nous invite plus à nous prélasser dans le canapé

qu’à chausser nos chaussures de marche

pour aller sur les routes

où le vent de l’Esprit nous portera.

Mais la joie de la rencontre avec les autres

ne viendra jamais du canapé.

                                     Francis Cousin

 

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Prière dim 15° TOB