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14ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 6, 1-6) – Francis Cousin

« Foi, ou non-foi ? »

 

L’évangile de ce jour nous parle du séjour de Jésus dans son lieu d’origine (et non pas de naissance, qui est Bethléem), là où il a passé une bonne partie de sa vie, entre le retour d’Égypte et le début de sa vie publique : Nazareth.

Comme il allait dans tous les villes et villages de Galilée, il fallait bien qu’un jour il s’arrête dans ce village où il a vécu au minimum vingt-cinq ans.

Il y connaissait du monde, presque tous les habitants : ceux qu’il a connu comme enfant, avec qui il a joué, avec qui il a appris à lire à la synagogue, ceux qu’il a connu comme charpentier dont il a construit la case … et tous ceux qu’il a rencontré à la synagogue.

C’est justement à la synagogue qu’il les retrouve ce jour-là. Et c’est lui qui fait l’enseignement.

Tous l’écoutent avec intérêt : Ils ne s’attendaient pas à un tel enseignement, tellement celui-ci est clair et précis. Ils sont tout étonnés : « Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée ? ». Et donnée par qui ? Il n’a pas fait l’école pour devenir rabbin !

Et puis il y a les miracles dont ils ont entendu parler, notamment à Capharnaüm : « Ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? ».

Ils se posent des questions, comme beaucoup en Galilée. Mais alors que dans beaucoup d’endroits les gens « rendaient gloire à Dieu, en disant : ’’Nous n’avons jamais rien vu de pareil’’. » (Mc 2,12), des gens prêts à voir en lui le grand prophète. Ici, les gens ne font pas référence à Dieu ; ils ne voient en Jésus que l’homme qu’ils ont connu : « N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie ? ».

Même s’ils sont dans la synagogue, le lieu dédié à la prière à Dieu, leurs réflexions ne les portent pas vers Dieu. Ils disent avoir foi en Dieu, mais ils sont incapables de voir l’action de Dieu dans les paroles de Jésus. En fait, leur foi est fausse (ou faussée). Leur foi est une non-foi.

Comme les pleureuses qui se moquaient de Jésus dans l’évangile de la semaine dernière.

Attention ! Leurs réactions sont humaines, et on aurait tort de les blâmer. C’étaient des juifs fidèles et pratiquants ; on aurait peut-être eu les mêmes réactions à leur place.

Nous disons croire en Dieu, nous allons à la messe … mais sommes-nous capables de voir l’intervention de Dieu dans notre vie, de manière positive pour nous et inopinée, sans qu’on lui demande quoi que ce soit ? …

Par contre, quand il nous arrive quelque chose de négatif : « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’il m’arrive cela ? ». Là, on pense à Dieu … mais en reproche …

Quelle est notre foi ? Une ’’foi’’ en des rites, des prières … ou une foi en Dieu, une foi en Jésus, fils de Dieu ?

On comprend alors que Jésus n’ait pas pu faire de miracles.

Car le miracle nécessite la foi, foi en Dieu qui peut tout car « rien n’est impossible à Dieu » (Lc1,37), ou foi qui advient parce qu’un miracle a eu lieu : reconnaissance de l’intervention de Dieu dans notre vie (ou celle des autres).

C’est pourquoi Jésus ne fit que quelques guérisons « en leur imposant les mains ».

Guérisons qui ne sont pas des miracles, car il n’y a pas la foi. Ce que l’évangéliste indique en disant que Jésus « s’étonna de leur manque de foi » dans la traduction liturgique, mais qu’il serait plus correct de traduire par leur « incroyance » ou leur « non-foi ».

Seigneur Jésus,

nous croyons en toi, fils de Dieu,

vrai homme et vrai Dieu.

C’est du moins ce que nous disons !

Mais quand un miracle a lieu,

on ne voit pas ton intervention

et on cherche des explications humaines !

Et quand on aimerait que tu fasses un miracle,

on le demande, mais avec un doute !

Et pourtant, tu nous as dit :

« Tout ce que vous demanderez au Père en  mon nom,

il vous le donnera. »

                                     Francis Cousin

 

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Prière dim 14° TOB