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7ième Dimanche de Pâques (Jn 17, 11-19) – Francis Cousin

« Père saint, garde mes disciples dans ton nom. »

Nous sommes le soir du jeudi saint. Avant de partir pour aller au jardin de Gethsémani, pour aller vers sa Passion, Jésus fait une dernière prière à son Père en présence de ses disciples, en faisant un peu le bilan de son séjour sur terre. Et en demandant à son Père de veiller sur ses disciples, ceux qu’il a formés pour proclamer son évangile quand il ne sera plus là.

Dans cette partie qui concerne ses disciples, il commence par la phrase en en-tête.

« Père saint ».

Père, c’est celui qui est proche, qui éduque, qui enseigne le bien …

Saint, c’est ce qui pour nous, humains, semble inaccessible, trop lointain, hors de portée …

Et pourtant, Jésus associe ces deux termes, le proche et le lointain …

Dieu, « Père saint », veut que nous soyons comme lui : « Soyez saint parce que je suis saint » (Lv 19,2), et on trouve dans l’évangile une expression semblable de Jésus : « Soyez parfaits comme votre Père est parfait » (Mt 5,48).

Cette juxtaposition improbable est comme une demande de Jésus à son Père de rendre les disciples parfaits, et donc saints.

« Garde mes disciples dans ton nom … pour qu’ils soient UN, comme nous-mêmes. ».

Ce n’est pas la première fois que Jésus parle de l’unité entre son Père et lui ; mais avant il s’adressait aux disciples pour qu’ils fassent de même, ici il demande à son Père de les garder dans la même unité qu’ils avaient tous les deux.

Et c’est cette unité réalisée entre le Père et les disciples qui va permettre toutes les autres demandes de Jésus, par comparaison entre les actions des disciples et celles de Jésus.

« Qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés »

La joie de Jésus vient de son unité avec son Père. Si les disciples sont en unité avec le Père par l’intermédiaire de Jésus, alors eux aussi participeront à la joie du Jésus, la joie d’aimer et d’être aimé par le Père, la joie d’aimer les humains, et parfois d’être aimé par certains d’entre eux.

Pas par tous, car « le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. »

Mais Jésus ne demande pas qu’ils soient aimés par tout le monde ! Non, car il respecte la liberté de chacun, son for interne.

Ni que le Père les « retire du monde », car il y a des choses bonnes dans le monde, mais « qu’ils soient gardés « du Mauvais. », de tout ce qui est mauvais dans le monde, initié par le Mauvais, le Malin, le Satan. Là aussi à l’image de Jésus qui « est vainqueur [du] monde » (Jn 16,33).

« Sanctifie-les dans la vérité : ta Parole est vérité ».

Et comment Jésus explique la sanctification ? Par la Parole. Pas n’importe laquelle : celle de Dieu le Père qui a été proclamé sur terre par Jésus, en parole (λογος) et en actions (πραξις).

Et pour permettre cette sanctification, Jésus envoie ses disciples dans le monde : « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. », là encore à l’imitation de Jésus avec son Père.

Que retenir pour nous ?

Que nous devons tout faire pour être à « l’imitation de Jésus-Christ ».

Avec comme principe premier de tout faire pour être comme Jésus en unité avec le Père. C’est ce que dit Jésus dans le paragraphe suivant : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. (…) qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » (Jn 17,21-23).

Cette prière de Jésus à son Père concerne tous les disciples : « ceux qui sont là, mais encore ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » (Jn 17,20).

Elle concerne donc tous les baptisés, quels que soient leurs fonctions dans l’Église.

Seigneur Jésus,

ton amour pour nous est si grand

que tu veux partager avec nous

ce qui est le plus important pour toi :

l’unité parfaite qu’il y a entre ton Père et toi,

basée sur l’amour parfait.

Mais pour y arriver,

il faut que chacun renonce à lui-même,

et c’est pas gagné …

à commencer par moi.

                                     Francis Cousin

   

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Image dim Pâques B 7°9