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1er Dimanche de Carême (Mc 1, 12-15) – Francis Cousin

« Convertissez-vous

et croyez à l’Évangile. »

Premier dimanche de carême : aussitôt on pense à Jésus au désert … tenté par Satan !

Matthieu et Luc s’étendent sur cette tentation par Satan, décrivant par le menu trois tentations auxquelles Jésus répond à chaque fois par une citation de l’Écriture.

Marc, au contraire, est plus concis. Il va à l’essentiel, il ne fait que signaler que Jésus a été tenté par Satan, et qu’il vivait parmi les bêtes sauvages.

Quelles bêtes sauvages ? Ce n’est pas dit, car non essentiel. On sait simplement qu’il y avait à l’époque des lions dans le désert de Judée.

Mais cela nous dit aussi que Jésus vivait comme vivaient Adam et Ève dans le jardin d’Éden, parmi les bêtes sauvages, avant qu’ils n’en fussent exclus.

Jésus est le nouvel Adam qui vient racheter la faute du premier.

Les tentations existent, c’est sûr, et nous en savons quelque chose.

Jésus, vrai Dieu et vrai homme, les a donc connues, comme nous … enfin pas vraiment comme nous … beaucoup moins ! Quand il était dans le désert, et à la fin de sa vie, à Gethsémani, quand il voyait arriver les horreurs de sa Passion. Mais à chaque fois il n’y succomba pas en se tournant aussitôt vers son Père.

Mais il savait comment sont les hommes, et dans la prière qu’il donna à ses disciples pour qu’ils puissent s’adresser à son Père il dit : « Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. » (Mt 6,13).

Et la meilleure façon de résister à la tentation, c’est de faire comme Jésus, et de se tourner vers son Père, de se convertir à Dieu, de croire à la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus, mort et ressuscité, et à tout son enseignement.

En fait, cela revient à dire : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

C’est ce que nous avons entendu ce mercredi lors de la réception des cendres, signe de conversion.

Et dans l’évangile, on nous parlait d’aumône, de prière et de jeûne … à faire dans la joie et dans le secret « car ton Père qui voit au plus secret te le rendra. » (Mt 6,18).

Souvent, au début du carême, on se promet de mettre en œuvre certaines résolutions (comme on en fait au nouvel an …), certains veulent faire des « sacrifices » … mais le seul sacrifice que nous avons à respecter, c’est celui de Jésus mort sur la croix pour nous sauver du péché, et dont nous faisons mémoire à chaque messe …

Et si nous voulons faire des « sacrifices », ce n’est valable que si ce que nous appelons « sacrifice » devienne au bout de quelques temps quelque chose de tellement naturel pour nous que ce ne soit plus un sacrifice.

À part un peu plus de prières pendant le temps de carême (et garder le rythme pour après …), nous ne devrions pas faire davantage de Bonnes Actions pendant le carême que dans le cours de l’année.

Nous ne devrions pas attendre le carême pour nous préoccuper des pauvres en tout genre (financier, moral, affectif …) et faire acte de miséricorde envers eux.

Nous ne devrions pas attendre le carême pour nous préoccuper du respect de la nature et de notre maison commune.

Nous ne devrions pas attendre le carême pour faire abstinence de diverses choses qui peuvent avoir comme conséquence de nous éloigner de Dieu et des autres.

Nous ne devrions pas attendre le carême pour arrêter de mal-causer sur certaines personnes, de répandre des ladi-lafés.

Nous ne devrions pas attendre le carême pour mettre en œuvre la fraternité, pour nous reconnaître frères ou sœurs des autres en Jésus-Christ (même s’ils sont d’une autre religion ou sans religion …)

Jésus ne nous demande qu’un chose (pas facile !) : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » … et ça, c’est tout le temps … pas seulement pendant le carême, 40 jours par an, soit environ un neuvième de l’année …

Et les huit neuvièmes restants … on fait quoi ? …

Eh bien, on garde les bonnes habitudes qu’on a prise pendant le carême … et on essaye de transformer les mauvaises en bonnes, sous le regard bienveillant de Dieu.

Alors seulement, « le règne de Dieu [sera] tout proche » … non pas d’un point de vue géographique ou chronologique, mais spirituel : parce qu’il n’est proche que quand nous nous approchons de Dieu !

Seigneur Jésus,

 si nous voulons que le règne de Dieu vienne,

il nous faut nous approcher de ton Père

en nous convertissant

et en croyant à ta Bonne Nouvelle,

comme tu le demandes depuis deux mille ans,

et ce chaque jour de notre vie.

Francis Cousin    

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Image dim Carême B 1°