3ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 14-20) – Francis Cousin
« Venez à ma suite. »
La semaine dernière, dans l’évangile selon saint Jean, nous avions déjà vu André et son comparse, souvent identifié avec Jean, frère de Jacques de Zébédée, se mettre à suivre Jésus, suite à la remarque de Jean-Baptiste : « Voici l’Agneau de Dieu ». Ils étaient restés avec Jésus un bon moment de l’après-midi ; et le lendemain, André amène son frère Simon à Jésus : « Nous avons trouvé le Messie ! ». C’était au bord du Jourdain, là ou Jean-Baptiste baptisait, un peu au nord de la mer Morte.
Aujourd’hui, dans l’évangile de Marc (comme dans les autres synoptiques), nous retrouvons Jésus en Galilée, après avoir été baptisé dans le Jourdain et passé quarante jours dans le désert, commençant à prêcher la Bonne Nouvelle. Ce jour-là, il passe le long de la mer de Galilée. Et c’est là qu’il appelle ses quatre premiers apôtres : Simon et André, Jacques et Jean.
On pourrait se dire : « Il y a un problème ! les évangélistes ne disent pas la même chose ! »
À moins qu’ils disent tous vrai.
Faisons une hypothèse :
Cela commence avec André et Jean, puis quelques autres Galiléens, des amis, de la famille : il y a nommément cités : Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël (Barthélémy), à Béthanie de Transjordanie, auprès du Jourdain. Ils ont été en relation avec Jésus de manières diverses, ont parlé avec lui. Ils ont fait connaissance …
Après le baptême de Jésus, dans les synoptiques, Jésus, poussé par l’Esprit, part dans le désert pendant quarante jours, pour y être tenté par le Diable … Et les autres Galiléens rentrent chez eux, reprennent leur métier ; la vie continue …
Après le désert, Jésus remonte en Galilée et commence à enseigner … il va de village en village …
(Ne tenons pas compte des jours indiqués dans l’évangile de Jean : cela lui permet de situer les noces de Cana le septième jour après le premier témoignage de Jean-Baptiste, en parallèle au septième jour de la création du monde où Dieu se reposa, et suggéré ainsi que ce repas de noces préfigure le banquet messianique de la fin des temps.)
Un jour, Jésus passe par Bethsaïde, le village d’André et de Simon. On peut estimer à environ deux mois la durée entre la rencontre de Béthanie et ce jour-là (quarante jours de désert, trois jours pour remonter en Galilée, et deux semaines d’évangélisation en Galilée).
Passant le long du lac, il voit André et Simon qui jettent leurs filets dans la mer. Il les reconnaît tout de suite et les interpelle : « Venez à ma suite. Je vous ferais devenir des pêcheurs d’hommes. ».
Les deux hommes se retournent. Voient Jésus. Ils reconnaissent aussitôt celui dont les paroles les avaient tant émerveillées, leur avaient donné l’espoir d’une autre vie. Ils avaient réfléchi, avaient ruminé dans leur cœur toutes ces pensées que ces paroles avaient fait naître, et ils n’avaient qu’une hâte : le revoir ! Entendre de nouveau ses paroles bienfaisantes, pleines d’amour, d’espoir et de bonté …
Et le voici devant eux !
Ils attendaient tellement ce jour !
Sans attendre, ils laissent tout ce qu’ils faisaient, et partent avec lui.
Un peu plus loin, Jésus rencontre Jean et son frère Jacques, qui étaient dans les mêmes dispositions d’André et Simon … Et le résultat est le même …
Bien sûr, ceci n’est qu’une hypothèse … mais elle permet de comprendre pourquoi les ’futurs apôtres’ ont été aussi prompts à suivre Jésus.
Cette parole de Jésus, elle continue à nous être adressée : « Venez à ma suite. »
Je n’ajoute pas « Je vous ferais devenir pêcheurs d’hommes » car on risquerait de penser que c’est réservé aux vocations sacerdotales … Encore que … Tout le monde est appelé à sortir les pécheurs de leur univers et à les ramener dans le droit chemin … à commencer par nous !
« Venez à ma suite. », ce n’est pas seulement pour ceux qui ne croient pas, qui ne connaissent pas Jésus.
Tous, nous avons à nous mettre, chaque jour, à la suite de Jésus. À faire que nous mettions ses paroles en applications … à commencer par le commandement d’amour de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé. ».
C’est d’autant plus important en ce jour où se termine la semaine d’unité pour les Chrétiens. Baptisés du même baptême qui fait de nous des fils de Dieu, il est important que nous prions (et que nous fassions ce qu’il faut) pour que nos points de différences soient supprimés et que nous puissions nous dire véritablement comme frères en Jésus.
Et aussi que nous pensions à ceux qui ont (ou n’ont pas) d’autres religions … , qui ne pensent pas comme nous, mais qui sont aussi pour nous des frères (et des sœurs). Ainsi que nous l’a rappelé le pape François dans sa dernière encyclique : ’’Fratelli Tutti’’, ou en français ’’Tous Frères’’.
Seigneur Jésus,
Tu ne cesses d’appeler
les hommes à te suivre,
pour que ta Bonne Nouvelle
fleurisse sur la terre
et que la fraternité entre tous
soit quelque chose de réel,
que tu attends depuis longtemps.
Fais que nous te suivions …
en actes !
Francis Cousin