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Audience Générale du Mercredi 16 Mai 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 16  mai 2018


Frères et sœurs, nous concluons aujourd’hui le cycle de catéchèses sur le Baptême. La remise du vêtement blanc et du cierge allumé sont les signes visibles qui manifestent la dignité des baptisés et leur vocation chrétienne, telle que l’énonce saint Paul : « Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ » (Ga 3, 27). Le vêtement blanc annonce la condition de ceux qui sont transfigurés dans la gloire divine. Le mandat de le porter sans tache pour la vie éternelle trace le chemin qui, depuis la fontaine baptismale, conduit vers la Jérusalem céleste. Se revêtir du Christ signifie cultiver des sentiments de tendresse, de bonté, de compassion, d’humilité, de douceur et de patience et par-dessus tout d’amour, qui est le lien le plus parfait. La remise de la flamme allumée au cierge pascal rappelle que c’est Jésus Christ qui est la lumière et que nous sommes appelés à recevoir sa splendeur. La vocation chrétienne est de marcher en enfants de la lumière, en persévérant dans la foi. Le devoir des parents et des parrains et marraines est d’avoir soin d’alimenter la flamme de la grâce baptismale dans leurs enfants et de les aider à persévérer dans la foi. La célébration du baptême se conclut par le Notre Père, prière de la communauté des enfants de Dieu. Les baptisés recevront en effet la plénitude du don de l’Esprit dans la Confirmation et participeront à l’Eucharistie, apprenant ce que signifie se tourner vers Dieu en l’appelant ‘Père’ dans la sainte Eglise.

 J’accueille avec plaisir les pèlerins provenant de France, de Suisse, et d’autres pays francophones. Je salue en particulier les jeunes ainsi que les pèlerins du diocèse du Mans. Chers frères et sœurs, je souhaite que la grâce de votre baptême fructifie en chacun de vous en un chemin de sainteté. Que Dieu vous bénisse !




Audience Générale du Mercredi 9 Mai 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 9  mai 2018


Frères et sœurs, nous poursuivons les catéchèses sur le baptême en parlant aujourd’hui du rite de l’immersion, qui constitue le baptême lui-même. Le baptistère est le lieu où se vit la Pâque avec le Christ : L’homme ancien est enseveli dans l’eau du baptême pour renaître comme créature nouvelle. Alors que nos parents nous ont engendrés à la vie terrestre, l’Eglise nous engendre, enfants de Dieu, à la vie éternelle. Sur nous, comme sur Jésus, le Père fait résonner avec amour ses paroles : « tu es mon fils bien aimé ». Enfant de Dieu, nous le devenons pour toujours : le baptême imprime en notre âme une marque qu’aucun péché ne peut effacer, même s’ils peuvent empêcher d’en développer les fruits. L’onction du Saint Chrême, faite par le prêtre à la suite de l’immersion, signifie que le Baptême nous configure au Christ, le premier né d’une multitude de frères, et nous incorpore à son Corps. Nous sommes, en effet, consacrés prêtres, prophètes et rois, appelés à participer au sacerdoce royal et prophétique du Christ.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les personnes venues du Canada et de France.

Frères et sœurs, souvenons-nous chaque jour de notre vocation baptismale en faisant de notre vie une offrande agréable à Dieu et en la mettant au service des autres.

Que Dieu vous bénisse.




Audience Générale du Mercredi 2 Mai 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 2 mai 2018


Frères et sœurs, parmi les rites centraux qui se déroulent près des fonts baptismaux, considérons d’abord l’eau. Matrice de vie et de bien-être, même si elle peut aussi être cause de mort, l’eau a la capacité de laver, de nettoyer, de purifier. A partir de ce symbole universellement reconnu, la Bible décrit les interventions et les promesses de Dieu. Toutefois, le pouvoir de remettre les péchés ne se trouve pas dans l’eau elle-même. C’est pourquoi l’Église invoque l’action de l’Esprit Saint sur l’eau, à travers la prière de bénédiction, afin que « ceux qui recevront en elle le Baptême soient ensevelis avec le Christ dans la mort et, avec lui, ressuscitent à la vie éternelle ». Il faut ensuite préparer le cœur à recevoir le Baptême. C’est le but de la renonciation au mal et de la profession de foi, exprimées à la première personne du singulier : « Je renonce”, « Je crois ». Ces deux actes, étroitement liés entre eux, manifestent que l’adhésion au Christ est un choix responsable qui exige d’être traduit en gestes concrets de confiance en Dieu. Ils ne sont pas limités à l’instant du Baptême : la renonciation au péché, à Satan et la profession de foi de l’Église sont deux attitudes qui accompagnent toute la croissance et la maturation de la vie chrétienne.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et de divers pays francophones, en particulier les jeunes du diocèse de Rouen avec leur évêque Mgr Lebrun et les jeunes du diocèse de Saint-Brieuc avec leur évêque Mgr Moutel. Quand nous faisons le signe de la croix en plongeant notre main dans l’eau bénite, puissions-nous penser avec reconnaissance au Baptême reçu et renouveler notre « Amen », pour vivre immergés dans l’amour de la Sainte Trinité. Que Dieu vous bénisse !




Audience Générale du Mercredi 25 Avril 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 25 Avril 2018


Frères et sœurs, nous continuons notre réflexion sur le Baptême, à la lumière de la Parole de Dieu. C’est l’Evangile qui illumine les candidats et suscite l’adhésion de foi. En effet, « le Baptême est d’une façon particulière ‘le sacrement de la foi’ puisqu’il est l’entrée sacramentelle dans la vie de foi » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 1236). Et la foi est la remise de soi au Seigneur Jésus. L’Evangile porte en lui-même la force de transformer celui qui l’accueille avec foi. De plus, on ne va jamais seuls à la fontaine baptismale, mais accompagnés de la prière de toute l’Eglise. Celle-ci accompagne les catéchumènes sur le chemin du bien et les aide à se soustraire au pouvoir du péché pour entrer dans le Règne de la grâce divine. La victoire de Jésus sur le pouvoir du démon laisse la place à la Seigneurie de Dieu qui réjouit et réconcilie avec la vie.  Le Baptême n’est pas une formule magique, mais un don de l’Esprit Saint qui prépare celui qui le reçoit à lutter contre l’esprit du mal. Car nous savons par expérience que la vie chrétienne est toujours sujette à la tentation de se séparer de Dieu pour succomber aux séductions mondaines. Enfin, l’onction des candidats au Baptême avec l’huile des catéchumènes signifie que la puissance du Christ Sauveur les fortifie pour lutter contre le mal et le vaincre.

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, en particulier les jeunes, ainsi que les fidèles de Lille, avec Mgr Hérouard, l’enseignement catholique de Créteil, avec Mgr Santier, les élus de Pévèle Carembault, et les séminaristes de Belgique. En cette fête de saint Marc, évangéliste, je vous invite à mettre toujours la Parole de Dieu au cœur de vos vies. Que Dieu vous bénisse !




Audience Générale du Mercredi 18 Avril 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 18 Avril 2018


Frères et sœurs, la signification du baptême ressort clairement dans sa célébration. D’abord, le nom du candidat est demandé. Dieu, en effet, nous appelle chacun par notre nom, il nous aime dans le concret de notre vie. Le baptême initie une vocation personnelle à vivre en chrétien et implique une réponse personnelle. Dieu ne cessera de prononcer notre nom durant toute notre vie, faisant résonner en nous son appel à devenir semblable à son Fils. Les catéchumènes adultes expriment eux-mêmes leur désir d’entrer dans l’Eglise alors que les enfants sont représentés par leurs parents, parrain et marraine. Le rite se poursuit, pour les enfants, par le signe de la croix, le signe de l’amour de Jésus, qui est marqué sur leur front. Les catéchumènes adultes en sont marqués également sur tous leurs sens. La croix est notre signe distinctif : on devient chrétien dans la mesure où la croix s’imprime en nous, rendant visible, même extérieurement, notre manière d’affronter la vie.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les nombreux jeunes venus de France ainsi que la Délégation du Collège théologique de la Diaconie apostolique de l’Eglise de Grèce, conduite par l’Evêque Agatanghelos. Frères et sœurs, en faisant le signe de la croix quand nous nous réveillons, avant les repas, face à un danger, pour nous protéger du mal, le soir avant de dormir, nous exprimons à nous-même et aux autres à qui nous appartenons, à qui nous voulons être. Je vous invite à faire souvent dans la journée le signe de la croix. Que Dieu vous bénisse !




Audience Générale du Mercredi 12 Avril 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 12 Avril 2018


Frères et sœurs, le Temps liturgique de Pâques nous rappelle que nous sommes chrétiens dans la mesure où nous laissons Jésus-Christ vivre en nous. Ainsi, le Baptême, « fondement de toute la vie chrétienne », est cette porte qui permet au Christ Seigneur d’habiter en nous, en nous plongeant, par le don de l’Esprit Saint, dans sa mort et sa résurrection, pour être recréés en Lui. L’eau du Baptême est, en effet, celle sur laquelle est invoqué l’Esprit Saint qui « donne la vie ». Le premier des Sacrements est donc un signe efficace de renaissance qui nous appelle à mener une vie nouvelle. Car, par le Baptême, nous sommes plongés dans la vie même de la Trinité : nous devenons membres du Corps du Christ, qui est l’Église, pour collaborer, chacun selon sa condition propre, à sa mission dans le monde. Ainsi, le Baptême, reçu une seule fois, illumine toute notre vie, en guidant nos pas vers la Jérusalem céleste. Il est un don gratuit fait à tous, adultes et nouveau-nés, un don porté par la foi et appelé à s’enraciner et à fructifier dans la foi. Aussi est-il nécessaire de raviver chaque jour les promesses de notre Baptême pour permettre au Christ de vivre en nous et de faire de chacun de nous un autre Christ.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France, de Belgique et de divers pays francophones, et en particulier les nombreux jeunes français de différents collèges et lycées. Que le renouvellement des promesses de notre Baptême nous aide à vivre toujours plus unis à Jésus-Christ pour mener une vie nouvelle et collaborer dans l’Église à la transformation du monde. Que Dieu vous bénisse !




Audience Générale du Mercredi 4 Avril 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 4 Avril 2018


Frères et sœurs, avec cette catéchèse, nous concluons le cycle consacré à la Messe. Après la postcommunion, elle se termine par la bénédiction et le congé du peuple. Comme elle avait commencé par le signe de la Croix, c’est encore au nom de la Trinité qu’elle s’achève. Toutefois, nous savons bien que la messe terminée, s’ouvre l’engagement du témoignage chrétien. Nous sortons de l’église pour « aller en paix » porter la bénédiction de Dieu dans nos activités quotidiennes, nos maisons, nos milieux de travail. Nous allons donc de la célébration à la vie, conscients que la messe trouve un accomplissement dans nos choix concrets. Nous célébrons l’Eucharistie pour apprendre à laisser agir le Christ dans nos œuvres : que ses pensées soient nos pensées, ses sentiments les nôtres et ses choix aussi les nôtres. Parce que la présence réelle du Christ dans le Pain consacré ne se termine pas avec la messe, l’Eucharistie est conservée dans le tabernacle pour la communion des malades et pour l’adoration silencieuse. Par ailleurs, les fruits de la messe sont destinés à murir dans la vie de chaque jour. La participation régulière à l’Eucharistie approfondit notre lien avec la communauté chrétienne et nous engage à l’égard des pauvres. Remercions le Seigneur pour le chemin de redécouverte de la Messe qu’il nous a donné d’accomplir ensemble.

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins venant de France, de Belgique, de Suisse et d’autres pays francophones. Je salue les jeunes présents ce matin, particulièrement les élèves et les professeurs du Collège Sainte Catherine à Geraardsbergen, en Belgique. Que le Christ ressuscité soit toujours votre joie et vous donne sa force pour l’annoncer autour de vous. Que Dieu vous bénisse !




Audience Générale du Mercredi 28 Mars 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 28 Mars 2018


Chers frères et sœurs, bonjour!

Je voudrais aujourd’hui m’arrêter pour méditer sur le Triduum pascal qui commence demain, afin d’approfondir un peu ce que les jours les plus importants de l’année liturgique représentent pour nous les croyants. Je voudrais vous poser une question: quelle est la fête la plus importante de notre foi: Noël ou Pâques? Pâques, parce que c’est la fête de notre salut, la fête de l’amour de Dieu pour nous, la fête, la célébration de sa mort et de sa Résurrection. Et c’est pourquoi je voudrais réfléchir avec vous sur cette fête, sur ces journées, que sont les jours pascals, jusqu’à la résurrection du Seigneur. Ces jours constituent la mémoire célébrative d’un unique grand mystère: la mort et la résurrection du Seigneur Jésus. Le Triduum commence demain, par la Messe de la Cène du Seigneur, et il se conclura par les vêpres du dimanche de la Résurrection. Ensuite arrive «Pasquetta» [le lundi de Pâques] pour célébrer cette grande fête: un jour de plus. Mais il est post-liturgique: c’est la fête en famille, c’est la fête de la société. Le Triduum marque les étapes fondamentales de notre foi et de notre vocation dans le monde, et tous les chrétiens sont appelés à vivre les trois Jours saints – jeudi, vendredi, samedi; et le dimanche — bien évidemment —, mais le samedi est le jour de la résurrection — les trois Jours saints comme la «matrice», pourrait-on dire, de leur vie personnelle et communautaire, comme nos frères juifs ont vécu l’exode d’Egypte.

Ces trois jours reproposent au peuple chrétien les grands événements du salut accomplis par le Christ, et ils le projettent ainsi sur l’horizon de son destin futur et le renforcent dans son engagement de témoignage dans l’histoire.

Le matin de Pâques, en reparcourant les étapes vécues pendant le Triduum, le chant de la Séquence, c’est-à-dire une sorte de Psaume, fera entendre solennellement l’annonce de la résurrection; il dit: «Le Christ, notre espérance, est ressuscité et nous précède en Galilée». C’est la grande affirmation: le Christ est ressuscité. Et chez de nombreux peuples dans le monde, en particulier dans l’Europe de l’est, les gens ne se saluent pas au cours de ces journées pascales par un «bonjour», «bonsoir», mais par «le Christ est ressuscité», pour affirmer le grand salut pascal. «Le Christ est ressuscité». C’est dans ces paroles de joie émue — «le Christ est ressuscité — que le Triduum atteint son sommet. Elles contiennent non seulement une annonce de joie et d’espérance, mais aussi un appel à la responsabilité et à la mission. Et cela ne se termine pas avec la colombe, les œufs, les fêtes — même si cela est beau parce que c’est une fête de famille — mais cela ne termine pas ainsi. C’est là que commence le chemin de la mission, de l’annonce: le Christ est ressuscité. Et cette annonce, à laquelle le Triduum conduit en nous préparant à l’accueillir, est le centre de notre foi et de notre espérance, est le noyau, est l’annonce, est — le mot est difficile, mais il dit tout —, est le kerygma, qui sans cesse évangélise l’Eglise et que celle-ci, à son tour, est envoyée pour évangéliser.

Saint Paul résume l’événement pascal par cette expression: «Car notre pâque, le Christ, a été immolée» (1 Co 5, 7), comme l’agneau. Il a été immolé. C’est pourquoi — poursuit-il — «l’être ancien a disparu, un être nouveau est là» (2 Co 5, 15). Renés. C’est pour cette raison qu’au début on baptisait les gens le jour de Pâques. Au cours de la nuit de ce samedi également, je baptiserai ici, à Saint-Pierre, huit adultes qui commencent leur vie chrétienne. Et tout commence parce qu’ils seront nés à nouveau. Et par une autre formule synthétique, saint Paul explique que le Christ a été «livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification» (Rm 4, 25). Le seul, le seul qui nous justifie; le seul qui nous fait renaître à nouveau est Jésus Christ. Aucun autre. Et pour cela il ne faut rien payer, parce que la justification — devenir justes — est gratuite. C’est la grandeur de l’amour de Jésus: il donne la vie gratuitement pour nous rendre saints, pour nous renouveler, pour nous pardonner. Et cela est précisément le noyau de ce Triduum pascal. Dans le Triduum pascal, la mémoire de cet événement fondamental devient une célébration pleine de reconnaissance et, dans le même temps, renouvelle chez les baptisés le sens de leur nouvelle condition, que l’apôtre Paul exprime ainsi: «Du moment donc que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d’en haut, […] non celles de la terre» (Col 3, 1-3). Elever le regard, regarder l’horizon, élargir les horizons: cela est notre foi, cela est notre justification, cela est l’état de grâce! En effet, par le baptême, nous sommes ressuscités avec Jésus et nous sommes morts aux choses et à la logique du monde; nous sommes renés comme des créatures nouvelles: une réalité qui demande à devenir une existence concrète jour après jour.

Un chrétien, s’il se laisse vraiment laver par le Christ, s’il se laisse vraiment dépouiller par Lui du vieil homme pour marcher dans une vie nouvelle, bien que restant pécheur — parce que nous le sommes tous — ne peut plus être corrompu, la justification de Jésus nous sauve de la corruption, nous sommes pécheurs, mais pas corrompus; il ne peut plus vivre avec la mort dans l’âme, ni non plus être cause de mort. Et je dois dire ici une chose triste et douloureuse… Il y a de faux chrétiens: ceux qui disent «Jésus est ressuscité», «J’ai été justifié par Jésus», je suis dans la vie nouvelle, mais je vis une vie corrompue. Et ces faux chrétiens finiront mal. Le chrétien, je le répète, est pécheur — nous le sommes tous, je le suis — mais nous avons la certitude que, quand nous demandons pardon au Seigneur, il nous pardonne. Le corrompu fait semblant d’être une personne honorable, mais à la fin, il y a de la pourriture dans son cœur. Jésus nous donne une vie nouvelle. Le chrétien ne peut pas vivre avec la mort dans l’âme, ni même être cause de mort. Pensons — sans aller loin — pensons à notre pays, pensons à ceux qu’on appelle les «chrétiens mafieux». Mais ils n’ont rien de chrétien: ils se disent chrétiens, mais ils portent la mort dans l’âme et aux autres. Prions pour eux, pour que le Seigneur touche leur âme. Notre prochain, en particulier le plus petit et celui qui souffre le plus, devient le visage concret auquel donner l’amour que Jésus nous a donné. Et le monde devient l’espace de notre nouvelle vie de ressuscités. Nous sommes ressuscités avec Jésus: debout, le front haut, et nous pouvons partager l’humiliation de ceux qui aujourd’hui encore, comme Jésus, sont dans la souffrance, dans le dénuement, dans la solitude, dans la mort, pour devenir, grâce à Lui et avec Lui, des instruments de rachat et d’espérance, signes de vie et de résurrection. Dans de nombreux pays — ici, en Italie, et aussi dans ma patrie — il y a l’habitude que le jour de Pâques, quand on entend sonner les cloches, les mères et les grand-mères amènent les enfants se laver les yeux avec de l’eau, avec l’eau de la vie, comme signe pour pouvoir voir les choses de Jésus, les choses nouvelles. En cette Pâque, laissons-nous laver l’âme, laver les yeux de l’âme, pour voir les belles choses, et faire de belles choses. Cela est merveilleux! C’est précisément la Résurrection de Jésus après sa mort, qui a été le prix pour nous sauver tous.

Chers frères et sœurs, préparons-nous à bien vivre ce Saint Triduum désormais imminent — il commence demain —, pour être toujours plus profondément insérés dans le mystère du Christ, mort et ressuscité pour nous. Que la Très Sainte Vierge nous accompagne sur cet itinéraire spirituel, Elle qui suivit Jésus dans sa passion — Elle était là, elle regardait, elle souffrait… —, qui fut présente et unie à Lui sous la croix, mais qui n’avait pas honte de son fils. Une mère n’a jamais honte de son fils! Elle était là, et elle reçut dans son cœur de mère l’immense joie de la résurrection. Qu’Elle nous obtienne la grâce de participer intimement aux célébrations des prochains jours, pour que notre cœur et notre vie en soient réellement transformés.

Et en vous laissant ces pensées, je vous adresse à tous mes vœux les plus cordiaux pour une joyeuse et sainte Pâque, avec vos communautés et vos proches.

Et je vous donne un conseil: le matin de Pâques amenez les enfants au lavabo et faites-leur se laver les yeux. Ce sera un signe sur la façon de voir Jésus Ressuscité.


Je salue cordialement les pèlerins venant de France et de divers pays francophones. Frères et sœurs, disposons-nous à bien vivre ce Triduum qui commence demain, pour être toujours plus profondément unis au mystère du Christ qui est mort et ressuscité pour nous. Que la Vierge Marie nous accompagne sur ce chemin spirituel. Qu’elle nous obtienne la grâce d’entrer vraiment dans ces célébrations pour que notre cœur et notre vie en soient réellement transformés. Que Dieu vous bénisse !




Audience Générale du Mercredi 21 Mars 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 21 Mars 2018


Frères et sœurs, lorsque nous célébrons l’eucharistie nous sommes nourris du Christ qui se donne dans sa Parole et dans le Sacrement de l’autel. Après la fraction du pain consacré, le prêtre invite les fidèles au banquet Eucharistique pour faire l’expérience de l’union intime avec le Seigneur, source de joie et de sainteté. Il est vrai que nous sommes très loin de la sainteté du Christ, mais nous croyons que son Sang a été versé pour la rémission des péchés et nous le prions : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ». Dans la Communion eucharistique, même sous une seule des deux espèces, nous recevons le Christ tout entier. En nous unissant à lui, la Communion nous arrache à nos égoïsmes et nous unit à tous ceux qui ne font qu’un avec lui. Nous devenons ce que nous recevons : le Corps du Christ, et, par notre Amen, nous reconnaissons l’engagement que cela implique. Dans l’oraison après la Communion le prêtre remercie Dieu d’avoir fait de nous ses hôtes et il demande que le don reçu transforme notre vie.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française en particulier les jeunes venus de Suisse et de France. Alors que la fête de Pâques se fait plus proche, je vous invite à redoubler de ferveur, notamment par une participation active à la messe et par les œuvres de charité, afin que la grâce de la résurrection transforme vraiment toute notre vie. Que Dieu vous bénisse !




Audience Générale du Mercredi 14 Mars 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 14 Mars 2018


Frères et sœurs, les rites de la Communion, lors de la messe, commencent par la récitation communautaire du Notre Père, qui est la prière des enfants de Dieu. Il n’y a pas de meilleure prière que celle que Jésus nous a enseignée pour nous préparer à la communion sacramentelle avec lui. Dans cette prière, nous demandons « le pain quotidien » dans lequel nous voyons une référence particulière à l’Eucharistie et dont nous avons besoin pour vivre en enfants de Dieu. Alors que nous implorons le pardon de Dieu et que nous nous engageons à pardonner à ceux qui nous ont offensés, le Notre Père nous dispose à l’amour fraternel. Et enfin, nous demandons à Dieu de nous libérer du mal qui nous sépare de lui et de nos frères. Ce sont là des demandes très adaptées pour nous préparer à la communion. Le geste de paix qui suit est une sorte de sceau qui exprime la communion ecclésiale et l’amour réciproque avant de communier. Puis vient la fraction du pain eucharistique accompagnée de l’invocation « Agneau de Dieu ». Dans ce pain rompu pour la vie du monde, l’assemblée reconnaît le véritable Agneau de Dieu, le Christ Rédempteur, et le supplie : Prends pitié de nous… Donne-nous la paix !

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, venant en particulier de France et de Suisse. Je salue les membres de la Communauté de Taizé, les jeunes des collèges et lycées de France et les diocésains d’Angers et du Puy. En ce temps de préparation à la célébration de Pâques, je vous invite à enraciner la paix du Christ dans vos cœurs, afin de vivre la fraternité et de la guérir lorsqu’elle a été blessée. Que Dieu vous bénisse !