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Audience Générale du Mercredi 4 Mars 2015

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 4 mars 2015


 Frères et sœurs, la qualité d’une civilisation se juge en partie dans la manière dont elle traite les personnes âgées. Grâce aux progrès de la médecine, la vie s’est allongée, mais nos sociétés ne sont pas assez organisées pour leur laisser une place, respectant leur fragilité et leur dignité. Une certaine culture du profit les considère comme une charge : elles ne produisent rien et sont donc à rejeter. Au contraire, les anciens devraient être, pour toute la société, des porteurs de sagesse. L’Église a toujours encouragé la proximité avec eux, l’accompagnement affectueux et solidaire de cette dernière étape de la vie. Ce sont des hommes et des femmes dont nous avons beaucoup reçu, qui sont passés avant nous, sur la même route que nous ; et bientôt, nous serons comme eux. Nous ne devons pas les abandonner à leur destin mais réveiller envers eux nos sentiments de gratitude, d’estime et d’hospitalité.

Je vous invite tous à vous faire proche des personnes âgées qui vous entourent et de leur faire sentir votre affection, votre estime et votre reconnaissance. Sachez profiter de leur expérience et de leur sagesse.

Bon pèlerinage.




Audience Générale du Mercredi 18 février 2015

 

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 18 février 2015

 


« Frère », « sœur », sont des mots que le christianisme aime beaucoup, et que toutes les cultures et toutes les époques comprennent. Le lien de fraternité, formé en famille, dans un climat d’éducation à l’ouverture aux autres, est une grande école de liberté et de paix. La famille introduit la fraternité dans le monde ! La bénédiction que Dieu, en Jésus-Christ, répand sur ce lien de fraternité le rend capable de dépasser toute différence de nation, de langue, de culture et même de religion. La fraternité en famille resplendit particulièrement quand nous voyons la prévenance, la patience, l’affection dont sont entourés le petit frère ou la petite sœur plus faible, malade, handicapé. Il en va de même de la fraternité chrétienne. Les plus petits, les plus faibles, les plus pauvres, doivent ouvrir notre cœur. La parole et l’exemple du Seigneur nous disent qu’ils sont nos frères et nous devons les aimer et les traiter comme tels. Aujourd’hui, plus que jamais, il est nécessaire de mettre la fraternité au centre de nos sociétés. Alors la liberté et l’égalité prendront leur juste tonalité.


J’adresse un cordial salut aux pèlerins francophones, en particulier à la paroisse chaldéenne de Pontoise et aux nombreux jeunes. Alors que commence le temps du Carême, je vous invite à découvrir à nouveau la beauté de la fraternité, à la vivre et à la répandre autour de vous. Que Dieu vous bénisse !




Audience Générale du Mercredi 11 février 2015

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 11 février 2015


 

Frères et sœurs, les enfants sont un don de Dieu. Ils sont la joie de la famille comme de la société. L’expérience d’être fils, d’avoir été aimé en premier avant même de venir au monde, sans aucun mérite, permet de découvrir la dimension gratuite de l’amour de Dieu, qui est le fondement de la dignité personnelle. Aujourd’hui, il est plus difficile pour les enfants d’envisager l’avenir. Il est juste qu’ils désirent, sans arrogance ni présomption, un monde meilleur ; mais ils doivent, selon le quatrième commandement, honorer leur père et leur mère, afin de garantir l’avenir de la société, car il y a un lien entre l’espérance d’un peuple et l’harmonie entre les générations. Une société qui n’aime pas s’entourer d’enfants, qui les considère comme un souci et un risque, et les familles nombreuses comme un poids, est une société déprimée.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les prêtres de la société Jean-Marie Vianney, avec Monseigneur Guy-Marie Bagnard, et le Séminaire de Nantes. Je salue également tous les jeunes de France venus nombreux, en particulier du Diocèse de Sens accompagnés de Monseigneur Patenôtre.

En communion avec tous les pèlerins de Lourdes, je prie la Vierge Marie pour toutes vos familles ; qu’elles sachent toujours accueillir la vie avec générosité et faire la joyeuse expérience de la fraternité.

Que Dieu vous bénisse.




Audience Générale du Mercredi 4 février 2015

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 4 février 2015

Frères et sœurs, c’est un motif de fierté pour un père, d’avoir appris à ses enfants à agir avec sagesse et à parler de manière juste. Pour y parvenir, il est nécessaire que le père soit présent à sa famille, proche de son épouse et proche de ses enfants, attentif à leur croissance et à ce qu’ils vivent, avec douceur et fermeté. Il faut aussi que le père sache attendre et pardonner. Sans pour autant être faible ou sentimental, il doit savoir corriger sans humilier, protéger sans écraser. Et les enfants ont besoin, souvent sans le dire, de trouver un père qui les attende quand ils reviennent de leurs erreurs. Ne pas avoir un tel père ouvre en eux des blessures difficiles à cicatriser. Mais c’est Dieu lui-même qui exerce la paternité et en donne l’exemple. Sans la grâce venant du Père qui est aux cieux, les pères de la terre perdraient courage et abandonneraient la partie.

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier le séminaire de Paris, accompagné du Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris et de ses trois auxiliaires. Ma prière accompagne les séminaristes dans leur cheminement vers le sacerdoce.

Je confie les familles de tous les pèlerins à l’intercession de saint Joseph, et en particulier tous les pères, afin qu’ils soient pour les nouvelles générations les gardiens et les médiateurs de la foi, dans la bonté et dans la justice, et sous la protection de Dieu.

Que Dieu vous bénisse !




Audience Générale du Mercredi 28 janvier 2015

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 28 janvier 2015


 

Chers frères et sœurs, reprenant notre catéchèse sur la famille, nous nous laissons guider aujourd’hui par le mot « père ». Ce mot nous est cher, parce que c’est ce nom que Jésus nous a enseigné pour appeler Dieu. C’est un mot connu de tous. Il indique une relation fondamentale. Aujourd’hui, on en arrive à affirmer que nous sommes dans une « société sans père ». Mais l’absence de la figure paternelle dans la vie des enfants et des jeunes produit des lacunes et des blessures qui peuvent être très graves. Beaucoup de jeunes vivent comme des orphelins, parce que le père est souvent absent ou ne remplit pas sa tâche éducative, ne donne pas à ses enfants les principes, les valeurs, les règles de vie dont ils ont besoin comme du pain. La communauté civile aussi néglige parfois sa responsabilité envers les jeunes. Ainsi ceux-ci demeurent orphelins de maîtres à qui se confier, d’idéaux qui réchauffent le cœur, de valeurs et d’espérance qui les soutiennent. Il est bon de se rappeler que Jésus est le chemin à parcourir, le maître à écouter, l’espérance qu’il peut y avoir un avenir de fraternité et de paix pour tous.

Santo Padre : Saluto cordialmente i fedeli di lingua francese, in particolare i Rettori dei Santuari di Francia e i giovani di Lilla e Parigi. In occasione del vostro pellegrinaggio a Roma, vi invito a mettervi in ascolto di Gesù che ci rivela che Dio è un Padre che ci ama e nel quale siamo tutti fratelli e sorelle!

Buon pellegrinaggio e che Dio vi benedica!

Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier les Recteurs de Sanctuaires de France et les jeunes de Lille et de Paris. À l’occasion de votre pèlerinage à Rome, je vous invite à vous mettre à l’écoute de Jésus qui nous révèle que Dieu est un Père qui nous aime et en qui nous sommes tous des frères et des sœurs ! Bon pèlerinage et que Dieu vous bénisse !

 




Audience Générale du Mercredi 21 janvier 2015

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 21 janvier 2015

Voyage apostolique au Sri Lanka et aux Philippines

Chers frères et sœurs, bonjour.

Aujourd’hui je m’arrêterai sur le voyage apostolique au Sri Lanka et aux Philippines, que j’ai accompli la semaine dernière. Après mavisite en Corée il y a quelques mois, je me suis rendu à nouveau en Asie, un continent aux riches traditions culturelles et spirituelles. Le voyage a surtout été une joyeuse rencontre avec les communautés ecclésiales qui, dans ces pays, rendent témoignage au Christ: je les ai confirmées dans la foi et dans la missionnarité. Je conserverai toujours dans mon cœur le souvenir de l’accueil en fête des foules — dans certains cas océaniques —, qui a accompagné les moments importants du voyage. En outre, j’ai encouragé le dialogue interreligieux au service de la paix, ainsi que le chemin de ces peuples vers l’unité et le développement social, en particulier avec la participation des familles et des jeunes.

Le sommet de mon séjour au Sri Lanka a été la canonisation du grand missionnaire Joseph Vaz. Ce saint prêtre administrait les sacrements, souvent en secret, aux fidèles, mais il aidait indistinctement tous les indigents, de chaque religion et condition sociale. Son exemple de sainteté et d’amour pour le prochain continue à inspirer l’Eglise au Sri Lanka dans son apostolat de charité et d’éducation. J’ai indiqué Joseph Vaz comme modèle pour tous les chrétiens, appelés aujourd’hui à proposer la vérité salvifique de l’Evangile dans un contexte multireligieux, avec respect envers les autres, avec persévérance et avec humilité.

Le Sri Lanka est un pays d’une grande beauté naturelle, dont le peuple cherche à reconstruire l’unité après un long et dramatique conflit civil. Lors de ma rencontre avec les autorités gouvernementales, j’ai souligné l’importance du dialogue, du respect pour la dignité humaine, de l’effort de faire participer chacun pour trouver des solutions adéquates en vue de la réconciliation et du bien commun.

Les différentes religions ont un rôle significatif à jouer à cet égard. Ma rencontre avec les responsables religieux a été une confirmation des bonnes relations qui existent déjà entre les diverses communautés. Dans ce contexte, j’ai voulu encourager la coopération déjà entreprise entre les disciples des différentes traditions religieuses, également dans le but de pouvoir guérir grâce au baume du pardon ceux qui sont encore touchés par les souffrances de ces dernières années. Le thème de la réconciliation a également caractérisé ma visite au sanctuaire de Notre-Dame de Madhu, particulièrement vénérée par les populations Tamoule et Cingalaise et but de pèlerinage de membres d’autres religions. Dans ce lieu saint, nous avons demandé à Marie notre Mère d’obtenir pour tout le peuple sri-lankais le don de l’unité et de la paix.

Du Sri Lanka, je suis parti aux Philippines, où l’Eglise se prépare à célébrer le cinquième centenaire de l’arrivée de l’Evangile. C’est le principal pays catholique d’Asie, et le peuple philippin est bien connu pour sa foi profonde, sa religiosité et son enthousiasme, également dans la diaspora. Lors de ma rencontre avec les autorités nationales, ainsi que pendant les temps de prière et au cours de la Messe de conclusion à laquelle une grande foule a assisté, j’ai souligné la fécondité constante de l’Evangile et sa capacité d’inspirer une société digne de l’homme, où il y a de la place pour la dignité de chacun et pour les aspirations du peuple philippin.

Le but principal de ma visite, et la raison pour laquelle j’ai décidé d’aller aux Philippines — cela a été le motif principal — était de pouvoir exprimer ma proximité à nos frères et sœurs qui ont subi la destruction du typhon Yolanda. Je me suis rendu à Tacloban, dans la région la plus gravement frappée, où j’ai rendu hommage à la foi et à la capacité de reprise de la population locale. A Tacloban, malheureusement, les mauvaises conditions climatiques ont causé une autre victime innocente: la jeune volontaire Kristel, écrasée et tuée par une structure emportée par le vent. J’ai ensuite remercié ceux qui, de toutes les parties du monde, ont répondu à leurs besoins par une généreuse profusion d’aides. La puissance de l’amour de Dieu, révélé dans le mystère de la Croix, a été rendue évidente dans l’esprit de solidarité démontrée dans les multiples actes de charité et de sacrifice qui ont marqué ces jours sombres.

Les rencontres avec les familles et avec les jeunes, à Manille, ont été des moments importants de la visite aux Philippines. Desfamilles saines sont essentielles à la vie de la société. Voir tant de familles nombreuses qui accueillent les enfants comme un véritable don de Dieu apporte réconfort et espérance. Ils savent que chaque enfant est une bénédiction. J’ai entendu dire par certaines personnes que les familles ayant beaucoup d’enfants et la naissance de nombreux enfants sont parmi les causes de la pauvreté. Cela me paraît une opinion simpliste. Je peux dire, nous pouvons tous dire, que la cause principale de la pauvreté est un système économique qui a ôté la personne du centre et qui y a placé le dieu argent; un système économique qui exclut, exclut toujours: il exclut les enfants, les personnes âgées, les jeunes, sans travail… — et qui crée la culture du rebut que nous vivons. Nous nous sommes habitués à voir des personnes mises au rebut. Voilà le motif principal de la pauvreté, pas les familles nombreuses. En réévoquant la figure de saint Joseph, qui a protégé la vie du «Santo Niño», si vénéré dans ce pays, j’ai rappelé qu’il faut protéger les familles, qui affrontent diverses menaces, afin qu’elles puissent témoigner de la beauté de la famille dans le projet de Dieu. Il faut aussi défendre les familles des nouvelles colonisations idéologiques, qui portent atteinte à son identité et à sa mission.

Cela a été une joie pour moi de rencontrer les jeunes des Philippines, pour écouter leurs espérances et leurs préoccupations. J’ai voulu leur offrir mon encouragement pour leurs efforts en contribuant au renouveau de la société, en particulier à travers le service aux pauvres et la sauvegarde de l’environnement naturel.

Le soin des pauvres est un élément essentiel de notre vie et de notre témoignage chrétien — j’ai aussi mentionné cela au cours de ma visite; il comporte le refus de toute forme de corruption, car la corruption vole aux pauvres et requiert une culture de l’honnêteté.

Je rends grâce au Seigneur pour cette visite pastorale au Sri Lanka et aux Philippines. Je lui demande de bénir toujours ces deux pays et de confirmer la fidélité des chrétiens au message évangélique de notre rédemption, réconciliation et communion avec le Christ.

 

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les prêtres du diocèse d’Aix et Arles, avec leur Évêque, Monseigneur Christophe Dufour.

Que le Seigneur vous donne la grâce de le suivre et de toujours garder l’espérance même dans les épreuves et les moments difficiles, à l’exemple des communautés chrétiennes d’Asie que j’ai rencontrées.

Bon pèlerinage !