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« SOUVENEZ-VOUS, ô très miséricordieuse Vierge Marie »

« SOUVENEZ-VOUS, ô très miséricordieuse Vierge Marie » est une prière catholique dédiée à la Vierge Marie. Elle a été composée au XIIe siècle, en 1153, par Saint Bernard de Clairvaux, fondateur de l’Ordre des Cisterciens. La Très Sainte Vierge Marie n’abandonne jamais ceux qui prient son intercession et cette prière permet d’accomplir l’impossible. 

 

 SOUVENEZ-VOUS, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance ou réclamé votre secours, ait été abandonné.

Animé d’une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, je cours vers vous, je viens à vous et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. 

Ô Marie, Mère du Verbe incarné ne rejetez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer.

Ainsi soit-il.

 

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)

Biographie de St Bernard de Clairvaux cliquer sur le lien suivant : Saint Bernard de Clairvaux | Sedifop




« Du plus profond de nos entrailles, vénérons Marie »…

 « Du plus profond de nos entrailles, vénérons Marie : telle est la volonté de Celui qui a voulu que nous ayons tout par Marie.

Tu craignais d’approcher le Père ? Il t’a donné Jésus pour médiateur. Que n’obtiendrait un tel Fils auprès d’un tel Père ? Aurais-tu peur encore de ce Fils ? Il est ton frère, il est ta chair, tenté en tout hormis le péché, pour qu’il devienne miséricordieux.

C’est Marie qui te l’a donné pour frère. Mais peut-être crains-tu tout de même en lui sa majesté divine, car même s’il s’est fait homme, il n’en demeure pas moins Dieu ?

Alors veux-tu un avocat auprès de lui ? Recours à Marie.

En Marie, assurément, l’humanité est pure, non seulement pure de toute souillure, mais humanité pure et simple. Je l’affirme sans aucun doute : Marie sera exaucée à cause de la considération qui lui est due ; de toute façon le Fils exaucera la Mère, et le Père exaucera le Fils. Mes petits-enfants, voilà l’escalier des pécheurs, voilà ma plus grande confiance, voilà tout le fondement de mon espérance.

Eh quoi ? Le Fils pourrait-il refuser ou essuyer un refus ? Le Fils pourrait-il ne pas écouter ou ne pas être écouté ? Ni l’un ni l’autre, assurément. « Tu as trouvé grâce auprès de Dieu », dit l’ange. Bravo ! Marie trouvera toujours grâce, et nous, nous n’avons jamais besoin que de la grâce. La Vierge prudente n’a pas, comme Salomon, demandé la sagesse, les richesses, les honneurs ou la puissance, mais la grâce de Dieu, cette grâce seule par laquelle nous sommes sauvés. Dieu a voulu dépendre de Marie en toute chose, comme un enfant dépend de sa mère.

Pourquoi ? L’amour n’a aucun compte à rendre, et nous devons simplement nous incliner devant cette volonté, qui bouleverse totalement l’idée que les hommes se font habituellement de Dieu : du plus profond de nos entrailles, vénérons Marie : telle est la volonté de Celui qui a voulu que nous ayons tout par Marie. Les choses étant ainsi, saint Bernard résume le rôle de Marie dans le mystère de Jésus : C’est Marie qui te l’a donné pour frère. « Dieu marche avec l’homme au pas de l’homme », dira saint Jean de la Croix. Marie a mis Dieu au pas de l’homme, elle a sur lui tous les droits d’une mère sur son enfant. Et cela, répétons-le, non pas parce qu’elle serait en-dehors et au-dessus de notre condition humaine, mais parce que Dieu a voulu qu’il en soit ainsi. Dieu a voulu que nous ayons tout par Marie.

Le mystère chrétien est celui de cette élection que Dieu fait de certains qui vont porter le salut de tous les autres. Dieu n’aime pas l’humanité en général mais chaque homme en particulier : il choisit ses enfants un par un, et assigne à chacun sa place dans le déploiement de son amour. Et la place de Marie est celle de sa mère et de notre mère. Marie est le chemin par lequel Dieu vient à nous. Prier Marie, imiter Marie, loin de remplacer notre foi au Christ, la renforce : escalier des pécheurs, elle nous conduit à Dieu par son humanité pure et simple, nous invitant à entrer en petits enfants dans le Royaume des cieux. Amen. » 

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) – Sermon sur la Nativité de la Vierge




Saint Bernard de Clairvaux

Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux,

            Né en 1090, dans une grande famille noble de Bourgogne, Bernard est le troisième des sept enfants de Tescelin le Roux (Tescelin Sorrel) et d’Aleth de Montbard. À l’âge de neuf ans, on l’envoie à l’école de Châtillon-sur-Seine, où il montre un goût particulier pour la littérature. En 1112, il entre à l’abbaye de Cîteaux, fondée en 1098 par Robert de Molesme, et dont Étienne Harding vient juste d’être élu abbé.

            En 1115, Étienne Harding envoie le jeune homme à la tête d’un groupe de moines pour fonder une nouvelle maison cistercienne dans la vallée de Langres. La fondation est appelée « claire vallée », qui devient ensuite « Clairvaux ». Bernard est élu abbé de cette nouvelle abbaye, et confirmé par Guillaume de Champeaux, évêque de Châlons et célèbre théologien.

            Les débuts de Clairvaux sont difficiles… Bernard poursuit ses études sur l’Écriture Sainte et sur les Pères de l’Église.

            Les gens affluent dans la nouvelle abbaye, et Bernard convertit même toute sa famille : son père, Tescelin, et ses cinq frères entrent à Clairvaux en tant que moines. Sa sœur, Humbeline, prend également l’habit au prieuré de Jully-les-Nonnains. Dès 1118, de nouvelles maisons doivent être fondées pour éviter l’engorgement de Clairvaux, comme l’abbaye de Fontenay. En 1119, Bernard fait partie du chapitre général des cisterciens convoqué par Étienne Harding, qui donne sa forme définitive à l’ordre. La « Charte de Charité » qui y est rédigée est confirmée peu après par le Pape Calixte II.

            C’est à cette époque que Bernard rédige ses premières œuvres : des traités, des homélies, et surtout une Apologie, écrite sur la demande de Guillaume de Saint-Thierry, qui défend les bénédictins blancs (cisterciens) face aux bénédictins noirs (clunisiens). Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, lui répond amicalement, et malgré leurs différends idéologiques, les deux hommes se lient d’amitié. Il envoie également de nombreuses lettres pour inciter à la réforme le reste du clergé, en particulier les évêques. Sa lettre à l’archevêque de Sens, Henri de Boisrogues, surnommée par la suite De Officiis Episcoporum (Sur la conduite des évêques) est révélatrice du rôle important joué par les moines au XIIe siècle…

            En 1128, Bernard participe au concile de Troyes, convoqué par Honorius II et présidé par Matthieu d’Albano, légat du pape. Bernard est nommé secrétaire du concile. C’est lors de ce concile que Bernard fait reconnaître les statuts des Templiers, qu’il rédige lui-même.

            Devenu une personnalité importante et écoutée dans la chrétienté, il intervient dans les affaires publiques, il défend les droits de l’Église contre les princes temporels, et conseille les papes. En 1130, après la mort d’Honorius II, lors du schisme d’Anaclet II, c’est sa voix qui fait accepter Innocent II. En 1132, il fait accepter par le pape l’indépendance de Clairvaux vis-à-vis de Cluny.

            Saint Bernard fonde jusqu’à 72 monastères, répandus dans toutes les parties de l’Europe : 35 en France, 14 en Espagne, 10 en Angleterre et en Irlande, 6 en Flandre, 4 en Italie, 4 au Danemark, 2 en Suède, 1 en Hongrie.

            En 1151, deux ans avant sa mort, l’ordre cistercien compte 500 abbayes, et 700 moines vivent à Clairvaux…

Bernard de Clairvaux est mort le 20 août 1153, à l’âge de 63 ans, à l’abbaye de Clairvaux. Canonisé le 18 juin 1174 par Alexandre III, Bernard de Clairvaux a été déclaré docteur de l’Église par VIII en 1830. On le fête le 20 août.




Mai mois de Marie

Mai mois de Marie

 

Au XIII° siècle, le roi de Castille, Alphonse X le Sage, avait déjà associé dans un de ses chants la beauté de Marie et le mois de mai ; au siècle suivant, le bienheureux dominicain Henri Suso avait, durant l’époque des fleurs, l’habitude de tresser des couronnes pour les offrir, au premier jour de mai, à la Vierge.

 

 

En 1549, un bénédictin, Seidl, avait publié un livre intitulé “Le mois de mai spirituel”, alors que saint Philippe Néri exhortait déjà les jeunes gens à manifester un culte particulier à Marie pendant le mois de mai où il réunissait les enfants autour de l’autel de la Sainte Vierge pour lui offrir, avec les fleurs du printemps.

Un peu plus tard, les jésuites recommandaient que, la veille du premier mai, dans chaque appartement, on dressât un autel à Marie, orné de fleurs et de lumières, devant quoi, chaque jour du mois, la famille se réunirait pour réciter quelques prières en l’honneur de la Sainte-Vierge avant de tirer au sort un billet qui indiquerait la vertu à pratiquer le lendemain (pour cela vous pouvez utiliser la liste des bonnes résolutions).

Cette dévotion mariale s’est perpétuée de par le monde jusqu’à aujourd’hui. Alors en ce mois de Mai, comme les enfants du moyen âge, offrons des fleurs et des prières à Marie !

En ce mois marial nous vous proposons chaque jour quelques écrits de St Bernard de Clairvaux sur la Vierge Marie.




« Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’Homme » (Jn 3,14).

St Jean nous offre ici un parallèle étonnant : il compare Jésus, semble-t-il, à un serpent ! Mais en prenant le temps d’aller lire l’épisode auquel il se réfère dans le Livre des Nombres (Nb 21,4-9), ce parallèle est un des rares passages du Nouveau Testament où Jésus est en fait présenté comme celui qui prend sur lui toutes les conséquences de nos fautes : Lui qui n’a n’en a jamais commis, il est blessé de nos blessures, conséquences de nos désobéissances, et souffre de nos souffrances, pour nous rejoindre au coeur des conséquences de nos fautes, nous aider à les porter, nous soulager, nous réconforter et nous guérir, petit à petit ! Et sur la Croix, il meurt de notre mort pour que nous vivions de sa vie !

Voici une étude de ce passage…

Le texte grec de l’Evangile selon St Jean et celui des allusions à l’Ancien Testament, dans la traduction grecque de la Septante réalisée par la communauté juive d’Alexandrie à partir du 3° si av JC, sont présentés avec leur traduction littérale, ce qui permet de mieux pressentir les points de contact entre eux et le sens des textes en question…

Pour y accéder, il suffit de cliquer sur le titre ci après :

Jn 3,14-21 – Jésus et le serpent d’airain.

 

 




Retraite de Carême en ligne : « Avec St Joseph aimer et servir l’Eglise »

Nous vous proposons pour ce temps du Carême 2021 une retraite en ligne sur

www.jevismafoi.com

Il suffit d’y aller et de vous inscrire.

C’est gratuit.

Vous recevrez alors une petite médiation chaque jour, sous deux formats : à lire ou à écouter, comme vous voulez…

En vous souhaitant un bon début de Carême…

D. Jacques Fournier

Si vous désirez voir notre affiche en grand format cliquez sur l’image ci-dessous :




« Quel est le sens du Carême ? Une expérience plus grande et plus belle que ce que l’on pense » – Fr. Manuel Rivero O.P.

Le mercredi des Cendres lance le  commencement du Carême. Carême vient de « quarante », quarante jours pour se préparer à célébrer le triduum pascal, la mort et la résurrection de Jésus le Christ.

Ce temps fort de la vie de l’Église repose sur un trépied : la prière, la pénitence et le partage. Mais ces trois démarches appellent des explications. De quoi s’agit-il au juste ?

 

L’expérience proposée dans le Carême s’avère plus grande et plus belle que ce l’on pense de prime abord. Donner de son temps à la prière, de ses biens aux autres et renoncer au bien-être dans le jeûne et la pénitence peuvent entraîner tristesse et pharisaïsme.

C’est pourquoi Jésus invite au sourire et au parfum pour ne pas montrer un visage livide et patibulaire de nature à impressionner les autres par les efforts et les manifestations de vie spirituelle. Jésus dénonce la tentation d’hypocrisie qui menace la prière publique, le jeûne rendu public et l’aumône accordée en public.

La prière : entrer dans le dialogue du Christ avec son Père

Le Carême appelle à rejoindre les profondeurs de l’âme, là où se trouve la présence de Dieu, sans bruit et sans limites. Le chrétien peut devenir « pèlerin de son propre cœur » pour passer de la superficie à la source de son être. En ce temps de pandémie qui réduit au minimum les voyages, le croyant peut vivre le grand voyage vers Dieu présent dans son âme. Maître Eckhart (+1328) parlait du « fonds sans fonds » de l’âme. En descendant dans les profondeurs de l’âme, le fidèle ne se heurte pas à un mur, mais il découvre la source vive de la grâce reçue à son baptême.

Prier, c’est beaucoup plus que de faire « une petite prière » de demande. La prière demeure l’acte humain le plus haut, important et sublime. Elle peut être courte mais jamais petite. « Petite prière » reste un contresens malheureux. Jésus, le Fils de Dieu fait homme, prie son Père en l’appelant « Abba », qui veut dire « Papa » dans sa langue maternelle, l’araméen. Jamais un croyant de l’Ancien Testament ne s’était adressé à Dieu en ces termes. Jésus dialogue avec son Père dans la confiance et la tendresse. Prier, ce n’est pas réciter des prières, mais laisser l’Esprit Saint prier en nous « Abba, Père ! ». « Nous ne prions pas, nous sommes priés », enseignait Maître Eckhart à la suite de saint Paul ( Cf. Rm 8,15 ; Ga 4,6).

Saint Séraphin de Sarov (+1883), saint russe contemporain de Karl Marx +1883), partageait son expérience de Dieu en disant que « le but de la prière n’est rien d’autre que l’acquisition du Saint-Esprit ».

Pour un disciple de Jésus, prier c’est prier dans l’Esprit Saint. En priant, il atteint l’état de prière. Plutôt qu’une action, la prière devient un état d’union à Dieu. Ceux qui aiment aiment, aiment tout le temps, sans y penser. Il en va de même dans l’amour de Dieu.

Dans l’Esprit Saint, le catholique se tourne vers le Père. C’est le temps pour se tourner vers Dieu comme le chante la préface à la messe : « Élevons notre cœur, nous le tournons vers le Seigneur ».

Le jeûne et la pénitence : entrer dans le combat du Christ Jésus contre le mal et le malin

Le jeûne du Carême ne saurait se réduire à une pénitence pour mâter nos instincts, ou à un simple souvenir du jeûne de Jésus au désert pendant quarante jours au commencement de sa vie publique.

Le Fils de Dieu s’est abaissé en devenant homme ; pour sauver les hommes, Il a affronté le diable.

L’Église demande de jeûner le mercredi des Cendres et le Vendredi saint. Le reste du temps, chaque chrétien choisit les gestes de renoncement et de pénitence appropriés.

Pour la foi chrétienne, le jeûne et la pénitence, comme la prière et le partage, sont vécus par Jésus avec le croyant et en lui. Ces démarches sont plus grandes et plus belles que leurs apparences. Il s’agit de la grâce de Dieu à l’œuvre en l’homme. L’orgueil et l’hypocrisie sont aux antipodes du mystère du Carême où l’expérience de Dieu conduit à l’humilité et à l’action de grâces. Dans la parabole de la prière du publicain et du pharisien (cf. Lc 18, 9s), Jésus a bien démasqué les perversions spirituelles de l’homme religieux qui se glorifie de lui-même et non de la miséricorde de Dieu révélée par le prophète Isaïe : « Toutes nos œuvres, tu les as accomplies pour nous » (Is 26,12). Prier, jeûner et partager peuvent devenir l’occasion d’un péché d’orgueil et du mépris des autres.

 

Le partage : entrer dans l’amour du Christ Jésus

Si la pandémie fait beaucoup de morts, la faim en fait davantage. Des millions d’adultes et d’enfants meurent chaque année de faim et de malnutrition.

 

Le chrétien partage ses biens avec les pauvres. Acte de solidarité et de charité, le partage relie à l’amour de la sainte Trinité, communion des Personnes divines, où le Père, le Fils et l’Esprit Saint sont un dans l’amour.

Montée vers Pâques

La prière, le jeûne et le partage sont interconnectés et ils se fortifient réciproquement. La prière conduit à la pénitence et au partage. L’aumône qui purifie le cœur favorise la prière et la pénitence.

Temps de préparation au baptême pour les catéchumènes qui renaîtront la nuit de Pâques de l’eau et de l’Esprit Saint, le Carême apporte un renouvellement des mentalités et de l’esprit comme l’explicite le rite du mercredi des Cendres : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».

Conversion veut dire « faire demi-tour » pour s’éloigner du mal et se tourner vers Dieu. Ce faisant, le chercheur de Dieu éprouve la joie de Dieu dans son cœur.

Montée vers Pâques, le Carême fait progresser dans la connaissance et la proximité envers Dieu.

Avant tout, le Carême apporte la bonne nouvelle de la vocation de tout homme à partager la vie de Dieu par le Christ Jésus, vainqueur de la mort, afin de célébrer le dimanche de Pâques devant une croix fleurie dans l’allégresse de la Résurrection.

Cathédrale de Saint-Denis (La Réunion), le 15 février 2021.

 

 

 

 

 

 




En vidéoconférence (zoom) : « La Lettre aux Ephésiens » (D. Jacques Fournier), les jeudis de Carême.

La Lettre de St Paul aux Ephésiens : le projet de Dieu sur l’homme et sa réalisation dans l’histoire…

Les jeudis de Carême 18, 25 février, 4, 11 et 18 mars

De 18h 00 à 19h 30, en vidéoconférence avec l’application zoom (téléchargement gratuit).

 

« La Lettre aux Ephésiens est l’un des grands textes fondateurs de la vision chrétienne du Dessein de Dieu sur l’humanité et le monde. Elle développe et célèbre ce Dessein depuis son origine éternelle en Dieu jusqu’à son accomplissement à la fin des temps, en mettant en lumière sa révélation et sa réalisation historiques dans le Christ et son Eglise » (P. Eloi Leclerc, « Le Père immense, une lecture de la Lettre aux Ephésiens »).

Nous parcourrons cette Lettre pas à pas, à la lumière d’autres passages du Nouveau Testament qui nous permettront d’entrer toujours plus avant dans la Beauté de cette Révélation…

D. Jacques Fournier

Inscription par mail à secrétariat@sedifop.com

Ou par téléphone au 0262 90 78 24

 




Programme du Cycle Long 2021

Bonjour à tous,

La perspective d’une vaccination prochaine contre la Covid 19 nous laisse espérer que nous sortirons bientôt de cette période si difficile… Nous avons donc fait le programme du Cycle Long 2021. Si la vaccination a pu être mise en oeuvre avant les fêtes de Pâques, nous commencerons juste après… Autrement, si elle se déroule bien comme prévu actuellement au mois d’avril, les premières rencontres pourront avoir lieu dès le début du mois de mai…

Fruits du confinement, nous proposons également le Cycle Long en vidéoconférences, une fois par mois, avec deux groupes : un qui se retrouvera le samedi matin, l’autre le dimanche matin. Les rencontres pourraient alors se faire dès le mois de février avec une introduction à la Bible, tout spécialement conçue pour les premières années mais que les secondes années peuvent aussi suivre s’ils le désirent… Le programme précis (dates, etc…) sera conçu en fonction du nombre d’inscriptions que nous recevrons…

Belles et heureuses fêtes de Noël à vous, à vos familles, vos proches, vos amis dans cette certitude que « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,3-6), une vérité qui n’est rien d’autre que la sienne : « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16), « et le propre de l’Amour est de se répandre, de se donner » (Pape François, audience du mercredi 14 juin 2017). Nous avons tous été créés pour être comblés, gratuitement, par amour, par ce Don et trouver ainsi avec lui la Plénitude, le vrai Bonheur, la vraie Joie… « Notre Père » à tous, « que ta volonté soit faite ! » (Mt 6,10 ; Jn 17,24-26 avec Jn 3,16-17 et Jn 12,32).

 

Pour accéder au programme du Cycle Long 2021, il suffit de cliquer sur le lien ci-après :

https://www.sedifop.com/cycle-long/

Joyeux Noël à tous !

 




Introduction à l’Evangile selon St Luc

1 – Auteur, date et lieu de rédaction

       Parole de dieu     L’Evangile lui-même ne donne aucune indication quant à son auteur… Par contre, des textes anciens parlent de St Luc :

  • Le « canon de Muratori », écrit très certainement à Rome vers la fin du 2°siècle après Jésus Christ : « Le troisième livre de l’Evangile est selon Luc. Luc est ce médecin qui, après l’ascension du Christ, fut emmené par Paul comme compagnon de voyage et qui écrivit en son nom selon sa pensée ; cependant, il ne vit pas lui-même le Seigneur en sa chair ; pour cela, il commence son récit à partir de la naissance de Jean ».

  • Irénée, premier Evêque de Lyon, écrit vers 180 après Jésus Christ : « Luc, le compagnon de Paul, a consigné en un livre l’évangile que celui-ci prêchait ». Il dit ailleurs qu’il aurait écrit après la mort de Paul.

  • Clément d’Alexandrie (mort vers 210-215 après Jésus Christ) justifie son affirmation que le Christ est né sous Auguste en disant : « C’est écrit dans l’Evangile de Luc ». Et il compare la relation que Marc avait avec Pierre à celle de Luc avec Paul.

  • Dans le Prologue antimarcionite (écrit du début du 4° siècle après Jésus Christ contre l’hérésie développée par Marcion : il rejetait le « Dieu de l’Ancien Testament » pour ne retenir que « le Dieu de Jésus Christ »… Cette position est extrême car l’Ancien Testament prépare la venue du Christ et permet de mieux le découvrir. Par contre, il est vrai qu’il contient des affirmations « dépassées et imparfaites » (Concile Vatican II) qui témoignent du lent cheminement d’Israël, à la lumière de l’Esprit Saint, vers la vérité toute entière…).

St Luc peignant Marie (Rogier van der Weyden, environ 1440 ao.JC

St Luc peignant la Vierge Marie (Rogier van der Weyden, environ 1440 av.JC).

Ce « Prologue antimarcionite » nous présente donc St Luc comme un « Syrien originaire d’Antioche, médecin, disciple des Apôtres ; plus tard, il a suivi Paul jusqu’à son martyre. Servant le Seigneur sans faute, il n’eut pas de femme, il n’engendra pas d’enfant, il mourut en Béotie, plein du Saint Esprit, âgé de 80 ans. Ainsi donc, comme des évangiles avaient déjà été écrits, par Matthieu en Judée, par Marc en Italie, c’est sur l’inspiration du Saint Esprit qu’il écrivit dans les régions de l’Achaïe (Grèce) cet évangile ; il expliquait au début que d’autres (évangiles) avaient été écrits avant le sien, mais qu’il lui avait paru de toute nécessité d’exposer à l’intention des fidèles d’origine grecque un récit complet et soigné des évènements »…

            A ces quelques éléments de la tradition, ajoutons le fait que le Livre des Actes des Apôtres, qui décrit l’expansion de l’Eglise primitive grâce au dynamisme de l’Esprit Saint, a été lui aussi écrit par St Luc. Au départ, il l’avait voulu comme la suite logique de son Evangile et les deux ouvrages n’en formaient qu’un seul. Mais très vite, l’Eglise primitive sépara tout ce qui concernait plus spécialement la vie et le ministère de Jésus, sa Passion, sa mort et sa Résurrection pour l’associer aux trois autres Evangiles, ceux de St Matthieu, de St Marc et de St Jean.

          miniature  Nous avons vu que la tradition nous parle souvent d’un lien entre Luc et Paul. De fait, le Livre des Actes des Apôtres nous transmet un certain nombre de passages où l’auteur emploie des « nous » qui l’associent à St Paul (Actes 16,10-17 ; 20,5‑21,18 ; 27,1‑28,16). Ces textes semblent donc confirmer que St Luc était bien un compagnon de voyage de St Paul dans les années 55-60. Enfin, notons que la finale de la lettre aux Colossiens, écrite par St Paul ou l’un de ses disciples, parle de St Luc en termes de « cher médecin » : « Vous avez les salutations de Luc, le cher médecin, et de Démas » (Colossiens 4,14 ; cf. Philémon 24 et 2Timothée 4,11).

            Comme tous les auteurs du Nouveau Testament, St Luc écrit en grec, mais c’est lui qui a le plus beau style. « On peut en conclure », écrit François Bovon, « qu’il a fait de bonnes études… A mon avis, Luc est un Grec qui s’est tourné de bonne heure vers la religion juive. Il appartient à ce milieu de sympathisants que l’on caractérisait comme « craignant Dieu ». C’est dans ce milieu qu’il apprit à connaître l’Evangile et qu’il devint chrétien. Comme il le dit clairement dans le prologue, il appartient à la seconde ou à la troisième génération de l’Eglise et n’a donc pas de souvenirs personnels ni de contact direct avec les évènements qu’il relate » (L’Evangile selon Saint Luc (Genève 1991) p. 27). Contrairement à St Matthieu, St Marc et St Jean, St Luc n’a donc pas connu Jésus pendant sa vie terrestre, il ne l’a pas suivi sur les routes de Palestine… Il l’a rencontré dans la foi, comme nous, et il a découvert « les entrailles de Miséricorde » d’un Dieu tout spécialement attentif aux petits, aux pauvres, aux pécheurs, aux méprisés. Aussi, décrit-il le Christ, son Seigneur, avec beaucoup de respect et d’admiration en soulignant souvent sa majesté, la grandeur de son oeuvre de Salut et la joie qu’il ne cesse de semer autour de Lui. St Luc, qui n’a pas connu le Christ « en sa chair », est aussi l’Evangéliste qui met le plus en relief le rôle de l’Esprit Saint et l’importance de la prière, en nous offrant très souvent comme exemple le Seigneur Jésus Lui-même.

Joie-de-l-Evangile

2 – Les destinataires de l’Evangile              

            Si François Bovon s’imagine St Luc rédigeant son Evangile « installé sur le pont d’un bateau ou dans une maison accueillante » (L’œuvre de Luc (Lectio Divina 130, Paris 1987) p. 24-25), d’autres le voient écrivant en Grèce, à Antioche ou à Rome. Pierre Marie Beaude (Qu’est ce que l’Evangile ? (Cahiers Evangiles 96, Paris 1996)) constate en tout cas que « bien des indices pointent vers des croyants de culture grecque, peu familiers – comme St Luc, semble-t-il – de la Palestine ».

            Retenons trois exemples :

            a) Dans la guérison du paralytique, Luc parle d’un toit en tuiles de type gréco-romain, bien différent de ceux de Palestine faits de branchages et de terre battue (comparer Luc 5,19 et Marc 2,4).

            b) Luc explique la coutume de monter à Jérusalem pour la fête de la Pâque (Luc 2,41-42), ce qui, pour un Juif, est une évidence.

            c) Il précise enfin, comme on le ferait pour des interlocuteurs grecs, qu’Arimathie est « une ville juive » (23,51).

 

Le plan des deux premiers chapitres de l’Evangile selon St Luc 

 

            ookSyoGy1qcLMs6qDrdshq13LNIUn rapide regard sur ces deux premiers chapitres permet de découvrir deux personnages principaux : Jésus et Jean‑Baptiste. Tout s’articule et s’organise autour d’eux: annonciations de la naissance de l’un et de l’autre, rencontre des deux futures mères (la Visitation), puis récits de leur naissance. Une telle façon de faire permet de comparer ce qui est dit de Jésus avec ce qui a été dit de Jean-Baptiste. Si les parcours se ressemblent, des différences apparaissent : elles laissent percevoir toute l’originalité du mystère de Jésus, lui qui est tout à la fois vrai Dieu et vrai homme.

             A) Les deux annonciations (1,5-56)

Annonce de la naissance de Jean

(1,5-25)

Annonce de la naissance de Jésus

(1,26-38)

Présentation des parents

Apparition de l’Ange

Trouble de Zacharie

« Ne crains pas… »

Annonce de la naissance

Question: « Comment le saurai-je? »

Réponse – Réprimande de l’ange

Signe: « Voici que tu seras muet… »

Silence contraint de Zacharie

Départ de Zacharie

Présentation des parents

Entrée de l’Ange

Trouble de Marie

« Ne crains pas… »

Annonce de la naissance

Question: « Comment cela se fera-t-il? »

Réponse – Révélation de l’ange

Signe: « Voici que ta cousine… »

Réponse spontanée de Marie

Départ de l’Ange

Episode complémentaire: La visitation (1,39-56)

avec le Magnificat (1,46-55) et en conclusion le retour de Marie à Nazareth (1,56)

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             B) Les deux naissances (1,56 – 2,52)

Naissance de Jean (1,57-58)

Naissance de Jésus (2,1-20)

Joie autour de la naissance

avec des éléments de cantique en 1,58.

Joie autour de la naissance

Cantique des Anges et des bergers

Circoncision et manifestation

de Jean (1,57-80)

Circoncision et manifestation

de Jésus (2,21)

Première manifestation du Prophète

Cantique de Zacharie (Benedictus)

Conclusion: refrain de la croissance (1,80)

Manifestation du Sauveur à Jérusalem

Cantique de Syméon (Nunc Dimitis)

Episode d’Anne (1,36-38)

Conclusion: refrain de la croissance (2,40)

Episode complémentaire: Jésus au Temple parmi les docteurs (2,41-52)

avec en conclusion le refrain de la croissance (2,52)

                                                                                                                        D. Jacques Fournier

Fiche 2M n°1 – Introduction Lc  : cliquer sur le titre précédent pour ouvrir le document PDF