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« Ô Marie Reine des anges, daignez nous faire part de Vos grâces »

Voici une Prière pour l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie « Ô Marie Reine des anges, daignez nous faire part de Vos grâces » de Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), le « Chantre de la Vierge Marie » qui entra au Monastère de Cîteaux à 22 ans. Bientôt Abbé de Clairvaux, St Bernard est à l’origine d’un prodigieux renouveau monastique en Occident caractérisé par l’attachement à la sobriété primitive de la Règle de saint Benoît.

  

« Ô Marie, quelle est votre Gloire, et que dirai-je de Vous ?

Si je Vous compare au ciel, Vous êtes plus élevée ; si je Vous appelle la Mère des nations, Vous êtes au-dessus de cet éloge ; si je dis que Vous êtes la Reine des anges, tout prouve que Vous méritez ce grand nom.

Daignez donc, ô Marie, la plus sublime des créatures, daignez nous faire part de Vos grâces, puisqu’en ce jour Vous en avez été comblée !

Attirez-nous par l’odeur de Vos parfums, en nous faisant imiter Vos vertus, qui seules peuvent nous donner entrée dans le séjour des bienheureux.

Ainsi soit-il. »

 

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)

 




« Ô Marie, Vous éclairez nos ténèbres de la splendeur de Vos vertus »

Voici la Prière « Ô Marie, Vous éclairez nos ténèbres de la splendeur de Vos vertus » de Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), le « Chantre de la Vierge Marie » pour qui la Très Sainte Vierge Marie est Celle qui se lève comme l’aurore, belle comme la lune, et choisie comme le soleil.

« Ô Vierge sainte, Vous êtes celle qui se lève comme l’aurore, belle comme la lune, et choisie comme le soleil.

Ô Marie, Vous êtes venue au monde comme une aurore resplendissante, et la clarté de votre Sainteté a précédé la venue du soleil de justice ; le jour de votre Apparition dans le monde est bien le jour de grâce et de salut.

Vous êtes belle comme l’aurore ; aucune créature ne ressemble plus à Dieu que Vous, de même qu’aucune planète ne ressemble plus au soleil que la lune ; pendant la nuit, elle éclaire de la lumière qu’elle lui emprunte, et Vous, ô Marie, Vous éclairez nos ténèbres de la splendeur de Vos vertus !

Mais Vous êtes plus belle que la lune, car en Vous on ne trouve ni tache ni ombre : Vous êtes choisie comme le soleil, c’est-à-dire, comme ce Soleil qui a créé le soleil ; il a été choisi entre tous les hommes, et Vous avez été choisie entre toutes les femmes, ô douce et grande Dame, ô tout aimable Marie !

On ne peut prononcer votre Nom sans se sentir enflammé d’amour pour Vous, et ceux qui Vous aiment ne peuvent penser à Vous sans être portés à Vous aimer davantage.

Accordez-moi la Grâce de me faire éprouver ce sentiment, à moi qui désire tant Vous aimer sur la terre, afin de pouvoir Vous aimer éternellement dans le ciel. Ainsi soit-il. »

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)




« Que par Toi, Reine clémente, Jésus-Christ, ton fils, Notre-Seigneur, accorde les dons de sa Grâce »

Voici une Prière pour la fête de l’Assomption de Notre-Dame « Que par Toi, Reine clémente, Jésus-Christ, ton fils, Notre-Seigneur, accorde les dons de sa Grâce » de Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), le « Chantre de la Vierge Marie », le « Chevalier de Notre Dame » pour qui la Très Sainte Vierge Marie est avant tout une Mère, la Mère de Jésus, la Mère de l’Eglise, Médiatrice entre le Christ et ses membres.

« Que notre âme assoiffée se hâte donc vers cette Fontaine ; que notre misère vienne et revienne de toute son ardeur puiser à ce Trésor de miséricorde.

Voici que jusqu’ici nous T’avons accompagnée de nos vœux, selon nos moyens, dans Ta montée vers ton Fils, et nous T’avons suivie, au moins de loin, Vierge bénie.

Désormais c’est à Ta bienveillance de manifester au monde cette grâce que Tu as trouvée auprès de Dieu en obtenant par Tes saintes Prières : le pardon aux coupables, la santé aux malades, la fermeté aux cœurs lâches, l’apaisement aux affligés, secours et délivrance à ceux qui sont en péril.

En ce jour enfin, jour de fête et de joie, aux petits serviteurs qui dans leurs chants invoquent le nom très doux de Marie, que par Toi, Reine clémente, Jésus-Christ, ton fils, Notre-Seigneur, accorde les dons de sa Grâce, Lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni à jamais.

Ainsi soit-il. »

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)




Pourquoi appeler la Vierge Marie «Mère de l’Église» ?

La Vierge Marie, Mère de l’Église

Mémoire liturgique : lundi de Pentecôte, le 24 mai 2021.

Fr. Manuel Rivero O.P.

C’est le bienheureux pape Paul VI qui a tenu à vénérer la Vierge Marie sous le vocable de « Mère de l’Église » au cours du Concile Vatican II, le 21 novembre 1964, lors du discours d’approbation de la Constitution dogmatique sur l’Église « Lumen Gentium », tout en ne faisant pas partie de celle-ci. De son côté, le Catéchisme de l’Église catholique a intégré officiellement dans la foi catholique ce vocable riche en signification théologique, même s’il n’a pas été le résultat d’un vote lors de ce Concile. Le Catéchisme cite ce vocable dans le commentaire de l’article du Credo sur l’Église : « Je crois à la sainte Église catholique ». À la suite de « Lumen Gentium » au chapitre VIII qui situe la Vierge Marie dans le mystère du Christ et de l’Église, le Catéchisme reprend l’expression « Mère de l’Église » dans le contexte de la vie du Sauveur et au cœur de l’Église. Il convient de se souvenir qu’un certain nombre d’évêques conciliaires avaient souhaité un texte sur la Vierge Marie à part entière. Dans le souffle de l’Esprit, les pères conciliaires choisirent de présenter la Vierge Marie plongée dans le mystère du Christ et comme membre éminent de l’Église.

L’Église, Mère des chrétiens

Au cours des premiers siècles de l’histoire de l’Église, les grands théologiens sont africains. Les Pères de l’Église ont mis en lumière la maternité spirituelle de la Vierge Marie envers les chrétiens. C’est ainsi que saint Cyprien, évêque de Carthage, martyr en 258, déclarait : « On ne peut pas avoir Dieu pour père quand on n’a pas l’Église pour mère[1] ».

Plus tard, saint Augustin (+430) prêchera à ses fidèles : « Nul ne peut compter sur la grâce de Dieu son Père, s’il méprise l’Église sa mère[2] ».

Au VIIIe siècle, en Angleterre, saint Bède le Vénérable, écrira : « Toujours à nouveau l’Église engendre le Christ, chaque jour l’Église engendre l’Église[3] ». Par le sacrement du baptême, par la prédication et le témoignage, l’Église donne naissance au Christ dans le cœur des hommes. En engendrant le Christ, elle s’engendre elle-même.

L’Église, Corps du Christ

Saint Paul, célèbre le Christ « Tête du Corps, c’est-à-dire de l’Église » (Col 1,18). Dans son épître aux Colossiens, l’apôtre des nations appelle l’Église « Corps du Christ » (Col 1,24). L’image du corps humain avec la tête et ses membres correspond au Christ total, qui rassemble dans l’unité le Christ, sa Tête, et les chrétiens, ses membres. Dans son épître aux Corinthiens (1 Cor 12,12.27), saint Paul explique la dépendance des membres du même corps avec ses différentes fonctions, image qui s’applique à l’Église, « le Christ répandu et communiqué », selon la belle formule de Bossuet, où chaque baptisé participe à la vie du Fils de Dieu en tant que membre vivant de son Corps.

Le Christ ressuscité est devenu inséparable de son Église. L’Église n’existe qu’unie au Christ, sa Tête. Le Christ et l’Église forment le Christ total : sa Tête et ses membres. Inutile de parler du Christ sans son Église. Erreur que d’imaginer l’Église comme existant sans le Christ.

La Vierge Marie, Mère du Christ, Mère de l’Église

La foi de l’Église trouve sa naissance dans la Bible. La prière de l’Église manifeste aussi le projet de salut de Dieu pour l’humanité : « Lex orandi, ex credendi » (« La loi de la prière est la loi de la foi »). C’est pourquoi il convient de faire appel à la liturgie de l’Église pour comprendre le mystère de la Vierge Marie. À l’Annonciation, la Vierge Marie est devenue la Mère du Fils de Dieu fait homme, qui recevra le nom de Jésus. L’événement de l’Annonciation représente non seulement la nouveauté de l’Incarnation mais aussi le commencement de l’Église. La liturgie de cette fête appelée par certains Pères de l’Église « la fête de la racine », car cachée et fondatrice, exprime le mystère de l’accueil du Fils de Dieu « par la foi de Marie » et sa tendresse maternelle envers le corps de son fils Jésus (cf. Préface de la messe) tandis que la prière sur les offrandes met en lumière la naissance de l’Église, Corps du Christ : « L’Église n’oublie pas qu’elle a commencé le jour où ton Verbe s’est fait chair ».

Si Marie est mère de Jésus, elle est aussi la mère de l’Église. Étant la Mère de la Tête du Corps elle demeure aussi la Mère du reste du Corps, les membres unis au Christ par la foi et le baptême. S’il n’est pas possible de séparer la Tête du Corps ; il n’est pas possible non plus de séparer la maternité divine de Marie de sa maternité spirituelle envers le Corps de son Fils Jésus, l’Église.

Un théologien du XIIe siècle, Isaac de l’Étoile[4], moine cistercien, a su mettre en valeur l’union du Christ et de l’Église, la maternité de Marie envers le Christ et à l’égard de l’Église : « ʺCe que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare donc pas. Ce mystère est grand, je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Église.ʺ Garde-toi bien de séparer la tête du corps ; n’empêche pas le Christ d’exister tout entier ; car le Christ n’existe nulle part tout entier sans l’Église, ni l’Église sans le Christ. Le Christ total, intégral, c’est la tête et le corps. [5] »

Dans un autre sermon sur l’Assomption, Isaac de l’Étoile élargit sa réflexion à l’union de Marie et de l’Église dont elle est la figure : « Les hommes, en eux-mêmes, par leur naissance selon la chair, sont une multitude ; mais par la seconde naissance, la naissance divine, ils ne sont avec lui qu’un seul. Le seul Christ, unique et total, c’est la tête et le corps.

Et ce Christ unique est le Fils d’un seul Dieu, dans le ciel et d’une seule mère sur la terre. Il y a beaucoup de fils, et il n’y a qu’un seul fils. Et de même que la tête et le corps sont un seul fils et plusieurs fils, de même Marie et l’Église, sont une seule mère et plusieurs mères, une seule vierge et plusieurs vierges. L’une et l’autre ont conçu du Saint-Esprit, sans attrait charnel (…) L’une a engendré, sans aucun péché, une tête pour le corps ; l’autre a fait naître, dans la rémission des péchés, un corps pour la tête. L’une et l’autre sont mères du Christ, mais aucune des deux ne l’enfante tout entier sans l’autre. Aussi c’est à juste titre que, dans les Écritures divinement inspirées, ce qui est dit en général de la vierge mère qu’est l’Église, s’applique en particulier à la Vierge Marie ; et ce qui est dit de la vierge mère qu’est Marie, en particulier, se comprend en général de la vierge mère qu’est l’Église.

De plus, chaque âme croyante est également, à sa manière propre, épouse du Verbe de Dieu, mère, fille et sœur du Christ, vierge et féconde. Ainsi donc c’est la Sagesse même de Dieu, le Verbe du Père, qui désigne à la fois l’Église au sens universel, Marie, dans un sens très spécial et chaque âme croyante en particulier.

C’est pourquoi l’Écriture dit : « Je demeurerai dans l’héritage du Seigneur ». L’héritage du Seigneur, dans sa totalité, c’est l’Église, c’est tout spécialement Marie, et c’est l’âme de chaque croyant en particulier. En la demeure du sein de Marie, le Christ est resté neuf mois ; en la demeure de la foi de l’Église, il restera jusqu’à la fin du monde ; et dans la connaissance et l’amour du croyant, pour les siècles des siècles[6] ».

Source : iconesalain.free.fr

Au XIIIe siècle, le grand théologien dominicain, saint Thomas d’Aquin voit dans les noces de Cana l’image de l’union mystique du Christ et de l’Église, union commencée à l’Annonciation : « Ces épousailles eurent leur commencement dans le sein de la Vierge, lorsque Dieu le Père unit la nature humaine à son Fils dans l’unité de la personne, en sorte que le lit nuptial de cette union fut le sein virginal … Ce mariage fut rendu public lorsque l’Église s’est unie au Verbe par la foi[7] ».

Le Docteur Angélique s’inspire de la pensée de saint Augustin pour qui le sein de la Vierge Marie est une chambre nuptiale où s’unissent dans la personne du Verbe la nature divine et la nature humaine. Pour saint Augustin, le corps de Jésus s’unit à l’Église formant ainsi « le Christ total, Tête et Corps[8] ».

L’Incarnation comporte une dimension ecclésiale. Marie a accueilli le Verbe au nom de l’humanité et pour l’humanité. Marie, nouvelle Ève, accomplit la prophétie du livre de la Genèse en écrasant la tête du serpent par sa foi (cf. Gn 3,15). Elle est aussi la femme de l’Apocalypse qui enfante une nouvelle humanité (cf. Ap 12).

La Constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes » enseigne que « par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme » (n°22,2). Par conséquent, la Vierge Marie est devenue aussi mère de cette humanité ce qui peut expliquer en partie la dévotion des croyants des religions non chrétiennes qui se rendent en pèlerinage dans les sanctuaires mariaux comme Lourdes ou Notre-Dame de la Garde à Marseille.

Vénérer la Vierge Marie

Plus récemment, le père Marie-Joseph Lagrange (1855-1938), dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem notait dans son Journal spirituel au cours de son noviciat au couvent royal de Saint-Maximin : « La bienheureuse Vierge Marie a détruit dans sa personne toutes les hérésies : elle est Mère de Dieu, donc, le Fils de Dieu, Jésus-Christ, n’est qu’une seule Personne, et il a deux natures puisqu’il est aussi vraiment son Fils, né de sa substance[9] ».

 

 

L’histoire de l’Église montre aussi comment la fréquentation de la Vierge Marie dans la prière loin d’éloigner les fidèles du Christ les a rapprochés avec justesse de leur mystère.

Aussi le Concile Vatican II exhorte-t-il les chrétiens à vénérer la Vierge Marie avec amour, en lui adressant des prières d’invocation et en cherchant à imiter sa foi[10].

Il arrive que des sociologues s’étonnent de l’impact de la spiritualité mariale auprès des chrétiens qui ont subi la violence, l’emprisonnement, la pauvreté et toutes sortes de persécutions. Avec la Vierge Marie, ils ont gardé la foi au Christ, le seul médiateur entre Dieu et les hommes.

Mère spirituelle des chrétiens, Mère de l’Église, la Vierge Marie, femme au regard pénétrant, active dans son amour, conduit au Christ comme elle l’a fait lors des noces de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2,5).

 

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Et merci à son auteur de nous avoir permis de l’utiliser en illustration de notre article…

 

[1] Saint Cyprien de Carthage : « Habere non potest Deum patrem qui ecclesiam non habet matrem », De catholica ecclesiae unitate, 6 (CSEL 3/1,214).

[2] Saint Augustin, Sermo 92 : De Alleluia (Miscellanea Agostiniana I, Rome, 1930, 332-333).

[3] Saint Bède, Expl. Apoc., 11,12 (PL 93, 166D)

[4] Isaac de l’Étoile (1100-1178), moine de Pontigny, puis abbé de l’Étoile en Poitou, ami de saint Thomas Becket.

[5] Sermon d’Isaac de l’Étoile. Liturgie des heures IV. Temps ordinaire. 23e semaine.

[6] Sermon d’Isaac de l’Étoile pour l’Assomption. Marie et l’Église. La liturgie des heures I. Avent – Noël. II Samedi de l’Avent.

[7] Saint Thomas d’Aquin, In Ioan. 1, n°338.

[8] Cf. Jean-Pierre TORRELL, Le Christ en ses mystères. La vie et l’œuvre de Jésus selon saint Thomas d’Aquin, tome I. Paris. Desclée. 1999.  PP. 76-77.

[9] Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel. Paris. Édition du Cerf. 2014. 16 novembre 1880. P. 104.

[10] Concile Vatican II. Lumen gentium. Chapitre VIII. « La bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, dans le mystère du Christ et de l’Église ». n°66-67.




« Ô grande Reine ! Donnes-la donc cette réponse et reçois en Toi la Parole éternelle »

Voici une Prière sur l’Annonciation « Ô grande Reine ! Donnes-la donc cette réponse et reçois en Toi la Parole éternelle » de Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), le « Chantre de la Vierge Marie », le « Chevalier de Notre Dame » pour qui la Très Sainte Vierge Marie est avant tout notre Mère de la Miséricorde, Médiatrice entre le Christ et ses membres.

« Ô Vierge ! Tu viens de l’entendre, Tu seras Mère, non par le secours d’un homme, mais par l’opération du Saint-Esprit.

L’ambassadeur doit retourner vers Dieu qui l’a député, il attend Ta réponse.

Nous l’attendons aussi cette réponse favorable, ô notre Souveraine !

Nous qui gémissons sous le poids de notre condamnation.

 

Voici que le prix de notre rançon T’es offert ; si Tu consens, c’en est fait, nous sommes sauvés.

Ô Vierge compatissante ! Adam, chassé du paradis terrestre avec toute sa postérité malheureuse, sollicite avec larmes cette réponse ;

David et tous les patriarches tes ancêtres, qui habitent les ténébreuses régions de la mort, la demandent avec instances ; le monde entier prosterné à tes genoux l’attend avec ardeur.

Ô grande Reine ! Donnes-la donc cette réponse qui tient en suspend la terre, les limbes et les cieux.

Prononce une courte parole, et reçois en Toi la Parole éternelle, le Verbe divin. Amen. »

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) – (Hom. 4, sup. Missus est)




« Ô Notre-Dame Médiatrice couronnée de douze Étoiles, revêtue du Soleil avec la lune sous Tes pas »

Voici la Prière à la Vierge Marie, Médiatrice entre Dieu et les hommes, entre le Christ et l’Église « Ô Notre-Dame Médiatrice couronnée de douze Étoiles, revêtue du Soleil avec la lune sous Tes pas » de Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) extraite de son Sermon des douze Étoiles sur les douze Privilèges de la Vierge Marie. Quelles sont ces douze Étoiles qui composent à Marie un Diadème Royal ?

« Ô Notre-Dame Médiatrice, comme Te voici devenue l’amie du Seigneur, ô Dame !

Combien proche, que dis-je, combien intime à cause de Tes mérites ; quelle grâce Tu as trouvé auprès de Lui !

En Toi Il demeure, et Toi en Lui ;

 

Tu Le revêts et Tu es revêtue par Lui.

Tu le revêts de la substance de Ta chair, et Lui, Il Te revêt de la gloire de sa Majesté ;

Tu revêts le soleil d’une nuée, et Toi-même Tu es revêtue par le soleil.

Et maintenant, ô Mère de Miséricorde, au nom de cette Tendresse même de ton Cœur très pur, la Lune – l’Eglise – prosternée à Tes pieds T’adresse ses pressantes supplications, à Toi la Médiatrice établie pour elle auprès du Soleil de justice, pour obtenir que dans Ta lumière elle voie la Lumière, pour mériter par Ton entremise les bonnes grâces de ce Soleil qui T’a aimée vraiment plus que tout, qui T’a faite si belle en Te parant d’un manteau de gloire et en plaçant sur Ton front la plus belle des couronnes.

Nourris aujourd’hui Tes pauvres, ô Notre Dame, car Tu es vraiment la Vierge choisie par avance et destinée au Fils du Très-Haut qui est au-dessus de tout, Dieu béni à jamais. Ainsi soit-il. »

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)

 

Quelles sont ces douze Étoiles qui composent à Marie un Diadème Royal ?

Nous pouvons reconnaître, non sans motif, semble-t-il, dans ces douze étoiles, les douze Privilèges de grâce qui font à Marie une Parure unique. En effet, si on distingue en Marie : des Privilèges du ciel, des Privilèges du corps, des Privilèges du cœur ; et si ce trinôme est multiplié par quatre, nous avons à n’en pas douter, la série complète des douze étoiles qui brillent au Diadème de notre Reine.

Pour moi, un éclat particulier rayonne de la Naissance de Marie (1), de la Salutation de l’ange (2), de la venue sur Elle de l’Esprit Saint (3), de l’ineffable Conception du Fils de Dieu(4).

De même resplendissent d’une beauté éclatante : son premier Rang parmi les vierges(1), sa Fécondité sans souillure (2), sa Maternité exempte de fatigue (3), son Enfantement sans douleur (4).

De plus, resplendissent en Marie tout autant : la délicatesse de sa Modestie (1), l’Humilité de son dévouement (2), la magnanimité de sa Foi (3), le Martyre de son cœur (4).

Je laisse à votre zèle le soin de scruter plus attentivement chacun de ces Privilèges…

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)




« Mère de miséricorde »

Voici la Prière Mariale « Mère de miséricorde » de Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), Moine cistercien de Cîteaux à l’âge de 22 ans et Abbé de Clairvaux à 25 ans qui est le Fondateur de l’Ordre des Cisterciens.

« Et maintenant, Mère de miséricorde, au nom de l’élan d’amour de ton Esprit très pur, la lune se prosterne à Tes pieds ;

dans les ferventes supplications, elle en appelle à Toi, car Tu as été constituée Médiatrice en sa faveur auprès du Soleil de justice, de voir la Lumière et par Ton intervention d’obtenir la grâce du Soleil.

 

Car Il T’a aimée plus que tout autre créature et Il T’a embellie, Te revêtant de la robe de gloire et posant sur Ta tête une Couronne de beauté. Ainsi soit-il. »

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)




« Mère du Christ, Fils unique et souverain du Père suprême »

Voici une Prière dévote à notre Seigneur Jésus et à la Bienheureuse Vierge Marie sa Mère « Mère du Christ, Fils unique et souverain du Père suprême » de Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), Moine cistercien de Cîteaux à l’âge de 22 ans et Abbé de Clairvaux à 25 ans qui est le Fondateur de l’Ordre des Cisterciens.

 « Fils unique et souverain du Père suprême, Créateur du monde, Père tendre, jetez sur les pécheurs affligés des regards de bonté. Mère souveraine du Fils suprême, vous qui tenez en main le moyen de nous secourir, tendre mère, nourrissez du lait de vos conseils les pèlerins de cet exil.

Ô doux Seigneur, qu’ils trouvent la consolation en respirant en votre nom, vous qui, pour ôter les péchés du monde, avez daigné naître d’une vierge, ô vous qui êtes le père de celle qui vous a donné le jour.

Qu’ils soient consolés, ô aimable souveraine, ceux qui ont soif de vos consolations, heureuse femme à qui conviennent les deux noms de Vierge et de mère.

Ô figure de la substance du Père, vous êtes la splendeur de la gloire, la véritable lumière de la justice, de qui découle la plénitude de toute grâce.

Ô reine du royaume de David ; vous êtes la tige de la fleur du Seigneur, vous êtes l’arche du pain des anges, dont notre désert mérite de se nourrir.

Force et sagesse du Père, vous qui disposez tout avec douceur, vous n’avez avec lui qu’une seule et même substance, vous partagez avec lui l’honneur et la gloire. Etoile de la mer, reine du monde, vous êtes la mère de ce petit enfant que tous et chacun, que partout et toujours adorent les peuples fidèles.

Ô saint admirable des saints, ô vous que tout l’univers désire, homme puissant et Dieu humble, ô mon Seigneur, vous n’avez point, vous n’aurez jamais d’égal.

Ô sainte des saintes, très-douce créature, seule digne de produire un si divin rejeton, qui seule avez mérité que de votre chair très-pure sortit la majesté très-haute, l’Homme-Dieu. Jésus-Christ, source intarissable, qui rassasiez le cœur des hommes, dans ma soif je ne soupire qu’après vous ; Fils de Dieu, seul vous me contenterez.

Mère du Christ, beauté virginale, qui êtes assise sur un trône dans les airs, votre nom, doux comme le miel, fait fondre mon cœur qui est dur comme le fer. Bien souverain, rempli de douceur, lumière véritable émanée de la lumière véritable, dont le nom prononcé remplit d’une étonnante allégresse le cœur des justes.

Le lit de repos du bien suprême, doux cellier renfermant du vin délicieux, que le Roi du ciel, la douceur des doux, s’est fait en lui communiquant sa douceur. Pères au-dessus de tous les pères, réparateur du genre humain, qui avez pris, pour nous, misérables pécheurs, une chair humaine, dans le sein d’une femme.

Mère des mères, vierge des vierges, trésor de salut pour les humains, ô vous qui sans souillure aucune avez conçu en vous le souverain Seigneur.

Ecoutez ma prière, je vous en conjure, ô vous qui accordez les grâces, et, dans votre miséricorde, pardonnez la misère de ce pécheur, effacez mes péchés.

Entendez, je vous en supplie, ô vous qui êtes pleine de grâce, les soupirs de ce pécheur, et, dans votre bonté, ô tendre mère, réconciliez-moi avec Dieu.

Père, ayez pour agréables les gémissements d’un malheureux, remettez-moi la dette de mon péché, parce que j’ai augmenté et j’augmente encore mes démérites.

Ayez pour agréables, ma mère, les cris attristés d’une coupable, apaisez le Seigneur en ma faveur ; qu’il ne soit pas inexorable, ce maître que j’ai offensé. Ô fils d’une mère vierge, entendez les plaintes d’une âme misérable qui, couchée dans la poussière, gémit d’être livrée à la corruption, comme un vil animal.

Ô vierge sans tâche, mon âme malheureuse crie, vers vous, cette âme qui, dès l’âge le plus tendre jusqu’à ce jour, ne cesse de se livrer aux crimes les plus atroces.

Père miséricordieux, corrigez un fils qui s’égare, tendez-moi, dans ma chute, une main secourable, relavez-moi de la boue du vice, et conduisez-moi dans le chemin de vos commandements.

Tendre mère, visitez celui qui vous prie, ayez pour moi des sentiments de bonté dans votre cœur, en présence du clément Jésus, demandez qu’il me pardonne mes péchés.

Père, soyez-nous propice, vous qui êtes notre père et notre compagnon, nous vous louons, nous vous bénissons, nous vous adorons, nous vous aimons de tout notre cœur.

Mère, soyez-nous propice, vous notre sœur et notre compagne faites que nos cœurs soient prompts et fervents à chanter vos louanges.

Créateur béni de tous les êtres, bénissez les esprits des fidèles, qui célèbrent votre nom, et que vous avez sauvés par le bienfait de votre mort.

Vous qui êtes bénie entre toutes les femmes ; bénissez ceux qui célèbrent vos mamelles sacrées, celui que vous avez allaité donne la nourriture à ceux qui sont affamés.

Louanges, honneur au Fils de Dieu, salut, force et bénédiction ; que bénies soient son incarnation, sa mort et sa résurrection.

Béni soit le père des lumières, bénie soit la vierge des vierges ; que notre cœur exalte le Seigneur, qu’il soupire après l’éternelle source des douceurs. Amen. »

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)




« Le nom de la Vierge était Marie »

La Prière «Le nom de la Vierge était Marie » 

 « Marie est la noble étoile, dont les rayons illuminent le monde entier, dont la splendeur brille dans les cieux et pénètre les enfers ;

Elle illumine le monde et échauffe les âmes, Elle enflamme les vertus et consume les vices. Elle brille par ses mérites et éclaire par ses exemples.

Ô toi qui te vois ballotté dans le courant de ce siècle, au milieu des orages et des tempêtes de manière plus périlleuse que si tu marchais sur terre, ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre si tu ne veux pas sombrer dans les tempêtes.

Si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie. Si tu es submergé par l’orgueil, l’ambition, le dénigrement et la jalousie, regarde l’étoile, crie vers Marie.

Si la colère, l’avarice ou les fantasmes de la chair secouent le navire de ton esprit, regarde Marie.

Si, accablé par l’énormité de tes crimes, confus de la laideur de ta conscience, effrayé par l’horreur du jugement, tu commences à t’enfoncer dans le gouffre de la tristesse, dans l’abîme du désespoir, pense à Marie.

Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur et, pour obtenir la faveur de ses prières, n’oublies pas les exemples de sa vie.

En suivant Marie, on ne dévie pas, en la priant on ne désespère pas, en pensant à elle, on ne se trompe pas. Si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas ; si elle te protège, tu ne craindras pas ; si elle te guide, tu ne connaîtras pas la fatigue ; si elle est avec toi, tu es sûr d’arriver au but : ainsi tu comprendras, par ta propre expérience, combien cette parole est juste : « Le nom de la Vierge était MARIE » (Lc 1, 27). Amen ! »

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)

 

Biographie de St Bernard de Clairvaux cliquer sur le lien suivant : Saint Bernard de Clairvaux | Sedifop




« Ô toi, qui que tu sois, appelle Marie »

Voici la Prière « Ô toi, qui que tu sois, appelle Marie » de Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), Fondateur de l’Ordre des Cisterciens.

« Ô toi, qui que tu sois, qui te sais vacillant sur les flots de ce monde parmi les bourrasques et les tempêtes, plutôt que faisant route sur la terre ferme, ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre si tu ne veux pas te noyer durant les bourrasques.

Si surgissent en toi les vents des tentations, si tu navigues parmi les écueils des épreuves regarde l’étoile, appelle Marie.

Si tu es ballotté sur les vagues de l’insolence et de l’ambition, du dénigrement ou de la jalousie, regarde l’étoile, appelle Marie.

Si la colère, l’avarice ou les désirs de la chair secouent l’esquif de ton âme, regarde vers Marie.

Si, troublé par la démesure de tes crimes, confus par l’infection de ta conscience, terrifié par l’horreur du jugement, tu commences à sombrer dans le gouffre de la tristesse, l’abîme du désespoir, pense à Marie.

Dans les dangers, les angoisses, les incertitudes, pense à Marie, appelle Marie. Qu’elle ne s’éloigne pas de ton cœur.

Et pour être sûr d’obtenir le suffrage de ses prières, ne néglige pas l’exemple de sa vie.

En la suivant, tu ne t’égares pas ; en la priant tu ne désespères pas ; elle te tient, tu ne t’écroules pas ; elle te protège, tu ne crains pas ; elle te guide, tu ne te lasses pas ; elle te favorise, tu aboutis.

Ainsi par ta propre expérience tu sais à quel point se justifie la parole : « Et le nom de la Vierge était Marie ».

Ainsi soit-il. »

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)

 

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